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(-7
•K. iî-2o
1
ii\aû/i\[La3
DE
ipmiiLDSDipat&i <QatiifMX9sri
QUATRIÈME SÉRIE
IV* 8ÈHIB. Tom XIX. — N* 109; 18S9. (S8< vol. de ta coU.)
Condittoiis die 1» Seuserlpttoit*
Les Annates paraissent à la fin de chaque mois par cahiors
de 80 pages, avec Gravures ou Caractères étrangers. Le prix
d'abonnement est de 20 francs par an.
S'adresser au Directeur^ rue de Babylone, n? 10.
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GollecUoB été AdiuiIcs et ptallotopblc chrétienne.
Cette collection se compose :
l"" D'une 1" iérie, composée de 12 volumes réimprimés en entier, terminés
par une Table générale de ces volumes ; à 4 fr. le volume.
2* D'une 2* iérie, composée de 7 volumes, du XHl' au tome X1X% terminés
par une Table générale de ces volumes ; à 4 fr. le volume.
3* D'une 3' série, composée de 20 volumes, terminés par une Table générale
de ces volumes ; & 4 fr. le volume.
4* D'une 4* série, composée de 18 volumes ; au prix ordinaire d'abonnement.
— Chaque volume se vend séparément ; et on donne des facilités pour le
paiement.
11 est bien entendu que ces faveurs ne s'accordent qu'à ceux qui sont
abonnés.
âiiâL
DB
PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE
RECUEIL PÉRIODIQUE
OESTIMÉ A FAIRI CONMAITWE
TOUT CE QUE LES SCIENCES HUMAINES RENFERMENT
De preuTcs et de découTertes en faveur du Christianisme,
PAS imB ••CIÉTÉ
K imÉiyLTEDRS ET DE SAVAITS. FimrCAIS ET ÉTR^
Sou la direction
DE H. A. BOMMETTT,
CHETÀLIER DB l'ORDRE DE SAINT GRÉGOIRE-LE-GRAND,
DE L'ACAUÉHIE de LA REUGION CATHOLIOOE DE ROME,
ET DE LA SOCIlh'É ASUTIQOE DE PARIS.
PhUoMopkM thriêtiamm JmmmUt, rellftoill eSlllOllC«, Mlll»
ëoffmailtas, pobllelsÔDe morli^iu. laindia tanio
«ne opère prOMint. (Gard. Malai-, yVeM HUwtk. Pmtrmm
1. 1, para i, p. 200, Roms, 4S53.)
LISTE AJ-PHABÉTIQUE
DES AITTBURS DOMT LES TRAVAUX EJCTREirr DANS CE VOLUME :
M. riMè de BAHBAL. ~ H. l'abbè TH. BLANC. — M. BONNETTT, de l'Académie
de laReligioD eatholiqnede Rome, et de la Société asiatique de Paris.— M. de CHABBNGCT.
— M. le ebao. GAUMK. — Mgr GBRBET, évèqoe de Perpignan. — M. GRIVE AU
de VANiiES. — M. GOÉifEBAiiLT. — M. Char. JOURDAIN. — M. le Chev. de
PARATBT. — M. Félix ROBIOU. — M. 8CHOBBBL. » M. l'Abbé VAN DRIVAL.
' Le B. P. VBNTUBA de BAULICA.
irlirttT-ifEUiriEHE ANNmm.
QUATRIÈME SÉRIE.
TOME XIX.
ft^c ireiiijiins de IiA coiiIiE
PARIS,
BUREAU DES ANNALES DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE,
RUE DE RABTLOKE, M* 10 (FAUBOURG SAINT-GERMAIN).
1859
TABUt DES AKTiCU».
TABLE DES ARTICLES.
(Voir à la fin du volume la table des matières. )
N* 109. — Jautier 1859.
sur le ponvoir public, ou exposititm des lois naturelles de l'ordre social,
ire suite à l'ouvrage : le Pouvoir politique chrétien, par le P. Ventura
Essai
pour Caire
DE Ravuca. 7
Eiamen de l'histoire des nations civilisées du Mexique et de l'Amérique
centrale, durant les siècles antérieurs à Colomb, de M. l'abbé Braaseur de
Bourbourg (!*' art.); par M. Hyac. de (.rahekci.t. 22
Redierdies sur la M* dynastie de Manéthon. suivies d'une note sur l'auteur de
la seconde pyramide de Giseh (1*' art.), par M. Roaiou, docteur ès-lettres. 32
Actes et décrets du concile de Périgueux. tenu le 3 avril 1856, traitant des
matières philosophiques et de la direction à duimer à l'enseignement (2*
an.], par M. Bohnettt. 49
Etamen de la grammaire comparée des lannues bibliques, application des
découvertes de Gham poil ion et des philologues modernes, à l'étude des lan-
gues dans lesquelles ont été écrrits les Livres saints. 2* partie. Grammaire com-
parée de l'hébreu, du chaldéen, du syriaque, de l'arabe et de l'égyptien ; par
M. rabbé E. Van DriTal (V art.), par M. Bonmettt. 65
De quelques erreurs sur la papauté, par M. liouts Veuillot; analyse et extraits
par M. BONKETTT. 81
N» 110. —Février.
Recherches sur la 14* dynastie de Manéthon, suivies d'une note sur l'auteur
de la seconde pyramide de Giseh (2* art.) , par M. Roaiou, docteur es lettres. 85
De quelques erreurs sur la Chine, professées par M. de Lamartine, dans son
eenrs de littérature, par M. le ch. de Paravey. 103
Examen de l'histoire des nations civilisées du Mexique et de l'Amérique cen-
trale, durant les siècles antérieurs à Colomb, de M. l'abbé Brasseur de Bour-
boarg i2* art.]; par M. Hyac. de Charencey. 1 13
Nouvelle et 2" encyclopédie théolugique, ou série de dictionnaires sur toutes
les parties d3 la science religieuse, etc., publiée par M. l'abbé Migne (i" art.),
in tome 1 au tome 8; compte rendu par M. Bomnettt, 127
La m^'moire du pape Clément V vengée contre les accusations de Viilani, par
la découverte de documents nouveaux ( i*' art.), par M. Griveau de VAmifis. 142
Notice sur la Pala d^Oro, ou le rétabte d't>r du maltre-autel de l'église Saint-
Marc de Venise (1** art.}, par M. Guékeraolt. 152
NnwDelle» et mélanges, — Ouvrages mis à l'index. — Notiflcation d'une {sain-
teté stmniée et de faux miracles, par la Sainte-Inquisition romaine. — Prise de
possession de l'ile de l^rlns par Mgr lordany, évéque de Fréjus. 161
WIU. —Mars.
La mémoire du pape Clément V vengée contre les accusations de ViUani, par
la découverte de documents nouveaux (2* art.); par M. Grivcai] de Vannes. 165
Notice sur la Pala <COro, ou le rétable <i'or du maitre-autei de l'église Saint-
Marc, à Venise (2* art.); par M. Goénerault. 192
Sources de la doctrine de St Thomas d'Aquin, par M. Charles Jourdain. 197
L'inscriplion syro-chinoise de Si-ngan-fou, par M. Pauthier; compte-rendu
par M. BORNBTTT. 213
Nouvelle et 2* encyclopédie théoiogique, ou série de dictionnaires sur toutes
les parties de la science religieuse, publiée par M. l'abbé Migne (2* art.), du
tome 9 au tome 19; compte-rendu par M. Oonnettt. 219
Examen des objections faites par les rationalistes allemands, et par quelques
écrivaina français, contre le récit de Moise, à propos des campements des
Israélites dans le désert, par M. Ch. Schqerel. 233
6 TABLK DBS ARTICLES.
NouvelUi et mélanaes.— Découverte du couvtnt bàtl par Ste Paule et réparé
par sainte Hélène, à Jérusalem. 244
N» 112. —Avril.
La mémoirt) du pape CJément V vengée contre les accusations de Villani, par
la découvfrte de doruments nouveau\[3* art.), par M. Gkivead db Vannes. 24&
Prétendu onlologisme du cardinal Gerdil, C4>iitre les assertions de la Revue
catholique de Louvain, traduit de la Civiltà eattolica, par M. Blanc, curé de
Dumaxan. 260
Discussion sur la notion de l'unité de Dieu chez les anciens peuples, an sein
de l'Académie des Inscriptions «t Belles-Lettres, à propos d un mémoire de
M. Renan, avec des observations critiques de M. Bonnettt if art.). 2S0
Tableau ai»régé du pontificat des papes qui ont porté le nom de Pie, par
M. l'abbé de Barral. 303
Gonct»rdat conclu entre sa sainteté Pie IX et le Portugal, concernant le pa-
tronage dans les Indes et à la Chine. 314
(iours complet de patrologie grecque publié par M. l'abbé Migne; ouvrages
compriH du tume 34 au tome 43, par M. Bonnettt. 320
Nouvelles et mélanges, — Livres misa l'index. 324
N*113. —Mai.
Encyclique Cum sancta l'ater, par laquelle S. S. Pie IX demande des prières
l^ur la paix. 325
De l'origine et de la nécessité de la puissance temporelle du Pape, ei réponse
aux attaques dont elle est l'objet, par Mgr Gerret, évéque de Perpignan. 328
De l'origine et des souices de l'idoiâtrTc (i*' art.] — l'*" source, le culte des
espritf^. par M. l'abbé Van Drival. 339
Rechercher sur la 14* dynastie de Manéthon, suivies d'une note sur l'auteur
de lu seconde p>raniide de Giseh (3* art), pur M. Robioc, docteur es lettres. 3&1
Le rèune de Dieu dans la grandeur, la mission et la chute des empires, ou
Shilosopbie de l'histoire, etc., par M. l'abl)é Louis Leroy; analyse et examen par
I. l'abbé Th. Blanc. 366
lia mémoire du pape CJément V vengée contre les accusations de Viilani, par
la découverte de documents nouveaux (4* art.), par M. Griveau de Ya^nn^ s, 334
La t^hinchine et IcTonquin. Le pays, ThiMoire et les missions^ p%g iH. Kug.
Veu'.llot; analyse et extraits par M. A. Bosneitt. 384
Le Nouvi au-Testament de Notre-Seigneur Jésus-Ghrlst, traduction revue ei
annotée iiar M. le chanoine Gadhe. 393
Nouvelle et 2' encyclopéd.e théoioglaue, ou Aérie de dictio maires sur toutes
les parties do. la science religieuse, publiée par M. l'abbé Migne (3* art.), du
tome 20 au tome ?9, coinpte-rendu par M. Bonnettt. 396
Nouvelles et mélanges. — Découverte de nouvelles inscriptions au Sinai —
Découverte de fragments de l'ancienne version latine de la Bible, à Rome. 404
N» 114. —Juin.
Recherrhes sur la 1 4* dynastie de Manéthon, suivies d'une note fur l'auteur
de la seconde pyramide de Giseh (4* art.l, par M. Robiou, docteur ès-lettres. 405
i^a comtei^se Mathilde et les pontifes romains, par D. LuiGi Tosti, religieux
du mont Cafsin. 437
De l'origine et de^sM^urces de l'idolâtrie (2* art.). 2* source, le Sabéisme ou le
cul te des astres;— 3' source, le culte des éléments; par M. l'abbé Vam Drival. 446
Nouvelle et 2* encyclopédie théologique, ou série de dictionnaires sur toutes
les parties de hi science religieuse, pui>liée par M. l'abbé Migne (4* art.), du
tome 27 au tome 31 ; compte rendu par M. Bonnettt. 4&6
Compte-rendu aux abonnés par M. Bonnettt. 470
Nouvelles et mélanges. — Nouvelles littéraires de l'Académie des inscrip-
tions, etc. 470
Table alphabétique des matières, des auteurs et des ouvrages. 477
ANNALES
eK PHIIieSOPHlB CHmÉTlEflTflTE.
numéro t09. — 3mdxtx 1859.
|lolttt4tte tï^xitxtntu.
ESSAI SUR LB POUVOIR PUBLIC
OD EZPdSmOI BES UHS KATDBELLES DE l'OBDBE SOCUL.
Pour faire suite à l'ouvrage
Le Pouvoir politique chrétien, parle P. WKMTVmA BB KAIJUCA '.
11 y a à peine quelques mois que les Annales annonçaient le Pouvoir poli-
tique chrétien du P. Ventura ^ et déjà, voilà que Tinfatigable et fécond auteur
donne au publie un nouveau volume, complément du premier. La question la
ploa «ontroversée, et Ton peut dire la plus obscurcie en ce moment, est certai-
nement celle de l'origine et des conditions du pouvoir politique. La tradition
dirétienne de ce pouvoir a été à peu près perdue, et remplacée par la tradition
paienne, puisée dans les traités politiques des philosophes et des jurisconsultes
d'Athènes et de Rome. On ne peut que louer le R. P. Ventura de venir rappe-
ler à la génération présente les solides et salutaires enseignements qui découlent
dea eévélalioBti Ciitos pur le Verbe de Dieu aui hommes. La plupart des écri-
vains politiques, tout en profitant de ces enseignements, les passent sous silence»
et privés de ce point d'appui nécessaire, bâtissent sur le sable, et ne fondent
qoeranarchie. 11 faut entendre le docteur chrétien, marchand d'un pas sûr à la
elarlé de la révélation, complétant les théories de H. de Bonald et de M. de
Mdstre, et faisant nnli part égale au pouvoir et à la liberté, au monarque et an
peuple. Gomme nous l'avons fait pour son précédent ouvrage, nous allons
TÊtXa» nos lectcnss à même de connaître et de juger toute la thédrie du P. Ven-
tura, en publiant sa préface, où II trace lui-même, avec une clarté parfaite,
toute la théorie de son livre. A. B.
I.
«
a Toate qtiesiion touchant la société n'esta au fond^ qu'une
question sur Torigine et^ les attributions du Pouvoir qui la-
régit.
' Vol. ln-8* de xxvrui et 63i p.; à Paria» ches Gaume frères et Duprey, rue
Cassette, n. 4; prix 6 fir.
« Veir les n«* <ravifl et mat »SMf ^mmi», p. aos et 39&.
8 ESSAI SDR LE POUVOIR PUBLIC
» La question de la famille se résume dans la question de
Tautorité domestique; celle de l'Eglise se réduit à la ques-
tion de l'autorité religieuse; celle de TÉtat se concentre
dans la question de Tautorité politique.
D (Test pourquoi tous les auteurs qui écrivent sur la société
au point de vue politique s'occupent surtout et avant tout de
la souveraineté^ et leurs travaux ne sont que des traités plus
ou moins directs^ plus ou moins développés^ sur le Pouvoir
public. Et c'est pourquoi nous intitulons Essai sur le Pouvoir
public le présent ouvrage, qui n'est en réalité, lui aussi,
qu'un traité à peu près complet de droit public.
» Dans les discours que nous avons eu l'honneur de pronon-
cer devant la cour impériale des Tuileries, et que nous avons
publiés sous le titre : Le Pouvoir politique chrétien, en] nous
prévalant de la liberté de la chaire, que d'augustes person-
nages ont accordée à la vérité, qu'ils sont dignes d'entendre,
nous n'avons pu que poser el indiquer k peine les grands
principes sur lesquels reposent tout pouvoir légitime et tout
gouvernement vraiment chrétien ; mais, sans compter que^
dans le courant de cette station, nous avons dû traiter ces
graves sujets en moraliste plutôt qu'en publiciste, nous n'a-
vions pu leur donner le développement dont ils avaient besoin
pour leur concilier l'assentiment des esprits sérieux : voilà
la raison, nous dirions presque la nécessité d'être de cet
Essai. On peut donc le considérer comme le complément de
notre prédication de 1857 et son commentaire obligé.
D Ne devant rien ni à l'absolutisme ni à la révolution, et ne
tenant par aucun lien, fût-il de simple sympathie, ni à l'un
ni à l'autre, nous ne craignons rien et nous n'attendons rien
ni de l'un ni de Tautre. En outre, nous sommes heureux de
nous trouver dans un pays où la calomnie et le dénigrement
seuls sont défendus ; mais où rien n'entrave la discussion
scientifique des principes constitutifs de Tordre social. Nous
avons donc pensé nous conformer aux desseins de la Provi-
dence, en nous prévalant de la position indépendante qu'elle
nous a faite, pour lancer du haut de la tribune de l'Europe,
la France, cette exposition libre, désintéressée et complète du
droit public chrétien^ cette manifestation franche et sincère
PAR LE P. VENTURA DE RAtLIGA. 9
de la Yérilé en politique, qui seule peut sauver l'homme et la
société ; Et verUas liberabii vos.
11.
» De même que le premier des problèmes de la philosophie
est de trouver une doctrine qui concilie. Texistence de la
Cause première et incréée avec l'existence des causes secondes
et créées, de même le premier des problèmes de la politique
est de rencontrer une doctrine qui concilie l'action du Pou-
voir suprême avec Faction des pouvoirs subalternes, ou l'au-
torité avec la liberté.
9 Égarés par l'inspiration païenne, les auteurs modernes
n'ont résolu ces problèmes que d'une manière toute païenne,
c'est-à-dire d'une manière contraire aux principes et aux
lois naturelles. Ck>mme, en philosophie, ils se sont accrochés
an Panthéisme pour échapper à l'Atomisme, ou à l'Atomisme
pour ne pas se briser contre le Panthéisme ; de même en poli-
tique , ils n'ont imaginé d'autre remède contre l'Anarchie
que l'Absolutisme, et d'autre moyen pour se débarrasser de
l'Absolutisme que l'Anarchie.
9 Comme donc toute la philosophie moderne se résume dans
le panthéisme et dans Tatomisme; ainsi tout le droit public
moderne se résume dans ce qu'on appelle le système du drot^
dfvm, et dans le système de la souveraineté du peuple.
» Le panthéisme n'est que la négation de toute substance et
de toute réalité créée, et l'affirmation qu'il n'y a dans l'uni-
vers qu'une seule substance, une seule réalité, la substance,
et la réalité incréée; l'affirmation que tout ce qui EST est
Dieu, et que rien n'EST en dehors de Dieu. De même, le
système du droit divin n'est au fond que la négation de tout
pouvoir subalterne, de tout droit social, et l'affirmation qu'il
n'y a dans la société qu'un seul Pouvoir, un seul droit : le
Pouvoir et le droit souverains; l'affirmation que tout dans la
société relève du souverain, et que tout doit être compté pour
rien en dehors du souverain.
» L'atomisme, à son tour, n'est que la négation de toute
cause première et intelligente, et l'affirmation que les êtres
ne sont que le résultat des agglomérations fortuites des
iO E88AI SUR LE POUVOIR PUBLIC
atomes demeurant toujours eux-mêmes après la composi-
tion; Taffirmation qu'il n'y a pas de composition réelle ; que
tout est AtomeSj et que rien n'EST en dehors des Atomes. De
même le système de la souveraineté du peuple^ tel que l'ont
conçu les publicistes protestants, depuis Jurieu et Rousseau
jusqu'à MM. Gasparin et Proudbon, n'est que la négation de
toute autorité souveraine, et l'affirmation que la société n'est
que le fait des agrégations fortuites des individus, demeurant
toujours eux-mêmes après l'association ; l'affirmation que tout
ressort de Tindividu dans la société et qu'il n'y a de droit
social que dans l'individu et par l'individu K
» Ainsi, le'-Droit ditin n'est que le panthéisme politique,
comme le panthéisme n'est que le droit divin philosophique.
De même, la MUveraineU du peuple ou l'individualisme n'est
que l'atomisme au point de vue social; comme l'atomisme
n'est, en quelque sorte« que la souveraineté du peuple au
point de vue philosophique.
» Il ne faut pas un grand eifort d'esprit pour comprendre
l'absurdité, la laideur, le crime de ces systèmes. Tout cela
frappe les yeux les moins clairvoyants, et il leur est aisé
d'en conclure que, comme le panthéisme et l'atomisme,
par des voies différentes, aboutissent au même terme : la né*
gation de Dieu et de toute réalité ; de même le droit divin et
la souveraineté du peuple, par des voies difi'érentes, aboutissent
au même terme : la négation de tout Pouvoir et de toute
société.
» Or, tout cela est évidemment païen. C'est la pensée
païenne, base de toute fausse philosophie, mère de toute
fausse politique.
D 11 n'en est pas de même de la pensée chrétienne. D'après
cette pensée, dans l'ordre universel, Dieu, en donnant l'être
à ce qui n'était pas, a créé de véritables êtres, leur a fait don
du grand principe de camalitét et en a fait non-seulement
* «Le principe Individualiste, dit M. de Gasparin, est le seul qui conserre la
» notion du droit; la conscience est indiridueUe et libre des opinions admises,
» des traditions, etc. » (Voyez la suite de cet étrange passage à la page 295 de
cet écrit.) On sait que pour M. Proudhon Tétat social naturel est l'on-arcfif>, ou
Tabsence de toute autorité.
PAR LB P. VENTURA DE RAULICA. ii
des substances réelles^ mais aussi des cau$e$ vériiablei, et
véritables causes de leurs propres effets ; et dans l'ordre poli-
tique, le Pouvoir public n'a d'autre attribution que de con-
server aux pouvoirs subalternes les droits qu'ils tiennent des
lois éternelles de l'ordre social, et de les laisser agir avec une
indépendance complète dans tout ce qui est de leur ressort;
sauf à en prévenir les écarts et à les empAcher de se nuire
mnluellement.
» D'après la même pensée, comme dans l'ordre universel,
c'est Dieu qui a créé les éléments des corps; qui, en les grou-
pant autour d'une forme substantielle, en a fait de vrais corps,
et partant est le vrai auteur des corps; de même, dans l'ordre
social, Fautorité aussi bien que les associations des humains
sont d'institution divine; c'est Dieu qui a voulu les êtres
sociaux, arrangés autour d'un Pouvoir et dépendant de lui;
et, par conséquent, il est l'auteur de tout ordre, de toute auto-
rité, de toute société.
B Voilà en peu de mots l'ancienne philosophie, l'ancien droit
public, ou la philosophie et le droit public chrétiens; et nous
n'avons en besoin que de les dessiner pour en faire sentir la
beauté, la grandeur, l'importance et la vérité.
9 Mais rinfluence païenne, nous le répétons encore, n'a pas
permis aux auteurs qui ont écrit après la Renaissance de com-
prendre celle beauté^ cette grandeur, celte importance et
celle vérité de la pensée chrétienne au point de vue philoso-
phique et politique. Ainsi ils sont restés dans le \ide, dans le
vague et dans le faux , relativement aux problèmes fonda-
mentaux de la philosophie et de la politique , et il n'est pas
nécessaire de passer en revue les modernes traités sur ces
facultés pour se convaincre que , parmi les plus célèbres de
ces traités, il ne s'en trouve pas un seul où les problèmes en
question soient résolus à la satisfaction de la raison, du sens
commun, et à l'avantage du progrès scientifique et social.
C'est un fait acquis à l'évidence que ces problèmes se dis-
cutent toujours; que, toujours faites, la philosopliie et la
politique demeurent toujours à faire; et que la sagesse mo-
derne en est à l'état où se trouvait la sagesse païenne dans les
anciennes écoles d'Athènes et de Rome, dont saint Paul a ré-
42 feS&Al SUR LE POUVOIB PUBLIC
sumé dans ces deux mots Thistoire lamentable : « Ils en sont
» toujours à apprendre^ sans pouvoir jamais atteindre la
» science de la vérité ; Semper discerUes, et nunqtêom ad scien"
» tiam veritatis pervenimteê K
0 Nous n'avons pas eu la prétention de remplir cette lacune
par les écrits philosophiques que nous avons publiés jusqu'ici.,
et par cet Essai sur le Pouvoir public. Les titres seuls de ces
différents ouvrages indiquent assez que nous n'avons voulu ,
[)ar ces travaux, qu'égayer la solution des problèmes dont il
s'agit, et appeler sur eux l'attention de plus habiles écrivains.
Ce qui nous appartient en propre , si nous ne nous faisons
pas illusion ; c'est la pensée d'avoir voulu rappeler les doc-
trines des grands philosophes et des grands publicistes du
Christianisme, qu'on a, depuis trois siècles, laissés tomber
dans l'oubli; c'est la pensée d'avoir voulu rétablir et réhabi-
liter la science aussi bien que la littérature chrétienne. Avons-
nous réussi? Nos lecteurs en jugeront.
m.
» Le Pouvoir n'est qu'une nécessité indispensable et même
la première de toutes les nécessités sociales. Il ressort, comme
une conséquence de son principe, de l'origine, de la nature
et de la fin de toute société. Avant donc <l'aborder la ques-
tion du pouvoir en particulier, et des rapports sociaux des
êtres intelligents, nous avons dû, dans notre Essaif nous ar-
rêter à considérer, au moins d'une manière générale , la
société et ses différentes espèces, la société publique et ses
différents états. C'est ce que nous avons fait dans nos trois
premiers chapitres. Cela était d'autant plus nécessaire, que
les modernes publicistes ont établi des principes radicale-
ment faux, et soutenu des doctrines pitoyables sur ces points
fondamentaux du droit social. Nous avons tâché de renverser
ces principes, de combattre ces doctrines avec le secours des
principes et des doctrines du christianisme. Nous avons ex-
posé le droit des gens propre aux nations chrétiennes; nous
avons fait au pouvoir religieux de l'Église la part qui, d'a-
près les lois naturelles de toute société , lui revient dans les
I II TlmoUi., ui, 7.
PAR LB P. YBNTURA DE RACLICA. 13
traosactioDS internationales des peuples professant la reli*
gion de TÉvangile, et que^ même des publlcistes catholiques^
par un regrettable oubli du Catéchisme^ lui ont refusée.
Nous ayons donné la démonstration philosophique de la né-
cessité du Catholicisme touchant l'existence^ le perfectionne-
ment et la ciTiiisation de toute société. Enfin , nous ayons
Toulu rétablirle droit public sur les bases du Christianisme^
c'est-à-dire sur ses véritables bases; car^ comme il n'y a
qu'un seul Dieu vrai, le Dieu des chrétiens; une seule religion
vraie, la religion chrétienne : ainsi il n'y a qu'une seule phi-
losophie, un seul droit public vrais : la philosophie et le droit
public chrétiens; à l'heure qu'il est, le salut des peuples ne
peut venir que de ce droit public , de cette philosophie ; Et
ttrUoA liberabit vos.
IV.
» Comme en philosophie^ on vient de le voir, on a fini
par nier toutes les causes secondes pour sauver la cause
première j ou la cause première pour ménager les causes
secondes; de même en politique, ne s'inspirant que de l'opi-
nion à laquelle on s'est dévoué, on a fini par tout immoler
i cette opinion : on donne tout au pouvoir et rien au peuple,
ou tout au peuple et rien au pouvoir; on n*a fait de la
liberté qu'au préjudice de l'autorité, ou de l'autorité qu'au
détriment de la liberté. La pensée chrétienne repousse
comme également fausses et funestes ces opinions extrêmes;
tout ce qu'elle enseigne touchant l'origine et les préroga-
tives du pouvoir né porte pas atteinte à l'autonomie et aux
libertés des peuples, et tout ce qu'elle attribue de droit aux
peuples n'affaiblit pas le moins du monde la puissance et
l'autorité du pouvoir.
» C'est cette grande et magnifique doctrine, la seule capable
de concilier les opinions les plus divergentes, les droits les
plus contradictoires, que nous avons tâché d'exposer ample-
ment depuis le 4« jusqu'au 10' chapitre.
» M. de Maistre a dit quelque part : « Il faut parler au
» peuple des avantages de l'autorité et aux rois des avantages
> de la liberté. » Rien n'est plus juste, car d'un côté les rois
14 ESSAI SUB LE POUVOIR PUBLIC
et les peuples ont besoin^ et grand besoin ^ de pareilles
leçons; d'un autre côté^ si ces leçons ne sont pas données
simultanément aux personnes à qui elles s'adressent , elles
perdent beaucoup de leur efficacité. Nul pouvoir ne prête
une oreille bienveillante à l'homme qui lui rappelle ses de-
voirs, qu'autant qu'il le trouve sévère à l'égard du peuple;
et jamais le peuple, à son tour, n'écoute avec intérêt
l'homme qui lui rappelle ses obligations , s'il peut le soup-
çonner de vouloir flatter le pouvoir. Voyez, en effet , ce qui
est arrivé à M. de Haistre lui-même. Son livre du Pape
est l'œuvre du génie ; jamais personne , avant lui , n'avait
établi plus solidement et plus magnifiquement les droits du
pouvoir ecclésiastique dans l'ordre poh'tique et civil. On a
beaucoup crié contre cet ouvrage, mais on ne T'a pas ré-
futé, par la bien simple raison qu'il est irréfutable. Mais,
puisque par un regrettable oubli de sa propre maxime, en
vengeant victorieusement le droit pontifical , il a eu l'air de
méconnaître le droit national; il a amoindri lui-même la
portée de son immortel écrit et donné aux ennemis de l'au-
torité ecclésiastique le triste courage d'appeler l'œuvre d'un
fanatisme outré un livre inspiré par la plus haute raison
et capable, à lui seul, de révéler un grand esprit et d'honorer
un siècle.
» C'est afin d'éviter ces inconvénients que, dans cet Essai,
nous avons exposé avec la même impartialité et avec le même
empressement les avantages de Vautorité pour servir de le-
çons aux peuples, et les avantages de la liberté )K)ur servir de
règle aux rois. Si nous avions séparé ce que Dieu a uni, si
nous avioas défendu le droit monarchique sans nous occu-
per du droit national, nous n'aurions fait que l'apothéose de
l'absolutisme; par contre , si nous avions exposé le droit
national sans foire attention au droit monarchique, nous
n'aurions fait que réhabiliter la révolution. Dans l'un ou
l'autre cas, nous n'eussions accompli qu'une œuvre de
parti , nous ne serions qu'un auxiliaire de plus de l'opinion
royaliste ou de l'opinion révolutionnaire, auxiliaire dont ces
opinions peuvent très-bien se passer* Nous n'aurions eu au-
cune raison de paraître sous ia nouvelle forme que nous
PAB UK P. VBNTDRA DB BAUU€A. 15
avons prise ici. 8i notre travail offire de Tintérêl, c'eM parce
que DOQS avons essayé de faire ce que^ nous osons le dire, on
a trop négligé, de nos jours^ de foire ou qu'on n'a pas fait
d'une manière aussi positive , aussi indépendante et aussi
complète; la vérité entière peut seule sauver le monde; Et
teritoi liberabU vos,
V.
> Les partisans du droit divin quand mime nous en voudront
d'avoir établi que le pouvoir politique n'a son origine immé-
diate que dans la volonté de la société parfaite, et cependant
personne, que nous sacliions, n'a jusqu'ici démontré avec un
plus grand nombre d'arguments puisés aux sources de la phi-
losophie, du droit public, du droit naturel, de Thistoire et des
croyances universelles des peuples, l'institution divine de ces
mêmes pouvoirs.
»Le8 ftommei du progrès, au contraire, ne nous pardonneront
pas d'avoir prouvé que la raison première du pouvoir public
est dans la volonté de Dieu, et que tout pouvoir vient de Dieu ;
cependant nous ne connaissons pas non plus un publiciste
qui ait fait une plus large part au vrai peuple ou à la commu-
nauté parfaite dans ses rapports avec l'autorité politique.
>Toutceladevrailfaire sentir aux uns et aux autres l'injustice
de leurs procédés à notre égard; mais ils ne nous en attaque-
ront pas moins avec la violence aveugle de l'esprit de parti.
Nous y sommes résigné d'avance, sachant que toute vérité
soulève contre elle les passions et les intérêts qu'elle froisse.
. Nous avons la conscience de nous être éclipsé le plus que pos-
sible, pour laisser parler les plus grands hommes du cathoti-
cismc, qui, on le verra, n'ont pas fait de la phraséologie, mais
delà science; n'ont pas fabriqué des sophismes, mais établi
des doctrines fondées sur les principes du droit naturel, et
donné la vraie philosophie du droit public chrétien, à la
grande confusion de la légèreté et de l'ignorance avec les-
quelles on traite aujourd'hui de si graves sujets. Nous avons
la conscience d'avoir, toujours avec le secours de ces mêmes
grands hommes, réfuté d'avance toutes les objections et toutes
les absurdités auxquelles on aura recours, pour nous faire
16 B8SAI SUR LE POUVOIR PUBUG
•asser pour adulateur des rois aux yeux des peuples^ et pour
adulateur des peuples aux yeux des rois. Nous avons la con*
science de n'avoir rien exagéré^ rien outré; d'être resté dans
ce juite milieu dans lequel seul la vérité se trouve; de n'avoir
ménagé aucun intérêt aux dépens de la justice, d'avoir dit à
chacun sans passion et avec calme ce qu'il lui importe de
savoir; chrétien publiciste autant que puhliciste chrétien,
nous avons, dans ce travail, pris également à cœur les vrais
intérêts des rois et ceux des peuples, et toute notre doctrine se
résume au fond dans ces mots : Peuples, soyez soumis à l'au-
torité, parce que tout pouvoir légitime est le ministre de Dieu;
rois, respectez les droits de la société, parce que tous les peu-
ples sont les enfants de Dieu.
» Dans notre jeunesse, nous avons combattu le eotUrai socta/,
mais c'était le contrat social tel que le protestantisme et le
philosophisme païen l'ont entendu, et tel que nous allons le
combattre encore dans cet Estai; du reste, dans tout ce que
nous avons écrit touchant le droit public, nous sommes tou-
jours resté nous-même, nous avons toiyours défendu avec le
même zèle la cause des rois et celle des peuples, l'ordre et la
liberté.
dII est possible qu'autrefois, n'ayant pas donné tout le déve-
loppement nécessaire à nos idées, nous ayons fourni l'occasion
de nous attribuer des intentions et des pensées qui n'étaient
pas les nôtres; ici nous avons voulu rendre impossible, pour
les lecteurs de bonne foi, une semblable méprise; c'est dans
ce but que nous avons nommé les choses par leur nom et
exposé nos doctrines de la manière la plus claire qu'il nous
était possible; et, nous défiant de nos propres lumières, nous
n'avons rien affirmé que sur les témoignages les plus acca-
blants par leur nombre et par leur autorité. Fort de tels
appuis, nous ne craignons [las, de la part des lecteurs assez
justes pour ne pas nous juger avant de nous avoir lu jusqu'au
bout, qu'on nous donne tort sur l'ensemble de nos aperçus.
Ce serait se roidir contre tout ce que la raison a jusqu'ici pro-
duit de plus évident et contre tout ce qu^ la science a de plus
autorisé. En nous attaquant, on attaquerait, sans s'en douter,
des hommes tels que Platon, Aristote, Cicéron, Sénëque, Ta*
PAR JLB P. YBTITORA DB RACLIGA. 17
cite, saint Chrysostome, saint Augustin, saint Isidore, saint
Thomas, Cajetan, Soto, Navarro, Covarruvias, Castro, TAbou-
lense, BeUarmin, Suarez, Concina, Billuart, Biancbi, saint
Liguori, Mamachi» Balmès; et d'autres publicistes distingués,
teb que Jean Majeur, Almain, Gerson, Durand, Grotius, Coc<
céius, Puffendorf, Noadie, Budé et Yatel, qui tous, dans les
tJirmes les plus explicites et les plus solennels, ont soutenu ce
que nous soutenons; ce serait s'exposer au sort de Diomède,
qui, croyant avoir atTaire à un homme, se trouva en présence
d'une divinité. Ainsi, à moins que l'Eglise, la seule autorité
compétente sur la vérité des doctrines, et à laquelle nous sou-
mettons ce travail, comme tout ce qui est sorti de notre
plume, ne nous dise que nous nous sommes trompé, nous
nous croirons fondé à ne rien changer dans cet écrit et à le
laisser tel qu'il est, comme notre testament touchant notre
manière de voir en politique.
VI,
» Après avoir établi Torigine immédiate du pouvoir public
par la communauté parfaite, et avoir vengé cette grande
théorie de toutes les attaques de l'ignorance et de la mau-
vaise foi, nous en avons fait l'application, dans notre iO* cha-
pitre, à la grande question de la légitimité, dont la solution
intéresse à un degré si élevé les chefs des nations et les na-
tions elles-mêmes. Nous avons abordé cette question de front,
et sans manquer à ces hautes convenances dont rien n'affran-
chit un écrivain qui se respecte, nous avons fait justice des
opinions, attribuant la légitimité de la souveraineté aux droits
de la naissance ou de la force, à l'exclusion de tiMl droit na-
tional. Nous avons passé en revue les différentes souverai-
netés de l'Europe, et tout en signalant ce qui leur manque
au point de vue de la légitimité du droit, nous leur avons in-
diqué les vrais moyens de reconquérir le droit de la légi-
timité.
» Nous avons dû nous occuper d'une manière toute spéciale
de la légitimité française, et nous avons été heureux de voir
que celle qui trône à Paris est, quoi qu'on eu dise, eu par-
bite harmonie avec les principes du droit public chrétien.
i8 B8SA1 Sim LB 1H>CV0IR PUBLIC
S'il en était autrement^ jaloux avant tout et surtout de la
vérité de la justice/ et de la justice de la vérité, nous serions
passé à côté d'elle sans y regarder de près ; c'eût été tout ce
qu'elle eût pu obtenir de l'indépendance de nôtre caractère.
Quant à ses actes, il ne nous appartenait pas de les juger. Sur
ce point, cependant, nous lui avons rendu la justice de
croire que la vérité lui est plus chère que la flatterie, et en
lui tenant compte de ce qu'elle a fait, nous avons mis sous ses
yeux ce qui lui reste à faire pour bien mériter de la cause de
la restauration de Tordre social.
VII.
pNous avons consacré les ii* et 12* chapitres à l'examen des
rapports naturels entre le pouvoir public et le pouvoir domes-
tique. Cet examen nous a fourni l'occasion de démontrer la
grandeur, la dignité, la noblesse, les droits de la souverai-
neté domestique, la paternité ; et sa supériorité sur la pater-
nité sociale, la souveraineté, que le droit public de la révo-
lution a si scandaleusement méconnue et foulée aux pieds.
Nous avons prouvé que, source naturelle de tout pouvoir
public, la paternité seule possède en propre tout droit élec-
toral, et que, l'en dépouiller pour l'attribuer au privilège de
la fortune, est le comble de l'injustice, de l'immoralité et de
la déraison; que c'est là un des plus grands crimes de la ré-
volution, et le vrai coup mortel qu'elle a porté à la famille
aussi bien qu'à l'Etat.
» Interdire au père de famille d'établir des majorais et des
substitutions, et l'obliger à détruire lui-même sa forlune , en
la morcelant parmi ses enfants, c'est aussi une grave atteinte
contre le pouvoir paternel et la stabilité des familles, seul
fondement solide de la stabilité de l'Etat. Nous avons prouvé
tout cela par toute espèce d'argumeuts, et nous avons fait
ressortir le vide, l'absurdité et l'insolence des raisons par
lesquelles l'esprit révolutionnaire a prétendu justifier ses in-
novations funestes, nous dirions presque sacrilèges, sur ce
point. Nous n'en voulons pas au Code civil, et, en effet, tout,
en démontrant, par le témoignage des publicistes les plus
compétents de nos jours et par l'histoire de ce qui se i>asse
PAft LE P. VENTURA DE RAULIGA. 19
sons nos yeux ^ combien le morcelleinent des fortunes est
fatal à la moralité^ à l'agriculture^ à la richesse publique^ au
bien-être du peuple aussi bien qu'à la stabilité du pouvoir^
nous avons indiqué le moyen bien simple par lequel, sans
toucher à certaines dispositions de ce Code^ ou peut rendre
au père de famille la faculté qu'il tient du droit naturel, de
disposer de son bien comme il l'entend, et par lequel on
peut faire sur les successions, non une loi de privilège pour
une classe de citoyens^ mais une loi de liberté et d'avantages
pour tout le monde.
VIII.
»Enfin^ il nous restait la tftche de réduire à leur proportion
naturelle les attributions du pouvoir public, que les mo-
dernes publicistes ont exagérées outre mesure, en vertu de
leur principe de la toute*puissance de l'Etat, qui n'est, au
fond, que la consécration de tout despotisme et la mort de
toute liberté.
» Pour nous, le gouvernement le plus fort et le plus heu-
reux n'est pas celui qui fait tout, mais celui qui laisse faire
tout ce qui ne compromet pas la justice et l'ordre public ; et
qui^ content d'exercer les deux fonctions politiques, les seules
qui lui appartiennent, les fonctions de juger et de combattre,
ne se chai^ pas, si ce n'est pour les surveiller, des fonctions
purement ciikle$,q\ie le droit naturel attribue à la cité, et
qui sont du ressort du pouvoir paternel et du pouvoir commu-
nal. Nous avons exposé ces doctrines dans notre dernier cha-
pitre. A cette occasion, nous ayons combattu la monstruo-
sité révolutionnaire de la centralisation au point de vue civil,
politique et social. En cherchant la cause du malaise actuel
de la plus grande partie des Etats de l'Europe, nous l'avons
rencontrée dans l'énorme faute des gouvernements assez
insensés pour avoir voutu concentrer dans leurs mains toute
action sociale et tout pouvoir ; et nous avons soutenu que
c'est là ce qui, en faisant peser sur eux toute responsabilité,
les déconsidère, les affaiblit et les perd.
» Nous nous sommes arrêté à exposer d'une manière toute
spéciale ces ravages de la centralisation en Italie, et nous
SO ESSAI SUH LE POUVOIR PUBLIC
avoos démontré que celte question italienne^ en général, et
cette question romaine, en particulier, dont la diplomatie eu-
ropéenne se préoccupe tant sans les comprendre, ne sont que
des questions de décentralisation, et qui ne peuvent être réso-
lues par rénorme extravagance de VunificcUion, mais bien par
la décentralisation de tous les intérêts, de tous les pouvoirs.
V Plusieurs publicistes, catholiques et protestants, à la suite
de l'infernal Machiavel, ont écrit des volumes pour apprendre
au Pouvoir public ce qu'ils appellent k grand art de gouverner
les États. Ces travaux sont, nous osons l'affirmer, aussi vains
par rapport à leur but qu'absurdes par rapport à la pensée qui
les a inspirés. Ces auteurs ont pris leur point de départ de l'i-
dée païenne, la plus fausse et la plus funeste, de la toute-puis-
sance du Pouvoir public et du droit qu'U aurait de tout dominer,
sous prétexte de tout gouverner. Dès lors, ils ont dû embrasser,
dans leurs traités touchant les fonctions de la souveraineté,
toutes les branches, si multiples et si variées de l'administra-
tion publique, et disserter longuement sur leur nature et sur
la manière de les diriger et de les harmoniser entre elles,
moins dans l'intérêt du peuple, que dans l'intérêt du pouvoir.
Us ont dû entrer dans une foule de détails, dans dos explica-
tions et des théories sans nombre, si compliquées et si abstru-
ses, et partant, impossibles à saisir et bien plus impossibles
encore à réaliser par la pratique. Rien que l'administration
communale , qu'on a dévolue à l'autorité centrale comme une
de ses attributions, supposerait en elle l'élévation du génie, la
science du savant et le dévouement des Saints; qualités très-
rares sur les marches du trône.
x> Comme la multiplicité des lois n'aboutit qu'à la corruption
de la république : In Republica corrupiissima plurimœ leges ;
de même, la multiplicité des devoirs n'aboutit qu'au désespoir
de les remplir; et de là à la facilité de les méconnaître et.de
les fouler aux pieds. Aussi nous doutons fort que le traité de
Duguet, par exemple, sur Yinstituiion d'un prince, en quatre
gros volumes, puisse jamais former un bon prince-
» Quant à nous, nous avons voulu faire un ouvrage de prin-
cipes et non un ouvrage de détails. Nous avons voulu rappe-
ler, dans leur ensemble et dans leur généralité, les grands
PAB LE P. VIRTimA DB lAULlGA. Si
principes du droit public cbrélîen^ qui forment les vraies bases
de Tordre social; et croyant avoir, tant bien que mal , n^mpli
cette tâche importante^ nous nous sommes cru dispensé d'a-
border d'autres questions^ pour compléter cet Essai sur le Pau-
voir publie.
1» II est possible que^ sous l'empire des idées et des préjugés
révolutionnaires qui dominent partout, même dans les régions
du pouvoir, on ne fasse pas attention à la vérité que nous
venons de dire toute entière^ et qu'on ne veuille pas des seuls
moyens de salut qu'elle ofTre à la société qui périt : nous
n'aurons pas perdu pourx:ela notre travail. Après le cataclysme
qui menace l'Europe, qu'on serait encore à temps de conjurer,
mais que probablement on ne conjurera pas, le malheur por-
tera conseil; on appréciera les doctrines qu'un aveuglement
surnaturel ne permet pas, dans ce moment, de comprendre;
on reconstituera tout sur leurs bases, et, en même temps que
la religion chrétienne sauvera les âmes et que la philosophie
chrétienne sauvera la science, la politique chrétienne sauvera
la société. Cette fois encore, le salut ne viendra que de la vé-
rité : Ei Veritas liberMt vos. »
» Paris, novembre 1858.
LE P. Ventura de Ravlica.
IV* siftiB. TOME XIX. — N« 109 ; 1859. (58* voL de la coll.) 2
2S BISTOtHB MS IfATKM GtTttJltittS
%xabïlàms its pettptea.
mSTODUS DES IVATIOliril CÏÏWMMMOSBH
DU MEXIQUE ET DE L'AMÉRIQUE CENTRALE.
DURANT LES SIÈCLES ANTÉRIEUHS A CHRISTOPHE COLOMB,
ÉGRITK SUR DBS DOGCIIENTS ORIGINAUX KT BITIBRUIBNT lfdtDm>
puiiét au» aneiennei arthive$ dm inâigiMi.
Par M l'abbé BBA00BIJB »E ■•vmBi»i7m« K
I
Rareté des docnmeQta sur l'Amérique. — Heureoses déoouYertes de M. l'aLM
de Bourbouig.
L'étude des vieilles traditions de TAmérique n'a donné lieu,
jusqu'à présent^ qu'à un bien petit nombre de travaux, et de
toutes les parties de l'archéologie, il n'en est pas sans doute
de plus mystérieuse que celle qui se rapporte aux monuments
élevés par les habitants du Nouveau-Monde avant la décou-
verte de Colomb. Moins pauvre en documents écrits que
celle du Pérou, Thistoire du Mexique et des contrées adja-
centes n'en offre pas moins encore un grand nombre de
lacunes et de regrettables obscurités. Quelques ouvrages
rédigés aussitôt après la conquête, dans leurs idiomes na-
tionaux par des princes indigènes , tels que Tezozomok et
Ixllilxochitl, un certain nombre de compilations espagnoles
sans critique et sans goût, comme la Monarquia indiana de
Torquemada ou la Historia del delo y delà tierra d'Ordonez •
voilà à peu près les seuls matériaux dont nous puissions dis-
poser pour reconstituer les annales d'une civilisation qui se
développa pendant une longue suite de siècles et ne fut pas
inférieure peut-être à la civilisation de l'antique Egypte.
Les manuscrits antérieurs à la conquête espagnole et dont
un bien petit nombre seulement est parvenu jusqu'à nous,
demeurent, malgré l^s découvertes dues à notre savant com-
< 4 vol. in-S*, à Paris, chei Arthur Bertrand, rue Hautefeuille, 21, prix 40 fr.
DU MEXIQUE ET DE L'AMÈRIQUE CSNTEALE. 23
patriote H. Aubin, presqae complètement indéchiffrables* De-
imis le commencement du siècle dernier où Tart de les inter-
préter retomba dans Toubli^ il a fallu renoncer à en tirer auire
chose qae quel(|iu56 noms propres et quelques dates sans im-
portance réelle.
Au milieu d'une semblable pénurie de documents origi-
naux^ il convient de citer, comme un événement de la plus
haute importance, l'apparition de l'ouvrage intitulé : a Bis-
taire da natUms civiliséeê du Mexique $1 de l'Amérique centrale
duroRl les $iicle$ antérieure à Colomb^ |>ar H. l'abbé Brasseur
di Bourbourg,
Fruit de vingt années d'un travail opiniâtre, cette œuvre
renferme une quantité considérable de reoseignements en-
tièrement nouveaux, que l'auteur recueillit pendant le long
séjour qu'il fil en qualité de recteur parmi les Indiens de Rabi-
nal (Guatemala). Pour parvenir à ce but, il lui a fallu joindre
à une connaissance approfondie des langues indiennes l'étude
de toutes les traditions indigènes et la Jecture d'un grand
nombre de manuscrits encore inédits. Aussi sous le triple
rapport de l'intérêt, de l'étendue et de l'exactitude, l'on
oe saurait contester à M. de Bourboui^ la première place
parmi les écrivains qui ont traité le même sujet.
La nouveauté et parfois la singularité des détails, l'intérêt
qu'offre au lecteur l'histoire de races jusqu'à présent à peu
près inconnues, nous ont décidé à donner ici un résumé aussi
succinct que [K)ssible de l'ouvrage en question. Quelques
pages seront ensuite consacrées à l'exposé des iiypotbèses sur
l'origine des Américains et le développement de leur civilisa-
tion, qui nous paraissent réunir en leur faveur le plus d'élé-
ments de probabilité.
If.
Indigènes aux AnUUeB «t an Mexi^e. -* LwQniiMniés, <p«i|4es «jdopëem. --
Votan las sonnai an 9* siècle, avant L-C. — Zamna dans Je Yuûtaa. ~
Premien sacriflces humains, en 114 deJ.-C ~ BévoluUons nouvelles.
La vaste région qui comprend les îles Antilles, ainsi que les
rives ouest et sud du golfe du Mexique, semble avoir été, dès
ks premiers temps, habitée par un grand nombre de tri-
bas appartenant presque toutes à une seule et même famille
24 HISTOIRE DBS NATIONS ClVaiSÉKS
de peuples. Bien que plongées dans la barbarie^ ces nations
se distinguaient par la douceur de leur caractère et une apti-
tude marquée pour la civilisation. Leur langue, dont le maya
et Vothomi peuvent être considérés comme deux dialectes,
montrait une tendance au monosyllabisme» et certaines for-
mes analytiques que Ton ne retrouve guère dans les autres
idiomes de TAmérique. Dans les fies Bakama, à Cuba, à Hatti,
cette race se maintint dans son étal primitif jusqu'au moment
de la conquête espagnole ; sur le continent, au contraire, elle
fut en grande partie asservie à une époque qu'il n'est pas pos-
sible de préciser, par la nation des Quinamé$. Les traditions du
Mexique et du Pérou nous dépeignent ces derniers comme des
espèces de géants à demi civilisés^ mais excessivement cruels
et adonnés à tous les vices. C'est à eux vraisemblablement
qu'il faut attribuer l'érection de ces masses de pierres brutes
d'une grandeur prodigieuse, irrégulièrement placées sans
ciment les unes sur les autres, de manière à former de véri-
tables murailles cyclopéennes et que l'on retrouve depuis le
Mexique jusqu'à la frontière péruvienne.
Dans le Guatemala, leur domination fut, suivant l'opinion
de quelques annalistes, renversée par Volan, vers le 9* siècle
avant l'ère chrétienne. Parti de l'est, ce prince aborda avec
sa flotte sur les rives de VVzumacinta. C'est à lui que l'on
attribue la fondation de Palenqui ou Xibalba, ainsi que les
développements de la civilisation dans cette partie du Nou-
veau-Monde. La patrie et l'origine de Votan nous sont égale-
ment inconnues. Peut être passa* t-il par Cuba. L'on. a, en
effet, retrouvé dans cette île quelques monuments attestant le
séjour d'un peuple civilisé. Nous inclinerions plutôt à le faire
venir des rives de VEssequebo ou de YOrénûque, région qui
parait avoir été le berceau de la civilisation américaine. La
présence de nombreux rochers sculptés sur les rives de ces
deux fleuves nous prouve clairement que ce pays fut jadis ha-
bité par une race industrieuse et connaissant l'usage des
métaux.
A une époque un peu postérieure, le législateur Zamna
aborde au Yucatan et y joue un rôle analogue à celui que
Votan avait rempli dans le Guatemala. On le regarde comme
DU MEXIQUE ET DR L'AlliRIQrE CENTRALE. 25
le fondateur de la chevalerie mexicaine. Sur son iombeau
s'élèTe la célèbre cité de ItzmaM.
Chassés des régions méridionales, les Quinamis se mainte*
oaient^core an Mexique. Us ne lardent pas à succomber sous
lescoups des Othomis, des Olmiques et des Tolonaques, peuples
d'origine maya, qui dès lors commencent à entrer dans la voie
de la civilisation.
C'est vers le 3* siècle avant notre ère que Ton voit aborder
à Panueo, près Palenqué^ une nation venue de Torient. Son
origine est fort incertaine, malgré le nom de Nahoas ou de Na-
hmatt sous lequel elle se trouve désignée ainsi que les peuples
d'origine aztèque et toltèque. Ces étrangers s'établissent à
PaxU, du consentement des Yotanides, et leur Etat prend
le nom de HuehtuTlapaUan. Bientôt cependant, leur puis-
sance s'étant accrue, ils entrent en lutte contre les Vota-
oides; le roi de Palenqué périt dans un combat, et son em-
pire devient tributaire des Nahoas. Après quelques années de
sujétion, les Tzendales, ou habitants de Palenqué/ se révoltent
et contraignent les Nahoas à s'expatrier. Une partie des fugi-
tifs se jette sur le Tucatan, et met fin à la dynastie de Zam-
na\ l'autre se retire au nord du Mexique, y fonde ces villes
dool les ruines se voient encore sur les rives du Hio-Gila, et
donne naissance à l'Etat de Téolihuacan, où se sont célébrés
les premiers saerificu humains (174 de l'ère chrétienne).
Les prêtres de Téotihuacan, sans cesse inquiétés par les in-
cursions des tribus errantes du voisinage, prennent à leur
solde la nation sauvage des Mixcohuas. Ils ne tardent pas à se
repentir de leur imprudence, et sont obligés d'appeler à leur
secours contre leurs propres soldats d'autres barbares d'origine
NahuaU, ainsi que les Mixcohuas. Ces tribus s'emparent de la
cité de TéoUhuacan, et de là se répandent dans tout le Mexique.
Leur invasion dure du 2* au 6' siècle de inotre ère. Le plus
célèbre de leurs guerriers fut Mixcohuatl, lequel ne tarda pas
à se rendre maître de VAnahuac entier, à l'exception de la cité
de CuiUahuak, que ses marécages rendaient imprenable.Après
avoir longtemps assiégé cette place, il est contraint de se re-
tirer. Son séjour prolongé au milieu des joncs qui environ-
nent la ville tait donner aux barbares qui, à cette époque, en-
26 HI8T0IIIB DES HATIONS aTlUSteS
Tabissent le Mexique, le sobriquet de Toltè([Uê$ (habitant
parmi les joncs). Les Mayas sont presque partout refoulés par
les Toftéques ou Chichiméques , à Teiception des IPMy, des
Oihomis, des Toêonaqnes^ qui se maintiennent en corps de na-
tion jusqu*à l'arrivée des Espagnols.
A ce moment se forme la ligue des trois principautés toltè-
qnes de CtUhuacan, iVCHampan et Cuiîlahuak. Céacati Quêîzml'
cohuatl, fils de ffom^valcaU, prince de Culhuacan^ venge la
mort de son ifère, assassiné par trahison, puis il se retire en
un pays inconnu, et l'on n'entend plus parler de lui pendant
de longues années. i
lit
Religion nouTelle au 7* siècle. — La confenloii et la continence des prêtres.
— Rérolations dlrerse». — GomlMits pour avoir des Tictinifs hnmalnes. —
fUTastons étrangères.
Au bout de quinze ans, il reparaît suivi d'une troupe de
missionnaires et d'artistes, et commence à prêcher une nou-
velle religion. Peut-être avait-il eu quelque connaissance du
Christianisme. Au nombre de ses dogmes, il faut placer la con^
fessionauriculaire ei la continence despritres.ll proscrit la guerre
et les sacrifices humains. Sa doctrine se propage au loin ; et les
habitants de Tollan, dont le prince vient de mourir, lui décer-
nent la royauté. Bientôt celte ville acquiert la prépondérance
dans tout VAnahuac^ dont Quetzalcohuatl devient ainsi le mo-
narque suprême. Son règne est réi)oque la plus florissante de
Terapire Toltèque ; jamais la population n'avait encore Joui
d'un si grand bien-être, ni de tant de sécurité; mais il froisse
la superstition populaire en interdisant sévèrement les sacri-
fices humains. Tetzcatlipoca se met à la tête des mécontents ;
pour ne pas violer ses lois religieuses, le roi de Tollan refuse
de se défendre, et se retire dans la solitude. Une foule immense
raccompagne, et l'on voit s'élever comme par enchantement
une nouvelle cité, Chotullan (la ville de l'exilé). Tetzcatlipo-
ca l'y poursuit encore ; Cholula est saccagée par le vain-
queur, et Quetzalcohuatl se retire de nouveau sans combattre.
Le lieu de sa nouvelle retraite est vraisemblablement le
YuccUan.
Après un règne long et glorieux, Tetzcatlipoca est à son
DC MEXIQUE ET DE l'aMÂRIQUB CENTRALE 27
tourTictime du iiiéc(»itentenieDt populaire et disparaît dans
an combat que lui livrent les parents de QuetzalcohuaU. Il est,
ainsi que ce dernier, éle^é au rang de$ dmuc, et rAnahuac
ne cesse, jusqu'au moment de la conquête espagnole^ d'être
agité par les dissensions qui éclatent entre les deux cultes ri-
vaux. A partir de ce jour, la monarchie de ToUan marche à
grands pas vers son déclin.
Au commencement du il* siècle, la nation toUique, déjà
épuisée par de longues années de famine et de peste, par les
révoltes des grands vassaux et surtout par la guerre acharnée
que se font les sectateurs de QueizaUohuati et ceux de Tetz-
eoUiiHKa succombe sous les coups d'une nouvelle invasion
de Ifakooi Tenus du nord. Pendant 50 ans. Ton voit les pro-
vinces les plus fertiles ravagées tour à tour par des bandes de
Tépanéques, d'Axtèques, de Tara»ques, etc. Le sage Quinanizin
s'établit à la tête de la nation acolhue à Telzcuco et fait le pre-
mier succéder un peu d'ordre à cette effroyable anarchie. La
sanglante bataille de PaymuMlan lé délivre des hordes les plus
brottcbes qui tournent leurs pas vers la vallée de Gholula.
C'est alors que la répuUique de Tlaxcala prend naissance.
Qudques tribus de barbarëa exténuées de besoin se vendent
comme esclaves aux Chollulans et profitent d'une fête pour
surprendre leurs midtres,lea égorger et s'emparer deleurvilie.
C^te dernière fut, quelque temps après, rendue à ses anciens
possesseurs, grftce aux secours que leur fournissent Quinan-
dm et la république de Ttaxcala. Les Azièque$, chassés de
tous lea endroits où ils avaient tenté de s'établir, sont forcés
de ae soumettre à Caxeoxili, prince de Culhuacan, fervent
sectateur de Qmtzakohuatl, qui les persécute à cause de leur
attachement au culte opposé. Enfin les Aztèques s'unissent à
on oertain nombre de CuUwas mécontents, se révoltent et
s'emparent de Culhuacm^ après avoir mis à leur tête Ak€h
fm/iUm, on des fils de Coxcoxtli. Battus a leur tour, ils
sont obligés de se réfugier sur les bords du lac de Mexico et y
jettent les fondements de la ville de TénochtiUan.
A peine soustraits à la domination des Culhuas, les Azté-
fues tombent sous le joug de Tezozomoc, roi des Tepanèques^
dont rautorité commençait à devenir prépondérante dans
28 HISTOIRK DES NATIONS CITILISÉBS
tout l'An^huac. Nizahuaicoyoîl, roi de TetzcucOy n'échappe
que par la fuite à la sentence de mort prononcée contre lui
par le prince Tépanèque. MaxtlatUm succède à Tezozomoc
son père, et contraint Chimalpopoca, roi de Mexico, à se
suicider. Cependant Ixcohuaîl, nouveau prince des Galuhas,
Nezahualcoyotl et le seigneur de Tlacopan s'unissent d'une
étroite alliance et, soutenus par un grand nonilire des villes
de la yallée, marchent en commun contre les Tépanëques.
Ces derniers sont défaits, leur roi tué et AzcapoUalco^ leur ca-
pitale, tranfonnée en un marché d'esclaves. Dès lors, les trois
rois ligués deviennent les maîtres de tout VAnahuaky et leur
pouvoir s'étend bientôt d'une mer à l'autre. C'est à cette
époque que fut passé avec la république de Tloicala, ce fameux
traité en vertu duquel il devait, à certaines époques de Tannée
et dans les lieux déterminés à l'avance, se livrer un certain
nombre de combats ayant pour but non pas de faire des con-
(|uôtes, mais simplement de se procurer toujours un nombre
suffisant de victimes humaines à offrir aux dieux. On calcule
que, sous le seul règne du prince cnlbua Ahuitzol, plus de
80,000 prisonniers furent immolés au dieu de la guerre. Le
successeur d'Ahuitzol fut Moniezuma II, lequel, par son faste
révoltant et l'oppression qu'il fit peser sur la classe des mar-
chands, prépara la ruine du Mexique, en faisant désirer à une
partie de son peuple l'invasion étrangère comme un dernier
espoir de salut.
Au sage et puissant Nezahualcoyotl succéda son fils Neza-
hualpili également célèbre par ses qualités éminentes et sa
justice infiexible. A la mort de ce dernier, l'empire des Acol-
hues devint la proie de divisions intestines qui ne servirent
pas moins les projets de Cortés que ne le devait faire la tyrannie
de Moniezuma, Mais avant de passer au récit des événements
(|ui vont suivre, il convient de reprendre l'histoire des états de
V Amérique centrale que nous avons, depuis longtemps d^,
laissée de côté.
DO MniOlIB CI DB L'aHÉNQUE CBNTRAU. M
IV
U Toettm. — Réformatlon quasi-chrétienne. — Rëvolations direnes Jusqu'à
la conquête espagnole.
Vers le 7* siècle de l'ère chrétienne^ on voit apparaître dans
le Yvtaian un personnage du nom de CuctUcàn, envoyé par
le Ciel pour réformer la religion des habitants de ce pays, et
dont les préceptes se rapprochaient en certains points de ceux
da Christianisme. Quelques auteurs ont voulu voir, dans cet
ap&tre des Yucatèques^le même personnageque Queizakohuail,
qui, après sa fuite de Cholula, serait venu prêcher dans les
régions du Midi le culte déjà établi dans TAnabuak. Plus tard,
le Tucalan se trouve agité par les guerres civiles des deux
maisons princières : les Cocomes et les TtUul-Xiuh; puis par
les révoltes des feudataires contre leurs souverains. A la suite
de ces luttes, la capitale Mayapan fut livrée aux flammes
et le pays se fractionna en une multitude de petites princi-
pautés indépendantes. Quoi qu'il en soit, cette presqu'île donna
fort à faire aux conquérants espagnols, et ne se soumit qu'a-
près un demi-siècle de luttes.
Dans le Guatemala, l'empire des VotanideSy déjà bien affai-
bli par diverses guerres intestines, parait avoir succombé dé-
finitivement dans le courant du il* siècle. A cette époque, les
régions méridionales se trouvent tout à coup envahies par di-
verses tribus d'origine toltèque, comme les Cholulléques ou
Nahuath, ainsi que les Quiches et les Cakchiquels. ÀxcUt, der-
nier Foi des Toltèques, chassé de ses états par l'invasion na-
hnatle, parvint à réunir presque tout le GtuUémala sous sa do-
mination, mais ce débile empire ne parait pas avoir duré
beaucoup plus longtemps que la vie même de son fondateur.
Vers le milieu du i3« siècle, tiucunuUz met fin aux dis-
sensions qui régnaient au sein de la noblesse Quiche, fonde la
ville de Gumarcaha et assure à sa nation la prépondérance
parmi toutes celles qui habitaient TAmérique centrale; c'est à
un de ses successeurs, Hnhnapu, que Ton doit la découverte
do cacao. A partir de cette époque jusqu'au moment où le
castillan AlfMrado va porter le fer et le feu dans tout le Guate-
mala, ce pays est presque constamment agité par les guerres
qui éclatent entre les nations Quichi et Cakckiquik.
30 BISTOIRE DBS PTATIOHS CIVILIStlS
Quelques sages règlements des Espagnols. ~ Utile iotenrentiofi des oUssIoiinal-
res catholiques. — Des influeoces bouddhiques ou scaudiDaTes.
A peine la conquête de la NouTelle-Espagne achevée, la cour
de Madrid commence à témoigner^ par une série de mesures
sages et humaines, toute sa sollicitude à l'égard des popula-
tions indiennes, défense est faite de les réduire en esclavage^
de les faire trarailler aux mines contre leur gré, on reconnaît
aux indigènes le droit de nommer eux-mêmes leurs magistrats
municipaux. Malheureusement ces règlements étaient bien
souvent éludés par la mauvaise foi des gouverneurs espagnols,
et les Indiens eurent longtemps encore à souffrir de Tavarice
et de la cruauté de leurs conquérants. Peu à peu cependant, la
classe des Maeéhuals on plébéiens tend à s'élever sur les débris
de ranci&nne noblesse mexicaine ruinée par les exactions,
décimée par le glaive des vainqueurs ; bientôt les ouvriers
mexicains rivalisent avec les ouvriers espagnols dans tous les
métiers et tous les arts de l'Europe. Les races indigènes de
l'Amérique ne montrent pas, en général, une trop grande
répugnance à embrasser la religion que leur enseignent les
prêtres chrétiens, leurs seuls protecteurs contre la rapacité
européenne. Souvent, les moines, les missionnaires sont dé-
noncés comme rebelles au roi d'Espagne, par un gouverneur
irrité du soin que prennent ces hommes de protéger la race
indienne contre sa cruauté ou ses exactions. L'on peut dire, à
la louange de l'Inquisition d'Amérique, que son intervention
fut toujours bienfaisante, et qu'elle sauva de la mort mille fois
plus de créatures humaines que l'Inquisition d'Espagne n'en
a jamais tait périr. Dans quelques provinces reculées, les su-
perstitions païennes se maintinrent longtemps en vigueur, et
les pratiques du NaghtêoUsme peuvent être considérées comme
les dernières protestations de l'idolâtrie expirante. Toutefois
une haine sourde continua et continue même aijyourd'hui à
fermenter dans le cœur des indigènes contre les hommes dé
race blanche. Elle ne doit s'éteindre sans doute que par une
fusion complète des deux races conquérante et conquise.
Riche en détails nouveaux sur l'histoire des peuples du
Nouveau-Monde, le livre de H. B. deBaiÊtbowrg est en même
DU MKXIQUB BT DB L'AViBlQOB CBIITEALB. 31
temps très-sobre d'hypothèses. L'auteur doqs parle en passant
d'itifiuenees bauddMqmB ouicanimaMi qu'il a cru reconnaître
dans les mœurs et les souvenirs des peuples du Nouveau-
Honde; mais le fait qui semble l'avoir le plus frappé^ c'est la
resBemManee extrême que présente le costume des hommes
dans plusieurs parties du Guaiémala et des femmes de Palin,
avec le» coefaime&iiit'/s et arabes.
Toutefois M. B. de Bourbourg s'étend peu sur toutes ces ana-
logies^ de crainte^ dil-ii, de se laisser entraîner par l'esprit de
système; il se propose d'ailleurs^ nous assure t-on^ de traiter
cette question de l'origine des peuples du Nouveau-Monde
plus au long dans un travail ultérieur.
Hyacinthe db Charencey.
32 RBGBBRCHU SUR LA 14* DYKAST1B
RECHERCHES SUR LA XIY* DYNASTIE DE RANÉTHON
SaiTies d'une nota
i*' ARTICLE.
Tout ce qui sert à débrouiller rimmense cahoe de l'histoire de l'Egypte, sert
aussi à confirmer les faits racontés par Moïse qui avait été élevé par les Egyp-
tiens, et à éclaircir l'histoire des Juifis qui ont eu tant de rapports avec ce
peuple. C'est à ce titre que nous publions la dissertation sulyante où M. Ro-
biou a fait des rapprochements, et rassemblé des documents qui seront d'un
grand secours aux Égyptologues, qui s'efforcent de lire les textes égyptiens, et
de classer les connaissances qu'ils en tirent. Tous les chrétiens et tous les sa-
vants doivent S'Intéresser à ces curieux et utiles travaux. A. B.
1. — Etat de la question. — La 14* dynastie a-t-elle été contemporaine on an-
térieure à l'invasion des Pasteurs ?
Les trayaux multipliés^ les recherches approfondies, qui ont
paru depuis plusieurs années sur Thistoire et la chronologie
de l'ancienne Egypte ont désormais assuré la connaissance
d'un assez grand nombre de faits pour que la science ait
presque partout renoncé sur cette matière à la liberté des
rêves. La place laissée aux hypothèses reste encore très^tendue
sans doute ; mais ce ne serait plus que des hypothèses scienti-
fiques, destinées à combler des lacunes, en raisonnant sur
des données bien établies : ce n'est plus le temps où chacun
pouvait se croire appelé à construire un nouveau système em-
brassant la durée entière des anciens âges, parce que les do-
cuments historiques connus sur chaque époque étaient si peu
nombreux et si mal coordonnés que les études de détail ne
savaient où se prendre et ne pouvaient aboutir.
Aujourd'hui des travaux d'une autre sorte sont en pleine
voie d'exécution, et^ grâce au zèle courageux des voyageurs,
grâce à la multitude d'inscriptions qui ont été mises récem-
ment sous les yeux de l'Europe, ses espérances de restitntion
liislorique peuvent être, non pas illimitées sans doute, mais
DB MAlfÉTBON. 33
immenses et presque aussi grandes que son ardeur. Seule-
ment il faut avouer que l'on a fait peu encore, en comimraison
de ce qui reste à faire. La méthode est trouvée et habilement
suivie; mais il faut l'appliquer à Fétude de tous les faits que
Ton possède déjà, et, pour obtenir un ensemble tant soit peu
salisfeisant^ il faudra en découvrir beaucoup encore. 11 n'est
donc pas à croire que l'œuvre manque aux ouvriers, d'ici à bien
desannées, et, chaque point éclairci étant un moyen d'arri-
ver à la certitude sur d'autres points, il m'a semblé (sauf toute
réserve à faire sur les illusions d'un zèle peut-être intempé-
rant), que Ton ne doit repousser aucun travail appuyé sur des
bits, quelque restreintes que soient les connaissances archéo-
logiques ou philologiques de l'auteur, si ce travail peut amener
ou simplement préparer, par Tindicaiion de quelque nouveau
point de vue, la solution de l'un des problèmes aujourd'hui
posés.
Telle est l'excuse que je présente à H. le Directeur desi4n-
noies de philosopkU ehrilienne et aux lecteurs de cette revue
pour la hardiesse avec laquelle, habitant d'une petite ville de
province, je leur offre un essai d'interprétation sur une
question plus d'une fois soulevée, mais qui, ce me semble, n'a
pas encore été traitée spécialement et dans son ensemble. La
disette de monuments figurés où je me trouve réduit loin de
Turin, de Leyde... et de Paris est sans doute un malheur pour
moi ; mais, pour l'objet qui m'occupe en ce moment, ce n'est
pas un obstacle aux premières recherches, car ceux qui ont à
leur portée les trésors de la science, reconnaissent que sur ce
point cette disette existe même pour eux, et elle sera précisé-
ment un des arguments de la thèse que je me propose de sou-
tenir ici.
n s'agit de la place que doit occuper dans l'histoire de
l'Egypte cette 14* dynattie à laquelle Jtûius Afrieanus, dans sa
liste extraite de Manithon et reproduite par Georges le Sy ruelle,
attribuait, selon les eopistes, une durée de 184 ans; Eusèbe
parait, d'après la traduction arménienne et un manuscrit du
Syncelle, avoir adopté le chimre 484 comme étant celui de
Manéihan ^ Malgré cette longue durée, cette dynastie a laissé
* V. R.^oid Rodiette, /onmai der iOMnlf, niai J84S.
di BBCHBIICHBS 6UB LA 14" DYNASTIE
si peu de traces de son existence qu'elle a découragé ce qu'il y
a de plus tenace et de plus entreprenant, la curiosité des ar*
chéologues. Cependant une opinion a été produite par M. de
Bunsm, dans un des premiers \olunM8 de sa Place 4e VEgypU
dans VMêtoire du mmide, opinion d'après laquelle cette dynasu
tie aurait été cœUen^farame et tribulairede rempire des Hgkêêêj
et son autorité aurait été concentrée dansla BÔieê-Egifpie.
Cette opinion^ M. Raoul Rocbette l'a acceptée^ sans y insis-
ter beaucoup, sans la discuter précisément, mats «omnae une
idée indiquée par l'auteur qu'il examinait S et d'ailleurs coq*
forme au peu de détails que nous connaissons sur rinvaeioto
des Hyk$o$. M. de Raugé, au contrairei dans un écrit un pe«
ancien déjà ^, puisqu'il remonte à douxe années environ^ et
que la science marche aujourd'hui avec une vitesse accélérée,
M. de RouRé, dis-je, rejetait cette opinion et, selon l'ordre ap-
parent des liHes, plaçait, avant Vincaiion, l'époque de la 14*
dynastie. Mais je n'en suis heureusement pas réduit ou à me
taire ou à prendre le rôle impertinent de juge entre les ensei-
gnements des maîtres ; je puis en eflèt en appeler a H. de
Rougi lui-même de la sentence qu'il arait rendue d'abord,
quand je rois dans Tavantr-propos de sa IMke iommaire eur le
musée égyptien du Louvre , publiée en I8j(5, qe'il retire ce qui
lui a semblé trop absolu dans sa propre critique 4e l'ouvrage
de Bunsen, de même que celui-ci a fait droit aux otijections
que lui avait présentées l'auteur français ^.
M. de Rougé déclare en effet qu'au 4lelà de VetBpukian du
Pasteurs, le calcul des dates n'est pas aujourd'hui possible *;
et c'est ce qu'il exprimait fort heureusement quelquesannées
plus tôt S en appelant géologie de l'Mstaire b adance du pre-
mier empire égyptien, où, disait-il, a nous ne posons plus de
< Journal des sananU, mal et Ju&o 1848.
> Examen de l'ouvrage de M. le chevalier de Bunsen, publié dans les Àimaie$
de f^ilowphie ehritiemu; voir pour cet ntide, le mioiéro de Juin 184T, t. v? ,
p. 405 (8* série)
s Voir Revue arehéologique, 14* Tolome, artiole4e M. Alfnd lUory.
* Notice sommaire des monuments éfifptiens eiposés dans les galeries du
Musée du liouvre, page 23. — Voir cette partie dp la Notice insérée dans les
Annales de philosophie, t xn, p. 246 (4» série).
^ Rapport sur les principtles eoilecUenBégyptteHns {Momàkur du 7 mars IS&l ).
DB MAXÈTSON. 35
> chiffres, mais noas détenninoas encore avec certitude f ordre
■ de phisîeiirs dynasties. » On le voit, l'^aulear ne croît pas
même que, pour cette période, Tordre des dynasties soit tau-
joiin an-dessus de toute discussion; et, pour la question spé-
ciale qui noua occupe ici, il disait, dans roposcule cité tout à
rheure : « On possède une trèa-loi^ne liste des rois qui soi-
> Yirent les SivikhoUp ; ils conirtituent les t4'*, 18% 16* et 17*
» dyuasties, sous leifueUes Manéthon place l'invasion des Pas*
» leurs ^ •
Ce n'est donc pas se soustraire à Timposante autorité du cé-
lèbre égyptologue français xfue de reprendre sur ce point
Texamen du système de Bausen et de cberdier les documenU^
de toute nature qui peuvent le contredire ou le confirmer. Je
ne crus pas du reste que Ton doive interdire ici tout argu-
ment tiré des dates, mais il ne doit être que secondaire et pro-
pre aeolement à appuyer des résultats obtenus déjà.
11. — Eximen des textes de MaDéthoa. — Gonsidéralloiis géogra|)hiqiifis.
Commençons par ce qu'il y a de phis généralement acces-
sible, f>ar les renseignements de l'histoire écrite, c'est-à-dire
ici de l'histoire de Sebtnnyita. Si les listes d'Africain nous
montrent les rois Pasteurs inscrits à la suite de la i4« ày-
luufte, il ne faut pas oublier que quelques rares fragments du
ritiî même de Manéthon ont échappé à la destruction de son
ouvrage et que, fiarmi ces fragments, il en est un textuel,
(fnne certaine étendue et qui se rapporte précisément à cette
invasion : c'est sur lui que s'est établie chez M. de Bunsen et
c'est sur lui que j'établirai d'abord l'opinion que je vais déve-
lopper. En voici la traduction littérale et complète : j'aurai
soin d'y joindre le texte des passages dont je ferai particulière-
ment usage. Josiphe, qui nous l'a conservé, ne peut d'ailleurs
être accusé d'avoir altéré ces lignes, car elles donnent le dé-
menti le plus complet à son étrange hypothèse de l'identité
entre ces cf)nquérants et la famille de Jacob.
« Voici, dit Josèphe, ce que Manéthon écrit dans le second
livpc de son Histoire de f Egypte : je vais rapporter ses pro-
36 RBCHBRGBE8 SUR LA 14* DYNASTIE
près paroles ' afin de le faire paraître comaie témoin : « Nous
» eûmes (c'est ici Manéthon qui parle), un roi appelé Timaos
» sous le règne duquel le souffle de la colère de Dieu s'éleTa
> je ne sais pourquoi, contre nous>et, contre toute attente, des
» hommes obscurs, venant du côté de l'Orient, s'enhardirent
» à faire une invasion dans notre pays, dont ils s'emparèrent à
» main armée, facilement et sans combat. Us assujettirent les
p chefsqui y commandaient ^ brûlèrent cruellement les villes,
» et renversèrent les temples des dieux; ils firent à tous les
D habitants tout le mal (lossible, égorgeant les uns, réduisant
» en esclavage les femmes et les enfants des autres. Enfin, ils
i> tirent roi l'un d'entre eux, nommé Salatis. Celui-ci, qui ré-
» sidait à Memphis, soumettait au tribut la haute et la l>asse
» région^ laissant garnison dans les lieux les plus convenables.
» Il se fortifia surtout du côté de l'Orient, prévoyant que les
0 Assyriens , alors plus puissants que lui, voudraient envahir
» son royaume. Trouvant dans le nome de Sais, une ville très-
» convenable à son dessein, située à l'orient du fleuve Bubas-
D tile et nommée iivaris, d'après une antique tradition reli-
» gieuse ^, il la rebâtit, la fortifia beaucoup et y plaça, pour
D garder le pays, une colonie de 240,000 hommes complète-
» ment armés. C'est là qu'il résidait pendant l'été^ distribuant
I Uat^BhvofULt St niv JiiÇcv atOr ou (Joi.,coiiffe Apûm» 1. 1, eh. 14.)
' Tous Ay</ttOyiÛ9Qcyroes :v ecOr^ x^tfioêfA/itvoi,
* Que le nom de Sais ne nous trouble point et ne nous fasse point chereher
dans le Delta occidental une gitualion inconciliable sl\ ec tout ce qui va suivre
avec l'histoire d'AmosIs et avec ce passage lui-même. La Sais dont il est ques-
tion ici, c'est tout simplement Tanis, dont le nom égyptien s'écrivait par on
^^, le ^ des Coptes (V. de Rougé, Rev. archéol,, 8* vol.). Aussi, M. Letronne
dans une note de sa traduction du xvn* livre de Strabon (t. v, page 368), ne
fait-il point difficulté de ne voir qu'une pronondaUon incorrecte dans le nom
de Sattique donné quelquefois, dit Strabon, à la In'oinehe Tanitique doNil.^Cf.
Quatremère {Mém. géogr, sur VÉg. , ait. Tanis) et Deser. de l'Ég, antique^
chap. 23. — Tsoan, en Hébreu, San en arabe). S'il pouvait rester un doute à
cet égard, Il serait levé par le texte d'Africain, qui dit que la place de refuge des
Pasteurs était dans le nome séthrotte. Or, soit que Séthrum fût situé au point où
la branche Pélusiaque rencontre le iae Meuxaleb, soit qu'il faille, avec If. Qua-
tremère, le placer à l'est de cette branche (Jfi^ sur l'Ég., Psariom), il est cer-
tain qu'il se trouve à l'est de Tanis.
DB MANÈTHOH. 37
» à 868 soldats le blé et la solde^ et les exerçant avec soin aux
• annes^ par crainte des ennemis du dehors. Il mourut après
» on règne de 19 ans. Après lui un autre prince nommé Béon
i régna 44 ans; puis Apaehna$ 36 ans et 7 mois; ensuite Ap^
> pAii 66 ans et Jania» 50 ans et un mois ; enfin AiM 49 ans
» et S mois. Ce âirent là les six premiers rois de cette nation
» qui combattirent sans cesse^ désirant extirper davantage la
» racine de l'Egypte K Toute cette race fut appelée Hyk$os,
• c'est-à-dire rois-pasieurs; car^ dans la langue ^crée, Hyk si-
• goifle roi, et ios signifie paHtur dans le dialecte commun ;
« 00 en a composé le mot Hyk$as. »
Pais Josèphe donne une autre étymologie, faisant observer
que^ dans un autre manuscrit, il trouve le sens de prisormier
de gwrrê pour le mot égyptien Hyk ou Hak, et il continue,
en reprenant le récit de llfanéthon, mais se servant désormais
da discours indirect : a Ces rois des Pasteurs et leurs descen-
» dants dominèrent, selon Manéthon, sur l'Egypte ' pendant
i> 5il ans ; mais ensuite les rois de la Tbébaïde et de Fautre
• contrée d'Egypte s'élevèrent contre les Pasteurs"', et une
• gnen^e longue et terrible éclata. Il ajoute que, sous un roi
• nommé Alisphragmouthotis, les Pasteurs vaincus |>ar lui, fu-
» reol chassés du reste de l'Egypte, et renfermés dans un ter-
• rain de dix mille aroures, nommé Avarié. Manéthon dit que
» ce terrain avait été entouré parles Pasteurs d'un mur bant
» et solide pour y garder en sûreté leurs richesses et leur bu-
» tin. » Vient ensuite le récit du succès complet et définitif de
r/ioummosù ( Thoutniès ), qui ne se rapporte pas directement
à la question traitée ici.
Considérons en elle-même la narration qui nous est faite :
ouMlons pour un moment les listes dM/ncam et d'Emèbe; te-
nons-nous-en aux faits produits et liés entre eux par Manéthon
lui-même; quelle est Tinterprétalion qui se présente naturel-
lement à l'esprit? C'est que les barbares arrivent en Egyplo
par le nord-est et trouvent d'abord peu de résistance, mais
' RoU/iowriç dtl X9t\ troOovvrff /aôcA)ov ri^ç klyùntott èj^&pùi rùv ptÇav.
*KpotTrivxt rni klyvtnw^fifiv.
> Mita rovra ^è, rôiv h r«)c ^viMioç mm Hiç AlXrjç Myùnt»» BoevcAi&w ytvMxi
fqrcv ivl rovs Ttoifiivctç ittotvAnoiriv» Remarquei t^ç àiXXtit et non ri)f lotirjlf, c'est
comora t'îl dÎMit Vautre royaume iffptim,
IV" 8ÉRIB. Ton XIX. — N« 109; 1859. (58« vd.dela colL) 3
3S RBCHBRCHB8 SUR LA 14* DTNA8TIB
que leurs cruautés soulèvent contre eux une lutte désespérée.
Us combattent longtemps pour ruiner la nationalité égyp-
tienne : ils ont soumis au tributles chefs du nord; ils parvien-
nent à y soumettre ceux du midi. La lutte paraît terminée^ et
les indigènes découragés ; mais enfin, peut-être par suite de
nouvelles violences, les rois de la Thébaîde et ceux de la Basse-
Egypte s'arment de nouveau et réunissent leurs efforts;
Tennemi recule et TEgypte recouvre à la fois l'indépendance
et Tunité.
La géographie est-elle d'accord avec cette interprétation?
Oui, et de la manière la plus simple et la plus significative.
L'ennemi, dont l'invasion était imprévue ou peu redoutée S
s'empare complètement et sans résistance de ce qu'on a iv>mmé
le Petii Deltay c'est-à-dire du pays compris entre les branches
Pélusiaque et Phatnique K Mais ce dernier cours d'eau, plus
considérable, aijyourd'bui du moins, que la branche Tâni-
tique^ qui coule au milieu du Petit-Delta, est un obstacle à la
marche d'une armée, et les indigènes ont été avertis de l'ap-
proche des conquérants par le bruit de leurs premiers ravages.
Cependant on n'est pas prêt encore à une résistance énergique,
surtout après la longue paix et la décadence intérieure qui
semblent avoir précédé cette invasion * ; les chefs du pays se
soumettent^; mais on conçoit que la soumission n'était ni
> La branche PMalntgiM de Strabon , c'est-à-Hlire celle de Damieite. — Cf.
Diod.y I, 88.
*Tb •ecrvcxVy rpirov ^«px^ t^ /tfyéOii netpà rà irp&ra i\ié, o7{ dSpiflrtwt t-
AéArac* xat yàp cùii it^ppta r^c xopu^ifc v^^tttui ili rh i}nh% roû AiJirec Slrabon,
1. XTii, t. III, p. 428 de TédlUon de Leipslck. — Aujourd'hui, la branche Tant-
tique, bleu qu'on la reconnaisse dans le canal de Ifon^yv (V. Et. Qnatremère,
Mémoire géog, sur Vtg. etc., art. Tanis. --Girard, GbttrwHon» nir la vallée
£Égypêe, etc., | 1, dans les Mémoins de la Commission d'Egypte} est beau-
coup moins considérable que la branche de Damiette; celle-ci est, avec la
branche de Rosette on Bolbitine, la seule qui ait maintenant un grand volume
d'eau (GiFsrd, tbtd. -- a. Malte-Brun, Giog. univ., éd. de 184&, L. 166). Ce
fait poa?ait s'être déjà produit, d'autant plus qu'elle court presque directement
à la mer.
* Sans entrer encore en ce moment, dans la recherche des monuments de
cette époque, on peut rappeler que des temps obecurs paraissent suivre le règne
d'Amenemhé III.
DE MANÉTBON. 39
bien complète ni bien durable dans ce Delta occidental, défendu
par une ligne difficile à franchir, coupé d'ailleurs de canaux,
de bras du Nil, el où la guerre de partisans trouve des ressources
presque inépuisables dans les lacs et les marais qui couvrent
la côte', comme des conquérants plus puissants et plus ha-
biles que les Hyksos en firent plus d'une fois l'expérience '. Au
contraire, maître du Petit Delta et par conséquent de la pointe
(puisque c'est de la branche Ganopique et non de la Pélusiaque
que se détache celle qui couvre Xoïs ), mattre aussi des déserts
de l'est et de la vallée de l'égarement, rien n'empêchait l'en-
oemi de s'avancer vers le sud en suivant la rive du fleuve.
Les Pasteurs s'avancent en effet vers la Haute Egypte, où
néanmoins l'éloignement et certains obstacles naturels ^ pou-
vaient aussi favoriser la résistance des indigènes, mais à une
grande distance decelle qui se produisait dans le bas pays. Ainsi
les étrangers, possesseurs de MemphU, d'où SalatU avait im-
posé nîbut à la Haute et à la fiasse Egypte , possesseurs du
Fayoum et de tout le cours moyen du Nil, interrompaient
toute communication entre les patriotes des deux régions. La
géographie nous enseigne donc que, s'il y eut des luttes au
nord et aa sud, elles durent constituer par le fait deux États
indépendants l'un de l'autre, et Hanéthon mentionne expres-
sément des princes distincts de ceux de la Thébaide.^
Or, ces rois de la Thébaïde, on les retrouve dans les listes
qu'Eusèbe a dressées ; ce sont eux qu'il présente sous le nom
ie rois Diospoliiainê de la 15* et de la 16 dynastie; cela ne
'Sur ces terrains marécageux, V. Diod; i, 34; Strab., t. lu, p. 439 de Tëdit.
dtée. Malte-BniD, I. ISS, avec les additions de Haot, édit. de 1845. — Les
Égyptiens poaYaient même ùdre dWeraion dans le Delta oriental par le lac
Veoialèh et les marais qui Tavolsinent (V. Hnot, lien cité et Strabon, p. 441}.
'Outre la résistance qo'y rencontra, ce semble, la 26* dynastie (éthiopienne),
ée la part des ancêtres de Psammétik (Cf. les LUtet d$ Manéthon et fart, de
M. de Rouffé dans l'Âthenaum françaû du 15 déc. 1855), M. Qaatremèie rap-
prodie la résistance heureuse d'Amyrthée à l'empire persan de celle qu'oppo-
sèrent aux Khalifes les Baschmourites, habitants, selon lui, de l'ancienne Eléar-
cbie on proiince des marais {Mém. cité, art. Nimeschschot).— Cf. Hérodote, ii,
137, 140.
^ Tels que le défilé de SekeUh et l'escaipement de la rive droite souvent Tor-
loée par la montagne même, entre ce point et Syoul, surtout Jusqu'au délllé
de Giht.eyn, à cinq lieues au-dessous à'Esné.—\. Girard, fieu cité» Les Ëgyp-
tims avaient derrière eux le pays où périt l'armée de Gambyse.
40 RECHERCHES SUR lA 14* DYNASTIE
peut faire un doute sérieux pour personne, puisqu'ils tiennent,
dans sa série, la place correspondante à celle des dyna$iies
étrangères (15% 16* et 17*) des listes d'Africain. Si Eusèbe a
jugé à propos d'appeler 17* la première dynastie des Hyksos,
et d'omettre les rois Pasteurs qui la suivirent, il a commis
une maladresse sans doute, et peut-être une erreur de chro-
nologie; mais cela ne doit pas nous empêcher de reconnaître
ici entre les deux dominations étrangère et nationale un pa-
rallélisme dont le récit de Manéthon, cité par Josèphe, nous
donnait déjà la clef.
Les listes de l'historien de Stbennyius rappellent donc un de
ces royaumes indigènes dont il parlait dans son histoire ; rien
dMnTraisemblable à ce qu*elles rappellent aussi l'autre. Or,
quel est le nom qu'elles donnent à la dynastie qui précède
la 15* ? (l'est le nom de Xo%Uy et la ville de XoU est dans le
Delta, dans le Delta occidental, dans le pays où la résistance
a pu et dû se reproduire et se prolonger. Il est vrai que le nu-
méro de cette dynastie précède, dans Africain, celui de la
1*^ dynastie des Hyksos; mais, outre que Manéthon, prêtre de
Sebennytus, compatriote, descendant ()eut-être des héros de
l'indépendance, devait placer les indigènes avant les envahis-
seurs, et eût été inexcusable d'oublier dans son histoire ceux
qui avaient présidé à la défense de la contrée, sinon de la
ville où il écrivait, rien ne prouve que la dynastie XaiU ne
fut pas indépendante des rois de Thèbes, même avant l'arrivée
des Pasteurs, et antérieure, par son établissement, à la 1 5*.
Certaines raisons peuvent même induire à le penser : d'abord,
cette expression, les chefs, employée par Manéthon au sujet de
la soumission que rencontrèrent d'abord les étrangers, puis
l'éloignement que les princes thébains paraissent avoir con-
servé pour cette dynastie Xoite, comme nous le verrons plus
tard ; enfin, cette décadence même qu'une induction légitime
admet dans l'histoire d'Egypte au temps qui précède l'in-^
vasion.
J'ai dit qtie Xcis se trouvait dans le Delta occidental : je ne
doit pas dissimuler que l'emplacement exact de cette ville a
été l'objet in quelques doutes. M. Quatremère <, tout en
■ Mém. géog. sur VÉg,, art. SMou.
DB «ANimOR. 41
orojant la reconnaître dans la ville copte de Skiau, en arabe
SaÀaj aujourd'hui détruite, mais dont la position est indi-
quée par les géographes arabes, ne s'en fie pas tout à fait à
la ressemblance des noms, hésite à se prononcer, et cherche
dans la géographie de Ptolémée des raisons qui d'ailleurs lui
paraissent satisfaisantes, mais qui dépendent surtout de la
position des canaux du Nil; or, on sait que leur cours a va-
rié ^ Cependant il constate qu'au temps de 8trabon, XcHi était
dans le nome de Sebennytus, et se trouvait entre les branches
sebennytique et phatnique, c'est-à-dire à l'ouest de celle-ci \
OL — Disette de moomnents et coneéqnencee qu'on eo pent tirer. -^ Argu-
ments ardiéologiques.
Quant aux monuments égyptiens, ils ne nous apprennent
rien encore à cet égard, si l'on entend parler d'un témoignage
direct, net et précis: a Après la i3*<Iynastie, écrivait, il y
• a peu d'années M. Maury, les monuments font défaut peu*
» dant un certain temps. On entre dans la terrible époque de
» l'invasion des Pasteurs, et on n'en sort qu'avec la iS*'. »
Or, au moment où ces lignes étaient tracées, le portefeuille de
IL Ltp$iui était publié, et M. Mariette livrait au public les ré-
sultats de ses découvertes. On le voit, M. Maury parait croire
aussi que h 44* dynastie est contemporaine de l'invasion; et
comme le chiffre 84, qui termine les deux leçons des manus-
crits sur le nombre d'années que remplit cette dynastie, ne
permet guère d'accepter pour elle un chiffire inférieur à celui
d'Africain (184), comme Africain et Eusèbe sont d*accord
pour lui donner 76 rois, ce qui rend plus vraisemblable le
cbitfre 484, qui semble avoir été celui d'Eusèbe, l'absence de
monuments datés de quelqu'un de ces règnes serait assez bi~
* V. Malte-Bniii, Géogr. «m'v., ëdit. de 1845, livre 156. —Non -seulement
in descriptions du Delta en ee qui concerne le cours des eaux, Tarlent des an-
ciens au modernes, mais les anciens ne sont pas d'accord entre eun, à (juelques
siides de distance. — V. Lettonne, NoUt sor la traduction de Strabrâ, t v,
page 362. — Cf. Deser. de VÉg,, Descr. des principales ruines situées dans la
portion de Tancien Delta comprise entre les branches de Rosette et de Damiette.
p. 3.
' £y ^i r^ /U99fodet rj) îmip ZtStyvurixou xsû ^«irvucOv vrhftMroç Z^U ^9ti xctc
vî^TOcxeeî iriAe« :v ZcCcmuru^k vo/t^ (L. XTII, (. lit, page4S0 de l'éd. de Leipiick).
*Pes trawLus modernes sur l'Egypte ancienne (Reoue det Deux-Mùndety
1* sept IS&S, n. 2.)
iî RECHERCHES SUR LA ii* DYNASTIE
zarre si cette famille eût régné sur toate l'Egypte, et autori**
serait peut-être, pour Texpliquer, des suppositions plus har-
dies que celle dont j'ai trouvé les fondements dans le récit de
Hanétbon. Sans doute l'histoire n'est pas obligée de tout
expliquer , surtout à une pareille distance , et elle doit
souvent s'abstenir; sans doute encore l'opinion de M. de
Rougé ^ y que la facile invasion des Hyk$o$ avait été pré-
cédée, préparée par une époque d'affaissement et de déca-
dence, n'a rien que de vraisemblable. Je l'ai dit moi-même il
n'y a qu'un instant. Mais ce n'est là qu'une appréciation géné-
rale, et l'époque de la 1 3* dynastie, à laquelle tous les manuscrits
donnent 60 rois et 453 ans, suffit assurément pour y placer
toute la décadence que peut demander la critique, n n'y a pas
si loin de la mort d'Auguste à celle d'Honorius qu'il n'y aurait
de la construction du labyrinthe ^ à la Qn de la 13* dynastie.
En admettant ces chiffres, que je suis, du reste, fort éloigné
d'adopter aveuglément comme certains et précis, je conçois et
j'admets l'argument de M. de Rougé, répondant au savant
prussien qui voulait placer l'invasion sous le tromime roi de
cette famille, pour un motif que nous verrons ailleurs, et qui
n'entraînerait pas aujourd'hui sa conviction; mais on peut
accepter ici la donnée de M. de Bunsen sans le auivre dans
tous les détails de son système. Rien absolument ne nous
oblige à accorder ne uf siècles ou 136 règnes, ni même des
chiffres approchant de ceux-là, à cet affaiblissement progressif
de l'Egypte que je ne prétends point contester. Car, encore
une fois, comment croire que, durant des siècles entiers,
TEgypte ait unanimement renoncé à l'usage d'élever et de
dater des monuments, de creuser et de dater des tombeaux,
tant pour les rois que pour les personnages dont l'histoire se
liait plus ou moins à celle des princes? Comment» dans ce long
intervalle, le « peuple écrivain par excellence », comme l'ap-
pelle M. Ampère, n'aurait-il transmis à la |)ostérité le souvenir
ni d'un règne paisible, ni de la répression d'une révolte, ni de
I Ànn. de phil. chril., juin 1847 ( t. xv, p. 42», V aérie).
' M. de Roogé, dans le naméro de man 1847 des Annales, et M. R. Rochelle,
dans le Journal des SavanU, (mai 1S48), racontent la découverte de M. liCp-
sius qui lui assigne pour date, le règne d'Amenemhé Ul de la 12* dynastie.
DB MAlliTHOII. 43
h yictoire d'an parti ou de Tusurpation momentanée d'une
autre famille, ni d'une. guerre soutenue au dehors. L'histoire
de la 20* dynastie, après Raim$i$ Eyk^m, n'est pas beaucoup
plus glorieuse qu'on ne supposerait ici celle de la 14*; et ce-
pendant cette histoire, on la refait ai^ourd'hui à l'aide des
monoments ^ Biais, dira-t-on, les Pasteurs ont tout détruit. —
Non, ils ne l'ont pas (ait. Ils ne l'ont guère pu dans la Thé-
baide supérieure, où, comme tout le monde en couTient, les
princes nationaux se sont maintenus ; ils l'ont pu bien moins
encore dansla Nubie,oii ils n'ont peu t-être jamais pénétré ; taud is
quelai2*^etmémela 13* dynastie', ontlaissé dansces contrées
des traces manifestes de leur puissance. Que les familles thé-
haines qui luttèrent a^ec des succès divers contre les conqué-
rants et paraissent leur avoir été quelque temps soumises,
n'aient rien fait pour les arts sur le théâtre même de la guerre,
on le conçoit fort bien; que les provinces nubiques leur aient
échappé durant cet intervalle, cela se conçoit encore^; mais
ces Mia, ou du moins le premier, ne peuvent s'appliquer
qu'à l'époque même de l'invasion étrangère et non aux siècles
* V. le Mémoire la récemment à rinstltnt, par M. de Bougé, et analyié dans
la Bévue de fingtruetitm puMi^tce du 14 octobre 1S58.
* « La S* dynastie, dit M. de Rongé {Ann, de phiC. éhriLt mars 1847) reTit
« fottl entière snr quelques monuments qui ont échappé aux siècles et aux dé-
> fBstaUons des Pasteurs. » V. pour les preuves, les dix avant-dernières pages
àa même article, les pages 431-7 du même volume (numéro de Juin] ; R. Ro-
cbette (/oiim. det $a/o., avr. et mai 1848); Revue arehéàl., t. ti, article de
M. Prisée sur les antiquités égyp. du mus. brlt. (Cf. Table de lamae), t. tiii,
lettre de M. de Rougé à M. Maury. La NoUee eommaire sur le musée égypUen
du Louvre permet de chercher dans notre propre musée, des monuments, en-
core subsistants à cette époque. G, 1, 3, 3, 4. — V. au$>sl Hevue des Deux-Mon-
dei, !« sept. 18&5, le 2« n. de l'art, de M. Maury.
■* V. Notice eommaire, A, 18, 17; R, 8, 4, 5; C. 8, 9,^Remie urehêoL, n* volu-
me, art de M. de Rougé.^itfin. de phil diréL, Juin 1847, inlt.— Maury, 1. cité.
* n faillit y revenir en armes et à plusieurs reprises, lorsque les Égyptiens
euent diaseé les pasteurs. Ce pays pourrait avoir été perdu dès la fin de la
la* dynastie ; cependant, un motif de croire que les rois Thébalns ne l'avaient
pss perdu tout entier, c'est l'hypothèse très-lngénlense et trèe-vraisemblable
de M. Lepsius, citée par M. Maury au même art., n. 2; et selon laquelle le re-
tour de la poisMince, de la nationalité, de la civilisation égyptienne, refluant
des pays du haut Nil, an commencement de la >8* dynasUe, auraient fait
imaj^neraux Greea une prétendue importation de la cIvlllsaUon éthiopienne
dans rÉgypte déserte ou sauvage, aux temps primltUii.
ii REGHERCHI» 8UB LA 14* DTNASTIB
que Fon voudrait introduire entre le règne des SewkhoUp et
Tarrivée des conquérants. Admettons autant de rois fainéante
que l'on voudra : à ces rois il faudra des maires do palais,
guerriers, juges, prêtres d*Ammon, n'importe, mais qui ré-
gnent comme les pontifes thébains du 13* ou du 12* sië-
cle, et qui, comme eux, feront sculpter leurs noms et leurs
titres. Beaucoup de ces inscriptions périront sans doute du-
rant celte guerre d'extermination que Hanétkon nous laisse
entrevoir; mais quelques matériaux des monuments ainsi
ruinés se retrouveront dans des constructions postérieures et
des obélisques, des stèles, des statues, des bases de colosses,
auront échappé an ravage S etsurtout on retrouvera les noms
des princes dans ces tableaux que les Hyksoê B^ont détruits
nulle part, pas même les tombeaux des rois, pas même les
pyramides, signalées assurément à leur attention et à leur fu-
reur, s'ils avaient voulu l'exercer sur les monuments funè-
bres. El je ne parle pas ici des grandes pyramides de Giseh,
dont « la masse indestructible » eût fatigué les efforts des
hommes comme a elle a fatigué le temps ; » je parie des nom-
breuses pyramides répandues autour de la capitale des Pas-
teurs dans le voisinage de Memphis, celles de Daschour, de
Sakkarah et tant d'autres K Aussi, sans compter divera sé-
pulcres royaux moins apparents, les demeures funèbres des
particuliers furent épargnées, à plus forte raison, dans les dé-
vastations des conquérants; et, en fait, les grottes où furent
ensevelis les fonctionnaires ou sujets des diverses dynasties,
se retrouvent encore en assez grand nombre, surtout dans les
montagnes ^, malgré les éboulements, les variations du ter-
* Surtout les objets en pierre dnre et 4% téOAe dimension, eomme la» Égyp-
tiens en gravaient sonrent.
* V. sur les Re^ierches du colonel Havard Vyse dam les pyramides, les aiU-
des du Journal du iWianU^ avril 1841, mare, mal, juin, Juillet 1844.
> V. la AeoiM artMologiquty u* volume [Uitf de M. Pilase), vi* vol. ÀnL du
mut. hrit\ vui* vol., art. de M. de Rougé; ii* vd., art deM. Mariette; xu* voi.
art. de M. de Bougé; Joum. det «av., Janv. 1S4I ; têUrt de N. l'Hôte (Gf lelfret
icrius d^Ëgffptê, paailai); Juin et aoAt 1848, février «t mare- 1848, art. de M. R.
Rocfaette; ànmàei d$ piui, dirét.. Juin 1847* art. de M. de Bougé ( et surtout
page 414 du volume); /{apport de M. de Bougé sur les principales collections
égyptiennes, dans le Monûeur dn 7 man 18&0. Ummê des i^SMhJlofMbt,!*' sept.
18&S, art. deM. Haury, n. 3.
M MAKÈtBOn. 4tt
raîD, les excavations postérieures; pourquoi doQC celles de ces
Irais ou quatre sièdes attraieni-elles disparu des mêmes lieuxi
où Ton eo trouve tant d'autres, avec les peintures et les ins-
cripUoDsdont elles furent ornées? Pourquoi celte série s'arréte-
t-eUe précisément à la 13* dynastie pour ne reprendre qu'après
llnvasion î L'invasion elle-même n'a eu lieu que bien long-
temps après les Sevekhotep. Gomment les Egyptiens auraient-
ils renoncé^ en pleine sécurité^ en pleine paix^ à sculpter et à
peindre les demeures où leurs pères étaient allés, où enx-
mémes devaient aller attendre leur union avec TOsiris in-
fernal*?
On peut insister^ Je le sais, et poser cette grave objection :
Ontre que les monuments du temps de la 13* dynastie, si
longue pourtant, au dire des cfaronologistes, ne sont pas au-
jourd'hui bien nombreui; combien en a-t-on retrouvé de
celte période réputée de six siècles, et que remplissent les
dvoasiies HéracUcptriiteê? Je répondrai d'abord que les ves-
tiges de la 13" dynastie ne sont pas très-rares, surtout si l'on
tient conripte de cette idée de M. de Bunsen, que l'invasion a
dû avoir lien pendant qu'elle durait encore. Mais je n'insiste
pas en ce moment sur ce point : j'y reviendrai* quand je
ctiereberai à produire des documents, soit pour déterminer
la chronologie approximative de la 14* dynastie, soit pour
distinguer d'dle ce qui ne lui appartient pas. Je m'arrête
seulement ici sur la question des Héradéopolites et je dirai
tout d'abord que je ne suis nullement disposé à reconnaître
une durée de $ept iiédês à la période qui s^étend de Nitocris
mxAmemmhé. Sans Ytarler des différineês énormes qvt^ottreftti,
selon les divers abréviateurs, les totaux de Manéthon pour la
8' dynastie (Mempbite) et la 19* (HéracléopoUte), sans parler
de l'omission totale des noms propres pour les dynasties 7 à i 1 ,
qui ne se concevrait pas chez Africain ni Eusèbe, s'ils avaient
cru mentionner là une époque comme une autre, la série qui
correspond à cette période dans le tableau des ancêtres de
Tboulmès 111, à Karnak, nous nrtontre clairement que les
aïeux des rois Enantef, de la fi* dynastie, ont occupé un rang
' Sur le développement des arts, bien avant Tinvâsion. V. de Rongé, Notice
(oflHMfrv Ole (avant-propos), at Bfotury, lieu cité.
46 RBGHBRCHI8 SUR LA iV DTffASTIB
élevé dans le pays, sans régner sur TEgypte entière. Les nu-
méros 12, 13, 14, 15, 16 du côté gauche de la salle, qui repré-
sentent cette femille, comme on n'en peut douter aujour-
d'hui S sont tous dépourvus de signes ZI [seigneur des
deux régions) ou ^ y|^ (rot de la haute el de la basse Egypte)
qui désignent habituellement, et dans ce tableau même,
les monarques du royaume égyptien, aussi bien que des
signes "^ { (dieu bienfaUant), qui les y remplacent quelque-
fois, tandis que le 1*' et le 3' de ces titres appartiennent à
VEnanief du n"" il K
Or, une observation bien simple, implicitement produite
par M. de Bougé, et résultant de sa critique, c'est qu'une fa-
mille de 16 rois, qui règne 43 ans (comme le portent tous les
extraits) ne peut signifier qu'une famille de 16 princes en tout
qui, pendant 43 années, a possédé efTectivement toute la mo-
narchie égyptienne '. Cette observation nous met fort à l'aise
pour reléguer au nord les rois Memphites de la 8« dynastie et
surtout les Béracléopolites. De plus, les chiffres de Manéthon
restant frappés d'une suspicion très-légitime ( surtout depuis
les travaux de M. Mariette) chaque fois qu'ils ne sont pas con-
firmés d'autre part, nous pouvons tout à la fois rejeter les
siècles nombreux accordés à ces dynasties par certains copistes
et l'exclure elle-même de la haute Egypte, c'est-à-dire du pays
des pierres durée, des monuments durables de petite dimen-
sion, pour les resserrer dans les contrées du nord, sur les-
quelles je reviendrai en détail, et dans les contrées moyennes
où le roc calcaire et friable a offert à M. l'Hôte tant d'bypo-
gées dans un déplorable état *. Ajoutons enfin que le mythe
* V. M. de Rongé : ânnàlet de philos, ch/rét., man 1S47 (page 171 du t. xy,
8* série). Je snU, pour les nnmérÎM dee cartouches de Karnak, les cUffirea de
M. Prisse d'AvesneSy dans sa Notice.
* Pour les Enantef qui furent yérltablement rots, V. Leemans, UUre à Salva-
Uni, p. 27-28, et la Revue archéologique, yp Tol.,art. de M. Prisse d'Avesnes sur
les anUqnltés du Musée britannique;— tiii* toI, lettre de M. Leemans, 2* partie;
xn« vol., lettre de M. de Rongé à 1^ Leemans.— Notice tommaire tur le mueée
égyptien du Louvre, pages 6l-2.
*V. M. deRougé; Ànn.dephU, ehrit., mars 1847, pages 174, 175, 177 du
t. XV; et Bévue archioL, xii* vol.
* V. Lettrée écritet d^Egypte, pages 85, 86, 46, 82-8, 84-&, 86.
0B WMÈiBOn. 47
de rosîris infernal, qui donne aux représentations funéraires
taot d'intérêt mjtbologique et a pu donner tant d'impor-
lance religieuse à la décoration des tombeaux aux yeux des
peuples de TEgypte, ne paraît pas avoir été dominant dans
ces contrées, si ee n'est après, que la 11' et surtout les 12* et
13* dynasties thibaines eurent fait prévaloir partout le culte
originairement thébain d'Osiris ^ , et que, par conséquent ,
les tombeaux antérieurs à cette époque ont bien pu ne pas
être toqjours préparés et décorés avec autant de soin. Ceci
peut aider à l'explication de la lacune que l'on m'objecte*
raitet ne pas s'appliquer aussi bien à celle dont l'explication
est le but des présentes recherches.
Uoe autre observation encore mérite d'être présentée ici :
c'est l'usage qu'il est permis de foire du texte d'ErtUoêthéne,
qoe le SynceUe nous a conservé d'après A|K>Uodore. Je n'ose-
rais affirraer sans doute, comme l'a fait M. de Bunsen, que ces
dix noms, qui, dans la liste d'Ëratosthène, séparent Apappos
d'AmenenihèsI*',c4>rrespondent presque rigoureusement aux
treize cartouches placés après celui d'Apap (déduction faite de
la 12* dynastie), sur le côté gauclie de la salle de Karnak; je
n'oserais surtout me flatter d'y retrouver, par le rapproche-
meatdes noms, des identités respectives, entreprise hardie du
savant Prussien, que M. R. Rochette a encouragée de son suf-
frage % mais qu'il me parait impossible de soutenir devant la
critique de M. de Rougé ^. Cependant, sans admettre ce que la
UMi de Karnak elle-même semble contredire, que le critique
d'Alexandrie se soit astreint à suivre la lignée des princes de
Thèbes, je crois que les résultats des études auxquelles il s'était
livré sur les antiquités égyptiennes méritent d'être pris en
très-sérieuse considération, même au point de vue chronolo-
gique. Je crois en effet qu'Eratosthène, qui n'avait pas comme
Doos les collections gravées des monuments égyptiens pour
'Cf. Maary, Uecuê dêi Devu^Mondei, \" sept. 185S, n. 8 Init. et Ad, Schmldt,
tHe(friêihitchtn Papurug urkunden der Ktmiglichm, bibliotek zu Berlin» pa-
let &7-0. Cependant, M. Maury nous apprend (ibid.) que M. Mariette a décou-
vert, près du grand sphinx, les vesUges d'un temple, datant de la 4* dynasUe,
et que le eritique attribue à Osiris.
' /oiim. des sav., mars 1848.
* iiui. dêphil. eMt., mars 1847.
48 HBGDBBGHB8 SUR LA 14* DYNASTIE DE MANÈTHON.
contrôter sed recherches et lui servir de pièces jastiflcatives^
mais qui connaissait les livres historiques des anciens Egyp-
tiens et qui en possédait la langue S a fait dans un ouvrage
de chronologie autre chose qu'un choix des princes les plus
fameux à son avis. Cette opinion^ adoptée de nos jours par
deux savants archéologues français, ne me parait millement
démontrée, et il faudrait, à mon avis, des preuves positives
pour la faire admettre. D'un autre côté, après avoir étudié
attentivement la critique que M. de Rougé a faite du système
de M. de Bunsen, il n'est plus possible de croire, avec ce der^
nier, que les omissions d'Eratosthène doivent être acceptées
comme les preuves presque inhillibl^s de dynasties ou de
règnes simultanés. 11 est aujourd'hui certain qu'il a eu tort
d'omettre entièrement la 2* et la 5« dynastie, et il faut recon-
naître qu'ailleurs encore il a fait des coupures non justifiées
par la science (telles que dans la 4* et la iV). Mais enfin il a
eu l'intention de produire un système de chronologie : s'il
s'est trompé quelquefois, faute de connaître des inscriptions
que nous possédons aujourd'hui, ne peut-il pas nous éclairer
aussi par les vérités qu'il a recueillies dans des documents au-
jourd'hui perdus? Quand donc je le vois réduire à huit règnes
l'espace compris entre Nitocris et Amenemhès I**, je me garde
bien d'affirmer que huit générations ont rempli tout cet inter-
valle; mais, quand je n'aurais que ce motif, je me sentirais
une répugnance presque invincible à lui attribuer sept $iiele$y
sur la foi de copistes dont les erreurs sont aujourd'hui si
abondamment prouvées et d'extraits presque inintelligibles à
force de brièveté.
C'en est assez sur cet allument d'analogie, mais cette
digression m'aura été doublement utile, si j'ai pu faire accep-
ter la fin de non-recevoir que j'oppose à l'objection et persua-
der au lecteur d'entrer dans ma pensée sur les secours que
peut nous offrir le témoignage d'Eralosthène. Nous le retrou-
verons en effet, lui et Tusage que M. de Bunsen en a bit dans
une discussion qui touchera de plus près encore au sujet que
j 'ai entrepris d'examiner. p^lix Robiou,
Professeur d'Histoire à Napoléon- Vendée, Docteur te-lettres.
* Y. le Syncelle, cité par M. Brtinet de Preale.
OiCIIBfS OU GONCILB BB FÉRIGOBUX. 49
9rtl|0b0ite rat^lûiiir.
ACTES ET DÉCRETS DU CONCILE DE PÉRIGUEUX,
TEHU.LE 3 AOUT i856,
Tr^ttiint #e« nmtiAre* plttlosepMqiieii et de 1»
Nous avons teit connaître » dans notre dernier cahier, le
chapitre où le Concile a donné une explication de la 3* pro^H)-
silion sigoée parle directeur desÀnnakê, et que les fausses in-
terprétations imaginées par les Rationalistes et lesSemi-ratio-
nalistes, avaient, au jugement des Pères du concile, rendue
nécessaire. Nous allons maintenant extraire du même Concile
tout ce qui concerne les matières philosophiques. Nos lec-
teurs reconnaîtront aisément combien ces décisions sont con-
formes à tout ce qui a été soutenu par les Annales de philoso-
phie. Dans tous les cas, et quand même nous augurerions trop
bien des doctrines des Ànnaks^ nos lecteurs seraient assurés
de n^re pas trompés par nous, puisqu'ils ont sous les yeux
tes textes mêmes du Concile , approuvés par le Saint-Siège.
C'est ainsi, au reste, que noud en avons toujours usé.
Nos adversaires, nous pouvons le dire, se sont bien gardés
de suivre la même méthode , comme nous Tavons déjà fait
olxerver pour le célèbre concile d'Amitm, où sont posées et
décidées la plupart des questions philosophiques agitées dans
ces derniers temps. Les Semi-rationalistes n'ont pas même
fait oonnattre à leurs lecteurs les textes des décrets approuvés
par Rome. Noos ne croyons pas qu'il existe un seul cours de
pUhiophie imprimé , qui en fasse mention. On ne les a pas
allégués une seule fois, que nous sachions, dans les contro-
versesj et c*est ainsi que les vieux errements se perpétuent.
On ne pourra pas faire le même reproche aux Annales, et
c'est pour cela que nous allons consigner ici tous les décrets
* Voir t. ITID, p. 405.
> Voir ces décrvts dans notre t. nii, p. 7, S& et 4S3 (4* aérto}.
50 DÉCRETS DU CONCILE DE PÉRIGUEUX,
qui ont rapport à la philosophie el à renseignement en géné-
ral. On pourra facilement en faire la comparaison avec les
principes soutenus par les Annales.
Le concile de Périgueux^ convoqué par lettre pastorale de
S. E. le cardinal Donnet^ archevêque de Bordeaux^ du 30 mai
1856, fut ouvert le 3 août suivant et clos le iO du même mois.
S. E. le cardinal le soumit à la révision du Sainl-Siége le 3 no-
vembre. Sa Sainteté Pie IX répondit , le 27 du même mois ,
que les décrets envoyés avaient été remis à la congrégation
du concile. Mais ce ne fut que le 98 janvier 1858, par consé-
quent plus d'un an après, que les décrets revinrent approu-
vés, avec quelques corrections désignées par ces paroles :
« Peu de choses ont été annotées dans les actes de ce con-
D cile, et vous les trouverez sur la page jointe à cette lettre, m
Enfin il fut promulgué par S. E. le cardinal président, par
lettre du 15 mars 1858.
Voici maintenant la traduction et le texte des décrets qui
ont rapport à renseignement.
TITRE I. — De !• fei et de 1» doctrlMe de TE^ltae.
Ghap. I. — Du dogme de l'immaculie Conception de la B. Vierge
Marie.
Chap. h. — De Vallocution prononcée par le Souverain-PotUife
atix Evêques assemblée à Rome.
Le concile dédare <iue c'est pour censorer les erreurs signalées dans cette
allocution, qu'il s'est assemUé et qu'il a réd\gé ses décrets. Nous avons publié
cette aUoaUion dans notre tome x, p. 47S, et nous y avons noté les divers pas-
sages dirigés contre le ratûmalisme. — Les Pères notent aussi qu'ils ont eu sous
les yeux les 4 ^propotitions du 1 1 Juin 1865.
Chap. lll. — Du RationaUeme de quelques livres récmU au ré-
cemment réédités.
On voit combien cette matière est Importante» aussi le concile s'expiime ainsi :
1. Ayant présents devant nos yeux les avertissements les
plus récents de N. S. P. Pie IX, soit à tous les évéques, soit aux
évéques d'Autriche S il nous a paru que nous devions faire
I SS. Patris Nostri Pii PP. IX monita recentisslma, sive ad omnes Episoopos
sive ad ÀUitriaeos Antistitei, iterùm iterùmque meditantibus, nobia visum est
' Toutes ces lettres apostoliques ont été publiées dans les âmmIu,
00MPABAI80N ATBG LB3 ANHAU». Si
Ions nos etTorts, pour éloigner les embûches et briser les traits
de rennemi le plus acharné de TEglise, le Raiùmalisme. Les
arliflces et les formes de cette guerre impie sont très-diverses.
Les ims dressent leurs attaques dans les revuei ou les jour-
wmx quotidimê, les autres empruntent leurs armes aux mo-
oomeots de lliisloire. Mais parmi les ennemis de TEglise,
œai-Ià lui font la plus pernicieuse de toutes les guerres, qui,
parés du manteau de la Philosophie, se composant un visage
bénin et n'employant qu'un langage poli, affichent un cer-
tain xèle pour la cause de Dieu et un grand dévouement pour
celle des hommes, et cachent sous des fleurs leurs discours
pleins de poisons. Ces hommes ont entrepris de nous imi)or-
ter une religion qu'ils appellent purement naturelle, suppri-
mant frauduleusement toute mention de la religion rivélie,
ou la condamnant ouvertement à céder place à la seule phi-
losophie. A les entendre, il est toute une classe d'esprits
nombreux et distingués pour qui le divorce avec la foi est
devenu tellement nécessaire, qu'ils sont obligés de mettre
de côté toute religion positive, et de se confier à la direction
dekuneule raison; d'autre part, il est une philosophie, uni-
quement composée de doctrines humaines et fondée sur la
seuk raison , qui offre un asile et un refuge tout à fait sûrs à
cette trempe d'esprits ainsi aSèctés ou découragés, et qui, les
conduisant au port aussi efficacement que s'ils avaient fait la
nihU ooD moUendiun ut hosUs in Ecclûslam InfensUftiml , Mmpè rationalûmi,
amoTcaDtnr ioaldis, tela Infringantar. At belli huJuB impii artes varis, diversa
(ides. Alii quippè in tabellU publlcis aut diarlla quotidlanis aciem ins*
truant Alii tela petunt ex historiœ monnmentis malè récusa. Alli de-
mùm loDgè exIUoeius bellum intentant, qui philosophis obtecti palllo, mitiores
TDltD^ linguâ cultiores, nonnullam in DeurHf pennultamque tn hominei
pietatem pns se ferunt, quorum seimo sub flore serpit, spàrgilque venena.
Hi oamquè nobia invehunt religionem quam dlierunt merè naturaïem, eo ni-
micim sanan ut omnem revelatam cœlitùs religionem aut fraude pnetermit-
tant occulta, aut apertè soll philosophisB locum cedere jubeant.
Jàm enim ease Yolunt animes numéro non pancos, neque eosdem ingenio, lit-
teris, cooditlooe minus pnestantes, quibus necessarium intercedit cum flde di-
Tortium, ità ut, poethid>ità demùm quàvis religione pontivA, unius raUonis
magistarlo aese addicere cogantur; aUundé ver6 non déesse philoaophiam
dodrinas merè humanas soliqw innitsas raiioni proponentem, qus hu-
jQsmodi animi9 sive desperatis, site peculiari pneditis Indole, tutum
praeb«t aaylum portûaque refugium, in quo perindè ac si in Eooletfl» navi iter
5Î DÈCRBTfi DU CONCILE DE PÈBIGCJEUX^
traversée dans le navire de TEglise, leur procurera la tran-
quillité de rame dans la vie présente^ et la paix avec Dieu
dans la vie future.
2. Mais proférer une telle doctrine dans la pleine lumière
de l'Evangile, qu'est-ce autre ctiose que ramener sur la terre
la nuit de VinfidilUi,^ laquelle, au témoignage du Docteur an-
» gélique, est le comble de la perversité morale '. » £n effet,
puisqu'il est certain que Dieu veut que tous les hommes soient
sauvés, et qu'ils arrivent à la connaissance de la vérité, c'est-
à-dire à la connaissance de Jésus^Christ, tous ceux-là se reti-
rent de Dieu S et de la vérité et du salut, qui ne veulent pas
connaître Jésus-Ctirist et croire en lui. Car, i7 exiite un $eul
midiaiiur de Dieu et deê hcmme$^ le ChriU Jiiue ^ ;etU n'y a de
icdui en atÂCun auire, car H n'est pas eam le ciel d'autre nom
donné aux hommee par lequel nota pui$$ions être sauvés ^. C'est
pourquoi le Christ lui-même a prononcé cette sentence: Celui
qui n'est pas avec moi est contre moi ; et celui qui ne recueille pas
aœc mot, dissipe ^; et, lorsqu'il envoie ses Apôtres pour prê-
cher l'Evangile : Celui qui ne croira pas , leur dit-il , sera
damné ^. C'est de ces docteurs de mensonge que le disciple de
rameur disait avec douleur iliya déjà plusieurs Anteehrists..,
feclBsent, tranquIUitatem in pnesentl, 1016 et in œvo (taturo sint pacem cnxn Deo
reperturi.
2. Verùm luec in plana EvaoEolii Ince proferre non altud est ae noetem t»^-
delitatis redMcere, « quA nibil, teste angelioo Doctore, in pervenitate morum
perversiua * ». Cùm enim c«rtô constet Deum omnes homlnes velle salvos Qeri
et ad agnitionem verltatis venlre*, id est, Jesn-ChrIsU, quotquot snnt qui
Jesum Christum cognoscere et ipsi credere nolunt, ipsi a Deo et veritate et sa-
inte recednnt. Nam unus est et mediator Veiet hominum homo Chrittui Jésus*,
et non est m alio aliquo salus, net enim al%%Ld nomen est suh cœlo datum homi-
nibta, in quo opporteat nos salvos fieri *. Ideôque ipse Christus proniilitiat :
qui non est mecum, contra me est; et qui non colligit mecum dispergit * : et
dùm Aposlolosad prsdicandum evangelium mittlt, qui... non erediderit, inquit,
condemnabitur *. De iUis profect6 dolens aiebat dilectionis Apostolus : « Et nunc
antiduisti multifacti sunt... Hic est antichristus qui negat Patrem et Fitium.
* S. Thom., 2, 2, q. 10, art. 8.
» 1 Tlm., Il» 4.
* I Tim., II, 5.
* Àct., nr, 12.
^ Lac, 11, 23.
* Haro, m, 16.
COMPARAISON ATEC LES ANNALES. 53
Cdui-là est un anUchrist qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie
k Fils, n'a plus avec lui le Pire ; quiconque confesse le FilSj pos-
sède aussi le Père K Et ailleurs^ saint Jean le précurseur a dit :
Cdm qui esi incrédule au Fils, ne verra point la vie; mais la
colire de Dieu demeure sur lui ^. La' doctrine de ces hommes
est donc une doctrine impie ^. »
3. Outre que cette prétention est impie^ elle est très-vaine.
Car tandis que ces hommes, par une fraude indigne, omet-
tent et suppriment Jésus-Christ, tandis qu'ils l'étouffent en
quelque sorte dans leur perfide silence et a retiennent la vérité
» de Dieu dans l'injustice ^, » l'œil le moins exercé ne tarde
pas à reconnaître que la Philosophie qu'ils produisent devant
nous est sottement habillée de lambeaux çà et là détachés de
TEfangile . A la vérité, si, avant les jours de Notre Seigneur
Jisus-Christ, nous eussions entendu ces mêmes hommes s'ex-
primer si convenablement et si affirmativement sur le Dieu
créateur^ sur son souverain domaine et sa providence, sur
rimmortalité de l'âme et sur ses devoirs, peutrêtre eùt*il fallu
les admirer comme des génies supérieurs aux Platon et aux
CicéroD. Mais voici que ce qu'ils nous offi*ent pompeusement
comme le produit laborieux de leur Raison, c'est à TEglise qu'ils
font dirobéy et tout leur mérite consiste à nous le rendre
fraudé et mutilé; ce qu'ils nous donnent pour du pur philo-
Omnù ^t negat Filium, nec Patrem habet : qui confUetur Filium, et Patrem
Met '.» Et alibi apud eoindem Joannem : « Qui... increduhu est FUio, non
cûMnl titami sed ira Dei manet super eum ^ »
3. Neque impium illud tantommodè, sed vanissimum est. Dùm enim Chnslum
indifgnd fraude otniUMsU, dùm iliam suo malè prémuni silentio, et veritatem
Dti «R injusiitid detinent S philosopliiam nobis inducunt corrosis hinc indè ab
Evangelio spoliis inepte vestitam. At enim, si antè Christum eosdem tùm de
Deo renun omnium creatore, deque suprême dominio ac provido numiiie> tùm
de ijoinortaU anima ejusque offlciis, tàm alta dicere et uàquè adeo aflirmare
andiisiemus, forsitan illos ut Piatone et TuUio pisetanUorea suspicere oppor-
tniseet Ecce autemquœ isti tanquamtMt ratione quœsita venditcmt, ab Eccle-
* Noan., u, IS, 22, 23.
' Jean., m, d6.
* La traduction des paragraphes 2,3 et 4 est celle de Mgr Pie, 2* instr, synod,;
p. 61 et 25.
* Mam., i, 16.
IV SÉRIB. TOME M. — NM09 ; 1859 (58« voL de la coll.) 4
54 vÈaxn DU ooflciu ni pteiGUiox^
sophiqae, n'est autre chose que du Chri$eam$me iramqiU U
altéra. N'est-ce pas de ces plagiaires que Tertullieo disait:! Quel
est celui de leurs poètes, celui de leurs sophistes, qui n'ait
puisé dans nos prophètes 1 Cest à ces sources sacrées que leurs
philosophes ont étanché la soif de leur génie- Et parce qu'ils
ont usurpé quelque chose de ce qui nous appartient, à cause
décela on établit une comparaison entre eux et nous!... Or,
dans l'effort que font ces hommes, uniquement avides de gloire
et d'éloquence, pour atteindre jusqu'à Fétévation de nos dog-
mes, s'ils rencontrent dans les pages divines quelque chose
qui puisse servir à leurs vues, ils l'en extraient et ils raccom-
modent à leurs vains caprices, sans se faire aucun scrupule
de l'altérer; ils corrompent ce que nous leur othrons de certain
par le mélange des doctrines les plus incertaines ... Au reste,
conUnue Terlullien, il ne «aut pas s'étonner que les philo-
sophes anciens aient défiguré de la sorte le Vieux Tesfaunent,
puisque certains hommes qui sont nés de leur race viennent
prendre encore chaque jour leurs armes dans l'arsenal plus
récent du Christianisme ; ils détournent arbitrairement nos
Evangiles dms U ansd^ leurs optnûms phUosopkiquei; et, par
de sacrilèges découpures, d'un seul chemin droit ils ont faiit
mille sentiers obliques et un labyrinthe inexbicable K »
» 4. Que ceux donc qui veulent introduire un Ckràfùimffiia
sioicim, plaUmiàm et dialecticien, examinent s'ils ne sont pas
opposés à la Raison même, qu'ils proclament leur seul guide.
Car le commencement de la sagesse humaine consiste en ce
que ne présumant pas d'elle-même et connaissant ses forces,
elle avoue d'abord que la raison est tout à fait incapable de
tiâ snflhnU sont, Imè nec slneen ncc Integra redduot « SI qnid enta, nt
• ait de cjusmodl phiiosophis Tertulliam», st qnid In sanctls ofTenderant scrip-
. tis, gloriaî soUas et clogoenUa ttbidinosi, exindè legestam pro Imtitnto cu-
» riosiUtis ad propria Tertiml , affecUnt yerltatcm et affeetando corrumpnnt • .
de certis incerU pnejndicant. Tara filsis Immlsecnt, « noetram banc parataram
> ad philosophicad sententias adolteraTerunt, et de unà via obUipu» moltos et
• ineitricabiles tramites sciderunt *. «
4. Yiderint igitur qui Stoicum et Platonicum et Dialecticum ChrisUanl»-
mum proferunt, an non tpn roiiont, quam solam ducem Tolunt, advcrsentnr?
IniUum qaif^ humans gapienUs est ut, sUii non prvsomens nec sul Inscià
• ipoJ., 4e, 47.— Mgr Pie a, comme on volt, étendu la citation de Tertnllien
COMPARAISON ATEG LES ANNALKI. S5
connaître les secrets intimes de Dieu et ses volontés libres, et
(fa'ainsi elle ne sauraitaccomplirles devoirs qui en découlent.
Le meilleur usage et le vrai progrès de la Haison est de con-
naître jusqu'où elle s'étend , et de s'arrêter là où nécessaire-
ment elle est en défaut. En effet, la fin de toute Philosophie en
vsage parmi les chrétiens ne peut être autre, si ce n*est de
conduire^ par Fétude multiple de Dieu, deThomme et du
monde, au Christ par une voie continue, c'est-à-dire à celui
qui est fa fndei siècles, et de toutes les choses de ce monde.
Cest contre la sagesse de ces sages que saint Paul a dit : a Pre-
B nezgarde que quelqu'un ne vous trompe parla Philosophie
» et ses vaines subtilités selon la tradition des hommes, se-
> Ion les éléments du monde, et non selon le Christ *. d C'est
ce qu'enseigne aussi le grand évêque et philosophe d'Hip-
pone^ quand il dit : « Nous devons regarder en général, comme
» les ennemis de l'ordre qui a été établi par Jésus-Christ, et
» par Jésu»-Christ crucifié, ceux qui soutiennent (|u'il ne faut
V pas croire les choses que nous ne voyons pas, et promettent
» une science certaine, comme font ceux qui, dans la super-
■ stition des Gentils, sont appelés Philosophes. Non que lapro-
» messe de la science soit à blâmer, mais parce qu'ils croient
i pouvoir négliger le degré si salutaire et si nécessaire de la
> toi, par lequel il est nécessaire de monter pour arriver à
statlm pwflteatar ntionem ad intfmlora Uei arcana liberasqne ejus YOlnnta-
tes, etexlndè obYenienUa bomini munia, cognoscenda et implenda tmparem
cm proTsûs* Tùm optimas est ratlonis usus ac progresgus, nosse quôusque ea
pertbigat, et, ubl necesse est ipsa deflciat, siatere. Finis demùm cujuslibet phl-
loioplds iDter christianos Instituts alias esse non potest, nisi cùm ei multiplie!
de Deo, de homine, de mundo consideratlone, ad Ghristum perpetuo tramlte
deduclt, ad eom nimirùm qui finit etl tœculorum, et sœcularium utique rerum
uniTersamm. Centra istorum verô saplentiam Paulus : Videte ne </iit> vot ded-
piaf per philosùphiam et inanem fallaciam, teeundûm traditionem hominum,
ieeundùm elementa mundi et non secundùm ChritiumK Succurrit quoque sum-
mas Ule Hipponensium magister et philosophus : t Inlmlcos, ait, huic dispeosa-
> tlool quse facta est per Jesum Christum et hune cruclûxum, generalUer ac-
> dpere debemus omnes, qui vêtant credere ineognita et certam scientiam pol-
• licentur, sicut faclunt hœreUci universi et illl qui in superttitime gentiiium
• philosophi nominantur. Non qu6d sclentice pollicitatio reprehendenda ait ;
• 8ed quod gradum 8alul)errimum et necessarium Ûdel negligendum putant, per
• ^m in aUqaid certuoij qnod esse nisi eternum non potest^ opportet aicen-
*Coloff.,ii, 8.
S6 DÉGRVfS Dl} CONCILE DB PÉRIGUECX^
» quelque chose de certain, et qui ne peut être qu'élerael. On
» voit par là qu'ils n'ont pas même celte science, qu'ils pro-
» mettent, après avoir méprisé la foi, puisqu'ils ignorent ce
» degré si utile et si nécessaire de la science même » ! »
» 5. Cepenclant nous ne voulons pas que des choses si di-
verses par elles-mêmes soient confusément mêlées, de ma-
nière qu'il ne faut pas que les Philosophes fassent invasion
dans les matières philosophiques , ou que les Théologiens
chassent sans raison les philosophes des sciences qui leur ap-
partiennent. Car tout le monde sait que l'une et l'autre science,
théologie et philosophie, diffèrent l'une de l'autre, comme la
Raison diffère de la Foi, la grâce de la nature. U ne faut pas
trouver étonnant, non plus que blâmer, que dans les sciences
humaines, les hommes, sans le secours direct de la doctrine
révélée, puissent développer un grand nombre de choses. Mais
élever un système universel de Philosophie, comme existant
par sa propre force, de telle manière qu'il n'ait aucune rela-
tion avec Tordre surnaturel, qu'il ne soit [>as même un ache-
minement vers les doctrines plus hautes d'une religion divine,
qu'il ne laisse pas même soupçonner que Dieu a pu converser
avec les hommes, et que réellement le Verbe a habité parmi
nous,qu'il s'est fait chair, et que nous avons vu sa gloire, plein
de grâce et de vérité 1 ce procédé, quel qu'il soit, non-seule*
ment n'est pas chrétien, mais n'est pas même philosophique,
» dl. Hlnc eos apparet nec ipsam scientlam habere, quam contempla flde poUi-
» cenlur, quia tàm ulllem ac necessarium graduai ejus ignorant >. •
6. Nolumus intcreà res per se di versas tumultuariô commisceri, ut nec theo-
logiœ partes philosophi lemerè invadant, nec philosophos ex ipsorum finibus
theologia immerlto jure exlerminet. Utramque enim scientiam, thcologicam
nempè et philosophicam, ab allerulrà differre, ut à flde rationem , graUam à
natura, omnibus In aperto est. Multa in scienliis humanis sine revelalae doclrl-
nœ dlrecto subsidio ab hominibus evolvi non mirandum profeclô, sed nec im-
probandum. Instrui verô unxvers^e philosophise systema, quod ità suaptè mole
stet, ut nuUum jàm habeat cum ordine supernatnrali commercium, ut nuUà
omninô indaglne ducat ad subllmiorem reiigionis divin» sapientiam, ut ne «ut-
pieart quldem patiatur Deum potuisse inter homines conversari, et re omninù
Tcrâ nobiscum habitavisae Vcrbum, quod caro factum est, et vidimus siorlam
^08, plénum gratiœ et verltaUs », illud quodeumque est, nedum chriaUanum^
» JftMirr. *• putl mi, n. 6, t iv, p. J 1 1, édlt. Migne-
>Joui., 1, 14.
GOMPABAISON AVEC LES ANNALES. 57
parce qa'il n'est pas conforme à la Raison même naturelle de
rbomme. Car saint Thomas dit excellemment : a La foi^ il est
» vrai^ n'est pas un apanage de la nature humaine; mais il
• est dans la sature humaine que Tâme de Thomme ne ré-
• pogne pas à l'instinct intérieur, et à la prédication exté-
> rieure de la vérité; c'est pourquoi^ sous ce rapporl^ Tinfidé-
• lité est contre naturel » C'est au reste ce que TertuUien
dit d'une manière plus concise : a Nul n'est philosophe, si ce
I n'est le croyant '. »
Noos n'avons pas besoin de faire ressortir les importants enseignements qui
lont renfermés dans ce décret. A nos yeax c'est la condamnation des Cours de
pftiiotopAte enseignés depuis longtemps, et dans lesquels, dès l'abord et toujours,
oo proteste qu'il ne s'agit jamais que de principes premiers et de vérités
naturelles connues par la seule Raison, à l'exclusion des principes et des vérités
révélées que Ton renvoie à la théologie. Nous espérons que, bientôt, NN. SS. les
Évéqnes feront composer des cours de philosophie où ces principes seront exposés.
Chip. IV. — Da$is quel 9en$ U foui entendre cette propo$iiion :
Vfuage de la Raison précède la Foi,
Tont ce chapitre a été inséré dans notre précédent cahier de décembre,
tome xvnr, p. 405.
Chap. V. — De quelques erreurs, surtout en ce qui touche la
condition future des bons et des méchants.
Dans ce chapitre, les Pères du concHe s'attachent à démontrer les erreurs et
les faussas interprétations données à nos livres sacrés par un des messies et des
voyants de notre époque, rex-saint-simonien Jean Reynaud, Le livre où il a in-
séré SCS visions est intitulé : Philosophie religieuse. — Terre et ciel. La !'• édi-
tion parut en 1854, vol. in-S*" de 29 f. tiré à 1500 exemplaires, d'après le Jour-
nal de la librairie, de juin 1854; une 2* édition de 29 f. If 4 parut en décembre
delà même année ; une 3* édition a été annoncée en 1858. On voit que Ton-
nage a été fort répandu, et que les Pères de Périgueux ont eu raison d'en pros-
ciireles erreurs. M. Reynaud a publié récemment une jusliflcation de ses idées,
i«o nec philosophieum, quia née naturali hominis ration! est consentaneum.
Praclarè enim Aqulnas : « Habere quidem fidem non est in naturà humanâ ;
> sed in naturà human& est ut mens hominis non repugnet Interiorl Instinctui,
• et e^eriori veritatis prœdxeationi ; undè infldeUtas secundùm hoc est con-
• trà naturam ' . > Quod breviori stylo Tertullianns ; » Nemo sapiens est nisi
• fidélisa »
' S.Thom., 2, 2*, q. 10, art. 1, ad 1 .
'Tertnll., De Prœter., c. m.
58 DECRBT8 DU CONÇUS DE PERIOUBUX^
dans une brochure qui a été envoyée à tous les évéqnes de France* — Voici
tout le chapitre qui le concerne K
i . Parmi les ouvrages hostiles à la religion , publiés dans
ces derniers temps , Fun surtout nous a paru digne d'être si-
gnalé; c'est un livre qui traité dé la terre, du cidy du temps
tt de Vitemité, du mondey des anges et de Dieu, et plus parti-
culiërement de Vitojt de l'homme après la vie prisenie. On ne
saurait croire combien^ dans un seul volume d'une médiocre
étendue^ on a pu accumuler d'absurdes rêveries et de mons-
trueux blasphèmes.
Des docteurs catholiques ne manqueront pas^ sans doute^
d'en donner une réfutation méthodique et complète sur tous
les points^ peut-être même ce travail est-il déjà accompli.
Mais, pour détruire toute hauteur qui s'élève contre la science
du Christ^, c'est [dus qu'assez de l'autorité de l'Église si gé-
néralement niée par les incrédules. C'est pourquoi nous avons
résolu de rassembler, de noter et de condamner quelques-uns
des principaux chefs d'erreurs que ce livre renferme, ceux-là
surtout (|ui sont en opposition avec la foi catholique sur le
sort final des bons et des méchants.
2. Nous déclarons avant tout condamnable et tout à fait
inadmissible la doctrine enseignée çà et là dans cet ouvrage :
que la créature angélique ou humaine, à raison de la liberté
et de l'activité dont elle est douée par l'essentielle et immua-
ble condition de sa nature, est et sera toujours dans un état
d'épreuve sans pouvoir parvenir jamais au terme de sa desti-
née; de telle sorte que, si, en vertu des mérites de sa vie pré-
cédente, cette créature était mise en possession du ciel, elle
pourrait encore et toujours, par l'abus de sa liberté, se préci-
piter dans Venfer; de même que, reléguée pour ses démérites
aux lieux des châtiments , elle pourrait de nouveau , après
avoir satisfait à la justice divine par une expiation égale à ses
ofiTenses, remonter au ciel, sans être toutefois assurée de n'en
pas déchoir encore. Une telle doctrine est la contradiction
* Nous empruntons encore la traduction de ce chapitre à Mgr Pie, qui l'a In-
séré dans sa belle Instruction synodale, p. 70-74. Mais^ nous supprimons le
texte latin comme moins nécessaire que pour le précédent diapitre,
* U Cor. ,i,b.
€0IIPABA180K ATBC LIS AMIAUl. 59
formelle de notre foi , puisque le Christ a dit en pariant de
réiat des morts : Voiei venir la naU où penonne ne peui plu$
iravaiUêr ' , c'est-à-dire ne peut plus ni mériter ni démériter;
et ailleurs^ par la bouche de saint Jean : Dieu tieuiera touieê
h$ harmee de leurs yeux, et la mort n*aura plus d'empire ; il n'y
aura plus ni deuil, m plotnle, m douleur , parce que leur pre*
mère condition sera passée '. Et encore^ au sujet des damnés :
Bs seront tourmentés dans le feu et le soufre.,, pour les siècles
<fei siécleê ' ; puis enfin , touchant Tétat de l'univers après le
jugement : /{ n'y aura plus de temps *. Du reste^ cette mons^
trueuse rehabUitaiion des démons et des impies ^^ a été condam-
née dans Origène et les origénistes par le concile d'Alexandrie
(l'an 400), avec l'approbation du pape Anastase , également
par le 5* concile oecuménique qui est le second de Gonstan-
tinople (y^n 553)^ de nouveau par le 6« concile œcuménique
ou le 3* de Cionstantinople ^, et enfin par le 4' concile général
de Latran ''.
3. Nous condamnons également les autres blasphèmes de
l'auteur sur l'état des bienheureux. Ainsi le dogme de la ré-
surrection de la chair^ l'un des articles de notre symbole
appuyé sur les témoignages les plus évidents des saintes
Ecritures et sur les paroles expresses de Notre-Seigneur Jésus-
Christ, il ose le rejeter comme un produit de l'ignorance et
de l'irréflexion^ et le traite en conséquence de faux, de ridi-
cule et d'absurde. Quant au sort des élus dans le ciel, où Us
jouisseni de la claire vision de Dieu tel qu'il est, un en trois per-
Mmnes ^ et où ils sont devenus semblables à lui * après être
entrés dans sa joie ^^, loin de le considérer comme le comble
de la félicité et de la sainteté , il en vient, ce qui est à peine
* lOUL IX. 4.
^ /Nd., UT, 10.
*/Md.» X, 6.
*Coneil, CotuUtntinap,, ii^Can. l, Adf. Orig.
* t, ZYin.
' C^. Fitmiter.
* Concih Florent, Décret, uaionit.
*iloan:, m.
•* Vattii., xxj, 23.
50 DÉCRITS DU CONGIJJS DE PfiRIGCfiUX^
croyable, jusqu'à dire que, sous ce double rapport^ cet état
esl même inférieur à noire condition présente. Or, rien n'est
plus éloigné de la vérité. Il est écrit en effet : Vœil n'a poini
m, l'oreille n'a point entendu, et le cemr de l'homme n'a pas
compm ce que Dieu a préparé à ceux qui Paimeni K Par
ces paroles, saint Paul, après Isaïe, nous montre clairement
que tous les biens que nous pouvons goûter ou concevoir ici-
bas sont infiniment au-dessous du bien céleste, qui est le bien
souverain et vraiment Dieu lui-même. El d'ailleurs, où trou-
ver une sainteté plus consommée que dans ces bienheureux
qui, pour n'avoir pas transgressé la loi, quand Us pouvaient
la transgresser ^, sont parvenus , par la grâce de la persévé-
rance , à cette perfection de liberté qui rend k péché impos-
sible,'.; et dont la volonté, délivrée de tout mal, est remplie de
toui bien ^.
4. Quant à la doctrine que Tauteur met principalement en
relief dans son livre touchant les peines des méchants après
la mort, nous la condamnons pareillement, nous la repous-
sons , et nous Tavons particulièrement en horreur, parce
qu'elle est infiniment pernicieuse. Certes, l'amour divin n'est
que trop souvent étouffé dans le cœur de l'homme sous le
poids des passions; qu'arrivera-t-il si une doctrine hypocri-
tement flatteuse vient y détruire même la crainte, et offrir à
la génération des pervers un Dieu sous le gouvernement duquel
les vices affranchis se mettraient à l'aise*.
Ces châtiments des méchants après la mort, que Jésus-Christ,
la vérité même, et avec lui l'Eglise, son organe, nous présente
comme éternels, l'auteur les repousse avec indignation , il
les déteste , et il déploie pour les combattre toutes les res-
sources, de' son esprit et de sa plume. Après avoir tiré de la
raison, des sentiments du cœur, de l'état actuel des sociétés
humaines, bien plus, de l'Evangile lui-même, sinon pris à la
lettre du moins entendu selon l'essence même de son esprit,
la matière de nombreux sophismes qu'il expose d'un style
« I Cor,, u, 9.
* Ecdi.f XXXI, 10.
» Aug., De ctint Det.llb. xxu, cap. ult.
* Tertttl., ado. MareUm. lib. n, 18.
COMPARAISON AVEC LBS ANNALBS. 61
ému, il finit par arriver à une conclusion vraiment éton-
nante. Plein de bons sentiments pour rtîiglise^ il l'engage à
effacer de son symbole cette croyance funeste, qui n'est au
surplus qu'une pure création de. la scolastique, aftirmant que,
pour quiconque lit la Bible et les conciles, il est évident que
ce dogme impie de l'éternité des peines n'a jamais été défini
comme de foi.
Pour nous, jugeant et condamnant de nouveau toutes ces
assertions comme Hausses, contraires de tout point à la foi
catholique, impies, très-scandaleuses, et depuis longtemps
déjà jugées et condamnées par l'Eglise, nous professons avec
les Pères : que la doctrine touchant les peines éternelles des
réprouvés dans l'enfer, nous ne l'avons pas reçue de la bouche
àds hommes^ mais qu'elle nous est venue de Jésus- Christ lui-
même'. Fils unique et éternel de Dieu, par le ministère de ses
Apôtres ; dans ce passage surtout où le même adorable Jésus
s'annonçant à l'avance et se montrant déjà comme le juge des
Tirants et des morts, nous rapporte la sentence qu'il doit
prononcer contre les réprouvés au jour du dernier jugement :
Retirezrvauê de moi , maudits : allez au feu éternel ; et il
ajoute : Ceuâ>-et iront à V éternel supplice, et les justes dans la
m étemelle ^. Or, qu'il s'agisse ici d'une éternité véritable et
prise à la rigueur, soit pour les bienheureux, soit pour les
réprouvés, c'est ce qui ressort évidemment de la clarté du
texte ; c'est d'ailleurs ce que viennent confirmer mille pas-
sages du nouveau ou do l'ancien Testament. Bien plus, la
sainte mère Eglise, à qui il appartient de juger du véritable
sens et de l'interprétation des saintes Ecritures ^ ne Ta jamais
eatendu autrement. Nous en avons une preuve manifeste
dans la profession de foi formulée et souscrite par les Pères
du quatrième concile de Latran : Tous (c'est-àndire les ré-
prouvés et les élus) ressusciteront avec les corps dont ils sont
fnmntenant revêtus, afin de recevoir, selon leurs mérites, les
médumts un châtiment éternel avec le démon, et les bons une
gloire saris fin avec Jésus-Christ *, Le concile de Trente et le
* Gûl., I, 12. ^
'Hatth., XXV, 41»46.
* Condl. Trident,, Sess. 4. Décret, de edit. et usu S. Libr.
* CoRal. Lateran, iv, Can. i. Firmiter.
02 DÉCHETS DU OONaLB DE PÈRieUICX^
Symbole de saint Athanase sont en parbit accord avec cet
enseignement.
5. Nous déclarons, de plus, que ce serait un vain subterfuge
de dire a^ec Fauteur précité : que^'enfer, à la mérité, est éter-
nel, mais que nul n'y doit éternellement demeurer. Car il
est écrit : Si Varbre tombe au midi ou au $epUniriony m quelque
lieu qu'il soit tombée il y demeurera ^ Sur quoi saint Bernard :
« U y sera, dis-je, immuablement et irréTocableraent fixé.
» Jamais il ne pourra se relever, jamais même changer de
0 place '. » Avant lui, saint Augustin avait réfuté les mômes
rêveries : a Que Ton n'apporte point ici, dit-il, Topinion erro-
» née d'après laquelle quelques-uns cherchent à se faire illa-
» sion : à savoir, que c'est le feu qui est appelé étemel et non
0 le châtiment. Us croient, en etTet, que ce feu étemel ne
» sera qu'un lieu de passage pour ceux à qui ils promettent
s le salut par le feu, en sorte que ce feu serait bien allumé
s pour l'éternité, mais que son action sur les coupables ne
» serait pas éternelle. Prévoyant ces vaines pensées, le Seî-
p gneur, avec l'autorité souveraine qui lui appartient, conclut
n ainsi la sentence prononcée contre les méchants : Ceux-ci
» iront au supplice éternel du feu, et les justes dans la vie
9 éternelle. Le supplice du feu sera donc éternel comme le
» feu '. »
6. El pour ce qui est des opinions diverses des sociétés hu-
maines, de leurs lois, de leurs institutions, nous déclarons
hautemeut ne jamais les prendre pour règle de notre
croyance, de notre conduite et de notre enseignement dans
l'ordre des choses divines; car c'est à nous qu'il a été dit :
Prme% garde de ne pas voue eonformir aux maximes du giiele *.
Notre fondement à nous, notre loi, notre règle, c'est la parole
de Celui qui a dit : le ciel et la terre paieerant, mais me$ por
role$ ne paneront point ^. »
C'est pourquoi nous exhortons de tout notre pouvoir, et
nous avertissons les f>asteurs des âmes et les prédicateurs de
I KceUê. , u, a.
> s. Bernard., 5«fm. 85. (Alias 49 inter parroi.)
* Aug., lib. de /id. t\ oper,, cap. 35.
* Rom,, xn, 2.
* Matth., unr, S6.
COMPARAISON AVEC LES AlfNAU». 63
PEvangile d« ne pas négliger d'entretenir de temps en temps
les fld^es de la sapréme et inamissible félicité des bienheu-
reux dans le ciel^ ainsi qne de la grandeur et de Téternité des
peines réservées aux damnés dans l'enfer ; qu'ils aient soin
d'exposer, selon la saine doctrine des Pères^ ces dogmes d'un
si haut intérêt, et de les Tengèr des vains sophismes d'une sa-
gesse mondaine et d'une science qui ne mérite pas ce
nom.
7. Et tonte cette doctrine que nous venons d'exposer sur les
eUfûRMils ittmêls des réprouvés dam Vmfer, nous la tenons et
nous l'embrassons comme entièrement révélée de Dieu^
transmise par les saints Pères, admise par les catholiques en
tout temps et eu tout lieu, dépassant, il est vrai, notre portée,
et impénétrable à la raison de l'homme, mais très-vérilable
et absolument certaine; nous tenons de plus qu'elle est très-
sainte, trè»*pieuse, conforme à la miséricorde, loin d'être
opposée à la justice; nous la croyons de cœur et nous la pro-
fessons de bouche ', et nous l'enseignons avec autorité, selon
le pouvoir qui nous en a été divinement donné; enfin, nous
dédarons que, quand bien même non-seulement un homme
ou le monde entier, mais, par impossible, un ange du ciel
enseignerait une doctrine contraire ^ la nôtre doit demeurer
pour tous les chrétiens l'objet d'une foi très-ferme et tout à
bit immuable. Si quelqu'un agit autrement, qu'il sache qu'il
s'est exclu lui-même de la foi catholique', et qu'il a encouru
ces mêmes peines étemelles dont il nie Texistence.
CHAP. VI. — Sur quelques écrivains d'histoires.
Vold eommeot le concile noas met en garde contre les histoires récemment
publiées, en parUculier par quelques ecclésiastiques.
I. Mais ce n'est pas seulement dans les travaux philoso-
phiques que l'on trouve des erreurs nuisibles. Quelques histo-
riens de notre temps pervertissent souvent la vérité des faits par
des exposés faux, ou dénaturent l'histoire de certains person-
nages par des jugements iniques. Ils s'attachent partout à in-
'Jtom. X, 10.
' Gai, I, S.
'oTim. m, S.
64 DÉCRETS DU CONQLE DB PÉRIGUEUX.
sulter les souverains pontifes^ les saints et les hommes véné-
rables par leur piété; quant aux mécliants et aux ennemis les
plus acharnés de l'Eglise^ ils les entourent toujours d'une pro*
tection bienveillante. 11 ne faut lire ces auteurs qu'avec une
grande précaution^ et les louer c'est une grande inconve-
nance.
» 2. Nous notons ici avec douleur que l'auteur de la JV<m-
velle histoire de V Eglise de France (M. l'abbé Guettée)^ deux fois
frappé des censures de l'Eglise de Rome, et condamné dans
notre Concile de la RocheUCy persiste opiniâtrement dans ses
erreurs. Nous condamnons ses nouveaux écrits, de même que
nous avons condamné les premiers, comme étant remplis du
même esprit. »
Après ce décret dogmatique, viennent trois autres chapitres,
dont nous nous dispensons de parler, parce qu'ils sont étran-
gers aux matières philosopliiques, puis un 2* TITRE traitant
de l'observance des précédents conciles , en 6 chapitres , un
3* TITRE, en 6 chapitres, sur quelques maux de la Religion
et leurs remèdes, et enfin un 4* TITRE traitant spéciale-
ment de l'état de l'Eglise dans les colonies françaises. Nous
ne les publions pas, parce qu'il ne s'agit plus là de questions
philosophiques, et nous renvoyons au texte du concile ceux
qui voudront connaître toutes les sages prescriptions de
mœurs et de discipline prises par les Pères du concile de
Périgueux. A. B.
GBAlUfAlRE GOHFAKÉB DBS LANGUES SÉMITIQUES. 65
GRAMMAIRE COMPAREE DES LANGUES BIBLIQUES.
APPUCATION DES DÉCOUVERTES DE CHAHPOLLION
ET DES raiLOLOCOES MODERNES,
A L'ETUDE DES LAMGOES DANS LESQUELLES ONT ÉTÉ ÉCRITS LES UVRBS SAINTS.
OCUXIÉHC PARTIE,
Grommotre comparée de V Hébreu, du Chaldéen, du Syriaque , de 1^ Arabe et
de V Égyptien f
PAm M. l^Abb^ E. tant DUVAL,
ChueiM, ProfciMBr d'Éerilure-Siinte ao Gniiiil-Sémioaire d*Arrtf , Membre des Sociétés
■siniqiiefl d« Ptm et de Londret, ete.
Dans notre tome Vn, p. 349 (4* série)^ nous avons rendu
compte du i^ volume de cet ouvrage, et nous avons fait
ressortir tout l'avantage qu'il offrait auxétudiants et aux ama-
teurs de la langue hébraïque. Cette i^ partie donnait l'histoire
ft ranalyse de tous les alphabets sémitiques grecs et latins.
Aujourd'hui le savant auteur publie un nouveau volume où
il expose la grammaire comparée des langues sémitiquesy y
compris Végypiien, Après une étude attentive de l'ouvrage,
nous pouvons dire qu'il n'en existe pas de plus méthodique,
de plus clair, et qui en moins de pages, donne une no-
tion plus complète de toutes ces langues si importantes pour
l'étude de la Bible d'abord, ensuite pour l'histoire de tous les
peuples orientaux, qu'on a tant besoin, en ce moment, d'étu-
dier, pour connaître leurs croyances, leurs mœurs, et pour
essayer d'entrer en relation avec eux, et d'y faire'pénétrer avec
la civilisation européenne le Christianisme qui en est la base.
Nous allons maintenant rendre compte succinctement des
différentes matières qui composent tout Tonvrage. Ecoutons
d'abord l'auteur lui-même, exposant dans une courte préface
quelle a été sa pensée :
« De très-hautes approbations ont accueilli le premier vo-
lume de cet ouvrage en France et à l'étranger ; ce que nous
désirons pour celui-ci, plus élémentaire et plus simple par
< Vol. in-S* de 208 pages, à Paris, chez i. Lecoffre, rue du Vieux- Colombier,
»,prii : 6fr. — La l-*parUe, prix : t fr. 60.
66 GRAMMAIRB GOWABAB
la nature même du sujet qu'il traite^ c'est qu'il se répande
parmi les élèyes du sanctnaire et cfu'il leur serve d'initiation
à ces langues, réputées si difficiles et à la fois si utiles^ dans
lesquelles ont été écrits la plupart de nos Livres saints.
B Nous nous sommes placé à ce point de vue en écrivant ces
leçons : nous avons supposé que nous avions un jeune homme
à conduire par la main dans ces contrées peu explorées ; nous
J'y conduisons doucement^ pas à pas^ écartant les obstacles,
lui découvrant des choses nouvelles pour lui^ des horizons
inconnus, des points de vue qu'il n'oubliera plus désormais.
S'il a assez de confiance pour nous suivre jusqu'au bout de
cette route peu longue et non sans attraits, nous espérons
qu'arrivé à la fin de ce modeste volume il sera charmé des
connaissances nombreuses qu'il aura acquises « des idées
claires et précises qu'il se sera formées de bien des choses, et
surtout des facilités qu'il aura de travailler désormais seul, et
d'approfondir peu à peu ces matières importantes. En toutes
choses c'est beaucoup de posséder la clef de la science ; c'est
cette modeste clef que nous offrons ici pour les langues de
l'Orient; à l'aide de ces éléments simplifiés il sera loisible aux
amis des saintes lettres d'aller ensuite beaucoup plus loin. »
Or, ce que vient de promettre ici M. l'abbé Van Drivai, nous
pouvons dire qu'il l'a fort abondamment exécuté.
Le livre entier est divisé en deux parties dont la i** traite de
la fatigue écrite, et la 2« de la longue parlée. La i** partie est
divisée en 20 leçons.
La i'* et la 2* Leçon, comprennent Vitude de l'alphabet com-
paré des quatre diakcies de la langue sémitique : hébreu, chai-
déen, syriaque, arabe.
Rien n'est plus concis et plus clair que les notions qui y
sont données, et les étudiants peuvent en peu de temps y
apprendre à lire ces quatre dialectes, les plus importants et
les plus nécessaires à connaître.
3* Leçon. — Des parties du discours en hébreu. — Du nom.
Voici quelques considérations essentielles 3ur les vices de
la méthode ancienne, et sur la méthode nouvelle, suivie par
M. l'abbé Van Drivai.
« L'un des défauts communs à presque tous les ouvrages
DBS LANGUES SiHlTIQUBS. 67
graramaUcacn composés par les anciens missionnaires^ dit
Abel Rémusat ^, est d'avoir pris pour base et pour modèle les
radimenfs latins qui avaient cours de leur temps dans les
collèges; d'avoir en quelque sorte voilé les formes particulières
de chacun des idiomes différents qu'ils voulaient enseigner
soas un d^isement commun^ et d'avoir souvent^ par leurs
eflorts pour ramener à un seul et même type les systèmes les
pins disparates^ embrouillé la matière par un grand nombre
dérègles superflues. Ainsi les paradigmes des déclinaisons et
desoonjugaisons latines étaient appliqués forcément aux di-
rerses modifications des noms et des verbes, dans les langues
qui n'ont pointde cas proprement dits, et qui marquent à peine
les temps. Des conventions arbitraires qui régnaient alors dans
les claies remplaçaient presque partout les principes géné-
raux, base de la tbéorie du langage. Ces rudiments tartares,
chinois^ japonais^ offraient non-seulement des génitifs et des
ablatifs^ des plus-que-parfaits et des gérondifs en di ou en
do, mais la question quô et la question undê, et jusqu'à la
règle du que retranché v Ce que le savant orientaliste dit
ici de la manière dont on a traité longtemps les langues de la
haute Asie^ nous pouvons le dire en toute vérité des idiomet
timHquêê. Il semble qu'on ait pris à tftche d'accumuler le
plus possible de ditflcultés autour de ces langues, afin d*en
empêcher l'accès. Il n*y a rien de plus simple en réalité que le
système de ces langues^ et on a trouvé le secret d'en faire quel-
que chose d'inabordable. Voyons donc de près ces choses que
la renommée dit être si terribles, et sans doute bientôt nous
serons les premiers à rire de nos frayeurs.
» Notre but, nous l'avons déjà dit plusieurs fois^ est defact^
iiïer l'étude des langues bibliques ; on ne sera donc pas étonné
de voir que nous avons cherché à les présenter de In manière
la plus simple possible, à les débarrasser de tout ce qui ne
leur appartient pas essentiellement. Hâtons-nous toutefois de
dire que ce n'est pas un système morcelé, incomplet, que nous
avons à exposer, mais bien la langue sémitique tout entière
et sous tous ses aspects. Procédant par voie d'analyse, nous
parviendrons facilement à conquérir la possession de cette
* Dans le premier volume de ses Nùuv. Mélangeg attaiiques, p. 351.
68 GBAMAIAIRE COMPARÉE
langue précieuse; la méthode comparative achètera de nous
éclairer sur chacune de ses parties constitutives et nous fera
distinguer ce qui en elle est essentiel d'avec ce qui n'est
qu accidentel (p. 11). »
*• Leçon. — Du verbe en hébreu.
L'auteur émet, sur la nature du verbe^ des idées nouvelles
fort dijETérentes de celles qui^ jusqu'à présent^ ont été offertes
dans les grammaires sémUiques. Nous allons les exposer. Après
avoir cité un passage de Tabbé Bergier^ il ajoute :
a Essayons de faire l'application de ces principes, en simpli-
fiant, en aplanissant la voie, en suivant la méthode analytique,
eu nous rendant compte de chaque chose, en appelant la lu-
mière sur le mode de constitution d'une langue parlacompa-
raison que nous en ferons avec les autres idiomes.
D Les verbes en hébreu, comme dans les autres dialectes
sémitiques, comme aussi dans le copte et l'égyptien, sont
très-simples de formation et très-riches de significations diffé-
rentes. Ils n'ont pas, à vrai dire, de conjugaison ; ce sont des
racines ou mots primitifs, peu ou pas différentes des noms de
substance ou de qualité, auxquelles on adjoint ou dans les-
quelles on insère une ou plusieurs lettres qui viennent non
pas précisément modifier, mais plutôt augmenter, accroître le
sens premier, au point de faire signifier à ce mot ainsi accom-
pagné le sens de toute une phrase parfois assez longue. C'est
un système absolument analogue à celui dont il vient d*être
question pour les pronoms af fixes. Ici seulement le système
est beaucoup plus développé ; il est perfectionné, surtout en
arabe, au point de donner à certaines formes verbales ainsi
composées, une énergie et une concision dont nos langues de
rOccident, si prolixes en général, n'ont pas même l'idée.
D Nous allons étudier ce beau système en lui-même, en nous
efforçant de donner la raison de chaque forme, à mesure
qu'elle se présentera à nos yeux. De cette manière, nous n'au-
rons aucun besoin de charger la mémoire du lecteur de ces
tableaux effrayants, de ces règles multipliées et pour la plupart
arbitraires et superficielles, qui encombrent les granmiaires.
Allons au fond des choses, nous serons étonnés et charmés de
leur simplicité et de leur sens profond.
DES LANGUES SÉMITIQUES. 69
> Sapposons le mot verbal aimer. Ce mot exprime une idée
générale^ très-nette sans doute^ mais sans application spéciale
à une personne ou à une chose ; il est clair^ mais il serait
insofOsant s'il ne pouvait être combiné avec d'autres mots
pour contribuer à rendre une foule d'idées pratiques dont
l'expression est un besoin de tous les instants. Il en est de
même d'une foule d'autres mots. 11 a donc fallu inventer un
système de modifications ou plutôt de combinaisons faciles^
uniformes, propres à répondre à ce besoin. Or, voici comment
00 a procédé.
» Ces besoins que nous venons de signaler ont rapport à des
circoDstances de temps, de personnes, de genres, de nombres^
ou bien encore à des degrés de force quant au sens, à des
noaDces multiples et parfois délicates de signification ; les
langues sémitiques ont satisfait à toutes ces exigences d'une
manière complète, et elles Vont fait avec une perfection de
détails étonnante, vu surtout la simplicité des moyens qu'elles
ont employés.
» i* Vovons d'abord les combinaisons relatives aux circons-
tances de temps, qu'il s'est agi de combiner avec l'idée géné-
rale du verbe.
1» Il y a trois époques bien caractérisées dans le temps : le
passiy le présent, l'atentr. C'est dans cet ordre naturel que ces
trois idées se présentent tout d'abord à l'esprit; c'est dans ce
même ordre d'idées que la grammaire sémitique les envi-
sage; c'est seulement à une époque relativement récente
qu'on s'est avisé d'inéervertir cet ordre logique et de com-
mencer par le présent. Or, supposons maintenant que nous
entrions nous-mêmes dans l'action dont il s'agit, et que d'a-
bord nous voulions exprimer cette idée que nous rendons
actuellement en français par ces mots : Tai aimé. Ici deux
systèmes légèrement différents se présentent : le système
égyptien et le système hébreu, et le premier nous donne
clairement la raison du second, qui ne paraît être que l'abrégé
du premier.
» Pour rendre cette idée : J'aiaimé, l'Egyptien énonce d'a-
bord l'idée générale aimer; puis, pour exprimer l'idée de
temps passé, il a recours à une préposition dont la figure même
nr* siRu. tome xix. — N^» 109; 1859. (98« vol. de la col.) 5
70 GRAMMAIRE COMPARÉE
représente Veau qui s'écoule, et dont le sens répond si notre
préposition de; enfin, il écrit le mot, ou plutôt la partie de
mot^ l'affixe pronominal, qui sjgriifie mot. ^ensemble de ces
combinaisons ser^ la suivante : ^t'ner est passif est écoulé de
rf^oi, formule renijii^ par deux lettres ajoutées à la racine et
exprimant fiiqsi en cinq lettres l^s i(]ées renfermées dans la
racine elle-mêmp et le^ circonstances de temps et depersuime
qui l'accompagnent. Ce système est ingénieux et énergique sans
doute ; le système hébreu est plu^ simple encore et non moins
fort. Il rejette même la préposition et raisonne ainsi : Trois
idées sont en présence : une idée verbale^ une idée de temps,
une de personne. Qr, sj je place les deux mots qui expriment
l^s deux idée^ de verbe et de personne dans Tordre de succes-
sion daqs lequel elles sont Tune par rapport à Tautre, au point
de vue du t^mps, c'est-à-dire, si je mets la première celle qui
a eu lieu 1^ première ^l la seconde celle qui n'est venue qu'en-
suite, cette simple juxtaposition déterminera par elle-même
la troisième idée, celle du temps, sans qu'il soit aucunement
besoin de l'exprimer. Je dirai donc simplement : Aimer moi,
et une lettre, une sin^ple affixe^, suffira d'ordinaire pour ren-
dre la double idée de temps et de personnes. Quelle admirable
concision ! Ççi système est le même pour toutes les personnes,
pour toutes les voii^, et dès ce moment nous connaissons
la moitié de ce qu'il y a à sa\oir sur les verbes sémiti-
ques (p. SO). D
L'auteur fait ensuite l'application de ces principes, et on
peut dire qu'il a vrain^eut simplifié et facilité l'étude de cette
partie du verbe hébreu, qui exprime le temps et les personnes.
. 5« L^oN. -TT Expositijon de, Iq formation de ce qu'on appelle
les voiXy ou formes, ckçtivf, pawtt«, énergie.
Dans celte exposition, M. Van Drivai fait encore l'observa-
tion suivante :
a Les grammairiens ont généralement le tort de donner
comme formant des conjugaisons distinctes l'une de l'autre
toutes les formes verbales dont nous allons parler. Il n'y a
qu'une conjugaison en bébreu^ de même que duns les autres
langues sénûiiques, si toutefois on peut donner ce uom aux
formes si ^imv^es qu^ nous avons exposées, dans la leçoQ précé-
DBS LANOOBS SÉMITIQUES. 71
deote. Ce mode docoûJugaifiOii osi le même (K)ur le verbe à
son état simple et pour le verbe à son étal composé* ainsi
qn'uo va le voir. Pourquoi donc^ ici encore, inventer à plaisir
des difficultés qui n'existent pas? Pourquoi vouloir toujours
s'obstioer à ne voir Thébreu et les langues de TOrient qu'a
travers le prisme trompeur de nos langues de l'Occident, si
différentes des premières sous le rapport grammatical? Voyons
les choses en elles-mêmes^ et à leur point de vue» nous les
saurons plus vifce^ nous en aurons une oonnaissance plus
nelte, plus profonde^ plus durable (p. 32)» »
6' LcçoN . — D»! parties du discours en hébreu. — La diclian.
Les Orientaux entendent par le mot dîclton ce que nos
grammaires appellent eonjtmctians, préposUions^ adverbes, in-
terjections^ etc.
L'auteur en donne une explication complète et en même
temps irès-facile à retenir.
7* LsçoN. — De la syntaxe en hébreu.
Après avoir tracé les règles de cette partie de la langue hé-
braïque, l'auteur i^oute :
«Qu'il nous suffise, en finissant cette première partie de nos
études des formes grammaticales de la langue sémitiqne, de
dire qu'on a souvent regardé comme des idiotismes propres à
la langue hébraïque des façons de parler dont on trouve des
eiempies dans toutes les langues ; qu'on s'est trop accoutumé
à penser au latin et au grec, en traduisant l'hébreu et les lan-
gues de l'Orient ; ({U'enfin on a multiplié comme à plaisir les
réglés et lee exceptions, jusqu'au point de rendre fort obscure
une langue fort claire par elle-même. On eût mieux agi sans
eootredit m, oubliant un peu nos langues dérivées et afbi-
blies par un excès de civilisation, on s'était efforcé d'aller tou-
jours au fond des choses, de consulter un peu plus la nature
et un peu moins l'art et les systèmes de convetition. En un
laot^ il suffit de savoir que l'hébreu, comme les langues de
l'Orient, est une langue pleine de mouvement, d'images, de
poésie; qu'on lise ces langues avec ces idées et à l'aide de *
principes de linguistique comparée, on en aura bien vite com-
pris tont le système ùt pénétré l'esprit (p. 49). o
72 grammaihe comparée
8* Leçon. — «rAmmalre elua^af^ue. i« Des caractères
généraux qui distinguent le chaldéen de l'hébreu.
On y trouve les règles des permutations de lettres^ que le
cbaldéen fait subir à Thébreu^ et qui forment une des diffé-
rences de ces deux langues.
9'' Leçon. — 2"" Le nom, le verbe et la diction en chaldéen.
Modifications peu nombreuses de ce qui a été dit pour
rbébreu, et enseignant ce qui est particulier au chaldéen.
10* Leçon. — Etude de la langue «Triaiiue» — i<> Lec-
ture des caractères particuliers à cette langue.
Voici en quoi M. l'abbé Van Drivai fait consister cette étude.
a Une difficulté particulière se présente tout d'abord à
l'entrée de cette nouvelle étude. Il s'agit^ en effets de se fa-
miliariser avec un nouvel alphabet^ d'apprendre une série
d'autres caractères, et l'expérience nous prouve que souvent
ce sont ces genres d'obstacles, peu sérieux au fond, qui en
réalité arrêtent davantage ceux qui veulent étudier les langues
de rOrient. Nous allons immédiatement aborder cette diffi-
culté d'un nouveau genre, en essayant de l'amoindrir. Hà-
tons-nous d'ajouter que c'est la seule; car si le syriaque s'écri-
vait avec les caractères hébreux, on ne trouverait presque pas
de différence entre cette langue et le chaldéen, que nous ve-
nons d'étudier (p. 65). o
Nous devons noter aussi la remarque suivante sur l'antiquité
relative de la forme des lettres syriaques et hébraïques.
a On le voit donc, en somme Valphabet syriaque est très-
facile; il est plus rationnel, plus naturel, moins systéma-
tique que Vhébreu carré. Quant à ce dernier, voici le juge-
ment qu'en porte l'orientaliste distingué que nous citions
tout à l'heure ^ Ce jugement se rapporte singulièrement
à ce que nous en avons dit dans notre première partie : a 11
» est très-vraisemblable que le caractère hébreu carré, dans
» lequel sont écrits les manuscrits des livres bibliques, et
p dont nous nous servons dans l'impression, dérive de l'écri-
» iuve palmyrénienne ^, ou d'un autre alphabet sémitique an-
> KlaproUi, Gramm. générale f théorie des signes, p. 79.
> Nous ayons donné dans notre Dictionnaire de diplomatique des Annales la
forme de Valphabet palmyrénien, le xxv*, et de Valphabet syriaque, le xxi*.
DBS LANGUIS SÉMITIQUES. 73
> cien On a voulu, à la vérité, faire remonter l'antiquité
»de rhébreu carré jusqu'au temps du prophète Esdras.
» (458 ans avant J.-G.]^ et Ton a prétendu que les Juifs Ta-
» valent adopté des Babyloniens à l'époque de leur captivité
» parmi ce peuple; mais ces assertions ne sont appuyées que
» sur des hypothèses ou sur des traditions vagues de rabbins;
> elles ne méritent donc aucune confiance, et l'on peut pré-
» suroer, presque avec certitude, que la formation de Té-
»critnre hébraïque actuelle ne remonte pas au delà du
» 4* siècle après notre ère. Une simple inspection de cet
> alphabet démontre qu'il a été façonné et rendu régulier^ de
» sorte qu'on y a supprimé les marques caractéristiques de
> plusieurs de ses lettres, pour les rendre plus carrées et plus
> uniformes (p. 69). »
il' Leçon. -*- Formes grammatiaUeê du syriaque.
M. l'abbé Van Drivai prouve ici, par de nombreux exemples
et par une analyse savante, que le syriaque est une sorte de
transition entre les idiomes primitifs et les idiomes relative-
ments récents de l'Asie et de l'Europe.
i^ Leçon. — Etuél« de 1» Imague mwmhem — Lecture
di$ earactérei.
Tableau des lettres arabes, et analyse très-raisonnée et très-
claire de leur valeur relative.
13* Lbçon. — Du nom et de la diction en arabe,
iV Leçon. — Du verbe en arabe.
L'auieur émet d'abord les considérations suivantes^ qui
donneront une idée avantageuse de ce verbe, et pourront faire
naître à quelques-uns de nos lecteurs le désir d'étudier cette
belle langue.
« Voici, on peut le dire, le chef-d'œuvre des langues sémi-
mitiques. Le système hébreu, si ingénieux et si simple à la
fois, se trouve ici porté au plus haut point de perfection. Le
verbe, en arabe, est aussi simple, plus simple même qu'en
bébreu, et cependant il est aussi riche, plus riche même que
le verbe grec. Dans cette dernière langue, en effet, on est par-
venu à exprimer toutes les nuances de la pensée, de l'action ;
uoe abondance et une variété remarquable de formes tou-
jours heureuses et combinées, placent la langue grecque à
74 GBAMMAIIIE COMPARSB
un rang élevé dans la famille des langues ; mais cette abon-
dance n'existe qu'aux dépens de la concision, et elle nuit à
l'énergie; les prépositions multipliées outre mesure altoogent
le discours et le rendent en quelque sorte loquace à Texcèd.
Ajoutes à cela des difficultés de formation, la multiplicité des
formules diverses^ le travail de mémoire que nécessite l'étude
de tant de mots souvent assez différents les uns des autres, ces
mille adjonctions et mutations entre lesquelles la racine pri**
mitive va presque se perdre et disparaître ; que de causes de
langueur, que d'embarras, que d'obstacles à la prompte et
facile intelligence d'uu texte !
D Rn arabe, au contraire, vous ne v<Mrrez rieo de sesi**
blable quant à ces embarras et ces longueurs de la forme ;
vous trouverez plus de richesses et une énergie incompa-
rable pour le fond. Aussi cette tangue a-^t-elle un prolbod
cachet de concision et une force de peinture telle qu'elle re-
présente admirablement te double caractère des peuples qui
la partent depuis si lengtevnps : la mâle vigueur des de8cei>-
dants d'Ismaêl, la merveilleuse et [poétique imagiDatioa des
enfants du désert f p. 901). »
i^^ Leçon.— Résumé comparatif des quatre dialee^hibr^u».
Pour montrer le peu de différence qu'il y a entre les fcNrnies
de rhébreu, du chaldéen, du syriaque et de l'arabe. Fauteur
donne en plusieurs tableaux, et en hébre», les fomes. du
nom, du pronom, du verbe et ite la dietioa. IVoù Ton peut
conclure que celui qui sait une de ces langues peut bien vite
apprendre toutes les autres.
Les ie^, 47% 18*, 19* et 20^ Lbçoms sont consacrées à l'étude
de la langue égyptienne et de la langue copte. Nous.en rsadrone
comple dauis* vdi autre cabie^. Mafe pour teporriQer ce qui pe -
garde plus parlicuMèrement: b langue» hébrauiue, nous ajo»r
terons que M. l'abbé Van Drivai' termine som «ohime :
i <* Par une dissertation sur bi natwpo des signesrvoyiUes et la
prononciation des hainguee sémitiques ;
i" Par un exposé du système dBS.Mùssorétespomrim tramorip-
lions to kciure, ^accentuation^ et to po$Mtuaêior^dBs linressamus.
Yoici la oonclusie» dis eeè intéressant travail :
ip V Les;letlpes>M. n* ii n* M).etplu8particulièpeni6iiile»troia
DKd LAN6ÙÈ8 SfeUmOÛiS. 75
lettres K. \ 1. étaient considérées {)af les Anciens contme les
Téiitables voyeUes, correspofldafit^ où à pea près, anx lettres
analogues qui se trouvent aux mêmes places dans les alpba-
betè des autres lances. At^jourd'hul encore les Sabéens con-
^rvent la doctrine et l'usage des anciens sous ce rapport.
» 2* Ces vajelles n'étaient pas toujours écrites, en sorle que
souTênt il follait suppléer mentalement une toîx, un son, pour
parrenir à prononcer une ou plusieurs lettres-coiMonnes dé-
pourrues de voyelles.
* 3* Ces voix ou sons supplémentaire^ n'étaient pas les
mêmes chez tous les peuples de race sémitique; saint Jérôme
TOUS assure même qu'il régnait à ce sujet une gi^ande liberté.
» 4* Les Massorëtes, en voulant filer par' des signes nfoùveâtix
ces sons supplémentaires, n'ont |K)int précisémefnt atteint leur
but, qui était d'empêcher Fallération de l'hébreu, puisque
cette altération était déjà consommée et qu'ilÀ ne sont poinft
d'accord avec leurs devancier^, nî fnêîiie souvent avec leurs
contemporains, ils ti'ofit donc fait que filet' la prononciation
qui était en usage de leur temps et dans le pays où ils étaient
«fx-mêmes. Leur infstitution n'a donc ni le caractère tfani-
versalilé pour les lieux, ni celAi d'Immutabilité pour le
tetnps. C'est une institution locale et restreinte à une épocfue
déterminée.
» 5*8i toutefois cette institution n'était que ce que ilfoiis ve^
tH>m de dire, elle aurait une utilité relative Incontestable, en
ce sens qu'elle serait un témorn vHant de la manière dont on
énonçait la langue hébraïque à l'époque et dans la contrée
de» Massorëtes; mais il n'en est pas ainsi. Portant f^op loin
iew' système, d'ailleurs bon et utilef eu soi, ils ont affecté de
fews si^es nouveaux non-seuFemenl les consonnes dépour-
voes de voyelles, mais les voyelles elles-métwes, exactement
cemrtte' on le voJ< dans certains dictiioûnaires de proi^onciation
de la tangue anglaise. Dès lors les feKre^-^voyeltes devenant
itioliles, puisqu'elles étaient rertiiplacées par despotMis-voyelles,
itoi/ont pas cralnf d'en retrancher im grand nombre. Ils ont
même souvent retranché d^s consonnes, lorsqu'elles étaient
réj^es, par exemple, et ris ont indiqué ces retranchements
par des signes particuliers. En somme, ils Ont Complètement
76 GRAMIIAIRE GOHPARÈB
défiguré l'aspect du texte saint; ils Tout en réalité écrit dans
un tout autre système graptiique^ et en cela ils ont certaine-
ment beaucoup contribué à en rendre l'étude effrayante.
fi 6"* Et cependant^ chose singulière, de cette trop grande
extension donnée à leur système résulte aujourd'hui pour
nous une utilité réelle. Ainsi, à Taide de ces signes par les-
quels ils ont remplacé bien des voyelles et parfois aussi des
consonnes, et à l'aide des textes manuscrits anciens^ nous
pouvons aujourd'hui rétablir d'une manière certaine ces
lettres retranchées, et rendre ainsi au texte sacré sa véritable
physionomie primitive. C'est en ce sens qu'on peut dire que
les Massorètes ont rendu service aux Livres saints; c'est-à-dire
que la confrontation de leurs textes ponctués avec les textes
manuscrits qui ne le sont pas, peut servir à démontrer l'au-
thenticité de telle leçon et la préférence qu'on doit lui donner
sur telle autre (p. 200). »
Enfin, M. l'abbé Van Drivai termine son livre par l'exposé
suivant du plan d'une nouvelle édition du texte primitif des
Livres saints.
« Une des choses qui éloignent le plus de l'étude de l'hé-
breu et autres langues sémitiques, c'est sans contredit la ma-
nière dont cette langue se trouve ordinairement écrite ou im-
primée. Non-seulement il faut d'abord se familiariser avec des
caractères étrangers, mais il faut encore savoir distinguer où
commencent les mots, où ils s'arrêtent; il faut se livrer à un
travail analogue à celai que présente le déchiffrement de cer-
tains manuscrits, où tout se trouve joint et lié de telle ma-
nière que l'œil a d'abord de la peine à reconnaître les mots
auxquels il est le plus habitué. On conçoit combien ce premier
inconvénient est grave et comment il a pour effet de décou-*
rager bien des hommes de bonne volonté.
» Un autre inconvénient se rencontre dans le système ordi-
nairement employé pour la transcription ou l'impression de
rhébreu : ou bien le texte se présente sans aucune ponctua-
tion (sauf les deux points)^ si l'hébreu est sans points- voyelles,
ou bien il est tellement surchargé de signes très-difficiles à
retenir^ que dans un cas aussi bien que dans l'autre il y a une
véritable confusion.
DES LANGUES SÉMITIQUES. 77
9 En outre, les alinéas ne sont pas toiyours assez bien indi-
qués; les vers ne sont pas toiyours écrits ou imprimés autre-
ment que la prose ; enfin on ne trouve dans les textes ordi-
naires aucun de ces secours que la calligraphie antique savait
fort bien présenter au lecteur et que l'art typographique a tant
perfectionné de nos jours.
> Pourquoi ne pas adopter pour Thébreu ces moyens que
ToD a mis en usage pour faciliter Télude et la lecture des
langues de l'Occident depuis l'invention de l'imprimerie?
> Ainsi, dans notre pensée, une nouvelle édition de la Bi-
ble hébraïque devrait être conçue de la manière suivant^ :
» i*" Tous les mots seraient séparés les uns des autres, à
l'exception des lettres affixes formatives des modifications du
^erbe ou du nom ; un trait-d'union pourrait indiquer la liaison
particulière qui existe entre tel et tel mot, mais ces mots ne
seraient jamais complètement unis et confondus. Il y a là, se-
lon nous, un premier élément de grande clarté.
> 2' La ponctuation généralement usitée en Europe depuis
l'invention de l'imprimerie et employée pour toutes nos lan-
gues de l'Occident serait appliquée à rhébreu. Cette innova-
tion, ou plutôt ce moyen analytique auquel nous sommes si
habitués, serait du plus grand secours pour la lecture et l'in-
telligence des textes bibliques. M. Barges, nous l'avons vu plus
haut, a proposé avant nous ce moyen; M. l'abbé Beelen, pro-
fesseur de langues orientales à l'université de Louvain, l'a
déjà mis en usage dans sa Chre$iomathia rabbinica et chaldaica ;
c'est donc là une idée partagée par des hommes qui font au-
torité en cette manière, et par suite une idée qu'il est fort à
propos d^appliquer, pour Tavantage de tous.
>Âu reste, il est clair que, système pour système, mieux
vaut celui qui est le plus simple et surtout le plus connu : tel
est évidemment le mode de ponctuation généralement usité,
il est plus simple que la ponctuation massorétique; il est plus
facile à distinguer; il parle davantage aux yeux; il est fort
connu, et partant excellent pour la pratique. Si l'on objectait
que ce système n'est pas ancien, nous répondrions qu'il en
est de même du système des Massorètes ; et puisqu'on ne voit
aucun inconvénient à ajouter au texte biblique proprement
78 GaAMBIAIRE COMPARÉE
dit ces signes de divisions et de repod^ nous tte voyons pas
pourquoi on trouverait le moindre inconvénient à les rem-
placer par des signes plus clairs, plus connus et déjà employés
dans toutes les éditions des textes grecs on latins dé la Bihte,
lesquels textes n'avaient pas autrefois plus de ponctuation de
ce genre que n'en a aujourd'hui le texte hébreu. Ge qui a été
reconnu très-utile d'un côté ne le serait pas moins de l'autre.
Nous le répétons, du reste, il ne s'agit pas même ici d*0ne
chose nouvelle; il s'agit simplement de rem|»facer le moins
connu par le plus connu généralement usrté et approuvé.
» 3^ On mettrait plus de soin à bien faire ressottif à F^il fes
différentes parties du texte des livre» saints. Les gtrillemets
seraient employés pour indiquer un discours; les lignes sé-
parées et plus rapprochées du milieu de la page distingue-
raient les vers de la prose ; les points d'tnferrogatkrn et d'ex-
clamation achèveraient de dé^ner le sens pailicufier de
certaines phrases; en on mot, tout le système dont on se sert
pour l'impression de nos langnes^ de l'Occident serait d|)pliqué
à l'hébreu et autres langues analogues, et cette setile amélio^
ration (nous en sommes convaincu par pins d'une expérience)
suffirait déjà pour conquérir à l'étude de ces langues un
grand nombre de partisans.
» A ces avantages matériels, tfoufs voudrions en joindre
d'autres d'nne réalisation bien a^ortremenf difflcMe.
» Nous voulons parler de la rêMUutUm de toutes les lettres
que les Massorète^ ont eu la témérité d'enlever au texte sacré,
pour les remplacer par des signes de dupticationf ou par des
points. Cette restilulmi, voici comment nous la comprenons.
» D'abord, rien de personnel, rien cfui repose s^r te juge-
ment individuel.
ft Peur cela nou» nous ferions une règle inflexiMê» de ue ja-
mais admettre une leçon, un mot quelconque, à' moins que
nous ne trotirr ions cette leçon dams un ou pliiftienrs bons ma-
nuscrits. En mettant ainsi en dehors toute idée personnelle,
et n*ayant recours qu'aux sources, à la tradition, ou plutôt à
des textes icril$^ il est ini«pos8ibte de tomber èàM Fesprit de
système, et jamais on ne s'exposerarit à mettre, comme les
jpùtB deila Maflsore^ une mai» téméraire sur l'afche sainte.
UBft LilKGUES SSMniQGBS. 79
•
» Toasks déments de ce grand trayail existent. Kennîcott
el Rossi noas les fournissent dans les innombrables Tariantes
qu'ils oni recueillies dans plus de six cents manuscrits et
qu'ils (H) t publiées à la fln du siècle dernier. Ce sont ces Ta-
nautes que nous donnerons p^jur une très-grande pai'tie des
mots de la langue hébraïque et que nous comparerons à la
prononciation des mots par les anciens, ainsi, qifanx formes
DUftssorétiques S dans le wmibulaire critffiir &t raisonné qui
formeta le 3* Tolume de cet ouvrage. C'est à Vaide de ce
Irarail auquel nous nous lirrons sur rbacnn des mots de la
langue sainte, que nons avonsFespoir de donner un jonr un
texte, le plus pur possible quant à l'orthographe et au mode
primitif da transcription de chacun de ces mots, un texte qui,
nous pouvons le dire dès maintenant, prouvera la bonté des
anciennes leçons dont se servaient saint Jérôme et les docteurs
chrétiens, et les altérations dont les juifs se sont plusieurs fois
rendus coupables.
I» En attendant, qu'il nous soit permis de donner un spéci-
mm de ce que pourrait être ce texte d'après le plan que nous
venons d'exposer.
B C'est par là que nous terminerons cette seconde partie de
DOS éludes comparées sur la grammaire des langues bi-
bli^ies.
9 Nous ajoutons, pour l'usage des commençants, au texte-
spécimen ci-dessous, des titres courants en français. Inutile
d'avertir que ces sortes de notes ne seraient pas dans notre
texte définiUf.
(D'après les manuscrits de KennicoU.)
La créaUon en général.
;toi vnn nnvi v^ n i .y^Kn nw i onx; n r» nrht( vra rfmn 3
. DnD n ^JD "» remo xrrfni nn i ;DTnn >» "t^ ym ^
Premier Jour. — Création de la lumière.
■pn *? 1 ; « cïp » : TiK V dvi'tk vrp ^ . -pnn n pa i iw n p D'»n*7K
* C*est en donnant ces formes massorétiqoes que nous aurons aussi l'occasion
d'er.trer dans quelques détails sur les données grammaticales propres au systè*
noe des Massorôtes, ce qui complétera en même temps ce second volume.
80 «AiniAIBB GOHPAIKB 0BS lARGUIS SÊMITIQUIS.
Entenniiianl Tarticle consacré en 4883, ao 1* volume de
cet ouTrage, nous disions :
« Nous ne pouvons que féliciter filgr l'évêque d'Arras d'aToir
» appelé à la direction de son grand séminaire un homme
» aussi savant, et aussi érudit que M. Tabbé Van Drivai, et d'une
» science et d'une érudition aussi saines que les siennes. Ces
9 études valent un peu mieux que de s'occuper à faire ou à
» publier des mémoires dandeêtins contre les droits du souve-
» rain Pontife. » Nous ne pouvons que répéter ici les mêmes
éloges, en ajoutant que ces travaux valent mieux que de pu-
blier des pastiches de Platon ou d'Aristote, comme on le fait
depuis quelque temps.
A. BOMKl'lV.
D« QUELQUES ERREURS SUR LA PAPAUTÉ. 8i
DE QUELQUES EMEÛrS SUR LA PAPAUTE
PAm 'H. Louis TEVIIiLOT *.
Au moment où la Papauté est attaquée avec un redouble-
ment d'injures^ de calomnies, qui font craindre, non sans rai-
son^ à tous les chrétiens, un renouvellement de commotions
sociales^ c'esl-à-dire de punitions de Dieu^ il faut que tous
ceux qui croient en Jésus-Clirist et en son Eglise réunissent
tous leurs efforts pour défendre celte Papauté qui est non-seu-
lement le centre de notre Eglise, mais encore la pierre fon-
damentale de tout Tordre social. M. Veuillot a donc fait une
œuvre et chrétienne et nationale et sociale, en réunissant dans
nn volume de petite dimension les divers articles publiés
dans ï Univers, ayant pour but de défendre le Pontife romain
et ses actes. Ces articles ont subi diverses améliorations^ et
divers compléments^ qui en font une œuvre plus opportune
que celle publiée dans son journal. Nous n'avons pas besoin
de dire que les lecteurs y trouveront la verve et le talent
d'un chrétien profondément convaincu. Pour preuve, nous
allons donner un extrait du livre^ en choisissant le portrait
qu'il trace du chef même de la Papauté^ de celui que Jésus-
Christ lui-même [choisit pour son vicaire^ et à qui il confia
le gouvernement de son Eglise.
SAINT PIERRE.
«àSaint Pierre, le prince des Apôtres, peut être appelé aussi le
prince des Saints. Elu de Jésus-Christ pour être le fondement
de l'Eglise, il a été formé par ce divin Maître à toutes les ver-
tus qui allaient devenir l'auguste caractère de l'humanité
régénérée, et il a reçu avec ces vertus nouvelles l'investiture
d'un pouvoir tout nouveau et tout divin, que n'eurent pas
avant lui les Justes les plus aimés de Dieu. Saint Pierre est le
modèle des croyants, des pénitents, des apôtres, des docteurs,
des pontifes, des martyrs. Toutes les auréoles sont autour de
' Vol. ia-18 de xtviu et 304 p. à Paris chez Gaume frères, prix 2 fr. 50.
\
8t DB QimiiQOES EBBBUB8 6I}| LA PAPACTk.
sa tête, toutes les palmes sont dans ses mains ; il a la sagesse
d'en haut pour enseigner, la puissance d'en haut pour con-
damner et pour absoudre ; il tient les clefs du Ciel, et c'est à
lui que l'humanité doit dire ce qu'il disait lui-même au Sau-
veur des hommes : Vous avez les paroles de la vie éternelle.
» Par la volonté de son Maître, saint Pierre a entrepris la
plus étonnante révolution que le monde ait vue et que Tesprit
do rhomme puisse concevoir; par une assistance qui a été le
prix de sa foi et de son courage, il Ta accomplie. Seul et pau-
vre, il a attaqué, il a renversé les dieux et l'empire de Rome.
Il est mort sur la croix, du supplice des esclaves, maïs en réa- *
lité législateur, pontife et roi de la terre, le premier roi de la
dynastie qui soit éternelle ; vainqueur de César, qui était
Néron, c'est-à-dire vainqueur de tous les vices et de toutes les
erreurs ensemble, dans le moment que l'erreur et le vice,
maîtres incontestés des hommes, recevaient d'eux les hon-
neurs divins. II a brisé ce joug ignominieux; il Ta brisé pour
jamais en instituant cette royauté de la vérité qui ne laisse
plus au mensonge de triomphe assuré ni paisible^ qui ne lui
permet plus d'étouffer la sainte révolte des consciences, et qui^
toujours prête à combattre pour la justice, n'ignore pas qu'elle
enchaîne la victoire lorsqu'elle accepte le martyre.
0 La gloire de saint Pierre, même en ce monde, surpasse,
s'il est possible, ses travaux. Il y a bientôt dix- huit siècles
pleins, qu'un ministre infime de la police de Néron le con-
duisit au supplice ; après dix-huit siècles , il est le per«
sounage le plus vivant de l'histoire. Toute langue a publié
son nom , toute langue le prononcera jusqu'à la fin des
temps. Toute intelligence capable de recevoir FEvangile
a connu sa vie, a béni ses œuvres; les plus nobles génies en
ont médité les moindre» circonstances; la poésie et les arts y
ont trouvé des inspirations; la théologie en a tiré des lois. Son
tombeau, visité de tous les peuples, est devenu une source de
vie et Tarc-boutant de Tordre social. Là, il règne encore, pro-
tégé par la foi de ses innombrables enfants, maintenu au be-
soin par l'effroi de ceux-là mêmes qui jalousent sa puissance
paternelle et qui seraient tentés de lui refuser leur hommage.
Tout croule dans le monde si ce trône est ébranlé. De ce faîte
SAINT PfBBRK. 83
subtime, toujours battu d'orages formidables et impuissants^
Pierre, vivant dans son successeur, investi de tous les privi-
léges que Jésus-Clirist lui a donnés, gouverne les pasteurs et
les troupeaux, çnçeigne, redresse^ lie et délie, commande aux
inteUigenci» et dirige les âmes. Vainement l'orgueil conteste
ou se révolte, en appelle au sophisme, à la ruse, à l'injure, à
la force brutale, et quelquefois sépare tout un peuple et tout
m empire ; ceux que l'ennemi entraine dans les ténèbres
conservent un souvenir et un besoin de la lumière qui les ra-
mènerout. Pierre, assuré de l'obéissance de l'élite du genre
liumain, définit Terreur et reste le roi de la vérité. Il n'y a pas
de main asçez forte pour abolir ses lois. Sa parole est la digue
immuable que la mer afibiée peut bien couvrir d'écume, mais
ne peut pas emporter ni franchir. Il voit sans trembler le fu-
rieux e^ort des révoltes, il écoute sans pâlir leur clameur im-
meose« et^ se tournant vers sou peuple, il bénit deux cents
n^ilUons d'âmes, dont l'Amen fidèle, éveillant tous les échos
de la terre^ couvre à la fois la protestation de l'hérétique, la
négation de l'incrédule et le cri passionné de la brute, qui
hurle d'obéir* Tel est aujourd'hui ce pouvoir de Pierre, contre
^^uel» depuis Kéron, se sont tour à tour et tous ensemble
conjurés tout ce que l'espèce humaine a produit de géants. Il
a vaincu Néron, Arius, Mahomet, Luther et Voltaire; il em-
brasse le monde connu; il est établi sur deux cents millions
d'âmes, et ses conquêtes ne sont pas encore finies, car la plé-
nitude des nations entrera dans son bercail. Ainsi lui tient
parole Celui qui lui a dit un jour : Tu e$ pêcheur d^hommes.
» Or, ce mortel plus favorisé qu'Abraham, plus puissant
que Mqîscs, plus inspiré que les prophètes; ce législateur et ce
pasteur de l'humanité, ce Vicaire de Jésus-Christ, qu'était-il
pour de telles œuvres et qu'a-t-il fait pour une telle gloire ? Il
n'avait par lui-même ni fortuee, ni force, ni génie, et pour
toute science il savait conduire sa l>arque et raccommoder ses
filets; mais il était droit et simple de cœur; il crut en Jésus-
Christ, il l'aimOt et, lorsque Jésus-Christ lui commanda de
quitter tout pour le suivre, il n'hésita point. C'est le secret de
sa puissance et de sa gloire. Â cause de cette simplicité d'où
naquit sa foi, de cette foi d'où vint son amour, de cet amour
84 DE QUELQUES ERREURS SUR LA PAPAUTÉ.
dont le fruit fut Tobéissance; de cette obéissance qui ne con-
nut rien' d'impossible et qui ne refusa ni les travaux de Tapos-
tolat, ni le martyre, Pierre, à son tour, fut aimé de Jésus-
Christ. Le Fils de Dieu le prit à son école et le forma pour être
l'instituteur du genre humain. Ecoutons là-dessus ce que la
parole apostolique dit aux pauvres : « Tous avez la foi de saint
» Pierre et vous êtes chrétiens comme lui; vous pouvez avoir
D la charité de saint Pierre et aimer Dieu comme lui ; par con-
D séquent, vous pouvez, comme lut, mériter toute l'estime du
» Ciel. Voilà la véritable grandeur, une foi animée de la cha-
» rite c'est-à-dire de l'amour de Dieu, et une charité soutenue
» de la foi. Car rien ne nous rend plus grands que ce qui
» nous rend grands devant Dieu; rien ne nous rend plus
» grands devant Dieu que ce qui nous approche plus de Dieu^
0 et rien ne noub approche plus de Dieu que la foi et Tamour
» de Dieu. Qu'importe que nous soyons revêtus de la pourpre
» ou couverts d'habits usés et déchirés, si sous ces habits usés
» et déchirés nous sommes plus agréables à Dieu que les
» princes sous la pourpre? Au lieu de demander à Dieu une
9 fortune temporelle, au lieu de lui demander des trésors péris-
» sables et une puissance humaine, demandons-lui une foi vive
D et ardente. Ce double mérite disposa saint Pierre à la souve-
» raine dignité de l'Eglise où Jésus-Christ le voulait élever ^ . »
» Voilà une philosophie toute simple, toute populaire, toute
pratique, en même temps que toute sublime, dont les orateurs
chargés de célébrer les grands hommes à qui Ton dresse des
statues trouveraient difficilement le texte dans la vie de leurs
héros. »
Dans le reste de l'ouvrage, l'auteur traite ensuite trois
questions importantes :
V Les papes d'Avignon ;
2» Clément XI 11 et Clément XIV ;
3** Le pouxanr temporel des papes.
11 est peu de nos lecteurs qui île veuillent lire dans l'ouvrage
même les développements donnés à ces trois questions, et
qui, nous pouvons le dire, n'y trouvent à s'y instruire.
> Le P. Bretonneau. Mystères^ A. B.
• .
Yenailles. — Imprimerie de BEAU jeune, roe de TOranf vrii;, <6.
85
ANNALES
DE PmiiOSOPHlE CHRÉTIEIirif
nwmvo tt0. — iAirtèr t859.
3rc^0l00te égyptienne.
BECHEKHES SUR LA XIY* DYNASTIE DE MANÉTHON
Suivies d'une note
^ ARTICLE *.
IV.— Arguments géologiques, prouvant que la 14* dynastie, ayant régné sur la
basse Egypte au temps des Pasteurs, n'a pu laisser des traces de sa domination.
Mais il est des faits d'un autre ordre^ (]ui ne reposent point
sur l'interprétation plus ou moins légitime de textes antiques
et obscurs^ des faits aujourd'hui encore visibles et palpables,
qui expliquent comment, si l'on admet que la 14* dynastie a
régné seulement dans la basse Egypte et au temps des Pasteurs,
on devra aussi admettre qu'elle n'a guère pu laisser de tracefl
actuellement visibles de son existence; des faits qui, par con-
séquent, font encore de la disette même de monuments qu'on
doive lui rapporter, une confirmation indirecte, mais nette et
précise, de l'opinion qui m'a paru la plus conforme aux rares
données de l'Iiistoire sur ces temps reculés. Ces faits sont ceux
que présente la constitution géologique des diverses contrées
de l'Egypte et que je résumerai ici , surtout d'après le témoi-
gnage des savants de l'expédition française entreprise à la fin
du siècle dernier, et en empruntant souvent leurs propres pa^
rôles. Il ne s'agit point ici de comparer leurs systèmes avec
rétat actuel de la science, mais de recueillir les faits qu'ils ont
observés.
a Le Nil, à son entrée en Egypte, à la hauteur de l'ile de
» Philœ, dit M. Girard, coule dans une gorge étroite, bordée
» sur chaque rive par des rochers de granit. Ces rochers tra-
» versent le fleuve à un demi-mj riamètre environ au-dessus
* Voir le cahier précédent, ci-dessus, p. 33.
IV SÉRIE. TOME XIX. — N» HOj 1859. (58' vol. de la coll.) 6
M RBCHERGHB$ mVi lA i^* DYNASTIE
» de la yilte de Syëne; et.c'sest en Irapobissajat cette espèce de
» barrage qu'il forme la dernière de ses cataractes. • L'Egypte
fi semble commencer, en quelque sorte, là où finit le sol grani-
» tique ^ n
A son tour, M. deRoùéres désigne 4es envircms de Philœ,
de Syène et de la cataracte comme la contrée où se présentent
les terrains de granit 2; et, en ce qui concerne spécialement
le sjénit, dont les variétés rouge et gme Curent |bien souvent
employées pour les monolithes égyptiens^, Tauleur dit ex-
pressément : « En remontant la vallée d'Egypte et suivant le
» cours du Nil, on ne commence à rencontrer cette roche qu'à
D une demi-lieue au nord deSyène; elle se prolonge beaucoup
«> au sud de la cataracte etderUe de Philœ ^ »
«Ce n'est, dit-il ailleurs, que vers Syène, une heure avant
» d'arriver à la cataracte, que paraissent sur les bords de la
9 vallée les terrains primitifs et ces montagnes granitiques si
0 renommées parla beauté des roches qui les composent, par
0 la grandeur des blocs qui ont fourni ces temples mono-
D lithes, ces obélisques, ces statues colossales et tant d'autres
» objets qui décoraientles édifices de l'Egypte ancienne ^. m
Il est vrai que la vallée de Qoceyr contient aussi du granit
et que les Egyptiens sontallés parfois y chercher certains ma-
tériaux, bien qu'en petite quantité, à cause de la difficulté du
transport * ; mais on verra que, quand il y aurait eu là des
* Description de l'Egypte, Histoire naturelle. — Mémoires. — Observations
sur la vallée d'P<gypte, par M. Girard (init.]*
' Desc, de VÉg. antiquités^ ch. iv. Descr. d'Ombos et des environs, seaion ii
[par M. de Rozières); descript. deGebel Selseleh, et des carrières.
' De lu constit, pkyi, de VÉg, et de ses rapports avec les anciennes Institu-
tions de cette contrée, par M. de Rozières.-— Introd. | 7; 6* partie, chap. i, §| l
et 2.
* Àntiq, Appendice i, !'• partie, g 2. — Cf. De la constit. phyt, etc., !'• part.,
ch. m, ! 1,
* De la constit. phys. de VÉg., r* partie, chap. vu, | 2. — Le feld-spath et
un grès quarteux, dont on a fait des colosses, se trouvaient dans le voisinage
(6« partie, ch. ii).
* Desc. minéral, de la wMe de (?Otfyr, par M. de Rosières, |2 2 et 4. L'au-
teur, après avoir signalé dans cette vallée différentes sortes de roches (grès,
brèches, granits, porphyres, schiste, gypse, quarts, feld-spath), i^oute : « L'ob-
• eervation nous a montré constamment que les Égyptiens n'ont été chercher
■ au loin que ce qu'il leur était impossible de troufer près d'eux : e'est dans les
t>B IfAMèt'IlOlV. 87
tarrièresen pleine eiploilation^commeaiix environs de 8yène,
le résultat serait le mènie pour le raisonnement dont j'établis
ici les bases. AanJessous de celte vallée^ on tronTe des cailloux
roulés en assez grande abondance S des matières dures^ mais
Dondu granit^; et la pierre généralement employée pour les
monuments de la vallée supérieure^ c'est le grès^ qui occupe
une place importance dans la constitution géologique de ce pays.
Le grès commence ou plutôt recommence 'à se montrer
dans les dtîux chaînes^ arabique et Uhygue, au point où cesse
le granit^ et toutes deux serrent d'abord de fort près les
bords du fleuve^ puisque, pendant un certain temps^ les deux
bancs de grès ne sont distants entre eux que de trois à qua*
tre milles 4. A six myriamètres de Syène, la vallée du Nil est
resserrée par les montagnes au point qu'elle forme un véri-
table défilé. C'est là que se trouvent les vastes carrières de Sel-
seleh (rancienne Silsilis), qui, grâce à leur position^ offraient
tant de facilité pour le transport par eau des matières exploi-
tées ^. La chaîne arabique continue à border le Nil ^ A 20 ki-
lomètres au nord d'Esné, un nouveau défilé se présente : c'est
celui deGibeleyn^ après lequel on entre dans les plaines
d'Hermonthis et de Thèbes ^; mais déjà le grès monumental a
• deux ebaines de inontâgnes, qui bordant la valUe du Nil, que se trouTont
• Umtet leurs carrières de gnniU, de pierres calcaires et de srès de différeotes
• aortes, seules maUères sénéralement employées dans la construction des an-
» dens monuments. Celles qui n'existent que dans le fond des déserts ne
> Toflt été qu'en petite quantité et le plus souvent pour des monolithes d'un
• Tolume médiocre.» Ib., J 4, suh fin, V. aussi l'introduction de ce mémoire et
la S* partie, ch. ti du grand mémoire sur la constitution physique de l'Egypte.
* Girard» Itefrr. de la vallée de VÉgaremmt, $ 2.
' Cependant, dTaprës Halte Brun (1. 156) on en trouve encore près de Selsekh,
et il s'en mêle au grès friable de la Haute-Egypte.
*tes montagnes granitiques de Syène interrompent le terrain de grès et ne
le terminent pas. Ses lambeaux.... se prolongent dans la Nubie, couverte égale-
ment d'édifices en grès. Ccnst. phys, de Vtg. (4* partie, ch. i, ( 6). Plus haut,
[\^ partie, ch. lu, S 1}» hauteur a feilt observer que le terrain granitique s'é-
teod au sud de Syène. ,
* Girard, Gbserv. sur la vallée d'Ég. (sub inlt.].
' Ibid, — Cf. de Rosières, De la const. phys, de VÉg», 4* partie, ch. i, { 4 ; et
Â^ùi., descr., ch. iv, sect, ii, $ I .
' Girard, Lieu cité.
')A.,ibid.
REGHERCHtS SUÉ LA 14* DYNASTIE
cessé de se montrer, dn moins en bancs continus. En effet,
M. de Rozières, après avoir indiqué une petite vaUée située à
cinq lieues au sud d'Esné, et par conséquent à 40 kilomètres
au moins de Gibele^n, ajoute : « C'est un peu au nordde cette
» vallée et sur la même rive que Ton commence (en remon-
» tant) à trouver le gisement de Tespèce particulière de grès
» qui a été employée par les Egyptiens à la construction des
0 édifices de la Thébaïde ^ » Et, vers le commencement de
son ouvrage, il fixait à 10 myriamètres de la cataracte le point
oii le terrain de grès rejoint le terrain calcaire dans les mon-
tagnes d'Egypte ^. (1 faut ajouter ici que toutes les parties de
cette zone n'étaient pas également propres à fournir des ma*
tériaux pour la construction des palais et des temples. M. de
Rozières nous apprend en effet que, vers la partie septentrion-
nale, le grès est de qualité fort médiocre et se sépare en feuil-
lets, surtout au long contact de l'air ^. De plus, la ti*ansition du
grès au calcaire ne s'opère pas brusquement. Après l'avoir fixée,
pour la rive orientale, à cinq lieues environ au-dessus d*Ësné,
et par conséquent à une petite distance du point où commence
la roche exploitée pour les monuments, roche qui se retrou-
vait même vers le nord, dans les couches inférieures *, l'au-
teur ajoute : a La zone des montagnes de grès se dirige du
© nord-est au sud-ouest. Sa limite est très irrégulière; elle for-
» me plusieurs saillies et plusieurs enfoncements considéra-
» bles, occupés par des montagnes calcaires, de sorte qu'on
» voit se succéder à plusieurs reprises, soit dans le désert, soit
n sur les bords de la vallée, les deux sortes de terrains. Sur la
» rive gauche, ces alternatives sont plus prononcées et le cal-
» caire se prolonge sur une plus grande étendue : on le voit
» reparaître jusqu'au delà d'Edfou '^. » Dé même aussi le grès
* De Rûzlères, De lu constUi phys. de Vtgypi., k^ partie, di. i, | I. Cf.
4* partie, ch. m, pattina. -^ }£A.ànt\q. (Descti) ch. iv, sfiot. ii^S t, • C'est, dum,
• ia gréa à fitiiiis quartzeux, liés pftf «q glutea oràiBairemeat calc^re. »
' \^ partie» ch. i, g 2.
* 4* partie, ch. i, $ 4 etsurtoat ch. n, à la fin duqaet Taoteur, déterminant
à 25 lieaeâ la longueur des terrains de grès, fait observer qu'il n*y a de grandes
carrières que dans la partie moyenne. Voir aussi oh. m, n. t,9» 7, et AuAiq,
rDescr.) nbi suprà.
* Id. t6td., chap. ii, et 7* partie, ch. i, h. i .
* 4* partie, ch. i. n. 2. ^ ■
n'est pas rigoureuseoMiit limité par la latitude d'E8né> et
M.Girardy après avoir parlédes montagnes calcaires de Thèbes^
nous dit : « Ces bancs calcaires contiauent d'eocaisser la val-
> lée^ en descendant vers le nord : on ne voit qu'accidentelle-
> ment reparaître le grès en rochers isolés^ et encore faut-il
• pour cela s'avancer à quelqne distance dans l'intérieur du
9 désert '; s ceci nous reporte à la description de la vallée de
Qoceyr.
Enfin, pour ne rien omettre de ce qui peut toucher àla ques-
Uoa archéologique dont je vais bientôt montrer le rapport avec
oes détails, pour ne pas négliger une roche dure et capable de
résister au tempSj que les Egyptiens employèrent aussi dans
leurs monuments, je dirai qu'une brèche siliceuse agatifère a
fourni aux anciens de grands blocs durables^ entre lesquels
on ne peut oublier le fameux colosse dit de Memnon, puisque
les propriétés de cette rochi*. ont fourni l'explication du phéno-
mène qui avait tant occupé les esprits au temps de l'empire
romain ^ Mais cette pierre^ la plus dure après le syénit^ dit
M. de Rosières^ se trouve dans les mêmes gisements que le
granit lui*méme, c'est-à-dire aux environs de Syène ^. Cepei^-
dant l'auteur cite ailleurs^ à Qoceyr et même aux environs du
Kaire, défi exploitations de brèches de variétés différentes *, et
ajoate que l'on trouve^ dans les décombres, divers cailloux
provenant de blocs de poudingues et employés dans la déco-
ration des édifices; que spécialement à Karnak on rencontre
beaucoup d*agates et de grains de quartz étrangers au sol.
Mais évidemment les cailloux des vallées, pas plus que les
poudingues qui séparent les couches de grès de celles du sol
primitif, ne pouvaient être employés comme éléments consti-
tutifs d'un monument tant soit peu considérable ; d'ailleurs,
ces dernières couches cessent de se montrer même avant le
point où le grès a disparu, loin se prolonger au delà ^.
Or, depuis les environs de Thèbes , les deux chaînes qui
* 06icmUtofis SUT la vallée d^ Egypte (aub init.)
^ V. le beau Mémoire de M. Letronne, sur la statue vocale de Memnon*— Cf.
te RodèKS, De la eongtU. phy$» de l'Égypt., 6* partie, ch. i, n. 4 et ch. n.
* De Rozièrea : De la contîit. phys. de l'Égyp., 6* partie, ch. i, d. J, 2, 3.
* Und., chap. m et ti. — Cf. ch. 1, n. 2.
* 4* partie, eh. 1,d. 3.
M BiCHncen tim ia 14* dthashb
raivent la vallée du Nil sonl calcaires «t ne ctisseot plu» 4q
rëtre jusqu'à la ba^ee Egypte inclusi'remeiity où Ton sail que
la chaîne libyque se détourne rers le nord-ouest et la cliaioe
arabique droit à Test. An passage deH. Ginurd, que j'ai cité il
7 a peu d'instants sur la nature de ces montagnes, Xe puis
joindre ces lignes non moins formelles de M* de Rozières :
« Depuis leur exlrémiti sepf^nlnona/e jusqu'à dix myriamètres
A de la cataracte, elles (ces deux chaînes) sont Tune et l'autre
» de formation secondaire et de nature calcaire K » L'auteur,
dans sa description de la tallêe de Qoceyr, montre presqu'à
chaque pas le mélange ou ralternative de roches calcaires et
de siliceuses ^; mais cette vallée, terminée d'ailleurs du côté
delà mer Rouge par des montagnes purement gypseuses ou
calcaires «, est encore dans la Haute-Egyf>te ; celle de l'Egare-
ment, objet d'une description spéciale par M. Girard, est de
même nature que les grandes chaînes. Il est vrai que près de
son embouchure dans celle du Nil, on aperçoit une carrière de
grès blanc, d'où Ton tire des pierres à meules; mais la vallée
est, en ce lieu même, pleine de monticules gypseux, bientôt res-
serrée par des hauteurs calcaires et coquiUières, et présentant,
sur le chemin des caravanes, ici un sol de marne, là des cris-
taux de gypse. Plus loin on découvre un monticule isolé de
grès rouge, auquel succède, vers le sud, une série de rochers
calcaires et bienlôl, au nord, des mamelons gypseux. Quand
ensuite une gorge se rencontre sur la roule , le calcaire se
montre à droite et à gauche, et il est visible aussi sur le sol
de la plaine d'où les royageurs commencent à apercevoir la
mer Rouge ♦; la silice ne se montre guère dans cette yallée
que sous forme de cailloux roulés.
Que le calcaire ait été exploité pour les monuments de
l'Egypte, cela n'est pas douteux. Des carrières nombreuses
1 1** parUe, ch. i, $2. — Cf. inli^MMf ^Dearr*)» cèap. iv, sMt 3, ver» le
commeneemeot.
> QoarU, $rH cakaire etqtiarUeox ($ iKmeatagn» 4e gré», puis 46 brMies
et de poadftngaes ({uartaBiUr piii»gnnUk|ues, pote eneore de brèdiea et de por-
physes ($ 2), a>»qaelles fuceèdeot des nootagûes deaetaisie, poie gypsenses et
calcaires ($ a); et enfin de.giaiiH(S 4).
* Iléaie méBieire, % 4.
.« JMairipfton deia vaUée de r£»Bnmeiit par 11. 6éiBRly$ I.
I .- •• V
m MAIlAlllDlli ' 01
MA 6nc(m Tisibles iur diveto I>oio4s dèscbalntibcalcalres^ et
toute difflcullé sur l'âge de certairlesex^leilatiohs disparaît de^
▼aot les dates qui »'f trouvent inecritel. On sait même que;
saut les revêtements en granit^ kn inatiè^e de la grande pyra^*
mide provenait, sinon du sol môme ou elle eët b&tie, ' du moins
des carrières de Tourati' ^* Et, comme il est reconnu que les
»0BtreI«fteélèbtr8S«ofnlManMde}a'Tbâ>aide, éétiàte dàm la 13* Lttttt de
Chtflifolfldn, et les osnAères i^ marbre des aoeienei figyptievfi. gue Miiito-Bnia
(1. 1&€) lodiqae daii« VËgypte cpoyenne, lu^ un terrajif fort étendu au N. da
SyoQt (Lyeopolis], les carrières et les hypogées calcaiies se montrent comme
d'étape en étape dans les Lettres de N. L'Hôte , tandis qu'il traverse cette région
et une partie du Saîd. Cest d'abord (dans la 2* lettre) Thypogée situé à une
dcmMtoM de Sekarom (an peu au. 8. duF^youm) piés de ruines gn'il crcdt
être celles d'Uip^Qûn (pu 81}. Un peu plus Uin sont lea vaste» carrières de
Sdieik'HauaTi^ situées dans la chaîne araljlque et portant» dit le voyageur,
• le \emi9 d*une prodigieuse vétusté (p. 35)^ > et celles de Baheyn^ où i*on volt
on bypogée-s^ios œuvre du fils d^ Ramsès te Grand (p. 36), près de Samâlloot
'CyoopoIisV Un peu au N. de M^iêh» et par conséquent à une faible distance
de là, est un hypogée fort mutilé, où. Ton reconnaît des flores de divinitéa
%ptienoes ( pp. 36, ^8» a9i 4J»12 } «; Siur la même rive du fleuve, ajoute
• N. L'H6te, et à peu près vis-à-vis de Minieh, commence une longue suite de
> carrières et d'excavations antiques. On rencontre sur tout cet espace , des
• modltcoles plus ou moins étendus. Hle qu'ils offrent de remarquable , ù*ti^
• rôtorme quantttd de lamenta d*albàir'd travaillé qui; partout, couvrent le
• aolet formoot presque la partûioonstiUitive des décomlAJres.» L'Hôte y a recon-
QQ, dans deux tombes inachevées, deuT cartouches appartenant aux plus an-
ciennes (tynasties (p. 42-3). bientôt viennent les grottes de Béni- Hassan et les
carrières d'Ântlnoé (p. 44); celles d'Hermopolis-magna, près de 1^e.>r (p. 45),
iltDéds aussi dans la monragne de Test (et porèonaéquènt moins proprÂ à «Me
deitloation funéraire, d'apnès les Idées ^fypUeBnes» au ihohis ^esdeniièrea éff^
qiKt); on y trouve la date de Fan 32 de Thoutmosis IV (m) (p.4a). La 8« LeUre
ttt consacrée aux grottes de Tell-Amama. Dans la 4*, l'auteur mentionne les
innombrables excavations (carrières et tombeaux] le plus souvent ébauchées du
^^fàd Abott'PedaK, qui ne se terminent que vers ManfaTotrt, ped avant Syout
{p. 80-2), eeOe de Samoun (8<?, les ayp(»giéesi presque' détruits de Syout mâhe
(P-83]. hypogées qu'il croit fort anciens et dont la destruction est toute récente.
Us carrières liypôgées 4e Qcu^ BUKèhW (Atitssopolis) sent à'peapràs dans le
même état et portent aussi des vestiges d'antiquité (p. 84), aiaBiqtjoilesi eaca-
ntUodsdeGif^, prèb def anetenne Thts (p. S8)w V>. ensate dans \m hr lettre^
itnferepele^TAaydos <p. lli^el les hypogées des envimntdf AàinynlPa^eipoUs,
(pw 13S), uMile «pu*«l sent derdi^eiliie grecque. -^ V.coeora Champ , lettre ^.
et/ourna/det ravanlf. Janvier 184! (art* de N;t/^Ate). '
' V. Ampère IBeehenhe* en Ég. et en Nubie, Bévue des J>eu»*^iÊonâ»s\4^ huv.
1146) ~ Cette cari!lèfo perte 'le cartouche d'an lAnsënemlMf^A'Meti celui d^Ah.
9% RECHBRCBE8 Sim LA li* DTIfASTIB
maisons particulières étaient généralement en briques ^ ces
carrières étaient destinées surtout à la construction de monti-
ments qui auraient pu laisser des traces intéressantes pour
rbisloire^ sans préjudice de la destination funéraire que les
habitants des lucalités voisines pouvaient donner aux e^^cava-
tions. Quant au Delta , formé d'un terrain d'alluvion ou du
moins de terre végétale et meuble^ et desable^ il ne peut être
qu^tion d'y chercher ni carrière ni pierres d'aucune sorie^
sauf la ligne de rochers calcaires qui s^étend le long des lacs
Maréotis et d'Aboukir qu'elle sépare de la mer 3; dès Rosette^
la côte devient sablonneuse; elle est tout à fait marécageuse
quand on a dépassé Damielle en avançant vers Péluse *.
Admettons maintenant une royauté égyptienne réduite aux
contrées qui s'étendent de la branche Canopique à la bouche
Mendésienne; quel moyen lui reste-t-il d'élever des monu-
ments qui puissent transmettre à la postérité le souvenir de
sa munificence ou de ses combats? Sur les lieux, on trouve des
briques; on en peut avoir en quantité illimitée, cela est vrai;
il est vrai aussi que des monuments ainsi construits peuvent
être durable». Il suffit d'en donnerpoup preuve la grande py-
ramide sud de Dasch'îur et celle ^[owara^ et ces enceintes^,
et ces pylônes', qui, bien loin même du Delta, moutrent com-
ment les Egyptiens savaient user de ces matériaux. Mais on
mes (4« lettre de Champolllon). V. pour d'auU-es édifices, Champ., leUreg 16*,
I6«. 18*î LHôte, pages 3t, 113-21.
» N. L'Hôte, lettres, p. 127. Dmct. <te VÉg. ant. , ch. jiv, sect. ii, $ 2 ;
Atteun vestige de constrotitioDS ancienoes, dit M. de Roxières, n'a pu faire
soupçonner que les maisons particulières fussent construites en pierres. Les
mines des anciennes villes ii^oflb«nt partout que des é&tris de poteries, des
fragments de briques crues et des amas de poussière.
*DeseT, de VÉg, DesiT. des monum. anc. Appendice I, 1** partie, % 5 (fin).
f Girard, Ob9êrtJÊi<m&swr lavaUée du Nil, $ 1.
* Malte-Bron, L. 1 68 et additions 4e Hnof .
» Joum. des Sao., jaQIet 1M4. '
• V. Champ., ieUret »% 9»; N. L'Hôte, lettrée, pages 109,132.--Cr. 128, 128,
et Appendice H. — Dear. de fÉg., Descr. des ruines de San (Tanis), où l'on
eoDstate remploi de la paiile liftdiée dans ces briques. ^ Description des prin-
dipaiesfuloes siHiées entre les branches deRosette etdel>am1ette (Jdliois et Dq-
Bois Aymé), ^ 1 elB.-Cf. Deter, de$ ruines dAShfi^ etb. par M. Jomard , sect;
i,SI..V,a»S8iJ.i.Ampèfe,»«OTie<te«D«M»'Jfi>iidrff,l5noT. lS46,l<'avrtl 1848.
» V. N. L'Hôte, lettres, page 85. . . >
DE MiMETHOlf* 99
sait aassi a^ec quel acharnement (le mot n'est pas de moi) les
populations ignorantes de ces contrées ont ruiné les monu-
mente antiques pour en utiliser les débris S et, à plus forte rai*
son, comment elles ont fait disparaître en les taillant et en les
dispersant, ceux qu'elles ont trouvés abattus par les ravages
delà guerre. Voyageurs et archéologues sont d'accord là-des-
S08. Les monumenlsen pierre calcaire qu'auraient pu fournir
soit la branche Dord*onest de la chaîne arabique, soit, ce qui
est bien plus probable à cause de la faeilité du transport par
les canaux, la ligne des rochers d'Aboukir, ont été détruits
également, car c'est sur ceui-là surtout * que s'est exercée
FaTidité paresseuse des habitants de l'Egypte, qui veulent
s*épargner des travaux d'excavation : je doute que les pyra-
mides elles-mêmes, celles du moins dont les dimensions n'ef-
frajaient pas trop les démolisseurs, eussent résisté à leurs ef-
forts, si elles s'étaient trouvées plus voisines de populations
a^lomérées et sédentaires ^ , comme celles du Delta.
L'archéologue, il est vrai, n'a pas toujours besoin de trouver
des monuments entiers , et les débris, même dispersés, lui
suffisent souvent, lorsque, comme en Egypte, ils soniconverts
d'inscriptions. Là| d'ailleurS;'Jes simples grottes funéraires de
|iarticn1iers, même assez obscurs, peuvent fournir à l'histoire
de précieux documents. Mais encore faut-il que ces débris ne
soient pas réduits en minces fragments, que la surface n'en
soit pas brisée ; encore faut-il que ces tombeaux puissent être
reconnus. Or, est-il vraisemblable que beaucoup de briques
OQ de pierres calcaires aient conservé les 'sculptures» ou les
* Ce ne sont pas seulement les populations qui les ont détruits pour des usa^
ges privés.
' « Qaant aux monuments en pierre, dit M. Jomard (lieu cité), si, aujodr-
■ d1iui on n'en voit pas pour ainsi dire de tracer (-. à Athribin ), pas médie
> les matières dont on les avait construtts^H nefiiut pas en élra Surpris; ^n
> songeant avec quel acharnement les habitants modernes ont eonvirti en
» «haiis tout le jnarlins €$ ^ pierre cakaire qif Um ont trouvé dans les rlHes
» inciennea.»- \\ iijottte qu'on n'a épargné que ce 4ui étaK trop éloigiié des hà«
bitalioRfl modernes.-^^Y. aussi scetion n, Çt ; et Déser. des ruines de SdA, snrtODt
îtfl la fin. N; l/HdUs nmwdlt (pote f 28)> «QaaDt au beaa portfqoe égyptien qu'on
•idinifattencofc ki ^ Anhaiouneitt'oii HennopoHamagnà) il y a quelquM artnées/
• Ua dtsparv, coKme«'«asont «Ûèf tous leamonanleiiCa on i^ie^ré calcaire. *> ^
• V. Jottfiuii des Sotronl*, 1 844. . . / -
M UCBBMBZ» 0E MJL ié' DTII ASTIS
hiéroglyphes qu'elles portaient, lorsque taol de géncrations
les ont employées aox plus vulgaires usages» pour ne rien dira
de l'action possible des vapeurs de la mer, qui eût agi sur des
pierres plus dures, sur des éléments minéralogiques moins ac-
cessibles à rbumrdité? Est-ce dans le sel meuble de rbunras,
sur un terrain sujet à des inondations onmie/lfs et irréguHérts,
ùà de plus le cours des eaux varie, que les sépulcres seraient
restés intacts? Et les monticules factices où devaient s'éleTer
les villes antiques n'ont-ils pas en mille fois leurs flancs déchh
rés par l'inondation * ?
Enfin, si l'on cherche à se rendre ciMnpte des restes da l'an-
tiquité découverts dans la basse Egypte parles rares visiteurs
qui l'ont choisie pour champ de leurs explorations, on n'y
trouvera guère de monuments dont les matériaux soient em^
pruntés au paya. Feuilletez les Mémoires de la Commission
d'Egypte relatib à la tO|>ographie antique du Delta; vous y
trouverez sans cesse mentionnés des monuments de grani^
dont la provenance lointiine n'est pas douteufte et s été remar-
quée par ces savants eux-mêmes , soit dana les descriptions,
soit dans les études générales sur la géologie de TEgypte.
« L'intérieur du Delta, dit M. de Bozières, quoiqu'il n'ait été
» Tisité qu'en partie, a offert aux voyageurs qui font parcouru
» nombre de monuments lires des carrières de Syéne; le plua
» considérable de tous est le grand édifice de fohbeyt, qui,
• construit entièrement en granit, ne le cédait point en éten-
» due à la pbipartdes temples de la Thébaîde. p Puis, après
avoir dit qu'on trouve peu de monuments intéressants vers la
branche occidentale du Nil (sauf Alexandrie), tandis qu'il en a
signalé plusieurs dans l'est , il ajoute : « Dans le Delta, doÊU le
» 50/ n'est formé que de terre végétcUe, on ne pourrait trouver
» de matériaux assez solides qu'à d'assez grandes <tistances,
» et il devenait naturel d'attacher plus d'importance k leor
< Sur les vârisliouda Hit, v. ffttpré, | ii, ntle t7«. «— N. t'Hdte dans son
rapport au MioÎÀtre (/oum. de Ttiisfr.fncM., 10 Juillet iS4l). iiit<}ii« cet rutnet
peu vifiitées ne sont que des débris recouverts par les eaux on le Onon. — Cf.
Vaory i i)tÊ trù9. «wd. tur VÉg. mte., $ 3. V. encore là ùeitriptùm des villsa
de l'ancien Deita, comprises entre les bouches de DanfleUte el de Rosette ( par
MM. Jomaid et Du Boys Aymé) et la Ustcrifictoif d'AlliriblSt «te. tp«rll.Jo-
mard), dan» la Description de l'Egypte.
f ' - . f t l
01 HAIlÉfSOll. 96
» choix ' ; aoAsi la proportion du gmnit âu grès esi-elle ici
» beaucoup piust forte que daaa la Tliébaïde. »
L'âftuméraiioQ pomplèteet détailla des débris considérables
de granit qui ont été signalés par la Gommissioo d'Egypte^
après une ei{rforalion iocomplète parmi les ruines du bas pays,
serait tçop longue et peu utile à reproduire ici. Je signalerai
setdement, à cdté des fameux obélisques d'Héliopolis : i* Les
énormes blocs et les nombreux débrÎF, en granit rouge de
Syéne, trouTés arec une moUitude de fragments de grès dans
Tenceinte encore reconnaissable de Tanis^ ainsi que les blocs
informes de granit^ aperçus à peu de distance de là , sur les
monticules et dans la plaine , le tronçon de statue en grani-
lellenoire de Syèœ et les 24 colonnes enterrées presque à fleur
de terre dansla plaine au midi de la \ille et formant une avo-
oue monumentale ^; fr les tastes ruines sculptées du temple
eo granit noir et en gpranit rouge de Babbeyt , à 8 kil. 1/2 au
nord de Semennoud (Sebénnytus) ^; S"" les antiquités trouvée^
à Méballet el Kebyr et consistant en un assez grand nombre
de fragments de granit dediCrérentescouleurs,en blocs de grès
siliceux, semblables à ceux qu'on extrait delà Montagne-Rouge^
aux environs du Kaire, et en quelques pierres cubiques de
grès-brècbe^ parqil à celui des statues colossales de la plaine
deXbèbes * ; 4'* les pierres granitiques* reconnues à Saïs^ où
Hérodote signale des édiâces si importants en granit, cons*
traits peu avant l'invasion des Perses^; 5^ les blocs de granit
qniindiquent, à TelMMnkhdem (avec ksdistances itinéraires),
remplacement deCynopolis ou Lycopplis, sur lecaipal Busiri»*
tifoe* ; O'' les grandes corniehes de granit qui figurent dans les
ruines de Babaste ^-V enfin les blocs et l'énorme saocttuiire
\
' Appendice eiax "demlpUom des moQumentaî anciens, I, par H. de Rozièretf,
' Descr. des ruines de 5dn, par Louis Cordier (Desc. de TÉg.)-
* Descr. dei prtfieifalesyuineê altuéei entre les bondies de Rosette et de
OunieUe, $ t.
* Ibid.t S 3. — €r. Chfamp., lettre 3*^ — Pour les motraments d'Amaais, T.
Oérodote, il, 173, ITd^. .
?^»iflr^defff«tiiM<rJCftit!i5w, 9te^s6ct.i^$2. ' ^'
M mECBERCHBS Sm rA i 4* DTIf A8T1B
monoltthe oroé d'hiéroglyphes de Tmfty el Enklyd (ThmuiB),
près du lac Mendésien^ ainsi que le torse en granit noir d'une
statue assise^ avec des hiéroglyphes au dossier^ et les sarco-
phages de même matière trouvés au même lien ^
C'en est assez pour constailer Timportance que les anciens
attachaient à se procurer pour la basse Egypte y même à
grand'fieine et à de grandes distances, des matières plus so-
lides que celles qu'ils trouTaient dans ce pays. Mais la Gens-
mission d*Egypte ne pouvait fixer Tâge de ces monuments^ et
Champollion ne s'est point arrêté dans Tintérieur du Delta.
Nestor L'Hôte, en le parcourant 2, a suppléé en partie à cette
grande lacune des premières explorations. 'Voici les passages
de son rapport ^ qui touchent à la présente qiiestion : la cita-
tion sera un peu longue, mais elle me fiatatt ici d^une impor-
tance capitale pour les conclusions que je vais présenter.
Après avoir dit que les emplacements d'AthribIs, Pharboe-
tus, Leontopolis, Thmuis, n'offrent plus que des monceaux de
décombres, le i^é voyageur, qui venait de parcourir le Delta
oriental et central, poursuit en ces termes :
« On reconnaît encore dans les ruines de Buba$te cette dis^
position observée par Hérodote, qui dit que de toutes les par^
ties de la ville on (touvait voir le grand temple.... Il ne reste
aujourd'hui qu^'une douzaine de blocs de granit ensevelis sous
le limon ou en partie couverts d'eau ; le peu d'hiéroglyphes
qu'on y retrouve donne la légende d'un roi originaire de cette
ville, Osorkon, de la 22* dynastie,.. Rhamêè$ le gtand.*... avait
contribué àl'embellissement de Bubaste. Il suffit pour l'attester,
d'une très belle colonne en graml, enlevée des ruines et qui
gît maintenant à peu de distance du canai de Zagarig. Le car-
touche d*Osorkon se lit également sur cette colonne; mais il
n'y est qu'en surcharge sur celui du grand RhamsèB.
» Les ruines de Tani$ couvrent un es(>ace encore plus étendu
que celles de Bubaste ; les blocs de granit amoncelés, les obé-
lisques renversés et rompus indiquent remplacement de son
grand temple et en attestent la magnificence. Cest encore te
> Ibid., sect. n, $ 1.
* Dam 8on dernier Toyage, postériear aux lettres citées pins haat.
* Journal de rimtfViHon publique, 10 Juillet IS41.
DIS ujotimw. . . 97
nmnduffraxïd Uuim$é$ qu'on lit sur ces yastes ruines, ainsi que
le nom plus rare.de sonfik, Menephtab.... La terre et le sable
recouvrent aujourd'hui toutes ses ruines.
» Les ruines de Thmuis (Tell-Tmay) ne sont plusguère qu'un
f«sleamas de deconnbres. Le seul monument dequel(|ueim-
portance qu'on y voie encore est la chapelle de granit qui or-
nait le sanctuaire du temple. Ce monolithe a plus de ti pieds
de hauteur sur 12 de largeur^ et peut passer pour un des blocs
les plus volumineux que. les Egyptiens aient transportés. La
iigmdêiu Pharaon Amatis se distingue à peine sur l'encadre-
ment usé de cette chapelle. Plusieurs blocs de granit^ épars
autour du monolithe et qui faisaient partie du sanctuaire, sont
les seuls restes du tempk^ qui^ ayant été construit m pierre cal-
caire, a eompléiement disparu. »
L'auteur parle ensuUe d'autres blocs degramt, qui portent la
légende de Rhamsis le grand. Sur l'emplacement présumé de
LéoDtopolis^ il n'a vu qu'un mur d'enceinte en briques, et,
sur les rives de la, branche de Damiette, il reconnaît à peine
des vestiges de monuments aujourd'hui cachés par le limon ;
mais il menliotofi des restes de grands édifices épars dans les
^Ues de Sœnann^md (Sebennytus) et Mehallet el Kébir (près de
^s) ^ Quant au grand temple de Bebebeyt, entièrement rui-
né aujourd'hui, maïs dont les débris sont couverts de sculp-
tures, il. s'exprime ainsi :
» il serait impossible de se rendre compte de l'étendue et
du plan de Fédifice saos déplacer les blocs et dégager le ter-
rain jusqu'aux fondements... Il faudrait avoir vu cette ruine
pour se faire une^ idée des énormes iravoMO! el du temps qu'a dû
coûter l'extraetion de tant et de si volumineux blocs^ leur
ttansport de SyènCy à l'extrémité de l'Egypte, leur érection et
enfin la sculpture dotant de bas-relieite, d'ornements el d'bié-
ro|lypbeâ sur une matière aussi dure* » Mais ce temple n'est
*Si, comme fl est bien probable, l'iancienne ville arabe de Salvba cotTespon-
(Uh è rëmplaeimi6ttt^e Xtfy (V! Quatreikière, Mém, Qéogr. ntr Vt^:, art. Slcdou,
n ftot se aouvBfiîî ^ae daps Ld chapitre ^ de la DeftoripUon de !*£;§) pte (Antl-
^iiii), MM. Jollois et Du Boys Aymé admettent que les restes d'antiquités re-
troQTéi à Mehallet el KébIr pourraient y avoir é\é apportés do quelque viUe voi-
sine, telle qu*Ai»dtf of^^ûltm ou Sabenn.mis. Oa peut aussi bien admettre qu'ils
le farent de XoU, puisque Solienaytiis est raprésenlé par Samsnlioud.
M REGHBRCHBS 0I7B lA 14* DYNASTIB
GOmmencé que sous Amyriée (2^ dynastie)^ et n'est acherë
qae sous les rois grecs. A Samanhoad^ N. L'Hôte a également
recoDDU le nom d'Amyrtée sur les ruines d'un temple el de
plus le cartouche d'Alexandre sur un fragment de t)as-reKef.
Il ajoute que «les noms de Psammitik m, â'Amasis et d'Amyr-
V tie se lisent sur plusieurs fragments dispersés dans la TiUe
1» de Méhalet el Kebir n, et résume ainsi ses impressions ar-
chéologiques sur cette coiïtrée :
' « Je n'ai, dit-il^ rencontré, dans mes non^breuses re-
<:herebes , qu'un setU fragment hiéreglyphique appartenani au
irieux style, qu'on pourrait appeler Memphiie, et qui caracté-
rise l'époque très-ancienne de Tart. — Il est pOrmîs de croire
d'après la fréquence du nom de Bhamsés le Grand sur les
ruines subsistantes, que ce ne fui pas axHtM répoque de ce
Pharaon que cette partie de la baàse Egypte, longtemps sou-
mise aux Pasteurs , Tit, sur beaucoup de points, s'élevel* des
édifices sacrés. »>
Ainsi les rois d'Egypte ont fait venir de fort loin dans le
Delta les matériaux qui leur paraissaient nécessaires pour éle-
ver des monuments propres à transmettre leur souvenir aux
ftges les pins reculés ; mais Tobélléque de Sésartesen I, trouvé
à Héliopolis \ est le seul ou presque le seul de cestnonuments
aiviourd'bui reconnaissables, qui soit antérieur à l'eipulâon
des Hyksôs. Avant l'invasion peut-être on n'avait pas aussi
bien senti l'utilité de ces pierres dures que lesroisde l'âge pos-
térieur aiment'à mentionner dans leurs in^riptions '; cepen-
dant on l'avait sentie, et Ton en avait bit usage; le revête-
ment des grandes pyramides en est un exemple qae Ton ne
peut oublier ^. <Mais, si l'on admet l'existence, dans la région
> V. N. L'Hôte, Notice sur les obélisques, pages 40-1 . Les deux autres obélisques
datés, qui d'HéfiopoIiF ont été transportés à Rotne appartiennent, l'un au père de
Rhamsès le Grand (Sëtl Ifoiènpbtafa), l'antre à Pmmmëtft 1 {tbid. , pages f 4-f T).
* V. dans les lettreM de CbampolMoa i Dédicace du tei^ple d'Amada |>&r
Thoutmosis ni (lelire It*}, celle d'un mpnwnenl de Loaqsor parua Améi^ophis
(lettre 12*), celle de la galle hypostyle du Rhamesséion {lettre 13«), celle d'un
temple élevé par la 18* dynastie à Tlièbes [lettre 1,8*), et rinscription du père do
Rhamsès le Grand à Kourna {lettre 20*).
* V. Joum, des Sav., avril 1 841, mars 1844. — Cf. Lenormant, éclaire, sur
e cere. de Myeerinus, A et H. — Appendice t aux descriptions des antiquités de
rSgypte, ]'• partie, $5.
de Xoîs^ d'une dyoaslie tantôt \assale des Pasteurs^ taotôtleur
enoemîe, oo doit comprendre maictenani que toutes les diffi-
cultés relatives à Tal^sence de monuments, pour les cinq
siècles qu'Eusèbti attribue aux rois Xoitis, disparaissent tota-
lement; on doit comprendre que l'on ne peut guère espérer
dé renîcontrer comme documents de leur existence, des frag-
ments tels que ceux qui, dans la plaine deTbëbes, oni subsisté
après les ravages des Pasteurs, certainement poussés jusque-
là et ari'ètcs tout au plus au défilé de Gibeleyn. Dans la Tbébaïde
inférieure et moyenne, ces fragments d'édifices en pierres
dores ruinés par les envahisseurs, ont servi à reconstruire aux
mêmes lieux des temples dédiés sans doute aux mêmes divi-
nités'^ et les ravïiges des Vandales modernes> bien que déplo*
râbles pour Tart, ont pu être utiles quelquefois à l'histoire, en
mettant au jour ces inscriptions des vieux êges, que Ton n'eût
pas toujoars aperçues a la surface des bfitiments relevés avec
ces ruines. Si donc la 14* dynastie eût, comme la i3^, pré-
cédé l'invasion et régné sur cetle vallée, elle eût sans doute
laissé conune elle des inscriptions, des stèles, des statues.
Mais reléguée vers les bouches du Nil, le pouvait-elle ëgale-
ment> Outre que, d'après Manéthon lui-même» le pays où elle
a régné a été le làéâtre d'boatilités afiVeuses et prolongées, ex-
pofié.p^ conséquent à de fréquentes dévastations; outre que
l'orgueil de ces Pharaons a probablement trouvé durant cet
mtervalle, peu d'occasions de se produire aux yeux des con-
temporains et de la postérité, comment pourrions-nous re-
trouver les monuments funèbres ou les monuments religieux
qui ont dû être construits durant cet intervalleîEsi«il croyable
que les rois de Xots et leurs officiers en aient tiré ta matière
des carrières de Syène, ou de 5tbt7ts j' Personnepe le soutiendra
sans doute. Lorsqu'ils étaient eux-mêmes en guerre avec les
rois Pasteurs de Mempbis> ceux-ci, maîtres du fleuve, c'est-à-
dire de la seule voie de communication possible, n'auraient
point permis un commerce pacifique entre eux et ce qu'ils
' Cf. Cbaiop., lettre 4*, Ciiaflip.-Figeaç, V£g. onc, pagç 301 ; l'Appendice II,
tax lettres de N. L'Hôte; De Rougé, Ann, de phiL ehrét,. Juin 1847 (p. 4l5-6 <itt
t. XT, 3* flërie}; J. J. A., Revue des Deux-Mondes, 15 déc. 1847 (reproduit dans
les inn. dephil. ehr'ét., sept 1858). Cf. Descr. de VBg. antiquités, cb. vm,
S 2. di. Il, Mct. I, S 2.
iOO RRGHBRCHB8 SDK LA i4* DTNASTIB
nommaient probablement la mauvaUe race de la Tbébaïde^
comme les rois thébains ont dit plus tard la mauvaise race de
HEfhiopie ou de la Syrie; et lors même qu'ils étaient soumis^
Pétranfer n'eût point permis aux Tbcbaîns, ennemis plus dif-
ficiles à dompter à cause de la distance^ et par conséquent en-
nemis plus irréconciliables de la domination étrangère^ de
commercer avec le Delta. Assurément nos distinctions fort
sages et fort louables du pavillon couvrant la marchandise et
de la marchandise neutre sous le pavillon ennemi^ de la pro-
priété privée et de la contrebande de guerre, étaient bien in-
connues des Grotius etdesVattel A'Ataris; surtout rabolition
delà course les eût trouvés obstinément rebelles; et d'ailleurs
les Xoïtes eux-mêmes, lorsqu'ils baissaient la tête, n'étaient
plus sans doute aux yeux des habitants de la haute Egypte que
des traîtres et des fauteurs de l'ennemi.
^ Il faut cependant reconnaître que ces périodes de paix avec
la U* dynastie durent occuper une grande partie delà domi-
nation des Pasteurs. Nombreux, belliqueux et ayant le siège
de leur puissance à l'entrée même du Delta, ils n'auraient pu
poursuivre habituellement et durant des siècles contre les po-
pulations du Delta occidental, une guerre comme ils savaient
la faire, sans les exterminer ou être exterminés par elles, si
même les deux peuples ennemis n'avaient à la fois disparu,
dévorés l'un par l'autre dans ce furieux acharnement. Si donc
on regarde comme établi le fait de la simultanéité -entre la
dynastie Xoïle et la puissance des étrangers, il faut presque
forcément admettre que leurs rapports devinrent pour long-
temps pacifiques, et c'est en effet ce qui semble résulter du
texte de Manéthon que nous avons vu plus haut. Or rien n'em-
pêche de croire que, durant cet intervalle. Tes indigènes de la
basse Egypte aient pu se procurer paisiblement des grès à
meule et des brèches des environs de Memphis, peut-être aussi
quelques pierres de dimension médiocre, extraites de ce mon-
ticule de grès qui, dans la vallée de l'Egarement, interrompt
la série des roches calcaires. Enfin il n*est pas inadmissible à
la rigueur que, pendant quelques années de paix générale, ils
aient pu, par exception, tirer des pierres de la hïmte E^pfe.
Il faut donc se garder de porter des jugements trop absolus.
PE MAfiBTHOM. lui
de Urer des cooséquences trop précises sur ce qui dut se fairp
à des époques que oou s connaissons si peu; mais il faut aussi
avouerqueces faits n'altère raienlguère la valeurdesdéductions
auxquelles je suis arrivé. U est en effet reconnu que la brèche
agatifere de Syène a composée^ dit M. de Rozières, de grains
»dequariz de toute grosseur, tantôt anguleux, tantôt arrondis,
vnoyésdansune pâle formée de petits grains de quartz, d peut
s'écaillera la surface sans l'intervention de l'homme, attendu
que « par le laps du temps et par l'action alternative de l'hu-
«miditéetde la chaleur du jour, elle e$l exposée à se fendre S»
et que le craquement ainsi produit est l'explication véritable
des sons que faisait entendre au lever du jour le colosse
d'Âménophis, durant les années où, brisé par un trembla-
meut de terre, il laissait la rosée pénétrer à travers une sur-
face déchirée. Le même auteur nous apprend, nous l'avons
TU, que certains grès, même dans la Thébaïde, se fendent en
feuillets, par suite d'une longue exposition à l'air -. Le granit
même peut, comme la brèche de Syène, s'imbiber, se dessé-
cher, s^altérer par suite, surtout les surfaces qui ne sont pas
polies. Outre que les rois de la basse Egypte n'avaient guère le
choix des espèces, M. de Rozières dit que le syénit, qui se con-
serve parfaitement dans la haute Egypte, subit quelque alté-
ration dans le voisinage de la mer, soit par suite d'un choc
soit par la désagrégation de ses éléments et l'exfoliation de la
surface, surtout quand elle n'est pas polie, sous l'inQuence de
rhumidité atmosphérique ^. La géographie physique expli-
querait donc ici la perte de certaines inscriptions, même tra-
cées dans des conditions plus favorables que celles des pierres
calcaires; elle s'expliquerait encore, comme je l'ai déjà dit«
parla mobilité du sol, qui en a sans doute englouti un grand
nombre^ , et qui peut-être nous en rendra plusieurs, si des
fouilles, dont l'importance a déjà été plus d'une fois entrevue,
mais qui présentent des obstacles de plus d'une sorte et qui
' De la ccnstit. phyt. de VEgyp., 6* part., cliap. i, $ 4.
* ft., 4« partie, ch. iii,S§ t,3, 6, 7. 8, 11; —7- part., ch. i, g 1.
' àniiq., appendice I, r* part, $ 6«
' V. pi as haut le rapport de N. UH6te et aussi les Mémoires de la commia-
slOQ d*Ê^p(e.
tv BéRiB. TOME XIX, — N« 110 ; 1859. (58» vol. de la colL) 7
iOS MOmfflW Mm 1.4 14* BTlUSnK K XAIIÉTHOH.
demandernenl probableiiieDtdes précaotieiis eiirfeuM» ^tos
rintérét de l'hamaoîlé *, soot diii^^ dans ce bal.
Mais n'existe-t-il préseotemenl , sous les yeux de TEurope
saTaole^ de moDumenls d'aocune espèce qui puissent donner
qaèlqaes lumières sur rhjsioire ou la chronologie de ces lemps
inconnus ? C'est ce que j'essaierai d'examiner a^ant de termi-
ner ce travail, en faisant observer toutefois que je suis toin
d'aToir la scîefice et les ressources Béoeasairas pour traiter ce
sujet délicat dans tous les détails qu'il peut comporter; néan-
moins, puisque j'ai entrepris d'appeler sur un point de cette
importance l'attention des hommes compétents en meUant
sens leurs yeux les considérations qm peuvent faciliter la so-
letton da problème, en éciaircissant les questions préalables,
on me pardonnera d'aller jusqu'au bout dans la carrière bien
courte qne mes forces me permettront de fournir.
Fâjx BoBiou,
PratoaeDT dlûrtMie à Xapoléott-Tendée,
Doctciir èft-kttres.
■A cftoit ta fihalattwni malsaineftproTeDaot ta tares remuées. On sait Tef-
frojaMe mortalilé causée paimi les ooniers, par roorertiire du canal d'Aleiaii-
dria.
tm^omsuf^jB» sftMim^ ««ir là chiki. 103
■ ■ ■■lui t« «■■'»■ )■» - ■ J. I i;^; '.' : ■"■'i..iLii i ■ , .:. i... .,^,ijy7Tp
9riAttt0itô pttmttitifd.
K PIQUES ERREURS SUR U CHINE ET CONFUGUIS.
PROFESSÉES
I I
Psr 1I4 MB ftAflf AmviHB, daM ion Cmrs de tiÊtirûture.
JA. de Paravey a publié dans le numéro du 23 jauifier der-
nier de la GasuUe de France^ une Lettre où il relève un (j^raud
nombre d'erreurs professées par cet écrivain, et beaucoup
d'aatres auteurs, sur cet empire, et sur le commencement de
la civilisation des peuples orientaux* Ces questions sont de
celles quMl appartient aux Annales de traiter^ et d'en consi-
gner les éléments dans leurs pages. C'est ce qui nous décide
à publier cette Lettre. Nous le faisons aussi parce que cela
nous fournit Toccasion de reproduire le témoignage que
rendent à la science de notre ami et collaborateur deux
hommes de science, et de sens^ M. de Lourdoueix et M. Fabbé
Mùigno. Voici d'abord les paroles dont M. de Lourdoueix a
fait précéder l'insertion de cette Lettre :
c Le savant M. de Paravey, dont les travaux ont jeté tant
» de lumière sur l'histoire de l'Orient, veut bien nous adresser
• les notes suivantes à propos des derniers Entretiens insérés
> dans le Cours de Littérature de M. de Lamartine.
> En publiant cet article, dont le haut intérêt sera compris
• par nos lecteurs, nous ne prenons nullement la responsa-
» bilité des griefs personnels énoncés par l'auteur contre quel-
» ques savants, quoique nous croyions que le monde scienti-
» fique en général n'a pas été juste à son égard.
» Les opinions et les travaux de M. de Paravey méritaient
» au moins une discussion qu'il n'a jamais pu obtenir, il est
> Yrai que les faits produits par lui infirmaient la direction
• suivie par la science moderne ; mais ces faits ne sont pas de
> ceux dont on se débarrasse par le silence. »
(H. DE LOOEDOUBIX.)
i04 DB c'vnovnn i«rbum sub la chihb
Voici maintenant la Lettre de M. de Parairey.
A M. de lourdouêi», Diredeur de la Gaxeite de France.
M. de Lamartine, avec tin style d'un éclat admirable, par-
court successivement tontes les littératures. S'il se bornait i
examiner les parties poétiques de ces littératures, à analyser,
par exemple, l'épisode admirable de Sactmtala, si gracieuse-
ment traduit par l'excellent M. de Ché«y, notre ancien et illus-
tre ami, nous n'oserions faire les moindres observations sur
les réflexions que lui inspirent ces poésies antiques et A peu
connues encore de notre jeunesse lettrée, aussi frivole qu'or-
gueilleuse.
Mais M. de Lamartine ignore l'histoire de ces peuples asia-
tiques qu'il entreprend de juger : ici de longues et pénibles
études sont nécessaires, et son génie poétique ne peut se prêter
à ces études.
Nous sommes heureux de Kii avoir bit connaître, autrefois,
les iV^motres savants des doctes missionnaires, qui savaient
convertir la Chine, à l'époque de Louis XIV.
Nous sommes fier de lui avoir parlé, 16 premier peut«étre,
des célèbres empereurs JTan^-Ay et Kien^long qu'il vient' de
louei" si dignement, mais qui étaient de race tartave manU
choue, et nullement mongols; ces Mongob aux traits grossiers
n'étaient faits, comme Aitita et Cengis-khan, que pour la dé-
vastation et la ruine des peuples oecidentaux.
Ebloui par ces livres en nombre immense^ qui sont con-
servés en Chine, M. de Lamartine n'a pas su distinguer leur
ftge précis, et y reconnaître toute rAncieime çivi1isati<m de
l'Assyrie et dé l'Egypte des Pharaons, contrées primitives dont
il né connaît que les fleurs.
S'il s'était rappelé ce qu'Hérodote dit des conquêtes de
Sésostris dans la Colchide, et ^'^H eût vu, datis Dioèore, que le
grand rot OsymandiaB était figuré sur les murs de Tbèbes,
allant punir les révoltés die la Bactriàne, alors il eût pu conce-
yoir) comment l'antique écriture hiéroglyphique, adtérieiire
au déluge, conservée à Babylonc, et portée ensuite en Egypte^
avait été plus tard^ par les Egyptiens, transportée jhsqu'en
Chine, et s'y était conservée jusqu'à nos jours. ^ ...
MOnSêÈXê TAR H» 'M LAItARTlllE« 169
La Chine ioiiebe la Bactriaoej et* le docte Mf. de Hami^ev,
dont les Lettres orientales pleurent encore la perte récente^
araif bien vonln traduire ponr nous, et nous ei^yoyer de
Vienne, un passage ancien d'iimt, où Ton voit que les Arabes,
bku longtemps avant notre ère^avaient marché \ers la Chine,
et avaient fondé, près ce vaste pays encpre inculte, le royaume
mabe d'El-^CaHb.
Les Om^ours de la fiactriane et de la grande fiucbarie où,
de nos jûur8,.s6 parte «encore le persan ancien, ;avaient^.nou9
dit M. RémusatiL'alpbabet syriaque^ et poisédaient en même
temps. Les £inflfs, ces livres hiéroglyphiques sacrés, que vaqte
avec raison M. de Lamartine, et que TEurope a tort de ne pas
bire traduire.
Ces livres- étateot imprimés eu caractères antiques et hiéro*-
glypbiqufis, et avaii^nt été copiés sur les murs de Babylone et
de Ninive , murs en briques retrouvés de nos jours , et où
Mmocrite et les autres Grecs venaient puiser des leçons de
philosophie ei de morale, nous disent les anciens auteurs occi-
dentaux.
Dans Hérodote,, on voit.qqe les Grecs avaient emporté de
Babyfauie, le pMa, le gnomon elles douze heures de qos.ca-
dcans, h6ttr^^symb<Aiques^ où nous avons retrouvé, et dans
le même ordre. antique, tes dauzê premiire$ leHreê 4e noM tU-
ptabeU pkimco'hHiir0iifue$,grBc$ si latvm ^
Ces douze heures hiéjroglyphiques figurent encore sur la
hoQssoie des Japonais «t des Chinois, c'es^à-diror sur l'instru-
ment qui montre le pôle; et.quand ilfait impypimer.ses admi-
fables vefcs qui élèveat V&me vers le ciel et ne la ramènent
pas vers la fange d0»jrévolution9, comme son livre tropcélà-
bre des Girondim, M. de Lamartine nese doute ipas^ull em-
fdoîe des caraotèies^alphabéti^pres, sortis d'abord do la Chaldée
et précieusem^it i^ooservés sur ides papyrus égyptiens et dans
lefldietionaairesd'an^nSiiarfiftèTesi» qu^ nous offre la Chine.
Nous avons démontré tout celai, il y a plus de trente ans, et
M. de Lameafaaia, à qui nous en pariionSi comme à M. de
^ Lti ÀmioUs (mi miXAlé les figures de toutes ces leUrea dans leur dietion-
nain; de diplomaiiqiie, ftinsl que lès fbrmes des lettrée dé tous les alphabets
lémltiqucs. •
l06' DB QuisbQcns mBuiSiSim la cmm
LiiiïiarUné/ aurait mieux fait de prêter son styleMoqnent à dos
travaux positifs sur l'histoire du mondé eîprès le déluge, qmé
d'employer ses* teilles -flévreoses à écriiie les Parokê d^tm
Crâyant. «
'UEiarôpe> comme lî.' de Lamartine lut*inéfiie>< manque de
foi et néglige la Bible, parce qu'occupée d'une potttique révo-
lutionnaire, de romans on de légendes du moyen âge, elle
néglige les soufoen antiques de Tbistoire dn monde, qui exts*
tént seulement, : dans les livres de Moïse, et dans les Uvres>
encore antérieurs, portés et conservés en Cbine.
nul n'a réfùlé ni ne réfutera, nous, osons TaCBrroer, ce qne
nous avons âiU en quelques pages, en 4826, dan» notre Esmd
iur les Lettres * ; mais ne pouvant nous réfuter, on s'est attaetié
à nous étouffer, même à la Société asiatique, qtte nous avions
fondée avec MM. de Sacy, de Gbâryet Abèl Rémusat, société
qiii pourrait être utile au* commerce avec rAsie, et à l'étude
des plus anciennes histoires, mais qui, malheureusement,
n'est soutenue, ni pat le goilvernement, ni par Ifes riches fa-
milles de France, bien loin à cet égard de la noble aristocto-
tie anglaise. <
Le clergé ne s'aperçoit pas que tous les temps antérieurs â
notice ère sont devenus, dans Fesprrt frivole de notre Jeunesse,
comme des mythes plus ou moins nuageux.
Dans nos musées, comme sur nos théfttres, on voit figurer
Adam et Kve, plus ou* moins vêtns, et Ton n'y volt qu'une
pure fable, comme celle de Vénus et de Cupidon. En ce mo-
ment même, on se fftoqtiedés enfers, dans la pièce 'd'Of79M#,
et'M* Renan les nie danb les Débats, bien qu'ils «oient figurée
sur lous les monuments d'Egypte, d'où sortait McUse.
HT. de Lamartine en estiàlui-mèiihe, quand il place en
Cbinë, 4000 ans avant notre 'époque, i00,006,000 -d'hohHnes
efc'un peuple déjà venfédiaiistofisisos arts. >-
L'illustre Newton, qui n'avait pas le style poétique de M. de
Lamartine, mais dont la télie qlait peut-être un peu plus forte,
ne [>artageait pas ces fausses idées, non plue que votre célèbre
baron Cuvler, qui, dès 1^21, s'appdydit sur nos Mémoire^
{encore manuscrits en ce Jour], pour mônlreîr quo Fhomme
* Ghex Benjamin Duprat, à Paris.
nôFBSrttS 'MR M. ' M LJUUltlIlIB. i07
est moderne »r la tetrre, et que le dernier déluge n'a pa$ été
plB9 ancien que ne le du la Vidgate. i ,
-Kawlon citeit la Bifaie, quand Abraham dit à. Loih. : « La
» terre est libre devant nous^ séparons-nous ; si vous menez
» vosifoupeaux'à gaoche^ moi j'irai à dnaite ; sî vous préférez
a la droite» moi je marcherai à gauclie avec tous les miens ^»
A la même époque^ on voit un rot d'£(am ou de P^rsépolis^
avec quelque» autres petits rois d'Assyrie, veni? exiger le tri*^
bot des rois deSodomeet de fiomorrhey pciys,quî touchaient à
l'Egypte. ' . .
Ahrahaniy avec sa tribu, suffit pour disperser .tous cesipetHs
rois» et délivrer Loth ; mais si nous en croyons tes nulles du
Uusée do Louvre» l'Egypte avait alors des. rois p^iisanta^
depuis plus de é^Oaps II
Les câbles de Manéthon sont pnéférées 4 la Bible et au^ récits
du docte Bratosthëfeie y le Guvier des académies d!Alexan*'
drie. ♦
La Bible esti renversée» on veut voir un€| Inde, une Chine
civilisée, bien longtemiis avant le déluge de Ncié. Ce déluge,
admis par Cuvier, vers 2600 à t400 avant notre ère» d'après
les livres conservés en Chine ^ et même d'après ceux de Caton
l'ancien, devient aussi un mythe, et alors M. de Lamartine,
ébranlé |>ar la fausse science des orientalistes de nos jçAirs»
voit eu dliine, où l'on mangeait encore de ia chdir Jeûnai ne»
après Cpdfueios» et mi\ temps de Marco* Polo % le type idé^l
d'une civilisatioii oomptète^
Si avec H. de Bonald, dans sa Théorie dv pomoir^ il f^'élait
boméà louer ces ànckens< livres» et à nous citer. AesS^^cAtu
ou les quafa'eiivtws des, disciples de Conlueiufli.qui» eafMBu^.
comme i^os la Bi(>le» tout' du respect des fllS' pour leurs an-
cékes la base de. l'état socja>4 ^^^^9 qui lui aurions souvept si^
gnalé la sagesse des ancieae> iiiérogty pkb^ ' et 4es ,préçieuic
»Wk^i«>/"'i •''' ''"" *• ^'^ ''"' ' '"^•' •'•'
^Yoir daM . lé "ifi^/et, IkhxM Je k ^ "^^k^ iatltiilë*: ifi«!D^il^# t
V«te wi«i*,laih>#tfrt4a<oii.4e H.iCuvlersuf le.ddlqtP.t, y, R.4a(J'^ série)..,
•y<4r le^'fnîay,ea4e,çç,fiV^d^R3.I^ ^<^rp de 1|. 4^ Paravey au président de
l'ikxadémie des sciences vxtïwùhropopKagiedu hahiiantâ de la Chine. Anna
let,t. Ti,p. 162 (V série). .il
108 DE QUBbQOBS RmSVRft 8IJ1I lA GBIRB
livres conservés en Chine, nons n'eussions pu qu'applaudir à
ses pages éloquentes.
Mais oublier ces crimes affreux de riofanticide, si communs
en Chine^ et qui ont fait fonder à notre ancien ami^ Mgr Fer-
bin de Janson, la société touchante de la SaitUe-Enfance ;
Ne pas flétrir ces supplices cruels^ dont les images dégoû-
tantes nous sont sans cesse apportées de la Cbioe par des
voyageurs ignorants et frivoles;
Ne pas citer ces livres obscènes, à j^ares obscènes, achetés
en Chine à tout instant^ et placés à grands frais dans le cabî*
net des manuscrits de la Bibliothèque de la rue de Richelieu,
voilà ce que nousne pardonnons pas à M. de Lamartine, qui ne
voit jamais qu'une desfaces de la question qu'il veut envisagiyr.
Ainsi, il voulait la liberté, et il nous menait à Tanarchie.
Ainsi, en louant, comme il le fait, Confucius, il semble
mettre «es livres au-dessus de TEvangile : il cite le Père Amyot,
docte jésuite, et il oublie de dter le livre le plus important
de Confucius, Vlmariabk milieu, traduit en français et en
latin par M. Abel Rémusat, notre docte maître, livre que no«s
avions autrefois prêté à M. de Lamennais, et dont il avait ap-
précié toute la haute iniporlance.
Dans ce livre, en effet, Confucius, aussi bien que Phifon,
venu après lui, répète sans cesse que l-homme ne pourra an'i*
ver que par le secours d*un SAiift, qu'il nomme le Chmg, et,
dans une note curieuse publiée aussi par M. Rémusat, Confu-
cius déclare que ni lui, ni les rois ses prédécesseurs, n'ont
été le véritable Saint *.
M. de Lamennais a cité cette note, et l'a oubliée ensuite ;
maïs notre jeunesse frivole, qui méprise ses aïeux et tous les
libres sérieux, préfère lire les Paroles d'un Croyant, ou les
Girondine.
A Berlin, où règne le matérialisme; onne s'occupe que des
livres sacrés et fabuleux de l'Inde; à foudres, comme à ParÎ8>
comme à Berlîo, on donne aux raonumenls égyptiens une an-
tiquité absurde et ridicule.
> Vulr U ntatloB de Goofaelas «tdet Miâ«sailleiirt ddioto, «iml qa^ lanofe
d'Abel Kémasftt sur Ir fuUire vcave du /Patni dan» les Amaie», t. xit, 231$
XTi, 129 ; x?ni, 283 ; m, 26 (2« série).
»ftOFBSSAiSS PAR H. DB LAMABTiSE. iO&
Il manque à Paris, oomine à Londres^ un protecteur riche
et éclairé des études qui se font sur la Cbine^ depuis M. De-
guignes le père et U. Rémusat, et qui seules seront utiles à
l'Europe incrédule.
M. Deguignes, dans son admirable Histoire des Buns, trop
peu connue en France^ a donné les origines de tous les peu-
ples modernes de l'Europe, et il a puisé ces origines certaines
dans les livres conservés en Cbirre, et qui y ont été écrits.
Mxis nous occupons, depuis quarante ans et plus, de ces
liifres conservés en Chine, mais qui, antérieurs aux Tsin et
aui Hany n'y ont pas été écrits^ et nous y avons retrouvé,
DOtt-senlement nos chiJDTres prétendus arabes et nos lettres
alphabétiques, mais encoi'e les constellations du planisphère
de Dmdêrah ^ et d'un curieux monument chaldêen, astrono-
mique aussi, dont nous venons d'entretenir l'Académie des
sciences; mais notre voix est étouffée, on feint de ne pas nous
comprcmlre.
Nous terminons cet article, écrit à la hftte, et où, malgré
nous, nous avons parlé de nos travaux, par ce que vient de
dire^avec son esprit an etingénieux, le docte mathématicien,
M. ra!)lH* Moigno, dans le journal Favant le Cosmos, qu'il pu-
blie depuis sept ans.
UAcadémie des sciences avait nommé, pour examiner notre
Mémoire, lu dans sa séance du 8 novembre dernier» $ur un
xodiQq[ue chaldien^ expliqué à la fois par la Grèce, par l'Egypte
et par la Chine, M. Btot, qui nous avait reçu autrefois à TE-
cole polytechnique, et qui depuis voulut s'emparer de nos
premiecs écrits; M. Mathieu, beau^frère de M. Arago, qui fut
notre condisciple dans cette Ecole célèbre, et qui, en 1820,
TooluL, mais en vain, faire rejeter par l'Académie les Mémoires
où nous établissions que les zodiaques égyptiens étaient posté*- ' '
rieurs à notre ère; et enfin M. Delauoay^ académicien plus
jeune que nous, et qaû nous ne eoiinàistâotis nullement.
A cette commissioD, l'Académie des Inâcriplions avait ad-
joint MM. Renan et Alfred Maury^ qui, bien jeunes encore / '
^ Vohr le Mappori fait |far M. Delsmbm à l'Acâdëtiile des scienees, tur Vcr'i-
mdkUéAenne eu. vtàiaqàeit Uê mimoitei inédi» dé M. de ParaVëy/dans
les iniHifef , t. n^, p. 89 ( l»» Bérie ), ' '' r .
i19> DB ^VBUQW» BRMimS «CREA CHDftt
seeifailent mim réparer là Chine de l'Asie odcidentate , et
n'ont pas fait des études suffisantes pour nous juger.' N<his
avons ré<iùsé cette savante commission mixte* Vùk\, en
analysant notre Mémoire^ cei que dit> comnie préambule,
M. l'abbé Moigno c
n M. de ParaTey défend une Ibèse trèsnmpopulaîre à l'tns-
» titiDt; la thèse que la Chine (dont on s'occupe tant en ce
» jour) est (domina le Japon qni la touche] beaucoup nrioins
» ancèenne qu'on ne ie pense.
D II affirme qu'elle n'a en d'empire qu'aprës Alexandre et
t> après la ruine, par les Parthes, de l'empire gréco-syrien de
» Bactri^ne> efn 2fi6 anè avant notre ère> * (époque où elle
reçut le nom 4e Tsin, proncincé Tdiin et CA/W, et qtii, sous
la forme Tsir ou Sir, devint le nom des Seres d'Orient^ parmi
les Grecs; tandis i)ue te Japon fut nommé pays de SUa, par
les Arabes, peuples qMi, avec les Grecs et* les Syriens, otit civi-
lisé ces contrées de l'Orient extrâme).
« n dit qu'elle s'est emparée d'abord de fhi^oire des Perseê
» primitifs {cÀi du pays d'Elam), qui sont les i7 rois éthiopiens
D.ciiéd par Héroâôtt: 11 ajouté qu'elle s'eét attribuée; après
» ^es 47 rois, l'histoire des Pharaons d'Egypte, » (A l'éfioque
où ils dominaient sur les peuples à diadèmes, à: barbe épaisse,
vêtus de riclies cachemires, figurés mncus, dans les tombes
des rois d'Egypte àThèbes, et qui ne peuvent être que des
Mèdes, alors soumit à l'Egy|>te)» . ' . t
« Il affirme, enfin, qu'elle s'est ensuite emparée de Vkktoire
» des\rois de Ninîve <doqt ori reti^ouveeil ce jont, les palais et
leaioecriptions t^iéroglyphiqueSy ktenlic|ues au cliinois ancien,
comme il l'avait di^ déjà dès 1826); » < i ; . . ■
0.11 assure que tes livrés astronomiques conservés ^nCfiine
» n'yonti pas élécomposé^, tr^rissontàlàfois assyriens et
0 égSfptiâns D ((^t dès t8S<^ dans^ sbn savtotft rapfM>H, M. De-
lambre, auteur de Y Histoire de l'Astronomie ancienne, l'tWWiét-
taiti <uiist que Cuvier^ et le doctie M. Am^ré^te père*, mats
leuF i?appert aétéétoDifé). . -^ • ,. - -i .
«iCSomme, «eli. ; odnééquence, on (bit, à presque to^es les
0 QOtfimunicaUons d^ se$ tra^vaux à l'Acadénliie des sciences,
A un accueil plus que sévère, nous croyons savoir que'M. de
• Parave; a retiré son Mémoire i» (Mémoire qu'il se propose
d'ioiprîmer)* > . .<
La chose était vraie^ en eflkt, et en revenaot à M. de La«
mariine^ oous lui apprendrons que« d'apirèsla généalogie de
Confiiciiis, personnage qu'il vante si fort, généalogie apportée
eo Chine par la Camille de cet ancien sage, voisin dn temps de
DanieU chef des mages de. la Syrie et de la Bactriane, il était
lie la même origine que les Pliaraon^ d'Egypte^ dont les des-
cendants, après Sésostris, ont aussi pénétré en Corée> comme
le montrent les livres conservés. en Cttlae.
Aussi la Cîorée, encore en ce jour* a^ elle^ outre les biéro*-
gljphes, un alphabet analogue au nôtre, et est^^lle peuplée
d'une race à traits presque européens, traits qu'avait aussi
Cofifudus. . I. .
Ce chef des lellnéoi ou plutôt des magçs assyriens de la
Chine, dépendaîtc comme ton» les petits princes des colonies
occidentales^ établies en Chine» des rois de la Perse ou de
riran, c'est-à-dire des Cyrusetdes Darius, dont les noms hié-
roglyphiques se retrouvent dans les lettres de lu Chine.
La Chine alors qffraitce qu'était l'Amérique il y.a cept ans,
ai?ec ses colonies espagnoles» portugaises* françaises et an-
glaises, qui toutes y opt importé les histoires de leurs pays, et
ont donné aux villes qu'elles ont fondées des noms européens.
Dans mille an^ peulrêtre, on fera vivre eu Amérique notre
héroïque Pucelle, et Ton supposera qu'elle se battait à la'
Non\elle-Orléans«
Ainsi, I/es Chioofô ont placé dans leur pays, alors encore non
peuplé, les sept années de famine sous Joseiih, qu'ils nomment •
Y-yn; ils y ont mis le siège de .Troie, vHle qu'ils nomment ia
>ille fortifiée de&JKuenry, et qu'ils font prendre ^n 1184 avant
notre ère; ils y ont placé> à Vépoqua de Salomon, une reine
mystérieuse qu'ils comment Su*vang-mou, et qui est la reine
deSa6a.
1^ dates^ en Ct^ne, sont positives, grâce aux, cycles de
soixante ans emportés de Babylone : pour ces trois événo' ••
ments, eUes sont jdeqtiques f^yec celles de laBiMe et des his-
toires greccfues, ^t U hasard n'a pas pu produii^e cette com<^
plète densité, .
112 DE QUELQUES EBREtRS SUR LA CHINE.
Confucius a parlé à peine des temps antérieurs au déluge,
réparé par Yao, Ûls de Ty-ko ou du patriarche averti^ et qui
n'est autre que Noé.
Mais^ après notre ère^ un tombeau ancien a offert une his-
toire du monde non mutilée par GoafuQius, <^tquy comofieqce
par un homme rouge, sens du nom d'Adam^ en hébreu^ et par
une femme dont le nom signifie : celle qui enîraine tes autres
dam son propre mal^ et qui esi placée à dix génaratioDs ayant
le déluge dTaa ^
Tout ceci est donc conforme à notre Bible, et M. de Lamar-
tine, en nous consultant, Teût appris, et, avec son immense
talent, il n'aurait pas amené ses jeunes et nombreux lecteurs
à croire que la civilisatioadela race grossière et mongole de
laGbine lui était propre, et devait servir de. modèle à TEu-
rope, qui, à Tégard d^ ce pays lointain, est ai^asi, faute de
comprendre ses livres, dans une complètei erreur,
C\X, DE PaKAVRT.
« Voir dails les Annales, t. xv, p. 380 (5* série), le mëmdh-e de M. de Para-
vey, Intitulé : Identité du déluge éPTào et de eOui de ta Bibhe. Ce 1néinoh« se
troiwê cbex Dnprat, soiib \t titre^dê Dêomewlê Ai/ro^yfhtfiter tniporfO dtAs-
iffriêf 1839» t •
HISTOIRE DES NATION^ CIVILISÉES. 113
— ' ■ ■ ■ ' I - ■ ' ——«a
HWTOIlftK ]»ES BTATIOJVS ewWIMéWÈM»
DU MEXIQUE ET DE L'AMÉRIQUE CENTRALE.
DURÂIIT LES SIÈCLES ANTÉRIEURS A CHRISTOPHL COLOMB,
fiCUTE SUR DKS DOCUMENTS ORIGINAUX JBT BNTIÈRBUBNT INÉDITS^
puisés otic anciennes archives des indigènes,
ParM. t'abbé BttASSEVm Ofi B«rAB«l7mis.
2* ARTIGLB K
En attendant la publication du Mémoire que M. l'abbé
Brasseur de Bourboutig^ nous promet sur l'origine des peuples
du Nouveau-Monde, et qu^appéllent de tous leurs vœux les
amateurs d'ethnologie, comparée, nous nons permettons de
résumer ici les hypothèses qui nous ont paru offrir le plus
d'apparence de vérité au $ujet du peuplement des deux AAié-
nques, Mous exanameroiis tour à tour le^ questions suivantes:
l'^LesÎDdigènesderAm^ique forment-ils une race unique?
S* Ont-ils toujours été dans l'état de profonde barbarie où
lés Européens les ont trouvés au moment de la découverte?
3«Quelle dut être la région de l'Amérique la première habitée?
4* Quels sont les points d'analogie les plus importants signa-
les jusqu'à ce jour entre les races de l'hémisphère occidental
et celles de l'ancien continent?
s* Quel est le point d'où sont partis les premiers colons qui
aieot abordé en Amérique?
VI.
îraiU earactM^Iques des habitants de l' Amérique. — Analogies tartares et
caucasiennes. — Type mongolique des Esquimaux.
i* Unité de la race américaine. La preuve la plus forte de
lunilé d'origine des diverses tribus indiennes, c'est la prodi-
gieuse conformité de leurs traits physiques. Tous les voyageurs
qiii les ont visitées en ont constamment été frappés. Le type
' Voirie premier arUde au n* précédent, ci-dessus, p. 22.
144 HlSTOntE DBS NATTONS GIVILISÉBS
dit américain sa eonserve le même sous les climats les plus
divers *, et telle triba de la NoUTelle- Angleterre ressemble
itififtinient plos, sous ce rapport, à telle autre tribu de la
Guyane^ que les Anglais ne ressemblent aux Cosaques, ou les
Français aux Persans.
La ciievelurë noire, toujours lissé, la couleur cuivrée de la
peau, la structure pyramidale de la tête, la légèreté de poids
de la boite crânienne, les pommettes médiocrement saillantes»
récartement des arcades zygomatiques ', la profondeur des
fosses nasales; lé front très-large, ma!is plns'ftiyant que chez
aucune des autres races humaines ', les contours du visage
arrondis, les yeux légèrement bridés, les lèvres charnues, la
boucfae large, l'arcade maxillaire supérieure avancée, la mâ-
choire inférieure assez forte et formant de ses deux branches,
non pas un angle, mais une courbe; tels soni les principaux
caractères communs à tous les habitants de cette vaste partie
du globe et par lesquels ils semblent participer à la fois du
sang tartare et du sang catuasique. Nous devons mentionner
également la forme des cheveux à tube aplati *, comme chez
les IMom et les nêgrêi, an lieu d'être cylindriques, ainsi que
ceux des autres races humaines, et enfin la petitesse remar-
quable des pieds et des mains*
Les Eêkimofax seuls nous offrent un type différent; leurs
traits purement mongoliqws^ sont une conséquence Yraisem-
blkble de leur séjour dans^ une contrée extrêmement ftt>ide.
De n^ême que le type nègre est le type propre aux races tropi
cales, de même le type mongbliqtie semble s'être formé soos
linfluénce d'une température très^rigoureu^. Les matelots
de l'équipage du capitaine Parry ayant hiverné dans l'archipel
de la Nouvelle-Géorgie, sentaieikt, sous fiofluenee des froids
polaires, leurs tempes se rétrécir et l'angle ekterne de la p^n«-
plère se relever. Une génération ou deux passées sous ce ciel
'• I
* Voy. Màlte-Brun, Prieîs de géùgr,
' Maury, La terre et Vhùmme.
* Malte-Brun, Précis de giogr.
* E. Dommenech, Les Indiens de l'Âmiriqu^da ticrd; datai la lleviw eontemp.
année 1S58. * ' " • - - . ; • 1% ..-:).
* Hollard, Les races humaineSé ' ^ ' ■
DU «Wqi^P ET M L'AViUIQUK CBVTRALE. 4i5
impitoyable eussent, sans aucun doute, suffi à donr^er i leur
(K)$lérité ces yeux bridés, cet écartemeat des arcades zygoim-
tiques, ce rétrécissement des teni)>es que nous remarquoiis
chez les tribus de l'Asie boréale. Eu i^reuve de cette assertion,
nous pouTons citer Teiemple fourni par les Lapon$. Ce peufUe,
coBfiné fbos la région la plus boréale de l'Europe, offre le
type mongolique infiniment plus prononcé que ses voisins,
les Firmaii, et cela malgré une intime ressemblance entre les
idiomes de ces deux nations K Les Samoyè(k$ des environs
d'Ark^ngelsk nous donnent l'exemple d'un pbénomène tout
semblable, ce même type se remarque chez eux d'une ma-
Dière beaucoup plus frappante que chez les tribus finnoises de
la Russie central^. Au reste^ la structure de la langue des Es-
kimaux prouve incontestablement une identité d'origine entre
eux et les autres nations américaines.
VIT.
Analog|e& morales entre lea divers peuples américains. —Analogies des Idiomes.
— Analogies des usages. — Analogies des cultures.
Soos le rapport morai, les nations indiennes n'offrent pa&
moins d'analogie que sous le rapport physique. Pour en être
convaincu, il suffit de rapprocher les récits des missionnaires
de l'Amériqne septentrionale du Voyage au Pérou de la ConiOr
fmt. Tous remarquent avec un égal él^nnement cette pa^
tieoce extcaordinaire à supporter la douleur, ce stoïcisme far
ioaehe,ce oaractèreàilafoisenfant et apathique, qui semblent
être le trait distinctif de toutes les nations indiennes ^
L'étude des idiomes atnirieains^ elle c^ussi, nous conduit an
mêmies coaclilsîons. En effet, si les mots diffèrent beaucoup '
de tribu à tribu, coname chez leSiAustraliens j.les Nègres d \f»
peuples de* l'Asie tx)Fèafe, en un mot, comfne chezla plupacf
dei races sauvages ou barbares, les mêmes formes gramma^
ticales * ont, en revanche, été signalées dans tous les idiomes
parlés depuis les rives de la Méditerranée ^rctiq.ue jusqu/au
* Stbkïdber, Les loHffuei de f Europe moderne^ . t ,
* Wlieman, Sur Us rapports de la science et de la religion rMlée. ^ ,. ..
*BoselljdeLorgue8, leC/iriff deoanlie<t^(«* < mM
110 HISTOIEE D£S NATIONS aVIUSÂBS
sud de la Palagouie. Partout Ton voit régner Tusage d'attacher
le pronom régime au verbe, partout même structure incor-
porante S même mode de former les mots composés par bri-
sure, partout les prépositions sont remplacées par des post-
poçitions. Les deux langues indiennes les plus dissemblables^
sous le rapport du dictionnaire, s'éloigneraient vraisembla-
blement moins Tune de Vautre, quant à la grammaire^ que
l'anglais de l'allemand ou l'italien du latin ^.
Quelques auteurs avaient cru retrouver dans ridiome
othomi ^ et un autre dialecte de la même famille, des formes
monosyllabiques analogues à celles de la langue chinoise. Une
étude plus approfondie a prouvé qu'ils s'étaient trompés. Tous
les linguistes sont aujourd'hui d'accord pour rattacher les
deux langues en question à la classe des idiomes dits incor-
porants *.
Les recherches de quelques philologues tendent à prouver
au reste que les différences qu'offrent entre eux les vocabu-
laires des diverses tribus indiennes ont été fort exagérées. De
83 langues examinées par MM. Barton et Yater ^, il y en a
70 dont les radicaux semblent les mêmes, et l'on a pu arriver
ainsi à reconstituer les éléments d'un lexique originairement
commun à plusieurs familles de la race cuivrée.
Ce qui parait encore justifier notre opinion, c'est qu'un cer-
tain nombre d'usages vraiment caractéristiques ont été signa^
lés chez la plupart des nations indigènes de l'Amérique. Men*
tionnons notamment la coutume de porter enchâssé dans
1 Duponceau, Recherches sur les langues indiennes.
> Naxéra, DisserlcUio de lùiguâ othomitied.
'Cette assertion ne saurait tqutefois d'appliquer eans beaucoup de réserve, à
ta langue Othomi^ alnal qu'aux autres dialeotea de la famille Jfaya. Lea dUÎé-
renées entre eux et les autres iillomes du Mouveau-Monde sont trop considé-
rables poumons permettre d'arûrmer d'une manière bien positive, la filiation in-
dienne des premiers. Ajoutons cependant que par leurs traits physiques et par cer-
taio^ détails de leurs grammaires, tous les peuples de race Maya se rapprochent
beaucoup des autres Américains. Les travaux récents de H. Brasseur de Boar-
bourg et la publication prochaine de sa Grammaire Quichée auront pour ré-
sultat de faire ressortir la nature évidemment monosyllabique de tous lea idio>
mes des Aborigènes de l'Amérique centrale.
• Transad» of the American ethnologie. Society^ vol. 1".
* Robertson, Hist, de l'Amérique.
h lètre inférieure une pïèrte ou utt morceau de' boîs, qui se
^trouve à la fois parmi les Indiens de l'Amérique russe et do
rOréRon, à la cour des empereurs du Mexique et du Pérou el
chez presque toutes les tribus brésiliennes. Ce Irait est d'au-
tant plus digne d'atlenliort qu'il n'a encore été remarqué
nulle part dans Tancien Monde, excepté toutefois chez une
on deux petites peuplades de l'Afrique orientale.
Il convient de rappeler également l'aplatissement de là
tfte des enfants nouveau-nés, ustté chez plusieurs (ribus des
Elats-Unîs *, au Mexique et au Pérou, et qui, dans ces deux
dernières contrées, a existé de tout temps. C'est ce que prouve
nnspectîOD des figures humaines sculptées * sur les motiu-
ments de Palenqué et des crânes extraits des plus anciennes
tombes aymartu. En tigueur chez certaines nations de l'Eu-
rope, cette pratique recevait dans le Nouveau-Monde un déve-
loppement extraordihaire el signiflèatîf au plus haut degré.
L'inspection dés euliureê connues en Amérique au moment
de la découverte semble établir encore Tideritité d'origine de
toutes les tribus de race cuivrée. Un petit nombre de plantes
aliraentaires ou d'un usage fréquent, telles que le maïs, le
tal)ac,lesfrijoles ou haricofe d'Amérique, étaient seules l'objet
des soins des Indiens ^, dans la plus grande partie des régions
chaudes ou tempérées du nouveau continent. Nous sommes
porté, pour notre part, à voir dans ce fait plutôt la preuve
d'un legs fait par ut)e andëYme natton agricole aux tribus qui
3e sont successivement séparées d*elle, que le résultat d*urt
emprunt de certaines peuplades aux peuplades voisines. A
Tétat sauvage ou même nomade, l'homme n'obéit guère rfu'à
lanmthie. Les siècles s'écoulent sans qu'il songe à modlQer
son genre de vie ou à s'approprier les arts et les procédés
agricoles dés races plue avancées que lui en civilisation. C'est
ainsi que Tou voit la culture de la folle-avoine en honneur
^ourd'bui chez les Métomims^ rester parfaitement inconnue
* Mnary, La urrt ei l'hùmmé.
' Dopait, Voyttgeau Mexique.
*Ui natloiw eîYilftsées éa Mexique et du Pérou avalent oonnai&sance d'un'
grand nombre de plantea potagères» dont l'usage est, de nos jours encore, reaté
inconnu en Europe.
\r SÉRIE. TOME XIX. — NM 10 j 1 859 (58* voL de la coll.) 8
'^ i'
IIS aiSlOIM^DBâ KilTKW CiTItIflfeBi
à toutes les nations voisines ^, et las peuplades des Etats-Unis
prélérei: Texilet les misères d'une vie errante aux aYanHages
iacontestables du régime sédentaire. De même que nous som-
mes porté à reconnaître dans Tidentité des €$pêces animaki
domestiques chez les peuples Tartares, Nègres et Européens,
une preuve de la parenté étroite qui les unit l'un à l'autre, de
même nous ne pouvons nous empêcher de conclure de la
similitude des cultures chez la plupart des nations indiennes
à l'origme unique de toute leur race. Les plus anciens mona*
noieots de l'Amérique témoignent au reste de Tantiquité de
Tagricullure dans cette partie du monde. On a retrouvé dans
les> ruines de Palenqué des figures sculptées^ le cigare à la
bouche % et des éjpis de maïs parfaitement reoonnaiseables se
voient encore gravés sur les rochers des rives d^VEssiquébo.
VIII.
■ - •'
Les feoples atnéricainft n'ont pas toi^oura été dans l'état AeWliaria. où an les
a trouvés. — Mines de calvre exploitées, -r Statues et cultures retrouTées.
~ Numération décimale.
2* Etat ancien de civilisation. Les peuples du nouveau conti-
nent paraissent avoir joui, dans rorigine^ d'un certain degré
de civilisation supérieur à celui qu'elles possédaient au mo-
ment de la conquête. C'est ce que s'apcordent à démontrer
une foule de traditions indigènes. Quelques tribus de la Nou-
veUe-Bretagnei aujourd'hui absolument barbare^^ se rappel*
lent avoir connu et pratiqué jusqu'à une époque relativement
peu ancienne^ Tart de travailler les métaux^ et des traces d'ex-
ploitation dans les mines du lac de cuivre ^ sont venues confir-
* Cette culture se retrouve cependant au Mexique. La folle avoine y est connue
sous le nom de Wachtîi et ne sert qu'à la tiourrituiis des be^Uaux/Ge n'est
guère qu'en cas de disette que les hoAimes en font usage pour leur propre anb-
sUmoce*
> Gabirera's, City of Tukaiafi, Le cigare était parCaltement connu desMexicains
au moment de la conquête espagnole. M. l'abbé B. de Bourb(iurg nous assure
que c'était un passe-temps favori de Montezuma. Le même auteur inclinerait
à voir» dans la scène où se trouvent représentées ces figures il'hommes ftAhant,
]nii8lolre à'Hunah^ et à*EahdlanqiU, que les princes île Ptienqné «vident
obligés de ftimer, en les menaçant de la mort, au cas oft leurs cl f^area iffendralent
ft iTéleiBdre. Voy. Hitt. du naHom tivUiàéei du JfMçfue, Ut. !•*.
* ÀnndUt de la propagai. âê la foi, année i8S7-5S .
DU WÊXêVM et m L'AXÈaïQOK'ClinnULB. 119
UKrieafe- iértloîgnage sur ce point. Le^Htmpéi cooserf aient
u» vdigae souvenir de cette nation civilisée des Àllis^êem$ S
détniilfr par eux^ ^t dont les naonoments subsiMent encons sur
le» rives dn Missidsipi. D'un autre côté, les forêts de la Guyane
aDjomd'taui oceupéed par quelques tribus anthropophages, ro-
cèleut dans leurs scditudes, des statues de pierre, des sculp**
turef, des roches gravées, indices certains du passage d'une
ustiêvi déjà policée. Enfin, Ton retrouve chez un grand nom-
bfe de tribus des plus barbares, certains usages, certaines
oérémoni^ religieuses^ la culture de quelques plantes alitae»*
taires qui semblent afotant de débris d'une ancienne dvili^
tttion ai]yourd'hui perdue ^i Ce qui exclut encore l'idée d'une
origine absoltinienl sauvage des tribut américaines, c'est la
présence^ chem la plupart d'entre elles, du système de numéra^
tion décimale. On le retrouve. notamment chez les Péruviens,
les Aymaras, les Tarahoumars, les Lénapés, les Dakotahs, etc.,
et généralement chez toutes les peuplades qui avaient su
se maintenir dans un étal de lumières supérieur à celui des
tribus environnantes. Si quelques familles ethnologiques, les
Caraïbes, par exemple, comptent par cthg, ou les Calitonilens
par quatre, cela tient uniquement chez ces nations à une perte
plus complète de la civilisation et à cette diminution des fah
cnltés calculatrices qui en est d'ordinaire la première suite ^*
Je ne pense pas qu'on ait encore vu une seule peuplade re^
tombée dans un état de barbarie complet, en conservant la
numération par dix. Si donc les Indiens avaient débuté par
la ^ie sauvage, au lieu de commencer par un état plus ou
moins civilisé, jamais ils n'eussent découvert le système
décimal.
Nous savons en effet que les peuples qui sortent de la bar-r
barie pour s'élever au rang des nations policées, gardent
toujours leur manière de compter primitive. C'est ce qui a
lieu notamment pour les Azteks et les Othamies qui comptent
' ffntwrt pUtore$<fHê.
^ Mifiiy, La tetrê H ^homrne,
' iM AfMS éBè Ues KmirUfs, dont Vorigliie tartans somble aqlomrd'btti Ânoon»
tenaille» ont également adopté la numération {lar 5 et par 20. Voy, PilinuiMHr,
«ber den hau der Alno iprache» Voy. égalemeni notre^ gramnukife di la langue
oiAo et nos rechtrehes sm Uf languei amérkoéui»
110 BmOinB Mfl IfATIOM CIVILMÉn
aujourd'hui encore par cinq ei vingt K Ce seul fait suffirait aa
besoin pour nous prouver jusiju'à l'évidence que les ancêtres
des Mexicains* étaient, au moment où leur idiome s'est formé,
moins policés que les sauvages de la Nouvelle-France *.
Enfin, nous sommes encore confirmé dans notre opinion
par cette considération que, si l'on a vu des fractions de peu-
ples civilisés retomber dans Vétat sauvage, comme les petiU
fttofies de Tlle Bourbon et les descendants de ces colons por-
tugais, dont le docteur Yvan visita les villages dans les forêts
de Malakka \ il est sans exemple, au contraire, qu'un seul
peuple sauvage se soit policé de lui-même et à moins de con-
tact avec les nations étrangères. Toutes les observations
recueillies jusqu'à ce jour tendent à faire voir dans la vie
sauvage, non pas l'état primitif de rhumaiitté. mais bien au
tetttraire la perle d'un état antérieur de civilisation et de lu-
mières ^.
IX.
QiifUfuraat les première pays de rAmcriquc qui forent habités ? — Les pays
équinoxiaox, tels que la Guyane.
a*" Séjour primitif des tribus américaines. Telles sent les
faisons que noas avons de croire à l'unité d'origine des tribus
indiennes et à leur état ancien de civilisation. Il nous est plus
difficile de déterminer le lieu de leur séjour priniitiL Nous
inclinerions cependant aie chercher dans les régions chaudes
de l'Amérique. Ce qui nous guide, c'est la teinte cuivrée de ces
nations, qui se rapproche beaucoup du teint des Hindous, des
Arabes et des habitants de la côte de Barbarie, la forme
aplatie du tube capillaire dans la race indienne, comme dans
Certaines races méridionales, et la nature même des plantes
cultivées chez les indigènes de fAmérique, par exemple, le
* Transaet. of the Àmeric etimoi, lociely, wl. l».
• » Bisté des nàHotit cmlisées du Mexique, pac M. de lÎQUrbourg.
* Les Coféeos , bien que civilisés plusieurs siècles déjà avant Tèfe chréUeonc,
ont toujours conservé leur système numéral par 5. Voy. Àtia polyglotta de
Klaproth. Les Basques donnent aujourd'hui encore lieu à ta tnéme obserratioB.
Yoy. Cl. impoMihle vencdo de loinramendi.
* Dé Wranu e^ Chi»ê, par le docteur Yvan.
* Soiréeê de SavU-PéteràfOurg, J- de Maistxe.
DD MSXIQIIB BT 9E l'aMÉRIQUR OKHIRALB. Ift
lâbacy \e mais, dont la physionomie seule suffità atlester Tori*
gine tropicale.
De toutes les contrées équatoriales du Nouveau^Monde^
c'est à coup sûr ia province limitée par rOrénoqaeet le fleuve
lies Amazone?^ qui semble avoir été la première peuplée. Là»
en effet, se voient encore les monuments indigènes paraissant
le? plus antiques. Notre opinign d'ailleurs s'accorde parfaite-
ment avec les traditions des peuples du Yucatan, de la Kondi*
oamarea, du Pérou et du Brésil, qui tous préten<leni avoir
rrçn de Vesi ou du nord les rudiments de leur civilisation. 0e
là, les tribus se seraient répandues sur la surface entière d^
continent américain, retombant dans un état de barbarie de
pins en plus profond à mesure qu^elies s'écartaient de leur
première patrie, et finissant comme les peufdades de rOrégon
l't du Buenos Ayres, par atteindre un degré d^abriitissement
comparable à celui des races de la Nouvelle-Hollande. Qn doit
même attribuer la disparition des anciens habitants de cette
région-mère à Tinvasion des peuples Caribes, d'abord ses con-
génères, qui, après un long séjour dans TAmérique du Nord,
rcTinrent envahir les petites Antilles et tes rives du golfe de
Mexique, &{Mrè8 en avoir diassé les nations aborigèqe^ ^
La race incoonue dont les monuments couvrent encore ka
riTes du Mississipî et les plaines du Canada, a certainement
en une cMrigioe méridionale et semble a^oir pris Aais^ace,
w le pteteau de y Aiiawak '.
X.
Ripports entre les race» américalDes et celles de raaciea Monde. — Rapports
avec les races d'Europe^ en particulier avec les Basques. — Coutumes sem-
blables. -> Grammaire basque. — Vocabulaire flntioiii. — Difficultés sur un
pvisssi ]Nir le détroit de Behring. *- ProbablUtët plue grandas» par l'Océan
Atla]itiqa«. ^ Analostos avec les Egyptiens.
4* Bappori des races américaines avec V ancien Monde. Peu
de questions ont été aussi agitées que celles des rapports, soit
de langue, soit de mœurs, que les peuples de TAmérique nous
l^r&enlent avec ceux de l'ancien Monde. Tour à tour, on a
' ftobertion, Hiti. de VAmériq,
'Celte opinion se trouve rapportée par M. Brasseur de Bourbourg, Bisi, des
vitMf du Mesiqtœ. Méaomoins» il ne la regarde pas comme incontestable.
voulu lew troa^ep nne flliâtion cbaoatiéeniie S celUq^e ^, si^
bériènrieou malaie. Eiifin, un grand nombre de litigui&tas
seiriblent disposés à adrt^tlre te mélange, à une épCKiu© très*
ancienne, de^lribiife te^Mres Tenues par le décroît deBihrinfff ^
atec les natîom indigènes du Noweau-Monde, donlTorigine
eontîunemît toutefois à rester un m-yetetc. . • : .
Depuis quelques années «ependanti «né éludé plus appro*-
fondie de la grammaire comparée a pernfiis de coastatel- le»
fessen^btences httlmesr <joc noos offre la langue ftfls^tw â«?ec
quelques Idi^mei du NouYeau-Moode et' notatwmefrt a^eè le
kiehm ou péruvien; et lia patenté deë natiow du-Noi^Gau-
Monde tivèt les peuples de race ibitiênm setoble désormais
rnï feît BcquÏB à la science ♦. Tous les ethnologues ont été frap-
pa de là ressemblance extrême qu'offne le type des figures
eculpWes 'SUT' les murs des palais A'Vœmùlei de iPoIenQué
avec ie type boique d'aujoard'imi. L'iisa^de la eom^ade en
Afertu duquel sit6tqu\n7e femme accbuêbait, c'était le mari
qui se mettait au lit pour redevoir les compliments de toute
la flimUte, a-cxistô à la fois dans quelques cantons de la JVa-
f^mn espagnole et dans les grandes AnHUè»] il se retrouve
encore aujourffhui parmi certaiïïés peuplades des rives de
VA$tiJa»((mê. Le je«i de paume> de tout temps le grand divertis-
sement national des Banques, était patimi les peuples du Mexiu
que' et du (^atémala ^ un jeu sacré auquel les princes
«eulë pouvaient prendre part. Enfin, Fo^ia retrouvé dtin» des
feuilles faites^èn Ecosse *et sur les fciords duiRhin ', des débris
lumiains patiiissant 'rembnter plus bantque l'époque eeMqae
etdont t<>n^ tes caractères sont identiques à eeuN de la rae
amérioaine.' • • • • •. . ..,:;.
'«Iia!^uiihasat<d«ing<Miier;à cètédésveisemblaticesifuetioijis
oA^ela |;ramn^it^; <ie9<>¥0dabtrlaires basque et •amérii^aîfii'në
• . . . ' i ' ' ■ ' ' ' - ' ' ' "
' E, Do^mnepcch, Us Indiens de l^Améri^ . d^ Nord.^ r : •. . i ■ .
iyiahehnin, Précis àègéog.' ^ ' . . / /,
• Brasseur de Bourbourg, Hist. des nations du Mexique,
• Daniel WIIsod, sur la TptobMMé d'itne poptkUimn «nli^t^Mii^ mis Gélus,
' Voy. an article de M. Lltlré dans la Revue des Deu9-MondeM, tSSS.
v^*.'
DU HKIOQS ST M I.'AlltelQI« GBNIRALI. 1S3
préseotoût entre eux que de bien bibles analogies. Ce lait est
d*autant «plus extraordinaire que, sous ce dernier rapport, les
idiomes du Nouveau-Monde se rapprochent sensiblement de
cem de la famille fitmoise proprement dite. En Mmip#, 4n
afOfdfo, en péruvimj les radicaux les plus importants» ceux
surtout des noms de nombre, rappellent souvent d'une manière
snrpfenaute les radicauxcorrespoadantsdu madjar, du iekfnh
votàr, du swomi et du lapm K ■ ■ ^
n est bien difB<il0 de ne voir dans des analogies de eette
Datitre 4ue le résultat de relations plus ou moine passagères,
afaut Qiisté entre les> deux oootin^nts. Un peuple n'emfurunte
goèreè un autre le& formes de sa grammaire, ni les.motsqui
servent à désigneif les objets les:plûs esseutiels. Toutes Jtea im
que, sur ce» deux pointa, il y <a^ entre «leux idiomes, une
étreite affinité^ on est\en droit de conclure à- la eommuaaulé
d'odgioede Cesimèaies idiomies. Les rapproehenients linguis-
tiques entre les dialectes américainsel: les langues banque ou
brtare ne sauraient, au reste, donner lieu à aucuoei difficulté
sérieusd^ si, cx>mme nous l'espérons. Von parvient à caUacberi^
l'idiome eu^arien lui-même aux idiomes de VOuml^ Dès lors,
tes languefi du ISouveau-Mende ne eerai^nl plus quedes scaurs
de la langue èosfuc, ayant conservé dans leui "s racines plu» de
ressemblaaee que les dialectes finnoiê. -
Cieei nous prouve à quel point est déniiée de fondements
V<HPÂnioii de ceux qui veulent faire venir les» premiers babi*
tants de l'Amérique par le détroit de Bfîkpinff^ Leslapgue^ du
Kouveau^oifde 4i^Gèii!eot totalement, soua le douille rappoi^
de la grammaire et du dictionnaire, de celles de Im^Sibémou
de TAsie orientale, à l'exception toutefois de Tidiomedes
Mumk^chiê, peuple habitant le nord du KaiKipbat|La> et dont
Toriginfi puremeat«aniéricaineest.aiijoard'iiiuiJbor9 dt^ doute.
On a remarqué d'ailleurs que plus un peuple s'éloigne de son
séjour primitif, plus son type tend à s'altérer sans que jamais
d'ailleurs aucune influence de climat ou de civilisation puisse
Ini rendre ce premier type une fois qu'il a été perdu ; c*est
' V07. notre article sur les affinitii de ta Ukn§mhaii^ê av€c Jcp idioine$ 4t
ainsi queles traiU de la vBceeauewqfu, encore presqu 'intacts
ebez ks Finnois S s'eSCaci^Dt peu à peu> à mesure que Ton s'a-
Taxice vers l'^s^t. Enfin, chez les Twks et les Mongols, le type
européen disparaît complètement pour faire {)lace au type tar-
tar^ ou niongo^ique ^. Si donc Ton admets pour les nations du
Nouveaa*lUioude^ une origine asiatique, l'on devra retrouver
chez eiu la même contormalion physique que chez les peu -
pies de Textrême Orient. Or, l'expérience prouve tout le con-
traire^ et nous savons que le type américain intermédiaire
eutre le type mongol et caucasique se rapproche surtout de ce
dernier ^.
Uae migration par Vocian Atlantique semblerait au con-
traire ne donner lieu à aucune difficulté. La traversée en
barque ou en canot, d'une si grande étendue de mer, n'offre
pas d'impossibilité, et nul motif ne nous oblige à recourir ici
à l'existence si problématique de l'ancien continent de l'Atlan-
tide. Sans rapporter l'histoire dq don Alvarez Cabrai, surpris
par la tempête, à son départ de Lisbonne, et jeté sur la côfe
de Brésil, dont il fait ainsi la découverte involontaire^ il suflit
de citer cette petite barque, qui, en 1731, se trouva, par la
violence de l'ouragan, por'ée des Canaries jusqu a ïî\c de
Trinité S aux Antilles, où son équipage aborda sain et sauf.
C'était précisément en face de cette côte de Guyane, où des
raisons d'un autre ordre nous ont déjà engagé à placer le ber-
ceau de la civilisation et de la race américaines,
' Monie d'Aïuet, loy. w SpiUhtrg.
* Cest un fait reconnu aujourd'hui, que lea nègres des États-Unis qui se sont
coDâervés purs depuis trois siècles,, bien que \1vant an milieu de peuples cin-
Usés» et s )us un climat tempéré, ne montrent encore aucune leodanoe sensible
à.modliler leur ^pe primitif. Voy. NoU et Qiià4ém, Hfpf» ^ licmkm. Qui-^
q^ea analooUftl^ avalent dépendant cru lemanuer ime légère dâmiiHiUon
*dans raplaiisseiçent de la boite crtnienne et la structuie laineuee du sys-
tème capillaire. Des observations plus précises et plus suivies leur onld<mné
tort.
* Nous avons vu, chez M. Bra«eur de BourbouDg, des phetographits de ém*
<^danU de familles royales 4e l'^io^iav^ cenUale^et 4Q0t les tnûls asM |w
rement finnois. Nous avions mépe cru tout d'abord que c'était des perlMita
d'habitants de la Finlande que nous avions sous les jeux.
* Roselly de Lorgnes, le Christ devant Je eiéçle» et Amolee 4e pkHosojikiè
chrétienne, t. tvm, p. 178 (*• série).
DU VUlQim BT BB L'AMiftlQIIB GINTâALE. 125
Tout en attribuant une origine orientale aux peuples du
Nonveau-Monde^ nous ne prétendons pas nier que de temps
à autre des embarcations^ venues d'Asie ou des Iles océa*
nieones, n'aient pu être poussées par les vents sur les cAtes
aioérieaines. C^est ce qui est arrivé dernièrement pour une
embarcation japonaise. Jetée malgré elle ^ sur les rivages de
Californie. De pareils accidents ont dû se renouveler de temps
à autre dans la suite des siècles. Ge que nous croyons toute-
fois, c'est que le Nouveau-Monde n*a pas été peuplé par l'Asie,
c'esl que les colons asiatiques, loin d'imposer leurs mœurs et
leurs croyances religieuses aux nations de race cuivrée, ne
paraissent avoir influé en rien sur le développement de leur
civilisatioii et ne se sont jamais trouvés en relations suivies
avec elles; s'il en eût, en effet, été autrement, la première
chose qu'eussent faite les émigrants, c'eût été d'apporter aux
peuples américains la connaissance du fer, des animaux do-
mestiques, du riz et de quelques autres céréales, toutes choses
ignorées des races du Nouveau-Monde ^ jusqu'à l'époque de la
* Bévue orientale américaine, n« l**.
' N'u'ibitinB pas les analogies qai semblent exister entre les civilisations du
Noi¥eai»-lloiide et ceUea de Tantlque Egypte et de TAfrique septentrionale.
Qoelqiies ressemblances Irès-slnsulières dans les pronoms ont été signalées entre
les Chellehs on Kabyles da Maroo et les Unapés (V. Hist, dee Berbères de M. le
baron de Slane, toI. nrj. Les cérémonies mystérieuses des habitants de Palen>
qoé offrent bien de la ressemblance avec celles des Égyptiens que Jamblique
nous bit connaître dans son ouvrage sur les mystères des Égyptiens. Enfin, la
eoalear ronge était regardée par les habitants de l'antique Egypte comme la
plus noble de tonte les conteurs. Dans leurs sculptures, les hommes sont tou
joan peints en rouge, tandis que les femmes le sont en jaune. Les peuples étran-
8iKà i*Ëgypie sont peints sdt en noir, soit en jaune, soit en blanc, mais ja-
nuls en nage, ft moins qne lennf princes i^eussent fait un traité d'alliance arec
1« nnMoUs (¥oy. Mas de la commission â^tg^te et Nott et Gliddon , Types
of MBMfcdi): Le ronge jouit d'une feveur égtile chez les Indiens des fifafs-Unfs,
q»i»piiir<flLpilm«r tenr aopéiiorité suf les autres races d^hommes, s'intitulaient
le peuple rouge, bien quMls ne soient que basanés. Les tradiUons religieuses qui
Kntnmvcnt à la fois thex les anciens Grecs et les Américains, telles que le culte
d'ireitout, le Mars des Canadiens (Voy. Génie du Christianisme), qui rappelle
^9UeaieQtriipK des Grecs et le Pûarûms des Égyptiens et la légende d'Orphée,
il bien conservée ches les Lénapés, et dont lés traditions guatémaliennes sem-
UeBtfUons « aasnré U Brasseur de Bourbonrg, avoir conservé quelques vesti-
sn, ont très-probablement pris naissance sur les bords du Mil. Enfin,' les peuples
It6 Bigioiu I» HATio» aroASÈÊS ne xniQiift.
découTerle et coooiies au coDtraire depok lyie haute anti-
quité chez les Chinois, les Hindous et les Japonais. Ces colons
n'eussent pas manqué également de donner aux indigènes de
TAmérique un système d'écriture plus complet que celui dont
se serraient les habitants du Mexique et du Péroo^ et malgcé
la ressemblance de quelques usages * signalés entre les Peaux-
Rouges et les peuples de l'Asie centrale, nous persistons à
croire à l'origine purement onentalê de la race et de la
chrilisation américaines.
H. de Cbakbxckt.
• • •
de rAmériqne, îgDoranU comme les andens ÉçypUcos, de l'art de forger le fer
(Voy. RoberlMD, Hist. de rAwnériqui^,, nrHent comme eux le icnpiaeer par le
cehrre doiti an moyen de procéda atyouid'bai pecdiis«
' Dupaix, ifoniuiifiiff du Mexique.
nWftUM KT î* KfCTGLOlPÉBiK TflÉOLOGIQIJV. iSt
•ft ■■"»*> -j'h'*'- -■■ij>i--f ».i.i É,. y
• : . ■
;2lf0l00âtqut totljoltqtu.
NOUVELLE « 2* ENCYCLOPEDIE THEOLOGIQTJl
p
r r .
00 .
Snr toutes les parties de la science religieuse, ottMnt en fasaniQait et pai.oiiln
ilpliabëtique, la plus claire, la plus facile, la plus commode, la plus variée
et la plus complète dés tbiéofdgie^/
P«Mlée par M. Vmhhé MICïim K
En terminant, dans notre cahier de septembre dernier *, le
compte-rendu des 52 volumes de la i'* Encyclopédie théolo-
jfifue, publiée par M. Tabbé Migne, nous annoncions que
oous ferions connaître prochainement à nos lecteurs les
ouvrages qui entrent dans la nouvelle Encyclopédie IhéologiqtÂe,
qui est la 2* de ces collections, et qui est aussi composée de
52 volumes. Nous tenons aujourd'hui notre promesse, en
commençant ce compte-rendu, et l'on verra que les nouveaux
Dictionnaires ne sont pas moins dignes que les premiers de
Ggurer dans la bibliothèque des savants, et ne sont pas moins
propres à faciliter les recherches et à compléter Tinstruction
de tous ceux qui s'oceup«aUd'iÛ6toire, de science, ou d'apo-
logétique, soit philosophique, soit tbéologique.
TOMB I à III. — 1851. Prix 24 fr. les 3 vol.
DlCnONMAlRE DE BIOGRAPHIE CHRETIENNE, jrréientant to «ne: !• des
Vf^rsonnagts hûtoriquet de tout les pays qui se sont signalés comme apologie-
^ et défenseurs de la révélation, par leurs ouvrages , leur vie ou leur mort,
anint ef depuis l'ère chrétienne; 2' celle de tous les hérésiarques, chefs de
»ae, sophistes, incrédules, philosophes athées, déistes ou révolutionnaires, etc.,
<mi ont troublé la paix de V Église et qui ont combattu l'influence et les progrès
it la religion ; 3* celle des écrivains, prosateurs et poètes, qui ont publié des
' Prix 6 Cr. le vol. pour le souscripteur  la collection entière, 7 fr., 8 (ir. et
ntéme lO fr. pour le souscripteur à tel ou tel dicUonnaire parUculier, 52 vol.,
I^x 312 fr. — Ghes Uigne, éditeur, rue d'Amboise, à Montrouge, banlieue de
Paris.
^ Voir Annales, t xvui, p. 189.
128 IfOUTELLB R 2* BNCTCLOPÊDIB THÉOLOGIQUB.
owDraget sut^ ponr ou eonfre la rêligiontoveela nommctatwre made êl détaH-
Uê de ces écrite, eu,, ete.^Ouvrage dimt U fond, emprunté à FeQer, a été cor-
rigé et tris'souvent refondu d'ofirèM lee vnàieçMênt de la critique et de la 5t»
bliographie contemporaine. — Enrichi d^une foule de notices dont un grand
membre ne se trouvent dans aucun dictionnaire biographique, et prolongé
i»9qkià Vannée 1850 induHvement', par François PniEifNÈs, membre de pin*-
aieurs Soclf^tés saTantes de Paris et de Lyon, auteur de Vlnmiêution du dânandue
considéré sous les rapports hygiénique,- économique^ moral, social et rêligi€%Km,
et de plusieurs ouvrages couroimés. .
Qui n'a pas besoin d'un dictionnaire biographiijue? Quî>
dans la plupart des circonstances les plus importantes de la
vie, prêtre, magistrat, littérateur^ historien^ /écrivaia quel-
conque^ n'a pas besoin, ou au moins n'est pas bien aise de
connaître l'homme, l'auteur dont on parle, de savoir en peu
de mots et de temps, ce qu'il a fait, les ouvrages qu'il a com-
posés, l'esprit qui y a présidé. Us diverses éditions qui en
ont été publiées? Aussi combien n'a-t-on pas composé d'ou-
vrages de ce genre, à commencer par les huit ou dix éditions
du grand Dictionnaire d$ rabbi JUoreri, qui est arrivé à la
fin à 10 volumes in-folio, et la Biographie Mickaud^ qui s'est
étendue de 70 à 80 volumes in-B"»? Ces éditions^ faites pour
les grandes bibliothèques^ sont inaccessibles au coiiimun
des lecteurs qui ne peuvent y mettre le prix exigée et se
voient même souvent embarrassés du nombre des volumes.
Aussi a-t-on fait à leur usage des biographies moins étendues.
Parmi celles qui ont eu le plus de vogue, il faut citer celle
de l'abbé de Feller, qui parut au commencement de ce siècle,
et qui a eu un grand nombre d'éditions corrigées et aug-
mentées. C*est ce même ouvrage que publie M. Perermés, mais
il faut le dire, suffisamment corrigé et grandement aug-
menté, puisqu'il comprend tous les atrtenrs morts, jus-
qu'en «850.
Que dire do l'œuvre de l'abbé de Feller et de celle du
nouveau biographe ?
La biographie de l'abbé de Feller, malgré ses précieuses
qualités et les bonnes intentions de l'auteur, est jugée depuis
longtemps non-seulement comme incomplète^ mais souvent
comme inexacte, et ne suffisant plus à cet esprit de recher-
ches exactes et complètes que l'on exige dans un livre comme
celui-là.
ounrieiîfiAiAB di» peusbciîtions. 129
M. Fereaaès a plusieurs fois refaitles articles de Peller^ et nous
pouTOos dire qu'il les a sensiblement améliorés, les articles
DesmrUs, Bossuei, Fénelon, etc., par exemple; mais plusieurs
fois il n*a fait que le copier> et il y a même quelques lacunes
qi]i nous étonnent. Ainsi à Tarticle Coffin, il a copié Feller,
qui Tante beaucoup trop cet auteur, et ne dit pas un mot de
son jansénisme inconsidéré et opiniâtre. C*é(ait pourtant
une chose nécessaire à noter, et d'autres éditeurs de Feller
t'avaient déjà fait. Nous ne saurions aussi comprendre pour-
quoi aux articles Descaries et Malebranche, l'auteur omet
d'â\ertir que tous les écrits philosophiques de ces deux au-
teurs ont été mis et sont encore à Vindex. Dans une biogra-
phie catholique, on devrait indiquer tous les livres que l'Eglise
signale ainsi à Tattention des chrétiens pour qu'ils se gardent
des erreurs qui y sont contenues. Cela empêcherait de leur
prêter une foi aveugle, comme on le fait pour des théologiens
très-mal notés à Home, et en grande vénération dans certaines
écoles.
La partie philosophique^ ainsi que dans Feller^ nous parait
laisser beaucoup à désirer. Mais c'est là une matière neuve et
qui demande un dictionnaire à part^ et nous croyons savoir
qu'on en prépare un pour la dernière Encyclopédie. M. Migne
a déjà publié un Diclionnaire de philosophie scolaslique ; pour
complément, il faut un Dictionnaire de philosophie contempo-
raine, et nous formons des vœux pour que ce dictjoi^naire, qui
demande beaucoup de temps et de soin, soit bientôt ac(ievé»
Pour complément des connaissances utiles à une biogra-
phie, on trouve dans ce dictionnaire :
l*" Chroootog^e de l^bl9l«ireB«int«u
2* Soceession chronologique des papes, depuis S. Pierre Jusqu'à no» jouis.
}* TaUleau sommaire des «celles géqéri^x.,
h* Tableau synoptique et alpbabéUque dés personnages dont les notices sont
ooDteoQcs dans le dictionnaire, rangées par ordre de siècles, jusqu'au 19* siècle.
f
TQiKEft IV ^t V* -* 1S61. Prix 16 fr. le^ 2 VoL
DICnONNAIRÉ GÉSÈkXL ET COMPLET DES T^EnSÉCUTlONS touffertes
parf^iaeedlMifUS, depmùpJimÈ^hinistjvigqû'àhorjourt. IVriéTcWt^iM' de#
Jwi(i^-4(9ta$ip9^^vr9fwinsh dmtmpeietHi d'Orleikf^iilw arienst'tiep icono^-
diutts, des TandaUi, det roU de Perse, d^ Arménie. Persécutions dans les m««
130 NOUVELLE ET V ENGTCLOPÉDIB THÈ0L06IQUE.
^ions modernes, notamvfient in Chine, en CochnuMne, au Japon, e9iAbffseinie^
en Égypie, en Amérique; puis en Angleterre, en Aiîemagne, en Kussie et en
France, en 1793, etc*, etc. Lee sources principales auxquetles un a puisé êont :
les AetcM des Apôtres, lee Pires de V Église, et notamment Bueèbe, Socrafs, So^
ipwèfitft Lactance, S, Justin, S. Cyprien, S. Jérôme, S^ Jean DameLseêné,
5. Jean Chrysostome, S. Grégoire de Tours, S. Maruîhae, le martyrologe ro-
mainet autres, les Menées des Grecs, Sulpice Sévère, Elysée Wartobed, Botietn-
dus et ses continuateurs, Baroniiu, Surius, Ferrarius, Vssérius, Bède, Mahil^
long TilUmont, Fleury, Atititord, les Assemani, les Lettres édifiantes, Touton,
Fontana, Henrion, Bohrbachert et la plupart dee historiens etngkns, framçaie
et autres^ Par M.UJy Belodoio^ auteur de VhUtoire générale des pereécuHane
de VBglise, etc,, etc.
I . 1 *
t
S'il est ua spectacle qui soit vraiment digne de fixer l'at-
ienlion des aoges et des bomnieSy c'est celui d'un chrétien en
présence d'un de ces proconsuls romains devant qui Tuni -
vers entier tremblait et obéissait. Le chrétien non-seulement
ne lui obéit pas^ mais il donne les raisons qu'il a de désobéir
à ses ordres. Ces raisons devaient paraître un peu singulières
à cet adorateur de la fortune de Rome. Elles lui annonçaient
que le règne non pas seulement de Kome^ mais encore des
dieut de Rome était fini, qu'il était temps d'adorer de nouveau
le Dieu antique^ créateur du ciel et de la terre, le Dieu tradi-
tionnel^ le Dieu que les païens adoraient sans le connaître.
Nous avons encore quelques-uns de ces dialogues^ etc'est pitié
que de voir dans quel embarras se trouvent ces magistrats, ces
guerriers, ces philosophes, ces épicuriens, ces stoïciens, qui
interrogeaient les chrétiens, A bout de raisons, ils leur fai-
saient souffrir toutes sortes de tourments, et enfin leur Maient
la vie, lorsqu'ils n'avaient pu leur ôler la foi.
La lecture de ces combats et de ces souffrances, ou plutôt
de ces triompties, est à coup sûr ce qu'il y ade plusémouvant
dans Thistoire de rbumanité, et Ion ne peut s'empécber d'en
terminer le récit lorsqu'^ne fois, et même par hasard, on l*a
commencé. Aussi il faut savoir gré à M. l'abbé Migne d'en
avoir condensé et réuni le recueil dans ces deux volumes. La
méthode de l'auteur est excellente; la voici telle qu'il la trace
lui-même ; .
L'ouvrage c(Uê nota deniloiis ati pùbHe n'est autre cbose qat l'histoire par
ordn alphebéique êes persécution enduréee f>ar ftgUse cMoUtide, ^onr la
défense des Téritës contenues dans lee aalntee ficritures^ Les tflles -des nanolyn,
MCHOHNAIUDIS FBMSttunOlfS. I3f
iflunA ils existent, toot la base de notre tTavaH. A défaut de ees actes, <fest
rbistoiie ^ nous guide. Aussi, dès le début de cette préface, nous prévenons
leleefettT» qtfaoCant ipienous Pavons pn, nons avons donné tes acfes des mar-
tjn. Patto«t où nams afons pu eraiie trouver l'authenticité, nous avom d&nné
tegtiMtmmt. De quel droit aurions^noua mis notre style, nos récits, nos ap->
piédatJMwa» à ^aptece de ces réponses inspirées, à la place de ces monuments
à vteéraMe»? OÔcl est kf lecteup qui paisse nous savoir mauvais gré de ce res-
peet fDi BOBS a servide règle f Quel est celui qui eât préféré que notre plume
eacnûga eàt eommit «n td erimeP Oui, partout où cela a été possible, nous
sfOBB elté tataellement. £b présence d'un pareil devoir à accomplir, nous
a'avflasxeeiilé ni devant les redites, ni devant les longueurs. Nous n'avons Jamais
troové trop étendus les actes authentiques que l'Église vénère et que les mar-
tyrs eux-n»émes ou des témoins oculaires ont écrits. Nous protestons de tontes
SOS fortes dontre <te ' vaiiddlsme sacrilège qui se permet de décapiter les monu-
ments historiques J«s plais saints, les plus vénérables; contre l'orgueil tooonce-
Table d'écrivains qui se mettent A la plaoe des P^res de la foi, des mutyrs^de
Jêsii^Clurist, des narrateurs qui ont recueilU de la bouche des martyrs ou do
celle de témoins oculaires, les choses qu'ils racontent. Le soin avec lequel les
premiers chrétiens reckielUalent ces monuments 4ul constatent la piété, la fol,
le eoar^ge, les edmbufs, la mort des martyrs, te profond respect avec lequel
los éjg^sea les oonsef valent, rachamtment que les pcaesséculenrs mettaient ft les
détmtre, tout cela doit nou^ donner la mesure de la vénération profonde aveQ
laquelle nous devons les recevoir et les conserver. Nous avons donc estimé avec
raison qnll était convenable de donner dans notre dictionnaire autant que pos-
sible les plèoeé authentiques. CTest moins' brillant peut-être pour l'écrivain ; au
fond, e\Mt phia otUe pour le leeteur, c'est plus utile pour l'histoire en elle-même
^i9}<
Ce qoe M. Betouino promet ici, il Ta exécuté avec sagesse
et disceroement. On trouvera en particulier dans ce livre
l'histoire des persécutions dans toutes les parties du monde;
ktableaa des martyrs d'Arménie, de Chine, da Japon, etc., y
est tracé a^ec assez dé détail, pour se faire ime idée jtisle de
la manière dont la foi y a été et prêchée et persécutée. Ainsi
qu'il Ta annoncé, autant qu'il a pu, il a cité les pièces au-
àientiqoefi et officielles. Elles sont importantes pour tous
ceux qui veulent écrire Vhistdire ou seulement connaître les
OHMirs, nous diriods la physionomie du paganisme, soit
Miâen> sert moderne; et c'est urt vrai service que M. Tabbé
Migne h rendu à tous cenx qui veulent se former une idée des
travaux immenses que l'Eglise a entrepris, et des souffrances
qu'elle a endurées, pour ouvrir les pays idolftires à la civili-
nbon chrétîeDue; qui^^i ce moment, semble dévoila y péné-
trer d'une manière gétiéi<a!e et sdtdé.
138 NOUVELLR IT î« BNGTCLOPÈOIB TBÉOLOOIQUB.
' ' '*
TOME YI, comprenant laoo col, — 186K Prix 7 fr. .
■ ; I • •• • .
DlCTlONNiJRfi D'£U)Q|IBMG£$AGRÊf; $aM€naÊU.:êve9itmpàÊiêipmidê^fw4'
qtut principes ilémentairei tur Vart de hitn direct tw Véioquencem générai,
les préeeptet de téloquertce chrétienne, et tes règles spéciale que Von doit ob^
' server dont les àitets genres de prédication ; par H. Tobb^NADAL, ancien pf^o-
fenâ^r d*éUq^mm samé^ au grm^sêmiMire de- ÎUmetni; ntiti de deux mp-
pm^dfkes cantmnù int4iffi^ewmt 1 1? 1^ BHJÊtrOUQUEilHI ^RËDlGAViirrai ,
parÀxtgusiin Vaurio, évéque de férone et catdinali.Z* UB PRÉMCATfilia» on
V examen, diaprés l'Écriture, les conciles et les Pères, dtceqv^il doii éir^ei de
&eqti*it doit dirp; ^pai" HT. tdlbé "Moukl, ancien théologal de Paris, ancien ar-
ûhiprétrede Ifolrt-Dtme ^1 ancien curé de Saint-Uôeh.
S'il est un livre aécessaire à tout bomiiiequi doit parler en
public, mais plus spécialement à tout prêtrç, c'tïfll bien ççlui
que nous annonçons ici. En effets c'est une chose pénible de
loir combien Tart de bieii dire est négligé^ surtout par ceux
qui sont obligés par devoir de prêcher la parole de Dieu.
Aussi qui n'a pas entendu^ dans les cajinpagoes et jnéoie dans
les villes^ tourner en ridicule la parole sacrée^ à cause de
certaine maladresse, de certaine rusticité de ceux qui Tan-
noncenl? Pourquoi cela? C'est que parler en publipj arranger
convenablement les paroles que Too a à prononcer, ce a'eU
pas là un art que Ton apporte en naissant. Couime toutes
les autres sciences^ l'art de bien dire, Tort de bien parler est
une chose apprise. Sans doute, le génie particulier modifie,
eiubellit, perfectionne cet art. Mais les priQiçipe& eu sont
appris.
Or, dans bien peu de maisons d'édùcationj ou enseigne^cet
art. Les jeunes prêtres sont lan^^és dans la carrière tout ueufo,
et éux-mênies ne se mettent le plus $ouvent eu peine que
d^apprendre bien par cœur leur sermon ; la dictioci^ ^e geste^
tout cela vient comme il peut.
Pendant qu'il n'est pas de petit acteur et de petite actrice^
qui, par de fortes et longues études, ne vienuenià hout de se
présenter convenablement, et de parler d'une ndaoière aisée,
naturelle, con>aincuej à ce public qu'ils sont chargés le plus
souvent de corrompre, ceux (|ui doivent $aMver lee âmes
croiraient perdre leur temps en apprenant à parler. — Quand
je tais cette comparaison , à Dieu ne plaise que je TecttUe
conseiller au prêtre d'imiter l'acteur; il n'y en a que trop qui
DICTIONNAIRE d'ÊLOO^BNCE aACRÈB. i33
le fonf, et que Von ne saurait trop blâmer, quelle que soit
leur réputation. Mais on dort imiter et le soin et la peine que
ces prédicateurs du monde prennent pour ne se présenter
que conTenablement devant le public. Que les jeunes prêtres
se souviennent bien d'une chose, c'est que Téloquence de la
parole^ de Dième que Téloquence du geste^ sont des choses
apprises, et apprises sans beaucoup de peine. Et d'abord les
gaucheries, les inconvenances n'ont besoin que d'un profes-
seur ou d'un ami fidèle pour être indiquées et évitées^ et
quant aux délicatesses de la voix, du geste, de la tenue, c'est
encore là une chose, qu'avec des soins, des répétitions et des
«emples, on peut facilement acquérir. S'il y avait dans
chaque maison d^éducation un professeur de déclamation
oratoire, si seulement une génération de prédicateurs sortait
lou^ les vingt ans de ces maisons, cette génération ferait
école, et pour peu que les jeunes prêtres le voulussent, ils
acquerraient toutes les qualités d'hommes puissants en pa-
role, a^ec une facilité dont ils seraient eux-mêmes étonnés.
Dans tous les cas, et à défaut de professeur, voici un livre
qui devrait être entre les mains de tous ; car il renferme
d'excellents préceptes pour la double qualité nécessaire à
tout prédicateur, celle de bien composer, et puis celle de bien
prononcer un discours. Nous l'avons lu avec attention, cl
nous pouvons dire qu'il renferme toute la substance des
40 à 50 ouvrages indiqués dans l'introduction.
Nous devons cependant faire une observation à M. l'abbé
^adal. En général, il est très-réservé sur le compte des pré-
dicateurs vivants. Pourquoi donc a-t-il fait une seule excep-
tion pour le plus apostolique peut-être, M. l'abbé Combalot
Il lui reproche entre autres choses d'avoir parlé contre te
Nviuriàimu et le Pantkéismey devant im auditoire de cam-
pagne, et regarde cela comme inutile (p. i4S); nous ne le
croyons pas. f I est probable que M. l'abbé Nadal assistait â ce
discours, alors il aurait pu en profiter lui-même, et il n'aurait
pas écrit les phrases suivantes :
Oalle kimièn iwnie qat éclaire nos intdiigeiices et qui, aidée de la réflexion
etde re\périance, s'appelle Raison.... est une faible, mais véritable ifiMANATioif
ai cette intelligence divine, en qui, de toute éternité, résident comme dans leur
IV SÈRIB. TOME XIX. — NMiO j i859. (58* vol. de la coll.) 9
434» NOUVBUil BT. 2* EKCarCLOPÉDIBj -niÈOIiOCiQUB.
première et unique source les types de toutes l^s natures qui tîiMit créées dms
le temps (p. 839).
. En prenant ces expressions dans leur sens naturel, c'eàt
du Panthéisme véritable, et M. Cousin ne s'e^tjaiiiais exprimé
aussi clairement. On ne comprend pas non plus les phrases
suivante^ : ^
Çeit^ lumière de ia Raison qui est en nous, bien que tortfint de la lumière
suprême, (iu(l)rille dans fintelligence de Dieu, a été, par la destination de sa
nature, enchaînée à cette frêle argile, dont \c voile épnU en intercepte les rayons. .^
dte «kt réirécie pat sa nature et dégradée par le péché ;t6.).
Une itnanalion de Dieu, (destinée par sa nature à être en-
chaihéey él de plus réirécie par sa nature et dégradée par le pé-
ché, tdiit'cela nous paraît inexact en théologie et en philoso-
phie, et se rapprochant beaucoup trop des façons de parler
rationalistes. Hbus dirons la môme chose des phrases sui-
vantes : , .
Consultez, ô pécheurs, la loi de votre Raison : sa voi\ est la voU de la Divi-
nité; il eTie vous absout, Bleu vous absout; si elle tous condamne, Dieu vous
edildanuic'(p. $41).
Que M. Nadal se souvienne que tous les Rationalistes signe-
raient Ces principes, et surtout qu'il se soiiviehne que M. de
La Mennais est moi'l dans la foi â Vuntté de substance et à
ridentificalion delà Raison divine et de la Raison humaine; on
doit donc toujours en faire la distinction.
Le volume se termine par deux appendice^; le 1*' comprend :
La Rhétorique du prédicateur, comppsée par Tordre de
S. Cliaries Bocromée, par Aug. Valerio, évêque de Vérone^ et
traduite en français parTabbé Dinouart, in-12, P^ris, 1750.
Le 2* appendice comprend :
Le Prédicateur, ou examen d'après l'Écriture, les Conciles
et les saints Pères, de ce qu'il doit être et de ce qu'il doit dire,
par M l'abbéJtforc/, voJ. in-l2, Paris.
Ces deux volumes sont remplis de préceptes uliies, et cora-
piètent con\enableraent l'ouvrage.
«rOME vu, comprenant 1252 col. — 1851, prix 1 fr.
DlCTtOMNAIRE OB LITTÉRATURE CHRÉTIENNE, isontenant !• une ana-
lyse liUiraire complète des Uvrct saints, des études sur ies Pères et les hagif^-
graphei ies pim .c^W6w; — 2" une ofprMation et une analyse détaime de*
MGTIOlfNAIllE ra LnTÉRAlTBB CHRÉTiENTiE. 185
beaiâéfde faffte ditrin, tant m général qu'en parHcuiûr; ^Z*det disserta-
tions spéciales et entièrement n(mveUes sur les différents genre* et ies eâpèéet-
divtrsa de la littérature chrétienne ;. — 4» des cUaiions et des exercices for-
mant un cours inédit et complet de littérature^ parX, L. Goiistant, ancien
professeur au petit Séminaire de Paris.
La connaissance de la littérature est indispensable dans
toute éducation, soit laïque, soit ecclésiastique. Mais quelle
littérature faut-il connaître et prendre pour modèle? Pen-
dant longtemps les auteurs païens ont presque seuls ser\l
d'exemple^ et leur autorité e&t la seule qui fût citée daos
les classes. Cependant on ne peut nier qu'une grande amé-
lioration s'est faite dans les esprits^ et les écrivains sacrés
d'abord, puis les Pères et les littérateurs chrétiens ont été lus,
eiaminés; alors on a bientôt reconnu qu'ils renterniaient une
grande abondance de beautés littéraires^ et Ton s'est empressé
d'en offrir les exemples à admirer et à imiter à la jeunesse de
notre époque.
En publiant un Dictionnaire de liltéraliire, il était impos-
sible que M. l'abbé Migne ne vint aider pour sa part à cette
meilleure direction de la littérature^ et Ton peut dire que sous
ce rapport, Tauteur du présent dictionnaire est complètement
enlré dans ses vues. Il convieni de citer ici quelques-unes des
considérations qu'il a consignées dans son mlrodiKlian:
Trop longtemps encore après que It eroix a purifié les solîtndefl de Lnciiéttto
CQ de Tlbur» noua avoni^ appris dans Horace le rhythme des cantiques divins.
Qu'avons-nous à démêler avecBacchus et son cortège? que nous Importe le vent
qni a Sjufflé sur les cendres de Ligurinus ou de Nérée, et pourquoi nous ap-
preod^on encore à compâUr aux Infortunes de Dfdon, la femme vaine et aduf-
ière, quand nous ne savons pas «noore pleareî avec eette mère sans tache qui
sooffre au pied de la croix où «on fils eupire P
5tabat mater dolorofla
Juxta erucem laer^mosa
Dum pcndebat ftliuâ.
Noos avons tous encore été nourris dans l'erreur qui retint si longtemps saint
Augustin captif des prétendues chaînes d'or qui sortent de la bouche du vieil
Hermès. Nos vieux professeurs ont sollicité pour la Bfble et pour rËvangilc notre
indulgence cicéronienne ; nous nous sommes faits, à notre tour, les Olibrius
de DOS saints martyrs, et nous avons fait comparaître les apôtres' devant notre
Me. Nous avons toisé avec^des centons de Y/'rgile écrits sur le papier écolier
qoi nous sert de mesure, les grandes métaphores des Prophètes et des Pères» et
tinoMiie DOUA sommes pas érigé» en peUts Proeustcs, c*e8l que, bien faearaii-
136 NdtVEiui W S* KKCYCLd^Éélfe ¥tfÉ6tO«ÏÔBK-
sèment, i'autorilé tofcMftle né conttàlt ànilile ijata-n» ta* lenni^c» ni J«»,elr
*iHfx(p-''»^)'' •••'■•- • • ,■ I '•••■ • ' ■ •■
L'aulcur prouve ensuite qu'il est impossible qu'une i8en»T
iOable anomalie se wnUnue et se propage plus longtemps, et
^e«t i»OMr ajder àceUe réforme de renseignement littéraire,
nwMÏ trace ainsi le programme do la vraie littérature cbre-
lîennè de cell^ qu'il' s'efforce de mettre en relief daa» s©b
livre. Voici ses parolijs aussi bien écrites que bien pensées :
' iNtus étaWI«»n»itonclclKi«'il existe un ordre de' beauté particulier auChHë-
tlaWmeet v»l doit tm^Ogiiwr «omplélcinent la llllérature et fe. aria : heauifi,
l,to,,q«!nV «PPQSW «IV bmti* co«««..o««eJJ« ou. feintes de la l.tte««-
tu».ii^âneî.l>«>«t«arév41*». *ul«wfl le Sai.nt-bsprlt Im-meoie. en parant
ÏÏThCea n'a pa» dédaigné le. ûgures.du langage et les harinon.es poétN
f^ ffaUtam. tout* obM,Bé.dan3 le monde A ravénemenf duChr.st.ah.sme.
Sloln«.v6Hcamodiflép.ofo«lémcnt tous le, esprtu, et to"« l"^» «^«"- t
Za était en kaui. dMB le» «s»»»»" et dan, les opinion, l.umame». a été mis en
S. et oe.quV était en haa* été rMevé ef l.aul = esl-çe que ces grande, revolu-
«Îl d« Y«*e «« pu i^at^-PPlir «an, que la forme d« Yerhe, qui est la parole.
Mt«iiinu*ée et dwiawn «piUcMan» ses goûU !• Donnerons-nous la m«.nc pa-
^f^^^Zm CécUa qu'à âa muse Euterpe ? peindrons-nouê range Ga-
Î^Î^Tr«Srïc«I.l J? 0» artistes l'ont fait et se sont rendus ridJ^
SiTC^chX ,pM«n«ifl«.W«n, du sffirltualiMne sont travestie|et même
î^o^é^lor«,u'on leu. prtte M attr^lwi^.elj^^ffàe.. hétérogènes des d vlni-
îéTae ta flh.iiu.U e.t«al qw».l» pr<!»(!»dw rew«ance a tout confondu, et oue
le^révolies du sensualiwn». i>ut porté, leurs, aUçntats jpqué *"'•. I«^»1>Jf ^"-
Z^ au culte delà roortifteatton etde la sainte douleur. Depms celte ëp6^^.
îî^vivon» daoa u» vUritablfl ebaos, où la lumière lulic partout avec les tétiè
tol«*:(pp- !*»**)•■ i" ■ ■- '
Aprèsavoir fait observer «ombi«n.o«slte confusion .doil|aus^
<*pr feprlt.M. -(îo'hsUrtt esi^îsse qtt(*ltae»-u«8 fltstraila de la
UmU Pg^v,ç^ç- NOS lecteurs pe .ct^nj pas_ ««jbés de tefe
<j«iiniattre, et nous.penson».qM'Us y„?ipplaudjroul : ,, , .„ . ,
Alors, la littérature éhKt*etaww««M« . «ar la ^teiimsa waU»^r,w. ç9iwnP
ï, mW'alà'slWméi <*W monde «lueni.axeo d»^r«nfpor»8,#,joK et,4 apipur
^ttfe iniiite HoiJVelle ra'jwmftrtë de tairt«» le» 8lolr«.*l,.Thaliw. # WUWRép
fll tltés les'ëirtiiw'da ««hwW* ; éetle muse dtontta, w)M»to beaw^a ir^semblfra
ivifl^ aé'MÉtié'; **«*(»«'««««««» «etanAie «1, ïtoBe, Wut> la loU > v^^,
Iree que jamais inspiration pM*.féeUt«leiç'a««ad«>né !aa,8érte frwwtf» w^e
' . . uL f.miiiA dp fhefs-d'oiuvre: et vierge, parce que les souvenirs de la
piiis il trûcè poWu/ IttlWatttÉ* hoù velledea «ègl«ei amvr«li«B,
puiser iilgéf]ieii66iTi«nt daD6 un célèbre pa99age.de iS. PauU et
que nous croyons fort propre à faire sensation sur f>lus d'ua
eêipTil: ;•'••■'- * ■ • . .. '• . . . " .
La muse, cl^rét'ienne, au contraire, n a jamais trahsigé et ne transigera jatoate
arec le vice: elle a atisst des* larmes et dé^ iourirdtf/mals %*êaipoBr Ip tverU
ef Hnnocence. Leê' rose^ âd ia edurotane ne m foivt janiaU f|é(rifis à la vapefrr de
reDce«<|bi iMiHesor iesaiiCeU.de rUnpodiq\i« Y^q^^ ni eCTeuillées dans ka
orgie» d'Anacréon^eUe ^'e$t .poui^pt r^oureuse et sévère que dans la hainp
du mal; elle approuve tout ce qui est bien, accueilte tout ce qui est aimable,
admet tout ce 9111 estjuste^ glorifie tout ce qui est honorable^ toujours auivant
la doctrine du grand Âpôtré. ^Itè se ()laU< «n niffleu 4es Jeunes vierges, et se
loue avec les enfants ; elle résiste aÙK pMssânèe^lM la tetve àirac Jestinaityffat
tonne contre riniquité par la voit des Ph>pfié1eset de8'Pèreli.Tciurà.Aèiurrliérol-
qoe et enfantine, pleine de douceur et de force, pacli^ue et guerj-éérty 'teinte
d'épines sanglantes ou parée do Ils dont rien ne fléirft la blahcheni', elle prie,
elle pleure, elle bénit, elle menace, elte sourH, elfe cbnaole. [^es Tertua dont
elle disposé sont celles dé toute la'hléraTdtfe cël^è, ei dttM lé^ x-iœara des an^
ges, elle se reproduit neuf fbts, tonjômt différente et toi^foUr» la'inéaiei ^è
remplace ain>i toute seule lesneuf maseâ qu'efllei a ^éttfdnéeB.'Le eOQi]^Mid^Unu>
nie mesure dans sa main ptus hardie, f orbe des roues étoilées qui touzngieiit
devant Ézécbieli elle a remplacé par la Bible lé livre de Cllo, et a distribué
les trompettes au \ anges de l'A pocalypte. Pour l'emplacérles sept antres mofle^
elle prend les traits et les attributs îes'Mpt terfut^ «tllréltennes; aèa earactèret
sont ceux de la charité ellemémé, dont elle est TlMrgiine.' • - . . .
Elle est patiente, elle est bonne, elle n*est i^int jalêose, eOntcaioeoieBt ,êm
lénie de ces poètes qu'Horace appelle une espèce iraidbh*
Elle n'est point Inconvenante, eHe évite l'enflure, ce qui la distingue spécîA»
iementdn romantisme et du cynisme de nos ëcrivdtns modernes.' -
Elle n'est point ambitieuse, elle ne oherehe pohit aa propre glolcs, lflea4if^
liante en eeîâ de tbbi'leBdicfrlfiilnapfltofaDes. <i'',',><, | .
> Ette nfa 00 met IpoinHi fsa «ol^, et| ,na .pense, jamais ie m^\, oipdainnant ainsi
lei saljrlqufBpi rt 1« ^éqUpmejira. jiiMi-soq
Elle ne met pas sa joip dans le désordre, comme'Ies elpToitéùrè àè lâ Tfttèfà!-
tare du crime; mais elle sé'compifalt dsfns la Vi^ritë, fcr tftf la' rend ItrasBàm
aox polénilques du |ouirnênsme et anx inveetivea^dea- partis.
La pattence, fa !bl, res^érrince, la tolérance de tout cç qui n'atteint, paa
rhomieur de Bien, l'abnégation de soi-même, le ^évoue^nent pour le^ autres;
tel est, dans tonte son analyse, le génie de la littératore chrétlennej parce que
c'est le génie du Christianisme, dont cette littérature doit reprodi^re uoique-
fflentle9senttmettti^lespenséa(fp. i&el td>«. ,
Ensuite Tauleur lait remarquer avec raison que TËgUse a
créé toiTtes ies langue» de l'Europe, ou du moins les a itiodi-
Bées profondéiVienf/pér* TintroducHon dans tous les idiomes
deTélément éviaitigëlique. La littérature de la Bible et des Pères
138 NOUVELLE >inr '9* ENCTCLOPÈDIE TfltOLOGIQlE.
a formé l'esprit de ce? prédicateurs dont la voix transforma
les peuples barbares. Le eanoo des livres sacrés et la liturgie
romaine ont donné ao monde une nouvelle littérature^ sans
mélange de tout élément protane. Mais rennemi de Dieu, de
l'Église et de Thomme, a tenté et tenie encore de reprendre
son empire, en cherchaiit à introduire de nouveau Télénneot
païen et barbare dans la société chrétienne; c'est un devoir de
réagir énergicfucment cotitrc cet ennemi.
Nous croyons que ce livre servira à cette réaction, et nous
exhortons vivement tous les pères de famille et les chefs d^ns-
Iftution à puiser dans oH arsenal chrétien; ils y apprendront
à connaître les exemples puisés,
i I' Dans l'Ecriture sainte, et y verront ce qu'il y a de plus
précieux dans les livres qui composent la Bible.
S"* Dans le$ Père», qui to«s sont jugés, analysés* on cités.
8" Dans la liturgie, ei les' admirables prières él cérémonies
de Voffice divin. . -
À"" Dans les plm célèbre» hagiographeê et les exemples choisis
de leurs travaux.
0"^ Dons leê liuêraieurs et poëies chrétiens, tant anciens que
modernes^ tant imprimée que restés jusqu'ici manuscrits' daas
' nos biblièthèifues.
En somme, nous ne voulons pas dire que nous approiivohs
tous les jugements portés par Tautenr, mais son livre est neuf,
curieux, intéressant et instructif; ii est digne dé faire partie de
toutes les bibliothèques.
r TOMEB«VUI,compren«otUir><H>K -r.lB$i«prii.(^fr. . ,
DICTiONNAlAE.DB BOrrAMQUË. Orgawgrapihdejimaiami^, phy^lojfic !«é-
gétales. Méthodologie et géographie botanique. Histoire naturelle des f^ç^fUt
indigènes et exotiques, phanérogames et cryptogames. Applications à la religion,
à VagricuUure, à la méâ^ctne, à Ncontmie domestique^ à Vindustrie et aux
arts. Pdf h. F. Iéhaw (m SAiMT-tLAviEw), Membre de la société géologique de
Francete^,,eit.,av€e cette épigraphe i
« Dédit (iQpolnlbus pqientiam Alti^sioius, taoDorari in mirabilibus suis.» ..
Ëccli.,\\x\ni.Q.
Qui n'a pas occasion pour son plaisir ou pour se$ études de
connaître quelques-unes des plantes ou quelques-uns des
arbres, qui composent le rè^e de la nhtul^îDansilea' Villes
DIOTUHIfîAiBE . 9& BOTANIQUE. 139
ooonne dans les champs, on cultive le& fleurs^ c'est mànne
souvent le seul délassement de rbooiine d'étude et de rbofmne
désœuvré^ de la leinmedu. monde, ou de la femmti solitaine et
retirées; Jesi aonvalescents et les .n^alfaneui^eiix j troii\enl <iin
soub^jeineiit à Leurs douleurs pbyBiquesou morates* Mais c'est
surtout -rbom me quibabiieiacam|>agne^ propriétaire et agri-
culteur, qui, à chaque instant, a besoin de se renseigner SMr
une infinité de détails jrelatifs aux différentes espèces de plantes
que la udture K>et si aboadammeni et si ricfaemeut à ea^dis-
Quoi doDc db plus utile et de plus commode que d'avoir
sous Ma main et continuellement près desoi^ un livre, qui
dionoe des notions ei^actes sur les noms,. les qualités nutri-
ti>es ou médicales de toutes les plantes^ de tous les arbres qui
soDt sous nos yeux? Or> efest ce que tait aveo'un soin parfait,
et surtout avec clarté^ u^thode et.^iacU.^udû>.le Dictionn. de
M. Jehan. Nous conseillons donc a tous ceux, qui,.nese;Conteu-
taul pas d'adiuireraeulevui^tdes^yeux'lemagniiique spectacle
de la nature, veulent encore pénétrer plus avant, et connaître
las admirabias refisoj*t& qui donuent et entretiennent la vie du
laoude :^égèVàU PMSsi admirable peut-etreiqi^ le moipde ani-
mal, nous leur conseillons, disons-nous, de l'étpdiejravec.ce
dic^ioni^aire^ eit.ilsi y.appreodrout bôenidt t^Siles seorelsdf cet
infiiii,que QKHis.foiulpnsteplussouventaux pieds sans en cou-
naître le pri;i.Bt comme nous voulons donner Mneidée etde la
richesse de celte mine féconde, et dela.ixianièrp dootJVI.Jleban
la met en lumière, nous allons emprunter les citations sui-
vantes kVihtMtùtHan <ttri précède lé dîcl; âlifli'àliétique. Voici
d'al»ôrd Comment il chen;he à cdfptiver'rattentiôli de sôdlec-
SQogBaque Je Tégjéta( est h^ Uea qui unit le moDd« dea eorps bniU à celui des
étr^ «aimés; qtte,.si d'un eôtér il plonge dans la niatlère jnoisganîque qui lui
sert de support et d'aliment, de l'autre, il porte sa tête dans les rangs du r^e
animal; qu'il y a vie aussi dans la plante, croissance, succession d'âge, généra-
tion, naiiisàncig 6t mort; et que, ndurrlè pÂr le sol et VàtmospHèi-e^ elté devient
à son tdùr ta fibûiYftur^ de Taniauil, qui en transforme les éléments en autant
'^e paijuiai delnirfi^ine, at les fait pMSif fij^^ik ^i^e.sp^^re.^^ vte,plu^ élevée
'Vm\ pénétitMifa plus avant d^staf stoootui^ même de; ce
1 40 IfOUYEUS fl S* BKMO^^tmMr TlÉMMIQfJB.
iRjMde presque îdgoodu à U plupart des lioiimies» il
kft admtfables secrets de la erêafion yégélale :
At»-tou9 jamais pemé à tanlts Icb condUiont éaat laiteii«i est
paor rexistence de eellt fleur ^i wnstbanii^ de cattecMile qni Yousiioiifflt,
deeetaibredoolfoaettYoïimleefniitoilâMievs? f — piwwii tttaammt te«t
aelie, s'encbaine, le eombioe et ^cssBpdie dtoarAlTen. fMr l'existence d'Ut
seolbrin d'herbe, il faut dans les ôeoi an soif il» sur la teire imoc^n, astoor
du ^be une atmosphère poisant à la sorface des men, par les pcocédés de f éva~
ponCieo » ooe immense quantité de vapean qui toat se condenser II haut en
une itee de JUHiseB que les Tenta prenènent sur testes les légloiis dn gietoe, fe
la aurlaee duquel Us retombent en pluies fdimidantea. Le fluide aquedi. ^Miiclié
pénètre alors dans le sol» U »'j cba^e de diVeisea substances, mais prindpale-
ment à'aeide carbonique; pompée dans cet étal par les ^pemMes deMadnes,
cette eao. par un phénomène que les lois de la physfqne et de la méeanlqne
n'ont pn jusqu'ici eipUqaer» monte à travers les oNehes ligneoes de tapliwta
jusqu'aux ieuilksi paneime à ces appendices fottnoéa qui sont \m poumomr des
Téflétaux, la sève subit, sous l'influence dea fluides imfnodéEibicB de la Aalear
et de to lumière du soleil, une élabontÂonestentieUe; elle penl par rexfaalalMin
une grande partie de feau qu'elle contenait, et par la décemposittea du gat
acide carbonique, elle se dépouille d'une quantilé surabondante d'oxygène
qui est rejeté dans ratmoqpbère* Cette seeoode sève ainsi pvépaeée, plus Hciie
en principes nutritifs 91e la piemîère, descend du senoet vm la neliie, *
travers des couches corticales» et coacourt esientieUcaieiit alors à r«Bcn>laBé-
ment du végétal. . ^
lllfsf'dOtN: tout ee'mood^ Terdojpant et fleuri tire son origine de trois prin-
cipes étémentelAsèeulanei.ii 4e elwi^ene, f^o^y^jne et rfcfdrogéRf , auxquels
vient ^sjoutar, dqaa qpiHqnes eilceik4aaoes, n^ qnatilèeii ^rUipe, fatoi9.
Cest avec ces quatre éléments que la nature laçQto^ l9 fcQlllfa, im Afijun^ les
paifuDis, les fruits, les graines, Fécorce, le bois, les gommes, les fécules, le
sucre, les rés^i^rles ktfle^ fixes et volatiles, tous les produits immédiats du
règne végétal. L'étonnement redouble quand on pense qu'au milieu de ces
tmsformatlons, de ces assloillatlons de combinaisons dilmiques intimes, mer-
«eilleuses. inimitables, chaque plante conserve taivariaMement ses qualités et sa
forme distlnctive, tous ses traits caractéristiques, depuis l'aqiect de son en-
semble jusqu'au nombre des dentelures, jusqu'à la disposition des nervures
dans chacune de ses feuilles, en sorte qu'on peut dire : qui a vu l'individu a vn
respèce entière (p. 14, f&.) ^ w.*^
Après avoir ainsi décrit la nourriture et l'accroissement de
la plante, M. Jelian expose les mystères de sa coloration et de
sa parure :
Le même fluide, pompé par la radoe, nourrit diversement la racine elle-
même, i'éeorce, le bols et la moelle ; il devient feuille, il se distribue dans les
branches et dans les rfjetons, alimente les fruits qu'il développe. Qui nous ex-
pliquera la variété de ces métamorphoses f Qui nous rèvâera les secrets de la
mécfliiqaeç^ ^e ,!• çtaife.4B4a'Pioff<t«tK«, Utiles liBS re^otrces <te Part qo'eBe
emploie dans lacréatioo.de Uat de oJic&^'ocavre ? Piofooda acratateora dm
tels et d» opérations de ta naiare. dîtcs-noos qnels sont les moules où elle jette,
cba|pie^it0tMipiy éuftM Poifginè-dei choses, totttcg ces corolles aux formes si
«doiiaotea? Quelle ealla palalte où elle broie toutes les brillantes couleurs dont
rfte teareiél? Ea pKooonait une prairie, c'est le même fiolde que vous voyez
nMgif laUe fleur» dMÉer à telle antre Téclat de la pourpre ou de Ter, azurer
ee«e.e|.blan«hlrceH©^M?*-. Dttes-iHMis quel est ralambîcoù la nature dlMillè
toM m em«8ffni|D8i tpm i0»«eet« exhalent, où elle pr^pai* toiia ces neetara
détectaUfa qui ram|diB»]it les frulta de nos vergers P Comment le même fluide
qaenoQs.aiena vn^tuntà iriMire tei rtmaTormer en racines, «n ëcorce,en bols, en
feu})«a,«nlleQtt^eti5.,de?lfent-n ftn dans »a\1gne.huffedan3l'olivler?Commenl
doM,4awtepiTOijèie»eitr'aonctoeBxdan«ratttre?Pi)nriïuoilasaTeurde!npèchc
orm-ellapMlattiéne^e^etledê la ^kwmtte; d^'îa 4gf*e<w du fruit dupai-
mKf?€oMieiil oèméBKTlIafâQ (pal flatUfrsFagféablemfenHe'^oôt en passaïrt à
Iwewdea plastM^dooèe^ devIan-U ftpre en se iransmeltant h tTaiïires plantes
qtfaalàïit. et parvtont-tlaa dernier d<^ d'aroerjome dfem Tabslnthe ou fa
KMMWBée? CoantMBt aafringeni et rude dntts les une?, s'e^tll converti dans les
iiiti«se»iiDeaiili5tmH3e*dileiise«émometite* Illustres savants", vous confess*^
TOUS igBofioee. Wmtëet, c'ert ^ouâdëniftider de ^lilcverlé volTe qui couvrt '
le JBïsIto de ta-Tle; c'est' voua demander fe^plicatlon des phénomènes dont le
Créitear s'fest itaorvié le secret. "Reconnaissons donc ici sa main Invisible
^« magniaquenent • Ubérale hl' ne ftU q^ié l'ouvrir, des nuages de Hèurs
s^caécbap^enl, etleïi^eiirdt l'homme est encliante (p. 15).
Ce volume par sop utiJIMé, par le charme des^escriptions qm
y sont coniques, p*r Ja modicilé de «on prix, doit être entre
le» Bmias de tous ceira qui aim^t la naWire, et peuvent en
suivre lés opérations etles merveilles. • "' '•'
m I
• ' I I ■ . • • ' l . 1 1 • ' ■ > '. ■ ■'■ ■ 1 1
• • ! ■.•••'.: r . "
' n / r. : ^1 : •■ ■ ni- -i'
J j I < • •. ,. ^ .
1 ]t' .111 •'-'■»"r«:»i; i J j V î »î' j .i-i'.i i.î !: . , '• i-'.iii «... .' -.j /
^ "S .1" «i, '■!', {i •*-' à ,'•!( i'"*^ l:V'. "«ii I' . I ! • l'i ♦.' 1 1 - . •■■ j .-. • 1 - ' ." ' i'>
î* '"' 't I /» •.].( ■! ». ••! I" .;. ' il •": • ' ilii » ' ■ ' ■-.,. ; •• . • ' i , ; ' ■•.'»»'■■»«
' . -l'i' .s/.li''. >i -'.»•. .M» *-.. . :■ -.1 :.* ■t> ' . t' 'i ' ï ' • '^
LA MEMOIBE DU PATE CLEMENT V.
VENGÉE
f
• • i I
PAR, LA DÉCOUVERTE DE DOCUMENTS NOUVEAUX.
Les 4nnaîes renferm(Bnt dé^ de nombreux 4lM»imeQU| nouveaux ou im-
vellemeot mis en œuvre^ pour veqger U in^mpire. dç^ .^quver^iM^ p^oUfn,
souvent calomniés, même, hélas I par des écrivains ci^Uioliqiiçs. C'est aiosi que'
pour ne parler que des princip^x arUcles, ellee oni successivement publié :
1" Les extraits de Vhistorien protestant Schœl. privant la perpétuité deiear|
pçlmauté dans l'église (t.. 7 et Â).
2*; Xahleau hi^U)riqpi0, de leur inpMetice sur les beau?(.,i^'<ts-(t. lO^t^)*
3" Les pceuyçs ^e la réhabilitation de la mémoire de S. Grégoire F//,do&né($
par le protestant Voigt (t. 16) et par ,1e rationaliste M, Michelet (t. 10.)
4* La Défende de Boniface Vfll par l'examen de ses actes et de Touvertore
de son tombeau, par S. E; le cardinal Wiseman (t. 24 et 25).
5* VApoîoge des actes et du pontificat d'Innocent f/f, par rhisforicn proies-!
tant Flirter (t. 16 et 29).
6* Les papes Liberius, Vigilet îlùnoriuf, déferidus par I^exumen des boit
premiers conciles, contre les calomnies des Grecs schlsmati^aes et de quelque^
historiens catholiques qui les accusaient de faiblesse on de trahison (t. 4S«
46,47).
7* On a défendu leur aKiof^iContre les «ttequeb des-do4tearf des.c€piclles M
B41eietdBGoo^tanç^.tt,.4W:. , j . i .■, .. t,
t 8" La mémoire du pape CalHste vengée^ centre l'auteur anonyme des Philo-
sopliQumena (t. 47). ^
9* La Pragmatique-tantiitin, dont on s*e^ tant serti dontrè eus, a étéeon^
vd^intiêe-dé ftnmeté, par un élevée^ l^Éodie des^Ghavte&, !m« T/ionio^cy {U 4S|.
.1 l^.'AectiQcatipni.d'£irreMrf $ur.la:fie dfi ltQ«n XXIL(t.:&7). i . . .
11* Les jaes de Pie 711 ont été exposés et défendus p|EU',M. Artçiud {l. !(>;<
12" Un prélat romain a traité fa question de leur indépendance intérieure rj
eû^érieure, d'ohe manière qui ne larssè guère de doute dans lès esptlts impar
• If "'On t denné ichu Ibm tUafet^t Horst les droite .«pi^ leur sMit «itribués par Iti
contaies-fli!^sapréS|C5f»qF»».(^A4).,.. . ,. .... ,..,!■, l'î .I» -.ir. - .
14* On a donné Vtndication complète de tous les écrits des W^ qui se trou^
vent dans les Patr'ologies latine et grecque', publiées par M- l'ab^ ^igne CvoU
^ifàbiesgénétafes): '' •' "•' " ' ' ' -i' '' - '''■'^' .-'lU^-.. •
15* Enfin les Annale' ont PMI>II^^u</?< l0sh^Uf||t\, ficté^s^pirofOMiiifins^ a>Rct'e^
YEKGÉE MV liJI •ÉCOUirtRTBiy'tH' MAKUSCRIT. 443
û^ffrouTét, qui eoiMfment les questions jiMIosophiques (voir Tables générales)
Voiià ce que les Annales contitfmpnt d^à pour la 4éfense de la mémoire des
pontifes romains. • * - . »
Aujourd'hui elles Tont ajouter i loas ces documents une pièce nouvelle qui
Toige la méqioirf 4a (ippe Clém$ft F. . • .
On aak que l'bis(cri4S» italien ViUuni l'a aecusé d'avoir acheté la tiare du roi
Philippe le Bel, auquel il avait promis en, échange, par un acte simoniaque, la
destruction des Templiers et plusieurs autres choses, dans une entrevue qui
amH et lte« «n Fian» frfti dd Snbiti^aan. d*Atigëly.
Or, c'est la fausseté et l'impossibilité de cette entrevue, qui a été prouvée par
une pièce réefinment découverte et publiée par M. kahànit, dana un ouvrage
ayant pour titre : .
CLÉMEPO' V ET PHILIPPE LE BEL ; UUre à M. Ch. âCAremberg sur Ventre^
tue de Phttippe U Bel et âe^ertrand de Got à Satnt-Jean-d*AngeH, suivie du
JWRNAl DE LA nSITE PASTORALE de Beftranâ de Coi dans la proritic? ec-
désUatique de Bardeau», en 1 304 f M 305 <.
Void d'abord te compte^retidu de cet ouvrage, qui est lul-méme complété
par les recherches de notre collaborateur.
Nous publierons ensuite les extraits nécessaires de ta visite pastorale de Bar •
(rtmd de Got, pièce' nouvelle et qui mérite à ce titre d'ôtre consignée dans nos
AmaUt. • A. BoNwrrr.
î.
Position difficile que (ait à J'Égliffe l'ainUlion de quelques princes italiens à la
&o du 13' i^iècle. — Commencement de la Mte gallicane contre ka principes
romains.~Difncultés dans Téleclion de Clément Y.-^Cause de i'animQsité,des
ItaUens et de .YiUani.— On l'accuse d'avoir acheté la papauté par un pacte si-
moniaque. — Découverte ^un journal qui prouve l'impossibilité de la réu-
nion.—Détails sur la découverte.— Une dissertation de M. l'abbé Lacurie.—
Ce journal prouve la fausseté du récit do Yillani.
Depuis que 'kl Sftinte> énergie dn pape Grégoire Yfl et de ses
successeurs avait à la fois rétabli la discipline dans le clergé
et imposé une barrière à toutes les usurpations, l'ordre fondé
sur la suprématie pontificale av^il réparé les désastres des in-
vasioDseLéle^à.ia flociétéicaiholique du.mojen âge à.soxi apo-
gée de gloire et de gfandenr. Mais ia an du 43* siècle fut pour
la Papauté, mère et maîtresse de Tuttivers chrétien, une époljue
de tristes eipbarrasçlaris ses domaines temporels. Les Papes
avaient sauvé Tltalie du joug allemand par leurs etToriseU^ur
iaiiuence^ fiouvetii piriDSorits^ errants, dépouillé8> eaptifc pour
la liberté de TÉglise, qui était en même lémps la cause de la
natiorialllé ilaïierine, 'durant la longiie lutte' avec rÉmpirç au
sujet des investitures; et maintenant que Tennemi commun
< Vol. tiHB* de t99'p: A PaHs, chez A. Durand'^ ptix : 8 fr^ • '
avAit disparu, qve par suite des deux naionciations , de Ro--
dolphe de Habsbourg la ^«limKaUoa et.ViQdépeudancê des
Ëiats di^ SainIrSiége éilfieqt soLeunellemeni recoâhues^ 'il^
avaieut peine à y copsçjrver leiiV autprité, D^s diss,en9ipns àg^i-
iaieul les provinçeseccléslastiques. De ir^obiles dyoastiefi cher-
cbaientà s'élever dans différentes viUes^ les MoBtefolUro, les
DaPoleata, les Malatesta, etc., toujours çutpurées dé rivalités
et de pièges. Home sentait b^en « que ce,i|'élait que (^r son
» uaipp iolime avec U Papauté A)u'eUe resterait la ville éter-
9 nelle, la métropole do la chrétienté; » et cependant un qs -
prit de faction s'y entretenait par les souvenirs de la vieille
république et par la lutte de deti^ pui,ssa^n^s j^aoùllçs, des Co-
lonna et des Orsini ^ Les élections de6 p^pfss diçvenaieut sou-
vent difficiles ^. De^ onze pontifes montés s^r la chaire de
saint Pierre depuis la mort de Clément JV, qui jamais n'était
venu à Rome du rapt sop i^oqtificat [29 novembre 1208}^ jus-
qu'à ravéoeraent de .CZ^'meii( F (130^)^ plusieurs ne pouvaient
gaèrr résider dans cette eapitalei Martin tV ae troqv^it pas
ofi se bfire sacrer (i23l) , «LU errait. d'Oryiiç^oçi yil^bç/et de
Vilerbeà Orvieto; Grigoirt, X n'avaii.pu' passer a Home que
quelques jourcr^ Nicolas lY et Bimifaoe Yllt seuls régnèrent
assez de temps pqur apaiser en partie les fli.yi§f0|3S( inteistines.
Sous ce decnier commença la iQngue lullfi gallifan^. . . . , .
Un Colaana s'était joint au légiste frança.is GwUaume de
Nogaret pour assaillir et insultée ^ffm/ooc JJlIIx ditq^$pf| |ia*
, ' A la mort deCIémeot IV, \fi conclave dura trois ans ; ppjs, après Ôregofre X
(iO janvier 1276), à In suite de trois' règnes très-<^ourtâ, car Ses trot^'^oceesseurs
motrrarent d&ns la ihérhe hmiéé, \t SaMt'*Slégé flitef^eore- vacant pendanf
fd mois et 6 ]oUf|, jusqu'à ra^éneméiilde.Hicolaa Ut (2i mn iSTMi pa*f) èl m
mort itt iioAt lM>ii pendant 10 fQol* M im^ JOMr^ f t à ]|i,«Hi|t ^p pf^^ ^ipivanf »
Bononus lY (3 nvril i2S7)f pendant 10 ^ols et 18 Joprs; aprèi NU'olas IV (4 a-
vril 1292) pendant 2 ans 3 mois et 2 jours. Artaud de Montor, îiUtoire des rou-
terains pontifes' romains, Paris, ISbi, i. m.' ' '•«'»' •
> UriMMW;!!* xtn/p. lM.^AtiMi4.^V.1MkaniB fACtf., pi i4e> metAMt^ape»
de 1S71 A uok OMIS tt^ an a Téaileanont wps 1 QH»Ah X, ImoeblV,
Adrien V, Jean XXl» NIcoUs lU, Martin IV, Honorlus IV » Nicolas 1X4 3. C^m-
tin V, Boniface VIH et Beooit XI. Adrien V doit ét^e Gonpté coa^ma pape, bien
qu'il n'ait pas été consacré (Artiaud, t. m). En retranrhant les interrèg^ea* aor
laa S4 ana^ ces papes a'i)at i^empU i^eUeinant «pie 27 ana. Ratanla» uu» iai«
VEKGÉe' PXr' là' bBicbijVelItE D'tlf ÉAfiCSCRIT. i 4S
laisd^Àriagni, et pilïer te trëscrr pontifical (1803). BMoÛXf,
quîexcottiniilniâ lés' raVis^etif^; fat émpDisonhé'iiprèg buit
(uois^ âé têghy (i^t)4) 1 '&itMA T>af l ; ' malgré' la ' réeôn^lliaUoh
delà royauté tran^jàiseôTët'WSa^nt-Siége pat la elémènee dfe
ceponlîte, la sUtattiôn élàllteyojouri cbmpltqti^ Firritatiôri
de Phfli'p^e ïe )^î lï'étaA pas entièrement calmée; « il ne ti-
D sait à rien moînâ^ la suite le proùta^ qu^à faire déclarer nais
* tous lès âdttefe dé Botrifàkife et à i^àyél» son poiiiilîcat ^é* l'Aid-'
» loire kë l^É^lisie^:*' Le 'J-ôï'et rfeS liîgtstis pooràUivaîent aVec
achaméméni âuf lîonifàcè définit' les Hofctrlnefe M^oniàînes
T I
qu'ils voulaient rehVerstî^, àfltt fl'àssnret ïelriomplie^de Imtê
C'est (feris 6ek èii^èdh^â'ncé* tbtefes el' pérîtfëà^es îqbe'S'as^
5<ml)la à'I^éroDse le côhclave après la flrt ino|»inéé tie'Bc-'
noîlXl. o L'Églite rifnâîné fut vacante iô mois et 28 Jowr^,
8 l)aree (fufe, àiVi^i tfii' àioiné^ qh'oft le 'Wcohle' dTapWrs riilsto-'
» rien :ifeàh V^lfdhiVM'tàï-dlriau^ ïfldlentWîViéfe en deux' paiv*
^ lis i'IérfclJefôyii Vfterhîéf étaJehti m^blmit'Ùrdnt^l Monte-
« et>^rt)rdV Al Pri/ô'. Ifepfêlendiiétti, dfit-do, élire niî'rA>niife'
»qtii tiétîitBtaan^i IWJr' p^éitiiefr étôt JesH^dlennfl'i'lean&pii-'
Bfehl^èt'tenWà^ki ffdHle&rk; ils^ étftienl afféottomié$ fa ia^
«France; brïife!rè!iisiieW< à résilritrilbelliH', ^ipmdeani ià ttwf-
mo GhibeUifiù. Léèth'efc^dërâUlre'parti; T^lmattaiSlié a taf tfté^'
moire dé BOn^f&èeVlA, éïslient Maihimitùs\i0 Oftitti ^tFrm-
fmiff'à«fdHr;rié*t4idë'B6ttïfàcd«i"^i " iNi:.--' .''..<i .r,., /
Enfin u^ 'choix^ftitr fjsit en dëbons dnlBaci^^caHége;; un fran-
çais, B^ti'bM^e^GàYSii^^ «95/
^ch6\éi\uii'^età^^ hè\mié> f 25)^^^ ii^iiétu ptiv 'iQ Voix sii^
15 y^^nteji.JBti^^R^jte 'j^.rjuiWrfMi^ilé, par iiWçpsw^ 4és cinq,
3«lres«L^iitiiueiioB française^ toute vieLoriûiiâti qu'elletfàliine
|mlttMefrîtlà¥lëfrii5Sdre'«dé®o>nifdce''\^tt. 01 « tant
lui reki*t>'îqstît<^, né'^èmrmri'mh «rtlttà 'df!- SafAt-ïSégè'
etglonfla la mémoire de hoj^ihci^,^pi\j^^&i(:^.\^^^
^tM»M^ cëoÊfiBtàVke ^aipeonk» ideiveiro dii pontiâoat '< lôiilnh
i 46 LA MÉMOIRE D9 VÀ¥^ GLÉMfeNr V >
(ju'il prononça lamippreâsion de Fondre desTieinpliërs (13*3),
il prit une grande mesurequi lai parut iGommândée par la né^
cessité des GoajonGtai!e9r mais qui causaïune grande irritation
en lisiUe. Ayant peur, d'aller à kmneU «'cerlam qià'i) lélaît d'y
» devenir, feans profit pour UEgitse et sans bénnéur pour luî^ le
0 jouet des violences d de la cupidité des grands ^^ » il trans-
féra le Saint-Siège à Avignon (mars 1309). Sessixsaccesseurs y
demeurèrent. « L'éloignement des papes les fil anssitot regret-
»ier de lltalie eaiière; et le besoin, Totilité de leur aetioi) et
» de leur présence, dit notre autenr» ne s'y Arent jamais
» mieux sentir que lorsqtfils n'y furent plus K » Toute Tani-
mosilése porta contre la mémoire de Glénneât V, pour avoir
Je premier déshérité Rome delà cour romaine. Les rumeurs
populaires, traduites vaguement par Dante*, se formulèrent
plus lard dans l'histoire écrite parle vieux banquierdiplomate
VilUmi. Kntacber. l'élection do Clément V de la plus odieuse
simonie, c'était le moyen de se donner belle «carrière contre
sa personne^ ses mœurs et contre tout son pontificat. Villani a
trop facileavent aec&eiUi, s^il ti« l'a pas imaginée, uno fable
produite par les rancunes italiennes^ qui, dit M. Rabaais, vou-
laient [HTcndre leur revanche de l'élection' de Pérouse et de la
translation du Sainl-Siége ^.
Suivant l'historien Florentin, répété et copié par tant d'au-
teurs, la promesse aurait été faite par Tarelievôque au roi
Philippe le Bel, dans une forêt près de Saint-Jean d'Angély, de
remplir six conditions dont une même ne Inr était pas encore
V Université catholique, wpt. 1860, t. x, p. 248 {fr aérte).-^ Artaud, Clément Y,
t. iii ; Fleury et les ûutres histoires ecclësUsUquc».
. > Havendo paara dt venire a Roma. Infessura, apud Eceard, t. n, «p. 1865.
> RabanU, n" lxv, p. 143»
* N" Lxiv, p. 139.
* Les vers de Dante (Enfer, chant xix, vers 82-87.; ce ehant est oootre les
Sirooniaques), cUés par MM. Lacurie {tbid., p. 217) et Ratianis [xv xxvni, p. 88],
n*ont aucun trait directe la prétendue entrevue du roi de France et de Be^
Irand de Got. Dante n'eàt pas manqué de flétrir un tel fait arec précision (Ra*
banis, Ujc, cit,) S'il l'eût fait, resterait à apprécier son* autorité. M. l'abbé Lar
curie pense qu'elle ternit nulle sur ce point à cause àt l'aDimoslté du poète
florentin contre la maison de France, de sa hahie contre Clément VU et de Ytè-
prit gibelin qui défigurent «on poème {Dissert, ^ p. 218].
* N« XXII, p. 67.
■
TENGÉE PAR bA DÉOCWIfKinPB D^eif UANUBCRIT. 147
éaoocée^ et à ce prixjl eût obtebu la tiare, non-sculemertt par
laprûleelion f, m»i& paririaflueiice décisive du roi.
Leseonemisde TEglise ne pouvaient manquer de recevoir
avec plaisir le récit d'un liistorien aussi acorédîté. Longtemps
leâ catbcliques- r«fil accepté aussi, quelquefois avec hésitation;
plusieurs l'ont repoussé* Sur le témoignage d'un seul chroni-
queur^ prévenu contre les papes d'Avignon et contre la France,
conicedii par le silence ou même par les récits des historiens
ooQteai|koraiiis> qui racontent l'élection comme régulière, ou
aveedes cireonsiânces qui ne peuvent éadrer avec la préten-
due enti^vue, quoique d'ailleurs plusieurs de ces écrivains ne
ménagent pas dénient V ^ ce fait apocryphe, bien que se*
rieuseineni contesté' avec des raisons déjà convaincantes, no-
tamment par le jésuite fierthier ^ a passé dans Thistoire éru-
dite ^ et s'y maintenait souvent encore jusqu'au moment où
par bonheur, îL y a quelques années^ on a pu le convaincre
d'erreur ou de mensonge avec l'évidence la plus manifeste.
C'est li un avertissement pour les chrétiens fidèles. La sage
défiance des P. Berihier, Berault-Bercastely de l'abbé Rohrba^
cher et de M. Arlau^ auteur d'une nouvelle JJtjtoïre des souve-
ruini pmUfts. à rencontre de l'entrevue et du pacte simo*
niaque, est justifiée^.
Ne nous hâtons jamais de faire des concessions historiques
anx adversaires de ta sainte Eglise romaine. Croyons à la pu-*
raté de notre Mère, instruits par tant d'exemples de la perver^
site audaeieuse qui la noircit et l'outrage sans aucun solide
' Voltaire, ÂamaUt de VEmpire, Henri VII, année 1308.
^ M. Tabbé Lacune en a doomf, dans fa Dissertation, un bon fésnmé, d'après
le P. Berthier. Diseouts sur le pontificat de Clémeni V, en tête dti t. xm de
TBistoire de V Église gallicane. Cf. Rabanis, n*" xxit, p. 9f, note i, txxin,
p. 106, 107.
'DUamra cécité, g l**, p. 5 à iS.
* Voyec rindieaUoD des principaux auteuraqui Vont^admis, dansBabanu, n^i,
p. 4 et 6; Laeuile, p. 210 ; Artaud, m, 104 ; Berthier, loe. di., p. vj. Bntre
aatres, on remarque Raynaldi, Sponde, PagI, Oanlel, Brumoi, Bisi. de TÉglise
geUieane, !W'. xsiv^ t. xii^ p. 334.
^ Berault-Befcaàtel, Hi>l. de l'Église, année 1305. ^ Hisî. de VÉgHse galU-
caM.t. xin^ 2oc; eil. Rohiibacher, Hist. uniwrseUe de l'Église catholiqHe,
t. XIX, p. 497. Artaud, t. m, CUment F. Benuistel et Artaudne spécfflfent pas les
coDdiUons.
fpadement. Qupi ! on déshonore un souterain pomUfè ; oo Ini
Un acheter honleusçmpnt du roi de France U iUAre> pae la .|tf us
u^fâme des machinations,, et cela eans preuves' ! Du. Jttéme
coup on porte a^einle à l'honneur de la moitié du sacré Gol-
^6^> ciui ne chercha en Luii suivant.lerQcM» que^i^ ^rélafc ft«a-
t)]lieux et vénoL^ et consacra scieuunent parTélectioa un trai-
té qui déshonorait les plu9 haute dignitairos de. l'Eglise.
QueUe horrible cpmplicilé ^l Pour offaoer cov^plétemeniet à
jamais une a.UÂ^i jénormq. souillure, il n'a fallu rien moins
qu'une preuve matérielle et irrécusable. Il est établi^ il est
hors de doute qu'à Tépoque indiquée pour ceUe myalétriemae
entrevue, B^rirmdi^ Got et Philippe étaieol.bien IpiuiTunde
l'autre et tous de^x bien loin de Saint -Jean d'Angél)^ eii{u^ils
ne s'y sont jamais rencouti'és avant réleciiou ilu pape. Cda
résulte d'un manuscrit que M. Rahaiius^ duyeii.de la Faeullé
des lettres de Bordeaux, a découvert dans cette ville; àisavoir
le Journal de la visite pastorale de Be^rirtmd dt.Goi du 17 .moi
1304 aa 22 jtitn 4305. .. i
Un premier mémoire rédigé àceâte oocasion par M* Rabaois
et qu'il avait fort peu répandu (184^), a servi à M> L'abbé
Lacurity chanoine de la Rochellet à publier une inlént^soBte
dissertation ^ , qui a été insérée en entier dans t'Uniwrmêi
catholique ^ 11. y. prouve la fausseté de Taplravue et par gqii*
séquent du pacte simoniaque. par Tiiioéraire die Berlrand de
Got; par les actes ofûciels de Philippe le Bel et. par les diffl--
cultes des chemins au moyen âge^ qui n^e permetlaieoAfias de
franchir les distances indiquées dansl^intervalle de temps où
Villani circonscrit toute l'intrigue. Cette disseriatian est bonne
et sagement écrite. Le travail plus piquant de M. Rabanis ne
doit pas la faire oublier. L'auteur montre d'ailleurs ^qu'il ne
faut s en rapporter qu'avec réserve à Villani^ dont L'histotre
est, sous un air de simplicité et de droiture, mélangée 'de
fables puériles et ridicules.
Bien que l'opinion qui est soutenue dans celle dissertation^
'Lacurie^p. 23K
' Rabanis, n* xxxiii, p. 107.
* ▲ Saintes, Scheffler, in^', 62 pege^ 1869. — Nou» eiUna sur la cflptoihie^
Uon de VUnivenité catholique.
* Livraison de sept. 1850, t. y, p. 214 à 244 (2* série). ' •
YERGÉfe l'Ail' ÉA lyftÊbdvkkTk ift^ MANUSCRIT. ii^
et qui «^éteilj(yro[«i^ée, soit « passée àujourd'btii à l'état dt
«lieocomnimi ^> » il étaK ju^le que» le-saVafnt qui avait eu le
bonheur de Aètm\t\r le Jownai da tn^iftes ne restât pas (ou*
jours eSkeé: fl^ajrant pu reirouvet aucuti exemplaire de son
fniij(MTmdmùire,<\m^H reste n^était, dit-il^ qu'one ébauche^
il d'à pusalftsfiiire à lapk'&nfiesse foite à un ami de Jui commu^
Qiqaer ses recherches snr cette question qu'en faisant un
nooTftau travarit : e'ést celui qu'il Tient de faire paraître. Il était
bon que la solution fût présentée par un homme peu enclin
aux idées romai^^ même très-sé\ère envers Boniface Vllf,
aiis^ate pour mieut (Hire ressortit Téloge dés papes fran-
çais '. Ce ^ore dinjustice est en quelt^ue sorte inhérent à la
profession de foi et dn ton de iriomplie avec lequel on signale
la châle du tétt def fHonarcAte UhiDer^lte de Grégoire VIL On
nsgarde éetti théorie cdmme '^ un instroment de circonstance
* poar rarnenet* te elèr^e darns la main^ de rautorjié aposto-
Blîqiie',x> etpour 96utenfr la nafîonalité italienne contre les
armes et l'or de l'étranger *• A part donc quelques vues peut-
être un peu paradoxales à force d*être françaises ^, la justesse
des dévàtoppetnènts eoùflmie la preuve principale. Le ton de
eètle diè^ùssfoiif e^i^eltii delà scfeficè désintéressée, Térudi^
Ikn en est riche, le style aisé et ^nimé. iur le point décisff
rartooi, elle est fiarfaitement nette. Sans perdre le temps à
tro^ faire réUfiarqUer des |^brai;es hasardées tellôd que celles-
ci : « a à'éB.ftllait' dé fceaiicèùp (]Ué Rome eût jamais voulu
> reconnaître dans son éVêque un prit^ce on un souverain ^. »
M bien emsore, en parlant' 4e Boniface VTH : « On peut dire
> que FIÉglicectéfittpprouvait hautement les actes d^un pontife
> I
^Ii^xMD^^xlk;rat>>'^i à lit. '
* Voj. ia belle page 122, au n* xl, eur l'époque (le la lu^te oohtre rEmplre;.
' Contestant, comme on est bien libre en efiet, Texplloation de VUlani ton-
<tot fai longtieDr du condaTC jusqu'au prétendu compromis, Il nie rcxistence
to le coDdaTe du parU ultramontain, qu'il est bien obligé pourtant de nom-
mer et de reconnaître. Il prétend assez gratuitemetft que tons les cardinaux
^toàtA^huoûûé^ et eda dèf le^comdletièeiiient, pourïidmmér un pape agréable
i la France. N** xxx, p. 9S, xiv, p. 48.
•N*ixi, p. 1Î7.
IV* sÉERiB. TOMB XIX. — NM 10; 1859. (58* vol. de la col.) iO
150 LA HtHOllB VO PAM CUBMaSt T,
» auqoel arail manqué la plus esseoUelle des qualités, le dis-
w oernemeni de sa siluatioB et la coDscieuee de son temps <; •
atÉàk;hoDS^DOiis a cette preuve esseatielle, péremptoire, tirée
da précieux Jonmo/* document qui n'a pas été Cuit pour le be^
soin de la caitse^ oomme on va le roîr.
Le cabier de papier qui contient le sommaire des actes de
la Tîsite, découvert par M. Rabanis dans les archives de la Gi-
ronde, parmi les titres de propriété de l'Église de Bordeaux,
doit être» comme on en juge par récriture, de la fin da
i6* siècle. C'est une traduction en français d'après le registre
original latân, lequel a été connu d'André Dueheme (au milieu
du 17* siècle), et des auteurs du Gallia Chri$iiana (au com*
mencementdu 18«). Beaucoup d'auteurs ont fait mention de la
visite pastorale de Bertrand de Got ; aucun ne s'était avisé de
rapprocher, ceoune Ta fait M« Rabanis, les faits marqués au
Jmwnaly des circonsfances si minutieusement détaRlées par
Villani, et d'en tirer la preuve de la fausseté des imputations
odieuses de l'auteur italien ^.
Rien de moins suspect qu'une pareiBe pièce, tant Toecasiou
et le motif en sont indépendants de l'entrevue ; en effet les mé-
tropoHtSrins une fois pendant leur pontificat avaient le droit
de parcourir les diocèses de leurs suffraganis, en y eiefçant
toutes les fonctions épiscopales et en prenant gratuitement
leur ^te, leur repas, tout leur entretien et celui de leur nom-
breuse suite, dans les communautés d'hommes ou de femmes^
les chapitres, cures et prieurés, qui étaient visités tour à tour
ou qui se rachetaient par une contribution; et pour .éviter
tout abus, la prestation en était immédiatement constatée par
acte notarié. C'est le sommaire authentique de ces actes dressés
journellement pendant toute la visite de Bertrand de Got^
depuis le 17 mai 1304, époque de son départ de Bordeaux,
jusqu'au 20 juin 130S, où il reçut dans le prieuré de Lusignan
la nouvelle de son élection, que M. Rabanis a trouvé et met
par l'impression entre les mains de tous ses lecteurs ^.
I N« ixiix, p. 119.
* Le Gallia Christiana ne garde bien de mettre ea doute le itécit de VUlani,
RabanU, n* i, p. S.
* N«* II, m, p. & à 10, et préface en tête du Journal, p. 147 et suiv.
VEKGRR FAft lA DÉQOUYKBTI D'UN lUNtJSGRlT. J51
N093 Aws associons YOloiiticrs a la joie que restimable au-»
teor dit avoir éprouTée^ lorsque déjà incrédule sur le récit de
Villani, et cherchant tout ce qui pouvait éclairer de quelque
hunièce rprigiae et les actes du pontificat de Gléraent V, il a
fait cette heureuse découverte. En possession du relevé offi-
ciel des actes et des démarches de Bertrand de Got (ou du Gat
cocaïne il l'appelle)^ pendant Tannée qui précéda son élection,
année marquée pan* la célèbre entrevue prétendue , il s'est
empressé de comparer les dififérentes étapes de Tarchevâque
avec l'historique de Tentrevue et avec les actes du roi. Ce tfa-
?ail d'analyse et de confrontation lui a donné immédiatement
la certitude que le roi et l'archevêque n'avaient pu alors se
rencontrer ni kSaini-Jean d'Angely m ailleurs, et que chacun
d'eux avait à opposer un alibi aussi formel, aussi palpable que
iamais les^ibuoaux en aient constaté ou admis. Tout était là.
Quant à l'autorité de YiUani, il s'était déjà assuré que son récit
fourmillait d'erreurs sur les choses et sur les personnes ^
Dans le prochain article nous ferons coonaitre le récit de
Villanij et nous en ferons l'examen.
A. GaivBAU DE Vannes,
*ii*iD,p. 10, 11.
I
I
I5t KOïiàr ftnt LA ^AlA i>'olrf>
Std^Mâgit c^réKiMt*
NOTICE SUR LA PALA D^ORO
mv iLR mifer ABUB mrmm
M. du Sommerard père, cet amant passionné de Part au
moyen âge, parle avec Véloge qu'il mérite, de ce magnifique
monument, le clief-d'œuvre de l'art bjrantîn, dans plusieurs
endroits du texte de son savant ouvrage les Arts au moyen âge *:
Dans le 5* Tolume, page 193, on trouve quelques détails sur
l'origine de ce splendide monument, dont on promettait la
description page 850 Celte description n'a pas été donnée *,
mai&2>ien celle du retable d'or de St-Ambrorse de Milan, fort
l)eao monument sans nul doute, maïs qui n^a aucun rapport
avec celui qui nous occupe.
Le comte de Cicognara a donné d'asseï longs détails sur la
fala d^Oro dans son ouvrage Je Fabriche di Venemi, etc., în-
folio, tome f; mais peu de personnes )>ossédant rouvnrge de
if. du SommeranU et moins encore celui de Cicf^am, nious
avons pensé être agréable à plusieurs des lecteurs de cette
Revue y en publiant ce qui existe de plus satisfaisant sur le
monument en question, et surtout en leur faisant connaître
ce qu'en a écrit en i856, M. Jules Labarte dans son récent
oorrage intitulé : feckercAes mr ta pemtwn en émail dans
roMiquiti ff Ir ma^em âge, in-4*, qui est d'un prâ aaaei élevé
et ne peut, par conséquent, être actieté que ptfr un nombre
très-limité d'artistes ou d'arcbéologues.
Dii reste, nous n'avaos pas rintenlion de toucher à la diffi-
cile qoe^linn de rexécution du monument aiii point de Tue des
émanx qui le rendent si important et qui en «mt un moan-
ment si haut placé dans Thistoire de l^rt ; notre bot est dé ne
• Tooie n, p. 4S7 ; t IB, p. !«•; t. n, p. e, ei.
• A'cette pi«e m, Ml V< «ctt« «a^^- Véfr H ««cfIpliMi é% e»i«iMe
cfaapitR xiT. MifMtrfs, cMocr, etc.; mah cOt bb »> ttmm
mms en occoper qu'au point de vue iconographique des fl^
gures et des sujets ç^ yjK>pt représentés*
Le célèbre retable de St-Marc de Venise, connu sous le nom
de Pala d'Orp, dit M. du Sommerard^ est en émail incrusté,
eorichi de pternes (iréicfeiises ^ Il fut ctfmaïaÀd^ iConstanti-
Dople en 976, Pj^^l^Aof^ Oi:sépto, preqiier du nom, d'après
celui de TÉgliseSte-Sophie^ et puis apporté à Venise en 1106,
par les soins du doge Paliero, dont le portrait an pisd r^ut
placé à cette époque. Plusieurs augmentations y furent encore
&ile&^|i i,^' et 14* siècle et jp^ème au 19% comme nous le ver-
rons dans la suite de cette notice, Çé Retable^ dit iA. Jules
Labarte^, est certaine.mei^t le plus beau monument qui nous
soit parvenu de ^'épfiaillerie byzantine. Les émaux sont d'une
admirable cpps^rvaUon ^ les pierre? précieuses^ dont la jnon-
tarf^esl garpie, sont dues à la générosité de plusieurs nobles
vénitiens.^. Ce colos^ mqpum^iit, type merveideux du tra«
uii de rémaillerie. byzantine; à carnations nuancées, faisait
partie du trésprde l'église St-Marc de Venise, lorsque M. dU
Sommerard y venait en 1840, pour étudier les monuments
de cette viU9, . ,
Panpji le^ monup[ients que M« Victor Petit a copiés. si babi-r
iement pour I4> du SQmmera|*d, setrouvent deux dessins dé
la Pola d'Oro. M« du Sommerard. non content de faire fairq^
onecoyie, de l'^qsemble du beau rçtable de St-MarCj en a fa i
dessiner plusieurs fragments, dans l$i dimension d'environ moi-
tié de l'original; et dans tous leurs plus petits détails. Voir les
* Ce$t sans éonte par erreur qa'e le gavant archéologue ()ué nons éltoni, dit
que ees pleTt«8 proventlent en grand aotél de S&fht-llare dé Vente ; ear oir ne
tt «enilattBi dtntf paa imégbié df dëftoiilller i'aut^l pimiv eiuiotibr 1a téUJble.
' ftn G«ngi,,dai<l sQV' gtoaialre , v Palh altarî^, . o^ dl( ri^n , de cet qroe-
ment d'antel à Sainte-Sophie; il ^ contente de citer les vers .qul'sont gravés sur
itPote d^Oro de Saint-M^ de Venise, et renvoie pour pins de détails ant
oimages de' Sansovtnns et Stringa sur Venise {aâ Santa^ntm et SUrin^cm^in
îMKi« fkwrU^. U Magtilfl^e roahre autel de Salntc^Sophlei doti pA^le Du
C«p» dans la ÇoiuUmtin^i^li^ehfUtianaf f|it détruit. ^ 1:^0^.19]^ 4e. la, prUe
^Gooftaiitiiioplevsr li« a oiiés« > ... !
' l^e 17 de son ouvrage cité plus tiaut.
*Uiarttaumoyendg€,ip..tmi», . . j -, . .., 1
^ Ct qiÊi ptottvetalt 411a oci» pierreries ne provieiinent pas de Vaulel de SpHnU
i54 NOTICE SUR LA PALÀ D'ORO
» -
planches xxxii et xxxiii, iO' série de VAXbum des Arts au moyen
âge, dont quelques exemplaires sont en couleur.
Sur la planche de détails on trouve :
i " La figure en pied du doge Faliéro. 2* Un des 4 évangélistes.
3* La figure en pied de S. Paul ' tenant un rouleau et un Tivre
carré et fermé. 4** Celle de Jésus-Christ assis sur un trône, bé-
nissant d'une main et tenant de Tautreie livre des évangiles,
dont la couverture est enrichie de pieireries. »• Celle de l'ar-
,change S. Michel tenant un étendard et une grosse perle.
O*" Plusieurs fragments de Tornementation des encadrements
qui renferment les figures et les sujets.
£n 1847^ ce retable a été restauré complètement et rétabli
au mois de mai, même année, sur une base de marbre de
diverses couleurs^ un peu en arrière du maitre-autel de l'égtise
St-Marc. Ce fut à cette époque que M. Jules Labarte eu( le
bonheur de le voir en septembre même année.
Dans Tensemble, dit ce consciencieux archéologue, la Pala
d'Oro offre à la vérité, un as()ect resplendissant d'or, irémaux
et de pierreries, mais il n'est pas possible de Ij^ien apprécier
tous les détails des charmantes peintures en émail, qui, sous
le rapport de Tart, font son principal mérite, attendu que
pour bien juger des tableaux de la partie supérieure, il fau-
(Jrait pouvoir monter sur une échelle, et que de plus, le ino-
noment est couvert 'd'une glace épaisse. Heureusement que
M. Labarte Tavait étudié^ examiné, et fait dessiner avant sa
réinstallation ^.
. Le retable^ se compose de deux parties di^in^tes renfermées
dans des cadres dont les ornements se répèieoL
La partie sapérSeure^qui peut avoir environ 75 centimètres
' GeUe 4^re est très-remarquable et peut, à elle seule, donner une i4ée de
toutes celles qui sont Représentées sur cet incomparable monument.
> En effet en 1847, on ne fit que rétablir la Pala d*Oro à la même place où
^'avAit fait mettre le doge André Dandolo, au I4« siècle.
* Les archéologues sont loin d'élre d'accord sUr ce que c*est qi^'un retaille et
un contre-réta2>le. Quelques-uns luéme^ dans le même ouvragç, disent le con-
traire de ce qu'Us ont écrit quelques pages plus haut. Comme il faut s^arrèter à
Auelque chose, pournous, \e retable est la pièce de décoratioa placée au-diessus
d'uQ autel appliqué contre un mur ou isolé, comme la fala d^Oro t Saint-Marc
de Venise. Le contre-rélable est le devant d'autel, comme celui qui était autre-
fois à Bâle et qui se voit maintenant au musée de Cluny.
DU MAITRE- AUTEL DE SAINT-MABG. 1!S5
de hauteur, comprend. un médaillon qui occupe le centre et
dx tableaux 'placés sous des arcades en ptein-cintre^ repo-^
sant sur 3 colonneites en faisceau.
Ces tableaux sont disposés trois par trois à gauche et à droite
du médaillon central^ avant la forme d'un quadrilatère dont
les Geôles sont alternés ou coupés par des posions de cercles.
Ce médaillon renferme une ligure de Tarcbange S. Michel^
dont la téie est ceinte d'un diadème de perles et le cou enrichi
d'un collier de pierres fines ^ sa longue tunîque émaillée est
couverte de pierres précieuses. Les bras, exécutés en haut
relief, font saillie sur le tableau. D'une main Tarchange tient
une perle d'une remarqué grosseur^ de l'autre un étendard dit
LlDscription Ô.A.P.lftHÀ. (pour 6 ^fi-^ùsi^ Mtj^àYiX est pla-
cée au-dessus de sa (ête.
Les 6 tableaux d'émail, à droite et à gauche derarchange,
représentent à droite : i^ le crucifiement; â** la descente aux
Limbes; 3» l'entrée de Jésus-Chrisfà Jérusalem 2.
A gauche : i* Tascension ; â* la descente du St-Esprit sur les
apôtres*; 3' la sépulture de la sainte Vierge. Dès inscriptions
grecques indiquent les nom$ des fêtes instituées dans l'Eglise
d'Orient, pour la célébration de ces mystères de là liturgie
chrétienne.
M. Jules 'Labarle Fait remarquer, page 18 de son texte, que
le Christ n^esf pluç vêtu de ce long vêtement nommé Co/ô-
(tum ^ comme le représentent quelques monuments, tel que
' Sur ce genre d'étfAdard, voir te ^ioHain de da Gange, qui donne de Ibogs
déUiIsàce8ujet,eirifitml«r:£0OfkdeMflcrf^ . . > >
> EYj^enunevtil.y a eu ici Mn ^écIasaemenL pui^i^e cai^U fi eu, ^ep. levant
b Passion.
' Le tableau ne nous semble pas représenter ce sujet, puisque I&Salnt-Ksprit,
rame de ce sujet, né s'y trouve pas. Comment expliquer lea deux personnages
places sous Varcade ?
' Spr ce genre de Tétement, remplacé par la dalmatique, vo)r TïTcérof-^âneon
de ifacri.— Voir aussi les savants détails donnés par le P. C!i. CaMef dans le
3* volume des Hélanges d'archéologie ^ Sur diverses Ûguresiie Christs peints Ou
iculpté*, et sur leurs Tëtements. — Voir auss! cen]( publiés pat* Comeliti^ Gnrti
âaossôn traité De Clavis dominicii, in-l^, planciiés. p. 39/57, ou dans le The-
fâ(tirv( antiquitatum Pàntificiarum d\\ngeîus Hôcca, et encore ceux publiés par
le cardinal Ikirgifli dans son livre I>è Cn<ce i^ehWna, 1 vol. in-^. '
le pbylactèpe * dit de Moina. lui c'est un Jiagq qui pesddQ t&
ceiature et descend jusqu'au genou, comme celui que portç
le Christ sculpté sur l'Agiolhyride eu j,ir^re^aiQ>arteoaDt.aii
Cabinet des médailles de la Bibliothèque çle Richelieu ^*
Dans le tableau qui représeptc la sépulture de la sainte
Vierge, le Christ placé derrière le tombeau qui occupe la
premier plaa^ tient Tâme de sa mère, représentée sous la
forme d'un enfant serné dans des langes \
Ces tableaux, qui ont environ ,33 centimètres en tous sens»
renferment un assez grand nombre de (igur^s. l^es $ujets^ dit
M^ jLabarte, (à qui no^^ devons la ms^ure parties de cesdétaib,
et de ceux qui suivent), sont sagement composés, les Qgures
bien groupées ne manquent pas d'expressiqn» malgré la roi-
deur dont la peinture en émail incrusté ne peut. ise défaire en-
tièrement* On y reconnaît Tœuvre d'une école qui avait conr
serve les bonnes traditions.
Avant de quitter cette partie de la Pala d'Oro, nous devons
faire remarquer que les À coins de la ]|;)Qrdure« sont garnis. des
figures symboliques qui servept d'attribut aux^ quatre évangé-
listes. A savoir Taugie, le lion^ l^aigle ^ le bœuf ou. le veau
du Sacriûce. ,!
* Oii trouve une descriptioD de te Phylactère dans Tpuvragf d^ M^Un, inti-
tulé : Vojjage dans le Milanais, etc., 2 vol. in-8*, t. i,p. 359. Ceinonument est
gravé dati? rouvragc de Prisl, Hemorie diHonxat t. ï, pi. vi, ïi* à. On sait que
par fihUùeîèré'on éittênd wûvem dès thasèè bien difflérenies ée fbrmes. Pour
les uns, c'est un coffre à reliques, une croix servant de reHifUtlr^ pMir d^adlni^
ce sont des ttapdep. dP pascheipi9 o^ d'étofSs .sur Us^eeUes: on écrivait das sen-
tences^ etc. Le mot phylactère, an moyen âge, exprime toujours une espèce
de pancarte tenue par un personnage , et sur laquelle est une inscription, un
textiBde l'Écrittire SillMé, Wc.
* publié et expliqué pal* HL' Ch. LeoormAnt dans le Ttijfor dé nuiniiimàêiqué
et âo.nUjipti^t inonfifietm fiu po\fen4Qe e^de ^'fitsKilir^? itnodsKnr* 'l'^ partie
dn BeeuêH des has-reUefs etùrntmmUy plan<rhe Lvn, texte p. 3t.
* Gomme nous voyons lus corps' àts mdrtsY eUvefeppésàiiHittilM^égvp;''
tienne sur tant de ba8*rs|l0ii4ea>toiiiteâvi tirés 'dea^caisKONiltea cihrdiieniias de
Rome« doni les ouvrages dtt'BoaiO', d'AriNgliit Bottarl, etcf., nous cflfrent (Ibt
d'exeniples4 fflus^tard. noua! vo^mM l'Ame rapnéaenlito iimp itet inMfatifl«i'#eé
mânaioflts^ leaaeiilptiiffèS'd^s «MptyiiÉa tl aUlMs; eqoHne '«M^tfé ' igin%
Dne.-Bôn-paftaansaniètcaBiuÉf mi ledit pattènl) mat* «Ni sme^flMMIfl^^crië-'
eardiainal avee leaiotidiaeu**^ Volrteirâyiifa d'otia éA«f«^'<d«Jh«*4è8 braa
dn Père Étemel dans Annalu de pftt7of.^ti ynn^f ;<<MII»<)Htffta))^' ^ W ^ ••
1 *
DU VAmtB-AUTBL DE «AIKT-VARC. 187
La partie inférieure 'de }a Pata â^Oro, qui porte \ mètre
4d ceotifiiètres environ de hauteur, se compose d'une partie
caolryeetde deux parties latérales^ fermées chacune de trois
rangées de figures superposées.
Cet ensemble est encadré en haut et sur led côtés^ dans une
bordure composée de 22 petits tableaux carrés, dont i 7 sont
pIacé»horisonta}ementei \S verticalement. Ils sont séparés les
QDs des autres par des listels formés de pierres fines et de
perles. Le tout eat enfermé dans un encadrement ciselé, sem-
blable à celui de la partie supérieure.
M* Ifiles Labarte pense que toot cet ensemble n'a pas été
cooço d'un &eul jet, et que le rétable a subi des additions et
même des ramanic^roents à difiëren tes époques, comme nous
le dirons plus tard.
Les lUgne^ d'èDcadrements ne f e rencontrent pas toujours
exactement et les petits tableaux de la bordure n'ont aucun
rapport arec les figures soit du centre soit latérales.
La partie centrale forme un carré long de i mètre environ
de hauteur suri 8 cetitimèlres de longueur, et divisé en 3
bandes naégales en banteur. Au milieu^ dans un médaillon
circulaire dont le contour est formé de pierres précieuses, le
Christ i^st assis sur un trône d'or enrichi de rubis, d'éme-
raudes, de saphirs et de perles. Le nimbe qui orne sa tête se
compose également de belles pierres.» ses mains soU op
luuil-reljjçi d'or, de la droite il bénit, de. la gauche il tient le
livfe des Ëvapgiles.
Le médaillon cifculaire qui renferme le Christ est tracé
dans dn reclangle, dont les champs sont remplis par 4 médaîl-
loDs renfermant les figures des Evangélistes et^une grande^
qoaflUté de pîerxes précienaes. Le» nomâ des ËYangélistes sdtit
tracés en laim ^ au-dessus de leurs figures, et sur le livre'
' fi« ««iW^ mi/kU9m» m^éfoits en laiin, ud htstoiiea* KiHe» a touIq entN
^ ^ pr«i)v« qn'ikDQ pwlie 4e la Pala dwI éU exécutée perdes artlstas vénl«
Ucos»J|l. )«a)i9fte.f<«>uTa.ain« une clarlé et une jreeutude 4|iil paratfgcnc in-<
cMt«^lU^,^^^fr.i« €im% ett .ioiposaibie, attendu que l'drt, en Italie, au
10> tiMfà éUMi 4BiWt jin 4onplet état de déeaéencc) et -que les «rtistea t^nltteBS.
n'oQt^.qil'lJjflii^r 4m imenipHofu UainesturdeÈ plaoet lataséesvides yar les
utlstq»;g<^QoB|tM(Ptlaopte«.VeiBtl0dévclop|iaiB^ son opinioapJ 23 4 39 idii .
teite de ses Jlectorcta ave i'J&iio4{(me^ et<;.
158 nOTH^B suit M PALA D'jOBP .
qu'ils tiennent, les premiers mots de VBvangile dontil^ sont
les auteurs.
La partie supérieure du médaillon circulaire où. se trouve
Jésus^iilbrist, se relève en pointe et porte un médaillon beau-
coup plus petit dans lequel est représenté le Saint-Esprit, doinl
la tête est ornée d'un globe crucifère '> et dont les {»eds re*
posent sur un trône^ comme on en yoit plusieurs représentés
sur les mosaïques chrétiennes^ et comme uous en trouvons
plusieurs malheureusement si mal gravés dans les motitmenla
Votera de Ciampini ^.
Deux cbérobins ^ et deux anges se voient dans des niches
de. formes inégales à droite et h gauche du S^int-Esprit. Le$
deux anges semblent tenir des encensoirs dont on ne voit plus
que les ctiaines.
De chaque côté du médaillon du Christ sont des bandes dont
celle du haut renferme i% archanges^ 6 à droite et 6 à
gauche^ vus de profil et dans l'attitude de la salutation. 4 de
ces fi;guressont accompagnées de leuv^nom&^JU^cheL, Gabriel,
RQphaH et Uriel ^. Sur les 8 autres se lit ^abréviation O X, T?,
initiales qui expriment les 2 mots grecs ^ dtpxarf^fXoc.
Au-dessous des Arclianges sont représentées les figuras des
13 Apôtres, dont les noms sont écrits les uns en grec^ les aulres
en latin. Ces figures quj sont vues de face, ont 30 centimètres
de hauteur, et sont d'une grande beauté ^. Elles sont placées
sous des niches qui affectent la forme des timpans goUiiques
des monuments de^ 43* et i4* siècles. Celles des archapges
rappellent Içs timpans* des monuments du i5*<ou l'arc Tudor.
* AUribut qui est à i^majfquer, pour sa forme inusitée.
'Tome I, i)l. XLin, flg. 2, p. 178. Autre planche, p. 200, 20( , pi. tlx; i3S,
qui en offre 4. Tome a, pi. xv, p. 68 et quelques autres^, 6tc.
* Et non pas Beulement dea têtes, comme le diaent quelques auteucs. lia «ont
enUers, pui^^qu'on Toit distinctement leurs pieds, tous leurs vêtements.
* <3es noms ont été oubliés sur la planche de la Pala d^Oro, publiée dans
l'ouvrage de M. Jules Labarte, p. 16 À 17.
^ M, Labarte les regarde comme la partie la plus parfaite de la Paki d* Orac-
les poses pleines denoUessa, les draperies largement disposées, les émaux qiii
aervenl à fermer les camailons sont disposés avec tant d'art » que Tartiste eat
parvenu à faire ressortir, par un léger modelé, les diverses parties du ymg«.
On peut, dit le savant archéologue que noua suivons pas à pas, regarder ooa
12 figures comme le cb«f*ci'€eutre de la peinture en émail tocraiOé» p. 21 dtt
DU llA1TfiE--ilTJTEt, DB «AlUT^MARC. 150
M.Labarte fiiitobserTerqne ces belles figures tiennent toutes
des libres, hors une seule qui tient un volumen ^ Ce sont leurs
seols attributs;
M. Labarte felit remarquer qu'elles sont placées sous des
arcs à pleîii-cintre brisés, surmontés d'un arc en fronton,
disposition archi tectonique qu'on rencontre surtout en Italie
elqiri se troute si souvent reproduite stirles ivoires des artiste^
de ce pays au i 4» siècle.
Au-dessus des deux bandes latérales au nfiédriillon renfer^
maot le Christ assis sur un beau trône, est une longue bande
composée de 17 médaillons carrés, encadrés d\ine bordure
d'émail bleu. Un Christ en croii accompagné de deux anges
adoratedrs et deë flgifres de la sainte "Vierge et de S. Jean, sert
comme de milieu aux divers sujets placés à sa droite et à sa
gauche; i\ rèphiduisënt dîvers sujets lires de la \ie et de
la passion de Jésuâ Christ. Parmi- les f7 sujets filacés horizon-
falement, sous le^ n»^ 6 à *îl. l'on remarque surtout, TAnnon-
ciationyn* 9; là Présentation an temple, n» 14 ; le Baptênje de
Jésns-Cfarist^ 1S; la Descente aux limbes, i3; la Cène, 15;
TAscension, 18; la Descente du S. Esprit, *9; et Ici l^sprit
Saint n'a pas été oublié; seulement reparaissent les î person-
nages placés sons l'krcade au milieu des Apôtres, comme les
représente le' sii^jèt de la ban<fe supérieure. Lettre K.
Quant aux sujets sous les n*» iO, 46 et t T ^ nous n'osons' pas
les désigner, notre guidé ne l'ayant pas fait.
De chaque côté de ces 44 sujets, sont représentées 6 figures
de saints, tenatitchacnn un em^ensoir d'une main et peut-être
UD vase à parfums de Taulre.
Qu^iUit aux. dix sujets placés perpendiculairement en ma-
recherdifs, etc. 11 serait ebrl6ut de savoir d'une maoière tèriaïne si ces 13 fi-
gum'aetit toûjcnra rceùTpe éè9 artiéteè bysanUns ou des addUione d'artistes
vénitiens.
* Sur la difllSr'PYice du \!ohti/iienoi du* livre cùrré ou codei^ voir le» détails
donnés dans la Revue arehéoL, t. xii, |>. i9$, note f . '
^Saof «fteor, le h^^lOfeêHM^tilf repirésenlér un sujet oomplexe, radoiibtion
des msges et le songe de Joseph, k qui Bien dit de prendre l'enftmt et la
mère ft de fuir en Egypte. — SI la flgitre du n* 16 n^avait pas d'allés, on poiif-
rait peut-être y toir lésus-eiîrist soi* le ment Thabor et ses trois disciples. -«-
Quant au tî, serait-ce la mission des Apdtres : lie et dùêite gentesf Nous rls-
qocms tes Indlealions en attendant la décision de plus hattiles que nous.
tM NOTICE SUR JJk PAJUA A'OaO .DB «lUNT-MARC.
mère4e bor4ttjre-«t portât le« w^ i àt^ main gaMche eL^
à 27 à maia droite du spectateur S ils représeoteni divers
sujets delà yje Aq ^.,MpiH:,^ dpnjt des iastiti|i1iO0^1atines don-
nent l'explication en dix médaillons; ils sont également en-
<!adrés d'émail bleu. Ces tableaux malgré leur petite dimen-
sion offrent une grande finesse d'exécution, dit M. J. Labarte.
Sous la bande au milieu de lai|uelle trône la belle fi{Çure
de Jésus-Christ, au milieu des figure^ desi 4 Evangélist^s ^,
s^en broute une autre divisée en trois compartinieiits.
Celui du milieu présente trois arcades renfermant chacune
ope figure debout avec des inscriptions, puis Tiennent deux
parties latérales, renfermant chacune 4ft figures dans iS
niches toutes en pleîn-cintre surmontées d'un extra-dos bombé
qui se relève en pédicule orné d'une grosse perle.
Dans la niche centrale du i*' compartiment, se voit la
sainte Vierge debout avec lea mooogramnies usités M P-0¥
{Mater MT)Tifip9coû). A sa droite est la figure du doge Faliero,
vêtu comme les grands officiers de la cour de Constant! nopie,
avec celle inscription latine: Oc. Falelrw^IH-GrdhVeMci^
Dux. {Ordtlafo Fûleîro Dei gratta^ etc.)
. A gauche de la sainte Vierge esirimpératrice Irène, dont
une inscription indique le nom et sa qualité. Pour ces deun fi-
gures, leur coutume et les inscriptions, voir la planche d^en-
semble. Lettres A. C.
L. J. GVBVBITAOfaT.
\ia suite au n* prochain.)
1 On y remarque, entre antres sujets, une IrapostUon des mains snr la tête
d'an personnage k genwsx; 8. Marc faisant tomber une Mole de la eokxme où
elle était placée; un évéque tenant une crosse, et parlant à un autre persoima^*
Cet évéque a été représenté assis par un artiste, et debout par un autre. A
droite, on remarque ta mort d*un saint, une translation des reliques de S. Marc»
etc.
' On en trouve ^ détail page a du texte de M. le comte de Clcognara. — Les
sujets oommenoeal 9w eo bas, oe q«i est fort singulier.
' Ba ne sont paa ancompagnés de leurs symboks, eomma plus tacd, les 4
nexes.
II017?BIXI» ffr lÊtlVAWJÊB. i^î
I
âe-^s9K9B9rstt9EessseBKaeaaess9aaés9ei
noijVelles et mélanges.
I '
ITAU6 f BOME: OurraBes mis à Vinde», *^ Vat décret du 220 janvier 1869,
oDt été mis à l'index les livres suivants :
VAlUmagne, par H. Le Bas, maître de conférence à l'École normale, 3 vol-
iB-8*, à detti'edoiiMs, âvcîB gravures; faisant partie dé la cotlpction {oubliée
œo&le titre i Ututm'r pittoresque, histoire €l çkteription de tom les peuples t de
leur religion, mœurs^ coutumes, industrie.
Bommentsteîaiifs à ta suppression des jésuites, acceptés et toujours en vf-
gaenreo ÏMcanVi avec m» pragmatique de téopold W (en italien).'
Outrages iuidiSs de Fr. Guicciardinl^ illustrés par J, Canestrini, et publiés pa^
es soins des comtes P. et )i. Gulcciardinl.
f • - ' • ■ • •
^Hoti^catûm d!une saimteU simulée et de faux miracles, par la Sainte -Inqulsi-
tien roumaine.
• Koôs, Pr. lacfrttbe dé Pèîrarl, do l^èrdire des Prêcheurs, makre en saint e
tbéolaglf , cwa^mÊite gtaénd a«-ia Salvt^lnqulaition i^maine et univtN
«eUe^elc.. • , . ,
« Marianne Mancini, Aile de trente-quatre ans, née k Fotigno, qui vivait dans
a^tilè fcr* TeFtertttolM âppaUl ToM, &3fmt, j[>ar d'aniûcieases iiiveintl«nia,
dierché à passer pour une sainte^ s'éUai vantas da révélatlous, «la priphétieiv
(fettage*, de viaiou!^, d'^PPÇ^ritlons de Jésus-Christ et de la très-saint Vierge
Msrie, ainsi que d'urte missfoft etfràardinnins pour établir une eongri^gation
^^mtuëè «t de Miinal totinéa à ràlbtmer le eleilgé et le peuple; le tout
>c6oiiipagn^ d'aiKtiea dons erus surnaturels et de grâces particulières de Dieu.
» Et étant étalill par les actes vérifiés sur lesdltes choses et par Taveu même
de ladite Marianne Mandni, fait Juridiquement en ce ^int-Ofilce ^près sa ré-
dusiun, que tfos. ce# oeleSt en te qui touche les susdites visions, apparitions» ré-
vélations et autres faits réputés prodigieux et gr&ces particulières de Dieu, fu-
niA tromperies, Jactanees, fliuB8e.té8 et fictions ;
• CfinséqiiemmCTt, en exécution du décret de la sacrée congrégation du Saint-
Ote,eii'date'de1afé«le'vv, tsjanvleriase, alla que iepuUieaeltdétrotttpé,
^ ponceft&evit de l'en^U de etaBoan taota faoase croyaMa à Je sainteté de la
midite.|
• KoasnoÙflona^eidéQlarooa (pela sainteté de Marianne Maacini est simulée
^ telnfe^ accompagnée de maximes erronées, immorales, et que lesdltes chosea
(^t été respectivement fausses et supposées, à cause de quoi la susdite a ét(
conclanuiée par le Salnt-OfBoe à douxe ans de prison.
^QoepersoBnedotie, àPaveniif^, n'dse âfflmierim teiilr HaHannè Hsinélni
<^me sainte à Téç^rd deadlvéë <ti0ees etqiie lu peeodeiseeiétéiétabde par mé
^«oMlsaÉit ff aMVènea. mH aatiérament dlsaoutov aaoi toutes peilM à inMI^r
Psr les Km» et Rdr. cardinaux Inquisi leurs généraux .
•OooDé à la chancellerie du Samt -Office, au Vatican, le 14 Janvier I8&9.
• P. Jadntliede FEaajJu, des Frères jfrêcheurs, commiseaire général du
5««MV/îce.
• ADgdo AacBMTi» notaire de la Sainte -Inquisition romaine et universelle, •
IM IfODVSLUS ET aiÉLANeSS'.
FRANCE - UÉRINS. — Pris$ de poaeâsion de l^le de Urine, par Mgr lor-
dany, évéque de Fréjue.
TouB nos lecteurs ont entendu parler du monastère de Lérina, de sa grande
réputation et surtout de celle de ce Vincent de Lérias, qui a posé en tecoieê si
piéclB les droits exclusifs de rËgliae catholique à la peri>étaité de ses tradi-
tions.
Ce monastère» fbndé en 410 par saint Honorat, après diverses pliaaes de
gloire, de calamités et de décadences, était possédé, à la fin du sLècle dernier,
par des Bénédictins delaréfonne duMontrCassin et de Saint&^ostJne dePadoua.
—Cet établissement, comme tant d'autres, fut empnrté par la tempête révola-
tlonnaire; en dernier lieu, Tile entière avait été adietée par un Anglais-
Mais le lèle de Mgr Jordany ne put supporter longtemps de voir cette antique
Ue dee Sainte, possédée par un hérétique. Grâce à ses soins, et aidé du dévoua-
ment de quelques-uns de ses diocésains, i'ile est remise sous la main de
l'évéque, et la cérémonie do la prise de possession a eu. lieu, le 9 février, en pré-
eence de tontes les populations des environs, et avec le concours de Mgr de €ba-
lendon, archevêque d'Aix, Arles et Embrun. C'est en cette cireonstanœ que
Mgr Jordany a prononcé le discours suivant, qui fera connaître la grandeur et
Tà-propos de cette acqubitlon.
« Mo2«sEiG!fEoa, ns VtàMES,
• Ce sera un grand Jour dans les fastes de notre Église, queodoi qui awa vu
nn successeur de saint Honorât sur l'antique siège d'Arles, et un aucccaieiur 4e
saint Léonce sur celui ée Fréjas venir viaiter, pour les rendre à la vie, les mines
du célèbre monastère que ces deux saints pontifes fondèrent de ooocerl, il y a
^us de quatorze siècles.
• Quand on remonte par la pensée vers les temps primitifs de ce monaaièce;
quand on évoque le souvenir des saints illustres et des grands hommes, qui
sout venus successivement se former à la sainteté dans cette solitude ; chtrehar
ici nn abri pour y cultiver en pai^i la science et les lettres, pendant queTEu-
lepe était inondée parles barbares, on ne peutae défendre d'un jMRtimentdon-
iooieux au spectacle que présentent ces ruines. Auraientmlhsa la deatinée de
œs ruines majestueuses, semées çà et là sur notre sol, et qui attesteol la domi-
nation à lamaia évanouie d'un grand peuple. Le Seigneur ne permettra paa
qu'il en soit ainsi.
• Les œuvres de l'homme meurent avee lui; nnUs les cenvres de Dieu enft mu
principe de vie qui les rend impérissables. Un grand écrivain l'a dit, et l'his-
toire confirme sa parole : Qt^nd Dieu^ efface^ c'est pour écrire. Si donc le apec-
tacle de ces ruines a quelque chose de navrant pour le camreathoUqnc, que aen
espérance ne défaille pas : il y a quelque choie ansai qui lui dit qu'elles doivent
revivre. L'Êgliae qui sanctifia ces pierres par ses bénédictions, en les consaomnt
au culte du Seigneur, est toujours vivante dans les héritiers des Pontifes aortls
en si grand nombM de ce monastère justianent appelé Séminaère d'EvHfuet, Sa
fécondité n'est pas épuisée ? ce qu'elle a pu dans iea temp« anciens» eUe le pent
encore ; les siècles, en i^éconlant, ne peuvent altérer aon étemelle' Hvncete.
• Plus d'une fois, depuis les jonrs d'fionorat et de Léenee, les oragea -aont
venus battre ces niofs, eoDune les fiels qui sous entourent sont venus, en (Mb,
ae briser sur cette plage et la blanchir de leur éeuma. Après les haÂnaas, tas
Sarrasins ont promené Ici leurs dévastations ; ils ont- fait de nombuenaes vie-
tfanes parmi les cénobllea qui habitaient celte lie. La terre qne . nous foulons a
étéabrenvéedusang de cinq cents martyrs, disciples de Porcah»; diaque
pierre de ce sol, teint de ce sang géoëreux, pourrait être endiasaée dans l'or,
coonne une relique précieuse. Les maurtilen ne Cardèrant pas de disparaître, et
MOUVELUIfi JSt HÉLAIIQBS; I6G
liielilM toutes les Tcitus rafleufirent dafi«de nouveaux cénobftes» attira par les
exemples et la vertu toujours féconde du sang des martyrs.
» Oui. nmpiété peut bien disperser la milice sainte et renverser les temples ;
mais te temps ne larde pas d'arriver^ où les peuples désabusés sentent eux-
mêmes le besoin ito relever les édifices sacrés, de réparer les désastres de la re-
ligion, qui sont toujours leurs propres désastres.
> Da reste, c'est Dieu qui fait la tempête et le calme, sekm les desseins de sa
JuUce ou de sa miséricorde. Quand il ébranle le monde, c'e^t pour le tirer de
atsrpèiur, poiir le renoufeler en le puriftÉnt, pour montrer sa présence si faci^
taneot ouèttéd. La caime se fait ensuite; c'est ie moment dps réparations ; c'est
le jour où l'Église renoue la chaîne de ses traditions glorieuses.
> Ces tradiiloQs, Monseigneur, noua les avons recueUlies, Votre Grandeur et
fflol, dès notre enfance, dans nos églises natales, et noua les trouvons vivantes
dans les Églises confiées à nos soins.
a Léloqnent archevêque de i^yon, S. Eucher, dans son magnifique éloge de la
HrtHode, trbos a dit ce qu'était Lérins, quand il est venu y puiser la sainteté
anc la stieoee. « IMeu! a'rcrie-t-il, quelle admirable société de saints j'ai ren-
ccmtrée dans cette ile I Licur vie exhalait la suave odeur des parfums les plus
précieux. La beauté de leurs âmes venait se refléter sur leurâ figures. Unis
par les liens de la charité, humbles et tendrement pieux, graves et modestes
dans leur démarche, silencieux et recueillis, prompts à voler où l'obéissance
led appelait; on aurait dit, en les voyant, qu'ils n'appartenaient plus à la
terre, mais à la cour câeste : c'était une famille d'anges.
• J'abBoet je vénère» dit-il ailleurs, tous les lieux sanctifiés par la retraite
des amis de Dieu ; mais j'aime et j'honore par-dessus tout ma chère ile 4e
I4rltt8; elleqni a reçu tant d'hôtes échappés an naufrage d'un monde semé
d'éeoeilaet qui leur a fait respirer avec tant de bonheur, sous ses frais om.
brages, le sonlBe vivifiant et déiicienx du Seigneur.
» Léclns esl arrosée des eaux célestes; elle est verdoyante et émaillée de fleura-
Tonty itemsales yeux et l'odorat; elle est, pour ses habitants heureux,
f image du paradis qu'ils posséderont on jour. Elle était digne de recevoir
d*BoDO«at'deB règlements divins; d'avoir pour fondateur et pour père ce grand
hamtoe, dontfe bean visage semblait être le visage même de la charité; digne
de tant de prêtres illustres, que les Églises des Gaules venaient, à l'envi, cher-
filer pour les mettre à leur tête. »
• Tel Alt Uexime» successeur d'Honorat; deux fois poursuivi par les recher-
ciies empressées des fidèles, et fuyant deux fois dans les forêts, pour se dé-
laberaux lionnears de l'épisoopaL
> De là, sortit le vénérable et courageux évéque de Tioyes, saint Loup, dont
raspeet fit fléchir le barbare AUila; puis Hilalre, Yiiigile et Césaire d'Arles,
Agricol d'Avignon, Fauste de Riez, grand par sa profonde scienco, éminent par
Rs veitns, qol le firent choisir pour succéder deux fois à Maxime ; eomme su-
férienr à Ljérins, connue évêque sur le siège de Riez.
^Rienn^eUhu^, au sein de l'Église, l'éclat jeté dans le monde par le livre de
Viacest de Lérins. €?éSt dans ce livre que toutes les hérésies peuvent lim^ con-
^OHéB en qnelqnes pages, les arguments qui les frappent de mori, en les sapant
par la bnae. Le se lisant ces paroles qui sont ie trait distinctif et comme ia de-
^ de rÉgHBa calhnii^iue :
« Foar découvrir lea pièges des hérétiques, éviter toute erreur, et conserver
^ lalbi dans son intégrité, il faut afiîsrmir sa croyance par l'autorité de la loi
• diflne et par la tradition de l'Église catholique. 81 quelqu'un me dit, ajaute-
• t^ll, qoe l'Êedtue.est paiiàlte et qu'il est inutile d'y ajouter i'interprélalion
IM
socrnisi n
ce Ui «*!ir ^rsE. aaiis -mut f^ÊOSQoBt^ •.ifàimmx ctf
4BS «-V » 5!t Ht .-«n a 3ii>usitF» arttsïii^. àk . Iiev «i a
^ *■> 1 - ^«t • -t* -rcî ""il»? sar -îû*. Ce
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ANNALES
BB lPlEI1i#fi#riIIB ClimBTIBlfME.
l!Qmfr0 ttl. — Utors t8$9.
LA MÉMOIRE DU PAPE aÉMENT V.
VBNGÉB
€«JiVKK UB» ACCIJftAVIOlf ft BB TIIiIiABri,
PAR LA DiGOUVËRTB DB DOCUMeifrS NOCVEAUX.
II'.
Teite et traduction da récit de Villanl. — Le roi Philippe le Beî, d'après ce
récit, aaralt donné la papauté à Bertrand de Got, moyennant six conditions
simooiaquea.
U. Rabanis ' commence par reproduire, en le traduisatit
en frdDçais^ le récit de Villani, contenu dans un seul chapitre
de son hhtoire. Malhenreusement it en a retranché le com-
mencement et la fiu, le préambule et la conclusion qui ont
avec le reste irafe liaison essentielle ; dans le narré même il a
&ii plusieurs Suppressions; sa traduction élégante ne rend
pas toujours assez strictement Vuriginal : de plus^ quand il
arrive aux six conditions, au lieu de transcrire le texte et de
te traduire mot pour mot, c'était bien le cas, il renvoie à
l'exposé qu'il en a tait précédemment, lequel contient une
très*grave inexactitude. Enfin il ne donne du texte italien
qu'un très- petit nombre de phrases en note. Nous avons donc
dû nécessairement recourir à l'ouvrage de Yillani, et comme
dans les diverses histoires de France, ou ecclésiastiques, les
|rfas répandues, que nous avons été à même dejconsulter sur
la question, même dans VHiHoire des Français de Titalien
Sismondi ^, ce texte n'est nulle part ni reproduit ni même
' Voir le l" article au N* précédent, ci-dessus, p. 142.
' N* IT, page 1 1 à 17 ; n* I, page 8. — Cf. Lacurie, Diuertat., pages2l6, 217.
* Tome 11, 1S26, pages 159 à 162, année 180S.
ir SERIE. TOME XIX. — ^ N* lil ; 1859. (58*^ vol. de la colL) H
traduit, mais seulement analysé et quelquefois dén^nré dans
les détails^ amplifié ou fort abrégé, nous regardons comme
utile d'en donner id une traduction entière el plus litlérale,
qui complélera,.en la modifiant^ celle de M- Rabaoîs. Il a lui-
jpêroe, regiarqué avec raison. que «dans Jes quQstion3 de
9 ce genre et IcM^ue Ton doit juger sur la foi d'un iémoin
9 unique, les délails deviennent la substance même du foit,
ji on ne peut en prendre ou en laisser à sa fautaisie, et s'il y
• a preuve qu'ils sont erronés ou contradictoires, le fait qui
0 ne se soutenait que par eux perd toute réalité ^» Usons
donc avec la plus grande attention ce récit unique et extraor-
dinaire dans les annales de l'Église de Dieu. On pourra com-
parer nolrç traduction avec le texte italien que nous trans-
crivons au bas des pages.
méékt Mm JfOMmmk. — i'* piaitie, llv. YIU, diapitrô Lxxx.
ftComment mowna k pape BenoUy et de Fikeiion du pape
CUment V.
» En l'année de Jésus-Christ 1304, le ±V jour du mois de
•jttlUel, mourut le pape Benoit dans la ville de Pérouse, et,
dîfron; par le poison. Au moment où il était à table, vint à
lui un jeune homme vêtu et voilé en habit de fbmme, se
disant tourière des religieuses de Sainte-PélronHle, du couv en t
de Pérouse, avec un bassin d'argent contenant beaucoup de
belles figues-fleurs, el il le présenta au pape de la part de
l'abbesse de ce monastère en signe de son dévouement. Le
ta primm pmrie éttlt^ bUl^rle «BlTenan 4e •■•! lenFi» et pour
sous-tUre 'Ul«é*rle ««reBUBe di Giovan fUlwù cittadino Fiorentino,
kno qXC anno 1338. /» fetutia, BiDLlX. édUiOD donnée pac H. Bepigio,
florentin, petit inA* k ^ bibUoUièqu^ Maxarine. - i- ]^U. libra VUl-,
pag.3tV3l9. ^ r. .. ..
'ci^p..UJPLè*Co»i\«i)ri Fapa Bef^dâUo, e d^llf^ ekUioM 4i Papa CUmmte
quinlo.
WelU anni 4i Chriato 13(H a di 21 dei mesc di Luglio mort Papa Eonfdetto
.oeil» ciUa dl Perogla. odissetl 41 v^«o». die stMiida «|U • «« menaa •mtn-
^ju».. gU v^ne iwff giovan^, weatite,. e. lelala in haJ^^ di femina» powv^farri-
iSIwiemolpa^ ^«*°®
* 4Îiw^ inolU beUi flchi flori. é pveaentosU i P^a df aarte délia
jB^iilisa di %ueHo monialcro sua deyoU, U Pai^ U iwcwlta oou ffnnd« fesU,
• N* uu, P«ges 65, ce.
VENGÉE PAB LA DJECOUVERTK D'UIV MjINUSCRIT. ' 16
pape les accepta #a^ec grand plaisir^ car il en mangeait
votontîers^ et comme elles lui étaient offertes an nom d^me
recluse, sans en taire Fessai^ il en mangea plusietirs ; d'où
aussitôt il tomba malade, et en peu de jours il mourut, fi (ùt
enseveli avec de grands honneurs par les Frères prêcheurs^
étant de cet ordre^ dans leur sanctuaire à Pérouse. C'était an
bon et honnête liomme^ un juste de sainte et religieuse vie;
il avait la volonté de faire le bien; et par la jaloasiede
quelques-uns de ses frères les cardinaux, on dit qu'ils le
firent mourir de la sorte. S^its ont réellement commis ce
crime. Dieu en a promptement tiré contre eux une bien Juste
et manifeste vengeance, ainsi que nous allons le montrer. En
effet, après lamortdudit pape, naquit la désunion, et la dis-
corde fut grande parmi les cardinanx assemblés pour élire
uo pape, et |)ar lears factions, ils étaient divisés «a deux-partis,
presque égaiu^ dont l'un avait pour chef messire François-
Mathieu Rosso delli Orsini, avec messire François GuaJiani,
•neveu du pape Boniface^ et l'autre messire JMapoléon delli
Orsini del Monte et le cardinal de Prato^ Geuxrci veulai<int
rétablir dans leip^ étal leurs pare oiU et amis les Colounes^ ils
étaient amis du roi. de France, ^t peaittbaient yersle p^ti
gibelin. U y ay^it {dus djeneuf nuiis qu'ils étaient en ^enclave,
pressés par les Pérugins d'élire un pape, et ils ue pouvaient
s'accorder. - . '
pcr che gll mangiava yolentleri, e sania fane 3a^o» jperche era çreseDtato da
donnt rfaichluM, ne mangi6 aseai, onde i^contanente cadde n^alato, e In pochi
di moiio, e ta sepellifo a grande honore a frati predicatori, ch*'era di quetlo or-
(Uneln saoto Areolano di Perugia. Questo fu bubno e honesto huomo» e fae
i^tuto e di santâ e religi06a tUa, e harea voglia di fare ognl bene, e per Invldia
<li oerU iuoi firaU Gardinali, si dice il feoerè per lo detto modo moriré, onde
UUio ne tende 1oro(8é-colpa n^ !iebbon<^ itt Brève aubi ^usta e aperta vendetta
corne si moetiera appresso, che éffpo la morte dei detto Papa, nacque sdama,
e fo grande dieeordia kitra '1 colleglof >de Cahilnall in eleggere Papd, e pér loro
Ntte erano dif isi In due pffirti, <}tiasl perjgoaii, dell' una era eapo'messere Va-
UMolkMBodelftOraini, oon Aeaser FranceacoOuatanimipote'diPaprBcMfÉtlo,
e deir aitra era ea]H» messero NepcHeonedem Orsini -del Honte, d-eafditaafo da
Prato, ^r rimedei^ i toropsreuU e tiaâti Cotonnesi In istatoi e enifke amici
M re di Francia^ e pendeano in parle ghlbtflina, e essendo sfaf i per femp^ di
piadi 9 mesl rlndiiusl e dlatretti per ii Perugini, perche chiamassono Papa, e
non poteano accordarsi*
r »^)A1^ Ao \e. cardinal de.Prato (McoQlranl. à rÀ:;art
Ai^9|^ic^Jl«.card|i3al; Francesco Guataoi^ lui dit : Vnqu$
1»^ ,f2)i^p^gf^djui)al et «préjudice à rÉ^lisedç ne pa$ «oromer
^ Mq.piipQv^ ^t Messer Francesco répondit : « Ce retard ^'esl
j^i/t>a&.da nia biita.»' If cardinal dePi^atorepriit ; a£t,si)e
»^.V:5>|is 4rottvaiB un bon expédieiit» seriez-Y^us sali3{ait?j>
.V^mIq^ répondit :. a Que oui. » Et ainsi eq couférant ensemble,
Âb, ,m,,T4nrï^Q^ià/^< compromifi par rindusM'if^^et la çf|gacité
.4f^ cardîjoal i^ i^ratp rei^Qonani avec Messice Franpesco^ k
^affpifquje 49a deux iactii]QQ§ Tun^ ^u choU 'de^ <}!i^atani^ ppur
Oter ttpulJ^QHpçw^ choisirait à i$a volonté. troi$, candidats de
VmUf^^tiié ^ea:nvMits^ bommest aptesi au ponti0qit,.el<|ue
i',fifiiM'A^:/^Uop.[dai^ .40. jours désignerait. pacrni ces trois
:^lpi(nu'il Uâ i^n>iendrait^ et que celui-là fierait pap^. Pour
joparif d^Ves^ir^^JtfathieiJi oaicboisitde (aire lapréseAlatio^i,
^n .çriK^ïaiH..prendine( l'Avantage.^. et iIs,nQnjiipièi:ent.tipi$ ar-
^h^y^pes, ;d'-a|i ddà des^ monts> créés ^r ie ,pape B^nilaee.,
.M^ rder^Me^ire Fra^cesço. Guatani , le^ueù él^uenlL., fort
JLquiis wtWy ^vfiiepl l^u^r confiapce^ et étalept.eppe^l|s4^ roi
,.4<îJFraRpa)wr ^pj:?aire. lU se.pr!Qn>ç.tift|çp|;4oqç^gyç]|flue
fût celui que l'autre parti prendrait^ d^avbir un pape agissant
^émi iéQT 'Mii»«el leur anit i fHinni» 9m Uma^élaîl-^ |»6iiHàre
li^ne i;afeK«5vC(|ue'dé ««vdeflMBy eitaM^lmv pltis inliiM^
>'Le sagi? et avisé cardinal de Pï^ito jtigea quëiè cttKt de
• ■ - • _ i. . . • • *>
« AU! fine trtmuiatti'Iil'MMimle^i itatoflrameaerFnnbeMoteDUBtflW^
dtnflfe M Éeist^eiikbgft ( dUie r w adl^ faoclunD ^aiide • tmafe s^i^njlHbailo^ ai
• v'M^tft CHfMav'à dott oMâmiipe i^jn;^ t mnnr Vnmemi^iitptmK.m nêki'H-
iràrestl éMyCènttr ?w QoelH 4^pà9ê « dl^ 4,».e4N|il>T4gléauid»'ln8ltnie ymammi
queifa'c^he(nrdifl perindttsthaèMgatfltàidêl-oaidinale'dff.ftstvJ Uattftido od
péf lèf^aiè'tfii égél «xfMMft ItegUMItemB ttftiBiqiittpti ^goflcinttlihnwpafeiip^
>(td; iiâf à tii« pflfMM;eralWti^<Mli«ilo.iÉrrài40; difiaUdtaBcslIaiA m qnH^
4ll%(iiiâlé'^ IM ptÉit)è«M< «:<f«iN6 foaèe-l^.f^U part^flUimKrtlIétlHp
ri prase dl fuv la eleUione, credendoel prendere il vaotaggio e elessero tre Ar-
idwaaMtlsoilfaanqiitanli ikUi«(«mUp«r{«^ BoiiUlitio pi^^p^ oio^
:s&AmiinilVfto^«M^«l->»#î^niîM^ |or9iavf)i8arjto^(CQ^an4(9i ^Ôp^
ilMrajpifl0iprem)ei*e d/'havfrePapa a lo^^ j^nnci, ploro nmi^^ *a fféjUUfjà Ue
fiteruBod primo rArelfeH9ll«'^^iy^UP4Muc^i«^^ Ij ,, ,, ,,.^ ./, ;,
* Ici leDlement M. Ralwnts oommencesa tradopj^^p^ :• }>t i^ .'! ,5 ,^[' ,v *
▼BfCÉE PÀV LA BÉCÎOlJVEIfrt 'D^iiïl 11 VlffesCRlT. H^
lliTchtvèqitef de &oitfeaùi; Messine ÏCartiônd (fèGot*/ mieux
cnrtf'(raacdn ttt^s autres, tépondfdit à leiiri^îrifentîon^jWiin
qu'llMf créàtiirè'du fvape Boni face; (siriûWmterrt M\i dit roi
rfê trancé; pour offënijes faites aur siens' t>eiîdant te gftètrte
de' Gascogne par Messîre Chàrleè deValdîi*. ^MfàiS'^le^'ëon^
naissant porir homtnè atîrfe d'honnetir et'de pôowlf , W pour
Gascon, qui de teaf pâture s'ont cnpîdes-*, pertsàiVt'qh'ti
powatt aisémfenl feife' sa pah 'at^ed le rOî,' ils' Itf choistréA^t
secrètement et* par serment, lui et la partie dfn Wlléççe» ^iri
lui appartenait;^ et ï'accôrd'èobscrtt par un cort*g«'à Ruïtré
avec des aclefe et des' sûretés desdilcs conve^nftion's d doti-
ditioiis; par sei^ propres lettres qui étafent les prertnë^ies,
ainsi que desa^itrefeeanïih'atix de ion partiVllff FécHVinéïW'att
roi" de FVadce,el lls'fenferhl^rfent dertanJî "àsixi iMîr^cftèhét l^és
pactes et cônditrohs, et aussi la 'commtsfefondott'née ^arieuk
à l'autre patfl; et pdr deé tnes^df^ffe fldèleé tel bohs cmirrîëft
disposés p^r Jeûrs fournisseurs; sans ^ite !%ùlrfe {Jartf- ^se
ctouUtd^ HetTy ïU l'éuTO^fèreût de Pérôuseà Paris^n'41 jéow,
ai^rtîfeant et Vrlëtît Wroi de ÎFVahdè pWla' tétletf^de^t?tt^^s
retires <qué s'it wulaît" rddop^fer sapofeitrotaHëiit^la'sflfînte
deUa cha oolk) del)l a/iXri, qoo tutU) che toi&e creatnra di papa BoniraUo. e non
amico deî ré di PrÂncia, 'peir oïfesie fatte a'saoi nella giiiBrra dl Ôliàiccgna»" pet
OHMrCaAonét^rVîBtdfe, «artonoBeen^é huooM .va^s'iyjioiipre.f' dl^^fgnçiifi, e
die^M^fidumie} ebftidiUatafatDiiO'Mipidi*' ohe diie^glerMi {lotea pa^çare
«i.iK at otil pmere-acorélaioeBtc^ « par ÊtÊcnmmtVt €^|;e Ja boa,- pfirtA dpi
oHesio» e fdrdiar^ ifano aottefio ail' aktro ooQ'Cafta e caotebs 4alia delta cop-
tcDanaae patCi^ -pctf «ucrèatlerd*priB(ia, o dalU aUrI cardinale di sua p^te acriaso-
aoal fttf:dtita[i6la,:efiioMQaoiiO'dammaotlo H to^ patU e cpnve>
aae e la QaMiiidBi<ina da \oixt-% l'altm pnU$f et par fkiati nKjii^l» le-luiQri cqiariéii
«Aaatf p6Bii:*lotfo:iiiercalanU,<ima aeniandona naUa i'alira parie, mandil-
Mia êâ, Heatfgla^à' Ptrlgli ïn> il '41, admiwendD e pre^and^ il Aodi Franqia
pBMrtcKms dalla Kmo tettert» c^is'alUr YolflMarac9ttM«ra;6ifp fltnU^ iq aanfa
■' • ' -^ • .'..♦{.'* ' . .•..'--., ,••.:/ v ■• ^ ' \ , ,
'» I i • ■ . I iF
' % Tlflto^ dit M. Babariia, 'colifond Ici F^/trdfid' <2é (^f a^^tt ami nariai
)taym(mâ;ciurfdt>ardinâ1 dii (itrede Salnté-Marfe-la^Néuvé, AgOlétaitfiràoe
ifaMaÎNietià d'AiÛÔtii. v CJ^o^»): €^ T<!ut dii^ ««Al^nieat ^è VlIfaftlicoiittNdil
Ittooma, malail na ctmM'^lëiûéëiî^tiàti^i^! ' "^ ' "t^''" i» «î ' '^ '"
' Frère du roi.
•Voilà de Teaprlt bien iflacé4 -^ '* iMwi. -»; .^^ . ' »
ÉgIifilËjit>j9élftMîrfiesiarlij»leàiOolonnes> il'un dimeini ilsefl^
un ami, (c'était Messire itaniOiuldeiGQt^tarcheTéqiieide'Bat*^
df)81}i,.cb)nti fl^'hii f^fflafedlv l'^to dels tfoisletmdidaisptfapobés
p^r , l*^Utee paijli)^ ;ei tce, oq t.ûbenriiaiit. ' et dégociani aveciliiè ;
d^jcpnveiilioM/d'^ibordifioiifT lid-iTtêtne *el- poqr^ ses amis,
puîsgU^eniflaiiDaMo-éta^ wiiiiaftré|eetièp^'/im de ces ti;oifrlà^
CQliiJ^ (|ii'îl kii;|)Iaîraft, ,. . : . < • i :i / .•,
A^lJàt%à^4fiVtux», ^ te. lectutv ide ' o€Si lettres, jet actesytid
rmlplîr^lajoie^ ieiide ipenitt pas de.tcirapsL J)ë sqifèilieoirojft
d6fiidetti^S'.4nwak^ p^r mËaBagpr^y^Bn^xaœogaèy à Fdrôhè-^
vâijiie ^déiBonteai)x> /tti tnanfUttiilidej veopr <à^ ^ -nenoenlte^
pascp tjiïfiliaYâitià Jmiiipai^€rr<'£X «a boui^^ kîx. jeilrs; iëiroi
se^toQiiv^aiilrefides^Touâ^n.piltijte eiiSBpritefGoii^pàgnisi dans
mia. fcÉréir à^itnèjafcha^<surîc(tercitoii«(d6fiaÎDtHskafci^d'AB4-
gflkji^^ ^flirefileditaFçlievaiiitiy «il il 'eoMlféDii anec hn. : Après
qo^)s ceaeeqt^eidfendl] J^}inefise>eo6einBlttjet ((u1ilsi>se furent
jucéfi/surtl'huièlf-i^dâlitëj- le 'Dèî^ilàisiinaaraF^ciiui (tor id^
boofles'pavqM' pduf^le Tâaoodlkpf fsivèc. niessôirB Ouiiië»^
VaMs^yipiiiBitl^jopla': « Ynia^tuyorcheTèque, j'aienimaiiide
» (}qoi te)filireiPsl|H3; si je/^ieijx^telë'ést pour<oela q|ue jesufs
» ^ëniu ver0'terK><Si'deDo-iu apite Broipeisi detD'aocorder.sttt
« ^riàc^ (|be*je'te'den»D9eratvjefer£fi*qcié'itu*obfiefinûs ed
» hoDaéur; <èt ^paur quc^ tu soi^ bien ceiiaiii qùè j'ea dite
era roes^er RamoDdo del GoUo, arcivendvo ^i Bordilli, rono de Ire eletli ]^
coittdèÂi^l ddraUra ^Hd, eét»ifidô«<Mtfandd'toa'liii patil, priMa i^We
tré;^trf'all*f'pfeltow6i i"'- -'î- '-J--'- ^' <.. •••r -i' ...a.--;. . « .. .- .-.i.
^Ijo Rè'dl'FiaiMlaliavttte lè'd«ftf«l IMtera é eettimeasIèiA fli m«lio ^leigi^'è *
8o1IVc1t& %\\i MapriVà} Itt.priimi nkândoa iMUre «ntelievoli per tiieaal'ltt 4>ims-l
cogiia'âll^ Aith^scéto m^BéVllèlIài^ th''Wli se'll'fadeflce 4fjMiiktro« ohé ll^bléà •
paiHr«re'M rm î^i^sééU fr« fiM H^^iléCpirlamièto^n '|)é4»4iettipagiiiag>
l'aHàré «i«ed«ti^; %1l« pirlalmâhlèisoa lur<î6o béll» pAleltfi j^ rteMÎcllittito «Mh •
inë^CT<GaHttili^v#Mft,«ipèi«ili «ftgt^iA'VêdirÀr^i^^aiootvovf^kb m himmA*
* Sur la question du lieu d'e*1'ëb(rWèé''pfeîetiduë,'Tiyef'ftab&nl8, ii^'xrt^*
page &S, note J, et page 60; et surtout LaBiatt/«nwsrtilf «s(fto2fqlic,> aatf»
p. 219, 224 (2« série). »uu . n. . j ».>| ^
VENGÉB Tja^JA vkofmmn Df^'VANfjsciirr. ITf
• {[ibiivoiivéooiilecflr UdéeoavHt^oraetluimcnitia'Iesife^
»4j&4afl^eMvàadMHèiit detla'di^attépdpale;' ^t^j^fit en effet'
qoe le rai dtaitaifdirèidé lie ferre <Pape, comme étourdi â^jéie/
se jeta à KSipîeds<«t 'dit c >« iIdbDGttignéar>>^ vefoUien' à'pré^'
asHt. qilete rii'aôinèsiplùs ijulicmme qui soiit au monde(y tt :
qoe ta veux me rendre le bien pourleiinhI;ftik b'fifi qu'il
cdmmfcmdter^'-o^^t (à- moi là «bénry'eti je serai :1fouJoon dlm
b'màmë dkpesiiloBsn'Lè vbi le^rdiéra/lelialni sanr*la'boiiçh&' '
etidi.'dil 3.(LiiC9<i»ar.:9jrd€€i^'Bpé6islBS 'qui^féàff^i'ie''iol^9t>nt'
aUa^mal^A^ qœ 'iu>knèiréi|moilie»|[Mtrfa(ilèniâÉittbveeta-
«ntfe figlM^, ^ irt :^adi lui ne lasse» Ijpsitdeaatner' ler (iriéltait <(ue.
j'aiicoDioissi |wr Û capture du' pape Bonîtaee^ f^>la[ft% de me
raïkdreiia telnmanfon^- arinsi t|ff à me9cà>litp]icBs>; -^ it 3%;-
Jtté coaeèdesiteotds tes décimes' pauh'cihq ans danfr
n^tiïjajiÈnfy d&n; dban^der à sappbrterlfas dépenses cfile
j%i fED^aàl la» goenreide'EiaDdDe^' ^-^ là ti^y Éluélii^délniiBas el' .
aboUhmia mémoire:jdufpapetBo»ificce^-^iai5% ^piedaronf^ ■
drasladigutô dut parditudat à' mesure JaèqoiBslstàfiBiiçsiite *
fiiero^ cb|la fGolono^ tet'lelr rétablirai daosleOr létât, et^qi^ec.
tiiferbaieoinaêrob tdmpft qpettfued-anstder'inêsi amis oairdi-
iiauiL^)4^i1iif<6* grèo^'ét;pâMi(iesse^'jerinehréiteryed^ la4ii^
eb'tempf elil)eu>iGÉr«lle'istd^mie iÉfiportanceà être seonHe*^
L e]M fùj jCf^Q che W ne lio ilvoderQi •tri^ade Cu»i1 e roosUolil le Mterç 1) .^ '
disse: « SigDore mlo, bora conosco che m'ami piu che huoiUQ el^a p\^§,yf^pi ' .
* fMmMlie i^.ix^« tii )uU a comandctrai et le à tt4i4iiri9»,et:8eingrQfiaâ>
» ce$|,Âl8^ite«*i |je.Bei)6 ril^ve eu e tectoUo in boecai e pel H disHe : « 1^ «ei .ipe^^ >
> Mk «mt^b* Jko.resUo M le^Bcnio^ «ucite t La prinvi the nH rîcclDcilii perfettf - ,
> vefttefeipitaiVa Cfiidaa, « jGieeUwi pfer<)Dnere41 «lie^^tiyoïb eh' i/e^co^mle^pw ,
*U taimidi^meeRflefll MU i«4wlinefflr.^ aopt4el i^W.se^inej.i^.a^V^te. ,
*«ll^«S<W'JM♦7a)^s^elPi41:Flao4rak«U4MaI;l^^^ ,
* 1^ «Mpnf» ûk i^ffs Ae9lCiiUe« M a^tnta cl^tm mn4eci|i ra^eiwifâdffl «Kd|pel«fa)i,
* à,ii|eMArij]ae«PQ(el<w^iser.l^)0M<4fJis.Cph«ii)ay ^ii^U^etÀ^ilqflUi^Hi^ f^ «
« Mf.eeqj«ro(ji9ii«w0fCtyM^tiaiQlii|aM.iten^^ „
* To pofur ruoi. . '.«'i * - 'î» ' v<' .<r » '. . -.j
in, 14
» LVudief êqoe prooiit toat par mantmokmÊt le cêrfmJkH
Mit, ei encore ûjx dosât pour Mage fOo frère el4eiBl:dB
ses BeTemi d le roi lot prottA el îm de I» bire éUre Ripe.
Cela fui, ib se sépaièrent aTec farce nasi^wa d'amitié^ et
particeoL Le roi eroiDeDa lesdîts Align soos yrétetle d'amilié
et coHViie pour les récoecMkr avec nneaa^ Cbaries '; il te-
tpiinia à Fois» el aoasîtôl il éeriirit a» cardiiial.de Prah ta
au autres de soo collège ce qu'il a^ait tût, leur disaai ifabla
noBMBassBPt ea touie sécHrité pour paipe nwniiifl Eamand :de
Golj archevêque de Bordean^t fou apédal el paifnl aati* El,
selWa qu'il plut i Dieu, la beaofpie lut si liiranMace qoe» daus
rkilenralle de 35 joure» la répouae étaîl parrcmie à Vérooee
d^is )e plus -graud secret *.
» Le caidiud de Pralo Tajaul ie(oe, la ofiUMBHiiriua mùib^
lensent i ara coU^ et reqiul pnnleiiiBHBul Tanlre coUige
qulb eufsont, dès qu'il iNwdiaiiy mk iânniQD#éiiérale, pane
qaaaan panî imuhit observer lQ8caBTeuliou8.Geiqiii Mifilt
sur-le-dwnpw Et ksdila coUéges s'étanâ réuins eoaesBkle^
cwuM a frilail mtîfier ei OHÉkser ronke de OBS fail% €kk
«L'ArdrescoTo prantio^tiino yer mu aiucato tn sa! Cofpm Iktmîmi, CC oKre
BdMfrfêr Matfe» « fl4Mrro,craM s»ti «eytfU. «C «»Be |É« lit^ié e
« IH fi iHlii dmm ftr^, • «• ^Mi«ia ffiMe
û Ue i dHti statid sôtt0 c^fcrta ^MMre wà licaDtUîiili
Carto. ci tnmmnri àl^M^^i,a ifinalif bH wrijw. <ii
C MB ShZI •lâUB CMiQpOy QvC BB»'Bft BHO^ vCpB SGHWSCI
B«wii>étl€<tt«,aictiMwmêl B«rèA.«î«BiMc«aaiaBlepttfiBttoimiet,
e cfiK fîMiBft à Dw te kâaasiA fii»« «didta. cke jft tnaU d*«nB et fa
• E kiTvU il cantiiBlela èettaris90àta.b iBaiiife5l6 à acrcto * SMcolleglDyi
te w»bCir^te9 fvteM» pknrwr i faUl» «<«h fvteite A
' It» aptjicul are iprts wh Mwtewtwa rim ée f »trc î
> Ces érai I^B» Mot nppôB^ *o<^ "B*I ^ F''"^^ ?v ^- R'^aDte-
■Le texie est trèi-cteir : av Bewte Totd le cotenenCaifia dr«a éea mtima
^ ont ateii le ifcft. Ai P. lnn»>T : « It le amrrKr retearsa à KfMsefO
» 3&>}«n, c^est-à-fitr fal! ne sejassa^oecet tetesraDe^ tespsdcpiis^'if
» sraft qttillê les car^BBOx )i»fii*l iw reto«r asyrèsdren. • ffùf. dfe rM^Kti
iiiàii&. '▲(irësicflai'k eardîDâl d« Prâtd fi* Valoh* haWlemèirt
aa:4etledè ta fiélofc Écritoréy iftfi«e'fîap(M)rtaît% Ift eirébif-
î»ltace>«^eten ^et^^du (H^uVoir^â liil concédé de ta nwlhïèife^
sœ4énoriBéé ^idr 4e €«Miipïi()i«/li^^ fh^ssmï '
BdnDkid îtedit âdt, tfrcbâVôqnê de- So^nleaux y «et' aaftsilM âVec*
i Lfe' fuirli do spftpf'. eiHMfbc^y «e^OïïMresàrtt pas cette Irflrtïe
iliaVaienUe plo&de céntiànU. h^ eidi\]éÈ; Aé Vèim'\6û'^^Ati\
été>jirise«au joar/îly ëutgrattd^ ôoniertfciiûn et dltei^dftfoh^
eatre les deux partis : chacun des^ëut soiltenaii-^Éiè téltl'
étaillfaim!dii'8mii>E08dilai-}6S éardîiifatrt' éfetil femilé'dfl iJen
oiiib!étaieiil:«;tfèrmés^' dndofi défont Ihcètillhefil <te liA <m- ^
vcrarip.dècrel aewD'iéteell^JâUJafllàdéà'^ où il itàil ,
CrtttéliMM^B &tfaityte8Rjoiira0)ttfn/I^^^^^
L'EgfaraposlDll^caSraitété^vacafatef<l«inolsèl28jo«t^. » ' »
«NoiM^a^ms rfliiliino fertoon^^ièntiMi'de èelàltà eenim
de rii\jéijjeu?t et j(>JJ ^,ti;ii.t^èui3jq quji.wfiaa l^M^ éHecMop jB.t
jHMir l'cxeiftpte .â6s,;t«iia|#9 à/wair.' En- efitel*^ d'ia»portant«ï.
clMseti 's^eûsiiivdreiU/ «oirnmf inoiis le dhnoQf phifc ^iard a»'
per bcariiDftle ds Philo; pfo^ostii «ivMiéitfé «n^à auttdmft d^lÀl^éMtàâcrtl^' ^
ci«« npi lluiiipnidMtotaMsjW^'RlÈRMm^ d^' déife 6^fb, «fki>r6èpeëtty«i^WP-
Wlâ, e qiUvl con grande allegrem di cifllIW&É t^Urtifi^fa^iUiftWtè !%• Déafk ^1aiî^(^
•«imnsiptendohipuiedliiifMi'ftoMitld !o Ittgahno». èl trttnM?<f;>èttr^rta4it ^
e lillÉte'lhRi^to i»it2<^âeilfliëlmf0i]«i g^«àdè «WllB#ltv<è tufè liébbê^ttti' Ifi*^ .^
fiiDiglie, che dascnnç dfcet ch'ert i^mico di sua parte, e /clo fatto e uscttl | Cçr-
tottU di là ond-crmo hTrtëlillisf; flicôiilan-érilê ôrdlnaVo di'niandarUla éreWlôn^^
*iiiBiwaim>TWn[àrToligîiiiïéb«otte m qdesloft^^^ pçr losQttîlé cl)èÏÏô' fùgé- "
giibiébtfié^.fk(ta';firè la dfe(ta' életlfoV/e pCT'esempîa' det fut^rô, pé'roèW '
mifdS^àÀe'iie^é^TO (^6 tniàû Wfetti al ïçinpô deî'suo Papalo/ e qUè^tf '
' Mous aarlona bien voalo le connaître. o^r n^r^; mo^\ *
' Id s'arrête M. RabuUa. <'< ^/^^ ■ ^ > ' 1^ '
1 I
teiB|)a.cb<Mn ;t)ODttfioat;. et cette ^éleotiott fol la^cftifiie pur la-
queue le. pontificat ! vint à tceiui d'au > delà des «uoiU^ >et la €oar
lKmtîfica)e:!$'Qd alla 9U. delà des<iâOBls, en'fljiNrteji|ue du pédhé
qut 4e6i j cairdîinaux' avaieitt domiDiS' fea laisantmouctr le . pape
Bai0lt,;»1l5 8'eii'étaîeat:iiéel1eD|eBtinendus;coiip^blte> et de
cotte .CiraMdideuaD; éledtîôs^ / Hà faiieot bU^ ebâtîâ&par tes.
GapQops^. contviB nous ae.taffdaroos pa^ àileîdut.w: . . .
:.; ' ■ ,' , •' : I ■ !- ' ■ .• '■ ,. i; .1 1 •!{ I . l'î» 1 ;. «il
î'J (i • ! I '' ♦.'' . • . /i! '.' ' JHî: -^ »- •'. ., - .. îi; . I lit j , • .;
Discussion un texte.— Impc^^ilités bistoriqi^es^— inexecùUpn aefi prétenâoes
' :''«M'' '• condltforistriïpoBèésparlè'ïoi: « i"! - • '
.<f.\:Ulfi^|, ()j^ iKol^e raviitenr, xi>qraUTpas(ir9ceii^iac^09a
» ^yee piuft4i|e>suitaJw4'PpIamb>i4|uwdjl.L'a^n^ rui
» 9?l ^MWW* î^éwm<HWleirççH/<3lpdiç!4ç tw* PWéa; .
Aywl. ^'/?i>ordeiî. lfl^:idjifç«#§çM)i|,dçq ^ii;.e9f)dHioD%. ^eimDi^
noDs-le dans ses détails accessoires. M. Rabanis pose à Tencon*
treJfis.quîrtiSpqiflt^Wiva^;!. Jl.ijî.!, .w. I... i:.» .. '' .: -
».*•. J9êr,^r^ <k^ttP'éi,9titP4^>daq» çemv^W^^etjl «'M«it
» iï|épie jpipaMéJé i'^npéwiî^VTjOii dfi:Kr|ai]ii^^,i!l/avteWH^
trs,flHej}^ fipcMOiWitsr^i^lwri^^ft Wîco»ifiri?fi^rit pftS'.eti dér
mea^t(pUjjtôtaeipr/é^effdu. dP^nvAg^qu'aiirailt of»u$étatti çor
rejït^ die rarcheTéqpe,^^ .Bor^e^iu* la guerw centre -kat An-
^?,.^ }A r<*al)iUt^iiaa eWa, réittlégrationides Qoloooai aNiâentt
ét4,!AMQWiJi^ .^ me i^iRiip#:Beifioitii2;iyi^ltipar 4:tqiA€te
spG^^pé ^^ K iwqjcipftiité, fomaîri^, aprèft iai mmt de oe, pon-
tife,, p^vx^ainMaiîaijafjfce.iioi Sainft-JStég^, è r^fceeptfcw , ^ç- fo
re9|ffiSude?i,.iD5i?:rflrîA«?j .Pierrei.ei., Aac^^^ danSi le Saçrôr.
Collège .» c» • ;>liJjjo.f jiîîill iil» -îjîiiMUM r:'»t;Jj L»iiiUi?frHj i,ï «l»
ne.ftit jî}ippis.d«y/Wé3 i?^ PQWifllie d^^hHîM^tle JMi. ♦• m \r i:
éieit\t^k'\u^iià^y6ùûj'é che'rt'^apaio'Vciiiie *am On'ramQPtanl.^e'jà* liiVte
n'«|Hkiabââ(ttiti j^e^ dëf >^ëati^ oMiMieM W^i i^ài^^ 'ilM iùéiU 'di
Pa|)|| VfiM«(lt<Vi«««oIy(i^.^Mtel9tfemèlUf treflolntttieI«iiidnr»itaw<l^^èié
gastigati dt Guasconi come appresao direoMUii .aijufi'i st vnui^iiivit <u'j#: .iriRli '
• Rabanfs» n»v, pagejf?.^., ^ ^yt ."i ./.y/ 'î , ?. f ^i .q ,"ny « \r ti ..<.n;,f..;, '
' Cf. Bnimoy, Hist. de l'Eglise gaîlieane, liv. xxxt, t. xu^p. ^m 'n , l\ •
4« cL'élecUoa: de' dftrlrahd dôCk^i Q^eut f^a» lien pâ^rcom-**
Itmmiîs» ce iftiî aurait «nlminé l'imaûi mité des suffrages; èllei
fut décidée à la majorrlédeiOivoiktèr 1»; eficelaâu dernier )
scnitipy» oamme 'l'a- déjà proorré l'ittuslire' Mansi, d-ai>rèsle:
procè^Terbal, ce qui indique queila tulle conliona Jbsqù^A la
ÔB^ Ba oQti^e, d'aprèi le pvocè^^erbflli la proclamation dti
Douvean pape fut faite par^Franbasèo CuaCuni,(ehBf du par^*
oltramontain et non par la cardinal de Prato; et, d*après In-
fessura, qui avait les pièces souÂles yeux^ ce fut Napoléon Or-
sini qui prononça la clj5ture du copçjiaYe '. j . . ,,
Dqds le développen;ieot d^,ce$.it^^ Tauteur^ fait preuve
d une érudition variée : par les deux premières, il écarte les
iiein t>réieiteg d^ Fedtrévue, 'k savoW 1° M ^écbnciliatlôi^ db
Bertratîdde Gdt<<aVéel(iti^M dved0lûii4ésd^ Valois ^ lâ" la
restituikm à fMrfeaoïK^tonhey d6 leur* ancienne fortune.t^ouis
tepat¥t^n$ûe oè dernier potot daH^la^discu^on des condi"^
tioas.*' • * ■ "I * '•''>•'- ''' ' '' ' '"'* • '.'»'' ■ " • ' •■ 'Il » .
On lira surtout avec intérêt la défdi^ëe dtr ctffdiiidl de Pratb,
rhomtriè tié w>ùtm/pA^\&pfiMéxerûéûïkt iafl^lfés, iqûe le Sâcré-
ùAlégb âtali; délégué pduil'i<épdddlié en toÀ tîon^ à te lettre
coHécnve-du «leitgé de FVttnce eontte bdMfacé, et qtli/tour
sagteiHnU '^'H 'était; jurait:; datis lliypdthè^è âe ViUmi,'
cott86ri¥ifaé «lia pli» niaise et ta plus^ criminelle âoltlsé, «> sanfs
proflt pour lui et au seul avantage du roi de France. En effl^t
le calcinât de I^ratû btlôi^'Câi^diiiatix de don pâ^U/^ éci^vant
àFbflippele Bëldenrfailièmii toi faire ëtiteMi^<]ue mrttônd
de'Got, >leak* kWttdidat; iiKfe lîiMit'élu^^^' isil^ Mh^Aiait^à Vk-
gvâery-metlalent pâi* ta mènie lKlècH6n entre lè^ biàliiis âë ee
prinee^r c'était « le reiMlfe à'shfBïit:& et ^sad^' ebhdttioif s] ma! trié
> de la personne et des volontés du futur pontife *. » ' * '- "^'' ^
ilteipi|o|f0i/}l yiâ^tiiiéqu^Mâdn! tMt^
ditM. Rabahfë, tiettWdtri'^di; oUiptl^ ()à*H ffot^I^^^
de Gqlélajt-il ou nop, (J^nstpus ^çs q^^^^ Jç c^djc^ai.wi; Ïeqfl4...
Wvçaj,|d^i pijrti tfifpçai^ diçyaÀpftt/ç^. ï;^W)^-.Ww
'fi^fl«\le8/tftfnifmleMÉc>a6iraUMlA*hf«MliAw W'^
Vlllanl. Nous traiterons de l'autre, inlrBinib cà<'»."jqi. ■>n^'> in".-Lut) tu ji-.-fj-»!*
' Cité par Rabanis, d* tu, p. 48.
•Ribanl», n* ▼ à m, p. 18 à 48 ; n- xxiv, p. 72, note 1. ' I ' ' ' • '' '' '^ [
' /l, D* XlllV-']». 4Sb^l^ J xf'/fJ. .vif .'.i^fO ''0 •• '.VH ' '^i. i»Jt^ , fil. .1.1 1.)*
I :.
lit
m ' ' • ' ÏA -kÈHoitiÉ 6tf VAW bMiîift' V
UW!/.! I
tiUibquè leïqî de iFYâii'ce jcdni[itfeïi<iè îiaf hil-diW •: b'J^i'dMis
i'MmUa dè"()ù()i tetàiré Pajiesi' j'ei-feUit *.'*' VïHablidit tfai^
Mir^ ëh 'f èi'ifaéS fdriijelâ; 6àé, d&tii U tiiâîftdtt* rOij'étaA^ remisé
rëlèôtipri a\iii des trdl^'^rthévèVjdéS' proposée; tseliH tfaTiMui
plairait ;d(i, choisir ^'..Ué.ii C^t'deitx (jUl >sOhi Misé^icdinpfeéter
hietifinconniis' :'btl Q^'tiàns indtqiië ni teitt^àbnis.-'UT -leor
sié^é aii^hicpiscQpal^ ni leur pfàjfs,- bi^h ({n'brt mxié lalSée- Mi-
fen'dré';(^u'ils étaient ft^ticaiâ, pai^ qu'ils étài<5tat '^'acr delà
Dànè'ses'pài'oleà à jSèrtrând dé'flpl!, 'sai'*arttlér'r6cit>il mon'-
Iraît bien quMI l'ènlèridaU ainsi, ii Dbhb; 'dâbë lô dafe'OCi-l*bii-
lipp^.aursiit fait sayoir qu'il n'y avait pas moyéii dfe ^Vitt^ager
{iVeé"çet hoMmél'té patti'ffàiitdii,yté^ )^M<é'iettlné total
déjkq^ara'rife'i'diirsvetddn^'nmpdssibilité'dé-fàlrfe'Un'jeeond
eS'sàî,'eû't pris 'àli'iïasaydmi deè'deuic àiiitéà caViiïMatS'S »
étcëla,"»hàïgrë' Ikéfabiiqdé'cc^ cat'é'ùàùk' âVahïkrt''feiil,w*»e
termis'^, entre eux, de Bertrand dç Got, choix évid«tt)nldiit
subofdor^né à Ja Volonté du roi, pbiir àéfcordéi-'fe'^rtcH'dttns
m' différéntèsl'paHiëS'. On se deniahde' dan^ ^Uél'infék^ila
niôitie du(Sà<iréï-(jàllége .aurait p^- sflh^î ' riatt-ifier 4e Vkn^
r'hohùéfir'dè l('Kffl,iëe »/ A»ilàht yàddraît è'rèh^ le 'redit «fe'FkT'
rè//,.de:H^idénçe,,<)uij à rencontre de' ceiùf^i^fltûrtf;' perte
«jùe ,P^illrp|{é■,'p<i^i^ %e"értre BettWnd dé tîotjàcWéla^pBriir»
genf le $acrô-Cdltége t^i;eritîer«.'' ' ' ' '''' '>"ii' "'"i ••
Ce i\4 'sôn{i)as'ïà'tès.sëi]Iës i)bsMatiôMs'tp]^lYn!ii8sle"f*ire
nlàïlfe téi^éjCil de Villahi.'Én èufvantl\)i-di^tré8'dfcttlti»téi<îes,
d^âbô'rd ' <<•' VlU'àdi 'çhéi;ché, '|idr'tiW Jra'itr fcèn^lW'ébirtte'TteJ
Gàsiônài à'Vé|\ifésenfct;|:, ^rtràn^ >con)ni6 ùn'l^foiMVmê' t^ui^idé;
sans oser pourtàTJrlé' qdkirâ^^ ilihsï'dîréciëihdh'iv A^ miMM
passage signifie bien, comme a traduit M. Rabanis, que la cu-
pMitètfe'SertviiDU': d«r 6ot « oflhiit'niojeiitdk.lB «âcoqeilier
' QrcoDStance omise par lil. RabaïUa,^. ' /, V '
'» 1 « << f I
* Dans sa Chronique, écrite en 1330 (citée par H. Ràbanls, n-'xxViiri; p: il):
VEZIGÉ£, Pjgic 1^. p^HVmTE p'iTi yAlfUSCBIT. 1 77
' ' • ' » •
»^ alséinf nt a vçq leioi. 9 Non pas que Philippe fût disfiosé àUU
dDvner de, ^'ai^pent eQ.échainge de&dçcioicis. pendant cinq an-
fiées : 'OO, coQiii^ULpssez,L'a\idità de Philippe k Bel qiii ne crair
gait p«^ 4'aÙérefv les monnaies et accabla sas peuples d.lfn^
pôttf j ça. l^UaçfolrQ Bpnîface VIII fpt,p! grande |)âr|ie f^uç
^iiereUe il'argeAt. Maj3.c^4t4i Lassez de donner à Berlrfipd la
Papauté.' I^eut- on' rOu))lie!r^ qu^ dès l'année iaoç^ Philippe
ftdre^fsa <le^ plfûpteç a Plément au sujet des Charges imposées
atm ^Ua€|p d«.Friiace ^ Ainsi topD|)e la malignité d^ Viliani,
et riifi|iiutaJtipp qufclje renferme; de rapine, et de dilapidp^oç
dtt trésor! popljflpal, contrai un .pape qui a envoyé de» sonimes
immenses à lUme, pour réparer .rjnqendie de âaint-Jeân d^
LaU^n ^B'e|i a<|^ n^oins lai^sé à sa 919^ ùq s^çse? Vjçti^.trér
sor.qii'oB afpiUé*r _, . . ; î' . ;
tf UhûJprjien ne qous dit f^ non plus dans quelle, \ille' ou
dans quel^U}age\de4^ ^scogoe^ le messager du roi a. trouvé
rafdi^vêime^ U^ût é^é,reu effet, bien epi barrasse de Tlndi-
qa^j.paisqn^ Ber;bcao4de Gçt n'était pas en Gasi:o(|[pe^.mais
3Mb r9Lj|râyj4Pafi,i'ef|d!?7-yôifs ^n pçtité çompa^piè j l^eUte
1aDi,qur/9nn[pud/a,:f ,oé,^f,)à<'d€s té:inoins d'aptant,piû& ^ttea.
tifsi(|ue le fçn/^vj^\i la gJcaoc^e cpii;ipagx)iè. 'Coi^mçnt donc
D'a^rap^l rjep l,i;aj?spiré de cps .faits avant ,1a. .pu])liçatîon ^
rhi$toir(e.(^ç;Vil^n/,f V ïliaûl.bien^ (|ît spjritiïeUeni^pl 4l.'Ila-
» '>îH»^,.qAI|?.qua|3u;yn,ftiV ^ !?»î* 9U,
> et pourquoi lui seul s'il vous plait.? Cpmiperlt a-(-|l pu
»«ava|r.qe, f\ «ç, d^3,spp,|eriips. tout le i^oipcle ?|KPoriait J^j? »' .
f Avignon, 1. 1, p. 578, 684, t. n, p. &8.
' Voy. Fieury, 11t. 91, n* 28, année t808. IW. Dî/n^ ri;inhife f^^f 4'; èt'f^è dl-
tersMhUfotm fcdâJlë8ti<<(fes; '^ KtoitJfe, Vkiy; pàjfe i'44. ' " ^""* *
»N*xiii,p.«7. — «•xxm, même page.'"*- ' '' '"'< -i .m ,..,., v...o..v. > |
* M. Lacnrie sappose que c'est rarcberéque qni a (âfélftéfàf-iHèiifi^lA'iiÂtflse,
eLU se sert de c^tte drcopiUnce pour retarder d'un Jour la date à'^asslgoer à
,. s? 1(43^ sernfient réoîpr<H]ue ife:C(tti/{aficé!^ comitte teadxiii Ra-
.bj^nis, ou40 /Ûa/)^^:P0iTiaie tfadait.F!leury> pcêlé 9ui: Tautel
pair, l!9r<^e\êqu(e de, Bordeaux et par \q roi, a'eslril pas bien
JmT^iserqblable;! Quoi 2; ripéme a?apt les fronfi^ paroles de
Philippe, Bertrand jusqu'alors son ennemi, suivaat te récit,
Iu| fvoue confiance ejoUèns» lui; pfwciet une inviolable fidélité.
il,2ie sail pourtaqjtpas encore ce doqt le roi veut l'entretenir.
I^p P, ;Bru,pEiQyj( moins clair'voyant en oe point que le P. Ber-
,tb|er son coniinifsiteur, le P« Di^niel également^ en admettant
:1e récit) o^t tf*aduii n^ïvemen^t ces .mots leofturolt in mVaUare
eredfifWh par: et h serment fait surVQutflpor Varch^fue de
garder le eearet^ bie^ mieux Daujel ajoute : mr la propasilion
, que /e rot allait lui faire ^ I*fe croy^ P(^ que ces savïuits jé-
suites, qui supprimaient ^insi le serment du roi, fussent bien
élo^nés au fonddq vrai sens dei'auteur florentin. Bertrand
de |Got promettait l(^t secret ^au roi avant de savoir ce dont il
r s'agissait^ commea i^n . instant aprè^ il aurait promis d'accom-
plir lan^. condition (la 0") qiue lei roi se réservait de ne lui f ai re
connaître que dans un temps ultérieur. G'e$l donc là du ro-
mon, comnieïditltl.Rabi^ais,^ .. • mr
G"" 0ns e^t frappé encore d<^i'ex<;ès de lâçliejtô c^e la n^KHise
...de l'Archevêque :.« Monseigueur^je voi^ bien àpréseai etc. »
Ëslf^^iea 19: le langage du piême honnwe qui savait sqleoael-
. lenaçnt prpti^^té (ui sujet, de la Qosv^catian qfù hii amt été
ladp^asée ççmvfl^ à tousi les autres ipjrélats du royaume pour as-
. sifitf r à Vasft€ypbl^ tenu? par le roi à J^arjs aip moiy d'ayril ^302,
dans le but d'pbtep^r une mani^tatipp .^u^dergé fraufais
a contre les actes et les doctrines de ^opfface Ylll>.,>vel avait
,aip^i poui^gçqç^finljujainitçnuy.nçft pas.s^^^^ pri-
la prétendue entrevue. Dissert., p. 224, 230. II ne faut paa sortir du texte de
' HisU de l'Eglise gallicane, t. xii, liv xxxv, p. 332, in-12,>.édltt(tii 1T5I.
.Han^ii ifÂ^ d«;^rafH:0)4q'i3rt PII» PfSOii années )f 301, 180^ On regmefte de
..voir eut, ^p^|le«( làiM^rHw ir*évecMier: pai! seg* mn^UHMlNia <i.iltniwt.idiia de
reliersau récit de ViUMii»A ^>c(»nbleri|eâ ku^vnes.^Vi^SMivlB, eadisintcpie
:Beii^n^4tfiai.<m9n4aii^a(90C<i^^ Mm «éleetiipfeïet la
suite du récit. On lit cependant en note t « toute cette narration p«iiiaitfaititre
', > «uspeote^ a*ay«mt peur.i^teiirqii«MUl«pi.«y.^r latfttconm.mi'lttiHtftificat
'N*xxu, p. 66. ;., „ ■( il -.
VENGte^M'lA ttfed^U^KMi «"«!< MANUSCRIT. '179
tildes de Vbfitim de Bordéàvx, comme le (à(t ressortir exclu-
sifTenietit il. Ri|baûte<> bdiâg cmbone les libertés «edé^rastîques?
qiÈi ensnile tf^aiit été au riombre des pt^latd qdi. bi^vant les
dé(èn9e8 expresse^ du' toi/ se rendirent au concile cdnVoqlié
parce tiMlifeM ■"' ''" ' *
f" On i^iiiarque cette particularité que Târchevêque donna
au roi son frère et Isés deux neveux eil étage; Commeni se
trbuiaiënt4U là ? L'archeTdque les avait-il ëmménéà avec liii ?
Comnlentayàit-^il eule iemp^' de les réiinit*?dd bien d'où'les
fil on Tenirl Où furent-ils détenus à ' Paris 1 Quaiid fUrent^ls
rendosf Silence complet dé Thistoire là-desstrs. Ëncorel des
léisM)ins^ et tous trois et leurs ^ens bien co'mplaistmls' et bien
difièrets. Cette circonstance du frère et des nèteûx donnés en
otages, né slitBtp^lle pG(s à -elle seule pour fÀitie tomber le récit
tout entiet*, dès i|UarestlBâf stiJouitThui que Blertranâ de Got
était en Poilbu, ôccwpêàla vMede sa provirù;e, dadslaquèUe
apparemment il noterait pas eu le droit de nourrir à sa suite
fioïi frère et ses neveux anx dépett^ dès églises ; et qtrll conti-
nuait enoore 'cette tisite pastotalë dans la même contrée,
comme le marque Fleury lui-mémê, et éolnmé'lé certifie le
jûwnal^ ^uùkd la nouvettt tint qu'il était itu pape ' P' ' ' *
L'bJetorien ndtrs dédaiie au teste (pie Philippe ne le^ emme-
nait pas^ à Parte pcfartinë récoÉKiittatiOn réelle aVec Ghài*les'de
Valois, 'éi qute tie b^éfaut là ^u'un |irétéMe pour leb' retenir
œmmeefeges. Ainsi ii détruillui-mémé le pk^tkndfi désiir du
roi d^anè pareille râednciliaUbh.'CÂ^réé^cifiatiOn'eèt donc
unefeble cotniiie la brodille quiTaurdit Occksibnnéë et dont
M. Rabarils à ftrftljusUcé" - = i
8* A deux ^eprises' ViBàni' boud' fait connaître qtie lés'con-
* Voyez sur ce fait n* vm, page 25 à 29. L'auteur s'en prévaut à Mi'ààtre
]^oint<Âb>-meX" •'• '"*' '.•/'' ' i'-' * , ■'■ " ■' •' *•
' N* nt, ptoge 2S. Ml Rabanlê en bon gMlënil, noté ced tMs iàtpbrtaTfts Au»
ane dinuiiiloii ff«BM0eiM. Nous <revorifl afvoâer tofilefoiflf (ifoe ^lettraiM! éS6 Got
signt ta ]etttre«Mtodilii&adyeMiéeiKi Sii<5t^G(yllé^e par tBiiêéatti}éë<(in ftorgé
ftaa^ (il» wr, page 27). «1 le -fit in>6biiMebieiïf par eofkilëéeeàâàfnèë ft' Té^rd
éettféaam^'' ' •' * ■•'*- ' *■ ■ ''"'■ ' ' ' * *'■ ■*' ^ ' *• "^* ' '
*Vkntyraiiî. mNt,\ Itr. ^, fl^^t. W* lèô iêr!ttéé dé Théodoire âeWém, de
Jean de^ ^V^ctor 14 ilV^mâlric â'AugMr/Mo^fàpfae deOëfrieint V; dttft'^rRa-
banifl, n* m, page S. ■'•' '^
180 LA MéMOlRS DC PAPE CLBUNT Y
Tentions des cardinaux furent rédigées en actes^ et la seconde
fois en actes authentiques. D'où vient donc que ces actes si
bien scellés ne nous sont pas parvenus^ tandis que nous avons
ie décret de Télection qui les contredit?
9<' Il faut enQn convenir que les réflexions de la fin du cha-
pitre, à tort omises par M. Rabanis^ sont de nature à exciter la
défiance. Yillani établit une liaison intime entre le crime sup-
pose de plusieurs cardinaux qui auraient, dit-on, empoisonné
Benoît Xh et la double punition qui en fut la suite : à savoir
i" l'élection de Clément Y dans laquelle une partie du Sacré-
CoUége aurait été subitement trompée par l'autre ; S"" la trans-
lation du Saînt-Siége à Avignon, les nominations de cardinaux
français et autres mesures prises par Clément Y qui furent
peu agréables aux Italiens. Ce sont donc là des anecdotes. Je
m'étonne au reste qu'un homme tel que M. Rabanis ait si mal
entendu ces réflexions finales où Yillani lance avec une dou-
ceur ironique les plus noires et les plus méchantes accusa-
tions, a L'impassible historien, digne ancêtre de Machiatel,
0 dit M. Rabanis, ne voit dans toutes ces infamies (préten-
s dues de l'élection) que le triomphe de la prudence et de
» l'habileté I II les juge, il les admire en artiste ^ » Est-ce là le
senlimeut de ce florentin qui a rempli son histoire de cruelles
diatribes contre Clément Y, comme le dit M. Rabanis Ini-
même ^ qui transmet aux siècles à Tenir pour leur instruction
morale, le récit du double crime et des châtiments qui s'en
seraient suivis? qui qualifie l'élection de frauduieuscy et qui a
en quelque sorte j*amassé tout son fiel dans cette petite phrase
que M. Rabanis a citée textuellement en italien ^, phrase san-
glante lancée comme un stigmate d'impiété sur les auteurs de
l'élection prétendue simoniaque : a Et selon qu'il plut à Dieu,
B la besogne fut si bien menée, etc. » E corne piacq^e à Dio, la
hisogna fue si sollicita, etc.
* N* ui, page 43 ; cf., n* xxxn, ^ge 85, in une.
'N'XLV, page 143.
* N» IV, p. 16.
VENGÉE PAR LA DÉGOUYEBTB D^l^N MANOSCRIT. 18t
IV.
Examen et réfutation des six conditions mises en avant par ViUani. — 1" Les
Templiers. — ?• Abolition de rexcommunication du roi. — 3* Promesse de
donner les décimes. — 4*> Abolir la mémoire de Boniface YlII. — 5* Rétablis-
sèment des Colomia. — 6* Condition non exprimée.
Passons maintenant aux six conditions.
Pour en bien discourir, ilfaut naturellement les connaître
(Time manière très-exacte. Nous pe pouvons nous expliquer
comment M. Rabanis ne les a pas exposées conformément au
texte. Dans sa traduction^ lorsquMl arrive à cet endroit le plus
important^ il met : a suit le détail des fameuses grâces, p se
référant ainsi à Ténoncé qu'il en avait fait au.n'» I, et qui est
ainsi conçu :
« Six conditions auraient été imposées an prélat, qui Jura, sur Thostie con-
* sacrée, de les accomplir : fabsolnUon du roi et de ses ministres, frappés ou
» menacés d'excommunication pour les violences exercées contre Boniface VUI,
» la condamnation solennelle des aetes et de la mémoire de Boniface ; la réinté^
I gration dans le Sacré-CoUége des cardinaux de la maison Coicmna, que ce
* pape en avait exclus, et la resUtution des biens et honneurs enlevés à cette
> maison ; la suppression et îq condamnation des Templiers; 4a perception pen-
» dant cinq ans des décimes prélevés srr les revenus du clergé de France, pour
« la guerre contre les infidèles; la sixième condlUon, le roi se réservait de la
* spécifier en temps et lieu, et Bertrand de Got ne s'engageait pas moloB à la
«remplir '. >
Ainsi^ faute de bien distinguer ces diverses conditions par
numéros, non-seulement des deux premières, M« Rabanis n'en
fait qu'une; mais de la 4* il fait la âS*; la 5* devient la 3*, la
3* devient la A% et, par une distraction inconcevable, pour
la 5% il indique la suppression et la condamnaiian des Tem-
fiiers. Il faut croire que^ dans ce moment-là^ M. Rabanis aura
jeté malencontreusement les yeux sur quelques ouvrages d1*
gnorants auteurs modernes. Il parait en effet que cette odieuse
addition n'est pas tout à fait nouvelle; car M. Tabbé Lacurle^
dans sa Dissertation, après avoir relaté les six conditions
( page 217), ajoute, page 243 : a Oserait-on avancer pour dire
» qu'elle a été aussi octroyée, que la 6* grâce restée secrète
9 coQcernaii les Templiers? » Encore une foia, c'est là, sans
doute, de la part de M. Rabanis, une pure distraction^ car
Rabanis, n* i, page 3, 4.
IV SÉRIE. TOMB XIX. — N« 111; 1859. (58*i;oJ. de la coll.) lî
ISf. JU XiMOlM W PÀPS CLÉVSNT V
il tf est pas dit un mot des Templiers, dans la suite de Topusn
cule : il est certain au surplus que celte condition ne figure
pas dape le texte de Villani. On ne la trouve ni dans Brumoy^
ni dajîis Fleury, ni dans Daniel, ni. dans Sismondi j je ne sais
où elle peut avoir cours, ni comment Scbœl peut la laisser en
doUjte S En outre, Thistoire delà suppression des Templiers dé-
montrerait au besoin Timpossibilité qu'elle ait été imposée
d'avance à Bertrand de Got.Jndôpendamment des énergiques
réclamations du Pape contre Tirrégularité de la procédure
royale, dès le début, et de Tesprit de justice qu'il montra dans
cette affaire, il faudrait admettre qu'il aurait menti à la face
du monde, lorsqu'il a dit dans la bulle de convocation du. con-
cile général de Vienne (iS août 1308) : a Ces plaintes ( contre
» les Templiers ) nous ont été portées en secret dès le eommen-
a cernent de notre pontificat, avant même que nous allassions
» à'L]foi^ pour notre couronnement; mais tdles étaient si peu
» vraisemblables, que nous n'avions pas voulu y prêter To-
» reîlle. Ensmte notre cher fils le roi de France, Philippe, en
x> étant ausji informé, nous a donné de grandes instructions
9 sur ce sujet, par ses envoyé^ ou par ses lettres, ce qu'il n'a
» tait, que par zèle pour la foi, etc. ^. » Du reste, il est bien clair
que l'entrevue, de Saint-Jean d'Angély étant une fable, cette
CjOndition.n'a pas plus existé que les autres.
. Cet incident vidé, examinons les deux premières conditions
auxquelles se xattacbe un troisième prétexte de l'entrevue qoi
était de faciliter au roi de France sa paix avec l'EgUbe. GCHn-
prendpa-t-on que la moitié du Sacré-GoUége ait pu concevoir
la. pensée d'une réconciliation dont le coupable imposerait les
conditions;. et qu'un archevêque et un souverain aient pré*
tendu réaliser ce monstrueux assemblage d'une absolutilMi
1 Court ^hitio\re des Elatt européens, tinnée 130$.
3 Cofic, t: xt, p. 1503, apud! FÏeùry, IIv. 91, n» 2*6, année là08. V. règne dé
GKmënt^, paièirt^, mtioûi n" HO, année laot, et fa correspondance de Gl4-
raent «vec Phtllppole Bell Dam aa lettfe au rot du 24 ao6t i306, il lisait d^à
ce qu'il a répété dans la bulle. (Fleury, ibid,, n« 19, d'après BaluM» Vies' des
papfl d:4tKa»w>»..V 41. J. T^, etd'aprèaDu Puy, Bût, du différend, p. 100;)—
Sur le pro^ dea TempUierfl^ cf. Brumoy, Hist.de VEgiise gaUieane, t su.
liv. XXXVI, notamment page 386, et Robrbacher, Histoire de VEgiise,. i. tn,
Ut. 77, notamment page 515.
VENGÉE PAR LA DÉCÔÉVÈKTE H^tN 'MANUSCRIT. 183'
obtenue et donnée par iin doublé et nouveau criitiei oiï blûtÔJ,
pour enifiic^er la belle expression de notre auteur, mrrnét
une u eonspirabon contre Dieu et l'Eglise jurée sur ITîùchâ-
> rislie * ?» Ces considérations suffiraient pour rc\)Oii^ser''cé'
préleite de Tentrevtie. M. Rabarïis le rejette par un ihotif 'Éils"-
torique qui parait d'autant plus digne d^àttentioh^ qulla sét^Vi
apssict antérieurement, à determinerrabbé Rotirbaclièrà Mé- '
go^bors de Thisloiré le récit de Villani ^. Il est îdtéressàHtde
de le discuter complètement^ car ces deux auteurs n^'ont faiï
que renoncer.
d Le roi Philippe^ dit Robrbacher, demandé avant tôtii
» d'être réconcilié avec l'Église et absous de Pexçommuriféa-
alimi. Or, Benoit XI lui avait accordé Tiln et Taiitre même
i> avant qu'il Teût demandé. )) . :i « i
« Oans son court pontificat, dit M. Rabanîs, Benoît Xt ayaît
D complètement abrogé et anéanti toutes lésb'ullesj tôlis'lès
» actes de Bonifàee YÏII pai^'lesquels le foi'h^ail pu être frapiié
» ou nmtac^' seulement d'excommunication *. i Noiisf conéul-
tens F/0ttr{f> l'un des auteurs îhdiqués en ûote; nôtfs y'li*ou-
vons qu0 Benoit xr donna au roi l'absolution des censuras
sans qo'iM'eût demandée; ce 'que ce pape «fil valoir tyothme
une grâce singulière par sa lettre du i avril 1304 *! t'IéurV
fait observer que, par ses lettres, le roi donnaît à seè étriiîlôîiés
pouvtoîr d'accepter en son nom Tabsolation du pâpfe' |)6ûr
iOQteslescensuiies qu*îl pourrait alvôlb encoûniéis, maîstiynl
pas de la demander (D'après VBist. du différend, pè(g. /sâi)!^^
« Les ambassadeurs (envoyés par le roi à Benoît ^iôur lé ïéll-;
citer' sur son avènement) étaient chargés'; dit lé IP. Brtihiby,'
Goi^inualeurdu P. Longaetal, de traiter atbc Blénôiiâé dotidë-
mélé et de recevoir en son notri ral)solùtion ^otrr toulèsleécen-
soresquMl pouvait avoir encourues, ils ne parlèrent point de cet
article, et le pape la donna sans être, prévenu, AiQSii'éçri]i-il
au roi dans sa répQQscdu â avril 1304 ; « Jugez de^ iiotre* t^&ne>
» dresse parle soin que nous avons eu de'voas.préVeiiip/'eii
^Bm.tmitêr«elU de l'Efitie, ijint, l!V. i;r,^.'4^, Ce iofuihé éèi dé fMS
--*Ceit la pfemière raison de Roh^bachier.' Nous avons dëji énbhcë ta seconde.
*N«xi,p. 39. . ■. ;^ .. • .'..^ '•
*¥\tury,Uist,eeelés.,]iY. 90,nMl. ' ' ' '
m la' MÉMOIRE i)U i^ÀPE'ciiMKfrr T '
V vbos donnant ce que tous ne âeiDancfiez pas^ l'absi^luUon
jJ'fles censures peut-être encourues '. » Par une 'bulle du
h'^'tïi^\, i\ absout tous les prélats et les ecélésîa^ti^aes, les
barons él autres nobles de l^excomnniunicaUon encoutnè pour
âVôir empêché ceut qui allaient en cour de Rome et ceux qui
àWfent'eu part à la prise de Boni face, excepté -seulement
^Guîlîhuhie de Nà^aret dont le pape se réserve Tabsoiation . Par
Wnë âtitre bùHe du même jour, il pardonne à ceux des pré-
fets'et docteurs français qui n'avaient pas été à Rt^me Suivant
le mandement de Bonifece^ leur désobéissance à ce pontife *.
' Avec le roi, la reine, les princes delà maison royale et les
Français en général étaient absous par le pape des censures '.
L'exception daseul Nogaret, évidemment conmie étant auteur
ptlnfclpSl du crime d'Anagny, montre que Benoit XI ne per-
dff pas de vue ce grand méfait dont < rinstruction n'était pas
alors complète. ÏDopnis il ordonna de la poursuiv):e et de la
terminer; et alors les choses changèrent Idéface. '
^Par une bulle du 7 juin id04, donnée im mote avant sa
rùoty, B^noK ^) déclara avoir encouru Ifexcommunication,
les aufeai^ et complices des excès commis à Anagny contre
Bonifacb, et en particulier Guillaume de Nogaret, SciarraCo-
lonha et quatorze complices dénommés dans ladite bdlle, et
les citait à comparailre devant lui pour entendre la juste sen-
tence de leuts actes notoires, et s'y soumettre humblement,
sinon le pape procéderait contre feux nonobstant leur ab-
^ntd ^ M. Rabattis a cherché à atténuer la portée de cette
bulle : <r Le pape; dit-il, n'entendait pas recommemier la que-
i< ipelle; Phlilippe, quoiqu'on en veuille dire, était désormais
i htert de causer et' là ft*ance "aussi ^» Assurément, à^ part ce
.« ,' ''1 •■ •' ^ _ ! ■ ; ' . • •,.•■,. I
'^Vnimôif,' bat.'de i*S§li9e gallicane, tr ïti, annie 1404; pvàf8,Mé^oo
ln-12. — Remarquei ce peut-être, qae M. Rabanes traduit sans doute par ces
àwttrtoti'fnwwicif.- /.••■. > /. . . .: /
"Fleury, Hist. eccUs., llv. 90, n« 41, t. xiï, Ift*l3; ^. T3» V4i d^|»nrlWtr.
«irifiTlWf^, j^.'tOî, Î08, îî». •' ■ • M ', '••
» Brumoy, Hist, âtTEpHte gaUicane, t. xn, p.'aiQ, 853'. ^ ' • - '
> *^ékie tradùtt «rrfrati^r9>de^hibiille 9mif/^o}itimhé^,^m,^^néhemTe dt
ngt(^, ti \n,\\^.il, 1^. 408 à405.€ir. analykeiâansttviiao^fv M<.«M^^f^
gallic, iiv. xixv, t. xii, p. 320. t'<'i '
* Voy. n* XI, pages 40, 41. l» , i '<*
point partiçulî<er> .^ut était a^rraiigé et pacifié. JU'absoJiut|oo
snbçifiait ,p9ur,tow les laits de , résiatapce du démêlé, . yac
exemple» ppur;rappel au concile ; assurément Benoit XI était
bien loin d'avoir enyie de^ provoquer uue.qouvel)e.lutl,e;.fl#
reinqttre ; XoiU : «Il question,.. ei réciproiquenaent je veux, ciboire
trèsrv(4<mtiers avec M. Rabanis> contre les insinuations, de
SéSDipndi .^ que cette huUe n'a pas causé la mort du poutiCe.et
que Philippe le Bel mc Ta pas tail empoisonner^ mais, pour le
papej le devoir de sa cbar^^ après informations, élaitjicomnna
il le pi:o€laaiait> d^ iiç pa» laisser irnpun le forfs^it éuofmi^
d'Apagny. C^est donc une question assez délicate de savoir
quelle siluation cette nouvelle bulle faisaitau roi Philippe. S'i)
était coupable de ce crime pour Tavoir ordonné Ofj feivorisé»
deoieuraît-il réeUement hors de cause? 11 y,, avait ^v ipoins
doute. à cet égards puisque plus tard Clément V narpàs juge
iflutile de lui donner là-dessus une décharge de tout reproct^ft,
comme nous allonsrle voir dans un instante Benoit Xl, difn^^
bulle^ n'exceptait aucun, des auteurs ou^omplicesr :.à )^ véaité
il ne pcononçait pas encore rexconimuoication, m^isiil.l^
déclarattreacourue, «t c'était là un de ci«, crimes qui entrai-i
aeot sni: \»s coupables Texcoramunication par jl/e seul fijtit.^, ^
Philippe avait'le privilège attaché à la couronne de^ra^ce^
de ne pouyoir ét?e,.eYCon^ro;UjQiQ saws pne autorisation . spé-r
oiale dm'Saint-Siége ^ inétpe pour un. semhlîaibie c^Sy .tôt ou
tard la preUfVe du, crime pouvait être acquis^ cojpitEe lui et^la
peine prononcée. Enfin Guillaume de Nogaret^t sesicompUçes
coQDUB ou encore inconnus restatentr compromis et somsJ^
coâp'd£r VeKcomoMuiicaftiQO^ Au§si M. IjUbanisâit^ii : arQue
> caUq bulle désobligeât profoQdémentlext)^^ qu'elle contrariât
* l'opiniâtre vivacité de ses passions^ cela n'est pas douteux ^. 0
U résulte donc pour nous de cet examen attentif des ^tes
-• ' '/ •' . ' •; » ' f,
* Vov. le passage de Sismondi, cité par RabaoiB^ n* xlv, p. (i^, im^U) i, KwI»
'Bergfer, Dictionnaire de théologie, mot etieamvfiwiieaéion et diGtétaUf
^ Grégoire U, Uv. v, litre aS, 4e eententia eMommimicatû»yii#. « .
' Y«ir la. (niMe d'Alesandie JV «a roi UuU IX, du 9& airll JMS,!da98> la
CoiUciioipi 4t9 piFii9ilà§e9 awitMê à te çoutowm de Fnmctf» pubUiie^tv
MM. Tardif, p. 33S. v
*N"xi,p. 41. ../,•,'
Mis • LAUiOfOIBII DU PAP& CLÉHfiNT V
de-Benoit. XI comparés a^ec ceux de son successeur^. qu'il. T
âirait réellement pour Philippe le Bel^ qui Yraisemblablement
j^e pouvait se sentir tout à fait innocent du forfait d'Ana^y,
.matière à demande soit pour lui^ soit pour ses partisaoç^ à
reflet (d'être par/at(«fiien( réconcilié avec l'Église.
' 1 Mais» bien. que les deux premières conditions pussent ainsi
avoÀrnn ol4et> la question de leur réalité n'en reste pas oioîns
entière! On ne saurait en effet établir à l'appui qu'après l'é-
lection de Clément V, Philippe ait jamais réclamé cette, récon-
dliation avec l'Église et ce pardon qui lui auraient été prorois
d'avance Avec serment sur l'hoatie. Tout cela, il faut le dire,
taiï fut accordé par une bulle donnée à Poitiers le i*' juin.! 3^7,
sans qufil paraisse qu'il l'eût demandé- Ce prince orgiMilles^a^^
comme ie qualifie M. Rabaoisavec l'histoire \ ne s'humiliait
' pfaa ' volontÀersi U est essentiel de voir à quelle occasion . le
.|)^pe donna cette bulle» Gément y déclare qu'après ses prières ^
souvent réitérées, le roi a enfin consenti à laisser passer ^n-
lièrpioentau Saint-Siège et à l'Église l'examen et la décision
àft ^affaire relative à. Bonifece, et voulant, dit-il, lui en té/ivoi-
gncC'^a reconoaissance et le mettre en sûreté pour fave^ir, il
révoque et annule toutes les sentences d'excommunications,
d'intendit ou autres peines prononcées contre le j;oi, le
ffoyeume; les dénonciateurs . et. accusateurs de Boniface» les
prélaA^i barons et amtces haibitants du royaume, confédéré^du
.]70*,.M9tfauieuirs ou-adhérentSi de qneb|)ue qualité ou dignité
qo'^ soient, ^depuis la commencement du différend enfre )Bo.
nijbce.eiie roi» c!est-à*dif^^ comme le porte la buUe^ d^ppis
I la^ TiwâsaiKt de Ifan 1300^ sans ejtcepter l'attentat d'Apsigny,
«oi des temàes qui,, ài'égard du roi, n'çi^priment pas soMleajif^ot
UBi pardon en 'Oas de besoin^ nsii^is. l'anéantissement 4f t5]yte
t.iikiQul|)atioq possible» la d^qbaffge même de. tout neprncl»/^ si
quelque indice pouvait le faire naitre. Cette déclaration répond
pt-pcîsemenl à la situétîdn ^lU'aVaît faîte à PhUipfic la bulle de
y, Bejjio^t ;^ è} a:poun p,lùçi de terja^jnçr. le différent sau3'rç.tp|ir.
« Et si l'on pouvait à l'avenir vous charger.de quelque r^ro-
^'^cfae'A* l'Mcasion des accusations, injures ou auires'éxcës
8 Cotniriis contré Bonifâde, nlBtn'e "de sa capture ou du'pilMge
•N* xxn, p. 66. •<••.. ..;l -.
YKNGÉIS MA LA «ÉeOUVniTB D'ON MilSlS€RIT. 187
• du trésor de l'Église, nous abolissons ce reproche, votls en
t décliargeons et vous en qniiions entièremontr » Le pBpeab*
â6ot aussi Guinaunne de Nog^àret et Renaud de Safûno ifui
avaient pris Boniface^ pourvu qu'ils se soumettent à la fiénl-
tence que leur imposeront trois cardinaux qu'il nf>ninhe)*.: > '
Gettr absolution du roi et^ ses fauteurs en génét*al sut* les
làils du différend et en particulier sur Tattentat d^Anagny^
peut-elle s'expliquer autrement que par les conditions?
Évidemment oui. La huUe était destinée; on le voit bîeinylà
apaiser le roi qui sollicitait des procédures contre iaimémcnre
^ Boniface Yllt, mais en mdlne temps à le récompenser de
fabandon qu'il faisait au S^int-diége de celte poursuite. Quoi
de plus contraire à la 4* cdndition et surtout h laQ^ eonlre
la mén^oire de Bémiface VIH-, tette que Villatii pnétendramous
la révéler? Un prince aussi fler et ausri bainëuid euk^flisi
bcilëm^nt dacriflé ce que Berit^nd de^ Got lui aiiraiti efi(}xiré
d'avancfef' '•' • ^ * ' - • m ■:•..,.,...'. , .,.,,,
Philippe, j'en cnonvrens, aprèèf - arvoii* accordé au 'pape de
vive voi)t la î^nonciation à la poursuite, 'n'en persista pas
moins* dans son dessein. Lorsque 1 revintà la charge son (i;et
article deux ans après. Clément qui cherchait toiijourqè^oaer
d'adresde, de douceur et de temporisation viH-à^f6>)4eice
priDce, donna une nouvelle bulle le 97 avril de la ei'année
de son pfontiflcat, c*esi-à<4)re de l*an Idi'i, après qu'il eut
ebtemi du roi; cette fois par écrit, qu'il remit entièrement
Au pape et- au coheile prochain la déclsioi¥suir'raec»sât)on
d'hiéré^ intentée contre Boni Aedcft éouteiiué pài< plusieurs
laeeusaieuT^'au nom'du toi : le déslst^meiit de ^ur9»itie9>iut
iirit par des 'lètttt^s^pa tentes diié«« de l^ontaiineMeaik «d^nt^is
dé iMfiet t31«< G^é9l-H-dire t31i aiarit Pâques >i'€etli| bulle
' ftlinitià q de' 1%tlippe> vtoulait bieti aitre! thtm qu^un fkardon^
' "' I "•'.!•! : ' •' '* ■ ^ « <•! » • I.! '•! iM. imh| 'j lî. fi ,ir. j .i
Flenry» Hist, ecclét., Ilv. 91 , n* 47« d*aprëd VHist. du différend, p. 2d6, 299, 502.
— Laenrie, Dti^rrt., p. 243. »»«* s • // ^'
c'est là-Hdire qu'il voulait» une déctoraMoû d'iomooeace per-
ëùan^Me du forfaU d'Anagny. Il l'oblîDt par ladite bulle» du
refte mo&r maK^ de «elle du i" juin 1307 ^Le pape axoepte
de 'la grâce généralcy Nog&net et quelques lUliena avec ceux
d'Ana^f^ luai&il reivient à eux dans t deux. autres bulles du
même jour*. U absout Noigavel à U'Oanditian que €q1uî-h3,
aprà» avoir fait, plusieurs pèlerinages indiqués, irait à la
Terre«Sainte pour jr nesteir toujourD^si le temps ne bii en
était abrégé^, ti Sur la péuiteoee: imposée à Guillaume de
s Ne^ret et à ses complices et qui ne fut pas exécutée,»
M. Rabanis s'est. borné àTindication des soiirces ^. Il faut
noter avec sçin que ce ne fcit. qu'en mai idlO que Nogaret
pria le pape de Tabsoudreà oautèle des censures qu'il pouvait
av€4r«ei»courue$*.U nous semble que si Clément eûtaeeovdé
cette grâce en raison d'u» serment slmoniaque, Nogaret m
aurait de suite réclamé i'exéeutioa, ^'an mieins.il aurait
voulu en profiter dès Tannée 1307^ lorsqu'elle lui était offerte,
et qu*«oSi» le pape n'aorait'sans doute pas pu y mettre de
pareilles conditions»
Au.. reste, l'histoire des iconditioiis ayant été faite après
coup, ai on allègue l'exéc^ition* d'une' partie d'enljv nulles,
coroitie lia fait Du Puy^ c'est, dit M. :Rabanis, de la propiiêtie
rétrospective ^ 11 ne s'est donc pas. étendu ]à-dessjus« Déjà
auparavant, on Ut dans le JHH0ur$ $ur le potuificai de
Clin^mi F» par le'P« Bertbîer: «Qu'il était fort aisé à .Yilloni
» et à.quiconque voulait -décrier iilément V^ d'imaginer les
p siii articles de la-cotivetitton prétendue latte auprès de Saint*
D Jean^d'Attgéli, paroe qu'einefTetiCe pafie accorda la plupart
i> de ces gnaees au* roi ^. savoiri: le rét^issament des €oton oes,
» les décimes, l'absolution de toutes , les i censures,. Jesilpro^
V cédures contre Boniface, les promotionsde cardinaux, eto^M
Les conditions ayant plu être lmBgrnéei).d!apffès tes faits, c'est
* I^» «soi ti-' 4 il VioV. Rayitaldft, aé\ asHMin tiSfivd. <nap«]\ Pftmmj eU.>
pages SOI, S02. , , . '
» V«;f. iavote), n*i»p: 4. -t x . „ / ' . .. ^ ,. .
*lltft. dt f Eglise gaUicoM, t. un, Disc., p. 14. •>. ..f :>> \
YENGÉB WAt^tk UÊGODtrftRtB D^UN iTAtilfSGRIT. 199 '
menisoù de plus d^éladfértes faits avec ficHii. Sang<iauie>
en détriiissinl la tétiébretise entrevue, obrtime nous allons le
voir dans un mètanb, td\humalêe$ usités pastûfol^ veM
pour ainsi dire imiiosBlbltô; les (x^tenduespromesse». Toù--^'
lefeisily à ane véHtalble sâ^sfadiori pour l'esprit à fbrljQè^^'
les deux genres de' j)retivefe Vùn pa/ l^iHre él àmittitrer,
colilime Ta tait Ml Rabaanis, rinvraisemUailce de cette*
i odieuse câlarnntë/v qui a peié si longtemps dans Hiistorre -
sur Clément V. Nous regreUoflS dùnc qlie l'auteur ne Besdit'
pas occupé davantage des conditions èti elles-mêmes^ d'autanf
plus qu^ii nous fait cdonlattre que «es études éc sont poKêes ■'
depuis longtemps avec intérêt su^ les actes de ce pontificat ^K
Âû mom«^nt où après cinq siècles^ rdppanfion du JmArniU
y\eni mms donner nue foTl;e invincible pour laver complet
tement la mémoiite de dénient V, de la tache et ménm dU
soopçon de siinonieon de lâctieté^ il nous a paru bon- de '
rappeler se^ aWtts -^u'on 'peul sanscraibte req^procher » '4e
l'hièloire des ^ix conditionë ^témonttée fiiinsse et catomïiiteuseî '
et de passer toutes les conditions en revue. Voilà e» éftûX
déjà que sur Tôbjèt des dttni jirhicipalès, nous voyons: une
dédamtiOTi du pape exclusive de la <lenKiÉde d'absolation que '
supposerait la promesse de' Bertrand -de Gol. 'Qnoi dé f4u8'
diSèrent qtfonô abëotiition d'a^eô mie déclaration d'innow
cencet On remarque en outre que ï^hilipfie^ fortement pressé
parle pape de rendnder aftt procès contre Bonifacei M>jet *
de h 4r condrliony'a consenti par •deux fois a 7 renoncer:
Clément aurait-il p^i ainsi ttiRatnlénî^1edtoii-dû l'Église de
jQger seule dës' causée ecclésiastiques- et avcc'uoe' éntièrd
liberté, s'ii eût été Mpottin coupable» serment?- Rec^mnaitod
là c«t<i homme* toujours^ dt9^)ddé H obéir,' e-4enipresar0lt(m\
Onantàok déeimesl-itni' RHit'l^dbJkt 4t >lfii B<} dle^ t Eurent > î
accordées par Clément^ en 1306^ dans^Ies ternies d(^ Ij^pr^*.
tendue condition, c'est-à-dire pour cinq ans, au siy^t ,^e^
trais iramettses elnldofés pourr lar> j^erre! de Flaqdbe^^.
>Nmii, p.7. ■" '.'>'«''-^-' î
' Bnimoy. Uv. xiii, i] «t; J. '*i9;-^ Rbhffe^èfii*'; \H. Il, f. Xtac/fl. <a(».'U. *
Voine de Saint-Denis, coDiiouateur de Nangis, SpieiL^, ta 11, p. €3a<i^d ^t-*
^N,Dise., p. 10). «Il .<.: /;.«., i./m>; 4m^ 1 i *ii .U'U •
160 LA' VÉHOIRË DC FA'Pfi CÎLÊtfSNT Y
Clément avait déjà accordé à Phflip|)e toutes les levées faites
sur le clergé, même celles <jut avarent» Tair d^exactions-*.
Un voîle était ainsi jeté sur le passé, et quelques sacrifices
pécuniaires coûtaient peu ponr rétablir ef assurer dans
rà^enir la paix religieuse dans le preihier royaume du monde
chrétien. '
La 5* condition, qui était le rétablissement des deux
Colonnes, Jacques et Pierre*^ dans le cardinalat et dans Vital
dont ils avaient été dépouillés par Boniface Vllf^ nous donne
à rechercher si Fauteur Fa justement écartée, non-seule-
tnent en elle^ménfie, mais comme cause inutile de l'en-
trevue, et riinetterali in stalo: Ces expressions ne laissent
aucun doate quil ne s^agit pas là seulement de la restitution
du cardinalat, mais encore de la réintégration des deux
Colomies dans leurs biens, droits et dignités. L'auteur fait
observer qu'ils y étaient déjà rentrés. A la vérité^ le pape
Benoit XI avait rétabli les membres de cette famille dans
l'exercice de tous leurs droits civils^ cl révoqué l'arrêt de
Boniface qui les déclarait à perpétuité incapables des dignités
ecclésiastiques ^ ; puis le Sénateur de Rome et les Anciens du
peuple, réunis spontanément au Gapitole après la mort de
Benoit XI, s'étaient empressés d'annuler par un jugement
solennel toutes les déchéances qui avaient pu les frapper
dans leurs droits civils et politiques'. Mais^ en supposant
qu'on n'eût pas besoin de la confirmation par le nouveau
pape de cet acte fait pendant la vacance du Saint-Siège,
restait toujours au moins^ta question du cardinalat au sujet
de laquelle M. Rabanis dit seulement : a Cette omission (de
» la part de Benoît XI) tenait, d'après la trës-jusle obser*
0 vation de Raynaldi^ à de graves considérations de dis-
» cipline ecclésiastique, et pouvait d'ailleui^ être aisément
D réparée *. » Elle suffisait toutefois pour motiver la 5* de-
mande du roi : aussi est-il fort possible que Philippe le Bel
« Rohrbacher, ibid.
* Rabanis, n" xi, p. 39. d'après Da Pay, Preuves de rhistoire du diffiftni,
pages 207, 227 à 230, 278, et d*après Raynaldi, t. iv, p. 376 à 380.
* Rabanis, ibid., d'après Du Puy, Preuves, p. 278. • On y trouve, dlt-U, le
proci«-verba1 de la délibération du Sénateur et des Ânxiani, •
* N* XI, p. 39 et 40.
ait ÎQfercédé pour ses s^mis auprès du pape : ce qui a. très-
bien pu se faire après TélecHon avec efflcacité, le roi ayant
Tii le papç à LjOQ eo assistant èk^ so,n courounement ^e
14 noTenibre 1305 K Les, deux Colonnes furent en effet rélabjjis
dans leur dignité d^ pa^dinal par Cléinent V^ le 15 décambre
1305 2. On peut donc Irés-bien admettre TintervenUnn. du
roi, sans qu'il s'ensuive nécessairement que celte grâce eût
été imposée d'avance au pape. Il est bien à croire aussi qu'il
coaienta le: roi dans la promotion de cardinaux du même
jour dont neuf sur dix étaient français ^ : toutes choses qui
3'expUqueat très-bien p^r les circonstances d'alors et par la
présence {du roi, sans Tbisloire des conditions. Voilà les
raisons pour lesquelles la 5* condition doit être rejetée^
A. Griveau db Vanhes* •
^Bnimoy, liv. xxxv, i. xii, p. 335. — Rphrbacher, Hist, de VEglisef liv. 77*
t xta, p. sot.
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tôt .'HOnCErSUBiLAfPJUU'iDfOilO il
'O ". Aî.'^ ,,
ttu MAîm-AtrrEt'DÎà l'^église sAmT-MAni is ItImsë.
• I I
i" ARTICLE K
, Les. 12 ûg^re^.,plavéi?3 ^ droite .^t à. gaucUd de celles citées
ci*d6.ssuS:i reprçsenj^ot l^.propUctqs yus.de face, tenant
ct^acun rUne paqcarie ou phylactère sur le(|uel sont écrits
quelqu^^-ups des text<^s de leurs prophéties \
Le nom. dp chacun d'eux est écrit près de la tête ; i des
i^sçriptiqp^ d^s pajicarte^ ou phylactères sont en grec et 8 en
latin. Qqtre (pus le^ sujets et les figures en pied signalées plus
hs^ut^ i^ ne, faut pas. publier les figures de saints en bustes^
pl^ée^:.lçs i^ns; dao,$, des cadres ronds, d^autres dans des
cacjres car^és^ €;t qui sont répandus dans lça.bordure|s des
deux. parties^ dio ^ts ^«ta d'Qro, Malheureusement ces bustes
ne portent aucune déitîgnatjon de noms. Ils sont au nombre
de 108 si .nous. ayons hi^en compté, à savoir : 68 dans la par-
tie supérieure et 4^' dansja partie intèrieiure.
Dans le bas de la Pala d'Oro sont deu|[ grandes inscriptions
dont le^ J^^ttires sont pn émaU incrusté et dont M. Labarte
donne le teiijle pagie 3P de sa dissertation. Ces 2 inscriptions
* Voie le premier article «0 n*? précédent, «l-dessiis, p* lâl.
' Ces divers textes et les noms de chaque prophète auxquels ils apt>a^
Uennept^e trou^enl.^j'epfiodiilU dans la ditsertatipn d« M* le comte. 4^ Q\^^
gDarvP««e!iJ...
' Nov» diM0» |e^ 4eaK' parties». aar jU est .à. remafqiier ^t, le rétahle ^st
dWjsâ en deuic portions, d«it €e|lf 4u baa est bien plus grande que celle di^
haut et semble tenir à l'autre par des charnières. Dans Je priricipe, la f «^.
d*OrQ> aeryatt.de ooifttfie^tablei on parement au devaoi d'autel de S. Ma^e de
Venioe.. Ml iules JUbacle donne .d0s détails Ibrt Intéressanta à ce «ijetej^ sur*
l'épQqtte,4}à!le.daffanl (VautÊi^tubuim altarit, es! détenu lerâadk, du «piSism.
autel moyennant des additions consldérahles. Voir pages 17., 18,. 25» 2fi^Â9
lû« siècle» on ne connaissait pas encore rwase des rétablis:.. On peujl voir à ce
sujet tous le6 détails donnés par le célèbre cufé de Cbamprond, Thicrt, chap^
tre umdf et tiasertaiian sur hs ûMtHt, itrtottt la page 181 4 188, touties les
autorités citées par le savant critique. 1 .^
DU VIIIT1U»-MJTBL DB BAUfr-^irARG. 198
qui sont en latin^ font cohpailre Yépoq^e biiTsL Pàlà d'^Ofo
fui exécutée et en quelle atrtiéè éi!e fut*' restaurée*.
M. J. I^barte. pages 17 et 21 de son texte, dit que parmi les
inDombrabléâ pieweriei cjui ^oiiTréni toutes' les parties de la
Ma tCOro, on iMt9rqt|ç..4f yXiicaaiv^^fVttigiies; il est regret-
table jç|,i»e }X. Lfi^^rt^np^nous en. ait pas ,in/iiqfl4 M Pla^ce,
nous n'avons pas pu les découvrir.
£n résumé^ suivant les savantes recherches auxquelles s'est
livré M. Labarte, il paraîtrait prouvé^ contrairement à Topi-
Dion de Cicognèii*a^'qué tbuWh pai^lié sapérïeoi^e; le mé-
daillon du thrlst, lés ii ligures cPAi'changes et celles des
i2 prophètes/ tbrnîaiènt là décorafron du parement d^aiïtel
que le doge Orseolô fit exécuter au fô' siècle S Côtfstanli*-
Dopfe^ qûé' lek autres ^lààties d'émail et des piérides précieuses
torenl ajoutées par le doge Fàïîéfrô,' Vers irti, Idt^qùMI lit
convertir lè pafemfcni d'dutel en fftdfrfe ;' que lotîtes' les pcîn -
lùres en ' émail sottt d'off tgîne 'bJzantitteTj qu^au ^oArinien-
cement dû i^ àlècle, verâ iitt92/lé dô^ê Zîârti aurait fâïl
restaurer' Ik 'i^îli d'^dra kans" y Vieti = tibaôgef, niaîs^èri y
ajoutant des pierres flbe^ et des perlés (léti^uitSés parle terhp's
ou pârdek màins'înlBdèles;'qifau44*slècfle;ié dôge'Baridolp
aurafif ïaît i^Bilre 'prèsqti'étiUëi*6itienl'les' dïspdsitfohs archf
teclurales du màîkiiiiéût et ericàdi'er'le tôiiidan^ tjtié hor-^
durô'd'âr^én! ciselé et dôrè. '^ ' '^ ' . .<.«-.i
Ènflri, dé f34i'ài34l, eùtlieti urte dferuîère ré^tàitt-atioû de
la Pàla éTÛrb, qiie Tori 'atù'ibùe a'û hoittmë 'bôheiisegna,
d'après une note ébrite k la plume surle bois qui'sert a fi^er
' Ces ïnser\pi\oiA dé\/^ du 14* '«léele; pulfl^i/élléff fûmUai grAvëéé ser lé iAù-
iminent en 1345, à Tépoque de sa restauraUon par les ordres du ^d^Atidreà
Etendolo, iteseéndÉfÉt do célèbre Henri Dandoloqul^ ft 80' tm», j;)reMltV en T203,
lscrc»fx et déteirtiilAàtt j^'tt'bhivoiffe et/saprésancé iPes^lt la priée de Gons-
tWïfiÀoîile, -eit l«)4'.' -• ■'» ...;.• • -•...<
'^B^«ii^e^oà1e«'btf£lrrèf Itabeni dtaleiit'd^miin'foli tiMMe8'diiM>tii «otifèè-
tMMi â» ^SnttRit;' eemUi^kr pt<mi^thiop}û\<e ditas «Dii*tral«ÉMterti»rWtMi(if Ntftrr
leMMff, pages delà inuhôèUfen dee^Mnaniusbrltpar le édmtedeil'teMtildpfôr
et N^SuicUarâi à« jii/ ftttfpareDlhèaé, an doit la anwitBiiiitroâiJtiUiiiiMMrkttie
elcrtU){tfe)»laaée>èn téle'de \2L'tmd9ii^tafû/y<il^'a»sxfih^t^diu^
^m\»'mîé^^àga^CvuaA0tt^'âm^olj^tk*^ar4 d^la «Dit^etibn: de Mi ftebrdgev
M«^. ei«!M» la^êyeifl MtkMke iiqdeil&4poq«erie WDtiie f liéo{lille'ff dû'
écrire son traité. ■ -m . . -|..,..t....j ,
i94 NOnCE Stm LA PÀIA d'ôeo
les^ pïaqcies d'émail^ et ainsi conçue : uccciaii. Giath. {Gidiin-*
bad^ta) Sônensegna^ me fecit. orale, pro. me. Formule bien
simple^ bien ctîrélienne et qui semble réunir tous les caVac-
tëres de la vérité par sa simplicité même. Bonensegna serait
aussi Tauleùr du ôadre ciselé qui entoure tout ce beau et
splendide rétable. ''
Avant 1796, dit un auteur italien^ Meschinello, tome II de
son ouvrage intitulé : Chiesa ducale di S. Marco, on comptait
sur là Pàla d'Oro, 1,300 perles, 400 grenats, 90 améth>fètês,
300* saphirs, autant d'émeraudes, 15 rubis, 4 topazes et ks
2 camées antiques ^
Nous offrons ce travail au lecteur, en toute humilité,
puisque la meilleure partie appartient à M. Labarte et à
quelques autres; nous l'avons fait d'après 4 gravures qui re^
produisent la PcÀa d'Oro, à savoir : 1', 2» celles publiées dan^
l'ouvrage de Cicognara, le Fàbriche di Venezia^; 3* la planche
publiée dans les Arts au moyen âge de M. Dusommerard père,
aibuhî', iO* série, pi. xxxni; 4* celle publiée dans l'ouvrage de
M/Labairté, Recherches mr la peinture en émail y etc., page lî.
Ofilfe la planche (l'ensemble du monument donnée par Cico-
gnara, tdrne i*', de son ouvrage cité ci-déssus, pi. xv, îlclônne
detix autres planches très-importantes xvï et xvii, répré-
sénfaiit la première, là descente de Jésus-Christ aux limbes et
l'ascension de J^sus-Chrisl en présence de ses Apôtres^ et
de la sainte Vierge placée au milieu. Ces deux reproductions
sont de la grandeur de iWîgînal. La deuxième pla^tié,
n* Ivii, fàà UrniW An monument, représente une figure en
pied du doge Falé'dro bu'Palérîo en costume d'officier d'ê la
ceint* dijtfyzànce,* éè t^uî sehitle prouver an travail byzahtîn.
Celle fï'g|iire se trouve à main tirbile de la sainte \1er^e, en
ba'^'de la /'olad'Oro, lettre A délai pïànehë des Ans oi^ikiyM
cam^ |in^({u^ «çrijiept ^^ ^Mipan^^ cq ^ ,wpl j<iufirait . l'ipposs^Uf ^^ <fp
les trouver sur les ^gravures faile^ dii monument. 'p
^'Àont feiemplaire apparûient à la Bibliothèque de irinstitùt', im'^t
n* 122 A. ..- .» ,; '
*Contra(n!m0ntan testa dei'iBmigUe^ qui dit que M«ai4^i<l«'«flt,^l0fé'aa
ciel BB présence de tes A*p6tr6s ist de plus de 500 frères, mais il a ^ll« mbu^
la place.
DU MAITI^ErAUT^L DE i^AINT-MA9G. 195
âge; celle figure lient un sceptre ; l'autre figura en pied est
celle de Salomon qui porte le titre de prophète et tiçiit un^
pancarte avec une înscriptioa grecque. Près sa tête est plç^cée
sons le n* iv de la Pala d'Ora, le raonograinmp qui .exprime
sans doole cette qualification de Propheta donnée à Salomon
et le mot grec GAAHMON ou ScUoman.
En bas de la même planche est représenté un fragmeut,de
frise formée de branches de chêne , dont quelques-unes
portent des glands^ au milieu de celte frise un médaillon reur
fermant une très-belle figure de saint en buste^ lenigint uq
liTre carré et fermée
Quoique le texte de la planche dise que ce fragment appaf-
ti«it|fcla bordure de la Pala d^Oro^ nous avouons n'avoir
pas pu découvrir dans quelle partie de cette bordure, ^e
tiou¥e cette figure^ tant l^s détails à Jorce d'être réduits sout
devenus vagMes^ souvent même méconnaissables^ sur les .
trois ou quatre planches dont nous nous gommes servi pqpr
faire notre travail. Nous avoiiis donné l'explication des divers
sujets représentés sur la Pafa d'Oro, d'après les gravures, piu-.
Uiées.par MM« Dusomm^rard, €icognara et Labapte> et.le^
renseignements que nous devons à le^r érudition^ mai^
comme il eiXiste entre ces. diverses reprgduclioiis di^,mêp[ie{
monument des difTérenceys assez remarquable^^ nous allons
indiquer ici les plus frappantes, pour que chacun se tienne t
sur ses gardes au si^et de ces planches* . .
1*" Le costume du grand ange qui occupe le médaillon (|^
haut çst dessiné avec beaucoup , dç .^pii) dans l'ouvrage >de,
U., Dusompaerard^ — les détails i du costume sont ;riçlfes;^t .
nombreux» — tous ces détails ont disparu sur laplanfcht^ ^ji, .
comte de Cicoguara >et sur celle de M. tabagie, — 1^, forniQ .
des ailes est modqrniçée. et. nje^t, plusi.dan^ J^.sljfjiei, dp jnp- 1
nament. Les pieds sont représentés nus par un artiste et
chaussés par' un autre. Le beau nf mbe de Fange est réduit à
on simple cercle sur la plauche de MM. Labarte et Cicognardl
Ici, lasa|ut(s Vierge a un voile qui lui couvre les yeux; j^
ses yeux sont à découver l. , <; i <
^l^wA aVoDS It^li 4it 16 symliolUme repiiésciilé pbr ee gpdnc délivres en q)po-
^tiottaiwckiôrre rmU. — M. l'ebbë Groanieï donne fticofedf autres aperçus
^ ce s^let dans son iconographie chrétienne, in-S**, page iSO.
^^hfrào^e repréiciHéeftAaftÀ.tuamiigûUa.4fi IftdSWlte Yigege,
lient un 8ce|)tre>.sur la gravure d^ M. pusommprard, — celles
de M. Cicojfnara et de Mf/ Labarte'le répréseti lent tenant un
sceptre et une espèce de glaive.
K:3t)4'€^^8^.*?^âm'.a^is;ttn-:i^ri0M^
soniincrard dans le petit bas-relief placé sous le^n^ 13 jeia
bande \), et qui représënfeTàlJëscente aux limbes. La figure
:idtf| JéB»»-ChfM ia6siS(SurilB;lpÔDp esftûomm^ oPMsla Confient
r JbB it])ad»tions ifit' teS'^fMeratHreB «ondaonq^ç^ r^.Q^viisoii ,çfùie
. >dfiNi'VlioYntDe'. 4fi ^^ à 4û misv*^ L«».($4ravu(:^. i4e^ mAf. CÂa>-
tignava* et Labarte Ib représeaièot oomoie un vieillard. Les
dra|)lBries sont égalemeut changées de forme et d^ $|L;le'S^r
j1^ grrdvnvèB-'dë MM^ €)eagoara let Labar^^ Ces deu^ nies^j^eufs
tét)ôéstoteDi!l6-Cbifistl6s pieds. nos» La^ gravure fie Jfi^. Du-
'^ODiièerard reppésenieilâ^lpiéd^Xhfkussé^dfîPAiidates.. ....
t / i Lai flgukre (placée à main gâucbe df^flaLsainteiVi^rgiîyiibetil^ C,
i>opté' ntie eowroJQno' ai 4-.>9intJ9S> fJMvGiQQgD^rf lain^.qf^e
i'M.rLab&Tieini{.lui«o d9nneat'<fii^»3. i > ,^ . .
' • iLeë 'inficrsptioBSiplàuétiiS! Ay-desdus^ de^i is^ujets d^. l^.grai^fie
• bande «dttb^nt^ de i^L^Pabs: d\Oro,, efceûpléidauXh ..9PQti 90s^
c sur' da^ )^)liyfaotèmfi' pttr M.'dêt -Gifit^par^ijet M., La^url^.. '*-
rJMii'DnsDBmnennrd Qefer. doDafi\..po»é(^i h jnème l^;cbaoip.4es
:(MDQàstô pelti «tableau 60lis< l6,Q.^\ft7vr6|«ffésrajU^ït,^n^.irj||]^
wlatioiDde veliqueq^ uiides^petsuottagaattii^ UP4> lça%g^,<^rgii
si^aT^^k' ëidoableq -ofoiaîBoiuai i Iuq] uae. dm .gr^yure^. et. à
iioroifflUQuisimpié/daM fdTaAtreâ* J^ousiigm^ronA
reproductions^estdans le trai^'iiouai ii^iiHti^uons^qiM^i.i)^ <}ue
iriqud dvohBfioos le8;ycuximaÂsiyaf»riàs4cHiites^cps diff^COfipfs et
bieri d'àutrefeque nopsin'atwif ^sana 4i»ute pas .vues» jiL c^t
tnèH'à^cDai<idoev'iu)UsTegn^Uon8>de le d)rp^.qunijb^ meiMqiHre
des copies faites jusqui^à ;oe. jolip^deJa Pa/ai d'ÔrOufi^* SQÎt
^'udç -ofribmtbien iniparbite^ bien : îMompIète , ipêma de
.l^orfgfiiàl^ ek qkietenYâTgniflqoetnDiiiuinaiildopt JiQus.QYOfis
d«ta<]é Uss .éétàilsvd'apràs (^s^doounfeiita»x{u^ nom^ ^HP^y
xùktÀetide efutore loRgtetB^s.iUtie.reprDdiictiML qMÎsoîlt^Iflff^
de! ^ beaiïtd et sartotit^cf sôir importanoeiau piéotda.'vue
d'iconograplMe. cbrélîe&ne. .... . . Ur^: Gi;ENji£8AUt7i
' ■* ^ //•:'•»; .: .. »yi
'■'il
'. .!.
) I' )>,
SOmCES DE U DWTfilIlEèE s. THOMAS D'AQWN.
i.i
n= n'y a pa» longtemps^ qu^a para uo euTiBge ay&ot. pour
litre: La fhihsephie d9' saint Slèêmas tHÀquitty par Charles
^mrdmn, ùHvrage courùoni pari' IngtiM impérial de* France,
Académie âe$ eeteneeêmaratéS' et pptitiques^^ La décision 4e
rAcaéémie, la position de l'aotoury agrégé do la Faculté 4es
kiîtes, el chef de diviéfon ao mîoisièrè de rinstructioo pu-
blique et des cultes^ k latent aveic ieqiàel Ifouirrage est récjigé^
le soin tout fiarticultep qu'aprifr]'«uteur de ne rien éùrequi
pftt M<6S60r les dogmeb ehrétieBs^ieo ont fail jin livre
(fu^e imporlanee iréèlle^dans les circonstances actnellesb f)n
effets les études se sont r^po^tées.avets un g^aod enti'aiti.fitir
l»aiilëuir« scolirstiqiics^ot en periiottli()r sur ^ini . Thomas.
Le» laiton alistës d'ât}ord en oui publié* tf esiéttcdos (dus ^oo moins
eiaeles^«l c'est<sur la propositionlde Jéj Gousiniifue i'Ac&dénue
amiS' la qoesllon de l&pbUotopkieàê S. Tionos. au con^oute.
Les auteurs catlioliques les ont suivis. On a édité et P)Ofiiédf|te
tmc& I& ^S&mme Oiéalogfqùey dont on a taiiidûum itadmiicmi
{rmçatm^ek la Sùmm94Hmtre^ks.GMtiU^qjatyùik ai tradliile
aussi* en français; oit a tvariutt même les petits êraiiéê pAtlofo-
tU^um duisa^nt dœU^ur; enfin iM^ l'abbéiMijgjDe împktinie.en
ce moment une :^A'lfcm«amplA0de^s.œtiVfes. i )i| .
Rendrecômpte dois€fsdrverëtr»vaux>Bpprécter surtout la>phi-
)<)sopMcf du ^int dodkmr/et fnrter ontjugem^t suc les livnts
oi cette philosophie eët éxamiUi^e^ sont une oeuvre déimdue,
cesemble^ àunerevûe de philosophie^ v ; . , . > . ^
Miiislci es^t remburras».* Toutes iosi écolss^iliéme les phis iC|p-
posées^ invoquent leisainidoetewr^iet prétlendpnt mettra leurs
pHocifiés H 1«9 cotlséqueMës qé'Ûsion iirelit siMis là pooM:-
(onde ce mattre c^élèbœ.RationsVsleilySeifii^ratianaliatesiifra-
dilionalistes^ onlologistesi, psycholdgistes^ angtotéliciens> plè-
'2 W.itt^, fô&8, ehet Hachette, rue Ptsrre^rmkib» t4. Prix, l&ftyi I
IV SÉRIE, TOME XIX. — N* 111 ; 1859. (58« vol. de la^M.) 13
408 vBlbJ^tfMS^MiiUÊi IMMXaiHll
docteur, et citent à l'appui quelques-unes de sesiisvfiQStttoiiSj
^.;mMafM>6oigneuseaiei}i;de bôté ti^Ues^qui leuirisoot ctm-
tft^i^v\Mqu»^Evdn6d^à tfeoté^qu1il9' ettja^une:ml^tobH cidle
q»ift: rapport} À ^origine» de \nw «Qnwî^saaces !etî.à\Hétet |wûr
mitif de l'àme humaine^ que la plupArtt lianneni conipldle»^
Qienivà l'écart. G^t^st-c^Ua qui nou&^«iiN(ms;cîté»s4>souvcnt:
(^iliitotû'bunaQîne eBlAM ci)mnienceime»b Qaininei\iine.4âMe
». m«a, t$ur Jaq^eUe' H n-y t ^ rien- A^éorit. *i. »^.Ge«e pri^poaitkill
la^«akaia»^St9tiaQali$ine^WiqM'Uia8l mposéid^psil^ 0iuvi»«es
dQiiMl /iiJe^.jÇiw?», etea. parii(W3^i^;4lan&cpUii id«.M^ CH>Uflio>
M vfîatVJe Aew ei Jei * w,K|ui ^» renferme toute ta ibéori^ wrtir
cbnétieiptne) r^duifian t a v\e». le rcAe de Jai révélatioD) «xjlérioRre
djM«pbfj^iAnUine». - >> im i> •. ;,,< >.; ^ -mi i .1 . ; .i .-
. ^s4s$Af^4^QPidppC(diip&4>Qi pfOKbaiDd article «d'OiifaiBiper
rouNfVigei^eMM^ufd^in, ourice fK^wt 3(^qci.al.d^itapbtlosqphie
de^mift ThcMD^^i ^l DOti».diiroo4 àVayonn^Q^ quemiip croie
gnons qu'il la^'^it.un.peu^peoc^idan^ ld.$en9i d» gwiijraUwPr
lismejien.liaiçfrwitdin^.l- wibre. Itt prcTOier, et.eB^enttel^Mrîn-
ci|ie,4«Hwnl.Tbqfnasi jwiqt-êAre inein«iq\iie.npHS!iie.n#i|»
Ir^^ippeiFQns ptp en disantitmep'eat à- ae (principe qw'il M^UPr.
siqriilDEsquedana i'actiel^qiu'oA va^Ureril adoietla.sM{]ipo3itiQii
qii'il pQurP*ifbi€» y «voir, ipcohépeqceietccaatriacjiçlipn. dans
les itpyéo^ies ,pbiloiSiQphiques de. TAioge d^iL'éciol^ ?. Stois ft^e.nfi .
sont p8^« la$»qwe$tin^naiqoe bous ycHilpn^^ tr^er^ea c^.fnofQQn^
j^pi^s.aHoQ^ uqm ban^ec à ^trair«^(te,f4?a\Ii¥re>tp\À;b^irt^.
epïWFMqmi ^^i^ des.«>wr-çes d^i/a ^poinne dw Wf>^t df¥î(*r,
Ce qui nous décide à faire ce choix et cette ,p<pbM<?aiiPi»«»c^ie^t
que.vo?esl Jà ua pojw»,\quiiafiqpwt!de;iwur,pn, y^r rtpç,tfw-
PWtî^pqf .j,gç»t .^|boïna*.îS'e6l^a^d4^d€» joaioq^JwrjniWjWrto
qu^ji^ pb^to9<wfe^eP:,.aw*if île pAwi ^puafwf U,teçi; a ^ét^Ws..
Or, en ce moment, les Ration$li?te;5 an^ys<?nt, cjtent, éditrat^
traduisent la plupaçtjfJaicespbilpsppt^^s g?;ec)B, latips^arab^
juifs^ qui ont eu une si grande influenceAiji<inQyaa âgi^ietiiqiui
ont tant occupé les *)dlaâ*ftiuè8* ' "' • w < i;
^YoirJeloxtsetiUwdiiiftBQtnitoBiejm^p. 77{d«9^ie), ..
> Voir d^FtiètyPi SlO*^ - « .• f ■ ■ : .. •. . .• . , ..1: <•
ii^ Bouiltet d donitéiiiiettadudtièfrdesi;ftntoefe5 ria Min'ni^;
iMi Sdutaoldema^pablfé iini^siwiJ «ir '/es écoles ipAYdjçopAJJ
flwi Wresi/w ^raft» f<i wommtwém àirla dmriné fP^HgûT^Mf)^
tetlé-^rabeèttmdutUdû.^.'^" «î ""! ••• rA ..;./! -.i ),t, .^
'Mi/Mufik feU paraHre^rtès Métanffes dipMloiôpkié Ju^^^t
oHibk, rm fermant dm Mtraits de ta S&iêrce di^ pie d^ SaiMnèn
Ibnèêbir&t { rAVicebrt^fidéS: ThotnUfe')/ trékfflîte'ett'frart^is
^flptevc^iôtt'hébmîcïiie deSchem-tob-^ibn Fâlaquèrù;eU.;éic.<
On V6*lavècquelteadtîvftéoh Sepoifteirer^ces élu^ïe^, èvémx^
ment ces ttiéèrle^ pWlosophWpaes, 'toutes^ imprègbèei de Mn-
fliéîsmé eldé flatldDàHwne/be ^épttadéni Vlrfnte nbtt^e» société-^
Bf, cepeodarit, aocuric réfutalîoft dfe ces systèmes, ' àtièbûë
défense de la doctrine catholique contre ces attaifUèS' sUbilled-
et quéïqtiefoirf éblouîssatites; ne^c pi^oduisent pônftf'les'*p6-
logîslcs èath(>ïiqdd^; qah afd côrttrâlk*e> Hin'dô'rtorAem, ^atte-
ctedt à'faife dU'PlatotîJsme', du Ctf^téstenisrtie et dti Aïàlèferan-
chiÉttifé, quâYKl llfejîé font pasduteemi^i^aiibiiaUsmé.'' "i- -' • ^
a^S: 'Tbonnas'a i*éf irté idutfcs ceè thébrlè»'el'tmifeééà philo^
sojihës. Mate Ces i*éftitellôris SDrtI éliat^es- dtfïïs- «e^'iriimf^nses
>T)Idfnëâ fet' iViêîé^s àf toutes les qaèatibfis de la IhéologîeJ'Ett
vafïi|'voûè iîitéfrofgbfe les tables âes maiiêr^é» îbM^ àses T^rËf^
lés, le nom nifime deces jihao*50iphe!g ny^^l ^iaëcité; Lei^i
édltéti^s tïé se dôtitabl'pas'de la tésui*rtdtlottde'ûes''théoi^le^, '
oiiBlWè^ aii 17* et a^ l8^»itete, ^àfesontibcittiiés ft: dofaflei-'lia
liste (tpkàbàiqite Httf nofn »de'(*4 ' philo\s&fihe!^, ^ttS citer la-^ia^e
oùaëïï'esf parlé, eMe^^àDétHries- a^^ptéèi? pferS.'Thowâ^ •
oQrffiilééspar'tai^- ■" "" '"!•' «■ ■"• ■' -■ •' ■:•,. '
Cëlèfi ddûcqui^outèi^ait a rédition-des Otutres de dikt Tko^ i
metf îme table raiiômée de^màtiêreB, qui côm^rëriétÈiii le'ttdrtï'.
dcldiré cei ptoAoyojihès ërf irtdkjddntà'^uéWè'^^ceâtiii^li ^'Ji^i^i
«H'i^-s^ai'aeW^che.tt^^^^ '• •' ••'"' -•" •' " • •
''Vol!i'û-8-/i]V,*18Ssl.(irer«ifch^lè';tiH<VTr/so^^ I ■' Ui:.''ti^l:i^^
•îVôl»hi-8*;îMfU,DI4bl>'t»l3J!"»l'''.'H '»('.'Mj \- ••n • îu-» j.r|- i-:
' 2 livraisons ln-8». A Paris, chez Fra)wk>rta33f 19591. , » .., , „, tjjj;| ;i, .
^ L'éditioD donnée \iN Huraueus, in-fol., Ôologne, 1640, donne une liste de
46 philosophes, oratenré^Ott {jélteè i^ïêtA. -M ViOSbé OtUMK^dhtMà^ (ML ûé
saint Thomas, n'en compte que 42, en y Joignant le Livr^'de9fCâifm$éi'> i\ f '
200 SOURCES DE LA DOCTIIIIIB
/ . •• j '/ »' • î 1 ^,
quel principe S. T>oiinas Taccepte ou le réfuie; celui surtout
quî voudrait extraire tfes écrits du saîtit docteur les]^!S6ages
mi cës'i)bUt)8opbfeS sonï'réftttés^, -fer?»».' un Volurtir qtiî sefaH
trèMfi'p ^t i^^ aursiil'iln débit l^clfè et assuré: CTe^t là* une
cèu\ re'qnë flouà rècaoïTriandons' à tous ceut qnl tottti ctt ce
îîioméîît 4ç Si thoniasrôbiel de îctilç études. '• ' '
' Efl al^ôhdaiiï, noua sommes bien assurés que toiisUtoht
avec hniétèlVextrait snivant de fouvrage de M. ïourdâftiJ-
Mais auparavant, nous croyons devoir dohtier te tHrt dés
chapitre^ quiptecedetat. , . «
te livre !•', confenanl !'i?^oittf<m de là pMlésdphit tit ^ftti
"r|fc(>mai,cpm prend.: . ^
^ 4*^ Seçixàn i^Esiiuhsé He /d philosophie scoiàs^qut Mttnt
S. Tfcotn««.. ' '.
* î^ Section : Authenticité dfis^ouvi'ages dé S.' Thomas, tra*^
cliaDitres*
"" kbu's fp^ns o.te'erv'èr ici (jjuc nons Wôyons qiieitî'éiVà^ Xùti
.que M. Jourdain t'efusé d'admettre^u wômbrtîdesbtr^^és
du saint docteur, lin CÔmminidfresirtt I.ft**é dé ta con^liUton
' del^philo^phfe de feoëcé. Ce CôwiiriéiitàTre a èxiéièj 'et
ïe'èàrdlûal ';iS!îiî'ré signale dans là bibliothèque dd mbnraé-
'(èffe'qe VrMéT^^kh'{Wàllètlktéhmsiài:^ I! lipfte poÀr'tltl^ :
aslrpioglies corponarejat un tivre x/c nrcrc
qU^its atlfn)ûaiént,aii saint docÛAii^^. '
^ i'S^ioti': Ahùlpst âè iddôttrine Àe-
' çHapiirés, d'est le > chailirre'qiîicrnotÉS'dG.....,»^ .^ . - .
■; 'r.'i.''i!, il ! ' ..'I
> * ' Picu&Mirand.t»,afflrokuitam, 1. 1, t. i, p. 384. ià-fol. Basile«, 1^1.
on
'-■|/T î '';<! .' l \'i ^'« ,j» i;«y ^.(f'
PB SAIIIT THOMAS D'AQUIM. 101
losoph^é c^rélienrii^;, j{^i)3ndâ jUBe^i^hJlospptiie qui n^idiBé
pose pouif bv^l a^Qué la défeaçejeL^a c^émoqstrau^'n.çiu chrls-
lianisme; enfin (^^ ^^t j^^fl^trpe, c?p, toul^^^Sj^ gpu,r ^in'sVdifp
iiiiflfégpée 4^ cjroyanpes^ et de^ «eqiini.ep.t^ tiae .rÉ\}ingi|e à
fait pmîJQirrfiaifs.la ;spçiéf4i.^1égéw|rç^ .ei-j^njcjUÇçe^p^^
vertwdeiaqw?^.. ,,..!.,. ..„.,. »..,.". ï' !* r, '
B Le livre par excellence auquel 8a|ipt<f bp^i^a? denpaqde cfes
^pM^Uop^ qui ,esl^raliRieiî^qM^i<jlifiO>.)a règle ibujpî^rs yvé-
sente de son génie^ c'est donc la smnie.J^çrilùfé. ââ plu|]^
savante et jûeuse 9 c^ii^f^le Ihra.d^ Jofi et çt^ui des
f joumes, le Cantique des cantiques, les prophètes /âaïe ^^Jér/l^
miellés fuatff JÉ^a^eiii^ei^^.p^i^ui*^ f|e;$ épUr^tg^ de Mfini P/auL
A toutes les pages de ses écrits^ on rencontre des citaiiç>ns4e
la,Kble qui lyi (pM^nil Iftfltpt (ilesjfïrvujfps^ .lant^^t, 4cs oljjeor
tioaSperqp'M VapjpJifJM^.WtQw't ^ Wftltfp dlaccofç^ ayjbc lfi%
opinipo^ qu'il souttepi.. JDeyjant.ces^ lé<nojgnagpS;{.<f9R^
mécoBuaiire daui$,l.a,â^pie ^vril^rt^^/ru^e d«s sources pfifi<ipi^
jalç&.poa^seqlerttenld.^ ^ tlfjéolo^, n^aii^ (le^çia pUilpçp^hil^ î
Saint XbpiiWï^'WPP'',^H.pa^r.|*^n AM^vjpps^ djan^i élude ^le
la ^ibleiia«ê^l)^vél:^(^|^pnçr,!^,nlén^e;^]iil^^^^ les
roêflje? «^tiniCîntÇf qui^ q^e^.q^s,ipt^rpriBt^, q^d€4^t»,^^^f el^it
qoi a'pris de nos joui-s m ^Uepipgflfi, d*^.«v,,yçi^lf ^,,d^YeWl>Pp-
les appliq^,.<:p^,.ppoftédf^ ulil^,|>efjl-q|i:^ p^ éç^irçrle
côt^ iiif^rif ue de la composition^ n'entrent pas dians tou(e3
les profondeurs du texle sacré. 11 y a une setence des sainU^
Écritin1«*tffr?'cfenftdté**wédtt*r''lw àHrifted'teçiwte qu'elles
reoferqfiepi, et à efi,i|rer/l^s lumière^ pour l'entendement ^t
3e8 règles pounrJ^ ypjoi?*^,- fi^ibi fcience qiji nVrien .cje co^m»-
mun'avec la purp p)iilplog.ie^, est Ïq m^le fi/ae Va^tiquiié cliiçQ*-
tienne ait cujti|vée et que, 8a|pt. Thomas pQ^^Iât | eltê c^nsti-
(u0 le fonds de sa théologie; elle ôgu're ausd uarnoLi les éïi^
ments de sa métaphysique et de sa morale. ' '
• Après la Bjblejparriîl ifesmodeles dont le Jâiitt^otteot- s'est
nourri, nous trouvons eu première ligne les êcrhaihê éccli-
aé^ sôWfcké' i« 'tÀ"l)ofc«Asi?''
à'<jiier [.Wtïï leurs tJu-rt-dgès M éUiférit 'ftmttlery îïln'ttit'^'
nééefeall-é d'*n'l'elevei-t»'ét)îblèiWe»itïé^Wtations'é]^arsei»'*iBs'
a'3^t)^/;i^ (fe'(Aéofo$t(r-ét d»b^> ]à'$()irtMè («cln(^« iei'GeHmi^W
6trflftil*6Ù\Hr:ia éViartte tf'i*-, ctJcôtriinefauWé ijifilesÉVàrti;'
g[iies, tout entier composé d'extraits qui 'SbtTt'WfIiés''tiJâf dh^i
thtnkit'iortk> de i^adiëHl i lohAèt ôh ^dHéoOrs séih^i: Ahbëlis <
é( là^ki^krt' des édlitéurs'tetitié'&Và'd Itti; bhlIdÀhriélifféil^té
de'^ ëctU^itis^reig; eVdè ^'èdHVàràs'te(*M,'qrtloWt éffiftils
à cèûlHbufioW. Ori troirt'e'nài'mî «tr:if1éè tiMik lé^ plHirgrîJHèi
<lé 'llt^.gHs^ dtimeàti'è: kacHti Amhtoke-, séiri t A'<it|tië«W; ^itft
JerôHië^ ' sdtnt Gn'goïré de Naaiinzfe, ' jàiht ëaàîf^, "^îht'Jean
Dsatiashm'i' sàifril Jeàrl CtirVibsfdftiéf Sà'fnt'Cifbriéii/s^inf tfî^ ■
lalré*, feffnf Alhatià^,'âiint èvê^éffé'flë'Nvs^/Eiisèbè dft'Cé^
sal^éff, 'el'ëiV' àt'HTâhli'fliitJ épô^ttè prtii'it'tt)'é6i;hê^ de ttttUè r
léldôre/dfe' ^ ville; 'flèdé ; ' Aflctai'ii; llafcàW MëUf : UAer jièrtiie' tfèé'
cifeliôfi^'pènl a'vinir éïé'fe^t*^nlêè â"d»atl6i^tiS'r*euètlSi'et 'à'
des gW^.«)k ktrjouird'b'ul' Ij^WoeSTnitfi^ •fâ'frtiipiii'i 'sorti' àh f^ '
mjère (haitii tfeé ttbWâg'es' 'dfeàiPèréS lèitittè'S'VHéifetft tbujolii^ i
cbnyéWé$; '^t '^uéftqùëi-^'nf deè TC>ris=gt*«ife avëiéht'lété f^kdiills '
cfës' lé^'l^i^ëmlers sTerfés dlé'la'sè<îl.M<iiiè'/AVi rè^^^^
n^î^iStâ'it>'Às"di vèTsi'ôn' â'drtli âutéUi*; è^tit Tbdriias.idé'8bb''
prbVîlîàk^iV''; fefe's^i^'îl Uriiiïttkfwlte'qnïieîtif'^^
C^t Wniètiie expëdlëiit iiôWi 'il è*è(ait Wvj slii* uûè'ïim ■
grande échelle, pour approfo'nnif 'lar^ntU/iMnéè ''d'Jti'ikotè^
qu'U'àh'fiti àhilk acîjUfrîi* û\ïe 'èïli<Ktltih'efidësi^sfr(^ '<^iii'-d-'
«iè HeWpy; 't^éfestfit' |)iii«f 'pWaigfé^ë,' ét'cftii/ dà^s'tdilèlfe^''
siècles, auratl'paiii'tiilsTrenmrqnabèet. ■■■•'\ ■,■• •m ,.j// ., p ../. \ ■
pour la construction du inonuimâBt[éle7^/pan<sdpiéiâ«n.If4iDjir).:
neur de la religion. Nous youloïîsiifftyi^^^mUiâu^êyvgtëàé
» Parmi les écr*va;n^ de J'a^Mqwrté^ AriUqte ^i^^^X^"^!^
vmxm^At» Ui^t€?riçqsy jç^lfii qi^ft ^ été ^^.pjna Ia|^^liçr,à|5aint,.
Tkwai^. îiQjus^ayoBSi yiv qnV?!^ i^ya^t fçon^ipent^, d>pf es ,|fp^pp^;. ,
TçU^ lra?|uctioinsiatip!?s.çiitrpRi;j$es par ses, soin^^ l^^^f/a^
P^5t4)i<, Ja.JIfor^fi la.^^/^^QVf, et *ïiême.q^ç^i}ps,ff;af(^i49.
pbi^080fthie.^lat^re^e•,, .. ..,. ,. ..;,•,. ., .j .> i ..
» I)e /fjoloi^U oç, pail^t laifojr cowii^ (\\\e, le Tii^^^; tp^^w^. et .
espli|r(ué;fmrCl;tal|QMiH^f V^'^i^M^^i^ti^^ ^u'il faU du^^n^nn
est ^mpiHwtée, . biço fler^ajinernçat, ^\\ .avpf: ^inofj/jii^^?^ dî'A^,,
Ua ^sUj>ïiiôp.4'iin grand pftjds, ftt Jlitler, ,çonit;ciui7e flp'i^,
possi^dpjt la Itfpu^tyme et IpsXow; mais celle, supposition e^t
cortMIte p^r. le .té,^nojgD3gq Jp, ^aip^ dpclpur quf, déç|a^0:
exîMresf^mpnt, f^^ios, nn.ipaasa^e ^dp. ses C(^v(^fi^Q^^&, guçj^j
Tei^effwfs.ff'ps^^p^ ^^a floppfj^parçp gpe les oyypjag^pù^
il l'expfpfi.ne,senl,p3ft j|ar,vepus ^^f. MWff« ^.Ï^^S:<i',i5.<fiBJpS; jfifr ,.
m^jatf,c|p saiijt .T»ipfflps.,i^fi savaient, Jijêop^.j)»^ .B"\W^ 9^! ,
peut s'pf} {Çpçvûrocrpieq j&ç, peportapl çii^^quatrjèipe livre. d,u,
trailfl dv Çia?if^rfHW?r^,de«^rû^e^^ s^ P)at()^f wt jensieipé j^'.^
mqmlW^té.4ç&.We^f etid^,^çn|ifn^s^ çp.^i cetlfj ppmior^ dCj,
luiétai^ pas,prêt^tîni»sl<fro.<fp^. l)fç ^t;j?.totç 3. Une parf^J|lejhf ^^
sibtiop sur up (pqî^l j^e; )fa^t alfséjà, , yéf ifter es,t, d'auta;^ t ^^lo^ re-
TiT4nf>^deffiir«çi;l^:i4u^|t^^'d,*,,.,,,,,, ,^,;. ..,j^,, ,, .,1,,,^ ,
? V^N^enc^ deSf0^y^ï^ge^de^^a,(of^n;^^aJtpaç^çaxîsdo^^ ^-a-,^
c^^^ftf ap^.^lqu^.frpgrnpB.^srte J/?ptni><
alorp j^fHii%f d^fl^^^lf^ éçpJ^^;iTPft^| ^|n.^ T^^oqf)^ avj^^^.,^ çp;^
' / s., q. Lxxirv. art. 3; Fr. iind/w n,jC>.ieH; li^TrUlc»l^l,<j24UMi.i ,- ,1 i [?
^^T«^*|iftiFir<îW»«wU»WlY»rp*-W»JiiM, >,,,,/ .11. .[-;[.,', ,.ï ,1, .^,„,„
* - Imponlt (ArJstolcle») aibl (P^f^ç^q^9i^î{d;«(^io.(>l^topU
cnetqnod omnia essent communia, et arguit ëontrd eumaètn ae moribûs.' %t
tamencertum est qood, licet Plato ill^m opinlonem.teneret. quantum taoçien a<]^
norwnqn tepuiKftçd Mlum dç.aJUls, i'^/n WViiura Wknria^m'ltV.'JTetiè-
Toi li», ilkM^dlrt.é7, 0^111,^15^ ll«. .. , ' ^, ,
dis^oSitfen fe'2*eé%i>dé #r(k;bkf,tpii 68toitéé>(ftiifefitof€0fH
mèhikif^idUt* lèHvfid de^ CâNMs^f^ et Jèifnùlé defta iWàfMrede- :
rto*ii^i dé W*n*fti^^' (^u'uw^v(*èvôqiiede.Çatornf^Alttho, .
avÉa«^i-adUiiauigi^;dès'la'ftflWa4^»«iqcte^ii ' 'î^o i . mu^ •
amu^ fie pa'rlooi î«tf dé€Jécrîii«ih8 *M'R<>m^ qaUhk^^ -
trèS-^hipàttaiis m ïtibye^- ège, bnl> loutef proportion, gftrdée^
exéPèé'^r la* phHokoplife bnef iiifliierice' bcancpnp «rtohidne '
qiré'^ebx dé ic/ ârède. SalnilM»iii)iS) p06S6dail:iA:eiie-fDéqu€fnin: :
imvkt \e^^At^Mé^èHk$Sfuifs\m iéitiHtanitraJrail diffio^f^eli'
dans les coiidittons^firclitùnteB deia «cMncé blstefiqDey <MWdrp :
trèà-^httsàrdé, <^uë:deî«l^e«^e^'ia•Us♦è «racteideÉ euwÉlgÉB ^JImb
TAtt^é' <fe ï'école a' em iotis les fyerixK >(>n rpcat dési^^n cfltpaiH
dirit ftiW cefrtthidaieitalfcé^oélèbredep' Calc»)^) *Riiisq«!Îl.Vii i
côrtiiA'éflfé, 1â('!lP^l£^ftyi<iîW'dUTîct»meiqii^ cite hafcihtdter* :
iil^iit'; ^plhSïêuw^critrtttiti*irta*Pëd dUwn#o^KjJ iqûbbpiflsl fiiag-f
m^^hiS tl'Alsttfce»,' -éi/ lèlivrë de te^Swanflé j(te*i viditei^uiCiâm*-
céffkm'/^'""'' *"' 1. 1 'iloirTiA \i{; 'j'Tjito iîra ^>îî :»ii ^.yfi'n*\ '<-"
*JfVDflfe lès màtértktiX'hdmllrèiix, abffBflaWëi' tnbfktéowiix;
ehtbté' '<|ttc ^Wè8-0Mi*»ê}>^ué' FirudStio» pUloeopiiicpiel do
iaP^^^siëelé 6fl*§it ali jl^énte Rèta^disoMt et fIpéUlodi4fllfyvdlr'
«àïHt'Thtimâè>. t}t'*t'P^i'<5iiiiUtt'p«0TOirtireFde ôea-ri
QbëWei^ptubts'^i^tr^it tiaM6>flAxiéj|S&^ solircfs ^luiiluî'?
étaient ouvertes If Si nous voulons donner une répMlS64jaipk«f.
pWtfeé'à' 'cètlè queètidhy'it'^sti^BécéssdirèHiiHè di^Gl poltc^vH
rWHô' }ë^ dttféréiit^^ tmméhe» <fe4a»philoiofIhie riè i'Angmié* ■
l^dte!. àfitt iliË'nmislr^flrerooiQflè de il^nflufiriqeii^rli4fulfQni^>
qiHîfa^'fetetltto'pdtlt'W^élôëéciriwIpôt^ i» hnlih if
' y ÔèÉtitttti loutîg'rana^Tfilftinède lhé«Ufeée/Jad^
prii^éittdlil t)bjeti^:< i^'ladélififiiBtimlîdn deiieoiiBteaad dB^^mi^i
-£i'^% déBAilldff '*és^«ttrtbttteldi«fa»v**^ Mr^ç^idînattôri et»-
'^ijMP^f' é(èmbiMraf^eiifiNnoëIdef(Hea;{d«si'i»oH^
taient au docteur Angélique : 1* celle quAristote a suivie, el
dela^Mlkft]t4e:catisalîtâ,tà Ji»)t«emitir mot<!V^ \ïWTsq\nlftiiu
idme. qui œnsisle àl>pr<)ftveR[i)îttii yt }H*i6rtvjpm'i^^^
poopHoifHrcmiërei'aajdélnotistrati^iifêl toutepénipfM4i^i^PP^y !
daiiëla faripe coimtie âtRS.'ila fond. i^aél^mepta.noav^M^/
qM! !le • (Shitistianisitiel A¥aîi| iido^^
minés par les DéirûnlsciBno^ 4é iftf , U^rt^ d^ la Méâ^hlk^V^y ^
qui einfprÉiflt Cortcitieot «etto |^jije«4e"U )Soim»e:de (A^ffliP^
et phuieacoiiBi|ttlit4ètrB;la iS6ttlme*ci)f9M,ie4.Cif^f(9.^ , > > l ^^f)
^Tôaletnîsv'à laipslw^ë^ireiadidteBce'.divinQii^r Je,|{iptfr#/T. »
leslafftff «b'peffioNM qiiroDt»hâônv!etlcy>«f3> et -qui cpij^^isfn^f.
DécéésaArcmfent à ùnipre«Éeiiélr6, fMçinçipç d^rloiftc iY^r^Viifii,
delfNil bieq;! i/aiitréy)trrétf de t*rtrtttfw>ide.rwwi'.$iqt dfi^U'^,
ces preuves ne se rencontre chez Aristote. La preniière|r,f)UÎ
estretfioséf pin s9àik\IAMtgéêtiniiAdhwle^M(mlmw^ ^J^^îpt
AiiieloiQ^ <à{Oeciln^ maëHeigiW. di3f|PIa(<^r>m£> La ^ft^po^^^^i ,
sodvMTt^lévéloppée diMo^itagnJiceniln dfe (£0(^49 à iiPVffi^^ t
des Perés»d&lfË9li9e.ijCt(vr<mif€tiiav»Bii wqif^na q^f^t^jgenn^
hiiifaaiii)ài|aide6 ottlnK>idâpiiii9ite(^aliOPyri»c(Qi94<9Ci( (^ glqi^,^^
i^SiAfistniera 4e{inéf ite^'avoir'fixfrt^/ to riénfonik^ti^MHW' ^
premier Motèmn d^ »lfiiiii^ei1soi (ddiA^râjd^iàTidi^teippéci^HH} ^
((Ile Ib'ptlrîlopopliiBfbe pevl dipasearyiOiOtté rmpilhs i^^^tci^Ai;!^ *
la définition des all«Ibut6'(]iw4ns,»i}t 6^»dfoetfânfy>0piff^lt^i<)ai?n>
liej fiféioigtac> lro|p . visibtenlèn ti dui Gfartstianhm^»* PQ^fi /«H'i'^Ue
ail«{ià étoe iidopiéeifar)9aiii4r'lHi<unas<jSiuri(lps ip^rfecMP^^nd
Ura^bukr laaiàiufirë donfciLx)toiittitJei>liiQn^^ni«<^fiQr)n^^
choses, sur sa volonté inflninienjrilihwnjufcte'efciWigo>i}ai«wpf#i
P«Bîèi|e )elf:jé')diKatt(jpr»^|ii^>l^Doi^0>sf[nifjQ«4i^i4 ^^iî^ii^e
ij ,'«inrt>. /; 'jJuUhk'i/p vil:»:) "f : 'j'j|.il')««f A ui >!>('[> (jr. Jii.if;*
' Voy. plusbaat, sect m, c. ii, p. ISâ et suiv. : I^our justifier les assertions
^t ce diapitre est rempli, nous ne pouvjdbfe que{renfD>Brà,fliOtte)iA]k)(mTfl6
«MfM/tt êd^f^Wm iai4»iicKKie,MaftniÉk, e^lA K06nlôlm«itiKae^.niîuiMts
Wérieartdoiai«i4)lre«iii»«it'«té'4]abilétt(iA'l^ \a -rut ii^o-^r^^ft
(k' imlnV ' Vbbmdsy i otcse 4è\tmiition l «^i i^E^i$â oiUhBliqm : c«
skreilce^<iBtebi#Vrei. DcftousUès fcterprètesr^it toxieiMCiFéi ism\
lefvé'>dè^!ai4iek9fdeiQaijSdfiime»iri^'CAë(rfd0t>»felr tofi$iQimw
coiAfié<iMii (Fi^ltl9v<quKtrâifteliit!tde&iattt<i}bii4d dîfvtiis;) oonAien
s'etY' tr&uiH*^âitfi^dol1llle6 icmvdilsidtisinetk'^PfmtQi^ soi
(fiiiBlquef4issagèdèrihi)ê(pio'd^Ifif»(lohef II .yardpeuià.sftiUfteii'
ooéè» '$erivé i id^éèmila; i lo (debfceuri tAng^Hique i rfi'i9i] ntilnA ; pdi
cMBi t>mir f)Halele9liUiinëféiiie'(iuiluiiÔtftit'ëglMiU fiar tes
stiOh^gestdélfÉgitteeorotnefleifiHisaxiiénRmntéïih r^tii-
» La même observation s'appliqneiàiaidoctpUie'de'daiflLTbO'
n^a^ ^ui^ ^\é^' rà^pùftB ^Meu\et\iu\wumtk.(il^e'À i t^antiquité
qi»*ii^iâ'«ètttprimtéilB dognofoduiINëûrficéatevIn qmit^^ftmmmqm
Vt»»'^'tmb\tse^^ûi exMte parte aeblriKi^Mdf < sal vofoqtéttMa»
qu4»M^â^ (|tl«F^là((ihilqsopbie<airUqiie«dineUûitnane. mnti&»
étiÊirhèlfe <(^> Mbfééevqued'effobt idei f§kif )S:é|«iiialti(fk)9Qim)e&(t)C
ati«'^tois''dunnoinbre'Bt4«frhbniikinne'Y Bslfoeilbémet^h^z le4
aiféiefl^'^ëltAngdidÈr IMdofea Mpuj$;éilfidéei<^ttfttrip
9li!i^i^iA7I^>Uifii|^iiidt»rs;>dotit lërral^fr()'eml>ra8Sôîtop^|pà boiPi
m^i^fquVrëgle les moindffes évétwMenl^ wiimiitvies exuM
seil^id^tib sog^âBse'elid'ilne bontérififiniesa ^aliiB idOttteyH au-
rattf pto reouëitIlir)d'aAitiîrQl)tes<psdlûeq <le^Q«ttéii|érill^da»ia ta
drtftej^iié»lder(Pltoi9n^(tâ^ib;]és nwldb possédés, »f(r(hieli ceriaifte^
ment) iil\èrf a^ bdmii^ f la im^ ^Hanto'cbea.'Cteérflin' et ^hei 5A
trement complète, précise et lumineudetoblszJesl^Vi^tl^^f^i
el'tmtiMffi^^^ûïAiAmy\m \qûe'M(dQ^mk db ItMpirqyid^iwa/^
qu«)saft)t^Fhoiha8i^»\àèi<ÛJriq, sëiBtlfaGheiéht)i4iMlcrt:ii'da«n4
idde»4)dp}late9^t(iveo>l(»<{iKiM ibBe)coBf6ndspraft|!l0^riAi0d<)|
la gribep^ietft/idëe >de^ili| prdinotiopi(pl^9^(pie>) ofteMi'tdîre dd
cancMFrs$itU*«AliQirdcii)iett>iaK^i^ deilp')ttéii^pfH Oir^
deux idées sont essentiellement cbrétieni;](^8\)t^eiA>le^toUritili9^
niwte t(tii'tos(Qi(aitliiUfadutirâiddD4ilBfi»fBd^\^\qili «fait
proijMgdésj |loiiii|MeifôiBl AaignsMo panifecosiiite»e\ks jl
prier, en développant la première avec un écM incomparabl
tantôt comme une suite naturelle du 4lW!0^:^^^^
Id thMe «rd^ )a«téUènvpUon;lantM\cMtme?Ieid€liiniarifin%t
dinlIMeii^ aieUgle^et «padsifitf eB\(9raflEdBlbotnmtSidm
!^folM><i ' être 4é> diëclfilèl. Le^irtatôriMxifque'la drddiUiM^
pr^fali tiA ireoQ ^de 1 t»i t cet te "^fdrme >rigôilreU8ë qui mi tsa t y rai(^
amibsffiléJ De'f»Ui9^ il aidéQoigdéiiiqatréiebéleité'a^ nifrtjaiii»
d'ime ftiéèif id >one fcyoletd'ôdâd» secckpdaÂresiqxii^D'étaiOiDtiirvaoli
Ini qéte'rtâ'1^gue6lprle80eMi1lleÉftoJ)EQfun(|iNrtvâ'i^<M'tti4>^
^enÂéte torvd-4e1j|ithédégîe;>oecp]itDfalété <lofiD64 pevqcmiii^i .
le premier d\i Iiloifl9jil^n>a'i|ibp0ltonjoiirs affermi lisQKJ(;OQ^>
mentst]tiid8S<'ba0(isipé(kuiières^ ij(Mi.'> n«>;h / r t-do Min mi rj ..
»!A"(ti«sfaire*«ril^oh. d^éoittewIéJa )UiéciloHi0y\lfiiinitotiori de»!
F^!i*feif^filaeap olMtfi;9ainl2 ï4loitiaa,^iàc)d'abttfearii}flw^
Tnntèfbi^j'aérr/la^cfàeMJdnldat tèrii»f5diÉry ^[qstiânDfureiSaM \
Ang^in/ GCVdtiiU<Ddm'>lfpi(iMiS)VùfrqUi(il^i.ls^(i d«^ui(t(»^[
<;fn'fito«€»^nt|if»élte'€wittè:qiMiëKifta kle
i()é^^é9ti6tent-«Hes>? ^jy éàiuteruM ir«^dDS<»<t|uennKms.Biromi
t»'Ttiié#cm<tnt i^roduUe»>^iqe/£eÉDbléft*aitrilipa9 0ntaiid^
>ê<|ttdl d'it2fipdDe:9> El I cet)so4antvl ùfadse >.T»itiHrquabie>\\6aiaJi \>
ThmmatB^bonnM^i pBwMmkm'^ quë^idans 42d nlQCoeai|»nMiAQiii
il te<:liRittâÉ;ill'9d(^teK9à(dtelritieyJ entelidbisa^i^ daotrJiifîi>^
non p0i.ie«ll0'qoilM>esl pvéiëepaiiainîaffilbr, etittirigrécet laih. i
covd rèely iiaÂièfeadiDiieprdciiisellaliX;Qbf«Qt{<tna\diiv6(a^
ntet BTofas teimnisvd'aQthes»teolà8tn|iieft>;ântmfdutm*8iif^n(dff 1 1
GttPii ^^ftim^iris^db Mimjfrvms\\etiiïnoaitQri(àoiÈ[fbiml^^^
^6n»1^di6cj^le'dti^SdoratenM(rilul Im !<t'yj-Hj .'<ti(<](iin> tfciro'n)
'»t'aiit'cb' qiiiieai db laitlidorië^dqd'nMlfafdiitiltait/.DOUâ^tfm^
a>tHnts%faalè4i^'rabii!i€k)ddDS te jierÎjDiiee£tiyH«^daDBila(màtaii|>
phf siqéé' i d*i4^f6;ra|ièi lell sattDuti dittsi ifosi ioiivrageâ 1 4l|l/^i!Pli I ^ i
Miib/diëzrM'ddctiHii!»Aq;tc|liqQë>*fliifi4 fi^iS'He BiigtlaM^
toppèii(ëi]l9«^ii^tiHeftieitt ètréIragaiNléB ooloinàétàiiiil Vifweniimy)
Viifîki pj^dkp(é9i>^n0pffindipal>J3ruHlétffat>aàJflll flibonnatsie^t mmï i i
€Ofiti^tt'^jlrtealèfr^(faAaiii| oÉI«rageâ AÉrStagifrite)t]i^il»iâ8|krH|
1. 111^ jC. lUf p.,ZuV* f r I» /■ .
•|anip46|lal'déilhiliouide Ifâme^ tcmçnBcw/kaélé^^ifinài}^ tie fe
aiieh ne . awari ttiélè >podssé0 1 par c ieiM A^Àâ^ ai dtai idMiséipieiiee
in^èmès^^oenalme'l^hyfiioUièse'de t^nlfé ide r«il0MinnM^ ((i^
^nduariaitiell&inkè^e àJanéi^UBaidid lai||«isoonaUté4uJraai^
sob «ufonen^enehieiil^ dâ iMiieitti^rble set i4ei<toufe. mtigiM
€an{rlaile danger ibufiièrRQFbiséinÉdie-cteimUilritré^^^
<Iacieù8eS'<(fuil)éri))atéti6me/èalmi^idmhs'M'«tY^
•dKs 'Comal^DtalleuH<K!riMîai Tkimkiiû$^'ki\*Vhi»ph»mAe •àoaii
<ifH*i8eI de* lentes 'ppasàgns àuk défmseurd ide'irotMTalnite'
'Sur* 'quelques • poiiUt «de déta4>*iet) prJMipaïdiiidDt • «i» >ce (|t
taoobe 'l'afiàlysé des 'pasaions^ rleutreoMVS^it JkHivragc d
^Mmaùuêiinni KÀienmei frriqiièMmien(l BnÛhUiysliidiffiictled
ffii^nrialtpe les' iargies efti^»ub4^ «{li'tt fit^à son! maHI»e^4/bii
^iy afibèn«ai«rr) cMmtefiUéavecI ni^igi^atidlluxe^'énàdltionl
ItaaiAéide» iUitt^ €it4és bpuscttlefi paycbolo^fqueaidfAristol
-wÉoithii^iiiiéièe^tèulbilir doé {yêtétsiiqua >v%oui>BiJseaÉnl{
réco/e d'Averroes. Quelle est dooc/eDJ péydifidl^e^j la p^
tongnia(8ii(|ui<>r6vieiit<iài sdiM Thomas î'OMra^da^ifiBMedr (
l^exfMMIianl qiiéi làly C0ini»éi piiploui' aittèi|ra;'iik tid> doit' qu
>kiUfiiélnei Dé'iquiiiisetoli'ilotts^ lijfi «niài^lkil >ieipkia ol«i|
meoY/^b'eattVitiâfyia pittfaitde, *miiiuttoUBe»^]fidèfle«ip<toioil
i2oak|«6»4uti9idadUrciit»^ q4!»41 Hnitientrer Aamiteâ^tabteaiix i
iiaiil«oçfmi>qtiié d«s<vétiiiili«oâitces : ntflte^e'esKité ^ua ft
^iioifdyrëJBii ^dâfah^aimodètetiiiifil a^dé^ntleg^boxi^'e^
"Oltit^e dei'botfittiè. JAuaai. ièvi<te»»artfu<irai'qur>)èd> arttej
ixnrtespofidâhte^de 4«i' ^oir»t»« dè^ihéoUffk fleicdtttlwiieni <^
c^udé-^ilalioita? la dorihdfiwaace'du ««Ui^ibiimain^venipU
>j a^'lA9Mi»éiiadfifaaMThoina^e»t là pattia4e A^
'paiM* |uiul*ièl#Q la {>h» 'HerfiârfjUabte.'Mêiiva «prèl (pté le 11^
ninismé fdt itonibèia«0<^toiflA' ta aeoittstiqub dttus^ttn 4lscré
complet, au f ^« aiècié f(ar ëxeM{>l6^ ella a ooinei^vébiii rayi
de 4[}é)âbriiér «fâSd M «eoieore^ M Uoèble ^ inftueiidé da> VHvHtqii
elulé^ Pères 96^ trattii dè^toules pcirta. LDTsqtaiî'isaiiBi'Ttioti
{ ., • . ... : ! .,..,. i • »!<. i «n'.' '
' Of unitate inîelleetûs, 0pp.,. edU. I^ubeis, t. iix, p. :^4 et .«qq,., Voy. ]
haut, secl. il, c. VI, p. 139 cl f40. ' ' i' i
iTeitt d^olf . im tmrétfmibi» Ati la oatul*e fhumûirie^l et ^oè pvf-
cmififtiit lèsr^iSëiK^nlte jodoblitaiilii^àrigeattiâB bbmntresvliiflUh
elàr6|i^tte{ cette. fiai qe poidsistè^nJL^aoii'iea.tilafsif^'ni damtfan
miiea^ ini jdails ksr faitmleunl, m fdlans le >pof ti»olrv mmB daiiB
h'Sade\p&iumùn4e\^My qUe^&itm^ aUtretolM»a,.ain8Î i)ii«
lioijBrllaK'elië^smnanipéi ^e«bniinenter àiéikiifilièi^iéÉiUim-
U)i^ijié^i;^ti^J[Ohai741d<)tot«>toid«/inM<^idte ifaMy distihgue
fk6 4euteiHt-îa(enpiéUiUaEli«tid^ Uunappliciitidii^iaeirrjecKiè-
nail*«ib|iii9|5ili{>9M kfiirïiéfilM>cîlaUoa&:Cpéq<p6nle&i[]aril fafÉ;4eB
Pwd$eè$ê etrditf lOficirMieia^ipiié ^r Gratieiii ;un| émiydiit poiirti
de rjét«d«i4eice0rMomimepte ?,y«j(Qfii|fl&de l'-ailtkfiiltéylooiil-
fHélIfar Ja^tftfdittoaicJiirétiMee^ toi fomnilila ktm^nflliàardés
ditKreiÉ) londmi»^ da (ir^irtqs.'GhDsi: A^ écci Yof ne • ieoalàsiaattD|iieB
de tou^te^'|g<99iiH)i^eiN^iU« le&ftnaJiyAWf» éteiida6S)d^^ viofB
5«»rapRori»^îsi>vfcc/k^iiiQra'l©-'l. i^-. ':i-.<jv >;>vrrr»w- \> -^ov/l
Tbomati dimsf il^a it|M^on& jQ9,,plMA(e»8e^Uell^^^ Ua>8iul)a^ade
de^flivrei de^ilairii^jfty^ iiipa^é.(^oiif1'ajq$ii,di«e toni'mitiètfe
dan&te^t^é{àiir!ffmi}Mm<nm9^ 4^»f|WrmçM. L'9iy^è96 de iatth-
i^^anH |#ui«r^vimtftge^')§titoiiif9idfiVfu(4l> k^>daii(9eP8de>ia
fatals d'i|n#rîfnp0ftopf«i9af iMey^/it Ttomnineipeoseifas
nnftqe9oe(,ip^îpfitéti0ieno^ )fifip«rimH < i)£iai^i< ti^sûntaikrap^û
Christianisme^ qui tempère les rigueurs de resclaYîagebl>eili<}lii
.«el?adffiQl(qi»^s€iM8»j9<^^^HJ09)49tn» lAKM^i^wl cc^idaigrioe. J'u-
sure»! <|M^,e«t rijîgoweiix . 49i(Y^
' w/Wqirfi| dTOil>^qi|j #nb9n4fWift lai iPf^a4ièns$;à If f sp^il^jt^ /tomf>s
dépositaire des volontés et des droits de Dieu sur Thumanité.
cfàdd l^qu6Ué§*^itit- Thomas â f^'i^ dés^trcwei^netnëntsiisuv
fotei éfèvrdi!ile&; etdHina eorinâitôMee? de là lillérttliimialefêe
et>piM)Bl[ie4tiitet'pr^ridd <|0'4iidi|>oavirîtràvotr«n I3*^siècie<.
Ofi>èHè^ràlt difli(eilekii06t tiâ^ on^tage/cètitiu deses tonteiiipo-
rdln^ qti) >ài t édiaf^pé è '«M érdditlOD/ et diMii il n'ait* pas tiié,
dbàtftfe fbidiiu^iVtrtiiiaH uile (|fièSifoD,'toi»te6>lë»'d6nni9e6i(yat
de ¥ftp^»i(yr^ieiii à 'sén ms}êtr8iM^dûuk'SùfMm» néaument les
pld9 excellentes* peiisé6e^d^AH^o(€vde»i4ra6é»él4e8^m9ii«^
6€&M^fdâ(fqfties. n a «n quelque fiOfte appliqué ià'la<[ihilDtt>{itue
et'à Ist'thëcdogiele ^yâlàmeiqtiHt'iil^aUi^ut'vi^dwiflt^sa ^Chatm
d'^^pou^ rintérprétfltlôti'deê saints ËvaHf^les^-ateoicettefrfif-
fét<eiit^^ue •deB-ëmt)rilnti)pfaitb«ophique& xve seT^diiisenli p»
à dÊf Bimf^leAsextraits', et ifHë tanièit iliabréife, tantôt ildc^voteppe^
la <^ASéë de ^fi* modàledvtoi^J^^^M^ U* l'élève' là 'un idegré aipéi*
rteui' d^âfeti tade^ de 'prédsiOD' et de daoté; < « < . : i •
» <Ma)» peut-Lêttie^fe^tte 4€ictHné pulrtie àidesiSMroeb (Sî.djf*-
féveffles>'€k)ni posées d^étémenls bi di>9ev8^/manquje4«lte drtiAîtf ^
peut^ôtre» tootesi ses^tparMds nea>^t^l6s )raÉtachée9> qliis.par
deft UeDd'tràMragildsqijri^niaistont apercevoir rîocobéKoefiu
C'eM'làle-^upçota qui' vienl^'ia pensée ea présenoedas^sys-
tèrties dda^'tesqaotett'érodittonifdueniiQ' gmnidràlë;' ironie-
rai-je que c'est le blâme ordinaire que les esprits peu faattliera
areb t'bMoli^>éKivent''(x>ii4)Pëi ceniL 'qpi^'Sàn^abdtliiier^to li*
ber«é(tlei6ui< jugement^ ^&ài Ie( pMienceiou«lainii)dii»liislddiSif^
clai^ér(ptf^iIia'l0€(iUr0'^ Ifétu^^lie.B^croiapaajqjiie baidoo^iipe
de^Mi^titiTfaleikias pn(9»n êàfë Uakéè dai cofUréiUtwih;: ivm^i <i^
coUfriA-'Me i tmi ' nq^rocAe^nbfîi f gtiavay .il mei mf uUeratt pfts^ilp^
gil(|Uét)ie»t "dq nofnbtfe) etbdeilaTODiélé dftsitiodàkfl^queiersaiMit
d6ctènria<irmlé9J>Uil jpratad^eapiifa lier penÉ^il; donc iaiYcif).|duH .
siear^niàttvea? Dôsqu^il a«onlaieiio6à>8iiiyve ruû>jdoitril^sati^>
nit^ passl di autori, sempi;e a ^memoria.^» Dissertaxione sdpra gïi .scr^ i^uto-
yroA dt S. fcnuwo, p. 29. * ' '^ ''' ' ' ' - . i '»« ;i> .jàii .
peine d5noo%^é%wneiaj Jj^tW^^vre. jweqii"^
oef tous [les Mlrcptï^eSip^Wtjs 4fSrj>b|kM8ftphe^,fle ^'ftnKl#r
Util t pas aussi fatalement que les théorèmes^ ^)^^t(t^i^%iiq\i/9^
qu'il imhitpmâdm^^Uif'^ni^^miir^^vr^i^ll^^ d^^^Âçes
jnullifkles; olk) sii^.fiFàlfmih^ de$,Qoini^DAi9ons,jl«]^^$rt'^fiéQ$y ^
il est peiMûs de. ;dboi$ir, pwny^i.i^Uea sons j^e^çoxit^^îj^f iX^\
aillai que B069uelL> Féneiloni>Ann£|^ld atibiei)]d'>aptfQ$;pp^^é-.
imleinest ^saUL mut Au0»9Un Qt'sawDtMTl^pffflp^liM-wêiney
wtsrmoiner éi Décaties ^,eA\q\\e^ ai^aJgré Jp^epupr^n^i^omi
>rcui quiiU.onti iaiUtài ce4drtti^rril^ 9e soni g?r(^éS|dfa4Q|)itV,
outos sesiopîDioo^^iBaiiUiTbQmas *n\w a:^s.ag|.ai^tTA;npeinit à
> 'iard ties ttiidàto5Tépaudas>autopr;da.liMi ;. ^l leg a ;tou». étur;
^<>at. Aux-âfuaeiiSi ei;«uxiJlr(|^QS|il 4^'0:pyis quq i^rin^l^N^)
iJipouvaieDtise-owcîlier-ay^p l'0P«mgnpn)fni;:d() Ji'JSi^i^ç^.
vnj tvj^fâvonaldt^ lafinide AesiiiitrQ|duire.daii^.sa,i^QÇjtrinei
:*4i seul 4or t iserait . un^ i eoicetaiif^i mMsmi^ en»eri Amfoff ii
I ^ts, malgré la divacsilé de$'0pigii3^]<^'<)(ù. olleiifvrpc^qiP^,
i'bilosopbie' »e raékrite futs /dfêira neîcié6}C4>iniiie,qnti pompila-
'loQ fulgaû^e èi di^pourvae de valeur acHfiiifK|ue4{La jugeiœioti
luilaUe (fu'otidik.tloititietrtef, e^esl qu'elle €st:^Qelarg)es{fnr.
>^(^e dont les imalémuTQ toni- Courais' par. réradition> et jia
■^nste géoérale pqh le 4jhrîsf,iaDisme qui .^li de iràgle pwt -
Técjerles syakèmesyeivadiinfittoeiou len rep^ussen dqs qonr i
WSIOUS, t , î. ,-«•••,) '.ij. » Il .'I i!) j'» ..m. m ■il'), M j. >i (!. '
' lReaqlrb<)ibjeciion!qpeia;CTitiqUfiilèrYejrA4^oiiieito ptiilor,.
"pbie de ëailil.:Tfaioiiia9y.c!ei9tj qu'elle .manqua d'Oriijinalité^i
reproché esit «BoiofigraYcà icoulp<âûtl (|ue i'imputeiiop d<'in.i .
'^h<fretKe;.oar si le^ dévoila) de loulpdiildSOplfe'esidWmii^Oflni
''^ue»(,ii n'est'pas temUiau !]iièmft<tegràd'êt,fÊ^iQAfentif >eio^r^ >
•DaLN^(i9li^p(>iig.i^IeYélfidèleinefillle3iaii»tofciié6tque Mit.3aii}ii .
'ii<>ina^ cfInoMaVDta ypcMumqxie^danç iouteàles^branebo^h
')» i^hiloitophie^ j» jd6o<rme*«iMcnd.lufïp<rem^wl94tNQ)ls,.
•nlendons pas ébranler le résultat avéré de nos recherches
^'^édent^ ;• mai^^ éans lëS' os^vra^e^^de^ toute ii«luk*6y aulre
"^ est Pensemblé/'nutres feont les aéliïîis. Q\ni nofussoîl
"nuis de demauder si, dans la Somme dé Xhéologîe et dans la '
~ Somme contré le$ Geniils, le dessin général de Tœu^re na
|)as un caractère D0fgt1lîldèni^î(|û^^ilMHi jusqu'à la fin dans
l'eiiéculion^ suppose une force d'esprit ÎDConlestablef Uartiste
fl^miAè n tô>n>Jhegetfh^n}'|Kl^î^eia )K&t*T<^!^^'doie,
ni même les formes partielles qu'il v^pprocbe dans une œuvre
d^ensemble; cependant^ il sera considéré comme ud génie
créateirf/^rèdiïité /fo^il a froHsfWft ôffifed^ô ftèîlès'li^iporlions
' qui diarmt'nf la vue. ïl y àorall pliiè (ïu« dte la Ylguéuir à four-
uer en objecUon contre ^âînl TUojna& h^ yastesd^oir qui a été
Faliment de son génje, f ^ 9H^ '^' ? |!^^^^^ ^^ produire celte
suite d'excellents ôû^ràges^ si solides^ si complets, si ins«
Iructifs. il convient d'ailleurs *3^apprécier la vertu originale
rt^Qne am^r^ «^r.let bruit qu^eUe a t«iit^ fui^.lesjtimf)^ <)u>lle a
•laissées 4svB<^ l'tiistolrei i)an4esi6Qrvîp0a<|U!eli^a'.i^o4WtÀl*£^
. .prU bttmain.> Or^ 4ouft ce' d6mie«\ wappicKt^ \peu,t}a^}alèiDes
. ^))bito9ûphi4^es| même. parmi les^plus nv^ntés^ ^cNi^wdxatfQl
. .k cokmparajson < avi^ ila doctiwa <Je ol'Ai^gf «de^. KEoçAçy. ms\
i.hqu'on le.veyirra au.livre/SQivaqii^ioù iiQV9(RaQ9A|eii^
^ i^esidiverstis.de rinflu^no^qMQ It^tborni^me OiOxeffQ^i.f
il!.}. ■•.... - ! u:-.. -'...{.r ) -i'"î .'Ctt.'JôLkbÂrir: •
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, ,^'qf Sf9«9ff^ 9?n(fHMmi»||f M iSHîHGAJHW. : j*! 3
L'WSCMPTKIN 'SYR»<aiWOISE K' 8*-IIGANf0ë,
"' '» ."" • \: :» •* '":"• •>,.!! ^ i' ' .■ -■ -- .; . .11}
.MONUMENT NESTOBIErt
' '1 *■! • r. •'.<■' ••: . ' .1 ■:.) ^rrK'. h ,:i;. ;.n ■ ; » ; 'n ;..i i ii-» i>
bale, d'une traduction française de rinscriptiou et des commentaires chinois
'ârii^ùeli éfe^tLÛâtMé Îfe(!r;âlfi*sr(tu4 tJe'^notè* phltolt^l^iiéa et htetofi^ïiies,
■■'^:-' . M / ; ' -j • •:■■•, T'/Ti J ! • ,■ ., ,,• .,j
\M le^èttr^'ileB Jt»hâ/ei oM'^apsldoiUe compri&tôulet'im-
pbrtefMëile^ laiâi'^f^tûtîôn de Nfi<^f^^^ pmir Hti^ :
D^ffar^tfj'^l 4efmthmaêiUd9 tit^oripliônimioriknmide
»Jhiffùn^l^ rOiitMe é'Vinhhdtmion éé A» tW^^iréM chrtUeàne
m C/^^iji^5 te 7^i|/èfMf de nmfi êre^JUmteMtY^ ditoùïé ^^ec
ud tel ^4fiû iMtifftae6X)6jectién8, efl y a établi raulbentfcité'du
moiyumeMft'Burutf^^i' grand 'nombre de citations 'extraites
d'ai^^/4Pf .qbii^ois^ tous traduits pour la première fois^ qu'il
D*a laissé aucune place au doute; et^ en effets aucune objec-
tion ne s'est plus élevée contre celte authenticité. On peut
dire que, grâce à ce travail, c'est là un fait complètement ac-
quis à l'histoire.
Mais le savant sinologue n'a pas cru que sa tâche fût pour
cela terminée. Il a voulu donner une édition et une traduc-
tion nouvelles de la célèbre inscription, et on peut dire qu'à
cet égard il a produit un^yrji ^hef-d'œuvre de typographie
cliinoise, et un modèle parfait de traduction et de critique.
Nous allons décrire les diverses parties de ce bel ouvrage.
Dans une préface de xiv pages, M. Paulhier expose qu'après
avoir donné dans son précédent Mémoire les preuves extrin-
uques, il a voulu exposer les preuves inlrinséques de cette
authenticité. Ecoutons ce qu'il dit du monument lui-même :
' Paris, lUiralrie de Flrmln Didot frères, flis et C*, imprimeurs de llnstitut,
me Jacob, â6, et chez Bei^amin Duprat, libraire de rinsUtut, rue du Gloitceo
Saint-Benoît, prix 10 fr. et 16 fr. avei; la planche de Hnscrlption.
' Voir les 4 articles dan^ les Annales, t. xv et xvi (4* série).
h* SÉRIE. TOME XIX.— NMli ; 1859. (58* vol, de la coll.) 14
MhW cà^kxèh hlléleu]^. hfetôrique et littJraire, qu'ij Drësente, Le premier
nmi(V99 mnoniUia id4fkU;i'kIetiidacMÉlirié*ddfi^ '^Ipèisic 'fe ses bropai
leurs; ou que la toriiiqHfl|rtj(i|Jrtt{feiviï(»fJilâlttlli^û^
ItM Arji«8f .ttJi>c4wa«^lk>tidattkJùer^«%ôbiè' tha« ffkîrîeiiR ' *rert»Si
((àin Toularent lëguér à la postérité (p* v ).
pronoiiciation et de sa ifftdwqtJ9.i»;iftUB»^,«)u,|j,nfoi,n«,jrti.
>ii>.t>.fi<i>ilijih t/l'iiin
1 .•■<!
«♦ lllll'fl» U'M"
>.*.'îl ••-ol'l M'.» i!li')ii!L 'ivj ')!> no •♦
B1 ).lj[.,nj '1 ,^.1-j . lU' Uyi Îl'-J
fioil i.li.j »..' n<>' «ih . ' I •n^•',^ -.fT'^'î
i'i 'L"'!- PI»"'* '-•«■^■j lu il"ï M^'lHi'
Koué
> U'-v-? un , >i
lieou
îut ■' ni; J-:
) '•' j'^. ■■ 'i.'i
)1) !!') ll|> «'V'dw
" /IHifl II'"* K
/ :f
.htoSiiMl nifkteff-t . 1! i>. fl i<if<.<f •>
!"(i (.!■.•* iq i^: î.l I ■.'
r. !>
I < J'îhii*, î » -îi; <i
^;: J^iiTarMPtiM9»l9i9iiLtgia)pBéîiàgptéi>io^ ^'mUr^V^^Ai^
«ucBoqJittérato latine;. -fM> noiTfbneiislss)'iletes h1«tërMuéS'«t
du mot à mot, et d'une traduction un peu plus paWpfiriàfil?*.
•LaMSfHaepde) «ou9r.ai été touririe'^^^Mt ^ «irt^ïîAW;" WiWâ'iédait
^ toîr le. i»«aJto. fc x.i, ^. m et 18& (l- .«rie),.,,., ,, , ., ^.„„, , ^, ,„,b
qiie teirips ép ChiO.pl ]^l);e>8i/cQnîiftft,pgj^^^
CeUddeM. FMIèiéf'Wât'stas cÔNtt^^^^ {)ïùs fldèlé ^an^;;^
btta et plite élégarite' daqs iç. fratnjaaîSp l^pw ;»wriwstdé3iwé
reproduire c^l^'tj[;^uf^tioi;i;;, I7)94^6(i«i»e .aattroU àtve sépapée
des 11(^,^4^ agp0tidice$ l^ùkVêC(knmfmgtvênt^ «t cette ptlh
lriiqaiion> dous^ aj sembté'mi pM'léfiigiâe poùf tiôlré téçti^.
Nom y avoWâ rtràoilcéi àti mdlfl8.pôij(r ;le Jm et flQÛs
nous conienlons de renvoyer à Fouvrage même, que toutes
h» JHblidthèqtiès ides ^t^âi^ iiWf^, ^'^eën'é^'des 'maisons
d'éduea(Koir^«0eolôsid^ti^uk ^Vàà CbitîWitinaû^és réligicfises,
éQiBart Jtasdriwèlif lëtafe fcrtilbfeùéfe.-' "^ ' ' ^' ' ' ; "^
£d attendant, nous all(klfa IdJtéi'léi'^tféli^^^^^à^is difta-
Mlyu qu'en dénne JM. F^iutl^if^ datas s^Préflice.
L'IosciipUon se eom]^ de 4eiiX4)ailie8 iien dstincte^ :
La 1'* partie eajL une espèce de prologue oa de préambale en prose très-
concise et en quelque s^è mopumbWtale, (tonte^DÏ ui^ exposé historique ra-
pide de In teneur et desiiiitécéd^nts'ne la doctrine nôuvef e, de son introduction
eo Chine par 0-Io-|[en, fç^re aérien, «ons le rtoa«^de Ifempereur Tai-tsoûng,
ramiée 635 de notre èrerstf^ phases ^ildrsesf subi^^end^t près d'un siècle et
demi par cette méikie foi nouvejle, au sein d'un grand empire, et au milieu de
plusieurs autres doètrineê Hvales qui eberchâienf'à ^ produire on qui se dispu-
taient la préëmineAce (p. y^...| . . „, : .,.,. .^
La 2« partie de rinscrlptlon est un chant résumé de ik première partie, à la
manière bonddhiqoje; c^^un |iyni|i« en vers rlnSte, eii l'honneur des empe-
Rurs et autres personnages. « dont les do<^rs de la ' religion illustre, aux
M if^i0pit|[||sri>l4n^ v^j^jttm 4^ JUc^faHitf eli9HllflP4Mf«ll^f(klhP ëdtM
• i la postérité par une inscription snr pierre, aussi durabl4i|(lii ltlVô<Mf««mÉt(li8
illêié*,'jkBen«e»b irui^r^lo^'iit ««iitifcfë W^f^
t9a^t<t/^Ml»nf «c^^lf it^^^^ivttfrsn dMiriAflf«ilfl)c6df' l^iébitftirèUrfcfiles
eiinolsd^afurd, en lnà\qnBniV(m^ ai^pe
deFanoée sidéÀlfiJ^tMrc^tiiluénie^du inois dans lequel le 'monument fut érigé;
làOlàtëi i9H^ef^t)ià^ké^, md* \*Mi^'àe!i'\^Çi<^ëMmi^'^^^ des
fifMfV]«9i8ls)^tl49iiéflBikiM,if lesideiU'^ t^rfâileiÀâftilh-
» . f,yplr.(4iwî<?ikrf*f¥«W Hre|iAf4i»ftaitibl,ifiÈ>W»«lW«iv<tkqfléliiaei-4é-
taiis nouveaux et intéressants sur les, différâtes jpr^je^tiops dt^Gh^^i^U^me
danslaChinc et dans l'Inde. ^ ' '' '• *' *• ' '^*
< uM. Pniitoîw, dafia sj^ n<^te^r rfqnpQ,^e,npnjbr.emt .dé|^|^ sur
U laedlrede riABi3» .9^w.fie/you4riQf9&.piA*<lii!i^4^e toutes
soient à l'abri de la critiq^^neArarijcqlior C6U«s,(|iiirC0iH:ar^
«soi /^sMjliquQ leô PPMÂowietVi«lel0u4î$6al'cpqverti au
cbBiaUaiM9iiiei) pt,iqwe.M„P9Mthi^ WPcbe q croira mo prélre
4>oiiédhi((UQ;.caaîS'el)^$.^pjt faiM^^aii^u^/^ibonii^ foî|>arfaitQ,
etjift fplupaf l ^aéesi à* dt» sowcefi jusqu'à ce, aiofnent inoM-
. tewes. C'eîil donp w\ aiçnice rwdu/à Ja^soiews «H te./çflHq«e
liistorîqdKB 4|ue.c}e l^s. produire, bu ^n4i4Mf^ot .^f^ soMrçe&aù
l!oQ; a^puUa, /elLeo |Hil»)i^iU le:plu$r/9WYan|,lei(ep[t^iOrigipaI
'i AptwaJatexteile Viiipiçcipiiioni.Mi Faathierdfmir^teficûrele
texte syriaque tel qu'il eixMte;8ur!rifi^ripil|ip|i> qt pon^^aqlies
noms syriaques de 67 prèlcps etleups.noms chinois; plus,
24 autres noms de prêtres donnés seulement en latin, par le
P. Aîrehe'r, qui iesl dmwépat* Asséntetii de ïéï îlYC*lè»lh'ienïés;
te^roHiè; qite' M^'^^awHiië^' jAge\'j)eil''#ort\WV'liâfr(fe est
'plus que t}rdbàblfe qx\e le' P. Kircher tftait die eé i^nio^vinent
des copiiez où fec-àiitiile qui non» nianiûfsent: » n
= ' Après ciËè détàîïs; «h Irôu ve^24 pttgè^ de ^m j>Wto%tott/s,
c^t\(lwk et hî^oriitiiés' (jUi é<*làîrdfeseAt dés ^^fctè èxtWhie-
mènt dbsëurs'et deJîdafS de ï'hîslbli'e, sôît du chrisfiahlsme en
Chine, soit des opinions et croyances ^religieuses des Chi-
nbi^.* ' '!••.' *' ' ''•" • ' .'■'•- ■ 'titij > ' i' t j Mil i » . •
• ' *• ^ »'■" • I -'j. TfiM(iétilMi^èb«linèMtail'i%«hMol8r«''''-'ti -.n»/
,, JSpD-^euleRjenJ ,les Chinoi,s ont, consigné dans î^euf^ livres
Vinscripliqn d^ Si tigon-fou^mab» encore ils l'ont accompagnée
et celle des diverses sectes qui ont été mtroduités dabs
' Les ÀnnaUs ont donné, d'après Kl^cti^ri le«.|ionis,^yce^ ^T^^ ^9^
très, t. vu, p. 164 (4* série]. . .
f t
Fèrapfmiott \1>tt qiié lyiémê'erif i79Ci, te» -auteuî^â éliittois
fï'èo 'tfVtffetîf ^U'ùhë' idêe1rëâ-su|)erfli*ie)l0;1l W bon cepen;
ttentUc^'CidiMÉtre ee-'^ttt'rfe ét/pensaflerrf, eton'aîine àlire ià
traattcli6tt'qiï'ièttd^t1ëMi'Batt!bf«f: ■ • ' » ' = i i . i,i » >
UàM ikti'âé^tiâèv ^Aplh^^^^f'^' It^ùtbier ^signale dd domi-
nQlùiâ^rtknMTlt pak;M'/lIUèaùfafitfih!i; ci^rhrhe <^elaest
juste/^Iès^ Ffifppot*ter à Jfeats atitetirs isanb ^ue le niji'^nlé-dë
9on-livn^'ei!i fût dittuirmé, et ^ V auf sfit gagné lud^mêmedè
n'être pas responsable des inexactitudes qui s'y rencontmoft.
Une '- tébW ' \Iés nnÉiiëVei iires^hiëri 'AHë i èi frè^omhtode ier-
nritïé I^tftrâgt* elèwfadWte^lésfrécherclledl ' ' ^ ;^ '' »
, 3. Planche de ripscription.
M,\P3Mtiii^r j^f 3'.€sLpas.bornéÀ,dpi?ner Je.lfîx^i^ .cl^i^ofp
avec; i^ïfp . jtraidpçlioft . Jitjjér?lç„ talipe , :f l, ^ .^aijjf aisç^, papç. , .pap
pag^v. ^ .«, ^epvô<JKii|ti j^WOf i^ (lI^ÇRcriptipa .^r . »fle. (^pM^tJ p?\gç ,^^
facsimile typograp^%y^^,^l,.^.ç^ i^^iG,^,\lv^ a^joi^t le$, qoii^
propire^,l^y,™w 4..fbift0Wj .tel^.qy;i^;Pntitè donpés'pa;- le
P. Rifwherî ,4afls4^ f[^,jsi;mfe\gX9^\^,k,^^^
j«:(Klu^,4sïiHslç|s,di;vcir^jou,Kr;»gesi qMJ, d|çp\v?i wttjE;,épp^I\if^ 9^1
doqné.içelt^^jjfljsqTipliWr.f JL^. ,i^ouveU^..fi4U'QW'. BuWiéç^nPjaf
M.Pauthier est et plus exacte, et plus lisible, et plus élég^^^t^.
Nous devons rai^pôlar ici qtAe les Ânnok$ ont publié sur ce
mon]amenf, en.susdece que donnij ici^ B^. Paiithîer, 4® la
forme de ïa croix mise en tète de ce rhonunieot, donnée par
le P. Bpyrp, dans sa Gloria regni sinensis; imprimée à^a fin de
sa Flora àinensis *. — 2* La forme donnée par le P. KlVchci*,
sertïb'lâble a, celle qui se trouve sur le lîlonumenl qui est h la
Bibliothèqutj impériale,, et reproduite ici par U. Pauthîer,
daas leur t. XV, pu soql aussi reproduites sept autres formes
de croix jat)onaises,, bouddhistes^ chrétiennes, de ;S. Thomaà,
el cônstantiniennps', -r 3*» Une auirt^ fofhle tin peu différence
de cette croix, due à M. Leonliewki '. — 4*^ Enfin, une Ytie in-
' Voir Annales, t. xii, p. 149 (!'• série).
' Voir Annales, t. xr, p. 122 {Z* série).
* Voir Annales, t. vu, p. 1&4 (4* série).
tmvmreén tempte-tte'^-npn-fou, où se troûye placée en ce"
raomeni même rin^ç^|)^,i^ ji.f r^n. Ir^^rl
En ûoissaot celle notice^ nouajdevons dire que cet ouvrage
de M. Pauthier serautile^ non-seulement parle gran^^piunbre
mière apparition du Christianisme en Chine, mais encore par
les facilités ^^'i^Spfymy^^^t^fffii^ropl^ef^i^ d'étudier
seuls la langue chmoise. Us y trouveront un guide bien corn-
rtpde pôurj leurs essaie d<j tràducljort; cai: ils auront sous les
yeux : 1* là prononciation des caraQtièx^.;i^*^iJii ti;a<iucJli(^llW'
térale, ou modèle^ pij^ojjj^ppjjqnif if s.^l9HjfiS,les règles de la
grammaire et de la syntaxe chinoises. Cet ouvrage leur
tiendra donc lieu d'un professèùFel les aidera à comprendre
les règles V^osce» par Âbel fiémusat dans /a ëFdHISnaire chi-
fuHêêiy bleo< couiie; hiea Jncdmplèlejil^iaiVI^ sédleiiUë^QMis
ayt^s en -français.- '^ '■ '^' • -.•-r. . .-n/o ^ ■ . •• : .
*/Toiri4nna/«, t;VlI.p/i^J C4«»érieJ. . ' , ,' .
w\ ' .*■" • i , '. . ' » V ^'' ' ■•' ï ...•'"■' A ■ .1 , ^ " r ,•«•.»♦.'" •
«•«;. ..i«» . * /< . t:»' V 1 • 'l j <* ' . .'- -f.. . c*. '' / U'»'.
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î'- » 'jli ' . ■ ' ,' lÏMr. lU-:'»''!-:. J'il «'-il 'î.tMl 'Il 1 ,'. Hj.IHIi'I^
.- • .iV; . ' ' » '••.:•■'.'• 1. -I ul j. . . I' ■ .' I ib • ] {'<f ! j'i » 7..1 '
!•>/ 'Je ■.'..., '. ; )m; iii' ry.lt ! •! ' . '<'J 4 i' '• ,' • 1-1 .'> V' i.f'v: ;"*'it «.n'^f»"
*M *\ 'ir'.b-'' Il i '111*1 ■' . •»ijl-. i.'l: b >'«1'J ; ' o' *
.1. i I. «it.' «1 M- iw« 'il" I >/ 1 ' "'i « icrn .p^d».! i.; >ln'.^
àlpDâben<(ûé, la ])la^ claire, la plus facue, la plus commode, la plué variée
«tWplAi*idiÉhillfetfe«de»'thë6lô«iéàr • "'• "'^'^'•' "i'»n'"M ^'1 ^ • •''•'••'
Il I Lj 1 /(Ml l '► "•'!• 1: / 1 >/•.'.»/' ♦ « 'I» I i M ii( "Ml ; ,•
• . '.',.'{• ' .. l,.- ! U ' .1 I « !"•)"- .|i"l l.b !• Ifiîi 'M-'i. I >!.' • t
J>KViOrt9fAffte-DB STA.TiaTIQU6,RKU6IEl]Sfi<ET ML'Am.ÙE «ttOn
FIER L£S DATES, contenant: 1* des tables pour ea/ctt/9;^f(^ia^ff.fi^f^9^
iifeat des Papes ; — 2* des reeherch's statistiques sur la série des Souverains^
Pontifes r-^V^ifé^'^otfbns sur la diplomatique pontificale; — 4* la liste de
tous les Mques de France depuis Voriqine de àu^ue siéfc: ;- 5* la table gio-
firapkique de tous les ivéchés anciens et moilernes du\nondè chrétien; -^é* la
ttaiistique chronologique derinstituiions monastiques ;-^t* latabtegéographiqite
de toutes les ahbayt s anciennes et modernes de la France ; — 8* la statistique des
icritains sacrés et ecclésiastiques, depuis la naissance de Jésus- Christ ; — 9* to
statistique des Ministres des cultes et des Ambassadeurs de France auprès du
Saint-Siège; — 10* la statistique des dons faits aux établissements de bienfait
tante; — îf la statistique de l'instruction primaire, de la justice criminelle,
de la population, de la mortalité, et des finances de la France; — tir la sta-
tistique particulière de la ville de Paris; — 13* Us pesanteurs comparées des
principales substances de la naêumy ♦> imuîeur des principales montagnes et
des principaux édifices du monde ; — 14* la statistique des découvertes et inven-^
Hons; ~ IS- def nombres utiles ou curieux, et, 16* U Traité de chronologie
titrait de j* Art de vteiFna lbs dates, des Bénédictins, par M. X***, membre
de jdusieurs sociétés savantes.
Après cette liste des 16 traités qui se trouvent dans ce die-
tioDDaire, il ne nous reste rien à dire sur son utilité. Elle est
assez prouvée, et nul écrivain, nul liomme qui étudie, ne peut
avoir un guide plus sûr et d'un usage plus facile. Pour notre
' Prix : ^ fr. le vol. pour le 80UM*rlpteur à la collection enUëre, 7 fr., 8 fr. et
inime 10 fr. pour le souscripteur à tel ou tel dictionnaire particulier, 52 vol.,
prix 313 fr. — Chez Migne, éditeur, rue d'Ambroise, à Montrouge, banlieue de
PiriB.
' Voir le précédent article an dernier n*, cl-dessus^p. i?7.
paitr noua avouons que oam l'a^oos contiaueUemeat «d
inaif»9«.t qa^îlâousépaiigm -beaive^iH^ d^ temps et de iieine.
Quelle niasse dé volumes ne fiiudrait-il pas avoir, et compul-
sefj, pour Trouver toutes les notions qui sont réunies dans ce
petit volume? Nous devoos cependant aîpiiter que^ bien que
Tauleurse soi L servi des précédonts tfavaiix faits sur^bscfue
matière, il a lui-même beaucoup amélioré les ilnalériaux dont
ila (ait usage; on voit que c'est un habile homme;et que cette
matière lui osl trèà-famiïièré. On devine facilement que c'est
un^ve bu'plùlôtùn'l)h)fèfesètir'de Wcole'rfé^ i^^^ tiu-
siedrâ notes ef tjiielffties dîsserlàlrôns'sfôht jointes à chacun de
ces' divers arlldës. Nous pouvons indiquer utiè hôte de W. de
WailIrsUp ta daec dêSÈiUleidèCltMêktr/A ta stafisfique épis- ''
copalè, nou^ eussions désiMêVibdex' Oés lévêdUës 'et des évêques
delà Pi'adee: Nôds dVôrfs étippïàé hotrsl^^tilètÀes par un index
maftufecHr à éëttè làfciîrieVel Hdité'donsèfillôrtî5'Séfeux'4di ont
ce S^hï^é, ll'éri i-à\h'â^ rfréh^é'. C^t^ piiîà fco\ti¥nôrfe ^ùe )de tes
chercher dans les diverses provinces ecclésiastiques^ — lalistc
de tous les évêch'ès du Àion^e chrétien, celle des ài>bayes sont
les plus comj>lètês qne nom cônrfaissldiisi Nous'n^vohs Wetf
à ajouter à cet eloge^ si ce nVst de relire le ti^re^ que nous ne
voylpfts pas dpnoejr upe secQudc? fois, .ep èouméraql tpu;g^ies
trakéa qui eatrant dans cet utile dktionn^re. >
, TOm^X, coa)pren«iH 1226 «oi. — tfihj. PrU^ 7 fr.
DreTi0^i?iAtRâ if AI^ECDOTES CBRËTIENNË^; péitieé éànt les aànuier
dt ta nHgim, yfcmt leé éiterûBt 'tib'' ûti ttrilUs; daiïi la vxOèurt ateéVèput,
daÊÊtrlw <mvra\ffts'lesp(mimùfHtim, dans un grand htmifté d^àtUns reeueiU
rew^flr ée trmtt édifiants, en/tn dont les histoires profiinêt, anciennes et nuh- '
dvnter; fra^^^isH êi étiim^itâ; ptôprts à enrirhir imites fis fatfuHés dé f esprit
it àMtntlifièriouies celles du ttènt; par M. T'Wbbë VwÀ JotJttàMitAtsb, cHdttdàMf
hondrafrè de Idmoges, direeku¥ de fOËàvmdéb' Bitns Urhsetde ta Soetété
de Saint -François Xavier, de cette ville, ex-préfet des études, et prtifesseurdt
Mér0tere au M4min(H[irfi f(ti Jfptat ; auteur 4?uA a^tf^fn^Ri^bry!} 4'oavrage»^lasA
aUpj^'^u d'éilucaMoiy^,,^.^, ',,,.., ...■..,..,:, .r ,
Ceci est en m^nie t|9mjpp ipo Jtivrç (]e iré€réa(fon,Kl'inslrae-
tîoB..e4 d'édificatian«.M. )!abbéJi>J]iMRQ^aM4'y aréuni, en effet,
une foule de ytra|ita4*biist<^ire^ a^eiens et môdierjoes, et même <
cootemporain^ij .qui,coi:^coupç|^t:^i^,n,çei triple but.. • .1 i«
Goiftne U Wû\tU^m*m9\ sttnidoulei lea<TCc|ielki éB^eB'siarwM/iiiAiiiQCDt- '
pas^oo \élffUÈû/^U pàt €ébt«fne8lttiiifi«,^rétfMtterttii)iiroe <^m«jrtltin>ÀsHble^é< !
feoiUeler ^n ^uclqna^ iMu^ to.<a«liiMâ dtftplDqics<aè'le8iiiuUèi%fl amfct :
u milieu d'une multitude de choses ^e plus souvent vi^es Qt insignifiances, noua
ifon» fiait nos efforts' pouf grouper, autant que possible, à la suite d^un'e courte
mtiMka bri idlMéHptldri'd^tAi dogmëf, d^he VclAii; ùmiéi tes WiiMrèt^ Vrél^ •
meol^mieB :|Mrlé:ff>hd.0t '^ fai<roMue; <|i^ i^y TdHtfdtmti M ctiri éUllIll'. '
épafpe^l^i^flfaiy^reuXT^IO^t^^l^ifH^^q^ Holrd jtaU« (||t •
matiértaL te lecteur frpuvert ipuné4i^t^pf ^r^ j^ur le s^yiet ^'lU^ejfvie d*éta^
dier ou de traiter, quarante ou cinquante pages choisies (p. lO). "
rauieur, ,çt jLous le?. ^eple.ui:s, fjume^OR ^riçii^f^ y tf ppyerpo t (^ç, . .
quoi in^ress^rjeur e^prijt^iqlen.rnêJB^ leinpsrfq qu(?ii Vor^er..
etrédifier, ^^ praires ^nip(ïrtifcpl^fr»el,iQus çeu3{,gHJyoc-: .
cupenl djB (^técbiso^e , trguv^rppt purchaqiip dogme. qu'iJft
ont à toseigner^^e^ chf^q^e \ei:tu . qu'ils o^U à. expliqiier,. 1«5 .
traits les plu5 prpprçsàle^grayer.ââos rpsprit de l^i\r^ é^èvçs, j .
Une Jqô^e iks^j^afi^rej itrè(s-bitin,Jtfj,l,ç, les .aiflepa ^laqs Içijjre
recherches. .';/ ' . ., ' . , '
i;OBSi:s ,X et XI ; ^ Paris, ^ 8'5 1 , prix, 1 6 fc. ' ,
DICTIONNAIRE D^lBÇHÉpWGlE SXÇR$E,^çonfenar\t, jfqr prdreafphaH' •
*iqw, des notions sûres et eimpiètes sur les antiquités et les arfs ecclésiasti"
î«ct', ï.V'^.tV:- tâirt'hUêdùre^ïa'sculpïurl'f la peinlure, lànwsaîque^ les émawf,
la ttJyoïa pekh, rùrfèWeti^, la cinimtque, efé., etc., avec dis fUsûripixoM' '
rt in instructions sur VédbtUsemêni et'lk résimtrtttiàn 'dês autels , l^ foiàt '
^Jftismaux, Us chaires, les stalles, les lutrins, les tables de communion, les
^essionnaux, Prs rërfièréf âk eouteûr;îéii mm koûré», tes^^f^iikents ecelé-
fi^iquu', en un mot^ fur tout j^^hj^ts ,st mo^vmont^^el^ifs >à, Uj^ciançs
de r antiquité ci^rétienne, dans ks églises cQnstr^Ues avant^ duratU et après Ui
«ojfffi dyjg; suivi <f un Résumé des caractères architectoniques ou d*u»i Coww
^oichdologiff chrétienne ^sppliquéc sunout à Varchitêcture de» éolisest et (fufi
tableau raétbodlque pr</fr€ 4 faciliter l'émàeitaisonnée de lHar théologie sacrée
à Faide de »? maifir^rei U tûMl^j^msemiblp^ ^r des gwvure» »Qii>bre«w» .
flhitfiexéciuées^ par |t A. h BpfiBASSÉvChim>ine de l'Église mff rropo^t^w d<V. /
fcm^Mc,, etc, I ' i
Aphè9fr\xyîr été longtemps hégligée elrtiêtne méprisée, Far-
chéologie sacrée a de nouveau pris parmi nous le rang qui lui
coirîiéftttil;' k attcjuei' clkî ë urt droî* îttconleslaM^. L^arcliéo-^
Jogife ^recquei *t païétlil'e crtilfeè'rve sahk doWeses adtiîirafeui^ ■
et mtmé ser cftlhiotiàlafete^ , et loin ■ dé nous de' vouloir lui '
ôterle mérité des! brlltertles t/tialifëjr qd'ellelmotttre dan» '
les nombreux ntonunietftft, soitd'arcbtioclurêi soît de Bculp^
tSA NOUVELLE ^VJ, yi/WCTatBftWtlMÉOLOGiQCE.
tn^Çi^W j^HiyHsaa. cedtefit.ilfMs^ni «'feM enfin tinè pldcè à' cet
aiilff&art, qniy né du ChuisHânfeime, sorti de la' toi et du cxBur
de nos pères, est différent sans doute de )'dJ^^.Sr^>.^^ 1^
surpasse en légèreté/ en cap^ice^ en SYmbolisipe, ^p,ipt|{|)j^n
et ën'éfét^tioi^. Connaître ron^i^çV^a.fpr^i^».ie^4^yç^gper.
ment, le symbolisme de Cet art . en étudier les secrets et les
perfections, c'est ce ^e dûit désït*er tout homme d'étude ou
de.goût qui passe devant nos belles ^tliédra^s, tout chré-.
tienv looi fidèle qui prie dans nos églises. ,,,.,. ^
'Ot*, c'est pour ràidèr dans celle étude^^ei luipicilîterla €om-
0j^èhénsibn de ces ctiefs-d'œu¥re> que M* l'abtié Bourassé a
f9i|ki^a4îctiDonBire. '\ / '. , ,
. Uadenoe rédactecirs. M! rfuênebaulf/ën a déjà rendu un
oéhi^té à^e2 détaillé, et Ta fait suivre de quelques notes (tues
à la grande connaissance qu'il a dç tpif^ ,çe q^^ .cf^qp^Pf^f^,^
artS'Hû' rtioy^'âge;no^^^^^^ ..^. ..
Mate'Hoiis'dfevonsàhnotèr ici les. divjei:se;s,cçf^v|^^
répâfdtiê^vt^n^ c^ deux VotumeS; et qui les complètent ou
ea iaeiltteiil l'étndte.
' 'i^^Lme dTptikbétfque de^ saints et dc^ Ieui:S(ea;U4^piQS,.a|^.ixiqt itmililémi*'
'2*'lAti mot p<i/f(m, ceux des Églises dç FnM{çefl.deJfriUia«sei(i4.4w!diwenes
cèillMflès dliohdmes et dç femmes. .. i . » . » -..I irn i. -
"S^ llé^ihé dés caractèrç^ arc]iiifctQQi<j[9QB^.pH^p^^,CQIin,^'jUïd)lk)lQ^6 ^mé*
ttétmèï appliqué surtout aux éçlis^s. , . .■ i. . - . ...
^'f** tableau s)noptique des jcarajcièr^ p^pqpf^Ul. (^e« 8^]^ d(»Khiteçtui»«a-
d)if^hèlît.s siècles du mov en Age. ., , .... i ,..;..■.. ..
'S^i^ahleau méthodique j^ro^re f (acfUler î'éMvl^cftiaQfU^.^ i*f^ph^iQl#8i«
«rfh^é'if rildé dé ce lotion wre-i" ,., ,^ ...-...! 1. 1 ■{.*. '«m'- i ..••• •
^l^iîpi AU V;UAbè BoMraftséia îiMéré le texte el la ivartnMioB, de
l'ouvrage si curieux et si important, ayâfftl poti/'CIthél't' '^ * J)
friôf^é^ formant Une, èticycfôiied^V rnrt,ckréiieni,jmip,iiié^
ayeç nombreuses nt'il4^.cês;AotessoDi un 4^onipIéiiiin(ilinéce»^
ss\in a icauvre de TutopsiLBy et formeolt èoimtnë toti^ ih>âtél
^^ u-ij- .-o ' "'i " ' K '-î î'I *^'» "•'-^'•'' ''*• ■'"'»>"'' ''• .-••;-;'^-i;.î'^in^ '■'''
^••tobliôgrjjpWearchwlo^^^ m% ^ ,p<j^t^,4^;ç,Î^QJPrt^t^.4^tf^%^
auttufs qui ontlfait^ ^archéojogiç^ ,,, .,^ , , , ,, >,j, ,,,^^1 .,; .„,n - *i
"è* foie albhabél^e ^e? aùtcijrâ, pû^ ^aj^^çe, d|cl|<)i^pa4rÇp,a3P^c riQ^j^catkA
des endroits où ils sont cilc8« ,, . ,., . .. ,.•••.« v» » .. .t>j ..v» \" .'d"*-
l WoliiJimofc»; «.' ai v^vn (r-sëriè^.' • - > ■ •! ■ -'■'•'> i - .1 - ■• • ••
toat de fuUc .si le monuioent au jl connaU ,oi|.ftni'|| . (^^cba a lélf cité '^ai^ be
1 '.U-
JO^EnftBftè€*Wl)feaialj^queeta^^^ ^ ,
«If
Il •(
T0MK XIÏI, Qoç[iprenaïit im cof , — .^$5?, pfte r ,7 fr- ■ ■ '
torma ei figures usitées danslehhson^^d€S^fj,(\\içf^^ çf^Af ^^chevakti
rie, les marques des charges el aîoniles^ les dmemenfset I*ori^m^ dps^affif^
riàii Us »J)» ii\iHri«k ' ^Iht MkVhms, et. )' 'avec Xn grand! nor^hre deplancfk^
^(ffssnmP^'liWr.ifylarMotft'ef derJûlàUiét, pélèèi eCprotîhcês de France;
par Charles Grandhaison, archiviste paléographe; suiiii dt >PAëH^É' CflAtV'
NOLOGJQUE ^édiu, défjaraffpns^^ r^fJU^^t^f arr4^ ef If^w ptOAnteidei rbtf
dePrànctde là troisième ràçe, concernant le /oit, de 2a noMme;,Dar I^: ^4 0*1
ll»oor bien ftirte sadsiif fc b'ut' et ïiililiie ilè'ç'e ■dicÙoniiflirp»,
ooas ne pottToris inieux fàirè ^uede traDscrire.|e&,)jgf)c^/;^ii-
yantes que M:;dè^^tft^iia{ji'ài1pn;a;ipis^ ,,
Ce livre a Àé conçu dans le but de faciliter les rechere)|^ 01 ^*$\vi^ le irai- '
Tût des archéologues et des ërtidits frapçajs^ qui. cha^ jour, rfjpçq^trfj^t ^aps
les châlifeaut'<itl6é ëgftseë; ^î^'lës fal^teiiuy, tes'armes,' les câchêis, jçu^.pfeubles
et If» mbntiftéfiflB éé «otite Mi^,' dcis' iîrrifièrrieë ^anl^ nombre.]^, |^(tl, 9^u^^^%/^,
Is langue du blason, ces figures hëraldiqueB (liraient' le noni et le. tei^p^ <^s
fo&d4tdo«8riott'tfés^poéfeé^^t^'ldf''t^''o)^ïéts'd^
elle'
bot 160! atfli»e <|ue cèlbî fttfàfriïé kiijbifrtt*ïràl'j)arHè8 ëspritsVslud/e'ux, Cp^ ilyjrp^,.
en effet, destinés à donner l'armolrie d'une fàiÀlti^ ièonnûe, sont raneés par
oidre fif^)i|i))||f qM M ^ rdcM^bès^^Màgëet êntaitA béA>i id^tk uue ^cmi-
tionlrè?-prop;Lff^e^tf^^faç|l/Bvi. .hj,J «...|îni i^ l'» /h îi'Uî' i-' •>i:i". ""' '
servir
âm oittétUniieufaBli»éulll^«kivesti|fstlén; t^rairnié HëiTîié'tièoV^iiiiiyu^r sf
^^fm)f{ 0^ 4<» tan(;<Ve m^vrf' ^ tknm^fii nupéàmY^e jiu tfMHttf <dkiis Tëi^^
▼rage qu'on a entre les mains, Il arriTe souvent, qu'après de longum^emWi
inutilement passées, à tourner les pages de plusieurs volumes, on jette, U, de
à^mûé^té^rti lë'RvWfeiiëh^îcaà nitfî Wt''filriVè''Vouvent; él ce^^^
rience personnelle ton*-- *....-.-... ....-i^i-.Lwl lU-WJif J'iSii.L^L'^ïîl;'^'
na «erateni prow]
toutes les bandes, toutes les fasces seraienii-#éiiiii^ «useiiiblef èt^ia^miême' Aës
tu HorvEUB D f mscfCMJûHfkhm mlOLOGiQCB.
tnm» ét^ fkienmx^ ém piMrift, des éféf*^, éa ^roos H aotres flgares ositéH
rlxs fn Riçtreiçnaiit de beaucoup ffspace où ellc^ prarfOl s'fxercfr, en lel
loeaiiMitf,lk*vafiBidire. '*' " *
li ae ^airifa flos, ca eflirt, 4|ik cTaller è 11 ponie de rocmçe rnxfermant t»
ieofr« aaa'acgvs à ceUe qn'co a «o«» In yen% : oar /tm», <j c^f^t un %'*n i aux
dUfsCyM c fï^landiifB, et il«iiAra tfeiairo-jiir qufiqnr«r<^iDets poor s*a5«urer
si rannoÀnecnqaesiionaélé «a mm décrite dans ce lirre. Comme les fliures sont
êmm ks araiQin0, taalàt aniles, tantôt en nombrr, f antdC icrompaziiées ou char-
gées d'autm pièces, doos aTooscra qaV« •1f!iifiiif«*raHeTmreTe tiaTaflen crfant
damcte^œ artMle bb pta êfenda des mms-diris-ont dont chaciuie'iiê cdm-
pnodrait ^'an laal des étais, si je poB dirr ain^, de la f^iire prindpale
(*• a..
Tel est eo effet le plan de Toa^Tage , et nous pouvons dire
qo'if a été exécuté avec un soin et une clarté eitrèmes. Aucun
autre traité ne servira filus à celui qui veut lire ses profM^es
armoiries, ou à celui qui, coBMne le dit laulevr, ^eu\ nrotr
à quelle faoïille apfMirtiefineiif les armoiries qa*tl trmrre dans
nu livre, sur un meuble, sur un monument quelconque* C'est
donc un Teritable service rendu à ce «^nd nombre de per-
sonnes, qtiidans ooire société prétendue. républÎÉcaioe ei éga-
ntaire. s'intéressent à la gloire de leurs aïeux, et veulent s'en
bnre bônneur.
Enumérons encore ici, pour achever de faire cooMÎtre le
Brre^ les facilités «]u a données 1 auteur à ses lecteurs^ •
V m- ti iixia>rp alphabet iqoe de t< o^ les tenu» da Nawi, poor eeaa q^ B'aal
p«« fait a$^ ^études p^Kir en cnnaître la lanr.e. a^ara 0DiÀfit«e, du rcfte.
2» Taille tfphaMi^ae de» pT'^niKe?, nfles et ans««ii$ doUk dont les annol-
Tin Tni t tiliwnw léim m isIubm.. • .
3* Taililc nis..iu;éi?de»aalièf«s, aftaaCaoaacln«KaHl m niâil. roMett*
Ue de» d* comciits éiandans ce vt-toiMe.
L'auteur a enfin ajouté 301 éaissoHS ou wèodéies é^armoiria
€i de dxoraiions. en sorte que dans un seul \oliuiM^e|itrsQ^
toutes les notions nécessaires de Tari tiéialdique.
^ammm xir-xvi. ^ itis : pri^ 24 fr. les 3 toL
BiC:noX!IAIEE M tMLûGIE. oa Vùa»tre matmnOe
WaAcÀtwtemu dm rè§mg gmimmi^ lo opfcfSg, wioi
«"* Mhm «a t 9mumt mtmnUg ém Aaasan toi
ex AKnDA^; jrw«ifef fé»rni«js dci'aaaia^ttf et
«X apyrfe— af à €ttte frmmde dmsMa ; de%Btit In fias
£cs km timdn^ Ut wm%r§et râufôMl des cnoSafif^, des aradhaidci, «t f«r<
dr rfamjjfatffiisa; àMaatrr de rfaKwnînfi>i
géographie ^ if^cfe^i vufA philo$ùphi4fii9s^camw fndiesa» VfiplieaUm^'à
kjhêologie na^jç/Z^, ^fç^ ûra^.^.pIlinidiesiCOfileiiattr nni^^miitfiiomlrfvtf^^i
t* Partie. — Histoire naturelle des beptiles, de9 9ù\U0HBet dfs cÉtAiOÉB'i
c(WQt;l{irr4 4îafinçtiffi m^ur^ M, in^H^$$i migfationtf uêog^ 4ane l'étxmoïkie
dome^li^fi^ pt induitrielifi,^, CpmprenfMi dephu: kÉ faits généraux et Itk
loif remarquabk^ de^ran^off^iéH, da.la phy^lùgie dn ttnimixus tëvtébtéé,
ieKriptipn.des çr^qw;, fonction,^ iisimk^tkHk, et ftkitioH, eu^^;.éitcu9iim\iéê
théories pantl^éW^ mr it'^igûi4.4w éPr^ orgamiséi^i^inéraiiou gprnité-
ïïée^ etç.^ Me, Oro^ de. flores fie.«^ofse^ aveQ aoln.
9» rjM^e. -f- 0,iij^ire luU^reUf des HAmiptaiES' et[ du. otacAVi « tatoct^ee
4^tinfiti{ti de$,ugfé^.fi «kl g^nrit^ eu*; ^l^Msificaàion itnœursm t'ntt^Met; mi-*
graiions et voyages; nidification ; géographie xoologique; domestication ; ùkage
dont récQnonfiie a9rffl^\^ ^ indjus^ri^ile, ^<c. fiis^uésY>i^ tM» 4inerf eiHétàesintr
Vorigine des êtres organisés; théori^ df l'wii{é.de cotfiROf flûm;. rtfH^û}i<jjH d^
ilharinks pariihéiités, etc,\' etc. Orné dé tigure^ dessinées avec 8oi,n; j^r l^ F,
taAf (d# Sttlnt-Ctafieb^ éierrihte delà âôclékk ^ëolo^iqué de France, de VA-
•fidémkt^y9ik.ékm$titnct^ïâ5TUiriH;\tflt.4'^^ ^o féuirrtq^ itlMM Vikt
AëqriéWf èti^'t^ètl dè'(crn'|f)s une côniiâîssapçe s*omm^i;;p^p^
èxàdle* dé Uîiiles lès questîcins (jue Ton peut dém|res.y,i[,j,ç
fègrfe nrilhiaï^ se IrtellHé en ^i^t'diê siijvrè foutes lek djsjqiifr;
slort» tjrt Vélètent dans'ïa corivérsalfch, dans les livres Qlc|a^*
les joarnaux quotidiens; répondre, quand on est m^îtrp^, jj^re
àk tkitiWfé'y pfro'|)rî^tair^ ^t farôfesseni' queïco'nq'uç^ a ioi^tes ^
demandes (jui pîeuVeht' être formulées, sur rôrganisaîjoç^jla
yhjThfnné de cfetté* rfïâssé d^ê.trës vivants dont nous sorâtu^s
entourés, et dont nous faisons nous-roêra^spariie^ioerUjSj'cVst
là un bien grand avantage. Or, c'est cet avantage que pétivént
lUMftirer les trois voiufhes dè'cc dirtionnait^,"t^y:»lir celui (ju^
en aura un peu étudié l'ordre et la méthode, et qui saura s\im
'"ilJilètatt'^^ [ia^- fâf t séWlêWèffrt 'dri"diidHonVïai1ré de^ter^ues
et de noms leeiinïl|liës;^'ii 4 ïaiNri 'vdn'tHtltê^ 'él' t/h Iraîté'cie
philosophie ;Cbfé(iepQe,. ^ur chAqne.questiQDiiDportanle qui
ressort du règne animal. Énuràé^Qp^,(Juel(^j^efn^|^6/.(^^,^çps
traités.
. Aio$iy sous la îùrmt^'introduction à la tête <to tsoti -premier
dictionmifre, it fait, en lio côl:, un vrai ifaitédës insedeSy dr;
li?àî^ mdKirS^ël d^'ieurs irifetlHcts: Après là ïefetiire cfe'cçjtïe în-|
trôdiictlôii/oncbnriaU assez la nature de cette partie àeïa racei
zoologiquç, ppq^eorppr«n(liieiU)utaaJe&ddMri|ftf(M^(|iii seront
données (tans le courts d^l'^i^ypagfu i-niOft yvwra en méfne
Wmps une 5îo{jrapAjs de loiis ce(i& t(Ui se sont occupés fl«s In-
fectes.,.'.' i ■■! ■■ , ', ■ - ' ■'' - ,. . . : -
•"VintroductiondaVtoluintikù 98 c6l^, esl consacrée âjeïi>p-
-kef l'on'gtni* du étrés ^fjjdnùéi , à discuter Jes difféwBl8>tt$s-
'tèmes, loùsiiW où moinsmatérialistesoupaalbéisfeïfrtÂen
présenter là réfulatuMi.CèslInvarUéls'ptussâvaille èf lapins
utile de l'oyiyniçe^ C^f^t,^,[]H'q^| Aj^jléF l*(qi««tlQaid« Vn<-
i'(ï(^'iig'«ppnl'qjiefjt^,^t o^^&^^^^l^r^ilé ffi4t^.(9'-MttéideÉ)tt-
'^écis ih.\csès SI chè^f s. si.}^ m^t|>i;iali3^s qiui vi^ptlraio^t -j tro*-
'Ver'n'fte base'Wjïdç^ jppur^p'^yftjriplya hewi île ■recuurir
'à'ù cféa|étir /et seraient àinsf l^efj.^ps^ïppawBrdéëpittTO-
m'cA't (feùrciî.'St!,' j(:paq,p,rnuy^,P9r le&,expérieaisM,leE--pii|s
iOri;'s étles plus atjÇjept^e^jiRue^Rfigçpératwnsdit^ssiKïotfl-
'ii^'tife' ne sont ,<|ii'>)ne preuy.e, i(io(i>pl(f;^^ Hiy^t^ceB^ootifioea
i'jilou'lu tnfourjJij (aWiè^t;3fi|9p,dç|p^.pHvrflgB»>,8Vwi traniefi le
6VbuVém iVbsenc^ ^ la p^i^ d^ ifi^,j^kKi aa^immiettli que
'È6H'liâliiïei^eis^'-|5fa^d(e^^(;i,çflfe,.,,| ,i,, ,t, . ;,,., , ,k-,i[i ,i ' ■
''Ûinlrodùciii^ rfi^^a;^ i3o(^^ÇpPfi ^^ qjj,, «pjitienl laifi^hto-
dans |oiit (e Ijègne^[;i^)f(l,|e^9lÇ^çf;éhll^t^aapBlêaela(MMwltt-
ÏI'a'fion 'i^e^l'oriire (^fganiojjfli^l^ Ja,tf|é^tj(W- IfnHteiir y *rpcfe
l^faWtfemen^ ('liîsi()irçd^,\9if^jlï;^Piy^!^a8,n9»tliéistely*n eooi-
'riie|i^p^' mr ^^e'ujij' d^
'ijeàii'iïc cette monstriieuse erreur; puis il les réfute, el expode
l*fyf3'^fî*^Rf'fi?f/'?--^I^PW*|^^*9H9je^*«IpmS«(fifi.&»ur-
nlfla science mo((e;ri;^Çf , Qp, pf^uJ|,p((u»,|spifiÇ()|rBjquaBditioi»
'Hîm^ ijij 'ïr^ 1)1 c,e,^ pajfçç^i^pi «v^fi pa^iutwaii oD:?*qi
tfèMpon i||es,fl(tfi^ti^9 yHri>J^nt|leK>inaléDùlt9k8,
lëè pljay;oflm^^i^.âoi^(,jI,fiçtiB*4Â*^ I«:«rp64Bli'oa>ié9*,
ét^ii! aidenla^^fi^j^pi^i^[)f|pç,|j^ dilimpsjdénaqstnSBDki.)
ÊÊOrmtHKm» DS II1Ù>EClKC-litÀ¥l(ii'Éf 'dt âfs'Mt^cni/Vu'i lut tèrvmi de
fm^g^fnlL ■ (JettteniitiWtret ttif aftHUf m\giï 'âtiÀé6M^; ' W ' ^iHyttoVoVic.
€liiigiine, àétiologie, de teméiologie, de pathologie, de thiropeutiquë'it'^ie
matière m^icale.k^df^nitif^.af;^,v^^q^i.^((^^e1t^ pl^xfifn4rtih'*etkt\i'deUi-
iibAà'to^t'te/Meurt'. Ouvrage dettjnéà MM. Jt!*^^^fl(yf^i^f^fn «/»flf«
iiHttiAM«k;feéitimbrtt\iet'iotiétéiâ« htenfoitance, eie. Par M.^le ^(IttfVr
t. i. Mfr «ocmU! <w4>M «kt^dè^mi4itéi ikléUll^ éi 'Xaàuiri'^é é'i éro\ettivx
ii«r^^Y|V^m<>l'l!>^MA>|r«i<«iM'*<^)>))>e'<<>*-JvM<iek' '' ''' '\ '" ""'1
Vptol-uii>UTte«itfi! l'dH t^elrt' aJtë !çl*&f)^ n^^slle inJlis(!f;n^
abtelEn »5et}(fBi^'ëslVià^<^)[|)t)èé'ï se vorr|alfaqu'^' nôj|^'ne
énbç tfnéi «d'Une -Vlë'Ctré-'érslViid inàlàcliè^ qui 'pige^l^
prétenoe (M l^Mteticed^ua'hoihtiie 'de l'art,' in^is d'iioe de ces
iaAspisUioifiBV'qti} H^'deîînàWd^iit'ljtiè 'mielduéssoins, Wi-
i|ii«sirdiiièd«8'i!otlA&^ à ^tiifééi'tilûiui^ éii'e guc^les^ ^s jn.i^|^-
<iib» |e»"{fl^''gt*àV<^' MèÀibë 'ft'^viehrïenl" souvent de C9uses
ëgèite^'lqo'arilïeu d^^étlst/ëd'Hiêdrèàl^, W'i^' '|iëu"(i'èV'iît<que,
aunmart iM#tiutttt«|-èW<Mt'cHiby h^ihie'.' Il'b^t.^rès^vrai' aue,' cha-
4|Mi&Mma, «^quë péhéiMé'WëHib cbHlih|î^ un''^^jâ1n 'ri'^^^^
farp UE>r«MriMlt!«i âtJi^'^ I^ i>h\f^|idsî<(ons W(r^a^^
ces remèdes ont eux-mémes''^WVéni'%lësbiti'^ d'être 'éclaires,
<avi^«à^«riHg«ft>t' àii't^'aè' 'scieiiè'e. 'Wr c'est; ceUp
«ÙHWiqUetie tbIUnte'ViëUt'tJtfHl'à t^ii'^Mèà'HresVt'me^es ()e
hMih^ iii'<touiï>l«t»;<éiilé{k'd;tlîstltlVtiBti?|[;Wu< l^
tiqiie»ji««l«'âés'èâi' ' ' "" ' '
<|ii1l8ld^-i(MS'lé8'Ve(M,Jettéi«'rethgdè<^iii'pc'uvehries'sou-
tagpn V> .-.Ji'l-'-' < •! " ""'I • '"•" '• """' ''" ' ' '''"!
K<IJouiVriK8<ll»i«:1éiUë{:(^f'tHJaj'dl''é8V:V6H\inellle'âi
-untibUêmeitr («ditiq Ae."NBi^ 'liki é8miWèi J)a8' 'comVtel'éQlppur
ijÉg» dMr4hdi»»}««lâéVéfè)|ip^"'Afe^ 'talent '«TahV sort" intra-
AMiMittidliMi idttMélHiè 'dëé' ifriilAes Iraifês k^hs 'te 'oo'rn/de
'ia«dpiieW dciM»e<ddHtittI1kfè l^ Uy 'dj/ïôttie^les ^^an tes^'mç-
dicinaks, leur qualité, la manière de s'en servir, et' d^e. les
lfQiiti(ili.4alill<doby ^Oiir<'ëbÙMl>iët' tà^sJtil^!'!eIoi^er les
^inal^«^<»«»éattAlMW<fi<^i'éU[Ui%'Ûâ m''^dlVne un rr|l
Mi/oa-tnh4f|M:e6i «flftlaâ^'sdiifHétnè'; ioliVme çla'rfô par-
,t 'Une ïtf^fo de$ maiiéf)$$ bien faîie teroiine l'ouvrK^e el aid
à s'en servir avec facilité.
f ^'^^^^•WOMfiXVm, comprcnam cxcv et 1044 col. — ISS2, prit 7 fr.
. r^iHGTlOWiiURE; HISTORIQUE. OÊ0GAAPHJK)UE, BT BIOGRAPHIQUE DE
lâBOlSAfiiGS» itnbrasêffiH HtMe la lutte du chrUHanisme *td€ ViMlamisim
^âgi^nwmori9àie('J\»fqu'à la prise dAiger par Us armes françaises ; a
-"^IMnÉit teiv <*TTia^od«cft9ii <loHl H est prMliii la lutte du ehr*stuimism€ ei <
'^iltislamisme sn EspagM; présoUanU^ âan$ ks artiOesâont se ctm^pose U dit
oitfamkâife^ ckfiquetpattie séparimm irat^a, df.i^tiMre; de ia grfogroiPàie, c
^'^Uxibiagraplm des eroitades, et ie tableau ds h prol9n$aHon,deia gnsm sami
i')mtri*éd ^rité 'ehrétienme et l'erreur musulmane, jusqu^en 1630 ; imàiqwat
z'^nfoL^^ fÊkoffm' (f «Me tabh) -que lé leetear trouvera déafn du «of itme, fardr
indCRiéiloftfeliiat itittiéln d»àtcÊianuair»affrem.uneféÊlléin suîTie àm^rétÊoést
^îWfMiiitdÊsédm^kuri'muêsspMatiakmri eataeUves et dans lems tff^U. Pu
M. DtAMvfliiMiiiii , membre de f^pid^iuif la JteJiyiw catkeàiqÊse.ée Rxmt
•itâei» '.. • ' '
\,. ,^'il ¥ 9 iUU, fait historique qui {lit été mécooDu et défigun
^id&n&ies 17*^ et A8* siècleai, c'est aflsufénieotrhUtaiffe des Croi
-'SQ(te$. Les hîstoriens^catlioliques se laismiil aHer » oamme sou
•VeïTt^à condescenrire aux jugements des protestants, osaient i
^^^^Qè)à vouer qut^ TEgllse avait eu quelque ioQuence sur se
(g^tâcr-^S' ^cciàcs. ijes pliilosoplies du ifi* siècle sujrvinreat, e
:<ie K^alorsi qai déplorerait la pensée et l'exécution de ce
^•'eïôéttittpns loîntaînes, pour alter délirrer le tombeau é
'Ypou|me-t)ieu.
.o-:ft(£|is. UM r/âvircmenl s^osibl^ s'est fait dans l'opinioo de
-iiiskupeoftdu /li»^ siàcl0;.<Ha aeomprisjil'afcodrd que sons le non
de croisades il s'était agi de défendre la civilisation cbrélfenn<
'èbfitrp' t,'cm^hisô,enîent de la barbarie muâulniane, et surtou
ê^^idPlM^'^^^^ ^^^^^^^^^ des uatioDs latines.conlre Ja donù
nation des bordes orieatale&y qui'iii0na0aieQt4e:toui«eiioie£
H(«6*4D la^ l9f de téi>r cimetaire; %i en eifot) U s'ten.fatlHPftde pei
ÇflfBHAùV^iès peL>pIcs îatîns ne fussji^nt réduits à Pétkt de ser-
vitude et d'hébétement, dans lequel se trouve encore la plui
g^y^kt^f^rtiejde la'populalion g^rdOquei Or> c'est à^faooiitei
4)|f>^ilQ{M4)j Ghrfstlà»isfine€«ntre l-idamsine, à fMirnîr te
%Mè^lif^'4é i?iAiMttit6*|iMmp4mfiètittoaS'l«sdpiaDdto>m f>hitdl
.l^#4èitf^iteid>rnii^9 merveineux^^qui se soM aoémtiptis^du-
rant cette période, que M« ' ^AuU^BMttikU^z *ceW6Albt-é- sdD
dtction«iftir«i>Ëèonohni»4ie éi|i(Nidtit tai-méitie 'le^plaln >de)son
œuvre: .«i.ii "i.i )>fi, n-i.-'iii^ji
L'aoteur de <:e IHotionoaN ^f^ pco^o^ikm ol^ets pt u^ buVirV^tf^mnier a
été d'offHr une exposition complète de la lutte du Christianisme et de risla*
tiàm^9^p9âu99m^MàÊ^\à,1aitÊieH\î4çf[i4é^ ûàÈ»Uiùimdë (uiMMa-
temiJaBqWl tiosjwre; cette entreprite a^avail point eneote été tentée; !.««-
coud objet 4ide Bo«s«totts 60 en vù6, a été de préâentfir fhifteire des Croiifidet
sftus son vérttablfl'aspeet, en Inv^oqqahtiArinefpaleiiiént'lelémôiifnagedetagn-
i»Ii8t8i centempdniina ^ eMmémoraMet événements La^ cWiltoaClon ehré-
ticne qqj a fait de l'Eniiepe la t0Im <da mmàêtWt sartto^de VéfioqM liéPOi^De
é» goems sahitaieak entrepriaés ^onitipef la ba^arte miiMilinaqe ,.ioits les
Mçkas de la I^f an^ Aoasi iM «flèrtacamofUnDcéa par l« sièelei de LQtber, et
}km eAmitémmit «0n(inués|»r etlnt de Voltaiie, ^our éteifadre le flaBil)ea^ des
lomièrea^i «nfrayoniiéde Jènnâlem sor l'onlver», sé¥ônt-iia natqfellaaibnt
âttadi^ à dédatorer rhist»^'des ternies de foi <iai ont produit la aoclété dont
le Satianataia pcoteatant et pbilosoptai^ae est le plm dangereux émnoiic: ■•'
hxkx mensonges aocumalés depuis 100 ans ponr écraser la Térité, noua aiaos
dooc opposé les documents qiU la proclament, ^ons arops recueilli toqtes les
preomqfii ahééi^nt; hMi-séiîléioièD& ^iiè c'est la l4pàuté qM à donné'riai-
fiéElonàa nUKuVaitieiitidlMGhifUdes^éttiae ltpètisë«dodilianis des sittvaailDS
ime, mfis ]wwa!liyW,/^.w^r^P»y.l^ PJ^W? pwaiçts de ^jnt ^Grégojr^ YJI,
que ToDion des deux Eglises grecque^ et latine, .par ^extinction du schisme do
Constànlinopte, <fùè' îe ieiduY i forthbdoxle cathoÂcfue éé tbù^ Tes ()r!entaiix
é9ét«g,êtt<(dé la'itoiVilinée ddsatMitMb^ tuif kls sOlMtd'd^la croi«,'éki-
inMt dna te iaHè! jfen * dWmiflliésemaat «éciïifavflDb pt d'unité dis RÉgllBe
caractère et des eifets des Croisades, nous avons cherché à en Inspire^ ,upa
jnste idée, et à faire yolr en quoi elles ont échoué et à quoi elles ont réussi.
■ipfliti0ai<le»iR|tebiS'obt iétéi ipenr^la'ptepait^tténomstdeÉfaltft'qiilËeirà-
c^ffifiit.'; ... I. -:', i , . i ,-1 f I • .'. M ' • I -, f , ! ••■ ;.
Le^ biegrap/»^. qvL iji^ j^rV^^^^P^Y" partlçiiUérenieiit k^ an^iin d^
grandes scèo^ de la lutte çntre T^rlent ipusi\1man' et, rOccident , chrétien, en-
^sagent ices ^etson6a$es' ^péc^âlêtn«tit au i^okit de viié des Croisades, et ne lès
«ift«atifidèredidi8lés«iltrèéMMi]fe;4élétui9^VMs. ' ' ' t •. 'i
stiiatef^ et le ^rit^spfilpi^d'apr^ll ^.POla^ppA de$ éccifi^f quiontiaoç^m-*
pagnëfes cro^îés en Asieet enAfri^ue(p. x). , , ,.. j j*
bileté*.Q%bqr4dM3 tme MraiucUmét eiUiri»pages> Utraos
ane^^sloîm gépérth^idatoettei époquev en montre l06 qo^Utép
^leq^tate^ eAdpnnenine^vtte de reii8emMe;<qai' peutfiaiatf'
nr sÉRiB. TOME xtx« — NM i i ; i 859« (58* vol. dé la coL) I S
m KOCT»»ft«*HHWÇM>|J|»^«:7**flM>WeFK-
inflttilé : Bibliothèque des Croisades, quh.nf^^ifi^ i^oe^qi^«
sen'é les faite de ces ferres fameuses. CeU« ,|)it)ji54^V^
la«^itiaati<iiHi6>wiuaiHg«gycirâgè<r' ■'-■< :^ ■:. •!%:..
qua iîrare Teç articles aojvenj titre iti5 pour^voir nue liiçlOire
*lAdrt6Xî<ïîftfel>tS?1EiWÉtfe éCHÎrt ffcuëîf (& tous îés tytlimes
qiiî ahf troublé Ta soeîtté^ depuîi'Vê(âbtissementUu\HfCstiantkmè 'jitsf^à nos
iéi^^e^sdUnshoat nn^iét^kiétmtiù^êet àvétiemmà vmimoidQMé; it pré-
llquFet wciaf, de leurs principes héiérodoxes'et c^i^rchiques^ par M. te miarguis
df JouwmoT. • ''' -' '' '^'^' '•' • ^ '"'-'•■■' ■ •'
^^HK'^ï'k^«^ pfopr<*nieht alti- iT s'agit (Tà-feiîr'^xîôtitre
gfaiHiimf«r<i«da<^pgi a«o4ësinÉbt8ï>iBlaÉ||wiMÉ lt9iiMMmli«|^iM
et iié r^réftfeiif p^ à eif àp^liitUëf lès'ëot^cjtfëd^ cdiihllne
le Rrtif tertaîto gmïVèrtlërtiente/tiàl ne erôlèbt eiï »cèlà ^é
bîrelagaert^ à l'Elus»! -
Cest ^fitré tés érteun tjtfé M. le marquis de Jbftffh>y ia
écrit ^D livre. È^otitbiis ' eotxitiïëût il eu éii^' M-tAëtùt 1è
mètifetlebut: ' J 1 ; ...
ée Btetlonittirè ti*èaft qU'itrrlne^id'iUiafTaes hlétdii<|aefi^ eé phlfoé6p^t<|ls«à
dèi pîiDdl^efc evifun' qtti o*t tpvéipaté >lâi DfoiM» INtoléiiHi,/VtM|«iin<»i
phitAt européenne de 1789, qviJ<oq| ao9iW]Mei^4fln« |Umt9$i 864. pMseit
Elles^ ne jont! pour la pli^rt, ^e là répétition, id'erreifrs biea plus éncUÎnnes
et dont iota avôtis étë forcée ùti inbhtire^ rorigfne'ju&iitiç'aaifti des tetopé ttéè^
ncnlÀ CVoy. JTantdiéiliiMs). I^f ^^^oer t^te^ iftéoesfilté; fl fàniciOfiëidéHr
que toutes les théories rérolnUonnaires, rans exception, ayant eu ponr but de
soustraire là pépies ati jong dit Gh'rtstftaMsme €% dési ioîrfï^^ établies,
h latte commoiça dès l'époque ^où le ppavoir religieux elle ppuyoi^ çlvU /l'al-
li^eni, en quelque sorte, pour fonder la civilisation actuelle dé ffeurope (p. io).
Ecoaloos aussi «onifliefit il appréeie l'action sociale, qui
basée dur faeeoiVl de r^ntorité spiritueHe et de PaiMoritë leiny-
porclle, a âonné'kmglemps au Thohde lé spcctaicle d'bn gou-
vernement "régulier et bienfaisant :
A ladiute de l'En^ire romain, la force militaire et rinfluencjB sacerdotale se
ittMiYèteat seules èbettjées^ dé Itf^^ectlottdttHuAaéë éiVfUsé.'Cdsdeuifmi»-
«DCBtsTttiteDdtcpnliat ^'uokwill Ge'q«teaflésilta^.«i«i4yeaiâgè^iieiiietii
une Tl^te^tiÇy^ n^ ^uii Deppp^et o»f Utidre- (^ fut u^ orc^e , pQqviipia. e^ i»an-
tkoUer^ où le prêtre et le soldat» nien que distincts» Indéjj^en^ants, et ptéme
sépara l^in de Vautre,' exerçaient eiî commun Tatitorité suprême, lé dîréctlôp
dehreTpHts et iWpoUce des côrpe: iTëttait un eompoM de ëhettderle' et de té-
lSf^,-ùttkè4A' i^ébéMni dsns le» nuisses dee peuples,» y jSotreIttuÉtiU tfiim.
km «fp^fivHI À.rwfc^r iQuis prM»^. Mspr|*c#^ A.Hwr tpw ^ flwspolpe *
Toir ^^tére]r;ce/^P^^ et s*évanouii le prestige de ^ur poavQiç, ,^y|s|^t
croire; observer la morale et les préceptes de fË^se universelle. Gbaque sôo-
verÉn iéCsAt ca devâlt'étre le t^reùiiér chrétleti de ses ISiàts. Lu sujets avaient
tiosi^aie doubler gÉMùtie, U tMin^Éilsèiett paisible du «0m«iéiidMinM<dktt8 des
iluQiIffiionilioléc» et torveiflétspar laireligioti» la^oeie km. isaBetttlHyt Ib
9WT|^f ,)ra^pbl|sfa)t l'^Mlssançe^ l^leiwpble< de 4if ^^^m ffïïpfp^^h
Çkritienii. Tpiit ce qui subsiste, encore de beau |et, de vrai dansn^ii sociétés
ttiM^inie^^^dér^ve de 'cette tnagnifl^ûe combinaison sociale, la pips noble |bt la
tâitf^â^tl^e^iièitoib'àlfc|préseAtéél%{s '
k'^JtottfFtoï «^(tuvè M^e rtiitoif ië pWndpé' de' dés eireuit
dans ëé^ dëux^&ii^^/1a ^oétri^e' dî^r libté ëlameri; 'et' Ytssu^
^\Aoâiè^»méemri^pti!iîtfie: tl(*Ml p6di*t1tidltidd dédire
toUFUë iqtf^rS^èiit' \iohbe la'sociiëlé civile' et' ietiJBfLlBli^ë;'^ii&
Sdt KouvttJUi vr t* RinrcLOPéiHi THÉoiocsfQne.
droit de Fimprimer, \oHk en effet de quoi bonlcverscr tontes
les idées de l'homme qui nniurettement est un être en-
seigné.
Ce bul,^ comme il Fa dit, fut portoat de dmeiner le Chris-
tianisme, et le syslèmc politique fondé par lui; ce qui consti-
tue la civilisation européenne.
Ceux qui veulent connaître les erreurs qui menacent la so-
ciété, et en même temps en avoir une solide et scientifique ré-
futation, n'ont qu'à lire ce Tolume. Ils y trouveront une con-
naissance complète de tous les faux principes qui minent
notre état social, et toucheront )M>ur ainsi dire au doigt, leur
fausseté et leur inanité. Ce volume est particulièrement néces-
saire à ceux qui, de près ou de loin, concourent à la fabrication
eu à Tapplication de nos lois. Mais il sera aussi très-utile à
ceux qui enseignent la Philosophie ou la Théologie. On les ac-
cuse à tort, peut-être, de se tenir trop dans les abstractions et
les théories. Ici ils verront les faux systèmes philosophiques
et même théologiques, sortis des écoles, et appliqués à la so-
ciété, et ils apprendront comment il faut les réfuter et les con-
tredire dans l'application.
Comme complément de ce volume, M. Tabbé Migne a ajouté
à la ftn l'ouvrage de M. Albert du Boys, ayant pour titre :
Des principes de la Révciulion française, considérés eomme
principe générateur du Socialisme et du Communisme. C'est un
traité historique complet des grandes erreurs sur lesquelles
s'appuyèrent les auteurs de la Révolution pour renverser l'an-
cien ordre de choses, et fonder le chaos dans lequel nous
sommes encore plongés.
A BONNITTY.
CAMPBAIENTfi» MU^ àfifURUHiJi DAN!»< iB. DÉSERT. 333
CnfYijtte btbtiquf.
LES RATIONALISTES ALLEtf AISDS ET OUELQCES ÉCRIVAmS îfS-RA^^ÇAlS,
I I
CONTRE LE RECIT DE MOYSB
A PRQPfl9 DES CAMPEMENT^ m l$DAÊUTE8.0AN8 i)e QÉSERT,
• (
i (
Le travail que nous publions ici est extrait de 1 ouvrage que compose M. Schœ-
M, sooâ le tltfe de iémonttrûtiôn critique de Vauihendeité du PentatêUquet
^vHètriple rapport dtta^enctmuHié'hisêorique -ai Jfoystf, êàn>amtewr/>4i
so» mUé 'ti de êtk périU^ ^\ .dp^t Oeut avoqâ . ^jà pi^Ué, l 'in^rc^çiion, r ^p»
Dotre.4çnUer volume. t. i^vui. p. 323. G^ aquv«1 article f^rn^ |e« chajp, jlix et ^
du 2" volume. Tous noa lecteurs y verront une nouvelle pieuve de Timportance
du travail de notre savant collaborateur', et tiô pourront que former des vcjftuX
{Mmr le to(f enfin publier. A.U • '
1 •!
^ rédt des Kombres n*est pas un fragment dëtacbfi. — 11 n'e|t j>as «q contrit
diction avec d'autres teites du Pcntateuque. — Réfutation des exégètcs alle-
mands. — RecttQcatlon du récit de M. Léon de Laborde. — Tableau nouveau
deft campements des IsraéHtcs dans le désert. — Réfutatton des assertions de
it iaMnoant «w la eoofnloa un récit 4e HoyM.
Le chap. xxxiii des Nombres qui contient rénuméralion des
î^latioDs de campements d'Israël pendant son séjour de 40 ans
Jans le désert, a été attaqué de toutes manières, mais nous vcr-
roûsque rien lie justifie ces attaques. D'abord, il est vraiment
inconcevable, comment Voter, de Wette et Bohlen ^ peuvent y
voir un fragment, un morceau intercalé sans rapport avec ce qui
précède. Comment! Israël est arrive à lafindesa pérégrination,
il^est sur le point de franchir le Jourdain, plusieurs tribus ont
déjà reçu leur part d'héritage, ce qui nous garantit que^déci-
dé/nent Israël ne se détournera plus de son but, et on voudrait
«|ue ce chapitre, qui jette un regard rétrospectif sur le chemin
(Kurcouru, depuis TEgypte jusqu'au Jourdain, et en cnumère
'Vater, Comfnentar., etc., m, 455, sqq.— De Wettc, BeiiraegetOXc.f u,S70
- Uohlen, die Genesis, Einlelt, lxv, sqq.
ù|iMft4tt ittieB^ ifc8Dpp6ie^ipi#^te^Wîè«Étfa4i0T<0èffff9aiq9ieM!U
pitre sortit de Tunité de Fensemble, qu'il fût an iiHilPâMiSMs
J4C)^db6ardtVin«lBin>t? ethawbwIacnMpaHkMttaaMiM-
r ticm MiMiifeiir-dèliioilà^ jfaftHIsiLpUi loâglhsnfiaio^ eii«{mo:>
-l' Ijttto^ilrf •iiù)p''jnrtiie^ikroB^ptii^ €^e4JiifM ^MrM^
nnèi]Be;iodTtf|liwiKÉ:nolif ddciigMoM'èlrâ <iwoi<irfriî<iHiP^
' wij^'il fùil'^exaariirtréeJpiiiL •*] -iïm'» riiîT^-^ lo ,A\o-tv.JoB
-: Sranérinppier à uDcfinMicndé Jafdifficpi(évitmi9(9«^
' paÉ?ilyte>a<riÉhiWhi^y i|aeîne|re:doeriiawii tt'«i»iimf^rt||ie
- IMUMfei«>o«i(lmigt:irarréUiiihjDiMaintéB^
4Mlie4wéë^à r«AilitMe^elTiiTi>âlfDtidée>8W
coiiti^ pâé «vee'le'Cb. àor, <»i<fti> lit feinbundt TiMmiMtp^
la sUtion de SindXy ttavatnt cettâ ds JBbroCfc JftMtaMeli ^'11
fdace la ttation de iflfaiNik Bmma immédîaAtiBfeot^pifèsr pelle
40 -Sîruiî; cTesl paite que TMfera et iOtftroft iJofcmrdâsigaent
un ^ul et même campemenl*. En leflët, le:ck« xitntdtfepa^u
tMt qu^toraël {>arfit de lUjIkera pour casi|»ei: âijirîbfvfft Ma-
lawi/en le Usant ateo afttenUonycy& tait que lesièmnefaents
<toi mothràrent les noms de tiàiktra (easbcasemeûlV «t de JTt-
l^rofA- AUkiM (isépulci^ de la icomrQitise), se pasaent ^taw un
sesl ^ iMéme lieu^ où Ismêl était arrivé du âioai apiM une
marche de trois joorst^^ Ainsi notre docuiBeoU en disant^ ▼. 16 :
' « Ms pdiHreiit du désert de Stnni, et èampèrent à Vibrotk Ha-
9 îava, » est parfaitement d'accord avec le cb. xi^ s'il oe men-
tionne^ le nbm de Tabhan à cdté de iGbr9(h B(M»Hh c'est
' Coflàp«.p. ex. T. 9, arec Èxod» xr, 27; t. 14.; x^nu^ 1, sqq; t. Idat avec
Num. 1x1,1.
' Pour soiTre cette démonstration, les lectean det Ànmks, dQive9|> mettre
»iHisle«n|«px la ^Qe carie d¥rV^9^^4e$ hraHiU$ dans k désert donnée par
M. liéoD de Laborde, et insérée dans le t. vii^ p. 437 (3* série). ~ On y pooira
constater aussi les difTérences. A. fi.
* VfUênuch,eic.,ir,^S, - i i/ .-
* Num. X, 33. \\ _
Sim LES CAMI— ■MllllOBWBittflfcmaSJ'CàlWS LB DÉSERT. I^VÀS^
^-a^iitfléWîfn nu Inl li'rj[» ,oU\nvjeno'l ')b ylinu'I ob iînog oiiiq
compris 9ov^<vsêà!lM *é<pndttwite piffioieBfc. 'toiiiirta i«pl) ,
-«M4li MtiÂL-tUfil dés'uprfil (|ittjdgsatfaMs;gtoérylt,ailiWMir-
^^rèodiqmMlrfliMrfl^cM aoitm M^^OtkqstotetpenidftptTtîMe
HaUeroîh, et campa dans le désfqtdieiAshmhc jMs) é'jdésort
«9lK(iraftietfxt^M^iUpkMiBëi0r|dniU d'èti}fiiiitoli)iiieiQ[sei-
'4^^«lpèMfl irnèiiaàntfîdretap .eftaiHËbdrj^Uttbj^ff ifféiflstiiliMlre^
' ^SUfMiMsa AnMidrei* |durftiS0^vHt)Qif IwwilAf «QMœie
Ii4^riônf»M)lkétodésBrti4^«HMril ob noiiKie r>l
tf^'Wé|i«è6iwllJ9*iibomprëDdnl|Ata^ à
•l'IWWiii^^sinfid^^J^'iS^SQ/lm^aiBi^^ Ino? nu
^^l«4hi^ilifeii«<<W)fa)liM(Hf ttmi^ititnihiljniifiéakl^ ^rf^là
<i lNayM^mpMni)BQ*dé^teBKutii^
"^Ji^Mfr «rilfM|iM..eëidi»M^^ eUdB)1IaAnM^ à
iH' £»«»ipidBd0»àvMk àifittViqntleâfoOaitf lem^n^lM^e
'^1 ffoMjÇ^^testottEidontfonilm^ ol) 9rf3icm
'i|tleût( li>-M^4fl5î)I o')vr, hiooor/h ffDfnotir.'hr.ff f?*^ «.bcioî a
f «^Ç»^ ^i campè^^^^^^ Dibon Gad. Us partirent
B de Dtbon 6raa, et campèrent a Almon molaiatm. ^iç^pa^jj^nt
» d'Atman DiblatàXm,ei (^mmtlilkp^^ i»)s^mwm^
' tâht'de^dïfr8t»etfc^;'Vteert(É^ Wïfc^; Att^^i^éhl4îi»rtéfrté¥frent
jpj^Vrôvenîr àWlWàirtÉtfencie'aèg hômi^
sent des notions différentes dans celui ^1 à ^f^riii^^ji^ Xeide
--Btrichtsleller. - f «^^vA
Kta MMk ta mtiqw, fie trompe ; il n'y . a aucuiie diflérraoe
eatre les deax rapports, ou», pour.pacier plu» eiactettienl» la ^
dUléraicQ 191} e«t ft^'à la su^^Ocia. Qi les oorae de^^Taf a4 ^^td'ktr'
nof^ n^ '96 trouvent pafi dans notre docuoient, c'esi^qu-ils ne
jdev»iai9t l^a^i s^y :tr4»iivf i {Si Taiiteiur. tonail à dootick* à 'fi^jirMH
nérai^e Tei^etiM^ r^quisq. G'^$t iiourquoi il 4^m|d«ee tes
nom» dea deux t$rneote, XmtA ui Àr,non, qui m« tireat^sà
oonséquanee dans la récit d^i ch. Xixi> mai^^fui aaniienl
ici .trop de latftud^ à J'îi»aeiaatioB| par les :noniSi mdaQe
eai0p$étaWs6ar les borda de (m eaux^ de 8orte*4pi^ls Jfia/fèd
devient Dibon ifiad> et r4r«afi) Almon DibkOtàm^^^QsÈÊat
à Bht, Mutimna,^ NuMiH et Bmiaihy le registre 4es (^aiiH
pemenla n'avait pas à . le» nomiii^r , atteodu qu'leiiâël d'y
eainpa* pat; c'étaient de. simples haltes. Qu'on patUe letexiè
préeité de$ Nofhbres^ et on se coiiYaiocra à^ la juatesss ^
notTA remarque, M voilà les deux textes d'aecord^ car ébnf
n'est pas tant un tiom propre qu'un nom eoiqimini ^i <fQut
dire FoUëe; aussi lesi»xxle traduisent par ^in|(v).Off^ oeUe vallée
étant située sur les flancs du Pi$gah dont le sonamet ^ nous
l'avons vtt déjà, s'appelait Nthoy le v. 47 de notre dceumeat^
reproduit très-exactement la donnée géographique <ki ▼% ÊO
eh. XXI des Nwér€$. Et voilà comment les deux documents se
contredisent l'un l'autre !
L'accord existe ainsi sur tous les auires points^ là même où^
au preitiier aspect, ondlrait la chose impossible : nous vooioiis
parler du^ v» ai de notre document, eomparéau v. 6y cb.^ du
Deuiérotamie. Aux Nombres, on lit : «ctts partirent de MB9é^
» r^hi ^ icanupôrent à B$né lak<m; » et au Beuiéranome^i u fis
» |)artirent des puits (Beéroth) Bené Iakan pour Mo$eràké^ i^
différence 4U'oft remarque entre ces noms n'y fait rien; ce
sont des noms qui dèiignentifespectivement des localités iden-
tiquer;, ilfQsara est te singulier de Ufmroih. Mais alors ebmr
ment les lATomb^i» disent-ils diamétralement le^contraire de ee
que dit le DstilénonOftw? >
Laaollition de cette difâeul té n'est pas aussi difficile qu'elle
en a Tair^ lorsque étudiant aTcc soin noire document et le
complirant aux données contenues dans les ch. xiv^ x}Ç et xxi
des Nombres, et dans les cli. i et u du Deulénmojm^ on voit.
SUE LES CA3ÊPtmmm'ÊitB*»unÈirtBA 'ëjCNg-^E desbrt. z^ -
lie^ Jftj^Yj^te d!i9fiielipapj>^^ dos^ A^.tfilof^télihr/^^
de «aaïf onrantite ûdMe. premièroimàrclie v ctop^l^I)^ 9riet7>âd^
qnila JMàta i»éndkÀàtBj4Q Cof^^
àU>(^^ il JiAÛHri^Bkn>cftl0ni«ca'4tort >
(outilles ^aitioiisl Ma. «ûfièBiÂltiy et i]fdm*âitoD»>U)illià > '
Ili^irtiltEajdoa ^^i milite vpoiir celle opioiôii* 'kivi^é^^hhÉ9-' ' 1
mvêmylsfiBik TtttfiDBtâ. pmir U >d«itxi6me ibis^ 8i t^n* ^t 4sti^ < • > '
pri9 qoefpfoijnilaifiareiDiàDei éuftenie Je^dooutnenti li^é^utlfti^é -
detoièm^ mmià^k ii nferii marque absolunlent aac&iie^Vi^6l)i
irefi||iMlbfr)g!MiiitîsDi a^te beamcimp de . laleni que e^^ï \^ttè/
quf;l'a«l()|ir De VQtttfmsrétiéter kS'tnétm tums^^. Mal^Oliti '
d'abdcdii'PQtir.Iajpirefliièire desorate, on pclut objecter qK^il^e ^^
pouvait pas 7 a\oir les mêmes siations qw cêUedde la'tH^ë^'''
mière. mQoAiQ^ attendqi qucJa direcltaa de •celle deseet)!^ 1^5^
Etsiq(ig$berrn^Atyi^t'f^%i^^vLàeMi d^ime certatcici dMëtt^ë'j J
ètre.la^iKèine} oiiercdUo-qu^ou avait saUie ièn> moitlattti^e'ta^^
presfiàlile ^ SiniiiS\yi 16)<. Un^œap dkm}imf la 4:arte*^^4éf^ '
mi6axqaâ^de^toigtiea6is(4iiatkittB.Ud(Htti6im7atc>ir;^ '
rai^D (ie.ioe<sitaiiQe»>et^\paur teatpartviedroiàcftie^l'Faule^^ ■
ne i^omfltkeaucon^ station id--£isûni;a6er à iKufeic Ay a'0Bt^paiMo •
qu'lafa&lr;COJiffkiV]iém0idfià 1« pqniliaR qu'il :atatl «inooiipàe^
\m 9àji% é» m^témAflù dftBs* l'aJSaire id^ exf Ibtateors^* ^bmiA , •
mièfe descente, de la deuxième montée et ds^lu deûxlètn^idito- ' 1
(%al#^,1i9li9fi2^ :0t .médites iVOfnbmf Ixiyv tf^S^.AQOim'^ëm^ '
« j , j . . ' . • . • ' : . ' :..•■' i f I ■'■
' Xum.xiv, 25.— Voir le tableau dqs montent ei&t&desçfntett cl'aitfè8,p.24l,, ,
' BéttiteSi^, dh; IM, 48», «J. , . 1 . .»>'■
exceptée, n'étant donc venu iltolÉmf )lt ieDg<a^!|}oîiDà|iiêtt)|6-
g|M4M(^.^lM«M îittittImiwUadd Bitmèr«iMiepÉhdstiMle
qu'il 7 a, dans le récit^ entre le ch. xix et le ch. xxjoAVml ot>
ianci«l'étM^^iîdbîMtiM4(!)0ti!4^
»^s«ri(tiyNs^iMf«»itaft»rlabt4lfti8aoi9Mte^ MrfiMPoùkMH
«fiimr iiEMfi t^dembl^bteitfiit oAQffoffogKiidilidc^qUMloUi^
£;t©ttn'#îQte(Sî«(OniiD|tîp|ltfcvjnitrl .imaunob 9-ïion ob i£ ./ 1^^
iU > CeiMPdmhitan ftotidifirridlitîllMittnAi^bilnU ^1/» :mai
o^^vximf Uragl^A mpttf4!i]M»âlVlu6teimfdMIÉB kbtU^tmtn^
"An^if Irtfli» deblai#r 4ntfleyfàiAf) ficwtjèwiiiiéekliofaaèûda^
/««npàf J:a^leKft((l^^aB )cL'J»iiii^»/(li)v!l/èlitTà©alé faite
i I pfiomj^e Ani'erif racone fff<aflé^9> «anila)ilOd ainBétesi!)eidu|tti
«^jYD^lâl^QiMoiictfiiYtlftto çttorçii]iieffiDiR«kiD(|QS'|Mife4
ji<^n))i?^ildji(lUei»inu((eidir.meirfi'«il6ifttcafeBtBM ÉGqdUsUi;
;, (91 /Dimenitan «piopt ia«r<^/>œh] Uâ (p&ctnmitcdii lÉraiièdiiiif ,1
, < p ilbfUtiM [d(M0 ii)ûriiSol9è9 poar ftoinriteaJ dé ifB|»dî4FibAi;. ;
. >ci|]«fitpftât$t(tota nimita^w^t^^^ o^^kk
)ide;Ul^Q;«fimfàev(sf;« ^Xiterael rieadlBsâtenditt Jpasientièviffociil
rj:i^Mteigmidt'i£<^#m; Jtpràs y>aflroirB|wàuii âeutein ieÉiin^VUtd
.) <|0>JB)iKi»l^î ^vinA)^tiL€Aiif0nilôltenriioite iie&fid(qirite9/r^t»6<j
seur3 de Seir^ et de tournejTjrenir 1^ iior4f?4>ffiei(f»toprdbQbl|
) /iBcnià JaiStaÉîon dû I^olmoiiatia'cmvpasaaia'lKOiittlffi^^
'X>6Uf. Il, 1,3, 4. n .!i '.'».' ..lii: '•
Sim LBS CAMIHBVMaOMainttAUlinilflMS LE DÉSERT. ^âO
m «mntiDBfdHinidiélrate^ipcMtâètg^^ àttf«)Mi^f«Ml
deJéndkofz .Ho ol h jix .do t>I fiTt:i') Jh^yi ^)J >>ni;l» ,r> / Iiup
iCh} isiMjdÉ&iNgnÉbMiiini^lMUi^
imènAtipoliilîbntQaVJMjnnUie \mteAé^^nt^wl ÛJ^titùp6}h
au T. 37 de notre document, ritinérâfireiâu'Bi jretD«piVélf&>ta
nnr:idlspkijliffèntiil|e{iraibM^ On
ertantoriséni atfHnciveiRObll^dflelRtMé^da Môltts'ilé vôifitfit^e
respèdtfdeiècslîeus^jlarod <f«ie;le fittitv >ljb»te t^ etiLài( àiJVfé-
)» seia >*kDourtit AàronisL itfoMriirétâit doncprë$^oiinont\0ir,
puÎBqc» cfesi )8uir. cette: inioiitagBe<qtt'Aaron rtfioumt; suivant
te dimUe rapporMu dbi sxv'vu 28y et duf oh« xxii ki^ V J 38 .^^^llliis
ondîi\ffiiè kl €!à JiMCfiEi^eurtttAairbnj » efst iMntérpdMtton
d'uD\copîate ignorant^NpBy mffle (ois tiotn I (La^preuVé oef teime
qu'il j)^y a iciqi ititerpakUtiaonp cMfutidn^ c^^st'qaèTddteur^
comme maa le Yerrcxûte en; son lieu^ étail anvetiéir fMar 'leisi^et
de S0& dî$paars/à<iïiei»lioniieriteimort dfAaronvi^utey 0arce
qu'on iroit/pac le cfa . xnr> que Bené lakanéimtiMê à* peAa pvès
au méiMi ûndroijl que JSadttcft^ où Dleid -se «ânoa'jfta pat" 1«^ suite
àJCuriteiOl à liiifoeLiii/ûiiportanee dei cet >étéAehient feMiifue
raal^up emplôte/ati oti4l[iny46inoniVideiradMt;ftipiËlra)tfllid()a-
•Ni»«feeWirtirtidbi]febélteaëBCTgfia6«J''** ' ^ ' ' ^'^ >{' vh- »^
'(?#i|M»qrtl<ayif^0#. 9WtMB». etfesHomlhvv\ IJSâ.'Skil.laeLaborAe «tait
SQ mieux apprécier les excellents travaux de Lightfoot, de Raumer, de Aanto
et de ïïengttenberg, il »e serait épargné l» regret d^abonder dati» le ser^s de la
critique deetrucUTe de Tauthenticité du Pentatenque. Qbéiqtië LfirbOrde ait
Toya^ sur les lieux, cela ne suffit pas. ■' ^< ■ ^ '
14a ' sÈfqjTiknotfs ms owimûMi
. î '
tion^ «t \]ti'ii ne menlibime même pas celui de Mme liikan,
sans valeur aucune dans l'Histoire d'Israël.
Laborde place Kadesch à uae journée é' EUiongtiber ^ Cela
est d'aalant plus étrange, que ce savarnt D'admet, et a¥ec rai-
son, qu'un seul Kadesch. Au Atui. i,â, il est dit qa'ii y aTiit
i i journées (achad asar iom) dti fforeb, le omsaif de la presqu'île
sinaîtique, à Sadêsch. Or, 11 journées de marche fournisseot
au moins une distance de 90 lieues; il est donc évident qae
KadBsch, que le te?[te faittonfiner d'aiUeursau désert de Faran
(au 8ud^> et au déserl de Tsin (au nord*^,) était situé nulles-
SOS ehiaicnt Mor, près*, de la frontière méridiotiale de Canaan
t^ar tiooeéquent. €e point étaûè. hors de toute eonteslaiioo,
confirmé qn'H est en outre parleCaitde la rentrée dans le
camp de Kadesch des explorateurs du Canaan^, où poorrailr
on placer ifadescà,. sinon près de Bené lakaxiy Mmefoth étant
situé ^u pied du mmit JBor?
Enfin, le voisina^re respectif de Béni lakan et de Kadesch,
de Moseroth et de Ifor résulte encore de ce que. ces campe-
ments sont suivis des mêmes stations aux Nombres ettfu Jkur
téronome. : Hor Haguidgad ou Hagoudgod et loibaiha.
Toutes les difficultés que présente la comparaison des divers
itinéraires étant ainsi levées, nous allons donner le tableau gé-
néral des pérégrinaiions(tlsraëH\). 11 suffitde commencer p»r
le départ de la mer des algues, marqué au v. il.
' Ouv. cit., p. 127.
^ Sum, XIII, 26; XX, 1 .
■ Num. xni, J6.
(A) Voir comme nous l'uvous dé)à dit, la Carie du voyage des Isrà^'lites dans le
desert.de M. de Laborde dans les Annales^ t. vu, p. 437 (3* série);— celle du même
Voyage publiée par D: Catmet, en tête de son Dict, de la Bible, in-fol. — et de
plas celle du P. Sicard, publiée dans VAtUu du cours complet de t'^crctufv
^iM¥Aiy^^«'l'#t»bé Migne. Il y a de grandes différenoes entre, elles et eiUre le
réciiaeM.Sch(cbel. A. i^.
srH LES CAMPEVBIITS BES- ISBAÉftlTXS JUAliS LE DÉSERT, iéé
o
e
a
2.
5*
CAlVAAir.
(r.3!)
StaélaiBMBL
21lffliecqtb.
}0 HasdunoD»
19 Mîlhka.
îS Thara.
tT Thabath.
WHalModl.
H Schafer.
n EehaUtba.
tî laissa.
If Libim.
19IUI1MI l>a-
reto.
SRiUima.
S llatseroth.
? Kibroth Ha-
it^ (Ta-
bhéra).
«Siati.
S Raphidim.
* Aloasch.
îltophka.
) Désert de
Shi.
1 X«r Roufe.
(v. 11}
^!»rt d%ptc)
I" 9ePf eiile
2i la Mer Bouge.
{CT Tb». xtt, 2S.)
{▼.82)
22 Beiiélakn
23 HiM-Hagu^.
gad.
24 lotbatba.
25 Abrona.
(C^. Xùm., xt, I.)
27 KaAesch.
Il* vofceale
(Cf. rfum. XX, 22;
txi, 4. Omi. n, 1)
(▼. «7)
27 $«de^(Bé-
né UÏAU.
28 Mont Hor
(Mosera).
29 (nagoudgod
ao lotbaliia).
(V. DtBt. X, 6, 7,)
AlHMl^&NS.
38 Bclh Haj-
schimoth.
37 Nebô f Ms-
ga.) '.
36 Df^teUiiB
(Arnon).
f|3âDlboi\Gad
(Zared).
34 l}]é Raa-
barlm.
se
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9
§
8
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31 Taalmona.
(V.4I)
33 Oboth.
32 niOOtOtt^
o
2
O
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§
H
26 Etsfongaber
(V. 35)
26 Etsiongaber
(V.86)
II* HoBtée
de la Mer Ronge.
i pattir
de Tsalmoaa.
(V. 42)
Apvès que Tauleur a ainsi terminé, avec une convenance
PAiiMte» par laisiUe des^lalkoia^ lliWeke dtaM ajts qaltaël
|ta^sa entre l'Egypte el k Gan^aB^ il . oe s'ocoope pliis> daoïs la
troybs chapitres qui ierpniaent le Uvire dei» Nonàt^, 4» ^da l'a-
T.ei(iir .qui \'a €^ réaliser pour, le peufto éhi^à curvoir ééist prise
de po^?€;$sioB et de la distriUrfi#a4ki la tem» fNTomiae^- -
. , Db'aliovd^ ^ loi de J^expulçietn des Capanteiul» qiû termiiie le
qb.;Xsifii (x^ 5(Mi»6). Riiist dapa le eh; sxjuy, ladétoitanfeaiion
ex^idG&.UiuiiQ9>gél>gmpbiqiiea du pays àicxHiqaémr^ et b
^^ig9^l4oj[).p»f Jwr;Qfm,ide^ ibomues qui distarSluerpiii «on
lot à chaque tribu. Le cfa. xxxy règle le nombre des iHMes lé-
yMm^ avec>.t^çaîq.qai eu dépendra» loid^ 4p8nème par
HP^.di^KH^tiqn du LM$m^ i r4W9^d:auta«s règlemeiÉs égale-
q^nlsL\içmiiMs% conoBrAs^iiirétablisaeMieDtdesiriUeBffenfiige
poi^ le3 homicides ioToloqtaîres, etUtiJ^tigeauce légale du
q^urtre^ suivant le cas. Enfin , daiis le ch^ iasxv«, une loi se
4^PP9rM<^^ ^do^.h^iU^^; eUe$ ne se maitietoni que dans h
tj^i^u delçul:s{lè^e9!,.pour^^#(e8 béritageam^ientijaa toans^
l/Qvié^ de tribu à trib^, d'où résulterait à Mfioj le.dé|ilacemeBt
i^pmpleides possessions ierritoriales^et la oonfosioti de» tribus.
^ L^ rapport d'upitià de ces cb^piUes entre eux et avec ce qui
préççde, n'a certes pas JhesQÎQ d'ètce démonlcé; ces ienles té*
uioignenL d^eux-mêmes qu'ils occupent la place qu'ils.doiTent
occuper. Si, conune le Toudrait de Weiie, on lesmelteil aTant
l^.tfl^Je deç sialions^ c'est alors qu'on pourrait parler^ et avec
rflison, de sqlution de coutiimité; et quant à l'olgection du
ppçn^.crit^que^atde r^téfr.*,que IVdoBiaaiice . des cilles de
refi^, telle qu'elle est ici, aw chu xxx¥ <Vw iA}^ se tnmvtsen
)ÇQj;ifràdiçlMm.^veç Jhuk iv,.flj^xff,,9j et JoMé? aod^ ^lle re-
jfQ^ jwr upe eireur par ii:oppalpabH Aux Itctubres on près-
^ii VélaU^j^eivent de trois villes de iiefuge nu^ delà .^ Jour^
d^in, et dçtirojf attires, au pags: 4e Gimait. Au Dmi* it^ U,
^ïs^^^l^iO^^^ trois delà. du< Jçndil^ii; auiiflMt
jW^ft*¥ Wrte.^.tfPiÉf>iH€si|Q'fep^ aiu
tr^fi,4fiiiél*Ue^.« résulte c^ç^^sa(k pnéeède (vj f^, %«>,.qi»
• ixv, 32.
> V. -Exod. xxi, bî '' ^
, :!.Batff««fej etc.,/!!! 383«r4qq« ^
* Ccmmetilar., etc., ntj idH,
SUR LES CAWfmmmiiW^tmàÈmaA wm le désert. Ui
miiflnsaiil cfu^Aa d«ive!y^eg'oilfa** itéh AUiiires ivffles âviilsf tjtië
ntvn ^TOnibfWlBUti'AxI ajiBéitfiippbfte, cmntfié ntttis^îè dlrbdk
aveorfétoll iau> cbflf^i^rsflV tftt'^DMil; igkitrt fllës ' déj^ ébiUliës W
deibdwifMfAiif». vQamilà VfettUItssertiëDt'déHroi^'vfHés de
a eompiBrlfa ftaî^siiQt c^4rtwt|û'«in. VWt'cltflpetoéritau bh'. ïx
<|a11 fRM'toiftf iédte)i*>^^ortit«D9 fcHtfe^^É ^bùi'y ttJWdétecbH^
tradiotwkB4'n40«fe$tMtetix'ti^ftV^irft r€%«fl*
et je npd félittited» 'fefid'di èoeii^ 4rê(r*e âm'Vê erilto| a^rèi
«fcui a«ié^ tf uni kfa^a 'dynlInU) tiir ferttie de tîelle ^ ibrtfetié
Bvre qul,iavccf la.lGf^wiéjié, tt èlë lé \HAhi dem\t&\iv\ïià\ti\ delà
ehlîqdieikitoet^iv^ €lri ^e sauràîld^eri étonnéR sâûs fons-
cieaoîpséû^ie'mp^rt Mîgteiik et^lenHflqtte; leg Ka^er/les
* Wetlè.'les mVtMënh ^ïle^Gfomlkf^.^àéfikîènt feii-é côflâ*.
cieneibiiééfncftt Ifeur =iHWë métie*'' da dêstk'UtJtiyh'; ' lélir Htëôû
^aU^rèU^UBô Jet^^it'l^rriporlfer Chez eux adr toûlelaatrtJ fcott-
wlértliflfiulîrf(aie>eo'dot)|Joiî'a drèît de ^'élbtittef, c*fest <|^iin
crtUipë)CiWhdHqdé^cdtnftîeM;''ilèHtfft>m se sttit îWsàelà ^r-
fe/ûtlqu^lRit mê «i'é/idaAîS ébn ' C&>ù^ d'Mîoif'è ^Mës^é' S* là
« caifa.tetlwè^lqift les j^itsdi4i>H6nkf koht'toèlfti^'k Wcît
'^ cotoi4uèifck«4(?4Mtdttïeî^^i#-^fYdiadeS'à^^^^
«»tttréav^iJto«yIcy^îttJiî't>rf%bàHîtfre5è£^
^««s8lD©ii)afeHhtt?->ÈP til*tè'c|èfeï!lô '%ÊlWrii'ïritfirfbi4 'flté hfi'stïMt
ou, s'il l'avait lu, que le temps lui avait manqué pour le mé-
'Comple-rendu d'une leçon donnée à la Soii>QDR«i l^rM. LeBcfrriffliitf dans
^ de l^aborde, CommefU, surl'Ex. et les Nomh.çj^t UO, ' v *
24i NOUVELLES ET MÉLANGES.
e^
NOUVELLES ET MÉUNGES.
SYRIE. — JÉRUSALEM. Dicouterte du couvent bâti par sainte Pemle et
réparé par sainte Hélène .
« Jéraaalem, :i mare ISâO.
» A o»ille pas environ à l'est de Bethléem, vU-à-vis du Beit Sakotur» et à une
centaine de pas tout au phis du sanctuaire de l'ApparitioD de TAnge aux ber-
gers, la veine de Noël, guidé par certains doutes sur l'aulheiiticité du sanc-
tuaire actuel, après de nombreuses recherches, et ayant fait fouiDer le sol
partout où il avait traœ de raines, Je tiens enOn de découvrir» à côté de Rem-
placement d'une tour hébralfbe, la partie inférieure d'un très-grand e^uiwiu
datant des premières époques du christianisme, mais construit en deni re-
prises, ou, pour mieux dire, ayant subi des agrandissements notables quelque
temps après sa fondation.
» Au centre du convent se trouve une grande grotte qui était consacrée ao
culte ; dans un de ses compartiments, il y a quatre tombeaux èhrétiens, et au-
dessus, sur la voûte qui se rattache aux ailes de la bâtisse, les fonts baptis-
maux. Le pavé de l'égiise, des chambres monacales et même des cùots,
est en mosaïque, plus ou moins bien travaillé. Quant aux citernes, l'une,
qui est immense, remonte à sainte Hélène ; l'autre, plus petite, bien qu*eRe soit
très-grande, lui est antérieure. Je fais continuer activement les déblais, et j'es-
père que bientôt des choses plus importantes seront à découvert* Les monnaiei
de cuivre que j'ai pu y trouver sont toutes de Constantin le Grand.
» Me sera-t-il permis d'établir que c*est le couvent hdti par sainte Paule, que
sainte Hélène répara, et qui vient réclamer ses droits à la vénération des fidèles
comme ayant été bâti sur l'endroit sanctifié par l'apparition des anges.
» Je le puis d'autant plus que la tradition conteste ce fait au sanetualre, oo
cru tel, Jusqu'à ce Jour vénéré, les tribus des Taamrl, des Ebteim, des Abbidie,
et les vieillards de Beit-Sakour admettant que le sanctuaire de la plaine serrait
d'abri aux bergers en été, mais qu'en hiver ils se retiraient dans les grottes
immenses qui environnent le couvent retrouvé. Or, Notre-Seignenr naquit ie
26 décembre.
» Les ruines du couvent m'appartiennent, c'est dire que l'E^isa catholique
romaine y a seule des droits. Les supérieurs du couvent grec se montrent fort
irrités. A leur instigation, le pacha gouverneur de la ville a fait emprisonner les
cheiks de Beit-Sakour pour n'avoir pas fait avorter l'achat alors qu^ll en était temps.
n Agréez, etc.
» ChARLBS GUAUUHl,
» Agent des S" if*- des Messageries impériales,
» Directeur des Postes, •
[Univers du 8 avril.)
>._ ■ ■ - — - - - - ^^ ^
Versaillei. — Imprimerie de BEAU /eiuie, rue de rOtragtrie, SS.
t4tt
ANNALES
DE PHII<«S«P1I1E CHlftÉTIEHriV
tlttmfr0 112. — a»ril t859.
39cf(tn0r it la {lapante.
U MÉMOIM DU PAPE CLÉMENT V,
VE?iGÉE
CaUTBfi I<ES ACClJSATIOiVS DE VIIiliASTI,
PAR LA DÉCOUVERTE DE DOCUMENTS NOUVEAUX.
Continuation de Texamen des 4 conditions imposées, dit-on, par le roi au pape.
— Iz 4*y l'abolition de la mémoire de Boniface VIII. — Des bulles concernant
les pouvoirs des papes. -~ De la 6* condition que le pape aurait acceptée sans
la coonaitre. — Merisonges de Villani.
La pins importante de toutes les conditions^ la 4*, celle d'à-
bolîr la mémoire de Boniface Vlll, ne s'étaye sur aucun fait
de réelle exécution. Clément avait, comme on l'a vu, obtenu
une première fois le désistement de Philippe des accusations
eo forme contre Boniface VIII pour crime d'hérésie, entrée
illégitime au pontificat et conduite scandaleuse; et il s'était
réservé l'affaire, à lui et au concile général. Le roi ne cédant
pas, il avait paru autoriser les procédures devant le Saint-
Siège; mais tout se passa au tribunal du pape en délais, in-
terlocutoires et préliminaires jusqu'au désistement officid du
roi ^ Enfin, dans un consistoire tenu à Avignon en i31i,
après les informations nécessaires, il déclara et prononça que
Boniface VIII avait toujours été bon catholique, exempt
d'hérésie, et qu'il devait être regardé et tenu pour un vrai et
légitime souverain pontife, avec ordre de brûler toutes les
pièces de la procédure^. En outre, dans sa première séance,
* Voir le 2* article au n* précédent, ci-dessus, p. 165.
' Yoy. Fleury, liv. 91, n- 43, 44, 45.
' Rohrbacher, Histoire de VÉglise, Ut. 77, t. xix, p. 509, d'après Sponde.
«m. 1310, n** 3 et 4.
nr* sÉBiB. TOME XIX. ~ N"" 112; 1859. (58* vol. de la coll.) i6
tu LA MÉMOIBE DU PAPE CLÉMENT Y
le concile général de Vienne, même année, le pape présent,
déclara la même chose, à savoir que Benoît Gaetano avail été
légitime pasteur de l'Eglise, quil avait vécu et était mort
catholique, et n'avait rien fait qui le rendit coupable d'hé-
résie^ En même temps. Clément Y décréta qu'on ne pourrait
jamais reprocher au roi ni à ses successeurs ce qu'il aurait
fait contre Boniface ou contre l'Église^. Par des précautions
si souvent renouvelées pour l'avenir, il semblait faire hau-
tement connallre combien la conduite du roi Philippe avait
été contraire aux intérêts de l'Église , et à l'honneur dû au
Saint-Siège. Voilà pour les personnes. Sur tout cela, silence
de notre auteur.
Quant aux actes et à la doctrine , M. Rabanis tranche la
question avec exactitude, sans doute pour le fond , mais trop
brusquement par ces paroles : « Benoit XI avait rendu à la
D couronne de France la plénitude des prérogatives dont elle
» avait toujours joui au point de vue canonique, et il ne restait
» rien à faire de ce côté ^.n En effet, par ses bulles des 18 et
i9 avril, et du 13 mai 1304, ce pape avait révoqué la suspense
de donner des licences en tliéologie ou en droit prononcée par
Boniface, et révoqué la réserve de poun^oir aux églises cathé-
drales et régulières, ainsi que la suspen&iou des privilèges ac-
cordés au roi et à ses officiers^. Toutefois Clément V, pour apai*
ser le roi, crut pouvoir faire de nouvelles concessions, mais seu-
lement apparentes, et qui n'engageaient directement en rien le
Saint-Siège. 11 déclara (i"' février 1306), que par la bulle Vmm
Sanctatn de Boniface Vlll, les Français et leur roi n'étaient
pas plus soumis à l'Église romaine qu'ils l'étaient auparavant;
* Flenry, liv. 91, !!•• 43 cl 56, d'après Villanl, ix, 2Î. — Lacurie» îoe. cU. —
Brumoy Jiv. xxxv, t. xii, fwg. 350, 359; liv. xxxvi, même tome, pag. 433,434^
d'après Viliani et d'après Raynaldl, aimo 1312. n* 15. — Rohrbacher, Hitt, di
VÉglise^ liv. 77, t. xix, pag. 550, d'après Viliani, S. AntODin. Raynaldi, etc.
' Flcury.Iiv. 91 , n» 56.— Brumoy, loc, cit., pag. 433.— Rotirbacher, Ioe. âtat,
* N* XI, p. 39. 11 indique en note Raynaldl, Fleury, et « la curieuse et inté-
ressante eolUetùm det priviléget aceordéM à la couronne de France par le Saim-
Siige,» qae MM. A. et J. Tardif ont réunis et publiés (Paris, 1855), et doot les
Ànnalee ont donné l'analyse et les principales dispositions dans leur tom. xui,
(4* sérieV n* de février 1856.
* Fleury, Hy. 90, n* 41, année 1304* d'après Raynaldi» 1304, n** 9, 10, et
YBùt, du diff., p. 230.
VEK6ÉE PAR LA DÉCOt\ERT£ d'UN UANtSCRlT. 247
ensuite, à la même date^ il révoqua la bulle Clericis laïcoSy et
il établit qae l'on devait observer tout ce qu'avaient ordonné
ses prédécesseurs dans le concile de Latran et dans les autres
conciles généraux contre les laïques qui exigeraient indûment
d'une église ou d'un ecclésiastique des tributs et des imposi*
lions de quelque manière que ce fût^ ou qui pour cela don-
neraient conseil, aide ou faveur. « Il y avait là certainement^
» dit M. Artaud^ un esprit de conservation des droits du Saiut-
9 Siégea » En effets c'était la conârmation du droit ecclésias-*
tique de l'époque, dont Bonîface VII! avait voulu maintenir
l'application en s'opposant à la violation de ces canons dans le
royaume de France ^. Enfin, par la bulle déjà citée du 27 avril
13H, Clément révoqua et annula toutes les sentences et cons-
titutions non comprises au Sextedes décrétâtes préjudiciables
àrbonneur, aux droits et aux libertés du roi et du royaume,
données depuis la Toussaint de l'an 1300 ^.
La difficulté de la concorde roulait toujours sur la bulle
VnamSanclam du 18 novembre 1302, insérée dans le Corps du
droit, d'après laquelle dans l'exposé, la puissance spirituelle
doit juger la puissance temporelle lorsque celle-ci s'égare y ce
qui exclut toute idée de pouvoir direct et ordinaire sur Tad-
mioislralion temporelle des étals, ou de supériorité féodale;
et dont le dispositif déclare que ioxUe créature humaine est sou-
mi$e au Pontife romain pour être sauvée*. Sur quoi Fleury
professe que c'est « une vérité dont personne ne doute, pourvu
> qu'on restreigne la proposition à la puissance spirituelle.
• Dieu ne permit pas, suivant cet historien, que Bonîface ait
' Artaad, règne de dément V, t. m, p. 107. — Fleury, liv. 91 , n* 3, ann. iZùê.
Les deux bnUes furent données à Lyon.
' Voy. Rohrbacher, Hist, de V Église, t. xix, liv. 17, pag. 452 à 454, et 503.
> Reury, liv. 91, n* 47, d'après Raynaldi, ad annum 1811, n« 26, et d'après
i'ffiit. du diff-, p. 59'^, 601. - Fleury omet la restriction non comprise, etc.
Voyez Tasalyse de la bulle dans firumoy, HitL d$ V église gallie., liv. xxxt,
t. m, p. £61. Rohrbaclier fait observer au reste contre Brumoy [ibid. p. 339),
etautres, que Clément V n'a jamais révoqué la dëcrétale Unam sanctam, loc:cit,
pag. SOS.
* Fleury, Hist. eeelés,, Uv. 90, n* 18» année 1302, d'après 1* Raynaldi, n** 12
et 13; )• Conc, p. 2444 ; 3* Extravag,, comm. de majoritate et obedientid, 1. 1,
Ut. 8. On regarde, dit Fleury, cette fameuse décrétale comme Touvrage du
eoDciledeRome.
248 L4 MÉMOIRE DU PAPE CLÉMENT V
N tiré la conséquence qui suivait naturellement de ses pria-
» cipes ^B Nous sommes d'avis que la pensée de ce dispositif ne
saurait se séparer de celle de l'exposé^ et qu'il exprime bien
en effet la doctrine enseignée par les docteurs les plus saints
et les plus approuvés^ dont ce pontife a emprunté les texteS;
à savoir : que le droit de correction du Pape à l'égard de tout
fidèle^ quelle que soit sa dignité, même des souverains, comme
de protection contre tout infidèle persécuteur, est inhérent au
pouvoir spirituel , et appartient au Siège apostolique comme
divinement institué. Au reste, cette bulle n'ajoutait rien à la
jurisprudence en vigueur au moyen âge, et reconnue parles
souverains catholiques, en France comme dans les autres pays,
sous les prédécesseurs de Philippe le Bel.
Dans l'effervescence de la lutte, cette doctrine si simple
était encore moins comprise peut-être, que depuis elle ne Ta
été à la fin du 17* et au 18* siècles. Pour couper court aux ridi-
cules interprétations que les légistes faisaient de la bulle. Clé-
ment déclara que quant à son exécution elle ne regardait pas
la France, dont l'état resterait le même qu'avant cette bulle ^
Il laissait ainsi les rapports du royaume avec le Saint-Siège
tels qu'ils étaient avant les maleittendus de la querelle du roi
avec Boniface, avant les exactions des officiers royaux, avant la
fraude dont s'était plaint Boniface, et par laquelle Pierre Flotte
avait envenimé ce triste démêlé, en substituant au roi une
injonction irritante à la bulle Ausculta Fili ^. Il faut tenir
compte de la difficulté des conjonctures : il y avait là de la
part du Gascon plus d'habileté que de faiblesse.
En somme, dans les actes du pape Clément V^ il n'est rien
qui ne trouve son explication ou sa justification en dehors de
l'histoire des conditions.
Par la 4% le pape se serait obligé (qu'on y fasse atten-
tion ! ) , non-seulement à mettre en jugement la mémoire
de Boniface, mais à la flétrir ; non, ce n'est pas encore asseï;
il y a dans le texte à la détruire et à l'anéantir : ce qui ino-
' Fleury, ibid.
' Bnimoy, loc, ci%, et Raynaldi, an. 1311, n. 31.
' Voyez le différend admirablement raconté dans Rohrbacher, Hi${, univers,
d€ VEglùe catholique, t. xix, p. 448 et suif.
YEIfGÉE PAR LA DÉCOUVERTE B^CN MANUSCRIT. U9
plique de la part d'un archevêque un des plus grands crimes
que l'imagination humaine puisse concevoir, celui de pro-
mettre d'avance condamnation avant toute instruction et
toutes procédures^ et cela contre un souverain Pontife, qui,
mort, ne pouvait plus se défendre que par le souvenir de ses
œuvres, et cela au moment de prendre possession de la même
chaire de saint Pierre, afin d'y monter flétri lui-même dans le
fond de sa conscience, aux yeux d'un roi et de plusieurs té-
moins, de son propre frère, de deux de ses neveux, par cet
abominable marche-pied. C'en est trop! Mais ces mensonges
ont fort bien servi à affaiblir la Papauté, et à encourager Thé-
résie qui bientôtaprès commença à déborder sur la chrétienté!
Quelque odieuse pourtant que soit cette 4* promesse, on
conviendra facilement que de toutes ces prétendues condi-
tions , la plus monstrueuse était celle que Bertrand de Got
acceptait sans la connaître : car après cette 4% il devait sup-
poser quelque chose de plus atroce encore et de plus contraire,
s'il était possible, aux règles de la justice. Aussi à mesure qu'on
remue et qu'on creuse ce sinistre récit de Villani, et qu'on y
introduit la lumière, on se rassure comme lorsqu'après un
rêve lugubre on retrouve les objets et les situations dans leur
réalité. Mais que pouvait donc être cet^e 6* grâce? Aurons nous
encore la curiosité de la rechercher? «Vecerius*, Papire-Mas-
vm et d'autres, dit M. Rabanis dans une note ^^, ont pensé que
cette 6^ grâce consistait dans la concession à Charles de
Valois du titre impérial. Ciaconius veut que ce fût la transla-
tion de ce même titre sur la tête des rois de France au préju-
dice des rois de Germanie^.» On pouvait là-dessus faire les
conjectures les plus diverses. Ce qui est certain, d'après M. Ra-
banis, c'est qu'il est faux « que l'élection de Henri de Luxem-
1» bourg ait été, comme le prétend Villani, le résultat d'une
» surprise faite à Philippe , et d'un escamotage opéré par le
tPape de concert avec la diète; d car « il s'écoula plus de
» cinq mois depuis le moment où Philippe en entretint Clé-
» ment V {M juin i308), jusqu'à celui où elle fut accomplie
» BUtoire de l'empereur Henri VU, Hagon,t632.
'N'Knotelyp. 4.
' Yoy. Moratori, Scriptor. rer, ital,, Milan» 1738, t. xiii, p. 333
t50 LA MÉMOIRE MJ PAPE CLÉMENT V
» (iSnoY. 4308).» Clément, loin de contrarier par tous les
moyens Téleclion de Cliarles de Valois, comme il faudrait l'ad-
mettre si l'on s'en rapportait à Villani, le recommanda chau-
dement à la diète, et se prononça nettement en sa faTeur K
Voltaire a donc écrit à tort : « Ce pape Clément V fait tout le
» contraire de ce qu'il avait promis. Il fait presser sous main
» les électeurs de nommer Henri comte de Luxembourg^.»
Mais c'est dans Villani seul qu'il faut chercher cette 6* condi-
tion; c'est lui qui est absolument obligé de nous la fournir.
Suivant Viilani^, dès le temps que le pape Clément était à
Lyon pour son couronnement (nov. i305), le roi Philippe lui
déclara quel était l'article secret qu'il lui avait fait jurer pour
parvenir au pontificat cr lui disant que c'était de condamner la
mémoire de Boniface VIII et faire brûler ses os. (En 1307), le
roi réitéra cette demande à la conférence de Poitiers, et pressa
fortement laPape d'y satisfaire. Le Pape elles cardinaux furent
fort troublésde cette proposition, etc. Le Pape se repentit fort
de son serment, mais n'osait s'opposer à la volonté du roi ; il
eut recours au cardinal de Prato comme à celui qui savait tout
le secret de ce qu'il avait promis au roi. Le cardinal lui fournit
l'expédient du renvoi de l'affaire à un concile général, a Voilà
en résumé le récit*; voilà comment l'historien florentin ac-
commode à sa fable deux faits historiques, la demande de pro-
cédure contre le pape Boniface, et la convocation du concile
de Vienne. Si le Pape et les cardinaux furent si troublés, c'est
qu'apparemment celte étrange demande, en supposant pour
un instant qu'elle ait été faite dans ces ternies, était toute nou-
velle : dans l'hypothèse des $ix conditions, le Pape et ceux des
cardinauxqui avaient trempé dans l'inirigueauraient dûTeD-
tendre, je ne dis pas avec une tranquillité complète (car la
Hfiysjiére de la hontçAuse en.trevue pouvait par là se, découvrir .
«ux yeux du Sacré-CoUége tout entier), mais au moins comme
une.cbpse prévue /l'avance^ d'autant mieux qu'elle n'était qu/^
' I Rabanis, n* xxiv, p. 12, 7S, d'après Baluce, Fte* du Papet^FÂvigHon, t. n,
f, 1 19, et Raynaldi, aà annum 1308,. t. iv, p. 449, aurtout la nott de M%iau .
' Annales de V Empire, Henri VU, année 1308.
^ Liv. viu, c. 91.
* Dans Fleury, liv. 91, n* 13, année 130T.~M. Rabanian'eq a paa fait meo-
lion.
YERGÉB PAR LA DiCOUVERTE d'DN MANUSCRIT. 251
la répétition et la conséquence de la 4* condition tout d'abord
e^Lprimée : car évidemment si Boniface pouvait être jugé^ «'il
était déclaré hérétique , si sa mémuire était flétrie , il fallait
user envers ses cendres de toute la rigueur marquée par les
lois.
Ainsi^ ce récit accessoire vient démentir le récit principal.
Cette fameuse condition^ si grave qu'elle devait rester encore
secrète; lors(|u'il s'agit de la dévoiler^ Villani ne la trouve
pas! 11 est réduit à en reproduire une déjà indiquée, en y
ajoutant seulement une circonstance qui excite l'indigna--
tion, mais ne fait que soutenir l'ignoble audace de la 4* de-
mande.
VI.
Diseusdon sûr le jour de l'entrevue do pape Bertrand de 6<.t et de niilippe le
Be}, d'après le jonmal nouvellement découvert. — Emploi du temps de
Bertrand.— Supputation des visites et des distance» jour par jour. ~ Emploi
du temps du roi jour par jour, prouvant sa présence aui environs de Paris.-*
Erreurs et inadvertances de Villani. — Preuves tirées de la correspondance
do pape et du roi.
Après avoir cherché à suppléer au peu de développement
qu'a donné M. Rabanis à la discussion des conditions, arrî-
Yons avec lui au fait matériel de Ventrevue \ « Ceci, dît l'au-
» leur, est un calcul de jours et d'heures que l'incroyable
* précision de Villani permet d'effecllier d'une manière à
» peu près infaillible, n 11 s'agit, en effet; d'un intervalle de
35jour5, en rétrogradant du jour de l'élection, 5 juin 1305,
Yeille de la Pentecôte jusqu'au l*'mai; car évidemment les
cardinaux une fois d'accord sur le candidat à élire, ont dû
faire sur-le-champ, après une si longue réclusion, la procla-
mation du nouveau Pape. Ft7/ant l'indique d'ailleurs assezclaî-
rement : e co$xfti fatlo di présente.
a Parlant de là nous n'aurons pas à chercher longtemps la
» date de Tentrevue. Aux ii jours que le courrier, parti le !••
» ou le 2 mai, employa pour venir à Paris, ajoutez-en 6 (|ui
» furent employés par le roi à faire le voyage de Saintonge, et
» meltons-en i ou 2 qui durent être perdus en préparatifs,
» nous aurons 19 à 20 jours, en d'autres termes nous tombons
>sur le 18 du le 20 mai, époque nécessaire de la rencontre»
' N- IV à XXII, p. 49 à 67.
252 LA MBMOIRE DU PAPB CLÉMENT V
» heure de cette conjonctiou fatale qui jeta le monde chrétien
D hors de son orbite ^ Cherchons donc^ à Taide du journal de
p Berlratuide Got, en quel lieu il se trouvait dans ces mémo»
» râbles et sinistres journées, d
Mais d*abord tenons compte avec M. Lacurie^ de Tenvoi du
message par le roi à Tarchevéque de Bordeaux ^. 11 a néan-
moins omis, ainsi que M. Rabanis, de supputer le temps né-
cessaire au courrier du roi pour se rendre en Gascogne auprès
de l'archevêque, et à l'archevêque pour aller joindre le roi
près de Saint-Jean-d'Angély. Nos deux auteurs paraissent con-
céder que lessix jours marqués par Villani auraient pu suffire,
ou plutôt peut-être ce point aura échappé à leur attention.
Pour ce double voyage de 780 kilomètres (195 lieues), à savoir
de 630 kilomètres pour le courrier de Paris à Bordeaux, et,
pour Tarchevêque, de 150 kilomètres de Bordeaux à Saint-
Jean-d'Angély ^ il parait difficile de ne rien ajouter aux six
jours que Philippe employait en même temps à se rendre à
marche forcée de Paris à Saint-Jean-d'Angély, en faisant
20 lieues par jour, pour franchir ainsi un parcours de 480 ki-
lomètres ; car, si le courrier avait un jour d'avance sur le roi,
il avait aussi 210 kilomètres de plus à (aire, et, s'il a pu aller
plus rapidement, et c'était difficile, Tarchevêque a dû aller
beaucoup moins vite^. L'entrevue serait donc parla reportée
à Tun des jours de la dernière dizaine de mai; mais n'im-
porte : le journal contient de quoi répondre à tout.
Résumons les explications de M.^Rabanis :
Après six années de guerre avec l'Angleterre, Bertrand de
Got avait trouvé les domaines de son archevêché ravagés.
Sujet des Anglais, il éprouvait d'ailleurs continuellement
' Nf" XT, p. 50 €t xxi, p. 66. — M. Tabbé Lacnrie ajoute un ou deux jours
aux car()inaiix pour préparer leurs dépêches et l'envoi du courrier à pliUippe le
Bel, et recule ainsi au ^\ mai la date qui résulte des distances pour Tentrevo^.
Voy. Utihersité catholique, t. x, p. 224 et 230 (2* série).
^DUtert,,p.2'i9.
'Carte des Postes. — Âflat hûttorique delà France. Paris, UM*, i76S.
* M. Lacune considère comme un tour de force dcmt noua donnent quelQn^
rares cxeniples les coureurs au clocher de pouvoir faire, même dans la force de
Fftge, comme était Philippe le Bel, âgé alors de 37 ans tout au plus, un voyage
à cheval» armé comme on rétait alors, de 80 kilomètres par Jour, peodaot
12 jours consécutifs, p. 224, 229.
TENGÉB PAR LA DÉGOUYBRTE D'CN MANUSCRIT. 2S3
leurs rapines. Durant la première année^ la riche abbaye de
Sainte-Croix de Bordeaux était \enue à son secours. Ensuite^
Philippe le Bel, par différents actes, avait essayé de reconsti-
tuer la manse épiscopale. Bertrand de Got, néanmoins, tou-
jours nécessiteux^ chercha des moyens d'existence dans Tusage
de son droit de visite, a Cette visite commença deux mois avant
» la mort de Benoit XI, successeur de Boniface Vlll, et lorsque
> rien ne pouvait faire prévoir la fin mystérieuse du Pape ré-
» gnant et la prochaine vacance du Saint-Siège. Le voyage
i pontifical de Bertrand de Got devait être long, car, outre son
B diocèse, la province ecclésiastique en comprenait cinq des
» plus vastes, Agen^ SainJtes.AngoulémejPérigueux et Poitiers.
B qui, démembrés depuis, en ont formé neuf : Agen, Condom,
^ Saintes f Angouléme, Périgueux, Sarlat, Poitiers, Luçon,
B Maillezais. » Il traversa rapidement les diocèses d'Agen et
de Périguenx, puis, laissant de côté les deux évêchés de
Saintes et d'Angoulème, qu'il se proposait probablement de
visitera son retour, il commença, le il décembre 1304, par
les abbayes de Nanteuil en Vallée, et de Charroux, la visite de
Fimmense diocèse de Poitiers, où il séjourna six mois, et où
nous le trouvons encore pendant tout le mois de mai 1305,
c'est-à-dire à l'époque assignée pour l'entrevue. Plus le mo-
ment de l'élection approche, plus il s'éloigne de Poitiers et de
Bordeaux, sans se rapprocher pour cela de Paris. Dans ses di-
verses résidences, il se tient toujours a une vingtaine de
lieues, distance moyenne de Saint-Jean-d'Angély, et depuis
le f mai, de 95 à 470 kilomètres de cette ville, comme le
note exactement M. Lacurie ^
«Le 12 mai, il visite le prieuré de Fontaines; le 13, l'abbaye
» de FonUnaulx; le 14, il vient au prieuré de la Chaize-le-yi--
» comte, toujours dans la banlieue, ou peu s'en faut, et à la
^ Roche-sur-Yon; il s'y arrête le samedi 1 5 et le dimanche
> 16 mai, en faisant constater que c'est à ses propres coûts
> et dépens^ et non par son droit de visite. Le 17, il achève la
«ifisile du prieuré, et le mardi 48, il se rend h celui des Es-
» saris, à 18 kilomètres de la Koche-sur-Yon. Le 19, il visite^
' iHfMTtoiton, p. 221 à 223. M. Laeorie avertit qae ces distances sont prises
àToU'oiseaa.
S34 LA MBMOIRH DO PAPE CISMIMT ¥
» tout auprès de là, le prieuré de Mouckamps ; le tO, ceux de
9 Segamay et de Puybéliafd ; le 21 et le 22, eeu\ de ChaUau-
9 mur et de Treize-VetUs. Le dimanche avant rAsceosioUi
» 23 mai, il séjourne dans le prieuré de SahU-Jatm de Mau*
» létm, s'arrête, le lundi 24, à MaUiivrt ; le 25, à Satnl-C/émoit;
a le 26, à SiËini-Cyprim, près Bressuire; le 27, à i^r«isiiîrc; le
» 28 et le 29, à Sainl-Jacques, près Thouars ; le 30, à Parlke-
» noy.... Mais nous voilà au 30 mai; il nous resterait à peiue
« le temps de faire revenir le roi à Paris^ et son courrier ne
a pourrait plus être rendu à Pérouse pour le 5 juin. C'est tout
a au plus s'il irait jusqu'à Lyon. »
. Ainsi, Bertrand de Goi, dans le cours de ces deux années
1304 et îSOîi, n'a pas séjourné à SairU-Jean^Angélp ni dans
les environs* Comment aurait-il pu quitter brusquement on
subrepticement le cours de ses visites pour s'y transporter et
faire ainsi 40 ou 50 lieues, en comprenant aller et retour,
sans que son absence fut remarquée, a On m'accordera bien,
9 dit l'auteur, que, pour ce voyage et pour le temps consacré
» à la négociation, il aurait fallu cinq ou six jours, en mettant
o la chose au plus bas, vu que le service des relais de poste
» n'était pas alors très-bien organisé, comme chacun sait. Les
» opérations de la visite ne sont suspendues ou enrayées à au*
x> CU06 date ^ » Notons encore que cette escapade aurait été
efTeetuée sous les yeux d'un clergé jaloux et irrité, en face de
l'évéque de Poitiers, Crau^ter de Brugeê, qui n'avait pas craint
de prendre, trois ans auparavant, le parti de l'archevêque de
Bourges contre son. propre métropolitain dans la querelle de la
prinialie, d'un homme, suivant M. Rabanis, haineux et vindi-
catif, qui devait épier toutes ses démarches , au contraire,
saint homme suivant les histoires^, mais enfin* queBfirtraod
de Got, devenu {lape, déposa de son siège?
* M. Lacurie pense qu'elles le forent les t&, 16 et 17 mal, parce ^ue l'arcbe-
Téque a fait constater qu'il demeurait à ses dépens, durant ces trait journées, i
\êi Ghalfco^le-VlccRBte. Ne visitant pas, se reposant de ses fatigues, il ne pouvait
grever le prieur (Distert., p. 239), mais son séjour n'en est pas moin<( marqué,
4t les délais des distances ne permettent nnllemeot de placer fenlrevue pen-
dant ces trois Jours.
' Brumoy, Hûf. de l'Eglise gaU<c,,U tu, p. 34% à 949. -^ RoInrlMciwr» Hiif.
univ. de VEglite, t. xix, p. 607, &0S.
VRfGÉB PAR LA DBGOUVBRTE D'UN MANUSCRIT. 955
De son côté^ Philippe, suivant YiUani, vint au rendez-vous
en pelile compagnie^ c'estrà-dire avec Vincognito le plus sé-
vère/puisque nul historien contemporain n'a soupçonné le
Yoyage. II lui a fallu, en effets se dérober fort habilement à sa
cour^ à ses ministres, à son peuple, comme l'archevêque à sa
Dombreuse suite. L'itinéraire officiel du roi et ses actes authen-
tiques nous le montrent pendant lout le mois de mai^ à i50
ou 200 lieues de Saint-Jean-d'Angély, séjournant soii dans les
eovirons de la capitale , aux lieux de ses résidences habi-
tuelles, soit dans les (krovinces voisines. « Dans les derniers
> joursd'avril, nous le voyons successivement au Piessis, près
D Senlis, à Villers-Coêterets, près Soissons^ enfin à PariB, où il
B était encore le 3 mai '; Du 3 au 18 de ce mois, les actes ne
« donnent pas l'indication des quantièmes^ mais seulement des
s résidences^ qui sont Germigny^en-Brie, Becoiseau, h l'entrée
» de la forêt de Crécy^ et CAà/res-sous-MontIhéry ; le i9^ il datait
B de Poisfy 2, le 25 de Caehcmt ^^ et le i*' juin il était revenu à
8 Poiuy. » Or, d'un côté, d'après le texte de Yillani et le calcul
des 35 jours, il est impossible que l'entrevue ait précédé
le 19, ainsi que l'établit M. Rabanis au n"* xxi ; d'autre part,o du
ei9 an 25 mai, dit M. Lacurie, Philippe n'avait pas pu faire
• le voyage de Saintonge ou de Poitou et revenir à Paris, d'où,
»d'aprës Villani, il a dû expédier un courrier à Pérouse
« douze jours avant l'élection qui eut lieu le 5 juin. » Enfin, si
Teotrevue est repoussée jusqu'au 22 ou 23 mai, pour donner
le temps à Parcbevêque d'y arriver de Bordeaux, ou même
d'un autre lieu de la Gascogne, plus éloigné, l'impossibilité de
l'arrivée du courrier à Pérouse dans le délai est encore plus
manifeste. Cette entrevue n'a donc pas eu lieu, c'est un fait
é>idemà)en|t cotttrouvé #«
' M. l'abbé Lacurie, dans 0a di$s$ri(afion; indique les prlnotpaux actes, trois
mandements datés de Paris ; le premier, le mercredi après la Quasimodo, 28 avril
130S; le second, le vendredi après la SainleOroii, 7 mai ;. le troisiènle, du
3 mai; p. 225.
' UHfis patentes ou mandement adressé au prévôt de Paris touchant iesmoa-
lUiics (datées de Poiisy, 10 mai), imêmê dâseH. , ibid.).
' hè^iement tonehaut le prix des vivres et denrées (daté de Cachant» îS-mai).
^émt disserî., ihïd, - , ,., ,
*Rabint8,n** xvi à tm, p- 50 à 67; n*" vu» p. 22 à 24; n«* xivn, p. 81»
ïLT, p. 144. — a., Lacurie, disserL, p. 220 A 226.
256 LA KBMOIIIB DU PAPB CLÉMimT Y
L'auteur signale ensuite diverses erreurs et inadvertances de
Villani sur plusieurs faits les plus notoires et les plus incon-
testés de rbistoire de France pendant les premières années du
44* siècle. Il en conclut que cet historien étant déjà septuap^é-
naire^ ou à peu près, lorsqu'il comnnença à coordonner on à
rédiger ses souvenirs^ sa mémoire ou ses notes et sa prédilec-
tion pour les anecdotes durent régarer bien souvent, et qif en
donnant place dans ses annales au « fantastique épisode de
» l'entrevue, » il a beaucoup trop écouté « ses préventions ita-
» lienncs. » Au rapport de tous les historiens, Philippe le Bel
a fait deux voyages à Poitiers pour conférer avec Clément V,
en 1307 et 1308. Villani parait s'être souvenu que Philippe n'a-
vait fait que deux voyages dans l'ouest de la France, et il n'en
marque en effet que deux. 11 recule le premier en 1305 pour
y placer la fameuse entrevue, et le premier voyage de Phi-
lippe en Poitou; en 1307, il fait le second, puis il ne parle pas
de celui de 1308, et tandis que le souverain s'abouchait avec
le Pape, du 11 juin au 20 juillet, Philippe, suivant Villani, au-
rait voulu aller trouver le pape à Avignon^ pour avoir une
conférence avec lui. Or on sait que Clément n'établit son sé-
jour en cette ville que huit mois plus lard, à la fin de février
ou au commencement de mars 1309 ^
Enfin l'habile auteur de ce petit volume complète sa dé*
monstration par la eorrespo*%dance de Clément V et du cardi-
nal Na|>oléon Orsini avec le roi : rien n'y trahit et tout y dé-
ment l'existence antérieure d'un pacte simoniaque. Clément V
dit en propres termes dans sa lettre au roi de France da
45 octobre 1305 : « C'est le XI des calendes d'août ( c'est-à-dire
9 le 20 juillet précédent) que malgré notre répugnance et ce-
» dant à des instances réitérées, nous avons donné notre
B consentement authentique et public à notre élection.»
Quoi ! Clément V dirait à Philippe « qu'il n'a accepté le sou-
j» verain pontificat qu^avec répugnance, lui qui avait vendu
» son âme pour l'obtenir! Le roi et le pape voulaient-ils donc
B jouer par correspondance une comédie inutile*? »
* Rabani4, n*" xiiii à xiv» p. 67 à 75» n* xivii, p. 80, 8S, izviii, p. 81
* Id., n** xxM, p. 7S à 80; xzxi, xxxn. p. 97 à 106. — a. Berthier»
Diicoun précité, p. 12.
VENGÉE VASL LA DÉCOUYEKTB D'uN MANUSCRIT. S57
La discussion de M. Rabanis, en trois [>ages, sur la lettre
écrite à Philippe le Bol par le cardinal Napoléon Orsini après
la mort de Clémenl V, nous parait être un des morceaux les
plus remarquaUes de Touvrage. Orsini s'y montre dévoué à la
France et au roi, il dit même que Bertrand de Got a été choisi
à la fois eu vue du bien de l'Eglise, et en vue du roi et du
maume ; mais il assume sur lui seul cette élection qu'il re^
grelte et le cardinal de Prato est complètement effacé.
Lrs complaisances de Clément envers le roi, qu'il ne faut
point exagérer ^, comme l'a fait l'auteur, mais toujours sans
énoncer ni discuter les actes du Pape ^, s'expliquent, suivant
lui, soit par la faiblesse de caractère de ce pontife dont il con«
menait lui-même ^, soit par les nécessités de la situation qui
après l'ébranlement causé à l'Eglise par la lutte de Boni-
tace VIII, commandaient au Sacré-Collége et au Saint-Siège,
sous peine de schisme, de s'unir à tout prix étroitement avec
la France et de a répudier solennellement la (politique de Boni*
slace*. » Ce dernier point de vue est loin, suivant nous, d'être
eiact: il ne peut jamais y avoir d'avantage pour l'Eglise à
consener à lotit prix la bienveillance d'une puissance quel*
conque. L'esprit gallican, qui tient à se montrer imf>artial
dans ce petit et cependant important ouvrage, laisse percer
malgré lui ses inévitables contradictions : l'Eglise, à l'en
croire, ne pouvait faire autrement que de sacrifier ses maximes
à celles du royaume, et pour récompense, à travers beaucoup
de louanges, savez-vous ce que reçoit Clément V? Les phrases
que voici : a Par rap[)ort à ses anciens souverains surtout en*
» \ers le roi dç fronce, il ne sut jamais être le chef de la
» chrétienté, il ne put jamais s'élever à la dignité de caracr?
» tère, à l'indépendance et àia hauteur de pensée que voulait
1» sa position, etc. ^. » La Papauté fait donc bien de se tenir
I *
* Voyez les histoires ecdésiastiqnes, et GaiUardln, Ilist, du moyen dge,
chap. x\vf, $ 2, t. m, p. Il à lIS. — • Laborie, ditsert, ^. 24d.
>K* xuf et dernier, p. 144.
* S* XXXI, p. 96.
'N* xvf, p. 144. ^ Bertrand de Got, né dans la Guyenne, feudataire
dlduuard h* et archevêque de Bordeam, étai( à la fois sujet du roi de France
«idu roi d'Angleterre. Cest, ainsi que l'explique très-bien M. Rabania, un des
SS8 LA lÉflOlRE DU PAPE €LtllE!IT Y
ferme. La vérité est d'ailleurs que Clément Y sut en plusieurs
circonstarices^ par exemple envers les Vénitiens etrcmpenmr
Henri Vil, soutenir avec une vigueur apostolique la supréma-
tie du Saint-Siège. Encore une fois, au fond, le Pape gascon»
même à l'égard de la France, n'a rien sacrifié des droits de
l'Eglise. M. Rabanis, en ctlanl sa lettre au roi Philippe, du 15
octobre 130S, peu après TélecUon et avant le couronnement,
ne dît-il pas que « Clément se conduisait envers Philippe
» comme s*il n'avait nullement à le ménager età le craindre*? b
La translation du Saint-Siège à Avignon s'explique au reste
très-suffisamment > par la situation des Etats Romains, dont
nous avons donné, d'après l'auteur, un aperçu au commence-
ment de cet article : « La Papauté, dit M. Rabanis, devait s'exi-
» 1er de Rome jusqu'à ce que l'anarchie et l'usurpation eusfcnt
» fait leur temps; il est bien clair que Philippe le Bel n'avait
» pas besoin d'acheter Clément V pour qu'il restât en France ^.»
Le séjour prolongé des paf^es à Avignon ne fut pas sans incon-
vénients; M. Rabanis le reconnaît, et même d'un stvle assez
romain : a Là en effet, dans sa petite enclave le Saint-Siège ne
» paraissait plus qu'un satellite de la couronne de France *. «
Il ne veut pas et avec raison qu'on en rejette toute la faute sur
Clément V *. On s'est étonné, dans les temps modernes, dit-il,
« que le conclave soit allé chercher un Pape au fond de la
» Gascogne pour faire de la Papauté la vassale du roi de
» France, » et l'on a cru volontiers qu'il y avait là-dessous,
« sinon un crime, du moins quelque douloureux mystère.
» Rien de plus faux néanmoins, sous quelque face qu'on en-
» visage les faits *^. » — « Le fait est que le conclave agissait
» dans sa pleine liberté coffim^ dans sa pleine conviction, et
• que, lorsqu'il nomma un Pape français, il fit volontaire-
» ment ce qu'il crut lui être commandé à la fois par la ncces-
motifs qai justifient son âection comme ayantageuae à rSglise dam les circoa-
slmces d'alors. Voy. n*xxxiT, p. 109, llO.
* N* XXVI, p. 79.
* N* xtn, p. 1S3.
» «•• XLii, p. 132 ; XL¥, p. I4«,
* N* xuii, p. 13S.
* N- xui, p. 131 ; xuv, p. 136 à l«.
•N'xxxT, p. ttl.
VZlfGéC PAR LA DÉGOCYERTE 1>'CJN MANUSCRIT.
JIW
n site du mom^nt^ par Fintérêt du Saint-Siège et par le bien
» de la Chrétienté ^ » Telle est l'heureuse conclusion à laquelle
nous conduisent le Journal des Visites et Tagréable dissertatioo
de M. Rabanis.
A la suite de ce travail intéressant, l'auteur a imprimé le
texte entier du journal de la visite pastorale^ dont M. Lacurie
svait déjà extrait tout ce qui est le plus directement de na-
ture à détruire le fait prétendu de Tentrevue de Saint-*Jean
d'Angély *.
Cette nouvelle pièce historique doit nécessairement trouver
|i!ace dans les Annales de philosophie ; aussi eu donnerons-nous
les principaux extraits dans le prochain cahier.
Louange à Dieu qui permet que la vérité se découvre, et que
le mensonge se confonde lui-même par ses propres précau-
lionSj ou que l'erreur tombe devant des preuves matérielles et
lM:ȍitivcs.
A. Gbiveau de Vannes.
Septembre, octobre, 1858.
â m
^N*xxxvii, p. 115.
* Dissirt., dans VUniversi^ catholique, t. %, p. 321 à 228 (2« éérie).
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> • I >
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• ■ '«
/ / / '
, MO LAOVtLTA CAfTOLIOi OOtmiB LA BBVDI 'BH LOU?AIN.
,.,,;.. Obierwâtiim» piéDminâirtt. {' :• > > n .
' «Utfe question intéressante' se débat flepuis qtieUjtte 'temps
enire la Retue cathMqvt de l'Uni verilté de Lom'ajn, et la Ci-
viltà cattolicaàe Rome; il s'agit de 'èavoli'feî Te Cardinal Gerdil
'• a coflservé jU5<frà la flfr' dte *â Vie !#»4 ï>Mvi;rfllbrts Wonibles
qu'il avait eues dans sa jeunesse, en tSvetir des doctrines dnto-
. logiques du P. Malebrancfac^ ou bien si, arrivé à «l'ego indr et
1 îfislniit par l'expérience, il lésa abandotioées.
La /?etuedeLotivaln e^totrA'trlehientOnlologîste, êlsnrcetk
4tueslioo>:sa li'ouiue:eDiphi&ie«ri*&f»dif»tftifabeoTtl avot l<^m les
Rationalistes. La Civiltà, dans un grand nombre de ses artfeleâ,
..idiOiçintré k< danger .d4î.ce$.ystèmey ^tcsûmbienil^est favorable
" A)MiL prétention» des ennemis de la Révélation. Ausst a-t-elle
'•cherthé à ôtcr à cette théorie l'appui et rautorîté du eardinal
,[. , Sur: le fonds mêmç de la question, on. sait quelles Àwuiks
hiool cherché à écarter du débat l'autorité de tel ou tel nom. Et
en effet, surla constitution première et essentielle de TSme et
* delà raison humaine, ijncl liommeen connaît avec certitude
j jies ^ecrets? Dica ne scmble-l-il pas s'ep être réservé l'en lière
:,/pQ« naissance? Voilà pourquoi sur ces questions tpremières
tnoms faisons une démarcation profonde entre ce qui est défini
'et ce qui n'est pas défini, et par conséquent resté à Tétai d'o-
jpihîôn et de système.
, , Après celte remarque, npus oonvenons que lorsqu'il s'agit
d'opiiiionSy rauiorité des divers philosofiiies, sans être décf-
^fMve, ne laisse pasqcie d'avoir une influence légitime'. — De là
le soin de la Civilià de faire remarquer que le cardinal a>ait
.«handonné ses opihioiia Ontologiques. Et Mr ce fait,'fl rious
'pareiLqu elle a eomplélemeat réussi. Nous publions ce travail,
(jj^pce qu'il nous pandi destiné à rectifier sur un poiniinipor-
lalit ropinion commune que Ton avait sur le cardinal, et
DU pRinuaHi ontologishb m cabdinal geidil. 264
parce que les systèmes ontologiques nous paraissent un des
plus grands dangers^ où semblent se jeter assez ouvertement
DD grand nombre d*auteurs catholiques, soit en France, soit à
l'étranger.
Mais avant de publier ce travail, nous croyons devoir consi-
gner ici quelques fails, qui se seraient passés dans Tintérieur
de la rédaction de la Civiltà catlolica. Ce sérail la séparation
qui a eu lieu entre les rédacteurs et les PP. Passaglia et Scbrai-
der. Voici ce qu'en ont dit les journaux^ et ce qui n'a pas été
démenti, que nous sachions.
Le 11 février dernier, la Voix de la vérité disait, d'après son
correspondant de Rome :
Le savant père Passaglia a quitté TOrdre des Jésuites. On croit que cette
sortie tient à la nature de certaines opinions philosophiques soutenues par le
B. Père. 11 est maintenant professeur à ITniversité romaine.
Puis le Journal des débats du 19 ajoutait ces nouveaux dé-
tails:
• te P. Passaglia, l'un des plus distingués d'entre les Jésuites, s'est séparé
dernièrement de la Compagnie sur laquelle il avait Jeté un certain éclat. Depuis
tongtemps il y a dans la Compagnie de grands dissentiments dont les murs du
couvent du Gesù, quelque épais qu'ils soient, n'ont pas entièrement gardé le
ieeret. Il y a parmi les Jésuites un parti progressiste qui veut rendre autant que
poisibie renseignement et les doctrines de l'Ordre compatibles avec i'e^prlt de
notre temps ; l'autre parti, celui dont la Civilià caltoHca exprime fidèlement
les idées, ne veut pas» même dans la forme, faire aucune concession.
• Le parti progressisîte parait avoir succombé : le P. Schraider fut envoyé &
Vienne, le P. Ptustiglia fut enlevé À ra chaire de théologie du Collège romain.
» Le Pape, toutefois, ne voulut pas permettre que l'enseignement public fût
privé des talents d'un homme d'un mérite généralement reconnu ; il confia an
P. Passaglia le cours de philosophie à la Sapience, Au commencement de
ruinée scolaire, ce cours a été Inauguré. Quand la semaine dernière le savant
professeur, pour la première fols depuis sa sortie de la Compagnie, est allé faire
sa leçon, il a trouvé la vaste cour de l'établissement remplie par la fo!.le, et de
broyants applaudissements ont éclaté. L'abbé Passaglia les a aussitôt réprimés.
U le^on finie, les applaudissements ont de nouveau retenti, encore plus vifs ;
M. Tabbé Pasi*aglia a encore imposé silence en disant ces paroles : « Pour mon
> bien. Messieurs ! »
U est bien entendu que nous prenons le fait en lui-même,
sans accepter la responsabilité des détails. Mais ce que nous
pouvons lyouter concernant les opinions pbilosophi(|ues du
P. Pasfoglia, c'est que c'est lui qui a patroné à Rome les doc-
iv« sÂRiB. TOME XïL. — NMi2; 1859. (58« vol. de la colL) 17
26^ LA CllVaTA CATTOLtCA COWTBS VA ftEVUK NS LOUVAIN.
trines du P. ÇhcusUdy par une appvobatioD coaçue en.cesteniies,
et nii^ eu té(e au li\re: J9e la valeur de la raimn humaine,
J'ai^Q avec toute ratlention guej*al pa, le liTfe ayant pour titre : 2>f la va-
leur dt là taUoh htiimaine, qol avait été soumis i nion crtaoïen. Je n'j ai rin
trouvé qui me parût digne de censure; au éMtraire, J'j A trouvé pgu3ieu»
choses dites avrc science et sagesse, et très-opportuncs, et même nécessaires au
temps actuel. En conséquence, j'en félidte de tout mon cœur l'écrivain, et Je
qnis d'accord, auprès d^a^rsonnes que cela regarde . de procnrei: la publication
^ cet, oifvra^ excellent et opportun. Karol. Pas&*6ua, S. J.<
II, fj^ui. noter ici que te P. Passaglia était un des professeurs
du Collège romaifiç fti que rnainlenant il n^es^ plus ni de la So-
ciété de Jésuif ni profeçseuv au Cottége romain, — La seconde
approbation de ce livre e^t conçue en ces ternies :
Très-révérend Père Général, ,
J'ai lu l'ouvrage qui a pour titre : De la valeur de la raison humaine, que
fapprouve fort; c'est pourquoi je pense qu'ir doit élre publie.
^ BlatttLLnwsAiOBE.S.J.
' ii'< (Il ;•! ,M •' ,1 *Ub ilei rédacteurs de ia-Ctnliâ calio/û«4
' Notis avoÉfl laissé à 'Je plius habiles que .noua te. 6ûin d'exa*-
injnlel^le' Uvhf du Fj Qmsiel.-ei Von a tu que le P. Veniun
en ai fMt' une» longue- céfiltatfoov^ dont tious 'aTons docusé le
Bômtnaiife^ Itoits n«n)a<2oiMenteroos'rci de' mettre te (i^re de
l|iH4fiièsi-ilns des du|;dlresxidce.livre^.q4|ie nouAfurei^oqfi dfiQS
tetaMefaile par iePL€iia^tèlt
Oe'^p#ut-lB IlâiMih hlmlâlBeiii^ni'éne'Sdctétd aàns IrÉdftieo. — 9etooo*
nalnaiàiff' qnej pourrait ^^ir' une soeiéié eans tradition. —'Delà parole
etdelApofl^lUté^fle 8e|i,LQv^tion.— De la civilljsaUon sjpontanéede^ sauvages.
Tels>sont iestjtres;-cettxqui voudront: plus de détails^, h^
trouveront dans le livre.
Voici maintenant Tarticle ehtier de laClDMà/'siirk» opi-
nions pïîlosopTiîtjaeîi du cardinal GeMîl.
* * A. BbHNBTTY.
. REPONSE A DEtX ABTÎCtES DE LA Renik ^B L&UVatfi^.
' • il
'' Le but que «'est proposé l'auleur de fes deux articles est de
prouver <!|ue Viïluslre cardinal GerdU n'atMindonna jamais
X0nl€fQaim^jm'il^y4i\m^^^^^ <ten? 9?^ jeunesse, cpntr^ire-
' •'•Vbrflrtilnrta?«,t/xnpiJ- »l'«twrttalite*^*eé^ . • .^ »i .
' BèfSùe ôatkùliqne, àab/ 18âl», Ifv. n, |>. 942, à m, pi Téa. -: ' •' •
iBeal k'ce qu'avait «piite^Mi à pjM^ie.ur^repr^^la CipUtà.cm::,
tolica ^,ei c'est poura'U.4u'ils9Qnt wlitulç^ ;,5ur/a/^r«'(efi4u^
rétraclaiian de (ïerdif ^. Avant d'entrer daq^ Te^Eainen d^ ç^
ariides^ nous avoo^ià adresser à >U CUumns, qui en ,esl Taii-:
teur^ deax petites réelamations.
' ' ' ,.'.,,,
I.
La première» c'^ qM^il cite eoptinuu)Ieinent un opuscule
anonj/me, qu'il djt lui avo\r été ^p^dié de Borne, dont i^l ^^it
laj>ase de toutes ses dé/nons|lrations, si^ns jamais indi((^ùer
Qéaamoinsi ni le lieu^ ni TéjxDtque de sa publication ^, D^ telle
sorte que, malgré toutes nos recherches,, hous n'ayops pu
réussira le trouver. En allendanl, M. Claessens se complait à
eu exalter^ sfins C(^sse le méjrite^, disant entre autres cliosçs,
qu'on trouve daQ5,c6t Oi\m^\4^ rigueur, 4e, iéducliomlçgjiquifj
solidité âe^^me mêiaplaf^ique, sûreté de méthode, imparlialité
de discussion, critique jwSieiêUse et âéliccue; tellement qu'on y
trouve fénnt au* plus haut degré 4oMt' ce qui est capabUr.de
porter la eoth^ietion' même dains le^ e^itft les pluâ hiôstilcs à
rOfflôlogispffie. Yoiiis<le>yoiyezy'quâl trésor ^irécieux ! Maie où
a-1-il paru? quand?' et chez quil Ne verlmm quidem. £11 vénité
ce procédé sent un pBu la barbarie v Naiis «tlniulep lia,p|iélfi
en nous montrant un morceau bi-friàndy et ensuite imnis;ref
fuser la postubilitè d'en faire l'aoquisition ! Nous tH^, f>pu^oo#
nous décider à croire qae VopusetUe n'eût aucune indication,
non-seulement de nom, — puisqu'il paraît anonyme, — 'mais
[»as même de lieu et de temps, à sofi frontispice; car dani ce
; CiviUà italtçli^, 1. 11^ p. 62^, Ct l,\i\l p. 78 (3*}BéfI^). . , /
> n est très-vrai qae nous ne nou^ sommes servis qu'une seule fois do mot de
ritractatUfn^ ^ ^Tf^fos ^e ce que quelque autre avait pensé de Gerdih et nods
atons même mitigé cette expression par la forme disjoncUve, en nous expri-
mant ^Mli Yn «£i i^JioUm»^a)9tmiJr«> pxypttmiaii^iV^cUiie&pv^lérieurea
• d^GerdU« n^^t gpll puisse être absolument compté parmi les défenseurs de
» fOntologlsme, qu ÎJs disent avoir étëVétraclé ou idù mollis ébahdonnépur'liii. •
•^3*'flpfn« t'i«, V* ^^ Mate.qmni ^fis.j«voQ0;|MirléeD mtf9 x^op, fwm
ifavi^toujpar^ employé .que Je ra^t ^bç^fo/i^^ei cçia à,de^tn, pour la ralaoo
qu|»,iK>\)8 dirons plus bas. , , ^ 1 • " * *
^ ïii seule indicatlbn pfus etpiicKé quMf en do^nc'esl U suivante : Dit'\ik¥-
dinaU G. S. Gerdil, Sogglo de' grandifishni 4orU deUaCt«ti<4 tatmliça ft^no
> l'Ontologt^mo cottollco. -^JUttera çui t^ Àmiço^ > B^uCt, ltki(l«, K M^ «
264 LA <:iVILTA CATTOLIGA CONTRE LA REVUE DE LOCVAIN.
cas nous ije saurions^ comprendre pourquoi yue œuvre aus^i
ê^r|rihàble àulrâît youl^ sltitroduire dfins le public çn caçhptte,
cbrtîifte'tib iiVVe îttiprlmé'fiirtîvejfnent.
I .11
^^iia^'iyétftidët'élîfé rèclaiiiâtiori, c'est que îif' Claessens, au
llèii'^è^ iïoûîi'ètila^ Car il fie Cfjsse.de nous
refïfdéhfef'^afee lés'fiaroles 'de son anonyme de.n'avofr poi
^dr^Wi rOn^bfoi^ibé co^fco/iqrtie, sans prendre jamais la peine
'V>î'<îi\iTCnt'à rétidehce'qu^ils rt'ont pas compris en quoi vw-
»"ktstc rï^ntôlo^hme dés SS.f ères et des Docteurs * . » JVïaîs n'é-
tàït-ëèl t»ïlè ïé'éas d^jbuter aussitôt* Ory sachez, pour votrp in-
stWctWiii'kjtté r&ritôtogisme des SS. Pères et dés Docteurs est
(JeïAr-'ti. 'Cela n'ôt*^ àWrâitëté d'un g^nd èecodrs pouï- refaire
l{t-dfefetié'ri6^'ét\l(rè^;*çif iiùî featt si à là »n nous ne seriorts pas
éàriii iiè fe ï)r7oyû6/è ighorùhûè dé Iti question que M. Claessens
^ Kcîi -llcHit-^é^ifii^ totitè 'rnëpriie/chté'ndônfe-nôus bien ': nous
n^SuWdh^'ï)à^ l/)Vétendti'qÎTe M. Claessens nous épargnât le
susdit reproche. Nous savons bien que le blâme est dans.cer-
t^jps caplè ^erpW rèfùg^ ppur cacher le vide d'une théori»;
qu^t.qMieifli ^QiÙA ^TM)Mf,. ç!ç3i. IVï^e^ te plus ffrqqu Wl«ie»t
maniée par les Ontologistes. Mais ce queinoju&aiirtonsidé^réy
c*^ lqû&> isàljfeferit de ofe ^etirede défense, îl nouê eût dît éir-
stijte'ëÏÏi)euVle paroles c;0 quldomMuh propretnentPOnlologisme
cath4ig^^M'^Ç>^mm^^mi ï:ép9n(lra.qu'i|afeit cela,.ample-
mMiâ»m4'2^utr^.pA8«figes4fê laTi?«,iPuei«^^o^ il a cberohé par
ronaiyse^iifêtoriifuie l'opitnic^» de phisfeuro d^enlre les princi-
pal 'parWSâWS d^tfh- tet système. MaJs W »buis ne nous fai^ns
paSj^iHùsJbn^il^ semblé quVéc ces passages on lie peut
cpWîsyJr^fgj^nCpVpsé, fiar 4>s^vp^3 JeS| Hhr4sesacQogtMqpée&
ds^^1msonf1màvevnllûy àdprmme, de l'infini^ dYtfiiiiifn^tftimdi*
reël^)" el(le9''03tpH(»tiob«'d'après> lesquelles c»sei est une aflRrire
sebrèié, hiylétértëitsé'. încWàble, inconcevable; indéfinissable,
;i
" .. '• - I . •►. I
. • • ••.••"■• -I : : I.» ./ i il.', ,# I i^t
DU PRÉTENDU ONTOLOGISME DU CARDINAL 6ERD1L. i265
chose,qu'on peuil en recueillir clair^inenl^.çi'e^^ qq|5j le fjper^^r
objet de notre intuition é^^feçte çst ,Difi^ Ijii^ip^ (j^i^i se f^jt
présenta notre esprit, sans l'intervention 'd'aucune espèce bu
ap[)areuce créée. Mais à peine -U lecteur a-t-il été persuadé de
cela, \oilà qu'il «>urgit jUpe d^flç.uUéj (;'estqu',uijp.^ein^lja^le
doctrine ne conlood<i la cpnnaissaucejde. jil^qrajrjfi.^Ypyf^fj^ri
avec celle de&6icnAcureua:.4an§iiecieU ftl. Ç^aifj^ç^^ f;^)i-c,^^
qu'bn [>eut direav^eiî 4foe/terquej iqi-M^ P^r.f^sil^ f^fv«^ic;(ï
ontol^igue^ nous m, vpypns. pas prppf^uigi^ pijç.M^ i^^)ç,(^if\ir\^
el comme, ou .pourrait, iJerTi^aqdeï; ce quiç .ç^ç^l, |Q^fi J^e^ |d;<|?ît^^ il
ajoute avec le, même JVJ.jilQellj^r, .que,,ç't|^t.,i>tpi4j./|i/:«;^yie.
éclairani: noire intellysieri^ .[, Dq.^r^liq^^,^n,déj[jp>ti]WJt Qn,;i^
sait p^^ d'une fn^nièye, précisjB.çg.que,Cie^tjPifpPfeiïjjejii,flup:çe|
que l'on» yoii[ï^r,\HntuUi(yi. 4^i,l'Qm(^^
nous aurioi|s,^Mrtput|ypulu appr^ndr^! .(j^el^i^ç, çlf9^e jcje i^^t^
et de prépis * s^vc^r, ?i X^^ Y» j J ^>!,eji,. qt qpell,^.ç;lpi9S^, pn^ , Wtf ep[
lui; si clest V^W Qu.^'?a7î>^effcçy 1^. fç^qljité^p^.iH^j^q^^ ,s/ .ç(e q'ieif).
rien de tout cela, mais seulement les archélype^^^] \i^^s,u}èm^^
les archétypes, mais leseulacte quf.crée.le? Çl^^Ç^s j&n,fje^ofs
del,ui; si pas niême. l'acte^ çréq^ear^ rc\^'^,^^^\fi^vf}^lïi^%^^l^^^
C'ei^ton plaifir ct^aiiQ^nt.jen vérité, <Ea«4>ntipndre Q|)p(]|9M0Bl^esQ9p|ifttt^^
la dilTérenee dQ la t7i«ion onloloyi^vc 4'^vec la. vision p^ati(iq)ie^ lU vpu^ dis|e[i^^ ,
que la diflerçnce con^istp en cect que maintenant la ^Tem\è}^ perçoit Dieu sfkns'
k coniprmdre, — r.omme si les Wenhcureui dans le ciel comprénaierft Dreu;— '
D]flïqle»bt elle regarde Dieu sont kn àspm non. Molt/niàiàrf iatif^à^ Âètéà'
ttiU$i .T>cofn^« «S on' poqTail} oniGldérer la. ralatloh 'à'qniélvi-siis- pertftTPlr I
cet être ; r- maîQtenaqt on voit en. I^eu h» qj^iriliut^ft^ p^^n fVjjffu^,. ^ i^ipf^^.
EL en Dieu, tel qu'il est en.lul-méme^ une choso pouvait çtre séparée de i'fifjtre;
— aalntpnant on volt ïe^ seuU archétypes éiernefs j -- comme' si tes arche- '
tTpes^mvalent ètfe vns ailleurs que diirîs l'intellect, et quéPîntallèèt ért'oléU
D«tfidentlflaU puaféc I'essi\nœ)--^maHitenàtitoxivoit t)iett8ettli0incht<^mmeii
éuesans Uv^ùes^ — comnte jil'étresans Irmitéloa riaftnil^ atraolne^^éPonaM'^t
toalt pas préetsément l'essence divine; -* maintenant on nevfi.t;^/c(st^f|err^
l^cie ttnon /e fonds de Vêtre divin ,,—, comme si une métaphore aqssi Impropre
^time eipUcationi et c'est ainsi que les OntotogisiescrolèM'explttl'uei'cbnl- '
ment leur vision, bien qu'elle ait Dieu pour objet immédi^^ sq difi^ingi^Slif^-
IDOÎDS de la vision béaiifique.
966 LA CIVILTA CÀTTOLlCACÔlNTRlS LA 'RË>tfe tfK L0CV"A1N.
1 1 « ' j •
miere qin sort de Dieu, mais lî^esCpas T)ieii et h'ésl pas înémc
creaflure, un quid terttum; si pas même la lumière, fnaîg'fln
clah-obsciÀr, comme on dîràit un trépukiile; î^i'pas mêhitî tru
crépuscule; maïs une autre chose,' \mhi]ùH\ fattit érffin, enflrt,
certes, que Ton \oîe quelqut^. chose par ladite intuition .Venir
nous dire, comme (a\{\c\ fA.Clsiéssen^, ^ue (etrai Dieu '. écMrt
immédiatement la Raison de tout' homme qui rient en de monde,
que nhcompréhensible lumière du Verbe éternel rûponne inees-
êàmmènt sur toute âmishumnihe * ; cè'nVSl âfffrO Chbâé'àn fbhd
que nous répéter en français ce que partiii'noUâ tout (5afho-
lique entend en latin à la messe. Mais que Tonlez-Vons ? II y a
une espèce d'Onlologisme qtii n'aime pas à descendre à de
trop menus détails, se plaisaht à s*ai¥êter de préférertce dans
les géhéralités et dans le vague. Il est trop Jalbut de ^és épi-
ibètés/et il rie faut pas le trôùt)ter. Passons donc à' la simple
discussion de ta controt^erse historique qiH rtlî^us t)dCTipiB ici.
I in. ,
'I ''il
M. Claessens, poar démontrer que Gerdil, dans ko ouvrages
postérieurs à la Défense ', ne c-essa jamais d'èlrcOntolo^stts, a
réèours d'abord à deox arguments extrinsèques. L'un d'eux
èë( célui-^ : U parait improbable qoe, s'il en eût été ainsi, au-
cun des non^breuï lecteurs ne s'en fût aperçu pendant les-
piiie île pluls d'im demi-siècle^ jusqu'à ce que la Scieuza s Ftde
' àé Naple^ et la Civittâ €(Utolica de Rome eussent fait une aussi
importante déconverle.
' Nous répondons; qu'il t^stétran^ey eo vérité^ iqu'un€nloio-
ciste propose sérieusement un argument semblable. Et ne
doii-it pas tenir poiir indubitable que dans saint Augustin oo
a fini par déeouvrir l'Ontologismê^ bien que personuie pendant
pliisieur^ siècles ne s'en soii douté le moiiH du tti^nc|e1<>tn-
m<ent ^onc ce qui est pour les Ontologisle^ uo Tait inoonies-
tàblé -par rapport à un temps si loiïg^ devient-il improb^M^?
* par tiappôrt'à une bagatelle de cinquante ans? loi iDéute la
toiilpat^ison t^^end 'de Pimpertane^y'parce <]tie«pen4ai)l»piu'
' "* tffentt! dk ffnhWnf dû P. MaUt^tant^ sur la fifeturs'etil'oHsiifi^fs Idêtf
. ^Ml'eiainien.éelf . LMke,¥QUiim*;Tiirin^ I748,!et'daiis le t ly f^t f^lHm
de Rome.
DU PRÉTENDU 0NT0i06ISM£ DU CARDIIHAL 6ERDIL. 267
sienrs siècles les scola^liques non-seulemept n^ s'aperçurent
pas de VOniçlogisme de saint Augmtin^ inais le hièrenV expres-
sément, bien qu'ils lussent et étudiassent avec une ardeur
extrême les ouvrages de cet illuslrê Përè.'On pè^ut dire la
même chose de saint Ansdme> de saint Bonaven^ure et a^tr^s
Docteurs; Uur Ontologime est une dècoUiv'erie loùlè récente,
faite, s'il plait à Dieu, par les seuls Ontolpgîstes. Quelle m UK
veille donc que nous aussj nous fassions nos décou vertes âàns
aite chose d'aussi peu d'importance, que celle dont il s'agit
présentement? Et Tart des découvertes sèrait-il par tiasârd le
privilège exclusif des Ontologisles? " ' '
Mais cessant de répondre ad hominem, nous disons que Tar-
guracDt de M. Claesseos est purement né^atifi et par conisé-
quent ne prouve rien selon les règle$dela saine critique. Per-
sonne, pendant plus d'un demi-siècle, ne dit que Qerclil avait
abandonné TOntologisme, mais personne aussi né sôulint'le
contraire. Les autorités manquent d'un côté comme de Tautre.
Et pourquoi manquent-elles'!' par la raison très-simple, que
jamais dans la suite ne fui agitée un6 semt^lable.caqtroyerse.
Et la ebntroverse ne fuLpas-agitée> pai:ce,queje het^p^pe^'en
foisaiipas sentir, puisque personi^e^ ava/it qçs deiTijMQr^jtçmps*
ne s'appuyait sur ra^itorjté deOerdilpour.la.défea^^idQ )!ûn-
totogismci Maintenant on a remarqué caqu^.tu^paravf payait
passé presifue inaperçu. Estnce doj^iquulqui^ |çb|Q3^ 4;l'é(r;aqge
qne de nonveavx besoins qui\aurgia(^ent^fa^9nnt.inaUrei de
nouvelles considérations et de nouvelles 4écoiLvçc|çsqi(i, n'a-
vaient pas d'abord été Eaiies? Qui^ sapf* fes.Qnlp)o(fi3lcs^ oserait
L'tirf^lnent -^a HL Gi^e8Mifi< variait (tn ippjd», ^i , It'Qnjtjiilo-
gisme de Oerdijl avait fail dans,c6.teffipsTl4 l;)^auf:o.qp dp bruit
dans le monde philosophique, s'il avait été cqr^ lesté, ps^r^^^sa-
vant»^ s'il «irait eu ilBftafltagQnisk^9t,d^S]dé$ei)^;ifi;*90, ^jjes
critiifoes étt avaieal eatnepri&ljei^annw ^ni la p^nCrpic^tant ^vec
ses divers ouvrages^ M^ iOua-«tK)a.yu cek^ .àTépoque dont
notis partons? Ce>D*est paa eert^inemen^ipairf^i. j)iPius.,Qp, (ut,
il est vrai, principalement en Italie, le;s.V9lymes.de 1 ijlustre
écrivaîD^ on les étudia avec ardeury^on adnîir^ lasublià^ité de
son génie, la solidité de sa'doctriûe, sa miMéii pnyvidentielle
à une époaue aussi coupable que le fut le siècU dernier. Ma»
tout delà eut pour otyet nrnjn^3e ^tendue M* )es coboue-n
sances encjclopédiques, tournées vers la d^fensb de.|a reli-
gion, el non le système Oniologiqiu tmpl^fgéàiff'éiifînsa de Mw-
lebrc\nche. On loua même le livre qui porte. ce' lUre, mais: on y
distip^ua toujours la partie qui ay«,it trait, à la réfutation dû'
médecin anglais^ de celle qui regardait b di^fen^Kle VenUiou-^
sias(e français. La première f ut regardé»^ comme- }a principale^
et rcçiit à juste titre de magnifiques élogeâ;.la secondé (baissa
presquç inaperçue ou .ne fut louée que so]i>i:emeiitet an termes
généraux 'i Cette manière de procéder, .c(ç ^pajrer dans les
louanges.de Touvrage susmentionné de QerdU la partie qui
combattait les ppncîpes de Lockç. de cçilej qui dé{eiKlait les
principes de Alajebranche ^ montre pli^tâtcfue roginion c&m-
mun^ étdit qye La vision en Dieu était étrangjèfe^ ^ doctrine
métapliysique de^autrçs^ouvr^Çes qu'il avait pqbliés» '
L^aAtre ai^gument ^^IrinscquQ appt^rtéiiar.M.ÇlaeBsénB est
Vautorité des'PP. Scaii ef Fqntana^, daos 1% ilM/aee ttettmiM
qu'ils ont uiise en tête de VAverti^sem^ .dan» Je IV* volume
des Ofiuvres de Gerdil de l*éditiop ropaaioe dii flBOfi. Mats cette
autoriliÇ ppuve, pliilôt le coi^irair^j çomiae aeta cefiswt clai-
rement des ç^|>re$sions de^ deux révérepd^ l^èufes.quq nous
avonç libmmès dans t'endroitindiqMÇ plu&JUMit. Coft'^.^n par*
lant|^es prçjygés qui existaient tpujwrç cootce le système
idéd[o^(]uê 4^ (j^rdil', e^p()^é d^s là fléfens^^Ms s'expriment
* Que la Défense de, Halebis^ophe, taot ' gue vé^i^t Gerdili ne ftl pks ^ratië
brait,' ^1 ce n'e^tqu^nt à la partie qui regardait la réfutation de.ljocke,4;>e6t cm
qui réâftAlt dtatt-emènt encore de Véloge IHtéràire de Gerdil fait par H*- Père et
dans lamM caniinfll f^KUKr/VoièiMïMikmèht if s^etprinte ad sujet de ce livré :
■ Tel (ut le succès du premier cooilmt du jeune héros (M ÈénûfUtration de
> l'iv^mortalftf, ^ .r4v\^ f^(f^ U<m^}i Qt l&8H:oBdi«ç'éstr«-dh« ià' vifé^ae
» eonfr^ le mlnys ^adversaire, eut un sembUUe (rioraptlQ, au moins jpomr ce
> qui (ÂDcMte i'ôb]et prlnèipal de V^e systi^me tant vanté, dt* la nature €t d«. , '<
» l'ori^né'dèS' Mée9./i»'(1bineYdès'y)fttft7'^4'dè* Gfeidfn, èclition de Naples 1863. ,
Gette.f«|!ffit^q»ii ^inwnf^pûur\WànÈ**ékiVêi)êtif^^^^ ayéi'ciaïre-
On oeut con^iulter enpore la|Sfa^»a ^^<rAf>>Ai) V« 1%, f. ^îi.H l'IWrtdrtoef ^
tieaphuoiùpHfJb de Bruleri On peut consul ter encore les excellents oi^;rajea d^^
abbés Bergier, Pey, etc., ains^i que le P. Yalsecchl elle par Péditeur d3 Bolo^e^ .
préfac$4«iitr.fot.'jp€fl|ifl99«iNM^&H^'^^ ^M- Pétrin, ^hfMé'À: ^.WâhV, '
^ ..r ''•
DO /PiiÈmmu o^OLOGisiffB' i)C Ckinniki GBRoa. '^ 269
DSi :' a Et oeiik-et ( é^esi- a-dife U$ stujd^ls préjugés }^il sç prp; ,
f»osa de lesfaiife desser'danis ïe Tnénîe avis o\i Avertissement
diiûs ledudl il féduït â deè termes tels et retlîfie de telle, ma-
nière lé sentVnent qu^I a défcndt|, que personne ne pQurra, ^
('lus désormais àbuseV" sdué aiicun prétexte^ pour le (JisçredÎT ,,
ter ou le loumer énf tîdicnlé, de l^exprçssîon impropre et fj- ,
^niiv€,avec laquelle irfalelirancllc ravait préseplé, cerlajn^-' j
n)eittsaiu? tro^>dëpt*tidence'. n 6n parlé ici, ç.ofîriiyie on ,yoitji ,.
e rééuçtHmet âe'^ectifiedtiôn^ èl non Je conûrmation. Or,! pn ,
ererfuti!oo> ^aiMn«' citaîe ce qui est jplus 6u iriolijp boçs de la,
'\f \OBUû rêctvfU que ce c[\û est plus ou moins 4^ Iravers, . j
outce qui pou^ri^aH' ressortir de ce ^émoignaf^e, c'p§t quç^
M^rèsbi^oifctHiié'fexpHmée parGerdil dans l'4vff ^wmeni^
n ilwt Juger qpel est proprement son système icjéolojijqijti et^
^ ^ns dans lequel il croyait ponTOÏr entendre lîj théorjfij de^ ..,
liait brandie^ dépouillée tiij ses phrases métaphoriques, .qiii .
'nUondaoïDëesèôfriniô peu prudentes. Par con$éque;il Iputç^^ 1
ûc|U€siiMse n\ddUà'voif quelle est la (doctrine cxpriniéç..
î'^iH Y AxertiiéeniefUj si die est On tilôgique^ commue le dès^p^ ^ /
W Claesseaiioosielfeestdfeimélhilemènt pppQs^e àrOntoto- j^,^
''^'me.cohiinenoiisledéïllontrônâ. ban^ ce second cas,lpu^ce ^/^
Fie l'on poprrah'^ulenlt, c^estqiil; , tïen que G^irdil ail paru *
linleetdaiffe,et en expllquafitlesenépropr^'dçs expressions; „ j
Jt Malebrafidie, donlri avait eplendÛ! s^ .Sfii!;vir„4an*.le ti^ejuji i: n
îttj^figi^ré 0t înriprçippç.i^ç^, fiq,„Xoâlà.«<asseai4K]UBr les arpi»i>'>^ :
Quaal aux iotrinsàques, il yen a égalbrtiënf deux : l'un, c*es! ; ^^ *
on ne peut tirer delà doétrine exposée. par GenliJ d^Mi^jè-M ,
aHf deVotirjine du ^çn^ mo7:<^(^,^iiCMne. i>iieuve'eon4ren8a • •
r^vérançé datiB VOntol^/^ilfie^ l'aiilre^ ^on^^seuieniKîfttit^^
^^>lème n'est pas répudié, mais qu'il est mêtTfe pllis fbne-"j^"
"i€of!flnrté dans VAvei-tissemmtyyafljfflé^^
yaant ap J)rjçnf^içr, vojc^ çommeni< nous aisûfi» raisonné r -' '
rdn, dan» Qç, Traité, s'atlacheà établit^ Ws' prtttcl^eâ tdcfdà^i •
t
ifTO LA CiViLTA QATTOUCA GONTRB f.A IIEYi;^ W I.OU.TAIN.
mentaux de la mot'ale ei de la religion '.naiurcUe^ et, néan-
moins il n'a recours à aucun principe Outolopque, notais s«tu-
lemenl à des principes entièrement contraires* Dono, il faol
d|reqnMI a renoncé à l'OntologiBnie. Or^ M. Clacsseos: accorde
Taniécodent; — et U ne pouvait pas ne pas l'accorder^ puisque
c'esi nn fait évident dont tout le monde peut s'assurer.; — mais
il nie lé conséquent^ et la première raison sur laquelle ils^ap-
puie, c'est que notre argument est négatif. Nous répondoDS
que notice argument est négatif quant à. la* forn)«;> mais non
pas quant à la valeur. La raison de cela, c'est qu'il n'est ftas
îré du simple silence, mais du silence dans des circonslaoces
où on aurait dû absolument parler. Car la doctrine Ontolo-
gique étant, aux yeux des Ootologistes et de M: Claessens Ini-
même, le fondement de la théodicée, de la morale et de h
psychologie <; Gerdil ne pouvait pas,»*- s'il eût contiimé à être
Ontologiste, — ne pas recourir à une semblabled^trine dans
:nh ouvrage mi'il établissait lesl!>ases deices sciences. Et nous
Cffliflrmoirs ceci par l'exemple da Gerrlil' lui-même £\i\\, quand
il était Ontologîste-daAis sa jeune$se,. agit précisément de la
sorte en dictant leê PrinxApes mitaphysifpues de la morale chri-
tierine^y ouVragô qu^ll ne publia jamais pendant sa vie. Com-
ment se fait-il donc qtià, traitant au fond la rneme matière^ il
use d'un procédé si contraire? U paraît que M.'Ciaessens.sent
la force die cette observation; et il a recours, en conséquence,
ànn' second arguraeni, ennous disant que Gerd^li dans ce
' traité du semfMiral, n'a recours à aucune idée oololDgique,
que parce qu'il emlendait raisonner «4 kominem contre les
athées et les matévialisles. Gela est^t bietiiCQrt|iia?;b;t coimoent
estait àr^rivé à tes£(voir1>^tleisftarrivé!àle savoir,^ dU-il> ()arce
tfue «saint Augustin' lu i^méraé agit de la sorte eoulre les Batio-
naltsiesmamehéensy disant lexpifessément : « Pancer que nous
» avons ad'aireàdes gensqui pensent^ parlent et agissent en tout
À côritre Tdfdre, et nie savent dire autre chosé^ ce n^est qu'il
» laul d'abord rendre raison; je ferai ce' qu'ils demabdenl, et
j^riiserai d'une métliode que j'avoue être vicieuse dans les dis-
.. '. « Ldi ilpcUiiie^ vraiment foadfiiiiçplales ea Uiéodicoe» «i^.fnoc^ et ea psy*
. «huU^gie. • Unue, k l'eadipit inU^^ué, p. $4â* . . , , ,
' Voyez CiviUà cattoUca, l vji. p. DO (3* «érie).
Dr PftiffKNDtJ ONTOLOGtSMB DU CAittlINAl. 6ERD1L. ' ^7t
» ctifeions'.D Dé même ici Gerdil^ mû de compassion. {)our
les- pdnrres atbéeé et matérialistes, a voulu imiter la grand
évêque d^Bipponeet les anciens apologistes^ qui ne dndai-
gnarent pas quelquefois d'adopter momentanément qiuelque
hypothèse fausse en elle^^méme, mais bonne polir. en tirer >tles
raisonnements pnnement relatifs ^ ...
Nous avouons quccette observation, que ie susdit ouvia^e
deGerdil avait été écrit ad hominem, et n^a\Bitque des. argu-
ments d'une valeur purement relative et non absolue:, ncjus
avait échappé, comme elle avait échappé jusqu'ici à toiis «eux
qui l'avaient lu avant nous. D'où l'on voit que messieurs Jes
Ontologi^tes ne sont pas si dirflcilos à [termettre de nouvelles
découvertes dans lefe écrits de Gerdil, pourvu qu^elles se, fas-
sent pour favoriser l'Ontologisme. Néanmoins, que voulez-
^ons? Nous ne saurions encore y croire. Attendu que, lorsque
saint Augustin, pour argumenter ad hitmimm contre ses ad-
versaires, se décidait à adopter leurs fadx principes, il en don-
nait alors avis au?t' lecteurs,' qûodfateor f>iliosum esse, smci-
piam, — afin qu1is ne fussent pas induits. en erreur, en
prenant pour une urguiheiltation dans un* seai «absolu celle
qui était seulement dans un sens relatifi. Mais dans le Traité
de Gérdil, où trouve-t*onuh semblable avi»? '
En second Hea> si iclGerdil ne fait qu'imiter< les anciens
apologistes, en adoptant une hypothèse fausse polir an tifer
des argnmeilts puremeiit ad hominem; ce traité du sens moral
devra donc être considéré comme un ouvrage qui^ pris dan3 le
sens absolu et indépendant de *ce butvelatif,inesert à rJen.On
sAcriRe afnsien-holiDeatiiM àfOntologidme une œrivred'une si
baule portée, et-si'admirèsdessavanfs.^LeoardînalFôntana,
dépositaire, de Pai^oidd M. Chiessonsj'des opinions de-Gerplii,
dans son Elo^e /ifl^raty^, appeUd ce ti^aité un omrage vraiment
' ! '
'QaoDlain cum us /dpI)U res est,'qai omnia contra or()inem et eentiunt et
lôquuntur et gerunt; nihilqiie aliud maxime dicuiit ni^i ratipnem prius esse
reddçndam; morem lllls geram, ei', qûoàTatfeor in'rffspotariào vili/)surfi ëssc,
suscïpfffln.' Pt twoWftî/» fcfct.'fdkh., Ilvi t;>et'2/îrt. içt^*» P^ f 3h, édlt-JM^ine.
* « Il n'ignorait pas que les premiers apologistes du Christianisme et les
pbs Ëa^triar Itères ttePEgH^é eonsentafenl parfbi«ift< ado^rter momentanément
quelque hypothèse fausse en ell<^-inémej éforrt ils tit*aient une focile d'arguments
purement relaUfs, qu'on appeHe ad hwnïrmn. « Rèvue\ ibid\,'^. 709.
%TH LA wwu CAi)T0ucA.€ORnB lA Mircuiirts tlOtrAlN.
merveilletix qui, avec la Dissertation sur l'eiistence de Dieu,
d'un tfpfnqi/^çi, jOprppé^iMfcr .Çf(^r«|ii^iit se <{OMilM-lhîltmeof)etle
i<j(éq f ue^ cet, pif yfW^ n'a,d;fiuJkQ mériti^qUA d'adoptariHiMmo-
t^péqfiept f^xfp by.iK>t|i^6^ ^upsq pQur fin^lirer/4e6 dcfpifiicnto^
ad^ h(fminttn?. .BQ?mi ,fondQineote I J^Uo^ i^émonsUniloosl ;ufie
h^ppttfèsc fj^uç^, £t4es 9rgigaDBpUi4'«imi(al«)]rirdlatm| Mé^
tb.fjd^ ,y^^(P^ni ji^aih^fitjqij^ »|)réfti£Â9n {çéomélf iqUêiVCon-»
meuçer, par^ç^.qiie ïq^ 3iVii;v>^,qU^e ifAWiK fiMf'^ft 4€Mier
niqn]|«{ avis piqt,l^(î^«r4.! J^Jq yirit^.ii joa^^embleiRM r»i»t»*
najbjlf^fle r(îCQypï:t à .\4nf.a|UB8^,çui'WMfiç. ligliPMi^Mffeulr^t»^
p9prra.ii pn . ^ire^,R^^lftt,.p(Hv f^\tp fOaiWiF, ^OK 1 prulolq^trs*
quq^ ,51 Gçr^iU quajo^d vii^éçiivam'prà W i*« ]*PW ^0||«i<jrGo«ti-
niiait a être O.filpJlpgjfttj?,- U ft',adipit^iMMtiph»f iW^niwJiguadde
D^ctjf^^tç de ji:ft^k)lflgis^pe^^ft Hi^ «wVfiqfW ,sarïç.liMi(ui »e
put élaî^lir ie^.fond^iw4^fle^MKiQ0iPrt^ mo-
ralp,,ç;est-jà-dii;e tapt;^u,n9,içt d^,>,uQ,sp^aM(i«Mi;pr^tMftte;
et,ufti^pQi|sé.iiuçj;^t ijjcpqjt {lq^y,9if^]<t^(;on«ptffWî4,i$e^dîWRll»e'
d'y TecoMfiç ^^?,ç^\ trai^év I<Q"* €Qn»Hrf)nai^.Wpnirau«^'|î^»
peut^tre.De.cont^qteraipps du ^to^ut )|L Çlfi'e4sen&Alli(|>.eri Jm»
Onf^ologisl^jp^ dpl^j aoAteqjr tqu^ VÛi?:tpU)«iw^ j^WO^laiit, —
çti^rf, fïô^ïf /— tpfJl^l^ vféf itp*,ra(H^l^,4^riigip4^ ejifu^tcrou-
lerâi/en t par .oçjj^, v>^in^*,yéfi(abl(^m«n* • wu« • W | É»v^nfi..qi*«i
pqr;ti prendr<^.3 f <¥W? pe p^uwQn?^ .p^ii Jaire 4'd^iff(i!<^f;f)ssio&
Pçut-êlre quÇjVw^mw de\yAver(ipemmt.*3^w^f^rmf^t Koo-
ca^joq (|^,pr»ppa^i«v?fîlqw/çb.QW fl,w.awljwaef«iiôtti: lçi»H)iir
tologj3t^?,;J^^^PQ^s4pocd.i?oq^SJ^ h-m^ .m^ ■
! Vp|cl.to> trf(|uoMoa\deB<piit>lf» y9fctee»4€«HàdUiiat*4-«>SbB»lâ«êe«iÉl»
» partie (de V ïtUroduction à V étude de la Religion), on Ut avec une enUère salis-
» facUoQ deux dinortalions c^èbres, .l'une eur Vorifine eu n^ moral- et f bIi-
• Uemri^eMUnee de Dieu et eimmortahlé des neatireiiiiÊeUtgieiitek.tlïm
m niAt' tduf ea 4((a vralnient prddigieoipé) puh<jae/ "povff lé fond , e^Uk ié&Hiiefh
» nent ^ en fr^^^peu de fùgêt ifiNer Mf fùnâmnèku et tt9 ééwtMtifrùHè^ êe (^
» reliffian naturelltf quairt A la fonne, eUestuérlflam nvHuifqUë laWf ûufte te
• «afralfique éloge donné à Çefdtt par MairAii et confirrué par Kaliotli, qu'A
• portait dana tous bcb discoun eet eifprlt géométrique qui manque éoUTCiit
»«u%.4Séoniètres WK^ménus. «JFisire MltértÊirè, «te, p. SO.iiiSé^ ikîns ie
l" Tol. des 0£uvref de Gerdil. Naples, 1863. ..... ...
Là dMUrHi«', ' eif^^ ^|5laf G^rdir dans ■ \ ÀvtrHésèinént ,^ ék\ *
rw«iw-p>uf^sOtalé»rft-'q«e/qiWtttf G^^^ kfiVff sdr' l^brï^liy
iu «ni w^ûft il îde^it '«^e c^mîweAieiit'OHtblôgiélc^
bfasairtniittnipïé calCufdefldtèî^'dJdclle m
SOT rmjems ^ sèn$ Smrâl vil le jttur en A V»», l'iiéfer^/i^et^èHf '
tni787; dfcmJ^I'Gerdihsè'iWobti^ Ohlblô^islfe dais ée aerhiW,'^
il né poatahnlêtrëf aê^Orildbffiste; a'a miihs étiespVît, quarid '
!i ccritH'lp'Tip«wler.''«€*te donè 'à^JU^tltiè^' ce rtiëMVré'dé*"
^mels'UHfttmtr(fOi/ù(Aô^iste'dàtiàrAtèrtià^ el pour ïe '
lwtifleriMîîClab3èenssle''prtityo^'e dé rfémdillrei-' que l'ireir-"
'i^mntÀe' i^tiilMi' atîClittè réipudîatlbïi * de rOhloWîsïnê,
fiia» eï! 'e*'p!iilÔt liïïti ^dlaWhle ébrtfirhiatlon ''. EcdntÔns-ôn^
lf^preu?fe§, ïWii«qti^Viflrt^feeluV--ci mrMm aes'àrgiiments;'
UiAohlIte'ë^è-ntié^ilrtbiïi'l^sG^itsSÔri ' '"'"'
M. Clàttfcsèttë^cbWméhèfe p^r' dire 'qiré lé MrmiA aifil à*'
entre les-ihalAk/îMItUlè' «iéi'(y^5^ï>ràirk«'r^^^^ 'làCivtil^'
:a«oi/m- id«lrdlt''|«ècé'à'|iièèe'l6ril^ nbttè tràgîlè argii-^'
Jenlatîorivettq^ë; ètt diifvtfnf tbnféiVéé Wf^lés^^d^^ là mairie'.
nti«Tue;irah(aïySé!lHWrérf'M' p^riddèk',' trtàtc^ Ve^ jlhfeb', ''
lyiles les pAWlëè' de VÂveftlhi!ejfnè\\l ;'éh' éorrip^ré érilre' e)iès '
lowtes'lerf paHi^s^ iouÉ les paséaigefe; tous les înciderrts^'et cpn-
^inl toùif'leâ'léciëùt^ t'en 'tirer d*èux-mêtYîes des cbhse-'
l^<'ncei?;'àoxyô«lë^'dtîè' Jûaîtffedàè «Inâlj^e'Côrtdiift Ib^lqùe-"
f'H^Dt/Mâfsiimt'n^î loti le^ des' ftiâ^rrffllitibgri
! M^i>^ttt^ d^la thèse? ~l*aë si vhe^! elles âr/'iveronl plus ^
^^' M. aàessénïi^oiilf nuë ^t diiy qu« de là lil ^ulte que ribu>' '
n'avons rien cofftt>**te*âaHftèët«é rtfatlèffe/ëliLiUè'ttiôiîi's'SO^hifeô '
ioflibés daiM:«ne pâoyafttot^norM^e dié la qué8Hn¥k. tî^nôo^e ceflà
^>mt 4« GeidUtro^ daif your POBtclogiBme; i^uisqmt'fcn àrgoméntanl 06ntf4
^^/jTue dftiM JetoBift vuy p. «TS^ia^ aétû).^ M^iDteOBiU il ie fteorapalt ponran^
'«iiitqtiei « J« ieiBarqM6«<enpM(ant «411e j'ai eb tbrt île mettre «n* doute fatH
• i^bticîié4«fW(i««0m#if >f(Arv«i»tf« ï/nt^ià6it,:p. 644). Et k'^aiUr(Icfr«n« <
' tUcwf^triiKlhirrfi^^ Lc«|>a99»«iIuiain«uM8de9oaiberft<Mmentv>-(P* ^^N*
HAunieiefQtiitMra.fans.^ute eotnine un iphare è ôhaptan qa& «^éolai^i
^v:'ob6curdttoarà toiir. . k>' - ' ' : •• > i ••'' • ' •• '
27i LA ansTA iCimoLiCA' ccnaiis ua^iuvub 4« liPUVAfR.
peut passer j mats les prea^es de la thèse? -^ Un raomenl:'—
M. Glaessens reprend qiiè d^ là ii ré$(iite en second liefi, que le
vénérable t)rélât^ qui écrivityen 4787, les pages si lumiaeuse9de
VAvertiisement^ ne fitautrectK)se que mieux développer Ce qu'il
avait écrit en i 74$. Ceci est la même tbèee en d'autres ieroMs;
maie les pretives?-*^AriBstaat,— Af. Glaessonsse met à (aire en
deuKifiingaes pages; une digression sur rorthodoiie Platonico-
augustinienne^ et sur la témérité de l^ CitUlà caitoUeaieB
Voulant Tattaquer. '-^ Sait; maiâ leè (ireuves de la thèse? —
M. ClaesQens qdnc)utque VAv0rlmemtnt est d'uii bout à l'itutn:
et dans tous les sens une éclatante confirmation de la Défense
éeMalebranchey etderOntologisffie catholique^. Et les preaves?
•^ Allez les cher<tber dans \é Méznoirc^ aaonyme, qUe M. Claes-
sens nous anhonce sans indication, et dbnt il dit que» par dé-
faut d'espiice, il ne peut rapporter les passages. Noutelle es-
pèce de démonrtration d'une valeur vraiment Ontologique !
Et n'«st-oe pas là 80 jouer évidemmeol des lecteurs^? •
,f « Cette pièqe imp^f tante fst» d'un bout k Tautre et dans toqs les sen»,
• l'éclatante conQrmation dje la Défense du seniiment de MalebraAche et de TOd.
» tologistric calhonquc » {Hevue, ip. 649}. -
'' H. CFaesi^nb 'n& s*t>fà'nserâ pas de ciétte 'phrate'iiD peu libre. GVst ow de
celles dont il dit, quand il dédare que nous ne savons ce que nous dis^ra,
qo-'eMep ne sont pas des mén^g^ment^oratoires, n3|ii3 qui sont adniises eatre con-
frères ; l'rure confrères, telle cordiale franchise est reçue (p. 70?) . Et puisque
nous en sommes à ces expansions fraternelles, M. Claessens nous penftettradfl
fidtet quelque autre peUtè chose que nous n*at>proavoo8 paa dans Fon écrit.
I** \\ ndtsattcUioé pnaaque toluiourâ dlavoii soutenu' que Gerdil rétr€cta rOnta-
IqsM^c^. quaod aoufi liispiv^ Bciileinent, 4;onime. nouB rayons remarqué plas
ta4Ut/que Geniil Vabandonna, Soutiendra-t-il qu'abandonner et rétiact^r.'c'eât
Ta même chosel Nous pourrions cfémontrèr que non; puisque pour l'abandoo
«Uflli'W simple nëgligericè dé ce qu'on falaise, tandis que la rétracta liwr seiaMe
etprtm^r quelque éhose da positif et de: solehnel« paiticulièreDient'qqaiiui'eïe
fp^rendM<^4yndn]^l9eii'aMuint(ich çnui &'ftùQO(ïïiflit- devant le ciel «e Itkfertip. -
2" M. Claessens réunit quelquefois, comme à la page 701, diverses expressions,
étt qui ^ne ^otil pas toUfea Brapkfyéiès: par noua, oi» qiri n'ont pas été empkvfées
■ifÈiiê le iMâiiiie"ftut ««•datifijftfmémcis pas^eAi'^Jenrormimt une seule période,
1)- ajbute t Cest tesOûd. Geta' n'ëat pua t»lenf. QuaMi on cite un passage on aae
pnypos}tl(«^ d^tii attteuri surtout qaiand «'est pour le critiquer, U faut avtirli
dëntrafesiie 4e la rapporter (ette qu'elle est — z* U prend nne propositloo qae
ftdua'AVôiis avatiréeeti fomie dé sentence A la fin d*Uff artide (ritnicd c«//oiîea,
t. Ml, p. 91, 3* série),ie« il en fait la prémiato d'un sytlogisme, d'où l*oatîre
à priori la répudiation que fait Gerdil de rOntoiogiattte en jiuus attribuant ce
^W PBÉTBNK- <>in'<IU>01SVfl DU GjIBBINAL^GBllDIi./ . %Ttk
^Uis puisque 'M. Claesâènë n/apas même ipris la peine de
O0U9 {indiqubr eontnsénknl dans; q«iellei fiértode oii î phrase* àê
YAvertismmMi se^troqvo' là coofii^mationde^.rOntolo^tnei
dont H lait gi^fid'hrait/voyonsitsi notis serons asseshenreli:!
pdwre» £»!!%' là découverte <eni reliant eet Avifliasefumi iavec
une nouvelle attention. Leâ'poiMs aiiixqiïel$ Gerditij nùDàne
son sjjtèthe idéologique, sont les surtoBis que.nou9ranpOEtooB
trecses^propres paroles i ' . . « i ii..f.
« Oe^tslèmè, dib GeixiH, d'aprè$ la manière au' moins dont
» il ra> donsidéfé> se rédiriiaa fond à œs quelques principes
Bqui^iteiit.'i '- >.. . • i-,. - . f ' »•! ■ •,.'
» 1* Que^ dans iki j^enceptioB d'uta^ 'objet, it cmlYÎent do dis»^
»tinguG^ l>/fMlt>n('i'affeiM»e)'de riDteIieët,iqÀi perçoit; de
» Yespéce o^ iiÉa^eiint3lligitate qui. repiréseiUe Fobjel lui^wéme
B.2t<}ueiydakiS'la simple {ierceptîoti^ Fidteneot.est pa^if^ set
» Ion rartciennemhiiAfiéadoptéëaprèsAri^tote duns leséoolefi j
» Intelligere est (fuoddam pati ^
B 3* Que celte ()rémîëre opération' dç lliitellecl, à laquelle
« on donne en logique le nom de simpk appréhension, n^qst
» pa$ aiqe(te à jorreury^coninie toutes les. écoles en. oon-
• 'viennent: ,' ■ - ■ -<•..'■ • s.--' ■ i- ; -i- :■ '; •..;
» 4»Qne çéltë sîrtiple perception est produite dans l'âme
9 par l'action dç pieu,j;iqn dans le sens que Dieu révèle, ou
» ]N^iU^. à .^éftpijiYert so^.i^s^nce à llespritt humain dw#
• celle vie, comme: il arriverait) d'tin tableau, ptoin de figurea
» qui serait iflacé rtévant les yédx; et dans leqtirf chacun pow^ •
B rail fixer à loisir la vue sûr.l'ôbjet qu*il aîme/âlîl à côntemf
B pler,; .çof^me ! pld^euiris ..cepenidAnt llonl entendu d'ap^è^
a rexprewion figuuée dt^Malebcanobey prenaat dei ià loecasipa
> de le traiter de 'visionnaire, mais bien dafis'le'sent^^ que
i7ibsMa)e>tfi< P( Taa^rGela encore ne y» pag ble^; quand on dqit.réfuter u^ ad-
n*fakp«(il«l&a6 lei9lteren^r9BaBtje»pr(^9atUi9iifl'par,pii^09i4lttBA>.i9t ^siM-
wmeiBraUt.i^aiPifaiionTiaiiteato^ ^aiUvPonl^^dfe une» cbos^r atee Vautrfl^.C^Ute
âéSkaieiMjBit auitoatfiéeeâNiijrp humvI o»;Yeui.«Qw««p IrMiUfloniaAetd&riMdlii-
lir à dfiiMfiidf rums'ihrgYerre et pastoui^wrt é$àonn4 ^errA #t doyiçnQdfia
me 'hj/p$îMte^p<mr'Wi'f0Si9me.i{It,,wbid.u Noua poorrioi» faixe4'aiareAJ0-
270 LA CIVILTA CATTOLICA GONTHE lA REVUE DE LOUTAIll.
D Dieu qui contient éminemment les idées de toutes les
» choses, en imprime par Son action sur Tesprit la ressem-
» blanœ intellectuelle^ qui ë^t Tobjet immédiat de la perœih
» tion. »
' Ainsi parte Gerdil dans VA'fkrtissement qnî^ par son ordre,
comme l'assurent les ^itetirs de Ro/ne^ fut mis à la tête de M
seconde édition de la Défense de Malebrancbe, par l'éditeur dd
Bologne ^ <
\ Or, que M. Glaessetis nous disetdans lequel de pes quatre ar
ticles se trouTe la conrfirmélion d^ l^ntologisme. ^t-ce dan<
le premier? Mais on y établit plutôt ce que les Ontologistes âbl
horvent. cona pejui et iongu», c'eët^sHdire rexistence dVspêcei
intelligibles qui reprësenteiit I'()b}tït à l'esprit. Est-ce par ha-
sard dans le second du dan0 le troisième? Mais on y établi
dei^x choses admSseë par tons les sdolastiques^ qui sont appe
lés ipai: les Ontologisfes,' pour les décrier^ du nom de psiyché
logueêi Reste donc le quatt^tènie poilii. Mais tant s'en faut qii'ot
y confirme ronlolbgisme, qu'on le rejette au contraire de li
manière la plus claire et )a plus explicite^ puisqu'on y affirm
que Faction de Dieu sar notre eSpirit se réduit sealement |
produire ea nous les* ressembtanci^ nUèlkeîueUeê de ses idéejj
auxquelles ressemblances intenectuelles on avait donné pld
haut le nom d'espèces. Qh(^ tout homme de bonne foi dise en
suite si cela peut s'appeler Ontotogisitie. ^
. On répliquera : mais ici Gerdil ne parle pas de rétracter soi
ancien système idéologique; G*e^ très-vrai ; et c'est pour cet
que nous n'avons pas employé le mot de rélraclaiUm, mais I
mot d^abandon. Si encore celui ci ne satisfait pas^ qu'on
substitue le terme de réductiwi ou de rectification, que nou
avons vu plus haut avoir été employé par les PP. Scati i
Fontana. Peu nous importent lés mots, pourvu que la clioi
reste. Que Gerdil dans cet Avertissement apportât un gran
changement au système idéologique de la Défense, au moir
comme cela parait par les paroles de Malebranche dont il
faisait usage^ cela ressort avec évidence du témoignage dt
deux PP. Scati et Fontana, dépositaires des pensées de Gerdi
' Voyez les OEuvret de Gerdil, t. iv, édition de Rome de 1806 Ce iémt
gnage des éditeurs romains a été retranché dans l'édition de Napies de 18Ô3
lesqi)e^ alpslqu^ ddus TavoQS cftpporté plus haot, disent en
ternies pr^S; qif il rédmt. et rt»tipè]p smiiqvftf qu'il mait dé-
fendu. Et en quoi qo^îBtetit cette rçductioû et cette rectidca-
tioD? A expliquer dans quel sens il entend qu'on peut interféré-
ter et a4metye, .1^ vi$im 4» BkUy eipoBée par Malçbranche,
a?ec j»eu de prp^mce^dapB des pbcases4mpropres et figurées.
Ensuite ce ^^s e^t rédisiit j^r Gerdit a'ceci il que Dieu ne noas
présente pas son essence pour y contempler immédiatement
I(» idées étçrfiell^S;; .mm )4at6t: que Dieii> ayaMt e^ lii) de
8einbbb!lQs^4^j' 1^0 iHipiin?^.: dans t3M>t^ 'esprit lares^nl-
blaoe^ iai^ctufÙç>.| Ici. la iTIsjoii eoi Dieii> est; expliquée psir
Gerdil, d^, la i iqânpe, fiiaiiière >qtte\ saint Thpmas explique Jb
ti$im do^t^)^ ra^(»9S( 4(^»$U($ de^ saint .Angusbn^ c'est^à-dira
non ohjîeptivè^ 9ed iÇOtKU|(»l«r#' La. seule idifférenûevo^éslipie
Gerdil ccoi^.flue.ç^t^p. qausalitédivioefsst placée dans! lapf^
ductiofi /d^^^^4^^,in(el{4<^w«//ei: qpe Bleu opère dans «otne
esçï;i\, ,ef /saint :i;boi9as p^nsç «qdk'^Ue qs( placée dan^ la^omi-
BianicaliQQ qi^i Di^.faiit.ià uo^e .eapcitde. /a veirtui dé '/brtmir
ces tupéce^ paf jcHijA^r^fiiim^ m 4 6âf erjpAnt surf das meissemiUéê.
Mais Tunç let; V^nire dooiçifle est infini menl élbignéë de f On-
tolpgi^iue^ q uL spcçteadi vau'fond^ 4U&.{K)usî percenons direct^-
nm^êil'^m^}édWL\Ameni D^iemeaiMirinéaidyfiaiBs Tintek'veiition
d'a^cune.esp^pu.iI«Mii8e(iB(telleetive; « .v i •:> . ini
£n résumé^ dans cet 4.i?ef ^îsseftMiif|iG^dU/d-après le.téfiMi-
gnagç de^(;aM ci,46 ïi'o^lana^idépositsuneâ.deises pensées; k*é-
duit.^ de •meilleuf^^^rm^ et rectifie 3Qni système idéologique.
Cette jçéiiaction et F^ctiftc^lion eatcopaignée dans quatre pointe
quenops ai;o9^ jndÂqués plwibaut. Oni&'y trouve pas rbiVrbfë
de VOniologisme^ mai^ plutôt une. doctrine entîèreihent bpipo-
aéeàçe sy§tèa]|e..Di9nc Jl:|aut dire qucGerdil^ ou abandonna
rODtoV)gi^ipe qi:|;il.|ayaii|)ri>fie^éi ou,qu'il:n6t fut jamais On-
^olûgiste.dan^ sa^apière de. penser^ bien qu'il parût tel dans
laforfne di|.}a^gag€|y qu'il entendait dans un sens impropre* et
fîg^ï^f ;. '..I ... . :...V ; :...;'■ ■.!'.. •■ "î "-'
I I '
Ëtici^sans en dire daTaptage, terminons eb priant M. Claés^
sens d'observer que rontologisme n'e^ pas und de ces que^
lions au sujet desquelles on peut rester indifférent. C'es^ten
Tâin que les Onlologistes s'efforcent de s'appuyer sur quelques
iv* SÉRIE. TOME XIX. — NM12; 4859 (58» vol. de la coll.) 18
S78 LA ayiLTA GATtOUGA CORimB LA BEVOB DB LOnVAIN.
allégations des saints Pères. Le même M. Claessens nom fût
entendre, par les paroles de M. Tilts, qu'il n'est point de sys-
tème tellement faux, ni d'opinion iellement eitra^agante, en
faveur de laquelle on ne puisse troaTer des preuves dans les
saints Pères, interprétés d'après des idées préconçues ^ La lé-
n\é, c'est qoe la base de tout Tordre surnaturd est Tincapacité
naturelle de Tintellect créé de voir Dieu. De là, la nécessité de
la foi et de la grâce, pour disposer, former l'homme, et le oeo-
duire par la main à Tacquisition de cette Yîsion béatiflque,
pour laquelle il est uécessaire que rîntellect soit conforté par
la lumière de gloire^. Les Ontologistes établissent comme na-
turelle à rhomme une connaissance intuitive de Dieu ou vi-
sion, qu'ils veulent dire. Ils s'efforcent, il est vrai, de la
distinguer de la vision de gloire, au moyen de diverses
distinctions, dont nous avons déjà parlé. Mais celles-ci, si
on les considère de près, non-«eulement sont gratuites et
répugnent à la simplicité de l'Etre divin, mais seraient-elles
rationnelles, elles constitueraient entre l'une et l'autre vision
une différence de rapports et de degrés , mais non d'essence.
M. Claessens insiste, et dit que l'Église ne s'est nullement pro-
noncée sur ronlologisme moderne. Je l'accorde, que voulez-
vous inférer de là ? Qu'il n'est pas permis aux écrivains ca-
tholiques de l'attaquer et d'en faire connaître les dangers?
Bfalheur à nous, si une telle opinion prévalait! Toutes les er-
reurs non encore condamnées — ( et qui peut jamais condam-
ner toutes les erreurs pos$tflîe^=- pourraient donc librement
se répandre, se fortifier, jeter de si profondes racines , qu'il
serait ensuite impossible de les extirper. L'Église , pleine de
* ft En citaot, à l'appui de quelque principe arrêté d'avance» un certain nom -
m bre de passages isolés, il n'y a pas de système aussi faux, ni d'opinion aussi
• extravagante, en faveur de laquelle on ne puisse trouver, et roo ne trouve en
» effet chaque Jour, des preuves sans nombre dans tous les ouvrages des Fera
» et même dans les saintes Ecritures. • Revu^ de Louvain, ISSS, p. 706, et
1847, p. 623.
' Au concile général de Vienne, sous Clément V, fut solennellement condam-
née cette erreur des Bégards : Crtatura intellectualis mm indiget lumme glo-
Tùe ad Deum videndum beatique fruendum. Qu'on ne dite pas que la définition
tombe complexlvement sur le videndum beaièque /hiendum, parce que, quoi-
que cela soit vrai, il est vrai cependant que la Jouissance béatiflqua est la suite
nécessaire de la vision immédiate.
nv vuÈmofo atrroumsms, vo caminal gerdil. 279
mansuétude et de sagesse, ne cotadamne une erreur que quand
elle est arrivée à une évidence tticenteslable, et cette évidence
s'obtient par la discussion préalable des savants. C'est pour-
quoi les oombals adeolHqiies de ses apotogistes ont toujours
précédé chaque définition de l'Eglise. C'est un fait tellement
notoire dans Thistoire ecclésiastique, que ce serait perdre son
temps que de le prouver. Dira-t-on que de cette manière on
nuit à ruDÎté de FEglise, et on éclaircit les rangs des soldats
qui combattent Fennemi commun? Nous répondons que toute
UDÎté soHde doit être fondée sur la vérité; et qu'avertir les
combattants de ne pas se servir d'armes qui, au lieu d'offenser
rennemi^ le favorisent^ ce n'est pas affaiblir Tarmée, mais
assurer le succès de la bataille.
( Extnlt de la Ciriltà cattoliea, 4* série, t. i, p. 325, 27 jantler ldS9)
Trôduit pst l'Abbé Tr. Blanc, curé de Domaian. .
' • . I • .,
S80 DBonsiO!! -mm l im ns u mhj
. ■ .
DISCUSSION SUR U NOTHM K L'UNITÉ DE
CHEZ LES ANCIENS PEUPLES^
Mm ••!> «• FAeaAévile «m ■■•«riptt^Mi et Bc
A PROPOS mm MÊlIdiRB DE M. RENAN
1. ObservatioDS prëliminaires.
Une discussioD intéressanje sous plus d'un rapport a eu
lieu pendant le mois de mars au sein de l'Académie desi Ins-
criplions et BellesLettres, à Toccasion de la lecture d'un Mé-
moire de M. Renan ayant pour titre : Nouvelles considérations
sur le caractère général des peuples sémitiques, et en particvr
lier sur leur tendance au Monothéisme. Un grand nombre d'as-
sertions ont été émises par les divers membres sur les
croyances des anciens peuples à l'unité de Dieu, On y a tu
surtout une vire opposition s'élever contre les assertions de
M. Renan^ que l'on représentait généralement comme ayant
l'approbation de l'Académie et approuvées par elle. Sous ce
double rapport^ cette.discussiop mérite de trouver place dans
lesÂnnales de Philosophie ; nou^ allpn^ donc en rendre compte
en nous servant de la rédaction publiée par la Revue de V In-
struction publique. Qupicyie cette Re\tie ait une grande pré-
Tention en faveur de 3(. Renan, et que sa rédaction s'eji res-
sente^ cependant plusieurs académiciens désintéressés nous
ont assuré qu'elle était en général impartiale. Nous ajouterons
nos propres observations à la suite des principales questions,
et nous tâcherons de discerner, autant que nous le pourrons,
ce qu'il y. a d'exact ou d'erroné dans les diverses assertions,
souTcnt contradictoires.
2. Thèse soutenue par M. Renan.
l. a Pour juger le caractère d'une nation et d'une race, il
faut considérer ce qu'elle a fait dans le monde, ce pour quoi
elle a marqué sa trace dans l'histoire, ce en quoi elle a réussi.
Cela posé, quelle est l'œuvre de la race sénutique envisagée
AD SEIH DE L'AGADÉlf» DB8 INSCRIPTIONS. S8i
dans l'ensemble de Thistoire universelle? Celte œuvre, c'est
éridemment la pridkatiûn et la fondaiiondu Monothéisme. Les
trois grands faits généraux par lesquels la race sémitique fait
S90 apparition hors du domaine étroit que la géographie lui
assipe, sont le judaïsme, le christianisme et Vislamisme. Ov,
en quoi se résument ces trois faits, auxquels nul autre dans
rbîstoire des religions ne saurait être cotnparé? En la'conver-
tien du genre kuimain au tuUe ^hm-IHeu untQHe. Aucune partie
dn monde n'a cessé d'être païenne que quand une de ces trois
religions y a été portée..^. Une sorte A'inocxAation sémitique est
nécessaire pour rappeler l'espèce humaine à ce qu'on a appelé
la religion naturelle/ &vec'asset peu de raison, ce semble,
puisque, en réalité, Fes^pèce humaine, en dehors de la race
sémitique, n'y est guère arrivée par ses instincts naturels. »
Telle est la thèse soutenue et développée dans ce mémoire.
3. Observations de If. Bonnetty. ^
Une remarque essentielle à faire dès le début et sur le fond
même de celte thèse, c'est le vague où elle est posée, et la
fousseté de la direction qu'elle imprihie à tonte la question.
On donne une mission à la race sémitique, mais quand exer--
ça-t-elle celte mission? On dît i Son œuvre est la prédicùtiori
elh fondation du Monothéisme. Mais quand la racé sémitique
apparut sur la terre, le Monothéisme était-il connu ou jn-
coDDu? On ne dit rien dé tout cela, et la thèse' est ainsi sus-
pendue en l'air.
L*histoire nous dit qu'au temps de Sem, fondateur de la
race, le Monothéisme existait, et était adopté par tous les au-
tres fils de Noé, fondateurs des autres races. — Dans la suite
des temps, ces races laissèrent obscurcir, mais non entière-
ment périr, la croyance à l'unité de Dieu. Ce n'est pas toute
la racede Sem qui conserva cette croyance, mais seulement la
famille d'Abraham, le peuple juif, en un mot, par une pro-
tection et une surveillance spéciale de Dieu. Encore cette race
manifesta-t-elle toujours, avant la captivité de Babylone, un
penchant marqué vers le polythéisme. Voilà encore la réalité
et l'histoire.
D'ailleurs, il est très-vrai de dire que les instincts naturels
D'oot jamais ramené les peuples a la religion nommée natu--
rdte avec assez peu de raisoD, comme le dit M. Remo. -^
Voilà la Traie position de la qo^oa. Ecoutons les déveloHio
mente de M. Renan ;
4. Suite de PexpaBitioit de M. Reotn.
a M. Renan commence par établir que si le judatjme, lecAr»*
tianisme et Vislamisme lui-même sont l'œuvre d'une seole
tribu de la race sémitique^ on ne peut s'empêcher de tstire
figurer ce trait dans le caractère général de la race tout en*
tière^ car a le caractère général d'une race doit être dessiné
» d'après celui des fracUons qui le représentent le plus côm-
» plétement. » Mais l'auteur espère prouver qae le JMm^
ÛiéUme n'a pas été Tapanage du seul peuple juif dans la race
sémitique, et divisant les sémites en deux bi-anches : 1* les
nomades ou Arabes^ Hébreux et peuples voisins de la Pales-
tine^ et ^ les populations sédentaires formant les sociétés plus
organisées de la Phénicie^ de la Syrie^ de la Mésopotamie, de
l'Yémen, il s'applique à démontrer que le Monothéisme a tott*
jours eu dans la première de ces branches son boulevard le
plus sûr^ et qu'il est loin d'avoir élé étranger à la seconde.
» Pour démontrer la première de ces deux choses^ il feat
prouver que le fond de la religion hébraïque, dès la phi»
haute antiquité^ a été le Monothéisme^ et 2* que les Botres sé-
mites nomades ont dû avoir à Torigine une religion peu diffé-
rente de celle des patriarches hébreux, n
s. Observations de M. Bonnetty.
Ces considérations sont justes ; et l'on voit déjà que M- Re-
nan a modifié ses anciennes opinions^ d'après lesquelles toutes
les races sémitiques auraient été toujours complètement Mo-
nothéistes. — M. Oppert, le premier, nous croyons, lui a faiil
observer, dans les Annales, que les sémites phéniciens, ly-
diens, assyriens, avaient élé polythéistes ^
6. Suite de l'exposition de II. Renan.
« L*ensembie des écritures juives nous présente les Hébreax
comme Monothéistes, au moins depuis Abraham. On a invoqué
en faveur de ^attribution du polythéisme aux Hébreux primi*
tifs la forme plurielle d'Elohim au lieu du singulier £/oa/i;
' Voir rarticle Erreurs de M, Benan dans son Histoire des langues sémùiquetf
par H. Oppert, Annales, t. xtii, p. 87 (4* série).
AU SBBI DE L'AGADtelR: 1«9 UfSCHIPTiONS. M3
mais celle- forme est ua idiotisme propre à la langue hé-^.
hmpue, et qai s'appliifue aiu mots abstraits aussi biea qu'à
ceux qui impliquent une idée de majesté. Le poiyttiéispie,
d'ailleurs, ne réside pas da^s le simple fait de conceToir le
principe divin comme une pluralité; il part de la distinction
fondamentale des principes du monde, chacun de ces prin-
cipes ayant son nom propre et son individualité, To^s les au-
tres noms de la divinité chez les Hébreux expriment Vétre par
êxeeUmee H %mq\ie.
ttU n'est pas pQ^sible de concevoir le changement complet
qui se serait accompli au profit des Abrahamides, et aurait
bitde cette tribu pqlylhéiste les plus zélés.partisans de l'unité
divine. Il faudrait regarder cette tribu comme. très- supérieure
eo intelligence et en viguepr de spéculation à tous les peu--
ples de l'antiquité. Ce qui e^t insoutenable, car, à part la su*
périorité de son» culte, le peuple juif est up défi moins doués
pour la science, 1^ phiIpsophie« l'art militaire et la politique;
ses institutions sont purement conservatrices; les prophètes,
qui représentent excellemment son génie, sont des hommes
essentiellement réactionnaires qui se r£i)orlent toujours vers
un idéal aaUrieur. Ck).pimçnt expliquer dî^ns iin semblable
milieu une révolution d'idées iaussL profonde? Il faut ajouter
qu'un abime sépare le Monothéisme sémjlique^ qui est une
religion, du Déisme^ principe philosophique, capable de satis-
iaire quelques esprits cultivés, mais qui a toujours été im-
puissant à remuer les masses. »
7. Obserrations de M. Bonnetty.
Ces réflexions sont justes encore. Si les Àbrabamiles avaient
été polythéistes, rien ne prouve que d'eux-mêmes et |>ar la
force de leur esprit propre, ils fussent jamais devenus Ifono*
Uiéistes. Les Hébreux ont toi^ours adoré et enseigné le Dieu
de leurs pères, un Dieu essentiellement traditionnel* Les pro*
phètes furent réactionnaires, puisque cette expression plaît à
M. Renan ; mais ce n'est pas à un idéal antérieur, mais à une
croyance explicite, positive, révélée de Dieu et traditionnelle,
qu'ils rappelèrent toujours le peuple juif, a S'il s'élève au mi-
» lieu de vous un prophète ou quelqu'un qui dise qu'il a eu
» une vision, et qui prédise un prodige et une merveille; —
28i DISCCSSIOlf SUR L'imiTÉ DE DIBD
B et que ce qu'il ait annoncé arrive, — « et qu'il vous dise ;
B Allons et suivons des dieux étrangers qw vous ignores, et
D servons-les ; — vous n'écouterez point les paroles de œ
p prophète et de ce songeur....; mais que ce prophète et cet
9 inventeur de songes soit puni de mort, — Si votre frère, le
B fils de votre mère, ou votre fils, ou votre fille, ou votre
D femme qui repose sur votre sein, ou votre ami que vous ai-
D mez comme votre vie, vous dit en secret : Allons et suivons
B les dietAx étrangers que vous ignoriez vous et vos pères, ne
» vous laissez point aller à ces discours...., mais tuez4e amssi-
» tôt ^ »
On le voit, ce n'est pas à un idéal, mais à un Dieu tradition*
nd que les prophètes ramènent le peuple choisi. Aussi som-
mes-nous encore d'accord avec M. Renan quand il dit que le
Monothéisme n'est pas Vasuvre personnelle de Moïse.
s. Saite de Texpotitlon de M. Renan.
a Le Monothéisme n'est pas et ne peut être l'œuvre person-
nelle de MoTse. Il ne l'a pas davantage empruntée à l'Egypte.
L'état de la religion égyptienne à cette époque reculée nous
est inconnu. {Objection de M. de Rougé. Voy. plus bas la dis-
cussion.) L'œuvre des réforAiateurs juifs consista surtout à
épurer le Monothéisme primitif du culte des Apis et des
som'llures paîenties qu'il avait contractées en Egypte. La fa-
mille ieraélite arriva Monothéisie en Egypte, et loin que cetta
religion soit un fruit du cbntact avec les Egyptiens, c'est
contre les souvenirs de l'Egypte que Moïse et ses adhérents
ont à lutter pendant le séjour au désert.
» On a dit que l'époque patriarchale et mosaïque dans la
Bible a\ait été retouchée dans un sens Monothéiste aux épo-
ques modernes; M. Renan ne peut admettre que ces retouches
aient altéré la physionomie de ces antiques récits. En tous
cas, une telle épuration n'a pas dû s'exercer sur les noms pro-
pres, et parmi ceux que Ton trouve avant Moïse dans la Bible,
il n'en est aucun qui implique le polythéisme, et plusieurs,
au contraire, impliquent le Monothéisme. Tous les récits gé-
nésiaques, fixés dans leur forme actuelle à une époque très-
reculée, sont essentiellement Monothéistes. »
' Deut lui, 1-0.
AV SEW. m h'ACAVtmE DES rnSGRIPTlONS. MS
9. Observations de M. Bonnetty.
Jusqu'ici nous sommes encore d'accord avec M. Renao ,
sauf les explications que donnera bientôt M. de Rougé sur
les Egyptiens. Oui , la famille israélite arriva Monothéiste
en Egypte^ et tous les récits génésiaques sont^ comme il le
dit, mmiiellement Monothéistes. Mais d'où leur venait cette
croyance? Et comment se fait-îl que la famille sémitique ,0X1
plutôt^ car ici commence Terreur de M. Renan, que la fa-
mille abrahamique soit toujovirs restée Monothéiste? C'est ici
la question essentielle ; elle est digne de toute l'attention du
philosophe et du chrétien : écoutons M. Renan.
10. Suite derexpofiltioTi de M. Renan.
« Hais si les Hébreux étaient Monothéistes à l'époque pa-
triarcale, cela équivaut à dire quils l'étaient par les instincts
tes phàs profonds de leur constitution intellectuelle. Il est vrai
qu'à ces époques reculées , le Monothéisme n'eut pas cette
pureté sévère qu'il atteignit plus iard à l'époque des pro-
phètes, et surtout de Josias. Mais comment s'étonnerque,dans
les religions dont Tessence est plutôt négative que positive^ en
ce sens qu'on s'y est proposé comme but principal d'éviter les
pratiques superstitieuses^ il y ait toujours beaucoup de diffé-
rence d'individu à individu^ et que 1^ Monothéisme rigoureux
n'ait été que le fait d'un petit nombve T. C'est par ïaristocreOiB
qu'il faut juger du caractèn» d^uod race; Pour expliquer de»
caractères tels que Moïse , Élie , Jérénoie et les autres pro-
phètes, le poëme de Job, la 'fhora^ .les psaumes, il faut sup-
poser chez ce petit peuple une aptitude spéciale qui la porté
à revenir sur la même idée religieuse avec un degré inouï de
ténacité, et Ton sera autorisé à juger, par suite, du caractère
général de toute la nation par ces personnalités saillantes qui
deviendront comme les manifestations mêmes de son esprit.
H. Renan admet donc que depuis une antiquité qui dépasse
tout souvenir, le peuple hébreu a possédé les instincts essen-
tiels qui constituent le Monothéisme. ]>
II. ObservaUons de M. BonneUy.
Cest ici que M. Renan abandonne la réalité, l'histoire, pour
se lancer en pleine tnéta physique, en suppositions, en sys-
tèmes, il s'agit d'expliquer la croyance des Hébreux; s'il y a
quelque chose de clair^ de certain dans le seul livre qui nous
a oaaservé leur hîsloîre^ c'est qu'ils croyaient à une religvm
q«i avait été révélée de Dieu à leurs pères, qui était arrifée
joaqu^à eux par «ne tradition non interrompue , et qu'ils
tfansmeitaient par l'enseigùement à leurs enfants. Or, voici
que M. Renan attribue leur croyance aux ttaltucls U$ pim
ptofimds de leur eonstiiuiUm itUeÙeeîueUe.
Cette sul>slitution, toute arbitraire, produit des conséquences
immenses. En effet , voici le raisonnement de M. Rèiian : h
race sémitique est Monothéiste par la farce de sa eatMittam
ifUellectueUe ; donc les peuples polythéistes avaient et ont une
eonsUtuticn intelleetueUe différente. — De là plusieurs races^;
de là justification du polythéisme comme résultat d'une con-
stîttilibn naturelle et âifftrenU, etc., etc.
Nous n'avons pas besoin de faire nos réserves sur cette pu-
reté séi?ér€ du Monothéisme, qui serait venue plus tard, et sur
cette arùtoefalie de croyance. La pureté a été primitive , et
tous les prophètes y ont ramené le peuple juif, et dût été en
cela réactionnaire$y comme le dit M. Renan. Il est très-?rai
que ce sont les chefs, les aristocrate de la nation, qui con-
servent la croyance |Hire. il y a de tels aristocrates dans le
christianisme, ce sont les évoques.
12. Suite de reipMtièa de M. Reoan.
« Or, si Ton adhiet que eetfè religion ne fut et ne put ètie
ni le fait d'un ^rand mouvement philosophique, ni un em«
prunt fait à l'Egypte, il faut de toute nécessité y voir le résal-
tat d*une certaiue eomtihUion intellectuelle tenant à la race;
c'est ce qui porte M. Renan à se demander si les autres sémi-
tes^ en raison de leur conformité intellectuelle et morale, même
avec les Hébreux, n'auraient pas: participé à la croyance ea
un Dieu unique.
» Toute la famille des peuples rattachés dans la Genèse à
Tharé : les£(ioimles,les IsmaéliteSy les Ammonites, les HàobitUt
les ThémaniteSf etCv, familles très-distinctes des CbananéeaSi
parait avoir pratiqué à un degré de pureté fort inégal le culte
du Très- Haut. A une époque relativement moderne les Hé-
breux se firent, il est vrai, un système d'après lequel la race
de Tharé aurait été idolâtre avant la vocation d* Abraham. Mais
▲U SB» ]« ifACkVÈMÏR DIS INSCRiPTlONS. 2§7
lieD de semblable ne se lit dans les documents bien plus a&i"
cieos de la Genèse {Objeelion de M. MonJu Vay. la^^discussioa
plus has)^ L^histoire des palriarches. suppose même le coa*
traire. Plusieurs des noms propres qui figurent 4ansla généa-
logie de ces tribus impliquent le Monothéisme. Melchisédecb
était prêtre du Très-Haut. L'histoire de Balaam^ qui corres-
pond à une circonstance assurément historique, nous montre
chez tes Sémites contemporains de Moïse un prophète porlonl
dtt nom de Jéhavahy quoique adonné extérieurement au culte
de BaaKPeor. Il est vrai qu'en général les autres tribus Thé^
nichites, qui n'étaient point préservées de l'influence étran-
gère a'vec autant de soin que les Israélites , s'adonnaient aux:
religions idolâtriques; mais ce fait arri\a accidentellement
pour les Hébreux eux-mêmes et ue prouve rien contre l'apU^
tttcb native de ce$ tribus (\m, à l'époque de. leur annexion sous
les rois, paraissent avoir conservé des (râpes profondes d'afQ-
mié religieuse avec leurs vainqueurs^ caïc on ne mentioane
point d'efforts ftiits par les jQifs pour les convertir. »
Ift. ObservaUons de M. ifionnetty.
Ceci rentre tout à fdit dans ce que nous avons dit : les tri*
Ims sémites avaient conservé plus ou {moins explicitement
quelques-unes des croyances primitites, et par conséquent
avaient plus ou moins d'affinité avec les Hébreux ; mais la
même affinité se trouve chez, d'autres .peuples. iDans tous les
cas il ne s'agit aucunement , de eonfarmiié bUeUecêuelle, comme
sowce de cette croyance. ,
14. Suite de rexpositlon dé Mi Reiuoi. .
« Les tribus sémites ont pratiqué en religion une sorte
i'écleciiime sans préjudice d*un fonds persistant de Mono-
théisme patriarcal. M. Renan tire ses preuves à l'appui de
cette opinion de la légende de Rutb, qui établit une entière
tolérance entre le culte de Moab et celui d'Israël^ de la poésie
parabolique qui n'est pas exclusivement propre aux Hébreux,
«tdu poème de Job, dont la scène se passe chez des peuples
voisins de la Palestine^ et qui sont évidemment de purs mo-
MhUsUs. (Objection de M. Alfred Maury. Voy. la discussion
l^usbas).
* M. Renan soutient la même thèse pour les anciens Arabes
9SS TOSGCSSIOlf SCI L^ITÈ M BBIT
rattachés à Abraham par Ismaël , nom essentiellement Mono-
ikiiiU. Les docamenls nous font malhenreusement défaut
pour tonte la période qnî sépare Ismaël de Mahomet; mais on
trouve du moins des noms propres ^ des inscriptions et des
notions éparses dans les écrirains. M. Renan cherche à dé-
montrer qne différents noms prapres d'Arabie donnés par
Hérodote peuvent être ramenés à tu» $en$ monoihéiste. M. Cans-
sin de Perceyal croit qu'à c6té et an-dessus des divinités par-
tieolières que-chaque tribu adoraH à l'époque anté -islamique,
il y avait ttne dMnUé tupérieure, ÀUak^ auprès de laquelle les
auti«es dieux u^étaient que de» anges^ La Caaha Mt, selon toute
apparence, lecenlns d'un coite Monothéiste «rrailt d'être souil*
lée par des pratiques idolMriqoes^ Elle s^appeh toujours la
• Maison de Dieu. »
» Quant aux auteurs arabee, ils affirment tous que le culte
primitif de f Arable fui le MùnôtMiame pur*. Cest évidemment
là une conséquence du système «adopté par Mahomet et de la
prétention d'après laquelle Fîslamisme ne serait qu'un retour
à la religion d'Abraham. {Objection de M. Ravaisson. Yoy.
pins bas^la dîBCUssionv) On -sait que te Ghrisiétaît^ «ne des di*
iqnités révérées dans lUedjaz/On prétend qu'une image de
Jésus et de Biarie fut trouvée à Hépoquede Mahomet parmi les
idoles de ia Oaaba.
j» M. Renan cite ensuite un grand nombre de noms propres
arabes de l'époque antè*isiamique, et même anté-chrétienne,
empruntés aux auteurs grecsv aux papyrus, aux înscriptioas
grecques, himyarites et Moaitiques, aux médailles, et qui sup-
posent tous un ÂÊmothéiime ass«9 pur. i»
15. ObfierràtiODtf &e M. BoimeUy.
Tout en faisant nos réserves sur cet écleetieme, ou système
philosophique que M. Renan attribuerait au peuple juif, nous
accordons l'ensemble de ces considérations, et nous désirons
voir publier les nombreux monuments indiqués ici du Ifono-
théisme primitif de VArabie.
16. Saite de l'exposition de M. Renan.
« C'est, ajoute le savant auteur des Langues sémitiques, no
fait remarquable que de retrouver ainsi dans l'ancienne Ara-
bie des noms semblables à ceux dont on attribue d'ordinaire
AU SI» M L'AGADiMIS DBS INSCRIPTIONS. 2S9
riotrodoctionà l'isIaiDisine. N^eston pas en droit d'en con-*
dure que le^tdu eu Dieu supféim formaU le fond du cuUe de
f Arabie aoanl tiektmieme f Ei ces noms ne sont pas le contre-
coup de la grande importance que le judaïsme avait puisée
en Arabie longtemps avant Mahomet. Le judaïsme n^a pu ins-
pirer Veeprii mùncihmte aux tribus de V Arabie, si cet esprit
n'eût éU'tn elles. Il leur eût tout au plus donné des pratiques
religieuses. D'ailleurs^ si les noms propres avaient été intro-
duits en Arabie par les .Tuifs , ce serait des noms juifs. L'isla-
misme était en réalité une réforme bien plutôt qu'une révo-
lution radicale. Si le Monothéisme' eût été inoculé à l'Arabie,
il y eût paru timide; indécis, mêlé de vieilles superstitions.
Tel ne nous appartdt pas l'i^amismè^ qui a été beaucoup plus
Monothéiste que le judaïsme et le christianisme au 7* siêde. Ja«
mais Fidéal du Monothéisme sémitique n'a été plus compté*
tementatteintquepar le Koran. Plusieurs dogmes chrétiens
sont regardés par les musulmans comme entachés de po]y«
théisme. Ce n'est pas seulement à' l'époque ^le. Mahomet que
se décèle cet instinct de réactioiii puritaine cootre' les <Dompli*
cations ou les superstitions dont les cultes tendent à'se cbiar-
ger en vieillissant. Et toutes les ■ fois ^^ueJa race arabe a pris
part au développemetu du dogme qu'elle avait créé, ç^a été pour
le ramener à sa simplicité primitive ^ altérée pari les peuples
convertis. , ♦••-•■ . i .••.•
> Le* Wahhabisme,! par exemple> ne doit pas être considéré
comme un contre-coup < du christianisme ou de. l'islamisme^
mais comme uti nouvel islam> plus Monothéiste qw les deux
religions précitées. Ce Monothéisme pur^ renouvelé par les
Wahhabites^ se concilie avec une sorte de fierté dédaigneuse
et presque cavalière, dont le poème de Job parait à l'auteur
être le vrai miroir dans les temps anciens. Il s'en faut bien,
au surplos^ue le Monothéisme soit le produit d'une race qui
aies idées exaltées en religion. C'est en réalité le fruit d'une
race qui a peu de besoins religieux. C'est comme minimum de
religion, en fait de dogme et en fait de pratiques extérieures,
que le Monothéisme est surtout accommodé au besoin des po-
pvlations nomades. C'est pour cela que les Bédouins sont les
moins pieux des musulmans, et que c'est chez eux que l'isla-
misme est le plus pur. [Objection de M. Texier. Voy. plus bas
fM BI8G088ION SDR l'UNITÉ DE DIKU
In discuBsioD.) On chercherait yainement chez les Arabes bo-
mades les superstitions et les dénotions q«i ont terni le cotte
imifaire. Aussi l'islamisme du Soudan est-il bien plus oon-
forme à la pensée primitive du prophète que celui d'Egypte,
de Syrie et de Constantmopie. Afais ce poritantsme oonfine
parfois à rihcrédulité (Objectimu de MM. Ravaisson et Gui-
' gniaot Vùif. plus bas la discussion.) L'Arabe bédouin,* i force
de simpliQer sa religion, en vient presque à la supprimer.
C'est le moins mystique et le moins dévot des hommes;
c'est moins pour lui une religion positive qu'un prétexte d'in-
erédulité.
» L'islamisme est d'autant plus pur qu'il reste plus excla-
siveroent renfermé dans la race, ce qui revient à dire que
l'islamisme est Vexpression même de l'esprit arabe, et dans un
sens plus étendu de l'esprit sémitique. On peut dire la même
chose du judaïsme^ qui ne oonserve sa pureté que tant qu'il
ne sort pas de la race israélite. Il faut donc reconnaître dans
la branche nomade de la famille sémitique une sorte de Mo-
nothéisme latent , riêultat dé sa eon$tittUion psychologique,
souvent oblitéré par des causes du dehors , mais reprenant
toujours le dessus et conservant toujours au fond la notion
«liifpl^ de la divinité, d
\t 17. Obflerrations de H. Bonnetty.
' Dans cette exposition; vraie sur plusieurs points, nous note-
rons 1
1*" Cette assertion, que l'islamisme était plus pur que le ju-
daîsBfie et le christianisme aU' 7* siècle. — M. Renan vent par-
ler sans doute de quelque superstition locale, qu'il prend pour
le christianisme.
t" La race arabe' détetopponl le dégme qu'elle a crié. «^ Au-
cune preuve n'est donnée de la création de ce dogme. L'Us-
toire, au contraire, prou ve 'qu'elle l'areçude sonore, bmaS,
qui le tenait de son père Abraham, Ceci est la réalité et non
le système.
3" On pose de nouveau le Monothéisme comme réeutUU de
la cmstilulitm psychologique; c'est encore là un système mo-
derne, inconnu aux races arabes^ ou sémitiques. Toutes ont
dit, soutenu^ enseigné, que leur religion leur venait de leursan-
cêtres, et que les réformes qui avaient eu lieu, telles que celle
AU SUN DE L ACADÉMIE -DES INSCRIPTIONS. 291
de Mahomet, avaient pour autear une révélation immédiate
deDiea; ceci est bien différent du système qui Tattribue à la
constitution psychologique. — C'est la réalité^ c'est rhistoire,
et non le rêve et |e système. •
Tel est Tenseroble du mémoire de M. Renan; examinons
maintenant la discussion qui a eu lieu au sein deTAcadémie;
elle a offert une physionomie et des résultats très^eurieux et
très-iroportants.
18. 0l«ea»sl«B« 4al •ni eu lieu, les \4j \^ eé 2S mars, ào «ela
de Tilieadénile.
« — 1* Dans la séance du 11^ à propos du passage : a Dira-
• t-on que le Monothéisme juif est l'œuvre persoilnelle de
s Moïse? Mais un tel changement serait sans exemple dans
D l'histoire de Tesprit humain , et il faudrait expliquer où
» Moïse lui-même aurait puisé cette idée qui, évjdtetnitïent,
» n'était pas chez lui le fmit de la réflexion philosophique.
» En Egypte, dira-l-on sans doute. Mais Tétai de la religion
■ égyptienne à cette époque reculée nous est trop inconnu
B pour qu^une telle assertion puisse offrir une sérieuse vrai-
■ semblance. "
«M. de Bougé rappelle qu'il a démontré dans un mimoire
communiqué à TAcadémie en 1857 que la religion de ràn-
cienne Egypte, à utie époifue trè^- reculée ; avait été le Mono^
Ihéimê. Le texte dont H à donné • la traduction est ferme! et
l'interpréta ti on qu'il en a proposée ne parait au savant égyp-
tologue pouvoir présenter aucun doute^
» M. Renan a cherché ce mémoire, mais il n'a pu se le pro-
curer. . ■ -•• ■'■','■ y'. ' '
s M. de Rougi dit qu en effet il est demeuré inédit ^
» M. Guigniaut remarque que ce Monothéisme est loin d'ex-
ciare le polythéisme et qu'il se concilie même assez bien avec
ce principe dans la religion égyptienne.. •
^ Uanalyse en a été publiée dans nos comptes-rendus de févilef 1857, rtlm-
priniés en volume. Voy, p. 62. — Non-seulement le dogme de Y'dnité ditine
Tetsoftait des interprétations db savant consorYatenr du Lonvie» mais, on y
voit la Bodon salrante exprimée de la manière la plus poslUvo : Diêu q^i ^ejv-
fendre lui-mime; le texte dit même : Ego generator gignens meipsum (traduc-
tion littérale seipsum), super genua matrit mex (littër. suœ). Sur une stèle de
Berlin, on lisait : Non genuit Deus suhstantiûm eorum (Deorum), $ù es qui ge-
nmsti Beos quoiquoi tunt. (Ifote de ta Revue de Vinst. publique).
392 IHBGCflSIOfl. SDft L'CHIIS DB WEB
» M. Renan ne croit pas ioutefois que Tobsenration de H. de
Rougé implique dans sfi pensée que Moise ait fait aux, Egyp-
tiensl'emprunt du. Monothéisme.
dM. deilotf^ reconnaît dans le Monothéisme des Egyptiens
et cçlui des Hébreu^ deux faite jégakitieni incontestables^ mais
il croît qu'il n'y a aucuqe appa^noe de rapport entre eux. •
• 19. Observations de M. BonneUy.
Le mémoire, dont il est ici parlé ^ a été publié, d'après le
compte-rendu de la AevtAe de Vinstruction publique, dans les
Annules de philosophie, t. xv, p. 309 (4« série), mais avec plu-
sieurs développements» d'après les renseignements donnés
par M. de Rougé lui même. Ainsi, aux textes rappelés en note
par la Revue, il faut joindre les suivants :
« 1** Dieu UN, vivant dans la vérité, q\xî a fait les choses qui
» existent, qui a créé les existences.
I) 2« Le Générateui*, existant SEUL, qui a fait lé ciel et créé
» la terre.
» 3» La Seule substance éternelle, qui a créé les divinités.
» 4** L'UNIQUE générateur dans le ciel et sur la terre, non
» engendré. »
Voilà urt Monothéisme bien caractérisé. Mais, comme nous
ravons dit alors, ce Monothéisme des symboles et peut-être
des mystères n'empêchait pas le polythéisme des masses,
comme le dit M.Guigniaut. Aussi M. Renan a raison de dire
que ce n'est pas aux Egyptiens que Moïse a emprunté l'unité
de Dieu, et M. (le Rougé, en convenant de ce fait, a renda
pourtant servipe à lascieoce en constatant * la croyance primi-
tive des Egyptiens à Tunité de Dieu.
20. Saite de la dSdcussion.
• ».
<( S"" ;Dans la séance du 18, la, discussion est engagée d'a-
bord par M. Mur^k, qui qite deux passages, l'un du livre de
Josué, l'autre du livre intitulé y Agriculture des Nabaléens,
d'où il semble résulter que Tharé était idolâtre.
» En ce qui concerne le passage de Josué, M. Renan répond
qu'il ne peut le faire prévaloir sur le passage de la Genèse^ où
on ne trouve nulle mention d'une différence religieuse entre
Tharé et Abraham. Le chapitre de Josué où se trouve ce pas-
sage est un sermon qui est eensé prononcé par Josué devant
AU SBIlf DB i/aCABÉKIB 0B8 IHSGRIPTIONS. 2S3
les Israélites; ce son l ces morceaux-là qui accusent évidem-
ment parleur manière une réiadi&n postérieure et probable-
ment contemporaine au Deutéronome. Quant an livre des
Nsbaiéens, il est impossible de fotider des raisonnements sur
un livre encore si peu étudié par la critique, tl semble qu'on
est porté à en surfaire l'antiquité; quand on voit leq palriar^
ches juifs y jouer exactement le même rôle que dans les apo-
crypbes de l'époque qui précède et suit l'ère chrétienne^ on
est bien tenté d'admettre que ce livre^ tout en contenant un
fond très-ancien, a dû être remanié et complété à une époque
relâtîTement moderne. »
21 . ObftervaUons de M. Bonnetty.
n y a peu d'observations à faire ici. Josucdit expressément:
«Vos |)ères, Tharé, père d'Àbrabam, et Nachor..- ont servi
» des dieux étrangers '; » il est en outre parlé dans la Genèse
des dieux que Racbel avait dérobés à son père Laban , et em-
portésdans sa fuite ^; cela prouverait, contre la thèse de M. fte-
nan, que les Sémites étaient aussi portés au polythéisme, et
que si Abraham et sa race s'en sont préserv^, c'es( par une
élection et vocation spéciale de Dieu, comme le dit la Bible.
C'est sans preuve que l'on a recours aune rédac(tonjpo5iérteûr6
pour nier ce fait. Quant au livre des JUjfabatéetis , les Annaks
ont indiqué les nombreux documents qui y sont contenus''',
mais il n'est pas publié et nous ne pouvons r;ep en dire.
21. Suite de la diacussiob.
« La discussion devient ensuite beaucoup plus générale et
porte snr le fond même du mémoire de M. Rènah,
9 M. Maury combat l'idée de l'auteur tendant a attribuer à
iousies peuples sémitiques, et à eux exclusivement, la notion
du Monothéisme. Quant aux religions de certains Sémites que
M. Renan convertit au Monothéisme, il est douteux qu'elles
en présentent tous les caractères. A ce compte, dit M. Maury,
il faudrait voir aussi le Monothéisme dans lareligiondesChinois.
» M. Yillemeun déclare, s'il lui est permis de donner son opi-
nion sur le fond d'un mémoire, où la hardiesse des idées
' Jotué, ixiv, 2. — Le Syncelle ajoute qu'Abraham brûla cei idoles, et que
Tbaré persista dans leur culte. (Chronoiog,, p. 99.)
' GaUte, xixi, 30^32.
'ififiokt, t. XVI, p. 336 (4* série).
vr sÉaiB. TOME XIX.— N* Hî; 1859. (58» toi. de la eolL) 19
Mi DIMJMIOH SVti' h\jwrt MS Dttl^
semble égaler la profondeur du savoir^ qu^il ne peut recoip-
naître dan? la relfglon de ces peuples sémites les oâraelères
d*Unité divine que son jeune confrère leur aUriboe^. Sans aller
chercher ses exemples anssi loin que le savant auteur des Re-
ligions dé la Grèce qui a pris la parole avant lui, il faudrait at-
tribuer, d'après les raisonnements de M. Renan^ des tendances
Monothéistes même aux rdigitms de la Grèce . M. VilleiBaiD ne
croit pas/quant à lui, que le Monothéisme soit Tapanage ex-
clusif d'une race. Il persiste à penser que la notion fondamen-
tale et naturelle du Dieu unique^ si bien en harmonie avec les
besoins deTbomme de tous les pays, a été reconnue et mise
en pratique par notre race^ dès les plus ancfins tenips. Tels sont
du moins les grands principes qui ont guidé e4 éclairp Bos-
suet^ Newton et Leibnitz, et il ^ùi coâteraitdelesafaandooder.
Quant à Bossuet, on peut arguer dé Tintérât théolôgique qui
le fis(isait parier; mais pour les deux eminents esprits qu'il
vient de citer après lui, il ne lui paraît pas permis de mettre
en oubli les vérités qu'ils ont embrassées.
0 M. Renan répond que la notion d^n seul Dieu ne ressort
nullement de5 Védas, qui sont, comme chacun sait ^ le phis
^cien monument de notre race indo-européenne; que la re-
ligion des Chinois ne présente pas plus Tidée d'un dieu unique
avec les caractères et les attributs qu'on lui trouve dans la
Bible, que les Religions païennes de la Grèce et de Rome. U
voit dans ces dernières des dieux subordonnés; mais celte su-
bordination est un fait moderne. A l'origine, les Védas en
font foi, il n'^ a nulle classification entre les dieux; c'est plus
tard que l'on cherche à mettre de la hiérarchie dans l'Olympe
et à l'organiser en monarchie. Rien de semblable chez les
peuples sémites; rien qui puisse être assimilé à des demi-
dieux, à des héros. On y voit des serviteurs, des anges', Acs
instruments dociles de la divinité, mais n'ayant aucune per-
'sonnalité, aucune indépendance, aucune ressemblance par
conséquent avec les dieux inférieurs des autres cultes, o
23. Observations de M. BonneUy.
M. Maury soutient avec raison que M. Renan a tort d'attri-
buer le Monothéisme à tous les peuples sémitiques, et à eux
exclusivement. L'histoire nous dit : 1° Que le peuple juif seul
a persisté dans la croyance à l'unité de Dieu; i" que différeuls
Al) SEIK DE L'j^CAD^lE DBS. DiSqilVTIONS. SK93
peuples sémitiques forent entachée de polythéisme ; 3* que
parmi toutes Itss autres, races., lanoLipa d'ut\ Qieu uojque
s'était coDscirvée plus ouinoias CQ^rgs^meat^ — M. VUlemain
s soutenu avec saison qu'un Z^tettuntquaa^té, reconnu dès les
plm anciens temps ; il aurait dû dire dés. I^ .création de
l'koMM^ dés la dàpersiqn des fils as Noé, -*-:Pious regrettons
qo'aucun de messieurs les académiciens n'^t eu le courage
déposer laquestio^daqs ces: termes^ £11^ çst daps les. ajççer-
ticm&dfi la plupart d'entre ^\ix, mais^ coi^me parmi les poly-
th^tes, eUe y est vç^ilée, obscurcie.
M. Renan nia que la npUoni de Diei^i sç trpuyô dans les Vé-
diur Nous lui indiqijheronsf VQptiscuU publié il n'y a pas long-
temps .par an l^ralime célèbre^ JKm'tfohmn-Rgi,, converti au
Cbristianisme, et qui prouvaity par des iexte^ ppsitifs/ qpe les
anciens F^edos admettaien,^ l'unité de I^in^u. Cet opuscule est
intitulé ; jiôfiéyé ^ Vedianla^ou SQluUim de tQu$ lesVié^as^J'ou-
xrage le plus célèbre- ^t le plus vénéré de (a théologie brahma -
nùpie, établissant Vuniifi de VÉtr^ suprêm^a ^t qm lui seul est
fobjetdelapropitiatim^t du culte. ISquç .avons inséré, ce cu-
rieux document dans,lesylr»na/^ ^ ( . >
Quant aux CMnm^ nou^ vou4riop^sayoî,r $i. M,. Renan pour-
fait mîeui exprimer V unité dei JHeu, que par le signe ^
Thien^ formé de ^ ta^ grand, et dît signe | y, seul, et si-
gnifiant Seul grand; les Chinois y ajoutent ordinairemenl le
terme ^ hoang^ composé de |^ tse^ par soi-même, et de
J vang, roi, c'est-à-dire régneaU par èoir^méme ^ ou par le
signe -j^lay, grand, et;^^A:y, comble, où {/tand Comble^
divinité à laqjuelle, dit Sse-ma^sien a les anciens rois sacri-
faierU tous les septjours^? » — D'ailleurs, s'il y cherche les
caractères et les attributs du Jehovab de la Bible, il a raison
de dire qu'on ne les trouve plus dans les documents qui
noas en restent.. Mais tout porté à croire qu'au commence-
ment ils étaient identiques.
* V9ir Amalegf t. ix, p.- 432 {V aérie).
' Qwt'king, c. m, 4, édit. Pauthier, p. S3.
' Voir dans le Ste- ki de cet Hérodote de la (Ihîne, les Pa-chou, liv. vi.
Nous donnerons bientôt le te&te entrer de cet important passage.
296 DISCUSSION SUR L'UNITÉ DK DIEU
24. Suite de la diaoïsfiion.
«M. Wallon, président, demande s'il faut croire alors que h
race sémitique seule ait eu l'idée du Dieu unique? N'y a-t-il
pas dans le culte de certains peuples sémitiques des pratiques
idoiâtriques?
» M. Rewm, tout en reconnaissant le Monothéisme comme
fondement des religions sémitiques, prend soin de le dégager
de tous lés accidents qui semblent Tobscurcir. Il en est de
même de toutes les religions philosophiques dont les formes
accidentelles du culte doivent être soigneusement distin-
guées des principes dont ils s'écartent. A ce compte, il serait
facile à un observateur superficiel de confondre les formes
religieuses usitées dans tel petit Tillage de la Calabre airec
ridolâtrîe, quoique la religion qui y est pratiquée ailles prin-
cipes les plus purs et les plus élevés.
i> M. Ravaisson ne croit pas que Ton puisse attribuer à tous
les Sémites le culte du Monothéisme, et il cite pour preuvede
cette opinion le passage d'Hérodote où il est dit que les Arabes
pratiquaient, outre le culte de leur dieu, celui d'une auU^ di-
vinité femelle qui rappelait la Mylitta de rorient. Le savant
interprète de la métaphysique d'Aristote ajoute que la religion
de Zoroastre était une sorte de Monothéisme, et que. cette
religion était originaire de la Médie.
» M. Guigniaul considère cette dernière opinion comme
entièrement abandonnée aujourd'hui. C'est un fait depuis
longtemps hors de toute contestation que la Bactriane a été te
berceau de la religion de Zoroastre.
D M. Renan répond à la seconde objection faite par M. Ra-
vaisson que le Dualisme n'est pas le Monothéisme , que de
nombreuses traces du culte primitif de la nature, le cnlte du
feu parexemple, restent dans le culte des Parsis, et qu'enfin ce
culte n'est jamais arrivé à un Monothéisme rigoureusement
formulé. Les efforts que font les Parsis de nos jours, sous l'ac-
tion des missionnaires anglais et de la philosophie européenoe,
pour arriver slu déisme à force de contre-sens, en sont la meil-
leure preuve.
» M. Adolphe Régnier demande la parole pour combattre ce
qu'il y a, selon lui, de trop absolu dans la réponse que M. Ite-
AU SEIN DE l'académie DES INSCRIFTIONS 297
flan a bite à son éniinent et éloquent conrrëre M. Villemain,
lorsqu'il a déclaré que dans les livres \édiqnes il n'y avait
point de trace» de Monothéisme. Il lui serait facile de citer tel
passage du Rig-Véda d'où ressort évidemment Tidée d'an
Maître suprême. Il cite par exemple un passage d\ine hymne
à Varouna^ dont M. Max Muller a puhlic la traduction^ et où
Varouna est représenté avec les attributs du dieu suprême.
B M. Rerum croit que l'ou pourrait citer plus d'un passage
des Védas dans lesquels le texte présenterait la même image.
Mais on n'en peut rien conclure. En effets l'hymnographe est
toujours porté à exalter par-dessus tous les autres le dieu qu'il
célèbre, à peu près comme le dieu Topique était dans l'anti*
qnité le plus grand des dieux^ et comme le saint Topique est
de nos jours le plus grand saint. De même^ dans la poésie
orientale, le souverajn auquel on s'adresse est toujours le
souverain du monde, le souverain unique. Il faudrait d'ail-
leurs que le Monothéisme ressortît de l'ensemble des hymnes
védiques. M; Renan demande ^ son savant confrère, si bien
informé sur ces matières, s'il croit qu'en dressant une* théo-
logie védique, on arriverait à une doctrine monothéiste?
» M. Ad. Regnierréponi : « Assurément non. »
1» M. Laboulaye croit que le travail de son jeune conft*ère
est une thèse dont il est bien difficile de tirer des conclusions
scientifiques. C'est un système que pour son compte il ne
peut ailmettre, car il lui répugnerait de croire que des races
humaines sont dépour^ies du sent/men^ de Tunité divine, c'est-
à-dire du sentiment de la divinité elle-même.
» M. Renan ne dit point que la notion de la divinité soit
étrangère aux autres races ; puisque la plupart d'entre elles
étaient aptes à la recevoir en raison même de leur perfectibilité.
D'ailleurs M. Renan n'a pas été aussi absolu que le croit son
savant confrère. La question est du plus au moins. Il n'a pas
prétendu étabNr que les autres races fussent incapables d'ac^
tepter cette notion, mais seulement elles ne l'ont pas inventée.»
2&. ObMiraUons de M. Bonnetty.
Dans toute cette discussion, nous n'avons à remarquer
qu'une chose, la conclusion de M. Renan» à savoir que toutes
298 Disccssio!! scK LhmttÈ DB msc
les raee$$ont apU$ à reeevair la nMioD de TuDUé dmne, mab
sealeraent qa'elles ne Tont pas mvmtée. — U y a là cachée la
prétention que la race $émiique a int^enié cette notion. C'est ce
qu'on lui demande de prouTer. Bon opinioa, nous le savons»
est que U désert est mmothéiaie ^, et qae c'est là que la race
sémitique Fa trouvée : fnais il ouMiede dire à quelle ép(K)ae
et à quel sémite on la doit. Sem était fils de Noé; il avait Ura-
versé le déluge, et ce n'est pas du diëert qoll avait reçu cet
enseignement.
3t. Suite 4e la dUciiaikm.
a — 3* A la séance du «5, la discussion reprend à propos de
Vindi/férenee religieuse attribuée par M. Renan ani Bedoiiins.
» M. Texier ne croit iws que cette indîCTérence soit attestée
par tous les voyageurs. Quant à lui, il a toujours remanpié ta
scrupuleuse exactitude avec laquelle le Bédouin acoompUi
toutes les prescriptions de sa loi religieuse. U n^a jamais vu un
seul Bédouin manquer à Tobservance du jeûne du rbama-
dan, ni se dispenser de^ ablutions.
p M. Benan n'a pas (fil que te Bédooin se fût affranchi de
toutes pratiques; il constate senlement qu'il est moins reli-
gieux que le musulman des villes. C'est l'opinion des voya-
geurs, qui se trouverait âinsr en oppo^tion avec le témoignage
de son honorable cdiifrère. H cHe entre autres Burkbardl.
» M. ilfaury insiste sur rautok*iU3 de Bnrkhavdt.
D M. Ravaisson signale lé passage àû mémoire où 11 esl dit
nue le Monothéisme conduU à tme simplitité f idées religienses
qui confine parfois à VincréduHté. B pense tout le contraire.
» M. Gwgniaut piit1a$^e lë^ntiment de<M. Ravaisson.
» M. Ravaisson, professant une opinion- toute contraire à
-celle de l'auteur du inértioire, cherché à la justiSer en mon-
trant pourquoi le t*olylhéisme est plus près de l'Incrédulité
que le Monothéisme : la pluralilé des dieta', diUI, semble
exclure le respect religieux; quand on sie fait ail contraire de
la divinité une idée trèb-éîcvée, ttn 'arrive nécessairement aa
Monothéisme, et ce sentiment doit conduite, à ce qtfil semble,
à la foi la plus vive et fa irtus fervente. Dans le polylhéisitie
au contraire, on ne peut avoir de-DIenqu^uoe ndtion très-îm-
« Voir les ciutlons textuelles dans les AnnàUt, t. xvii, p. 86 (4* série).
AU SBIH'INS ILfAGAOAVlB MS USSGlUrnONS. t99
pardile; car, pair Tessence même de cette religion, celui qui
la professe, eo prenant partipour ta pluralité, u'établit pas.de
si grande diSéreoee AutceDi^U^ et ^bomprie qpe Je Monothéiste
qoi) faisant de Dieu un être . trèa-différent djç. luj, trouve |)ar là
même querien :ne saurait lui êirecomparé. .
•D;Mw ilfnan.TépMfd qu'en logiqi/te son oavaDl xx>nfrère ne
peoldianqiierd^afvoir j^sod», mais ta ionique du peuple n'est
paS'OeUeidbraciiletii.Qn ^^yeuit ipppo^er ici au faisonnemqnt un
exemple assez connu : c'est le livre de Job.
» M. Le Cferc trouve en^^etque Jok tnite la divinité avec
a»es de iamiliprUé et beaucoup d't^udace. ..
0 M. M$nan insiste WfO ce iait; par; il conclut bien en faveur
desalhèseet contre les .arguments philosophiques qu'on lui
oppose. Le livre de Job e^tim mouquient essentiellement sé«
niti^iae et mqnpUiéiste^ #t personne ne peut méconnaître que
hdivinitèn'y S(9it>trai,iée aivecune hardiesse incroyable.
» M. B0çai$$^cr0itq^'i^B ne peut établir de jugement sur
ce point que par comparaison, lit.sijUQMS rpettpns.en présence
la famUianîté ineonte^(9ib4e,^ J|ob|[^rla,nt de Dieu avec l'irré-
\éreueeidâ9 écrîvains' :polYtt)éisle3 tel^ qi^'Homère et Aristo-
phane, on aeralraippé.de la; différence des sentiments et du
lai^BgQin9pirés.pac.leS(denx. i^^ligions.
» M!. JU9M:man$, i^ite le Proo)étliée cofunoe exemple du peu
de respect de» pol^ttiéi^tei^ pour Ieu|rs dieux.
» M. 'JR$nan, népoodi ()Me dans Ij^ J^romélbée le poète ne pré-
MHile^pas-rhomiDe^en facedeJQi^n.pu çn lutte avec lui, mais
qu'il s'tagit: de deuisidivinitési c|ont.ji'\iu^ est. rebelle à l'autre.
C'est unei|«ei^]e.deroisp^pe. qui. n'a ^ucmu rapport ayec le
senUmeoidontil sfocçupe et.&ur jLequel on discute. . ,
»JiL- Jliitiliyjreîveaant.sur.le jugement qM^ vient fl'^^re porté
ftalaliteiMiit au Uvce dçtJiobj, croit qif'on.cf^it tir^r de cet écrit
un .atttrei easeigiBinnenl qye qelju^ flp . ra.udaç^ hun;iaine en
préaenoeide la dii^riniléi^que.ppur ^,^ ilp'est toujours attaché
àla>tliè8e,fiaaleduli;pr«,d'w ressort Tinstruçtipu mpralé qui
^i\iia,mmi90m, wmmlont^ 4^„f}i(^u,,el p^x ordres de la
tïméne^^ et c'?i^,là leiOvqd, m^V^ fie ce f9i,nieu^ épisode.
» M4t/?«MM^ sansiUi^rquef la.tti/è^ fipate puisse éire ainsi
comprise, pense qu'on ne peut se refuser à admettre qu'il
tOO DIIGO0HON BUR I/VHIIB DE BIB1}
règne une excessîTe liberté et une audace inouïe dans le lan-
gage de rbomme parlant de Dieu dans tout le livre, et qu'il
est bien difficile de concilier ce langage avec le respect que
supposent toujours la Traie croyance et la solide piété.
D M. Chiigniaut croit que la révolte de rhoranie contre
Dieu ne saurait être invoquée comme un fait caractéristique
de telle ou telle religion ; c'est un état accidentel et violent
qui est malheureusement de toutes les religions, mais dont il
lui parait impossible de rien arguer pour ou contre la thèse
de M. Renan. Il faut considérer que la révolte contre Dieu
n'est et ne peut être permanente. C'est un état transitoire, et
il pense avec M. Munk que, dans le cas de Job dont il s'agit,
il faut considérer le résultat final. «-*- Reprenant ensuite l'ar-
gument au point où Ta laissé M. Ravaisson sur l'incrédulité
que M. Renan croit remarquer parfois chez les peuples Mono-
théistes, il ne pense pas que Ton puisse tirer de la fameuse
formule : Pieu seul est Dieu, un prétexte à l'incrédulité. 11 lui
parait que sur ce point il y a contradiction dans le savant mé*
moire de son confrère : Nulle part, dit M. Renan, le Mono-
théisme ne se trouve plus -enraciné et plus ardent que chez
les Juifs au temps d'Abraham ; pourquoi donc représenter
ensuite les mêmes peuples, dans les mêmes conditions so-
ciales, avec les mêmes caractères, les mêmes besoins qu'au-
trefois, et nous dire que leur religion d'aujourd'hui confine à
l'indifférence et à l'incrédulité ? Le Monothéisme , tel que
M. Renan l'a envisagé dans son • principal ouvrage , est itn
fruit de latrie nomade. La contemplation dans le désert sem*
ble favoriser le développement de la notion monothéiste.
Le jeune et savant auteur des Langues sémitiques a constaté
que le Sémite s'éloignait d'autant plus de son Monothéisme
primitif, qu'il se mêlait aux peuples sédentaires; et, partici*
pant dès lors à des idées plus complexes touchant la divinité,
il perdait le sens profondément religieux qui caractérisait sa
croyance. M. Guigniaut ne peut comprendre comment le
Monothéisme se trouverait ainsiavoir sa racine et, a la fois»
sa négation dans la vie nomade du Sémite. *
» M. Renan croit que le savant auteur des Religions dau
Vantiquiti a exagéré le sens du passage qui fournit matière à
AU aElH Bt ]t*AGADilllB IME8 mSCRIPTIONS. 3(H
sa judicieuse obserration. La contradiction est réelle; mais
eBe esldans^les faifs. Il y a là des faiis^ qui s'excluent en appa-
rence, mais qui, en réaîttét se rattachent à une même cause.
Le fond de TesprH religieux du Sémite^ c'est le besoin de sim*
pticilé, l'horreur |K)ur les pratiques tiombreuses él les obser-
viBces superstitieuses. Cela aboutit d'une part au Mono*
théisme, et d'une autre part aussi, dans certains cas^ et chez
les natures moins religieuses, à une sorte d*indifférence.
» U. lÀbouktjfe distingue deuï faits dans le passage du mé-
moire que Ton discute : i* Croyance et dévotion de l'Arabe;
2* incrédulité du Bédouin : sur ce second fait il est de l'avis
de M. Renan, et il rapporte à cet égard l'autorité de Burton,
qni présente exactement sous le même iour que Burkhardt
le caractère des Bédouins. Mais alors comment expliquer le
bit du Wahhabisme, qui e*st précisément sorti de l'esprit des
Bédouins. Personne plu^ que les Wahhabites n'a montré de
zèle, de fanatisme même dads la défense et la propagande de
la foi religieuse.
» M. Nàlàlis dé Waiiiy i*elève les mêmes contradictions
apparentes que MM. Guïgniaut et liibôulaye viennent d'in-
diquer. \
1^ M. Benan répond que les deux faits ne son! pas aussi con-
tradictoires qu'ils le paraissent, et que les Wahhabites, dans
la réaction religieuse qu'ils x)nt dirigée, ont préconisé surtout
le principe Monothéiste du pur islam, et se sont élevés contre
la superstition musulmane, i Leur principe était que l'œuvre
la plus méritoire serait de ren'verser le tombeau de Mahomet
et ceux des imans. »
27. Obserrattohs de itf. Bonnetty. — Colidusion.
Nous avons peu de chose à noter dans cette discussion, si
ce D'est l'opposition presque générale de TÀcadémie aux sys-
tèmes et aux assertions de M. Renari. — D'ailleurs, la discus-
sion se perd dans des généralités où chacun a plus ou moins
raison.
Pour condnsiou, toôns ferons remarquer que M. Renan, en
établissant que le Monothéisnie est un prodiiit de la constiti^
ti« naturelle, de Vinsîinet^ de la psychologie essentielle de la
race sémitique, se trouve, sur ce principe, d'accord avec tous
1^ catholiques qui soutiennent que le Monothéisme ou
réftgtoh riaiurêlle est l'effet de Vacte créateur de rftomme ou
du développement speniané et ntHurd de 4dn intelligence, ou
de je ne sais quel influx, ou lumière innée, pariieipie, ou d'un
lens divin naturel, eic, en un mot, de tous les catholiques qui
en ce moraerif se sont faits'bnVologîsiès/où^Pfaloniciens. et
font une guerre acharnée à ce Traditionalisme de fantaisie,
qu'ils' ont eux-mêmes créé et jiiii^aibi n»QiK)e. Ge sont là des
systèmes.
Si Ton entre dans la réalité, 'ëTque Ton consulte Texpé-
rience et l'histoire, on trouve qu'à quelque époque c|ue M. Re-
nan, ou SCS alliés, pla(iênt les Séinitéë^ des SémiLs aTaienI
une société, avaient përe et mère, qui lèfur avaient appris
l'existence de Dieu, et leur avaient donné la religion dite natu-
relle, quoique Vliomme, laissé à sa natare, ne rapprenne ja
mais, comme Va remarqué justemeritM.Keiiâri.fcèquî prouve
au rç^te, que ce n'est pas unecomtituiiûnintettectuelte différtnii
qui a fait tomber et maintenu les autres racés dans le poly^
théisme^ c'est que, comme le faît'êncdi'e observer M. Renanj
quand la race sémite leur aeosergrié lé Monothéisme, M
constitution intellectuelle l'a tout de suite acjcepté. Cl*est la raa
japhéli^ue de l^Occident qiii à accepté'la pîl3nfriëre la doctrinl
chrétienne j les enfants deCham, en Abyssinie, sdDt devenu
chrétiens, tout aussi bien que l^'hâbilants du Paraguay, en!
fants die ^ eau rouge ou de peau jaune. Ce n'est donc pas l
constitution intellectuelle, mais l'enseignement qui fait l{
croyance, sans nier cependant et les inslinbts, et les propeo
sions, et Jes aptitudes respectives de^ différentes raéesctde
différents individus. • ' '
Voilà ce que nous appreiinenft Thistclire et l'etpérîétice joui
nalière depuis nos jours jùsqû^à Àd&m.' Quant à Adam
comme c'est un homme a part, un hobinie miraculé» ^ pos^
tio^i, ou la manière dont il à reçu ^ croyaiice, ûé dSèvt^ait pa
être mentionnée ici comme le font lés Ontbld^istés. Et qu
s'il faut en parler, on dbit^ ou au hioîns on peut dfre cjfue Diei
lui a donné ses précepteis en lui parlant i^oktô une certaine fartri
«orporeHe, comme l'enseigne S. AiiliUslin ^:
Nous donnerons la suite cte la diicusaion dans notre pro
chain numéro. A. Bonnsttt.
* Voir le texte entier dans les Annalei, t. tu, p. 1 10, etvni, p. 881 (4« série}.
poirriFiCAT los ;PAPBS w j«ov ra PU. 303
PAPES QUI OOT PORTÉ LE NOM DE PIE,
r- ! .'»
L'Église est ujie armée campée, au m^i^u du monde pour
faire la conquête; ,dej|3 ,^}us. £lle couvre, ^vec ses tentes > un
immense espace ; coinme , Israël , elle déploie^ sous l'œil de
Dieo et au milieu des. plaints fertiles^ sa force et sa magniQ-
cencf^.Tout Ti^niverslft çpntemple^ et chaque jour viennent
kii demander fisijite. des. peviplades'notivelles, attirées par la
beauté de ces pavillons où dojt habiter le vai bpnheur ^ Mais>
comnm Israël > ell^ est eplourée, d'ennemis contre lesquels
elle doit protéger s^ epfaqtSj et dont la main victorieuse s'ef-
force de courber la tète^afiq ^e |eur (airç connaître ^ à eux
aussi^ la douceuî: de son joug. DepuiS| dix:huit siècles qu'elle
est sortie dans 1(^, désert dç la viçi jauiavs^elle n'a pu s'endor-
mir un instant dans, la paix^ jamais ell/e n'a pu remettre sa
puissante épée danç le,|o^^rcau. L'Ëçlise n'abaissera son
glaive que quand, elle n'^iifa pluç d'adversaires^ et elle en
aura jusqu'à, la fin d,6s ten^p^* !^11q ne repliera ses lentes que
|H)ar entrer dans ,l<^^.iiiurS| dé la. Jérusàlenj) éternelle, comme
ces milices infatigables qui ne rapportent leurs drapeaux et nç
retourpent fouler le, spji^^e ;l$i .patrie que quand elles ont vu
fuir tous leprs ^pn^rpis et qu'élis ont donné à leur pays les
proyiijices qp'elle^ devaient çonquérirl
U vie de l'Église est donc un cokpbal sans terme.
tour être digne 4'clte et popr remplir sa mission^ le chef
qu'elle 9. reçu cj^.^é^ps^iQtiri^t pe,çlevftiLêtre, et n'est ep ep'pt,
qu'uu soldat cpurbppé^ Caippapt toujo,urs au milieu de ses
légions fidèles^ il ne çonpait ^e la i^oyauté que les soucis et tes
'Quim pnldun.ttibértiaeflto taii, Jaco/b, et tentorfa tua, vbraêl!^ Mimer,,
304 pomrfficAT beb PAm
Teilles da gouTemeinçnt , qne les fatigues et leç périls do
champ de bataille. ^
On peut dire aiême que^ dans cette moisson de trayaux^ de
fatigues et de blessures, le yîcaire de Jésu&>Ctinft a .toujours
eu la part la plus abondapte. Gomme le divin Maître, en effet,
le serviteur des serviteurs de Dieu s'est toujours exposé sur
la brèche, il a toujours plac^ au premier rang, son dévoue-
ment et son courage. Aussi que de pontifes on,! trouvé , dans
la lutte^ les chaînes de la captivité, les tristesses de Texil ou le
laurier sanglant dq martyre!
N'est-c^ lias cc(nti;e le chef que s^ tourne naturelleoient
toute la fureur de la guerre comme toute la rage de renier?
Dans une knélée, les soldats, qpi aperçoivent autour d'un cas-
que la éourohne d'or du souverain, dirigent vers ce but Jeur
bouillante ardeur; car la défaite de celui-là décide la victoire,
et il y a plus de gloire à le frappçr ou à le vaincre qu'à ren-
verser dans la poussière des bataillons entiers.,
Ce chef de l'Eglise, il est vrai,. est couronné; sa tente est le
Vatican, soh siège est un trône, et il en est.qui sont offusqués
de cette grandeur. MÂis enlève-t-e)ie au souverain. Pontificat
ou modifle-t-elle ce caractère sous lequel nous aimons à le
présenter ici? Non, an contraire. G^te splendeur terrestre a
été créée (flus pour nous que pour la Papauté. Dieu Ta per-
mise pour assurer Tindépendance de notre guide suprême.
Dieu Ta permise pour que la plus haute puissance spihtndle
fût au niveau, même humainement, des plus hautes puis*
sances de la tçrre, avec lesquelles elle devait traiter des inté-
rêts rehgieux. Dieu l'a permise, perce qu'ici les luttes ne sont
point stériles, que chaque bataille livrée par TEglise et son
chef est suivie d'une victoire, et qu'il est juste, par con-
séquent, que la gloire du combat et la gloire du triomphe
rayonnent perpétuellement confondues autour du même
front * .
D'ailleurs cette souveraineté temporelle n'est pour le pape
qu'un fardeau de plus, une source de travaux, de peines , de
' Nous donncm pYos tws (au Pontificat de Pie VI) les raisons qui démontrent
que la souyeralneté temporelle des papes est une haute con?enance et même
une nécessité relatiTe.
Qt*i oirr poRTi le non ra pie. S05
combats ajoutés à ses sollicitudes de pontife, un autre cercle
ajouté à sa couronne d'épines.
Anssi; itialgré et ménie à ctute de* sa magnificence , tou-
jours e^-il ^ue le Vatitail n'est qu'une tente t|ut û'a jamais
été an lien de repos ; et que criui qu'elle abrite y veille sous
les armes.
Si l'on Tout se faire une idée Juste du souverain Pontificat,
il faut se le k-etprésenrer sous ce double aspect d'une royauté
d d'ub'cômtaiandement militaire. On doit voir, dans celui
qui en est revêtu, un chef qui tient le sceptre d'une main et
ré{)ée de fautre, potrr qui la lutté ocfcupe plus de place que
le gouvernement, et'dont le gouvernement, même intérieur,
est une autre* espèce de hitte, parce que Terreur et le vice se
glissent à chaque instant dans son camp, et soulèvent ou sé-
duisseni une partîle dts ses sujets. Le pontife-roi est comme les
I>refnier8 chefs des Francs qui régnaient dans l'enceinte de
leur camp, et qui donnaietit l'épée posée sous leur tète; ou
plutôt il est connne Moïse qui tout à la fois conduisait ses
phalanges contre Edom et Amalec, écrivait ses lois sous sa
(ente, et en sortait souvent pour apaiser les révoltes du peuple
ingrat doat il était fe sauVeur.
Ceux qui auteieht voulu, pour le souverain Pasteur, une
royauté moirïs lourmebtée et plus puissante selon le monde,
% trompent étrangement.
Le souverain Pontificat est dans les conditions voulues par
sa constitation et sa destination. Gomme œuvre divine, créée
poar le temps, il a sa base sur la terre, tandis que son som-
met toache le eiel. Comme l^homme faible et agité, il devait
tire exposé aux > fatigues et aux combats , mais il devait y
résister et né jamais 'fléchir comme la forte divine qui l'a
formé.' ' . • .
Et puis; cette 'douée âeuterainété n'estreile pas pius tou-
chante ainsi?
Elle ne veut* |)as sétilemeot une obéissance extérieure, elle
ti'a pas seulement beik>iii d'étonner par sa puissance et de
subjuguer par la crainte; comme elle règne sur les âmes, il
lai faut Tafinditir des Cœui^. Nous admirons le Pontife com-
mandant et triomphant, mais nous l'aimons davantage avec
30G 1»ÔMTIFIGAT DBÀ ' PAPES
ses luttes^ sa faibl(3sse et ses persécutions. La Papauté nous
apparaissant sous la forme de PieVIàrradié de son palais ,
poussé de poste en poste sur la terre étràng-ërë^ pauTre, dé-
pouillé, malade, abreuvé d^m^iltes éottiihe Jésius-Cbridt daos
'son chemin du calvaire, efeayànt, pour obéir à un pouvoir
brutal, de reprendre son douloureux voyaiçe , et s'aflhissant
enfin dans une suprême défaîllance, ne trouve-t-elle pas
mieux ainsHe chemin de nos cœurs que si elle se montrait
toujours à nos yeux au milieu des magnificences de Rome,
avec ses ennemis frémissants e^ budiiliés sous Téelat de la
triple couronne?...
Humbles et faibles; ndiis sommes attendris et consolés en
nous retrouvant nous-fnêmes danis cie cju'it y a de plus grand
sur la terre.
La vie de Inhumanité soiif{V*ànte, agitée, 'triilitan te, se ré-
sume dans la vie de TEglisé , et là vïe dé FËglise se trouve
résumée d'une manière édatàrite dans celle de son auguste
chef.. '
L'histoire de la Pat)auté e^ donc un abrégé de Thistôire de
l'Église et des luttes de l'humanîté siir la terre.
C'est à ce point de vue qu'il faut se placer pour lîife This-
toire desPape^, c'est celui ôU nous nous Volumes mis nous-
même, pour tracer un tableau imparfeitdu pontificat de
quelques-uns d'entré eux.
Entreprendre cette tâche, c'est dérouler plusieurs épisodes
de cette guerre de dix- huit siècles que l'esprit de mensonge
a livrée à l'esprit dé oiefu. d'est montrer la part qu'y ont prise
quelques Pontifes, et publier, jiar conséquent, ce que ces
morts illustres ont fait, dans leur temps, pour le salut et le
bonheur des' peuples, et pour la cause de la civilisation. C'est
donner aussi une idée générale de Taction bienfaitrice de la
Papauté, puisque, animés par le tnême esprit, développant la
même loi, les Vicaires de Jésus-Christ ont lehdu tous au
mêine but.
' Et, comme ce travail n'est que le récit de glorieux combats,
avant de le commencer, et pour comprendre la lutte, il faut
connaître les adversaires, leurs atomes et leurs attaques.
D'abord, il ne s'agit point, de la part de l'Eglise et de la Pa-
QUI O^J^BjriH; hH Npjf DE PIE. 307
paaté, d'uflv a^res^^iqn.yjolente.l^. prédiQatiop. de TEvangile
n'est point une gu^rra ordinaire. Avpc ses a()ôtres et ses i.njs-
sioonaires, le souverain, PooUfliqai a cqmmencé et poursuit la
propagsitioa p^ciflqu^ de U vçrité^ Ceux qu'il veut, soumellre
iie^J7t.poipt,$eS)eiinepiis. Ses mains aniie^leur, présentent
le code diyin de la cbârité^ jettent sur le sol à con(|uérir la
semeaco clyrétieiine, et donnent encore pour l'arroser le sang
gàiéceux des, plus .dévouas Cîtdies plus chers, enfants de TE-
C'est d'euxrmêo^çs que les peupjles endurcis repoussent ce
don précieux et méconnu, deviennent les ennemis de |eur
bienfaUeur, et toqr^entlfi^^s.épéçs contre sa poitrine^ comme
ces. sauvages anin^aux qui cberçlient^ déchirer la main qui
rompt leur chaîne.
Deux ^rtes d'ejppemis .çnt attaqué la Papauté et TÉglise :
des ennemis eflérieu;;^, /des ennemis intérieurs.
Lesoirt delà yéri^, c'est.cj'^voir pour adversaire tout ce qui
n'est pas elle : — qui non est mecum contra me est. — Tous les
[roots qpe ip'a ppipt tquçhé^ l/eau du baptême se dressent
menaçants contre^ r^]|se^i S|qn cb(|f.,Tout ce qui ne porte pas
le nom, cbr4tîe,n ^ une haipe profonde |JOur notre bannière
saaée, et l'attaque dès qu'il l'aperçoit. Quand la croix s'éleva
sur le calvaire^, portait li^Saifve.urdvi fnç^de, quelques, cœurs
fidèles l'entouraient ; mais la foule ^des jujfs l'insultait et mau-
dissait rapguste vjctin^e- Oèsque l'Eglise a paru, commandée
par Pierre et ses suçcesseui^s, toqtesjes puissances de l'erreur
oui rugi ci se sont rM^a sur.^elle, ^ l'exemple d^ ces nations
jalou^ qui se lig\ièrent, contre le jpepple de Dieu sitôt qu'il
eul paru au dés<^rt guidé par Moïse. , , .
Le paganisme romain, l'islamisme, l'idolâtrie de tous les
temps;, toutes, les fausses religions du monde ancien et du
monde moderne, ont déclaré lagyerre à FEglise, et surtout à
son suprême Pasli^ur.
Mais que les étrangers, que ceux qui n'ont jamais attaché
leurs lèvres aux mamelles de l'Eglise la méconnaissent, l'in-
sultent et la combattent, c'est une folie qui, jusqu'à un certain
point, peut se comprendre. Le comble de la furie, c'est le
crime d'un fils qui repousse du pied sa mère et qui la frappe.
J »
.Yfipi pepeodant à qud^rOiilf^ges^lsoDb lîirée? l'BiilîaetMiA
^ag^qt^f Oiezlel cn4c«#p^/.C«r cri odîett! 411e -M^Sauev
entendit un^ fois en pp^^^B|B»^|, ^^Êfit 'fV urtigit wyalè/ tliK-
gl^ eH le ^u^eraio-Poalfle L>mtenilMt oum bortifiitthaïae
^oujç de3 ran^ de lemffîPtaft^QMi^iat^v^QPdMH ^ùffhà^jkk
.^ at^ifué les (}ag:iiies. le.schisipeia turm^^itc la cbaîmidft^t
Piçrje et i^oiéfia 8ii|»rèiiie.wAon|ûi.niQ|^é(6'a>Y«csnfif»^M
et ^s sarcasmes sur les pe4:s9one»el lesjcfapscB.aaûilaskleMItp
^;i[qnt le |kOiiToirlemporeI,4aQfi.%jalM9ÎQ et ^st oftpval,
a lancé ses vagues furieoffs.pf nlJcQ IqlrAw du-lhlof ffaÉMr
(l^p^upleç chrétiens; , :. •• i . , ' * r*:\
^ \ Ct^s dçiix espèces d'a4\ei:9^iBe9ii te» ennemi» entérifturt eliMs
enne^s iiUérieiirs> pcm^sts p^r l^iniémesilnalincto, m-itw
mi^ux dire inspirés par. fe mèm^ gafâe wfeDMh ofti ^oai^aliu
lé p9i\T.erain Pontificat» pMpp^.ite fyw^
lés armes de l'esprit ctjS(Tec jk^.amie^Td^b CQq^^.'aTet kt^aê-
pt)i$ipie et^vfc )aYUd^iu^,j(|in|jQy^t^wÀtpi^^
^sôuveul loqtâUfoisc^s.dfuïglaiTfeq. . . î i .•. M t.\'
' Pe):)^aQtquelçs bér^^ J9a|dt9iaflt|Oomip^>des!irag8MJm-
^mpndes autowr de Is^ hacquedaHeFnajtpaTfsrswt lifs pl«niete
slëf;ies de rère.qhcétieqn^^, JLputes.le^toreed dti.pagaiiiaBnto<ie-
VJaieqt. Yattai^per le fer çiiani^k^^i^t it>agi«laiei»t los-^tilBilnm-
£iié$ du ,plu3. pur Faqg .^e^^d^le^^ .40'Oelaîr«tea. StosTeioÉ»-
llçijJiOfes surtout^ AM^i|>,0ajp^.Wie$p9<)ef de. trois aèelef;;ii
infuip <^.'u,o s^ul Pape se,gl^^^vaQt4>Kvqir.p,Q:$aitfr(la liabne
'djroiartjre. . . • . !■».... - î •-. ' -i ^ ..• .j'I-i •? .*
^ ^ Les. «i^prisabl^s Césars, df Bas-fimpirer cmi :avàiejitiiriHir
l^d^.ies çubtiliti^ MiH^ttlu^^!des,docieui:s,gih3ds^ appBlèix^
,ej:)cpre à Jeur aid^ uon^aftoniQaevgiiettapeiÉls^'lfeitflét ià
lj)^ulajliléis. . .. .; ,,.,, / ;,. .f . î • ,: .* . .ïiM uh :
Plus tard, tandis que les.Çapiosiootnpriintîâiit teriniasMK
mijisu^oiajies, saw!va|e«|^,r|j:urppQ,oattioUqiteiet nbusi oUisèr-
V^ieql une patrie cUréljpfiin^^.jn^qrâni^bB pas;à re^te^rld»
^ressloas in.cessanles,de9ieilipeiiMtis*<dfAUeiBa^i«,: eiKhe tid^
^iî^h'^AiP^^ apajsç,!^ Ài:^u|fî^<iré):iDU«fiibteli (UosdoulMrMrta
encore pour leur cœur? .jnii.- jho i «HU'jifjfii
..fElr.dai)Sce(le graad^ tevqp^tedtiiprotèsUnfîsirievi^ileNé-
ebainemenl fQolre le oMi<^ H^Uaev'Idlqraislleslîblisdiy^
0£ C-Uo-K, Il kfVM; <?r8{ ,îrtt ^/: — ./w :wt)r .4nu<i*vi
Qin OHT' tOBXk U MH M PIB. 300
Luther et d6 tou» les dogaiàtifteurB réformés jusqu'au bl**
Touc des s^ats huguenots du eonnéiable de Bourbon»
800$ les voûtes du Yaticav et éh Sain^Pferre de Romel
.Eofin, la dernière et terrible gaérre, celle du Ratioqalisnie
impie, yaste tourmente dont le souffle nous agite encore ai
poîssaninnent» commencée par la ligue des beaux-esprits et
des écrivains, s'est (Continuée a^eo la haine et les sourdes me»'
aées des Joseph 11 et de ses émules,, et a éclaté par les excbs
sanglants de la RévbluiîoB, diresaaat sa iéte hideuse jusque
dans le palais de Pie Vl et de Pie fX.
Et à toutes les époques de l'histoire de l'Eglise, combien de
tais les Vicaires de Jéeus-dhrkA ne vh^nt-iis pas d'audacieux
aoti-papes leur disputer la tiare I Combien de fois ne durent**
3s pas quitter les mors de leur capitale et leurs Etats devant
les rébellions d'oo peuplé caprideux on les rntr^ues sacrî*
léges des Arnaud de Bresse et des Mazini ! >
Dans une guerre si vite et si persévérante, jamais l'Eglise
et la Papauté n'ont été prises au dépoorvu. Elles ont en leurs
soldats pour chaque espèce d'agresseurs et des forces diverses
dans clûque attaque. Dans les persécutions, FEglise a eu ses
martyrs; contre les bérésies, ses conciles et ses docteurs;
contré les efforts de l'islamisme, ses croisés; contre l'impiété
armée, ses guerriers cblrétiens. * Et ce sont lesPa^x^s qui ont
encouragé les martyrs,, convoqué les conciles, soutenu et di-
ligé les docteurs, appelé les creiiés, béni la* écrivains dévoués
à la religion, et prié pour les nobles défenseurs de l'Eglise
ronatne. Bien p4us,iôuteè ces forces militantes de l'Eglise,
QOrinâii^es ils les ont réunies da«is leur personne, et, suivant
les différents besoins des temps, ils'ont mis au service de Dieu
ci du monde chrétien leur science, leur autorité, leur oea«-
flge^ leurs souffrances, leur saBg. i
Cette part aegusks de lumières, d'ioirépidtté, d'amertumes,
de çomba^, aueim des Pape» peut^tre ne l'eut f dus grande
que cbacuB des. neuf. Pontifes .dent &ous voulons réunir les
DOQs en un ceccVs luoufieiiXk oomaie les neuf iteucMs d'tme
radieuse couronne.
le nom béni ée Pie qu'a adoplé, à son élévation 6«r le
boQe, le noble et saint Pontife qui règne aujourd'hui» a brillé
i^ sÉais. TOME XIX. — NMi 2; 1859. (58* vol. de la coll.) 20
310 l>dNTn?ftiAT M8 PAPES •
d'an si: pyr éclat choqué fois qu'il a paru ^r TIldriKoii de
l'Eglisê'y qu'il nous a semblé que Dieu y a\aît atUiché une
gloire toute particulière^ el'qu^il le destinait à des Pontifes
oboibis entre tbus pour l'aâcoHipKssemeht éclatant de ses
desseins.
Un nom n'est |>oint quelque chose d'indifférent. Presqtie
lotis les noms de l*Ancien^Testament sont significatifs et pro-
phétiques. Dans l'histoire des souiremins^ et surtout dans celle
des Papes^. beaucoup de noms sont providentiels. Un lien mys-
térieux unit les personnages qui en sont honorés. Ht n'est
donc point une pure fantaisie d*éerivain de rapftrocber ainsi
et d'unir en un seul cadre des pontificats séparés par le temps.
Un auteur Ta fait pour les Papes apj)elés Grégoire. Nous Tes-
sayonis pour ceux qui ont porté le nom de Pie.' Ce xt6m glorieux
est^ il nous semble au moins^ significatif et prophétique^ el
merveilleusement fait ponr la iuission confiée aux neuf sou-
verains qui Tont porté. ' '
La piété c'est la tendresse de l'amoiurdivinj le doux reflet
de la religion. Elle voile ce que la piratique du devoir a d'aus-
tère, elle enveloppe la pénitence d'un charme surhumain.
¥Ale est à la vertu ce que le parfum est i la' fleur, ce que ta
grâce est à la beauté. C^est sa compagne et ello la fait aimer.
Son -caractère est donc Vamabilile> la doneeur.
El quels pontifes ont mieux tnértté ce titre de Pietnque
ceux qui l'ont cfa#isi pour nom? 'qpneiPie I offrant l'auguste
victime an fond des catacombes; que Pie V obtenaù'l, par ses
ardentes prières; la victoire de Lépante; -que ce Pie Vi dont
l'angéHque figure, dont les yeux levés vers le ciel et baignés
de larmes pendant qu'il célébrait la messe, (rappaient d'ad-
miration les protestants et les incrédules eux-mêmes ; quâ ce
Pie VII que nos pères ont ccmlëmplé* agenouillé etreeoeilli
au pied des autels de notre France; qne Pie VlIIy le ftir reli-
gioiitë Ae la légende propbétk|i!ie> einfin <pDe Pie IX dont la
tille éternelle a si souvent vU' les pieuses slatioU'et<lonll'oni-
v^rs connaît la teiidre dévotion à la Mèrefde Dieu et à sa Con-
ception immaculée?....
C'est l'Agneau qui est le coaquérant thi monde S «t celui
* Àpoealtfpse, xvii, 14.
Qll -i^fiJ .FOUTE UE >OJa DE PIE. dli
ijDÎ a dit : a Heureux ceux qui sont doux> parce qu'ils po^sé-
D deront la terre ^ » a voulu, pour S4iivre celte loi du monde
moml, qiie ce fûiThumble piété^ dont la douceur est la fleur,
qui fît flédiif la force, brisât la puissance et comnraudâi aux
vents et à la mer. C'est dinsi qu'il a sauvé son peuple par la
tendre et fervente Esther et par la chaste Judith, qu'il a fait
de nos pères une oaUon chrétienne par les prières de (Uolikie
et qu'il â humilié les ennemis de la France par la douoe et
pieuse, bergère de Domréniy. Les Papes qui ont porté le nom
de Pie semlilent av(»r eu pour mission le triomphe de cette
loi diiriae i|uî fait vaincre les loups par les agneaux ^» Dieu
les a appelée au gouvernement de l'Eglise dans des circoos-
taoces solennelles et difûciles. Ils ont pris en main le gou-
vernail d€ la barque de Pierre au moment des plu« grands
orages. Ils se sont trouvés assis sur le trône, quand le péril
de l'erreur, de l'invasion, des révoltes, des sanglants excès
était à son comble, et ils ont été l'instrument des victoires du
chef invisible de l'Eglise. Aux pieds de Pie II, de Pie IV et de
Pie Y 8'arrêtcflt le flot des conquêtes mahométanes et les pro-
grès de l'hérésie. Sur le cercueil do Pie VI, contre les murs
du château soUlaire de Gaëte se brise la fureur de l'impiété et
de l'anarchie. Enfin, devant la calme résistance de Pie VII
s'incline et s'hnnailie la volonté de fer de ce gloiieux conqué-
rant, ebfant chéri de TEglise, qui avait rouvert dos temples,
mais ()ui oublia, dans un moaient d'ivresse, sa mission (>rovi*
denlielle et dont Dieu purifia, par tant d'amertumes^ les der-
nières adnées à Sainte-Hélène, tandis que le captif de Fontai-
nebfeau s'ac^seyait paisiblement sur le trône du QuirinaL
Pour résumer ces detniètû^ considérations : il y a donc un
liep mystérieux (et c'est là ce qui motive le rapprochement
que nous avons (ait et juatifie notre entreprise), il y a un lien
mystérieux entre ces neuf pontifes : c'est la mission qu'ils pa-
raissent avoir reçue de vainere la puissance de l'erceur ^t la
violencGf par ce qu-il y a de pkrs doux et de plus aimable dans
la vie maiale et par cooséquent sur la ierre, par la fnété. Et
• Mathieu, v, 5.
'SlQ pr««mfirt ffibQiM'osrfeiMmi'forUtuâiliem, eùm oves Fuj^oaticerint. —
S. Iwïïû. Chrys. m Matth. Homil. xxiiii.
9i^ J.^ PONTIFiCAT DES PAPES
nous eussions oe^re gue.pouje fravail r^^
du sujet Ces luttes saintes^ ces liclô'fr^s Mîràc'ménàl&^ètlèu^^
sujet et être de quelque utilité à la jeunesse, à làqbëlf^w-
touLfillaest destinée ' ''^'^ ^')Thh'yuiiiUj *£ êJ
leur '
pomi
tl^^.^^ljjj'Lwe vj^riiê mu^ eç^^^ eûcptf-.,.,' '
' Pour atteindre notre bui/hotis 'ne sdrarfclà ()(^rat"èttfrê?
claus tous les détails dQrhi^^ire];^^m)us nous somnioé'^Jè^^
*W fJjî SW^UîB ,enLrçlienk''ten(la'nces 'é^
ment spirituel et temporel des panc^ dont ïious nous bcoi-
attàL'es ae ri^^îise'el suf fâ hènem'èn{&'M^£in^t^^^^
<:oiiduire nous-meme les voyageurs sur la'rnoiragne^ ms^^
nous leur avons indiqué du doigt lë^'V^iilfë^ (M(^ét(l^^^M
hauteurs sublimes où il fallait niontetf^ict :dbà ûk di^iftjri-
raient deB^ntifnMrtriiiSlIses, un vaste horizon et des 'beautés
dignes de leur admiration et de leurs pinceaux.
** Ceci, bien entendu» n*ft-rkw iTainelM^f , qnnl qa*ll en ac/lt He cm Mo» Û
n'en restera pas moins vrai qu'il y a de curieuses analogies entre ces fentlTci
et que ridenttlé de leur poslUon doit frapper un esprit sérieux et aeoootuiDé à
dladler Taetion de la Providence,
QUI Om PORTC LB^ Noil^W PIB. ^1^^
Nota. Les oeuf ponlificals que nous nous propos9T|s tfè w
gues,çelçbrçs,dç^
I. V-- -^ —
m. La guerre avec le cafionalîsme el.l'âttiaWiHi^. '" ♦ "*'"^**
La2*cohriprenalesreiaies : ' '. , .. ^ '
DeJ
lesTii,
SaÎQj-Siëgê'j' STjnpWmesifunestés
De.Pje m, pbalife,d un jour, mais anime.des metnés seali-
menls- '^'^t/^ <r!«Tî;To7 ^f/(»if'',^t!i» '..(nni-ir Jl. "/Ju. ^-jj Ihj.mj
^ îhÇ î^i^q^^ W^niina le coilaie deTrenté, et* /Ôcttipà' fcM-
DePieTL qui uèchit p^r sa douceur rhqsiiriie de Joseph Ii^
atecune rare sagesse^ là barque ue Pierre aif mnietr de CQf
orage. . T.Lin;,!.:
Eflfi^ de Ptie ne, qopl les travaux et les 'glorieux combes se
dp I I ^^-~ ~^J^'' ^'îi_j /u<r <-.:, "V^..,,i '.i.>'i :î'(,n'in...
314 CONGOft0AT
ii.'i t' ■'!' ''iiii,i"i- ,'i 'UN, .4 nniiii mi.M ,j i. iin..iM 1 M.'=
I »« «■
I
ENTRE LE SAliVT-SIÉGE ET LE ROI DE PORTUOA^i,
Sur le patronat de« Indes A de lu C^lne.
Les événements qui g'accom plissent en ce moment en Orient, donnent une
Inoportance extrême au concordat «uivant. Dieu veuille que la couronne de
Portugal use mieux de la faveur qui lui est accordée, qu'elle n*en a usé par le
passé, et qu'elle ne suscite plus de nouvelles entraves à l'e^painsion du ehrlsUa-
nisme dans ces contrées;, et qu'ainsi, le Saint-SIége n'ait pad à regretter, de
lui avoir aecordé cette faireur. A. B. •
Au nom de la Trinité très-sainte et indivisible.
Sa sainteté le souverain-pontife Pie IX et S. M. très -fidèle le
roi D. Pedro V, ayant résolu de faire un traité ^lour régler,
d'un commun accord, la continuation de Texercice dés droits
du Padrpado de la couronne portufçaîse dans Hnde et dans la
Chine, ont nommé à celle fin deux plénipotenliairesi, à savoir:
pour Sa Sainteté^ le très-émînenl el très-ré\érend sjîlgnedr
cardinal Camillo Di Pielrô, pro-nonce apostolique en Portugal,
et pour Sa Majesté très-fidèle, le très-excellent seigneur Ro-
drigo d« Foucesca Magalbaës, pair du rojaume, conè^eillcr
d'Etat effectif, ministre et Secrétaire d'Etat honoriaire, grànd'-
croix de Tordre de Notre-Seigneur Jésus-Christ, lesquels
ayant échangé leurs pleins pouvoirs respectifs et les^ ayant
trouvés en bonne et due forme, sont convenus des arliclcs sui-
vants :
Art. !•'. En vertu des bulles apostoliques respectives' et cû
confprmité avec les sacrés canons l'exercice du droit de Pa-
tronat de la couronne portugaise continuera, quant à Tlnde
et à là Chine, dans les cathédrales nommées ci-dessous.
: Art. 2. Quant à Tlnde^dans l'église métropohlaine et prî-
maticale de Goa ; dans l*église archiépiscopale ad honoreth de
Crapganor; dans Téglise épiscopale de Cochîn ; dans Téglte
épîscopale de Saint-Thomé de Mélîapour et dans Pégli^éf'épiV
copale deMalacca. •* i.
SUR LE PATRONAT II99i iNDV» £T DE LA CHINE. 315
AH. 3. Osant è ta- Cbme : àsn» Tégltse éfûseopalfi de Ma«
cao. '. • ' ,
Art. 4. Il demeure convenaj}LU5 la province de Kouani-Si
ne dépendra plus désorauii& de \^ juridiction épiscopale de
Macao, et i)ar conséquent du patronat. Sa Sainteté se réservant
do prendra librement à l'égard de cette province, et.daiia YiTk-
térèt des fidèles^ les déterminations qu'elle jugera convenables
d nécessaires.
Art. S. Le Saint-Père se réserve de faire la même chose à
1 égard de Vile Hong-Rong, laquelle, qocique renfermée dans
la province de Kouang-Tong((lanton), sera séparée delà juri-^
diction épiscopale de Macao et du patronat.
Art. 6. La juridicLioa de l'évèché de Macao et le patronat
dans la Chine comprennent donc désormais le territoire qui
leur appartient, selon les .bulles respectives, à savoir : Macao,
la province de Kopang-Tong (Canton) et les îles adjacentes ; il
faut en ej^cepter seulement la susdite province de Kouam-Si et
rîle de Hong-Kong, .
Art. 7. En vue des. considérations de convenance religieuse
présentées pa^r le Saint:Siége relalivenjent à la création d'un
nouvel évêché sur quelque partie du territoire actuel de l'ar-
ctievêché de Goa„ le gouvernement portugais, connue patroni
contribuera, autant qu'il est ep lui, à ce qiie celte création se
réalise convenablement dans lés limites et dans les localités
jugées, d'accord avec Jç /saint-siége, les plus convenables potrr
la bonne a4^)iaistration de cette Eglise et la commodité des
fidèles. . ,
Art. 8« Vîleidq Pulp-Pinang demeurera séparée de la juri-
diction de révéché de Malacca et du patronat : Sa Sainteté
pre^dfa 4 son .égard les mesures qu'elle jugera utiles.
Art. 9, Mais Vile de Singapour coutinuer^ d'appartenir au
même évêché de Malacca. On pom;ra établir dans cette ville la
résidencç epiçcopale, le prélat conservant, le titre d'évêquede
Malacca. . . , , , . *
Art. lO.iIfC tefritoire de^ chacup des évçchés sulfragants de
rjadeiCi-^eesus p?tentiotmés devra avoir ujie extension telle
que la jurid^cljon épiscopale .puigse s'y exercer avec prompti-
tude et d'une manière utile : les hantes |)arties contractantes
lot poissible, on mette an aax mésinieJitigMMi l3liHÉ]P.pcfftii^'i
trapi«j^uilyi? .^aijp^p^ çl^-^^n^ ;PpflfW«ti9tti>fite8çnltb(am'
a^iditJi(9r|fie^,ou,i<rup,jrçg[iWTO^^^
M-n'^^t P^P>JS?,|^Wfi».<^^1»^ .<Hifr««roiitl'.pDftai*étîJ,
,^ç(evf^ ^^c^.ff\ijl,,^}ipin,^.(|ii9i<«a-4Q>>-«!'<o>tl élâf«i4*
,^j-^,,13f ,p«iRS(Çfi l)H^«)j?^^w«K]m)b«tktasi{MUAiefecantnc- '
Iwf^^, t)ioqui)^t>.^M «^ftfpf^^ÏM'i^iwaidsiu.iOMiinriaraiRr;-'
animés d'un esprit de conciliation et connaissant haa-ieéàlàf^ ■
^ç( d^lfir^ ^' pçfi rj^cmiiÙs^aipe^'ViiU^l» .motttssxtoiritoiM» ;
où, j^ff^ijr^, Vl^qFd.pP9Feftq «Obie, k^ >tia«rte» l^istiëB. taoninitH '
tafjfé^ ^ ,i'^^f çi«^ 4u.. I^nfift t de\>lft • HMronbe 1 1^ I VbH^
doif «;9nt^pU€;iif, i!,,l,„,|i, ;,.,ii.-.i/ <■..! .-, ,,i- =.. •.! ,- • .ji.-».i/ . •'_
ilrj,,fi^,^f)^,l^jMr|i^dfi(l0ni(OHli qtirdeneateroatl^
d€3,^imjlfjif,a§§|gçé^B:SB^ d)|iM)9fi«A snftoffiBrtéa^siDlndtg «■'
pourra créer, avec les formalités compétentes, de nounauV'
ô^di^,jçt^lop»,fi9fl?çiWçeW y^Hr.MfS: HemrcM àû lAIrénât
l'institution canonique à la personne qn^Bs'.Af^iealé'itieM'^flH- \
^fj^l^mm^ftkêf»m6fli9mfiiV6f^iab iné^fro|JoUlWiib
**^jMti.) y J-. .(l'jilfJi J;. ajjisiuhoq ,oI.!ii<>l) n» Jii;l ■'.liinl yin^ii'
El les hautes parties contracta^hA iideHMlifbab: «Kacdort' I
8im IX PATBORAT VÉif^mtl^l ET DB LA CHINE. 317
taée, les commidMA-e»4«^iél)^tof «lté''iV6tififniks'6ccut)enY'^e^
l4rcàccDdscttg»tiouvdéffitUiV«Jtltt>À8«ëScf'4(it boft'êfA; ^réé sur
l«iéqrifpi«qdaiinèt)te<aFOlM^lii«;'èd'^Àiifbrthil'ë'aic'élesÔ^
\etiiMapA9s=Si^SÊX^ëi'i^Misim^m<,m Tl/ior'nëTi'l!'dë'ia si-''
I,
samairSet-dtat- deitcfaosek'ic^ihueHft'Iiul^qu'à 1^ coriètilWl)(oh' '
(MMiiqxB4éihi«hrè4lei^}«««(ié^iVfm'4tt^'<yrrgë: "" '''''"''
sqflii#SDls a»>nildèitr3^Bè^«ÙAd\!foifl'ëi'k'*é\\pVèliTàAf, 'ël'(|ÙQ
la promolion canonique des évéqaes respeéflii 'ifà'i'l^cît^tiiiini',
l'wn»ar>âeiav<]ttril(UeU(»nt>r«féil^dt>6HlatHl^ dû 'MéW^rl-f^- ,
ié<|ni<aeraiarBainou*i8i«n!e86i>«<étnéM!it^tfr' lé' SàhitiBiêé^ dàW'
taàOàadbaeà.u-.t.'-v.nfUi-j \-< nniinii'.di»-) •..: ! ■.,'■; :m; T. cifniii'.
diocèses suffk^gants de l'Inde et que le siège épisconart' sét^'
poiitMi4e>tna|^ete<i»tté9M«6fM}itéi-^tiVèftin PémrtKc ëUVrlèfd^.
la |9éniitatidn(.4|e >ré»é(}t^,'->teiite p»>lë'f(>Vli^^ |)»ti-dii'ti6i'(ui' '
îié expédiées, le \icaire ou les vicaires apostoliqties "(^^t'Vësl-"
<)efMK)aar)k"levDHdiif ti»AléVêêtié>^^^M.ftiéiimt WcbeW- ^
T«ne(rt^(Afln.i9iie ileiifMrélËl'' KmKtti4- (iUissë ^ottterhtlf "él>6 '°
imàutiuni ■>\. ,'.<U\u\\<]nMn?.-Mi'i;\<.\ --il i.-'»- i >>i-) r-riuci
làRbilA^ bb ptésentHhMé^W^t 6éB'dèd««hTié)('é^'Alël'B^,'^tif '
en font partie intégrante, sera ratiK><i^t> lëi m\!iïêà"piiii\ëè'^
CQiitrBdilckK,(4lios fatiO^BttbteséfMtl^tilifaiipësi'Lfstto^Vè .
<iaB(.-iMifailte>HioU qMH(li^r«qftt(li<^td<«è'âà'kig/fafury;'i(^tf' <
pltiUfljJB'ii-e^IftMlîbteip ')m!"=-Ti;i j;I ù uni-iuuni. . iiuitiiJi.Uiu I
fitift)lrdp)ifo<D l«»t>MMip«t<«tftia<M'«W9A-/)iMtieé<dHt 'iT^é'l^^'
même traité fait en double, portugais et italien, et y onit'sm-
318 €Oifeoiiiuflr
Fàié à Lt5boniie> le 24 février i€^7.
Camillo, tardinai Oi Pibtiio^ promm^ce apotMiqyiA^
-^ Rodrigo da F^^itseca. Magauiabs.
Annejce A. Dans l'article 6 du (raiié, m1 69t dédané- que ia
juridictio'n derévêqtïe de Macao doitcompiH^ndre ia provinoe
de Canton (Kouang-Toag) et les île» adjacentes^ panni 4e8-
quelles^ quant aux chrétientés» la prihctpale est rUe de Hai-
nan r vu cependant ce qui s'est décidé' dans ijes conférences et
pour les motifs discutés alors par lef^ deux négociatburs^ on a
j!igé opportun de prolonger pour un espace de temps déter-
miné Texercice etoiusif de la juridiction ordinaire de Tévéque
de Macao dans les territoires de ladite province et dans ilk.
Cet espace de temps a été limité à une amiea et ne pourra être
prorogé: cette année devra oommeticép le jour où lie.tnulé
aura été ratifié par les hautes parties contractantes 9 Tanoée
finie^ rarticli* 6 aufa son exécution complète. En indme tempe,
le négociateur portugais soussigné promet que le royal patron
portugais augmentera le nombre d'liab}les>et<édt7kitlM mtasHm-
naires, qui, outre ceu^ qùi«e?âistent déjà^isk^mphliecit à conser-
ver et à propager la foi «îatholique dans ces régions.
£t afln que cet accord spécial ait ia force du traité et soit
considéré comme en faisant partie intégrante, non-seulement
il est signé par les deux négociateurs, mais encore il sera ra-
tifié conjointement avec le même traité par les deux parties
contractantes. {Suivent les signatures,]
Annexe B. Dans rarlicle 13 du traité sur le patronat de la
couronne portugaise en Orient, il a été dit qu'on donnerait
connaissance aux commissaires chargés de proposer les cir-
conscriptions respectives des diocèses de Tlndc mentionnées
dans le même traité, des territoires où les hautes parties con-
tractantes sont convenues que Texercice du susdit iiatronat
royal portugais peut continuer; les soussignés, pléui|)otea-
tiaires pontifical et portugais, déclarent, pour la complète in-
telligence du même article, qu'en vertu d'un accord des
hautes parties contractantes susdites, le territoire du patronat
de In couronne de Portugal dans llnde, c'est le territoire de
rinde anglaise, entendant par ces paroles les terres soumises
immédiatement ou médiatement au gouvernement britannique;
5UR LE PATRONAT l>8B<<|pDBS ET DE LA CHINE. 31&
les commissaires nommés- pourla drcoâscripUondesKlioQèses
devront par oon6é(|iieot avoir en» vcie, d'un côto^ que les loca-
lités appartiennent bton à Yinde anglaise dans le sens indiqué
plus haut ; ils devront encore.avoir en vue l'élablissement de
missions- portugaises et les fondations de religion et de piété
d«^ aox* efforts et à la générosité du gouvernement de Portu*-
gai et de ses sujets (M^clésjastiques ou séculiers^ qu^nd bien
inénie>qnelques-unes de cesbbsdatiqns ne seraient pas ac*
taellenaent administrées par des prêtres portugais : d'un autre
côtey il& penseront à Tassistanoe spirituelle la plus promple et
la plus eomraode possible que let pasteur doit a «on troupeau,
selon I^élendue et la distance. des missions^ le nombre des
chrélieDlés et d'autres circonstances qui devront attirer leur
attention^ dans un but identique. . .
LeS' soussignés déclarent en outre que les hautes parties
contractantes entendent que cet acte aura la même force que
le traité; et, comme tel, obligera. les deux dites parties contrac-
tantes que les soussignés ont rbûnneur de représenter,
LeS'naéiiies hautes parties contf«c4antes le ratifieront con-
jointement avec le traité. . . (Suinent les sij^naluns.}.
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nqér liûtrç, Qoais^ cein4^A,iqu»«iirM)iliigneinoHta'i^wl^iq«[^ fie J^nlinllf •
M^i-(^£'a^p ilA9a W4X \t|i8v A1oi8'aftuB.qqBS(Bwim«>)léQië^^i)Waftr«dfn>
com0;le.o,p^s^)K^§ ï^l^mf^^if' partA»4tt tonte ]CVIsl^#li^))aseiicaVëp«fl;
v^'^ttlt'XXXV, comprenant 1260 col. — 1857. Prix 44itjil«ffilar«la> ^i > '
95. S.GRÉGWMmNAZIAN:}B^ OnisiUl.
tinople, né en to^, Tnd^rren 390. — Ses œuvres, craprès l'édition des Woé^it-
tifii. ^îl/tPriéfiiot( iéii^fftte.rfnr8'(p8rli0».^^ t^Sir ii?. tii^'drtaMMtfëÉMu.'^de .
se^i^jSitd^.auiVuir» IriCi. ptnte prâi^^^bti^^. l^êéad[tM.^4:TMbigtf^
autpu». --i6, f^rat)e*4e.Ptfdltloi»iM MiAi, \^m,'^^:if!tmé^tHj^fiaia^,
— r^ld.^ <4e l'édlttan detiror0l/^ai4i/»t)€Oy>^ IMO. ^1 /d.; ^'MrUM.
6AKfM^dfa.ai«iUitiidai doot «lest «aM&l Gpégoire.^'^2; fi^àvt¥h^ <ffi^ >&• ffté§.
--iè.dU^oM^ayoopf^/'attf «th(Kec'de8iéillt6ttw;aM^ dfWsé^. '^ISiirlalMiMie
PàqM£.r-iretll)..SfiQ.apidoffieî)H4^ liViei Vimvédltve» tMttf^ Jirfièn, --'Vl.Slir
la paix entre les moines. — VU. Oraison funèbre de son frère <lMtVfl ^-^'^WAâ,
Sm* sa sœur Gorgonie. —, IX. Apologie à. son , pto y 77 3^ > AWrW^ même àaon
retour après sa l^fe."^ \iVk Élttt 'Ôrtèblrt^ (ïfe^RjMe'.'i^ XII. Autre à
Oraxspn^ lunepre ae soi^p^i^ev nn AlA^;3ur!Ms^a«sc9«tt»:el 4# ^rtxtt.ê^aa^..^ .
XXs^Jii ^ogm^,et,de la (Hàq«UtiiMoni4fiii4iév4«qeâ'r^0QiiU fitag*! ^ frilld.^tha*'
- X^V.^Ja'toaaOj$e'a'.Héi;9q Jf i^bàj<i«op|i(e, ^r^jaVÎtifiMriat-lâbiMvA'aiMi'
mtowé.^i^Vin; suiT. là théQ)pgie,.f pix'ÏCm^^^^^ ^
ni
lui-même.
irariter
kT. sur us uiaiiYJs. — ivivn^ v i^.oui iui«-iii
pajrnç m
FATiouy3f5,pflpfipt'V..nT.j41i^'*a-B.
tUV. SDf lenoarau Jour'cTu Stisncur.— XLV. Sur la »1nicPAque. — Ap-
iit', ieriU apoetyphei.— XLVl. Slfrmflcillnn sur Eieclilel. — XLVn. De tt
'"les aslronomw, grec Beulemcnt. — XLIX. S* lilr — — ■" "- ■"
. . .. — V •"■-■i#;'«te'ae<;r
iiOitfi ■"' -""■ —
<-u>L)'Uirs'[ilii»i
k.lnunolidt
(/•mmenlalces niT ,13 ^K^nflq{f#qt.QrAg(>)re; par Elie, m«tropo1iti
j^P^^ihv— — "
-i«, Mili
'te'â»?*iï»i«.Œir,K'î!?
JvibTRttat
ll-slè-
it dlesdans J» coininentairea^^sij;Liil_i>M matières. — IB. Id. Dtswi-
ff ItriDimatlcalee. — I9. Commentaires aur 16 discours et que Iques poémcE
■ S>uui Stn^tif.,mn^umt lBrtHw»li«.nf.«l*rd'i*v*ii(e de Setron,
\> archetCqne IrHerticTée, SD 1 1* tUcle. — 30. Cultecifon et exposition dn
' re-, doDt fait mention S. Grégoire, djw^,u,|,7|,i9vef |Kje:C<ii*KlV1>e
i''.\'Qimui. — 31. Aotres'reiitaWuésdu m j ni;, su Mes éluges de S, |
« ki -stiHtM ' Ituqlirwv > firédl de' Jbtj ^ixa^' liiêirre ' » TeMrbéiit '
^-«ihàO^ào jon,?r4T(iiGiulreppn'BlliU«'lè P^W.'^oë de'lïiiaHè, s'il'
'noUt, — i>^.AuVut^t)t>'i' ^"t •^oaymi rorife «MdobrE «mtre'JtlAeW. — '
■■'■j ilffl discours, compara avec l'ordre ancien, et rite veria.-T-.l luter. JMWlj-
«t-û.ji(éfuB.daLVdUei«r; iT-UliiaiUni'auinitn>lre<dai¥4t,'aTeirM«f^'''
b:i>«vna|^.>r Ùl£ &Hinpbiife<rie,MiK«alanrifetJl>~^i«iM^I>lpu<l(lfMi,-
^■ù. unu mst ti^uetioififftl»iStléi«)o)=«t^WadoaUimtati.tiMi>'dnl)nH'd))''
onlei(l(»D
;;'i(b«feixxyi^;'c6'iMrWnï''i(^*/éôi.--igJ»: ',■>'.
^ s. cesAIttt^nèn^dA.^OMBltaBi'avftJte^Mu'-^T^tffilDRues, ou r«-
m ï 137 giMsUoiu^-;- Initx. I . Dea ilmllitudea emplçTéw j)ar,S, fioS»olÇ»r
■ :-^ÏÏ^5al3Sfrt^aœ
■njit illli TJMriiltin llil tft'l'-' il' Il '• "1 '"■ ''"' "'"' ' I 'J'.^
%2 TRAMTlOlf CATHOEIQUE.
extraits de divers aatturs -^ IV. DIbcouth sur le paralytique eCsBrks mob : .Vr
juges pas selon la face.
98. DIDYMIC d'Alexandrie, mort en 390, prof<>st>fur de YétoU de «etie ville,
auoique avputîle, dès >(ni bas âge. -— 1. Notice de Fabridiu. — 2. Aatre nj>tice
e Mingarclli, en 2 li\re?. — 3. TAnoignages des aiitenn:, au nonittfip<le |0|.
— I. De la Trinité, en 3 livres. --4. Lettre de Minganlli sur ce traité^ ai*'e indtz
des mots inuhités. -> 11. Livre sur l'Epprit-Saint, en latin seulement, tradiieti- d
de 5. Jérôme. — lU. Livre contre les Manichéens. —OEuvrct cxJgétiffms, —
Vf. Fragmenta sur la Genèse, sur 1 Exode, sur le 2» livre ded RoLs fcur Job. —
V. Exposition sur les P?aumes — VL Autres fragments sur les i^aumes. — VII.
Fragments sur les proverl)es. — YIIL Fragment du c/>mmentalre sur l'étan-
gile de S. Jean. — IX. Fragment sur les Actes des Apôtres. — X. FriçmeDt «ur
la 2* épitre aux Corinthiens. — 4. Questions et dérensesde Didyme, oa enar-
rations sur les épitres catholiques, pariYeVt. Lucke, éditées en 1829^2. —XI.
Enarration latine sur les épitres catholiques, on latin^ avec intercalation 4ri
fragments gi*ecs.
99. NECTAIRE, archevêque de Constantinople, en 381.^ h Notice de €€•-
landius, — L Enarration sur la fête de S. Théodore, martyr, et sur le jcuue d
l'aumône. i,lndpx des mots grecs difficiles du traitédeDidyme sur la Trinité.—
2. Indes d^es matières sur le même traité.
TOUS XL, comprenant 1292coL — 1858. Prit, 10 fr.
100. PHILON, évêqucde Carpasie, dans l'ile de Chypre, vers Tan 400. — OEu-
Tres d'après Tédiiion de Giacomellus, Rome, 1772'.— 1. Notice et préface de
Gallandius, — 1. Enarration sur le Cantique des cantiques.
101. S. ASTÉRIUS, évéque d'.Ama^ène, métropole du PoBWvnp l'an 400.-
— 1. Notice de Fubricius. — 2. Préface de Comhe/is, — 1. 21 homélies. — ip*
pendite. — 3. Extrait de PhoUus^ sar les écrivains du nom â*Âstérvu9:
102. NËMEàTïjS, évéque d'Emisène, en Phénicie. vers l'an 400. -- 1. Nelicp
de Gallandius. — 2. Prefaoe de l'édition de Mattluei, pour son édition de 1807.
— 3. Explication des sigics, et notes. *- 4. Préface de l'édition d'Aaverr* 1j6S.
suivie ici. — 5. Jd. De l'édition d'Oxford, 1671. — 6. Notice de Fmkricius. -
I. De la nature de l'homme, avec notes et variantes. -^ 7. Notes de TéditioD
âH)xlord. ^ 8. Index des auteurs cités. — 9. Concordance des pages dos éditlfrDS
d'Anvers et d'Oxford. .
103. Le B. JhROME, théologien grec, vers l'an 400.— ? . Notice de GalUmdius,
— 1. Dialogue sur la i^ainte Trinité, entre un juif et un chrétien. — IL instiuf-
tion utile à tout chrétien, sor l'effet du baptême, et lei notes d'un chrétien, en
dialogue. — 111. Dialogue surla Croix.
lOi. S. ORMESilîS, ahhé de Tabennltc, en 345. — J. Notice de Gallandivi
— L Doctrine sur l'institution des moines, en latin seulement. — II. Des A\
pensées des saints. Id.
105. S. SERAIMON, évoque de Thmuite, en 347. — I. Notice de GaUandias
— 1. Livre contre les Maniihéens. — 11. Lettre à l'évéque EudoxUis, avec i-ré-
face de JfaL — ïll. Lettre aux moines alexandrins, avec préface du même.
106. S. PACHOMllîS, abbé dcTabenne, en 348. — 1. Notice de Caîland^us.
— 2. Sa vie, dans la Patrol. latine, tome 73. — I. Sa règle, traduite par S. Jé-
rôme, dans la Pairol, laUne, t. 23. — IL Préceptes, lois et lettres , ibid. —
111. Ses préceptes, grec-latin.
107. S. ANTOINE le Grand, abbé, en 356. — I. Notice de Gallandius, -'2. S*
vie, tirée du martyrologe é«}T)tien. - 3. Sa vie, par S. Athanase, dans le 26* vo-
lume. — I. Discours aux moines, dans la vie citée cl-^dessus. — IL Discours sur
la vanité du monde et la résurrection de.s morts, en latin. — lU. 20 discours
ou sections À ses Als, les moines, td. — IV. Lettres traduites du grec en foUn
par Valerius de Sarasia, id. — V. 20 lettres, traduites de L'ariil^« par ^^<^-
Iwm Ecch^llensit, id. «~ VL Autre, CAtraile d'une lettre de l'évéque 4mmoff.
grec-Jatin. ^ VIL H^es et préc'epties, latin traduit de l'arabe. — VJUl. E«:ei-
gneraenb^ spiritueif, joints aux règles, id. — IX. Adoionitiooa et enâeignoBMots
aux moines, td, — X. Quelques sentences^ recueillies de la boache rin vieil-
PATROLOGIR GRECQUfi. •— 4* SIÈCLE. 323
lard, Hpièssa mort, id. — XI. Quelques iiUerrogalians suivîtes dp ses nîponses.
- XII. Quelques dires^, dn même.
loS. S. THEODORE. «Iibé, en 367. — 1. Lettre à tous les monastùres, sur la
Pique, an l«m« 2;i de la Patrolagié latine,
109-110. SERAPION et PAPHNUCK.—I. Règle pour les moines, au tome 10*
de la Patrot. latine»-- II. Autres fèsç'es. tbid.
il I. S. ISAIB, abbé en *72. — i. Notice de Gallandius. — l. 29 discoure, en
lathi. •*- U. 68 préceptes ou conseils adressés aux novices dans Tétat monas-
tique ;dan< la Pafroi. latine, tome lOa. — IlL 19 chapitres sur l'exercice et le
Te?o«iflhdeox. fifrec-ltlin. — IV. Deux fragments.
)I2. EVAGRJLS du Pont, moine de ScUé, en 390.~ 1. Notice de Gallandius.
- 1. 106 cbapiires pratiques. — U. Les raûsons des choses monadiales. — 111.
» chapitres oD règles. - IV. Sentences spirituelles, par ordre alphabétique*
- V. Autres sentences. — VI. Sur les 8 pensées tlcieuses. — Vil. Autres sen-
tences, pour ceux qui habitent dans les couvents et les hôtelleries. — VIII. Sen-
ttnres pour les vierges. — IX. Sur le mot grec Triwf, dans lu Patrolociie latine,
t. 2î. — X. Fragmeul d'un livre Intitulé : Le Gnostiquo, — XI. Fragment d'un
livre iolltulé : 6(J0 problèmes ^ostiqucs, dans les ouvrages des Maxime, aa
tome Z de cette palml«gie.
113-114. MACAlRES Oes deux). — 1. Lettres, discours, règles et prières, au
tome 34.
m. — s. MARC, ennlle, voir à fan 460, dans Diadcchus le photicien.
116. — S. JEAN Lycopolitien, ou Tabbé Shenutius, dans la série orientale qui
sera publiée. ,
HT. PEKES EGYPTIENS, analecta, ibid, '
TOMB XL1> comprenant 1200 ce!. — 1858, 25 fr. les 3 vol.
118. S. EPIPBANF-^ évéque de Gonstanee, dans llle de Chypre, en 367. —
^œuvres, d'après l'édiiion de Peftau. Paris, 1622, et Cologne, 1082. — t. No-
tice de Fabrieiut. — 2. Dédicace de Petau, au cardinal de Larocbefoucaud. —
3. Avis aux lecteurs. — 4. Témoignages des anciens. — 5. Sa vie. recueillie de
la hoache de Jeon* un de ses disciples, greo-latini ^ 0. Continuation de ra vie,
par PoiuMurt évéque de Rhinecorara, en Eiçypto^ td. — 7. Actes de sa vie,
d'après (es Bo^andistes. — 8. Préface du P. Pfltau^sur le Panarium. *— 1. Lettre
à Acacius et Paulus, qui lui demandaient d'écrire contre les hérésies -* IL Le
Pofurmm ou ÀreuH, contre 80 hérésies, livres 1"»^ et 11«, comprenant 64 hé-
XLII, comprenant 1 128 col. — < 18S8.
(5. Eviphane, — Muite),"," Contre les hérésies, livre II* et 111», de la CS" à la
Bû* hérésie.— m. Courte et véritable exposition de la foi deTEKlise catholique et
apostolique. - IV. L'Anacephaleosis, ou sommaire de ce qui a été dit dans le
Panaiiuoi. — Apftendice. — 9. Dissertation sur l'année de la imssance du Christ,
par le P. Tetau, — 10. Diss^ert. sur Tannée et le jour de la Passion du Sei-
gneur. — 1 1 . Dissert, sur le mode de pénitence dans l'ancienne Eglise. — 12. Sur
les chorévêques, — 13. Du double cycle^ et de la raison des eiiibolismes —
U- Récit des IJsl, Socrale et Sozomène, sur le concile de Sirmium, le faux
synode d^Ancyre, cl les autres aotP5 semî-ariens, et leur réfutation. — 15. De
quelqufô anciens rits de rEgDse. — Table des Matières des deux volumes.
TOME XLÎII, coipprenant 12Î88 col. — 1858.
{S.EpipHane,'^mite).--U.^^u lecteur, t>«r le P. Petàu. — V.' L'Anceratus,
on l'ancre de la Toi j en IJO chap., précédé des lettres écrites par les prêtres
TarrwMif et Matidlus, ouî lui demandaient des instructions sur le Père, le Fils,
et le SalM'Esprit. — VI. Des mesures et des poids. — Vîl. Des 12 pierres qui
étaient sur la robe (TAârort, â:rec-lairn. et sniVie d'une ancienne version latine,
•Wî préface de l'ëdilenr Po^inius. Kome, 1743. — 17. Index des matières de
«tl8 ver^laii. — i^. Quelques variantes éditée^ par TifChenddrfs en 16S&w —
VUl. Sut' les 70 farterprètes, et sur ceux qui traduisent à faux. — IX. Lettre à
334 TRADITION CATHOUQUB.
Jean, évéque de Jérasalem. tradaclion latloe de S. Jérôme, — X. Aatn à S. Jé>
rôme, id.^ Ouvrage* douteux ou supposés. — XI. Sar les Propbèletv leur mort
et leur sépulture, suivi de deux nouveaux texlcB grecs, aaaei difféieots, édités
en 18S5 par Tischendorf, — XII. 7 homélies. — XIII. Du mystère des nooibm.
— XIV. ExplicaUon sur le Pfayriolo^e. ^ 19. Avis de rédilrar nr la Utarsie
^es PrésanctKlés , et Texorcisme, qui lui sc«l attribués. — 20. Oissert. sur Ja
diroDologie des empereurs romains. -- 2t . Ce que c'est que la foUe et Ifs mi-
nu9a des monnaies dans I*Epiphane. ^ 22. Sur la Pénitence dans rim iwi
Aaeipilne de PEglise, contre Maturius Simonius, — 22. Autre diâsert. contre
Saumaise. - 24. Autre contre dilTérentes aasertions du WiéwM. — htdes sur las
au S* siècle. ~ 1. Notke de Fethri-
Uareellus, en français. — I. KxpU-
cation de févangUe selon saint Jean, en vers, giec-iatln. — ). Index grec» —
). L'aristarque sacré, ou exercice sur la mélaphrase de Monnus sur S. iean« par
îkanid Weinsius, — S. Index grec sur ces exercices. — 6. Index lolm sur kf
mêmes. — II. Les Dionysiaques» arguments des 48 chants, avec rinvocmtion d«
1** chant, et le 13* chant tout entier, grec-français, d'après TéditioD etlnUa-
dactlen et notes du comte de MareéUus.
NOUVELLES ET MELANGES.
ITAUE-R(»XE. Litres mis à Vlnàex, — Par décret du 1 1 avril, pnbBé le
20, ont été condamnés lestmvrageB salrants :
Le Livre de Job, traduit de l'hébreu par Ernest Renan, membre de rinstitnt
J. Michelet, lUmotir.
Dictionnaire des conciles, par Alletx, nouirelle édition augmentée d'une
analyse historique et critique des conciliabules nationaux, tenus par les oonsti-
lutionnels, en 1798 et 1801, par l'abbé Fllsfean, donee eorrigaiur
P. Enfantin 18&8. —H. Saint-Simon, 1813, Science de rhomme, PhysiMogk
religieuse,
La mia opinlone intomo alla Teandria di Maria Vergine e délia Chiesa Càtto-
lica, per Fraiicesco Lavarino. Vauteur s'est soumis louàblemeni et a répromté
son ou/vrage.
Die speculavite Théologie des h. Thomas v. Aqnin. etc., seu : Speeukuim
Iheologia i. Thomœ de Aquino, Doctoris Angelicl, in suis pneclpuia lineameD-
tis systematice exposlta a Doctore Joan. Nep Paulo Oischinger.
Die Christliche Weltanschaunng, etc., i, e., Mundi Contemplatio ChrisUum
fa sua relatione ad doctrinam et vitam, auclore Doct. Leopoldo Trebych. Vin-
dobonae I8&2. Deereto Fer, F. Àugusti 18&8.
Kotolisches Andenken. etc.; hiUnè Ter6 : Uemoria catholiea, auctoro Thomas
Braun Sacerd. Dioc. Passarien. Dec eoâtm.
▼«nnllti. — loipriaeria d« BEâU jraat, m* àê POnapirh, St.
• ' . . . 1 . .f
s;
-1 . •^. it . ■ , •.1 ■ • i » t 1 «
j 1^ > ;_^i- — . ««ifiii j! I ."M '-■:i o -, tji)'ii'< ijI ' »t» vi>v »•
V ..•■■': M-, .'..'< î • i^/»»/; 'M
Aioi^ tÊS PATKf ARCHES, PluÙi4a^y:)i!A&€WMÉ(^là^ Éil^l^^
GOmiUNION AVEC LE SAUtT-SlÉGE^
~1»E8 PRÏCRfiS POUR XA PAI3L.
La guerre, ce fléa\i .des peuples et des rois, vjent d'éclater entre deux princes
chrétrem et catholiques. Les années françaises, allant soutenir Tarniée piémon*
taiie» i^t|e5|fmnéef ^kiM^dss«/^ trouv^D&^en (réunce^^jteoAHi^'rïe fÂïii4'^|-é^
Koir quelles .suites peuvent avoir (^'j|rpti<ki%4iU4fi6#'>Cî«itiMte46 dàs Që'd^
^^^fffPP^^^^f^i^^^^'^'^Wi^- ^'^n^^I'l^^ miteioetdnkoiinii qnl ntkii
dajiila Qiain de personne, est dans £eUe de Dieu. Yx)il4'{pow4]ioit2elii{'<i\ii^6t
son Vicaire spr ja t^ie et qui esl;l^pôw:il/58 {fp\» patiQnaqntVonfcsccwMlîHllre,
éltvê la Y9ÎX av^nt ^e conil^t.ppi|ro)i4çpui^ X tou^ (Q^i^hcéticap. d'adt^sser Hû
IXeu dfe^'arméjSâd^ fen'enic# pr/j^fiC^, S'^Pfiifl^'M.^eni^k) nialMfi^nirouiyif^
la 5^, JÇfjp j^ /ijij^liçn^4fi^v^ ^%^immi0f. 4 liôUe «iMldOqMi^bléi
-Vêttémbtè^ Frères, salul el bénédiction aposloliqii^-Mio .n
Ëji cé^çbraixt a^^ V<^usu>ii^46Hto tr<^'^^f<<?<i^^<^ii^»i^^t
<iajR^i#:rè<i^iM^.w(i«r,)l6 «DtoiiQi)t»i»t)iiver8âir^ en n^^ère fa^^
cal, Notre sainteintèi'e VÉgliseTafi^èHé & IS tiliémi^iredéf tôiis;|.es*
ftliSè9;^1és éon^oiantes patoiy dis \ç^l6 h^ paU cmçjg
m^^ufaiqiie de Dieu, Nbtre^^aig^i^jr)Jé^u^nObr<i«tv jsessuMtilé;.
ajQc^^jQii:,t]§aig(&tt^ki» RM>«i^i -délnikjlâitjraiitiàe'da démotiyia
si so»Tenl, el avec tanld-'anyoïkT'^ aittiOttcêe'â'sè$'âii^d{irej^'T'et'
voilà q\xe,en même temps, le cri sinistre de la guerre s'é-
lève au milieu des nations catholiques et retentit à toutes les
oreitles. Tenant ici*t>as, malgré Notrej^idignité, la place de
Celai qui, s^^Q|.dii> seTâ S6Jaj)âM^4iii0ia€ii4ée, tf aniioncé
V sÉaiE. TOME MX. — NMi3; 1859. (58- vol. de la coll.) 21
aS6 EHCYCUQUB DK 6. S. VIS IX .
-. ' • ' •
par la yoiic de. ses anges la paix aux hommes de bonne wlonU,
qui ressuscitant d'entre les morts et montant au ciel pour s'y
asseoir à. la droite du Père, laiss^a la paix à ses disçipUs, Nous
ne ppuYons pas, pressé par les sentiments |)articuliers et pa-
, ternels de Notre amour et de Notre sollicitude, surtout àl^ard
des peuples catholiques^ ne pas prêcher sans cesse la paii, et
. Npu^ appliquant de toute la force de Notre esprit à inculquera
tous lés paroles mêmes de Notre divin Sauveur, ne pas répé-
ter sans flp : Pcix vobis, pax vobis/ C'est avec ces paroles de
paix que nous nous adressons à vous avec aniour, vénérables
Frèresi qui clés appelés à partager Notre sollicitude, afin que,
^âns votre piété^ vous excitiez par votre zèle et tous vos soins
iès fidèles conflés à vôtre vigilance, à élever leurs prières \ers
le pieu touiTPVfissant, afin qu'il dopne à tx)us sa paix si désirée!
Selon Notre devoir pastoral, Nous avons déjà nous-mêmes
'ordonïic que dans tous Nos États-Pontiflcaux des prières pu-
'l)liques soient adressées au Père très-clément des miséri-
cardes^ Mais, suivant Jes exemples de P^os prédécesseurs, Nous
avons de plus résolu d'avoir recours à yos prières et à celles
de rEgïi^etout entière. C'est {Pourquoi Nous vous demandons
"piar cette lettre. Vénérables Frères, de vouloir bien, suivant
les inspirations de votre zèle pour la religion, ordonner le plus
tôt possible des prières publiques dans vos diocèses, aûo que
les fidèles confiés à votre sollicitude, après avoir imploré les
' secours de ta toute-puissante intercession de la très-sainte et
immaculée Vierge Marie, mère de Dieu, prient avec ardeur et
supplient le Très-Haut, dont la miséricorde est inépuisable,
dé daigner, par les mérites de sonFils unique. Notre- Seigneur
Jésus-Christ, détourner de nous sa colère, faire cesser les
guerres dans toute l'étendue du monde , éclairer des rayons
de sa grâce divine les esprits des hommes, remplir leurs cœurs
de Tamour de la paix chrétienne, et faire par sa vertu souve-
raine, qu'étant tous établiiMt^eiHpaciDés dans la foi et la cha-
rité, s'appliquant à mettre en pratique ses saints commande-
ments, demandant d'un cœur contrit et humilié le pardon de
leurs péchés, s'éloignant du mal et faisant le bien , ils suivent
en tout les voies de la justice, soient pénétrés les uns pour les
autres d'une charité permanente, et obtiennent ainsi le bien-
DBHANDAKT DES PBIÈRES POUR LA PAIX.
3t7
fait d'une paix féconde en fruits de salut avec Dieu^ avec eux*
mèmes^ avec les autres hommes.
Nous ne doutons en aucune manière , Vénérables Frères,
que ieà sentiments dont vous êtes animés pour Nous et pour
ce Siège Apostolique ne vous portent à répondre avec zèle et
empressement aux désirs et aux vœux que Nous venons d'ex-
primer. Uais pour que les fidèles fassent avec plus d'ardeur et
plus de fruit les prières que vous ordonnerez^ Nous voulons
ouvrir le trésor des grâces célestes dont le Très-Haut Nous a
eonGé la dispensation et en répandre sur eux les richesses,
Cest pourquoi nous leur accordons , dans la forme accoutu-
mée, im« tiidtit^mce de trois cents jours^ qu'ils gagneront chaque
fois qu'ils assisteront à ces prières et qu'ils les feront dévote-
ment. De plus, pendant le temps que dureront ces mêmes
prières, Nous leur accorderons une indulgence plénière ^, ga-
gDer une fois le mois, le jour où, après avoir été purifiés par
le sacrement de la Pénitence et fortifiés par la très-sainte Eu-
charistie, ils visiteront religieusement quelque église et ils
adresseront à Dieu de pieuses prières à la même intention. .
Il Nous est doux. Vénérables Frères, de profiter de cette oc-
casion pour vous témoigner de nouveau et vous confirmer lès
sentiments de bienveillance que Nous ressentons pour voys
tous. Recevez, comme un gage de ces sentiments, la bénédic-
tion apostolique que Nous vous donnons avec amour du fond
de Notre cœur, à vous-mêmes. Vénérables Frères, et à tous les
fidèles, clercs et laïques, confiés à votrq sollicitude.
Donné à Rome, près Saint-Pierre^ le 27 avril 1859^ la trei-
zième année de notre Pontificat.
328 RÉPOfVSE AU^ ATTAQIISS
rr --»-■»■
m u vmmm% mmmu du pap^.
ET RtPOHSÏ AUX ATTAQUES tWÎ lUf E«T fOWET.
• ' u puissance témpoi**»* ^u Pape; et toote l'wlmmisImHoo
de S S. Pie rX, sont en ce moment l'olyet des attaques les
plus maivemanles et les pl«s violentes, prrnfiipalementfiB Ké
morii e£ en Belgique. Tous tes |oupnaux anti-cfecttwo», et qud-
nties-uns de ceux qui se disentchrétiens, présentent le gouTer-
nement temporel du Pape sous lesoouteurs les plus ùusees el
les pluscalothhie«8és. Bien plus, d'ignobles. pamphlets, dirigés
con tre l'Eglise, ses cto^ances, ses cérérootMes, te Pape«t tous sas
ministres, sont mis pubUq«i«mènt en veste. Nous signatoas
spécialement la qMHtm Romaine far Ednumd ÀboM,qat, ub-
M-imée en Belgique, est «« ce moment étftlés cbe» 4ou6 les
'S)raires de Paris, et où l'on insolite et l'on, eatemn te à ptoiar
rEglî'-e el son chef. On crot«*t entendre Ite cri funeste des
Juifs : Toile, lolU;;erttcifye «m» ». On n'attaque ailMi qued«s
gouvernements que l'on <veut détraire.
A «es attaques, la CMttà eattoliea de «onie « ré()ondu par
un exposé vé^i^què fondé «ur des «alooU et des fciils, «t
çapaWe de ■coH'Vâinôre tous «eut qui n'oot i«is pris d'avance
la résolution de n'être jamais «onTaincns.
Cet éprit a été traduit en'frariçais sous 1e titre de : La qws-
tiot^Uaiiemè m 1 8 59 . A cette traduclion, Mgr Gerbdt a joint une
'préface ou sont réunies et présentées a\ec une grande torce
et une 'grande lucidité, la plu j»art des questions qui émeuvent
. le moade^ace momeot s^r le gouvernement temporel du
Sàiril^iége. — C'est celte Préface que nous pubhons ici pour
que les Annales, qui ne peuvent traiter tes quesUons poU-
> Brochure ln-8' de 72 pages, à Paris, die» Gaume frtre.s rue Cassette, n «.
prix 1 fr.
CONTRE LA PUISSAT9GB TEHPORSLLC DU PAPB. 3S0
ticfiies^ offrent à leurs lecteurs les données tliéoriques et his-
toriques de cette grande question ^ A* B.
«
cr Le caractère d'unlirersalité de l'Eglise catholicfue, de cette
société spiritoelle qui* a^éteid à. tous Ufr lieuxi.ii renfermé,
dès i'opigiaîe» deux questions qjue la Providence devait ré-
soudre. / ] t 1
» Comoient te Chef de l'Eglise pourra-t-i) exercer librement
son ministère universel, s'il es(^ sous le rapport politique,
dans la condition de sujet?
» Sfy au contraire, il est indépendant, c'est-à-dire souverain,
son ponvoir politique ne nuira*t-il pas à la confiance filiale
due à l'autorité dn Pontife snprênve, en donnant de Tombrage
aux intérélB tempords des nations spirituellement soumises
aux lois de la subordination catholique?
> La PpoTîdenca divine a répondu à la première de ces
questions eu suivant une roarct]^ qui précède d'ordinaire la
formaUon des grandes choses^ Il y a presque toujours une pé-
riode de temps durant laquelle une suite de circonstances fu-
nestes, de TîMènoes, de perturbaiionSi prépare les insUtulioiis
salutaires» parée <)u'elie amène à en comprendre la nécessité.
Commenrl les premiers Papes, sous la hache deSipersécuteurs,
en t-îh' détendu la liberté de leur ministère? Par un moy^n
bien simple: ils mouraient/ Le catalogue des Souverains^Pon-
ti(es, depuis saint Pierre jusqu'à l'avènement de saint Sylves-
tre, est un martyrologe de trois siècles»
» Après cette époque, lorsque plusieurs des successeurs de
Constantin se mirent à torturer la foi^ ou que leurs rempla-
çants en Italie, les chefs des nations conciuérantes, firent des
inTBsiUns dans le domaine des doctrines religieuses, Tindé^
pendante des Pontifes n'eut souvent pour garantie burnâine
que le caractère personnel de Tautocrate qui régnait sur
Rome. Quelquefois la crainte d'un soulèvement, populaire ar-
' Nous désirerions voir traduire aussi en français un opns4îu]ê que nous irendns
de recevoir, et où des documents tfès-nombrtfitx et trè&-coiicIiiants>fiom<)(Sprta
nt mééttMtoi» des letteui's imparttaui. En vôld le titre : GU $\ati p/intificii e
Qii itaîi tardû riposladel conte /g?iaiio Costa délia Torre, deputato di Varraze
alla lettera indirexatagli dal Cav. marchese Giacchino Sap, PépoU da Mogna.
-Torino, presso CerutU.
rftta les medares Tiol^^ntes dont iis èlAleni menacés, l/antres
foid ils eurent le partage des anciens PajH^s^ Teitl^ Ja captivilé,
la tnoïi dans nn cacbot.* Par toutes* ces épreuves, il détint
visibleque l'Eglise possède lïne'force qui liil est propre, dis-
tincte des appuis poUtliîuès. Dieu aTOît Voulu (|ue cette Térité
fAt eonsfafée par une longue et âoulonreuse expérience/ Mais
ii^àevînt visible aussi qu'on état de choses où, dans l)eaucôup
dé cas, la liberté du monde chrétien, personnifiée dans cetlo
de son ^hef, n'avait été sauvée qtte par rdes cîCpédlents hé-
rcSqnes ou des accidents pk'ovidentiels, tfevaît faire plêrée S une
sitoalion définie, à cet «ordre fince que des institutions seules
peuvent créer. ..»'.,
^ » POOT- garantir autant'que possible le P&pe conlfé des' me-
naces de vidleïices, d*e*il ou âei^risdn, le moyen le plus sèr
était de lui donner nk trôlie. Cette grande institution fat le
couronnement de ce qni s'était successivement opét^ daiss les
autres parties de l'orgatrisatfon ecclésiastique, ôh l'on avait
rehfiédîé, par des ttiesui*es stables, aux plus graines inconvé-
nîenls des situations précaires et flottantes. Dans les premiers
temps, les chrétien^ n'avaienl ieu> suivant les circoristances,
qfi^ des sanctuaires ^titétYatns ou improvisés; mais lé mo-
rirent arriva où te iiégiflarî<é du service religieux 'fut assurée
par la construction des églises. Les œtrvres de la piété etde la
charité n'avaient été <fabord sofitemies matériellement que
par les subsides variables des collectes : la création dé 9a pro-
priété ecclésiastique permit de subvenir d'une manière fixe
à réntrclién du culte et aux besoins des pauvres. Le ministère
dès EVéques ftit protégé par les lois civiles elles-mémies'contre
lé pouvoir artiitrafretrue raneiénrife législation laissait' aux
fonctionnaires de l'Etat. Sous tous ces rapports, un avait sut>-
stitué à la ressdurce'dès expédients le bienftiit permanetrt<4es
ihfetilùtrons. Ce'progt^s devait s^arôomplir aussi au s^mmet^
l'Eglise. La souveraineté téntporélle des Papes f*l Ici doMtiOQ
de leur indépendanbe.
* » Voilà comment la Providence a' réponde à la première des
questions qti'impti^uait t'ôrf^anisation de I^Egtise tathdlique.
Elle s -est chargée aussi de IrépOtt&re à la sebohdii. • ' ' ' •
liLe pouvoii' temporel da Pape ne saurait' êl^re uh'stijetde
COimiE LA FVttSAlfCK TBKPOHMJIkDU PAPB. WUf
méfidfi^e etd'alamw mmrJk9simtérô^fP0]itîqa^;âe^ peqpl^s^
puisque €6. pouvoir» i^idi^ï^eat graad> <e^ ma^neUaipoiit
bibles Supposons c|Qe Je Toncjuin oo la JfapopjdevQuanA cbrér;
tiaizs, se rallftebeotaiis Ëgli^s qiiii ont pojur. cbefs:r^ippqi^U^,
deRossiç'oa I4 r^io^ d/ApgleWrra : il3;96n|ienti^vUab)ein6f^^
{daoés 60wla piçiesi$k^4es'4^«xi colit^s^e» po)itiqMp« iv>iUil^içq^yf
coHun^ciauXy' dont ils fiuraient accepté Xa. suprémaMa rqji^
gieuse,.Qui ne^xHt^ au,çant|[!aire^^pe^'3'ilsfdoww?Dit!le.noB(|^,
de Père .an Pontife iquîjrèga^ au Vaiican^ le&c^noqadu .cbà-f.
tew Saiot'-Aôge qe ir4J^iA^t»\f:nl ui leurs, ci^^ m ]^\krs jpfisis'^
{wlitii)i]0fiieo^<^ il^ BersEieot demaii^ca ^lu'ils étaient bie^, ,UAnr.
gleterre et la Russie songent^ avant tout. Tune, ^ QuyWc /4^
marcbâi pqur. les. produits de ses maQufactiire^> T^V^iqe^à
conquérir des positions sticatégiques pouc.sa diflooiaiiei et,ae9T
aim^ ; la supifém^ie: ecclésiastique d^. Içurs souy^^r^st ,n^
chaoge rien 4 celai et sert à cela. C^te tçndaajCUripré^toô^^rT.
nautç est fdfuos la.force des çbpscfi; ils ne qonl obefs.c^ieuf^.
Eglises que paijcejqn'iU sont roîs^.Le Pape i^'esl roi quetpa^p^
qu'il est le cb^f de. la catholicité. Cetle situation ip>|ei:se; il^
€(mstitiie<d^ns d'^^Mres rapports avec le uïOAde.i Soi^l inl^râl^
supcéflpa^est^d'p^yrir.des églises^ de.conqu4r^r,(d^ jauieç^Af
multiplier parloui, non ses serviteurs» naaisr s^ ei^fa^t99,.jç|,
par conséquent d'être en paix avec tous les pajfs.iqmloi^lp^f;?}
tie de -sa famille upiverseUeui^sQnleiofce bui^nç^ l'opin^A
publique !du monde clircitier},. proi^lame^u'U e;(iste,^iUrie,la,
Papauté eilagueiri)^ agressive autanid'antipalbif.qfu'eptnts ,hdr
simple sacerdoce/ et la violences ^jas doute,; (ePapiqiejt, \&
prélre peuvent se; dépendre lor^W^ ^ né^s^^té V^gp; n?ajs|.
hors delàji la inaiBSuéiuden'es^ pas ^e\](iem^ Line, copyi^f^ncef
dfi' leur position^* elle en est rjs^sencev bI c'est fu;:twt'^t^ P^^>
comi^u que Je . senliipepi uAlr^rsel a()fpiiqH^i9.,i9napE^^,^f^
l'E^iw : EcçlesiaabhftrrfA a^angn^ne^i Atqsiiç.c^r£iql^;^e,f)fi^ jaj
P^paiMéu 1^ pçeuHfr intérêt «de l^iPapauAé^^^ifelespe n\^r[
rielie de la Papauté lui interdisent d'être, p|r4;)iy,opfU),^|Pa,p ^j^,
caiaclèr^j, e)l(BrPe 4pHr p>as, Vétre.; .pap siep. julipi;^ ^i^'^M ?^^pt
paslélrr; par.fia fa|ibikes§eiinaMneli^ eUejnf>;RÇMJl,,p^,.l'iéire^,
Que si l'on objifqjait., jaalgr^itputy.^ue, çeiiç.. sittbljifl[^^ ilflpjuifri
sant)e.peqtrÇomfrH^ q^elques e^epp^ons, i^ffK^ ko^p^^i^^iplk
demander te qu'il faudratf peiner de ^autorité patervettfft tte
gouvernement dés EtAis^ du droit de propriélé, l^ase de luiso*
ciélé humaine^ si l'on devait en Joger 3or.q«dgiie6 costPeds
ou possibles. Dans tous les ordres de choses, tout oe qa'oo
^ut prétendre, c'est que les ifistttutiojàs soient bonmes : lêseï*
ceptions ne comptent pas éaos rorgaaisaiioii swsiakdv imnide.
0 Sous ces divers aspects^ te poiiTOfi' temporel d69 VftpesA
été iiné production naturelle des idées et des sentiiiiieol»<pii
ont constitué le monde chrétiem. Il n*y a jamais eu de sottre-
ratneté qui ait eu sa raisot) d'être daWs deft l]|esoÎDS.ai|SSÎ prih
fonds, ifui Ait correspond a à des idtéréts d'um ordre aussi -gé-
néral, qui se soit rapportée à nu but amsi éleré» Aussi a^t-elfe
été en butte à bien des haines > c'ett le privilège 46s grandes
et saintes choses^
D Dans l'époque moderne, elte â ea pourieoflcmis acharné»
tous les adversaires de la Révélation : leurs docteurs n'ignorfnt
pas que la Pdpauté est la clef de voûte de l'édiiloQ chrétietn, «t
que les sectes protestantes sont, comme Ta dt^ récenfHMAl Tm
d'eux, les mille portes par lesquelles on sort du Gbristianisitie.
Us attaquent à Rome la couronne du monarqpe, parée qire
rhomme, dont elle cejatlef(ODt,.estJe seiidhomme.<iMiélèfe
la croix sur le monde.
n Ils ont pour alliés tous ceux qui, dans les r»Dgs d'nii
vague christianisme, sont pins protestants q«ie chrétiens. Le
protestantisme anglais s'est placé là eu première ligoe^ Qb se
rappelle quels cris de joie il poussa dans se^ iourfiiwx, dan^
ses tribune^, dans ses chaires, lorsque, il y a dixans^ ce je ne
sais quoi d'ignoble et de sapglaiii qoi s'appeJirift la GdosH*
tuanie romaine, proclama, la déchéance de la Papaulé. Li
haine invétérée du prqlestqiatisipe ai^glats. est devenue plus
âpre par suite de ses blessure^: récentes. Une foiule d'bomimsi,
dont il était tler ajuste titre, ont déserté PBgtife^e Henri <VUI
pour f-entrer, dans celle dft s^nt Pieprrt\^ «qt ies; yieqK,$iégeSides
évêques catholiques se sont relevés sous des titres BomreaiHt./
On pense à Londres que jadfsslçoctian.^oudu motifs VatH^n-
drissemeiit de la soiiyeraineiié()ia Pape^mir l^Etad i^qmaiiirfiersK
une bopne. reyapifhq du, rét^bUtsen^çAt.de i^ .hién^cbie f»r
paie en Angleterre » •...,.. ..• '.nir.î.^fr '• •
COhTRE LA 'PÏ/MJÙitiE tVMPOllËtLlif' DD PAPE. 3^3
i En» p($Iîlk|aey tous les pai*lïà ré*Voïntionnaires s'ont Iv^uès
contre le gottvemafnent des Papes, cela va sarts dire. Maïs il"
e9( bôtf d&^elfiai^er qvle cbactin d'eux, toilt en s'associant à
la haine eoit><rtune, a soft grtef sfpééial et âa Séhi plus en venî-
mée contre lui. Les comrtiiiniste^, les socialistes, destructeurs
du droit de propriété, savent que le Vicaire de Josus-Christ ilé
sniipHmiera jatHMA^ te geptièmé précepte du Décalogue. Les
démocrates, ennemis dê^ toute biértrchië Sociale, déscspèrèrrt
d'avoir k Pape po»t comiflice. lanfais les républicains systé-
matiques; prêts à re»€^ci^elér le$ serments de hairie à la
reyaiiléy ne partiolweroril mts: Paftes ' d'aVoir imprimé sur le
fronldsg rôW un caraotèi*© îti éiitré qu'ils Tont fait respecter
dans te» prrnc<»« inerties qUî tes pérsééutaleni. Pourquoi h'a-
joateraîs-je^ pas que des bommes attachés à des dodtt'iries
moins radicales et qui se prétendent plus sages, ont aussi leur
rincmie oômtré le Vatkffn, pett disposé à sanctionner leurs
cMceptiM^I Ils* sont loin, ^ftersonne n'en doute, de consfyirer '
bdestructtwrde la souveraineté temporelle dés papes; nriais, '
su fond^ tts lie seraient pas fâches qu'on lui donnât ce qu'ils
appeU»»nt' mie le^ôn.
» Cf> divises haines, quelquefois en<ï6riti}es, mais toujours
Nantes, édatent et «e coateont lorsque des cîrcorisfaViCéé '
particotlèrf!» provoquent leur elxpWMon ^îmoltanée. C'est ce
(pe news avons' vu dans ces de'rhîfers mots, à Toccaslon de'ë
débats sur PltlAio. Les: jôumali* tévohitiofifnâîres. soit en re-
ligion ,-MiM6in politique, onlreddublé d'iistttce et d^elTorfs [lotir
produira auK yeuit de Topitifon pUhHqi^e la plus odieuse fàn-^
lasmagorie. Bôpéler des^as^erUôns gratuites, inexactes, corh-^'
pléteimniemnéés, sans (fire un mot des^ëfutc'itidns; mettH^'
en himièit; ceqttt w'^^iitpas e#eachèr dàtife Tombre ce qui est, '
Uile «léféleui^invatiable tactique. Oh m trouvera Hes prouves
sttrsftondMrfte^dai^ Féeril qtti isoit (îéltè i^féffece ; en altendârit,"
je donnôî^ely ïwir^antic^ati<)n, qttett^ies édthnlîllioTis de 'ce '
Tasie mensonge; -'■-»■ - ' ' ■• »>-" ' •!"■ '-'=;"•
*'0e» Jottrn«iibrtt?ïitKyelam'«'d1inè hianièYé ^i li*aiïchànte'
^s) tkmàm ta MeésMêdë Uémiri^éfVaàrmniMraiioiid^^^^^^ '
nandfi, ^fm HeMc^^p 4ë ^ns, et hi«itié 'dé» écfivIiitM^;' qttf'
ont l'habitude de penser et de lire^ croient que la graiide'pàrtfe^
38é' •:W<>rfa|l AiPI^.AV«M2PM y.i '.'.M-^
djfa.fidoetjionB. civiles est coBfiéQàdo» pfètre«t Om ^4wum'^
tpéljuftquL'H révidejfiee lai ftiutff lé- ()e; c^t»r^\làgfiti(m',.m^
prouvé. p^r4eacUffireS'0fficiiel9 c|u« lfi$>eQ^léaiwtfi||iQ&)«f far-
tk^M^^nt à fadmintôtratioQi tempareUû.jqiAei dam- «o^ Acïès*
faible .prD()Oi?ti0D. Qu'ont iié(H>0dD)O^ Î9^rnaui;.|.lla<>iifrgaffdé
le^fàilewe. .:■ . ;■ ^ ■ ••;'..;'•.,,.;•..:'».!.>; :oi ^ i ^
..});U6 ont vpiflu faire entendre que les intéTéU/iS^iti. indivis
é^kf wi collectifs d^ cUçy4n$^ ($ori^H!:!f^;ai<a%ic<iprtflf4.d;tm
oAniniarûtimqrbitraifre. Qa a dérouté a^iu^ kun&ï^Wiie Ja«*
hleau des> iastitulioas muiitoipa}ei9ieipn(^yin4ialre9j; Moteur a
fait jiemarqoer.qu'uUes re|M>$ânt fW: de^ {ii^QdewçoterpliisîsùiiSj
el^]à iceriaios égarda,ipli»libpe»^u6toe le>8PQtii0'ibasi3ad6fl
iB8tiUi$ioils aoalogqes daoa beaucouti de>pafa,deri'£ui»fie«
s^nsiqxcepiér la France. Qu'otib-ijis, r^dodu èioelat-ProioiMl
» Ilâ ont prét^nda qtifi les pimcef na I9nl.()i5m>tfîeii à ot^
cim 0OMUnMe. On,leliir a répliqué qu'eUep^aonis^URiiec&Ea use
CsBsulte^ émapéo; ,par voie (d'élection^ desicona^ila ipco?ja-
ciaùfy ef que la inod^ratiDn deâ.impQt6iferait,eiirvieià<bien'des.
peuples qui paienL un régime parl^meiitaire. Qu'xwtTite rér
pohdhtNoiivéau^ silence.. i ; . i . » i;
-M Us ont «uppoeé que^toiites.le&questionBnrelalai^.à r^Mt.
cMl despersqnnès et à ieurs propriétéê «oui exdmitmnerd ri-
gUes{ pur lfs& .dispqdtions à» d^ait tocffionî^vr^ quev dU'restei.ik
neoodnaiâsentguàrôj On laor a;fiiiit.obeei?verj<)ue fiiileapres-
cifiptionk qui fiKikientlÇiCairaetère spécial du; drcât [canonique
ré^isseni tertaihes >iliatièhres i dani VEiai, fioniaÎj^> oonfima ani-
jourcÇtanni enoiMrd en Anglételtre, il n'en «éat :paf <inoins Ktat tfoe
leifonsd d& (a' législation -ciitile eat fanoiem droiij foiliatu, qui
est éu^i la base dé notre icodq aè dephmeupdiautttea^.qiif C6
àroiiy rectifié dand cequ'iliaitfaiil;d'of)(>oséaiiobrialiail^inewA:
élé modifié par les ipapes <seldn.iea besoins olies CQB(^ji}9mW,
de laiCLviUsaiion cÙ^étieuBS^ :Qil;'0Dt-il8 répopdH:? Dmi^ubi te
silence.:'"'!' '•'■'1" j '■' ' ' i '• '• •'' 1» /.' • ; ^'-l ^(ir>> < ■ . m . ,
; oMls'optiyeraéidesffabirièssilDÏé smrtidé&tlmm f^aQtiMimft.
On>les' a priés d'établir une. cdmpmûaeiijeiÉtde'Jài «ondftiM
des indigente sous ieri^imeeatfaoliqDe /des fllatâ^de Ijl^^iliae et.
laisctpatiea des pautres soit à Londt>f8^ par j0sqitifl(8>i<iui trois.
COIfTU LA rtJtttiMB nMPMÊlUai DU PAPB. 3W
miHe 60Bt mùrU de feiiii dans <U3S dernièreig eniiées> comme'
cela" tient 4'ètre constaté) soil en hlânde^oii la faim ;le8idé^!
cime pérîediijUeineht On^ a demandé à ce^ mém^s jojuvnauXi
si Ton voit sortir dési provinces romaines ces grandes colon jes-
de IftrintBère'qii'co appelle émigratioD, et i^ui vont lebqrcher*
dans les forêts de rAmérique et jusqu'aux extrémités diigtobe'
lepâinque lesel natal leuriTefa^so. Ot^lcor a rappelé, comme
fait lîolotre oi incontestable^ que le^ peuplé romain se nourrit
f\m sainefoeni et à meâlour- marché que ne peut lefaire le
peitplé éeS'pa^s les^plOQ tantes par ks économistes» On leur a
rappelé aussi que ta population a été généralement .préservée
de cette hialàdie, d^ cette rexcitatlo» fébrile, -dévorante^ qui
p<mss6 avec -une sorte de frénésie à' >racquisitioii des jouis^^
sauces i ma térielteSr et qui, pairtoutLoùeUe^ s'est déxeloppée^
produit autant de désordres que de malheurs. On les a inritéB-
à se pas taire que celte population^ cp^'ils représentent sons
des couleurs ai tristes, offre^au. contraire; d'apràs les« témoi««
gnages-unanimesdesiojageui^s impartiaa^, le spectacle dîune.
gaieté babitoelle/ qui n'esttoulleitneiiile privilégie dqs peuples,
malheurènx^ Qu'ont41s.répon<}u 9 Silence^ silence J . t -, ' .
9 Je ne crois pas qu'on puisse trouver idans Thistoire de>la,
presse^ depuis- soixante ans> un sysiétm^' erreurs <ei de men*
son§e$ soutenu avee autant de peneeri et de persévérance.
pour aiwugler> ^ur u,n objet déterminée l'opinion publique.
Nous |je devons n^liger avicun moyen de détruire lesdangot
reuses illusions qu'il a> produites et qu'il. eoituetieD^i Liexo^i-.
leni tratail de la CMità eûttolûa, traduit dans les coknmes ie:
rtVfsri, correspopâ'bienà oebut. Mais iea abonnés du jour^i
oal français, que 4e précédents articles avaient déjà instdruits.
sur lefood de la question , soat précisément Jai classe de lelîr
t^urs qtU avait le moinstbiesoinde la npuvelkiât vcrelumiàrd
({tirant apportée léS' pi^ges-si ^ouchàutesdeila Jlmt^e romainel >
Bn tes publiant ai part> en les^di^trilMiantde tauaootésyon.led.
placera sous les yeux d'une autre partie du public qui.neidëf-:
iBandécpt^i ^^ édainéeu Tou t catholique iiqui. comprend à
qoet|ioiQt il test itaécessatrey surtout en ceimooient^i^edéfenh
dre ué^ gk-abdo ^el saiolotc^uée sLindignelraent 4t»vi^tie,ac(>
prooapsva<ql|elquesiei)eipaplâires d'un, écrit auf si jdéoi^f^ipiouE
l^sftï^e'èirtuièr atiiîiui* dé' Iti-i. t^^^tearrè«i les €Hré8, *««
ébilnrWitiaîiî^s'tdiglfeiifecy, lës^'ttMsOrti'^i^udlidii, tes asso-
c1â*HbiiS Mb 'didrtlë; les todfes'èàlhblî^ufesî, â'emt*e$scroBt,
tfôtfs en àVÔh^'là 'é'ôrtflâtîëe,^dé^è|yôritlré a éef ttppe\:
•'W'-Màfe; kî s'èlBfcrçânf cte'rtfabKtTà'^riM' Wb, les'ca-
«iWlï(|oès' dcS-vénl du^W repoussa 'dvec= enfèi^îê les faux prin*
éî^Jés dfe ardltfràbllfe'qùé'lés étinemiî^ dti Saint^îêge'vlennerf
de fabriqueKiouf lèB'tdtirtet <îCh<re^lfiï:-La' plupart dWre
éttii=ii*«éfefet |Sks' tfërrtëndët- fôrtaëllè^ënt te ilmnitchon de h
ébih^èMfieti'tihtpûtène àeé Pàpisi, ll^s&i^i <ihë "eeif (Èto itnpii
ffîiurfiil aufeulie diàhéë de sucbfcs. hëé dynasties' proteslan
Ûle^-îtièthèéy&ù mtiinè if^Veéqiië toutes, sërttfeiitctfhijécsd
là pfe^lutftatibti prbfohdë (fthme pttreJïlè catsrsBropbe pro
tèlît-abrts'Fôrat»è'ë6<*lal déjfe' sfébi'àWë. On «ftnlqué si
^àtidt msHtti tibtt ,' ' si ' '«rdltetrteri {[ liée ' à' ' Torglâmsalioti
rfidndeéhWliètiv Vëttàtt àfe'écfttulefj 11 Se torttierartt-à su ph
tetf de téfe^gôtMWëicfBfî dè^ôTënf lefe peujUés'ôt^où Ip^lroratirae
tombent en débris. Mais les ennemis de la Papauté; tout ci
dWsittî\iléifït' ïéUW ftrr^lètef-pett^êè* ; ' ëtWërit '<f ffô les cicton
fclàhcë^ àctttëlfefe iëUt pétmèttteHt' deWettf^eti aiiatit dès priij
élpès' et die )lit&t6itiîët -dys' m«sùt*es dbhl! te résultat serait tf hJ
itirtifer; d'èlffaîAKK die miner ïe goutcrriemetit Sdu Pape.
'■ ^ En eôrtiëqiïértce, ils demandent rfabord que le^ premièn
p«iësWtéës^aéTEtnfopë;\ï*éufcfië^bu^ïro*i-ëtl cfjugrès, wipoj
M'^Fap^, ètittëî qu'à' (jrte^iites •fftltt^es-'prfnfeëà; d«r rifem
Sàfiè ItVi^imè {ntérièwir'dé leiilrs'Etttà. C'eii demander que
tê!éy<îdiirdhhéè^ msséotWte f^éToltilîott par en ba'ut; corn
Ikééiilagôgil^'Hë^itwfert'^'tihepâ^ctibàs. SI des^oiiTeniri
«tHlènt-tfèiti'fi!iésde"Iètli'iMétien'<fàlriv;ë; 'cette déchédncë sor^i
^ttë destrbëlîbrt'dU dftït : Id'Révolutiort n^egt pas autre dios^l
!LiA RépiibW^iie ffart^aîse avdit i^étlttte, Sdr led rtJîwes de l'a^
tfèrtttré'WôïîttfChfèv' Urt' flircddli^e^ flé dtiq citoyens : VEiiroi
WarHit^ud'dltiHîtoiPe de' «Hq'pùlssd'nèes' sàr dès; débris i
i^dhîgéttat^iV'' •' •';^" ^ ■ ' • "^ •• •' ' "•■" '
'*< KéynarqlrezVeh'oôlféf; •qti'e'é'est dërtiatt-der â ces pois«inr
ite jotïe^*ri Wlë daîtiért1eiïtcoht'r^diëtbirtî,d'tfVoirdeux \m
tet d\[rtl!A'Wë8!4tès'|^ott¥^fà'mêAw^qtiéltfett', de dttemii, en
ftaWartfd'ari dftrfé; non èttse ret^wirnaût^Jel^oWe- En effd
COTTTBE U ,£q)$^4i¥CE ,T^Pp|lKIA% DU PAPE. • 337
w daç grie($idwt ,<w wHic^ile J^j redif^s^naeAt, c'est qii^ M
sottvetain^Hé dp.quejques pifinces Uali.eps pénible lésé^ p^r
cerlaijii MifiJes de$..;ir3ifcé^.H}u:iJp oot çQpclps,*yec J'AujU-iptip.
Pour remWier k cela, , le Congre^ J^v^it dire, d'abçfd r . r^9W
\oaU)ns xij^e, cJwi;sie*fPM>««;nftïn^t*? sqs Etats ,.çhaq.\if §pu-
ii«ip.S((>M'iodépeMda^l;,^t^l dp suite aj>rès i,l qjoulerfii|j:
Nous*ouk>na4Uiç.lesou.vei:^ii3 d§ Rom^ d^pi^de dp nous dpfls
le goûver» ww?nl 4c .$ps .^I^^Sr E^t-^çe .sou^e^able î
» Efilril oéwissaîre.de.fappeltir qup, p^r,pii ,les pui^^iVîçs
qui meilraieal la main si^r la grçtade institution duimf^(jfi
catholique, U y (Mi a trops^ni ne soqt.p^s caibol^ques; qu^
rune d'elles,; KAngleterpe,. ne reconnaît pa? çiflçiellement Jç
goaveniemeali romain j que, «eol^. antre lp9 »*Ucmi& PsToiep*
tantes, elle reluse, depuis trois siècle^, d'entretenir avec lui des
tdations diplomatiques;. qu'elle maintient une loi en \ertu de
toquelle.ses n)is.«e pourraient sans foi^faUur^ recevoir, wnp
letlre du Pape? .Estelle en position dp lui. donner un. conseil
d'ami? PaASQO^- i ...
» Les «aliénais du gouvernpinent rooiain ont imaginé une
seconde wroWnaison, §1 à:^n içôlé, itS; yw\eni que. les cinq
piiis6anc«8 sUmmiscent dans legouyernement^u I^ape.mal^ro
le Pape, itepiîéJwd^nti id'nn aulire côté, que 1^ Francp et i:AHr
triche dnii^entpFendrç Vensagm^^fit.de ne, pfi$ inlervenir dans
ktas où.lt 2ape récli^merait leur appuL Les deux prpmiprpf
pmssaiBces catholiques reponçeraiejpl.non-peulpment.à leiur
droite , mais a,ttssi à Iciur devoir de protéger a Rpmp Iq premier
intérêt de. la ^atholi«itévEiji?8 y rpppnpeJC^îientppMr encourir
ger le8;f»pérances MJç^.pçp^el^idetpi^^Jie^.cpnspir^tpnrss, df
tois^lea. fauteurs de trQuJ?)ie5, ,poiw pprflie,Wrfi.a,u.p<^rti;.qwî a
pltnté ses. tente? à Turin,. de wenacQi^ inlp^npment le.gajnl-
aége de-sott tntèrvenliofli ^n^ctniW.e-. J^op^ la F^^e ï?e.p§«t
tpuloir qufi.lagiîand?f<BirvrojJe piwlçmaçnÇjSpi.UiiOpiWcrPr
chée.auipetU oba^4ott.llèyQ^tip^p^^rp dw..pipfnp;it,,,Npn,,A^
France n'abjurera pas, sous l'Empire, Taq^iq^p mj^W
<}ttfoU& a- remplie Mgttèqe .squ^ la^ RépHl)lif|ue, ^^s ide.ux' pre-
wnèfeswpuissances dq. te. <?hr,éM<Ço